Comment faire face à la manipulation ? La manipulation est très présente dans notre société. Nous avons tous manipulé ou été manipulés pour convaincre convaincre un client, client, pour séduire un partenaire sexuel, pour vendre un téléviseur, pour aller voir LE dernier film de Spielberg que l’on désire ou pour obtenir un délai supplémentaire dans la remise d’un rapport.
-ce qui, selon vous, La publicité ou la politique sont des modèles du genre. Qu’est -ce vous a fait changer de shampooing, de voiture ou encore de yoghourt alors que vous ne l’auriez jamais fait spontanément ? La majorité du temps, la manipulation n’est pas utilisée consciemment. Nous avons en effet une capacité naturelle à manipuler, qui s’affine en observant et en analysant
le comportement de notre entourage. Il n’est pas nécessaire de parcourir des ouvrages de psychologie sociale pour
apprendre à influencer ou diriger nos semblables. En effet, nous disposons tous de compétences capables de comprendre instinctivement le fonctionnement des comportements humains, ce qui n’est pas nécessairement au détriment de l’autre.
Exemple : Lorsque votre femme rentre du travail et que vous avez l’impression qu’elle n’a pas passé une bonne journée, vous savez que ce n’est pas le moment
pour aller lui parler du contrôle raté de votre fils. Que faites-vous ? Vous pouvez, par exemple, la laisser parler de son travail et dire à quel point la pression que son chef lui inflige est difficile à supporter, ou encore, vous la laissez lire son magazine dans le fauteuil en écoutant le dernier album de votre chanson. En fait, vous savez instinctivement qu’elle n’est pas disponible actuellement pour
vous écouter. Donc, vous attendez le bon moment. Vous savez que vous ne pourrez obtenir l’attention que vous recherchez qu’après une certaine « mise en condition ».
La manipulation, quid ? La manipulation est l’art d’influencer autrui par des moyens détournés , sans explicitement ses intentions, pour obtenir l’objet ou le comportement recherché.
clarifier
Distinction entre l’ influence et la manipulation Influence et manipulation sont des termes assez proches. En effet, ces deux concepts utilisent les mêmes outils : persuasion, émotions, attitudes, argumentation, … Cependant, l’influence est a priori « plus clair », plus transparente que la manipulation dans le sens où l’objectif est clairement exprimé.
La manipulation dans tous ses états… Le linguiste nord-américain Noam Chomsky a élaboré une liste des « Dix Stratégies de Manipulation » à travers les médias. Nous la reproduisons ici. Elle détaille l'éventail, depuis la stratégie de la distraction, en passant par la stratégie de la dégradation jusqu'à maintenir le public dans l'ignorance et la médiocrité.
1/ La stratégie de la distraction
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations
insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention
du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction- solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.
3/ La stratégie de la dégradation Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio -
économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient
été appliqués brutalement.
4/ La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice
immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le
public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité . Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.
5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une p ersonne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court -circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens criti que des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…
7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ig norance qui isole les
classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…
9/ Remplacer la révolte par la culpabilité Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance
de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto -dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…
10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui -ci
ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.
D’autres techniques de manipulation… La technique du pied dans la porte ou doigt dans l’engrenage (Freedman et Fraser, 1966) Dans un premier temps, cette technique consiste à vous faire une demande minime afin d’établir le contact. Par exemple en demandant l’heure, signer une pétition, … L’important dans cette demande est qu’elle est si dérisoire qu’elle entraînera, dans la majorité des cas,
un « oui », ce qui vous mettra dans une attitude positive vis-à-vis du demandeur. On parle ici de « phénomène d’engagement » librement consenti. L’effet d’engagement sera d’autant plus fort si la de mande
est réalisée en public ou si vous
connaissez personnellement la personne. Dans un second temps, « le manipulateur » vous remercie et pose une étiquette positive sur vous. Par exemple, « Merci beaucoup, si je pouvais rencontrer à chaque fois des personnes aussi courtoises et gentilles que vous … ». La personne répondant à la demande se sent ainsi valorisée et heureuse de pouvoir rendre service. Dans un troisième temps, le demandeur vous fera une deuxième demande (sa véritable demande). Pris au piège dans votre besoin de cohérence, vous vous retrouvez contraint d’acquiescer à nouveau sous peine de décevoir la personne qui vous a fait ce si chaleureux
compliment.
La technique de la porte au nez Comme la technique du pied dans la porte , cette technique nécessite deux demandes. Cependant, ces deux techniques sont radicalement différentes et n’emploient pas les mêmes
leviers. Tout d’abord, cette technique propose d’exprimer une demande très difficilement acceptable. Prenons par exemple la proposition récente d’augmentation du temps de travail
des enseignants. Ensuite, le manipulateur exprime sa déception de manière polie et se montre souvent assez compréhensif face au refus : « Je comprends votre refus, c’est normal, … »
Finalement, le demandeur exprime « sa véritable » requête moins coûteuse en temps, en énergie ou en argent. Face à cette demande, la personne est souvent sensible « aux efforts » du manipulateur et se sent ainsi obligé d’accepter cette seconde propo sition.
Que faire lorsque je me sens manipulé ? PNL (clarification, ..)
Technique du pied dans la porte : pourquoi dit-on OUI ?
Image de soi : la bonne image que l’on veut donner aux autres
Cohérence : la volonté d’être cohérent par rapport à nos opinions, actes et paroles (écologie par exemple)
Technique porte au nez : pourquoi dit-on OUI ?
Principe de réciprocité : exprimer 2x un refus est difficile
Principe de contraste rend la concession faite encore plus importante qu’elle ne l’est en réalité