LA THÉORIE DU MICROZYMA
LE SYSTÈME MICROBIEN
LETTRES A
DIRECTEUR
DE
Wl.
LE
D'
EDOUARD FOURNIE
LA Revuc médicale française
et
étrangère.
TRAVAUX DU MÊME AUTEUR A CONSULTER ,
De rinfluenco que Tenu pure ou
cliargôe de divers sels exerce à froid sur le sucre de canne. 1855-1857. Annales de chimie et de physique, 3" série, t. Liv, p. 28. Ce travail contient en germe la théorie du microzyma; il conclut contre les générations
spontanées et contient
Sur
la théorie
de l'antisepticité.
générations dites spontanées
les
et
sur les Tcrments. Annales de
la Société
Linnéenne de Maine-et-Loire. 1863.
Dumas
Lettre à M.
physique, 4^ série,
Mémoire sur
t.
sur la théorie de l'antisepticité.
néfrozymase. dans
la
1865. Annales de chimie et de
Vl, p. 248.
normal
l'état
dans
et
l'état pathologlque.-
1865, Montpellier médical et Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie.
Du
rùle de la craie dans les fermentations butyriques et lactiques, et des organismes actuellement vivants qu'elle contient. 1866, Comptes rendus, t. LXIII,
ji.
451. 1866.
Du
rôle des organismes microscopiques de la bouche (ou de Leunenhoecli) dans la digestion en général et particulièrement dans la formation de la diastase
saiivaire.
En commun avec Estor
et Saint-Pierre.
Sur l'Innocuité des vapeurs de créosote dans 1866.
1867, Montpellier médical.
éducations des vers » soie.
les
Comptes rendus.
pour servir à l'histoire de la maladie parasitaire fies vers à soie appelée Pébrine et spécialement du développement du corpuscule vibrant. 29 avril 1867, Comptes rendus^ t. lxiv.
Faits
Sur l'existence de parasites particuliers sur et dans certains vers à soie malades les restés petits. 1867, Comptes rendus, p. 1044. :
Sur t.
Sur L,a
la
nature de la maladie des vers « sole
dits restés petits. 1867, Comptes rendus,
LXIV, p. 1185. la
maladie à mlcrozymas des vers à
sole. 1868, Comptes rendus.
maladie microzymateuse des vers ù soie
1868,
Comptes rendus,
M. Pasteur
t.
maladie des vers à soie
et la
granulations moléculaires.
et les
lxvii, p. 443.
dites des morts-flots. Lettre à
M.
le
Secré-
taire perpétuel de l'Académie des sciences. 12 juillet 1868, Montpellier médical.
Sur la maladie à mlcrozymas des vers à soie, à propos d'une récente réclamation de M. Pasteur. 1868, Comptes rendus, t. lxvii, p. 102, et Montpellier médical.
Sur
la
fcrmentatiou alcoolique et acétique spontanée des ceufs.
rendus,
Sur
les
rendus,
t.
lxvii
,
mlcrozymas du tubercule pulmonaire à t.
1868,
Comptes
p. 523.
lxvii, p. 960. Montpellier médical,
t.
l'état
xxi, p. 53i.
crétacé, 1868, Comptes
En commun avec
Estor.
nature des corpuscules organisés de l'atmosphère et sur la part qu'il leur revient dans les phénomènes de fermentation. Comptes rendus, t. LXXIV,
Sur
la
p. 629.
Transformation physiologique des bactéries en mlcrozymas et fies mlcrozymas en bactéries dans le tube Intestinal du même animal. 1873, Comptes rendus, t.
liCs
Lxxvi, p. 1143. En
mlcrozymas
commun
sont-ils des
avec Estor.
organismes vivants
?
— Exposition d'une
rale de l'antisepticité. Bulletin de l'Académie de médecine, 2^ série,
t.
théorie géné-
xi, p. 497.
t.es nticrozyntas dans leurs rapports avec l'hétérogénie, l'histogénie. la siologie et la pathologie. In-S» ïïe xxxviii-992 pages. 1883.
Mlcrozymas ments,
et
microbes.
—
etc. J.-B. Baillière et
Etc., Etc.
Théorie générale de fils.
1886.
la
nutrition et
origine
des
phy-
fer-
^
LA THÉORIE DU MIGROZYMA LE SYSTÈME MICROBIEN
LETTRES A M. LE
D>-
EDOUARD FOURNIE
DIRECTEUR DE LA Reouc médicale française
et
étrangère
PRÉCÉDÉES D'UNE PRÉFACE PAR
A.
BÉCHAMP
ANCIEN PROFESSEUR DE CHIMIE MÉDICALE (CHIMIE ORGANIQUE ET BIOLOGIQUE)
A LA FACULTÉ DE MEDECINE DE MONTPELLIER,
MEMBRE CORRESPONDANT DE
l'
ACADEMIE DE MÉDECINE, ETC.
PARIS Librairie
J.-B.
19,
Rue
BAILLIÈRE Hautefeuille.
18
8 8
et
Fils
A Monsieur
Michel
le
Docteur
PETER
Professeur de clinkjue médicale a la J^aculté de J'aris JMembre de l'académie de médecine
Je vous dédie ces Lettres,
comme un hommage admiration pour
une
si
le
de
les
ma vive
amitié
et
et
e'minent collègue,
de
ma sympathique
la
médecine scientifique
et tradition-
empiétements de doctrines dont tous
dogmes sont faux
,
etc.
courage que vous mettez à défendre, avec
haute autorité,
nelle contre
Monsieur
,
et les
les
applications purement empiriques.
A.
BÉCHAMP.
PREFACE
Deux erreurs
séculaires sont à la base des sciences de
l'organisation et de la vie. Oui, la physiologie, l'histologie, la
de
biologie et la médecine, les la vie et
sciences de l'organisation,
de la maladie, sont entravées dans leur marche
par deux erreurs fondamentales, d'autant plus graves qu'on
pour des
les tient
La première
vérités d'expérience.
consiste à croire à l'existence d'une matière
vivante par essence
la seconde,
;
à admettre, avec Charles
Bonnet, que l'organisation n'est que
la modification la
plus
excellente de la matière.
Ces deux erreurs, aujourd'hui confondues en une seule,
dominent
si
bien dans la science et dans l'enseignement,
qu'elles sont devenues le plus et
grand obstacle au progrès
à la manifestation de la vérité. Elles sont d'autant plus
tenaces qu'elles ont plus en
renom de
été
propagées par
le physiologiste le
ce siècle, Cl. Bernard, et par ses disciples.
Elles constituent le plus solide appui de la grande erreur
médicale contemporaine. L'histologie
même, répudiant
la
doctrine de Bichat, s'est faite la servante de cette dernière,
dont
elle aiderait la
opprobre,
si elle
médecine à se débarrasser comme d'un
n'était l'esclave des
deux erreurs séculaires.
Mais, dans la seconde moitié de ce siècle, une troisième erreur J.-B.
s'est
Dumas
ajoutée qui,
à
celles-là.
Malgré
l'autorité
de
d'accord avec une ancienne manière de
—
incontestablement démontré qu'il existait plu-
avait
voir,
—
VI
sieurs espèces de matières albuminoïdes suite d'études
la
superficielles,
—
ont
fini
Dumas
par
distinguées
incomplètes
fort
—
que
par admettre
n'étaient
les chimistes, à
,
pour ne pas dire
de
le
nom
c'est ce
ou de dans
suite,
tous
;
le
par
pu
cela a
;
système de l'unité substantielle (1)
Cette substance unique est
même
devenue,
essence.
est intéressant
Il
vie,
de rappeler
se faire.
albuminoïdes jouent un très grand rôle
Les matières le
n'existerait donc, sous
sous l'appellation de base physique de la
la matière vivante
comment
il
qu'une seule matière de cet ordre
appelé
j'ai
l'identité. la
dans
des chimistes,
d'albumine,
que
modifications
n'en changeraient pas la nature. Bref, selon
commune
l'opinion
une substance
même, appelée albumine, ou des
celle-ci qui
espèces
que des mélanges de
certaines matières minérales et autres avec
toujours la
les
monde des
êtres vivants.
On
les
elles paraissent aussi nécessaires à la
retrouve
dans
nature animale
qu'à la nature végétale. L'universalité de leur rencontre
dans
les êtres vivants,
depuis
la
cellule qui sera l'œuf, la
graine ou la spore, a vivement frappé J.-B. d'autres savants la
;
c'est
Dumas comme
pourquoi, au lieu de leur conserver
dénomination de matières animales qu'on leur avait donnée
parce qu'elles existent en plus grande abondance dans les
animaux,
l'illustre
nommâtes
matières azotées
de leur présence dans
les êtres orga-
clrimiste les
neutres de l'organisation (2).
De nisés,
l'universalité
on a d'abord conclu à
ce qui était légitime,
dérance, mais à
la
—
grandeur de leur rôle
la
—
puis non seulement à la prépon-
spécialité de ce rôle,
—
ce qui n'était
(1) Mémoire sur les matières albuminoïdes. Recueil des Mémoires des Savants étrangers, n" 3, t. XXVIII, p. 2 (1884). (2)
Annales de Chimie
et
de Physique,
t.
VI, p. 385 (1842).
VII
conforme
spécialité n'était pas
rimentale, car cette
comment un surer que les plus
communs de
La matière
la protéine à
chimie
que
et
plus ou
est
»
qu'un chimiste,
partisan du
en vint à ne voir dans l'albumine
l'identité,
que des débris d'organes,
albuminoïdes
dont l'histoire devait appartenir à la
vivante
vivante étant supposée ce que je viens de
matières
les
et
peu près pure,
matière
toute
n'est pas surprenant
système de
vint à as-
blanc d'œuf ou albumine est un des composés
« le
moins semblable à l'albumine.
il
prouvée. Voilà
M. Huxley, en
célèbre,
biologiste
nous pouvons dire que
dire,
méthode expé-
ni à la raison, ni d'accord avec la
la biologie
plutôt qu'à
aussi ne consentit-il à s'en occuper que pour
:
se conformer à l'usage.
Mais gistes
le
blanc d'œuf était aussi peu connu des
que des chimistes;
le considérait
comme
biolo-
peu connu que Ch. Robin
si
type des mucus, corps encore plus
le
mal connus, dont Oken, sous
nom
le
dUuschleim (mucus
primordial), faisait la matière vivante originelle. Cette matière vivante, botaniste, l'ont naître.
nommée
M. Huxley,
le
Protoplasma, sans
est vrai,
il
Hugo MohI,
d'autres, après
a pensé
la
le
mieux con-
que nous pouvons
dire avec vérité qu'elle est semblable à la protéine, c'est-à-
une certaine matière albuminoïde de réaction de
dire à
laboratoire aussi
mal
spécifiée, qu'il rapproche
du blanc
d'œuf. Qu'est-ce donc anatomiquement, histologiquement, sinon chimiquement, qu'une Cl.
qu'on est
lui
sa
fait
jouer, a cherché,
l'organisation
d'accord avec l'idée essence.
En
protoplasma avec
le
composition, mais à
rapport à
matière?
telle
Bernard, ayant admis
effet,
et
se à
la
séculaire de
le rôle
non pas à savoir quelle figurer vie. la
ce
qu'il
est
Son opinion
matière
ayant rappelé que l'opinion
par était
vivante par
commune,
VIII
d'accord avec celle d'Aristote, était que tout corps vivant devait être défini par sa forme,
n'est
cette opinion
à
traire
il
donna en exemple con-
protoplasma, lequel,
le
disait-il,
pas morphologiquement constitué, mais seulement chi-
miquement ou du moins physico-chimiqiiement apprendre en quoi consiste une
Avant
Cl.
manière de dans tous
Bernard,
voir,
les cas
telle constitution.
Robin avait émis
Ch.
mais plus explicitement, avec plus de clarté.
Il
si
était le résultat
la
c'est possible,
Selon
culier de combinaison, qu'il appelait par
dissolution réci-
nombre de principes
immédiats divers, au nombre desquels figuraient, au
que
les autres,
tance ainsi produite,
des matières albuminoïdes. il
supposait organisée
la
quoique déi^oiimm de structure (àestructus, c'est-à-dire
le
lui,
de l'union, selon un mode parti-
proque, d'un plus ou moins grand
titre
même
nommait Blastème
ce que d'autres appelaient protoplasma (1).
blastème
sans nous
,
et
même
La subsvivante,
bâti, disait-il),
quoique non figurée ou, en d'autres termes,
non morphologiquement constituée. C'est bien la
de
la
même
idée, et c'est bien là la notion ancienne
matière vivante. Protoplasma ou blastème,
La
selon l'opinion dominante.
une
cellule,
fibre,
la
voilà,
un
tissu,
un élément anatomique quelconque, un organisme, sont réputés vivants uniquement parce qu'ils sont constitués par elle.
n'est
On semble qu'une
admettre sans restriction que l'organisation
modification,
plus
la
matière, de la matière tout court,
comme
Bref, selon les auteurs contemporains logistes, histologistes, pathologistes
protoplasma,
le
(1) Ch. tait
pas,
Robin
comme
matière sans
excellente,
:
disait
de cette
Ch. Bonnet.
chimistes, physio-
de l'École pasteurienne,
structure, suffit à tout
:
il
procéder son blastème de l'être vivant; il n'admetBernard, du protoplasma, un blastème primordial,
faisait Cl.
précédant les formes vivantes. sophie que son émule, et aussi
Eu le
cela,
il
avait
évidemment plus de
génie plus physiologique.
philo-
—
—
IX
unique de l'organisation,
est la source
de
forme
la
et
de
la vie.
De
ce que Ch. Robin disait de son blastème qu'il était
organisé et vivant quoique non structuré, et Cl. Bernard, du
protoplasma
qu'il
quement constitué,
ne
de
l'impuissance
le
la
matière hypothétique que et
par destination que
les
choses et satisfaire
par essence
bon sens
et la raison
Mais a-t-on essayé
!
démonstration pour prouver
qu'il existe
par sa forme, sortir d'une
un ciron ou un vibrion?
La
formelle dans
telle
matière,
D'ailleurs, n'y a-t-il pas contra-
dans
termes,
les
,
certes
,
l'affirmation
qu'il y ait organi-
sation et vie, la matière, quelle qu'elle fût, celle
même
l'albu-
de composition fort complexe formée selon
mode imaginé par Ch. Robin, ne
avait
de
n'a échappé ni aux anciens ni
aux modernes. On a compris que, pour
le
fût-ce
de Cl. Bernard?
et
contradiction
mine ou
moindre
vu un être vivant,
c'est-à-dire sans structure? A-t-on jamais
Ch. Robin
la
vraiment une ma-
organisée et non morphologiquement définie,
tière vivante,
diction
expérimen-
et
qu'en désespoir de cause,
ne peut pas ainsi simplifier
spécifié
morphologi-
avaient conçue?
les siècles
On
convenablement
et la vie,
nom pour
l'on supposait vivante
non
quoique
pas conclure que c'est par
faut-il
définir
talement l'organisation
on a imaginé un
vivant
était
suffisait point.
imaginé une matière organique sous
Buffon
forme
la
de
molécules organiques, et Ch. Bonnet ses germes préexistants, les
uns
échapper. était la
les
et
autres
Enfin, après Bichat, on imagina que la cellule
forme organisée, structurée, vivante per
la vie réside
dès l'origine;
procède l'organisation,
Tout de
universellement répandus, pour y
l'être le plus
le
on en
fit
l'imité
développement avec
composé.
se,
en quoi
vitale, la
d'où
forme, du
Mais on ne tarda pas à s'apercevoir que peut pas être cette unité vitale et
,
ne
la cellule
c'est-à-dire ce qui a la vie
ce qui est vivant |;er se, car elle
l'organisation en soi,
qu'un élément anatomique aussi transitoire que
n'est
les
donc
autres que l'on connaissait.
Le système
rejoindre dans
systèmes des molécules orga-
niques
l'oubli
découragés
,
Alors,
germes préexistants.
des
et
les
cellulaire alla
ne sachant par quel côté attaquer
en sont revenus à l'erreur séculaire de par essence
et
par
problème,
le
la
matière vivante
la
modification la
dont
destination,
savants,
les
excellente serait l'organisation.
plus
Depuis plusieurs années, mais en vain, je ne cesse de signaler ces erreurs en les combattant; ces contradictions,
en essayant de
les faire disparaître.
Les savants y reviennent
sans cesse, avec persistance, refusant de recevoir la vérité
qu'on leur apporte.
Il
semble que
longtemps ouverte entre
gisme
—
close,
comme
et
protoplasmistes, celle
question restée pendant
soit
—
pardon du néolo-
désormais une question
de la quadrature du cercle, au profit
comme
des seconds,
la
celhilaristes
si elle était
irrévocablement tranchée
selon les principes de la méthode expérimentale.
ceux-là
mêmes
qui tiennent
la
cellule
pour
En
fait,
une forme
structurée individuellement vivante, c'est-à-dire dont la vie
ne procède pas de fait partie,
en est
du Tout de l'organisme dont
si
ou dont
elle serait
une modification.
bien ainsi que M. Pasteur est allé jusqu'au
bout du système, lorsqu'il a admis, sans
que
elle
ne font dépendre sa vitahté que du protoplasma
qu'elle renferme Il
celle
l'intérieur
du corps
vivant,
dans
quelque chose de comparable au vin, à
le
moindre doute,
l'état
de santé, est
la bière
ou au moût
purs dont une outre serait remplie. C'est ainsi
qu'il a
pu
imaginer qu'une plaie se guérit, une blessure se cicatrise
comme un
cristal
cassé
se
répare dans son eau mère,
,
XI c'est-à-dire
ou dont
il
dans
est
la solution
formé
;
de
la
substance qui le compose
ce qui revient à dire que l'intérieur
de l'organisme, par rapporta sa fonction réparatrice de
la
blessure, est semblable à la solution de la substance qui
répare la cassure du
cristal.
Certainement M. Pasteur distingue en quelque chose
la
matière de l'intérieur de l'organisme de celle du vin ou de
ou d'une solution d'un composé
la
bière,
dit
seulement qu'elle est douée de vertus de transformation
que
l'ébullition
détruit,
imaginant
cristallisable
une nouvelle
il
;
qualité
occulte là où l'on avait l'idée nette de qualités d'un ordre
parfaitement
déterminé
et
Ah!
sans analogues.
qu'il
y
aurait à dire sur ces vertus de transformation. Tout ce que j'en
veux dire en ce moment,
est réduit à imaginer
c'est que, lorsqu'un savant
en
quelque cause occulte pour expliquer
des phénomènes d'ordre physique ou matériel, c'est qu'il
pu en découvrir d'ordre expérimental.
n'a pas
Ce qui me frappe
le
plus en tout cela, c'est l'impuis-
sance où l'on a été jusqu'ici pour définir avec précision ce
qu'il
faut
protoplasma.
entendre par matière vivante, blastème ou
pour M. Huxley,
Si,
c'est
une matière plus
ou moins semblable au blanc d'œuf ou à corps
si
originel
protéine
autre admet
un protoplasma
qui serait de nature albuminoïde
ou un mucus,
dissemblables
;
si tel
Bernard en admet un qui
Cl.
la
serait
unique,
dont
il
ne
recherche en aucune façon à connaître la composition, tandis
que Ch. Robin y introduit l'albumine ou albuminoïde, au
même
titre
que
tel
telle
autre matière
autre principe immédiat
organique ou minéral. Quant à Hugo Mohl, l'inventeur du mot,
que
il
n'y voyait qu'une « substance demi-fluide, azotée, »
l'iode jaunit.
Mais des matières albuminoïdes elles-mêmes on en savait si
peu de chose, que
les chimistes,
à bout d'efforts,
il
faut
—
XII le
leur sujet au système de
rappeler, en étaient arrivés à
Pour n'avoir pas l'importance exagérée qu'on
l'identité.
leur a attribuée, elle est pourtant
si
chissant je suis surpris qu'on ait
pu s'occuper de physio-
logie
et
par suite de médecine
sans être fixé
Eh bien, une étude
hypothèse.
grande, qu'en y réflé-
attentive
a conduit à la démonstration que
ment erroné. Loin d'aboutir au
le
on
si
petit
les
étudiait,
nombre
Mais
c'est
disais-je,
cette
système est absolu-
système triomphant de
Vunité substantielle, elle a mis hors de doute le multiplicité spécifique.
sur
de ces matières
fait
de leur
V infinité qu'il faudrait dire
non pas seulement dans un
mais dans chacune des innombrables
d'êtres,
espèces de la création (1). La preuve de cette multiplicité a
été
Commission de l'Académie des
une
devant
faite
sciences (2).
Et ces espèces nombreuses sont des espèces
chimiques, distinguées par les caractères généraux des prin-
mieux
cipes immédiats les toire, c'est-à-dire
plus
et le
qu'elles
définis et
par leur pouvoir rota-
par leur caractère physique
précis à
la fois
:
la
déviation
le
plus délicat
ou
la rotation
impriment au plan de polarisation des rayons lumi-
neux. Et depuis, dans un travail de grande importance,
M.
J.
Béchamp
a démontré, par l'analyse des œufs de plu-
sieurs espèces animales ovipares, qu'aucune des albumines qu'ils
contiennent, dans le blanc et dans
identiquement
la
même
autre espèce quelconque (3).
(1)
un
fait
jaune,
n'est
que dans l'œuf de poule ou d'une
lumière l'erreur de Vîinité travail
le
Il
a mis de plus en plus en
substantielle.
Il
ressort de son
qui frappera le physiologiste, le biologiste
Remeil des Savants étrangers, loc
cit.
Rapport sur le Mémoire relatif aux matières albwnindides, présenté à l'Académie par M. A. Bécliamp. Commissaires MM. Milne Edwards, Peligot, Fremy, Caliours Dumas, rapporteur. Comptes rendus, 8 mai 1882. (2)
:
;
(3) J.
Béchamp, Nouvelles
logiques. J.-B. Baillière et
recliercUes stir les alhianines
fils.
1887.
normales
et
patho-
XIII et
médecin autant que
le
chimiquement, un animal dont
provient,
il
tomiques propres
mines
philosophe, c'est que,
le
non seulement quant à ses
et
dans l'œuf
ce qu'il est,
est
même même
ses éléments ana-
microzymas, mais par ses albu-
autres matières albuminoïdes.
et ses
Et ce n'est pas tout
:
le
même
chimiste a redressé une
grande erreur au sujet de l'albumine du sérum sanguin.
On
que l'albumine des transsudats
croyait
et
de l'urine
pathologique n'était autre que l'albumine du sang. Or,
il
s'est
trouvé non seulement qu'il n'en est pas ainsi, mais que celle
qu'on y trouve n'est pas unique
même
qu'aucune de
et
composition élémen-
qu'il a isolées
ne possède pas
taire de celle
du sérum. Enfin l'auteur
capital,
existe
qu'il
une certaine
entre le tissu au travers duquel et
la
celles
a découvert ce fait
relation de cause à effet le
transsudat se produit
nature des albumines de l'épanchement (1).
la
Que nous
voilà loin
du protoplasma selon M. Huxley
du protoplasma unique de
En résumé donc,
et
Bernard!
Cl.
qu'il s'agisse
du protoplasma de Mohl,
de celui de Cl. Bernard, du blastème de Ch. Bobin, lequel de par sa définition n'est que
de
la
dire
matière qui
que
le
le
la plus excellente modification
compose,
le fait
protoplasma est semblable à
l'albumine, prouve incontestablement les
que M. Huxley a pu
physiologistes
et
les
que
la
protéine ou à
les naturalistes,
chimistes le croyaient de
même
nature qu'un principe immédiat quelconque ou d'un mélange de
tels
principes. D'où
il
faut conclure que,
même
après Lavoisier et après Bichat, les savants ne doutaient
pas qu'un composé purement chimique ou un mélange de tels
composés, bref,
la
matière tout court, pouvait être
réputé vivant. Voilà l'erreur que je m'elïorce de mettre à
nu pour (1) J.
la
réduire à néant.
Béchamp,
loc. cit.
XIV Mais
si
blable matière, et
même
fermement à
l'on croyait
l'existence d'une
l'on admettait
si
devenir végétal ou animal,
qu'elle pouvait d'elleil
faut pourtant
observer que, malgré tout, cette croyance
bon sens
sem-
même
faire
répugnait pro-
fondément
et
Certes,
croyaient qu'il ne s'agissait que de pure matière
ils
choquait
le
de ses sectateurs.
dans ce protoplasma, de matière au sens physique
mique mais, pour ;
et chi-
qu'elle produisît les merveilles de l'orga-
nisation et de la vie, Ch. Bonnet supposait qu'elle devait,
auparavant, subir quelque excellente modification pour être réputée douée d'organisation; Gh. Robin, que ses composants devaient être unis suivant
pût être réputée organisée
un
certain
mode pour
capable de vivre
et
nard y supposait une constitution préalable
disait
la
en voie de
mation (1); M. Pasteur, qu'elle
fût
transformation que Véhullition détruit,
Le merveilleux de je
ici
qu'il
M. Van Tieghem, un botaniste
'physico-chimique;
de M. Pasteur,
;
l'affaire, c'est
veux seulement exposer
chant la physiologie
—
s'était
Cl.
Ber-
nommait disciple
continuelle transfor-
douée des vertus de etc.
que M. Pasteur
les
qu'elle
—
dont
idées maîtresses tou-
longuement occupé de prou-
ver que la matière ne pouvait pas spontanément s'organiser et
devenir vivante.
Il
disait avoir ruiné, et cela
comble, les expériences de Pouchet concernant tion
spontanée des vibrions;
taire la contradiction la
il
de fond en la
généra-
assurait enfin avoir
fait
touchant la doctrine matérialiste de
génération spontanée. Alors, pour démontrer péremptoirement que l'intérieur
du
corps est semblable au vin ou à la bière, c'est-à-dire un (1)
L'idée de cette continuelle transformation a sans doute sa source dans
cet autre préjugé, d'après lequel les matières albuminoïdes seraient éminemment altérables. J'ai démontré qu'au contraire, ces matières, même en
solution aqueuse, sont d'une inaltérabilité remarquable par elles-mêmes! Peut-être est-ce aussi une réminiscence de la façon dont Littré se figurait la matière organique animée.
—
XV
mélange purement chimique de principes immédiats, pour chercher
à l'égard des
pureté
la
germes de
prendre dans cet intérieur des masses musculaires
du sang, de
l'urine, etc.;
ration, la matière afin
même
alla,
il
l'air,
du
,
lait,
ses élèves, sous son inspi-
un de
de l'intérieur de l'œuf de poule,
de prouver cjue ces matières, ces liquides purs, non
seulement ne produisent rien de vivant, mais ne devaient pas
même
même
de
s'altérer,
que ne s'altèrent pas
et
ne
produisent rien de vivant les principes immédiats purs ou leurs
mélanges.
Ces
lettres établissent
l'interprétation de
effet,
qui ne
Pouchet,
les
la
sur
et
résultats et
Mais
expériences.
merveille
même
et
trompé
il
ne
de chose plus grave!
s'agit
il
admirez
donne pas
s'est
propres
ses
pas de cela;
s'agit
En
de
expériences
sur les
que M. Pasteur
!
La matière de
cet
œuf,
naissance à un vibrion entre
les
mains de M. Pasteur, c'est-à-dire d'elle-même ou par génépar hypothèse
ration spontanée, puisque
posée que de principes
dans
cette matière,
système nerveux, digestif,
la
n'est
elle
com-
immédiats purement chimiques,
couveuse, produira des cellules, un
un appareil
un
circulatoire et
appareil
un système osseux, des glandes, des organes,
et,
finalement, un oiseau garni de plumes.
Mais en fonds
même
temps
changements,
la
matière de l'œuf subit de pro-
s'altère
en un
mot, pour
devenir
d'autres matières dans les différents centres organiques de
l'animal
!
Et pour aboutir à ce résultat, de
la
l'oxygène sont seuls intervenus. Qu'est cela, la génération
mier chef,
chaleur et de si
ce n'est de
spontanée, de l'altération spontanée au pre-
si la
matière de l'œuf n'est que du protoplasma,
un mélange ou un composé de principes immédiats comparable au mélange de principes du vin et la bière?
même
ordre dans
le
— M. Pasteur
que
dira-t-il
c'est
rébulUtion
formation que
—
XVI
en vertu des vertus de trans-
détruit,
que ces merveilleuses
transformations chimiques s'accomplissent, que ces cellules,
comme
ces organes s'édifient?
à
elles
que
qu'y
le
lait,
dans
dans l'œuf, dans
a-t-il
sang qui
le
expériences
de ses
masses musculaires
les
s'altèrent! Sinon,
dans
a soutenu que c'est grâce
il
les altère
sans
la viande,
concours
le
des germes de l'air?
En si
vertus de transformation
vérité, ces
ce n'est cette modification la plus excellente qui procure
l'organisation de la matière
mique,
cette constitution physico-chi-
;
cette voie de continuelle transformation, ce
ticulier de combinaison,
en vertu desquels
constitue et devient apte à produire
ou
que sont-elles?
tel
végétal, plutôt
que
tels
ou
le
ou
tel
mode par-
protoplasma se animal,
tel
tel
Et que sont-
tels autres!
autre chose aussi que ces Forces productrices, végé-
elles
organisatrice, ce Nisus formativus, dont
plastique,
tatives,
Needham
plus tard Pouchet se contentaient et dont les
et
pour expliquer
soit la
génération
spontanée, soit l'organisation? Quoi de plus qu'eux
M. Pasteur
naturalistes se contentent
voit-il
dans l'intérieur du corps? Pour
dans l'œuf ou
comme pour
eux,
il
n'y a dans
vivant que de la matière celle
du
Comme
vin,
de
eux,
la bière
il
mots, voilà tout;
a mis
commune, du même ordre que
un mot nouveau à fait
M. Pasteur
que ses devanciers
le
l'œuf et dans l'organisme
ou de leurs infusions
n'a pas
il
C'est évident,
lui
la
et
macérations.
place d'autres
avancer d'un pas n'a pas
la question.
expliqué autrement
mystère de l'organisation, ni celui
des transformations de la matière dans l'organisme pen-
dant
la
vie
ou après
la
mort.
A
la
place des
qualités
occultes qu'ils supposaient dans la matière qui s'organise et se transforme,
il
autre dénomination.
a
mis
les
mêmes
qualités
sous une
— Voyons
a été plus
s'il
—
XVII
heureux dans une question con-
nexe.
Les anciens se préoccupaient beaucoup du mystérieux
phénomène de
fermentation
la
de sa cause. Plusieurs
et
philosophes, savants et médecins des deux derniers siècles ont
lui
à divers
,
titres
Après
méditations.
,
consacré leur attention ou leurs
mort d'un organisme,
la
matière
la
entrait en fermentation, et la cause en était attribuée à
à ce que la chimie, délivrée
Littré,
dans tous ses droits.
que pendant
On
comme
due,
spontanée
décomposition
certaine
vaguement Tidée
s'accomplissaient dans l'organisme des
la vie
que
et
maladies étaient
les
des fermentations irrégulières. Quant à la cause,
Newton
la
plus tard
concevait
comme occulte. La comme l'effet d'une
matérielle qu'il appelait
prétendues
disait
le
du contrôle, rentre
avait cependant
phénomènes du même ordre
été regardée
une
la
cause
catalytique
forces
et
elle
fermentation,
supra-
cause
de la fermentation.
de
a
Les
contact sont de cet
ordre.
Cagniard de Latour osa soutenir enfin que
un
tation est
un
dire
effet
acte
de
vital,
la
végétation
ferment
le
la
fermen-
»
c'est-à-
considéré
comme
«
du ferment,
étant
organisé et vivant.
M. Pasteur
En
fermentations.
Le
voici
A
l'
occupé,
s'est
quoi
aussi, des ferments et des
lui
fait
a-t-il
progresser
encontre des anciens,
aucun
titre,
des
il
a nié
que
comme
altérations qui reconnaissent les
la
les
altérations
mort fussent, Il
ne
étant de cet ordre que
les
phénomènes de fermentation.
consentit à considérer
duits par
question?
:
spontanées des matières animales après à
la
germes de
de Cagniard de Latour,
l'air. il
pour cause
Quant à
se l'est
la
les
ferments pro-
manière de voir
appropriée en l'énon-
XVIII
Pour
çant autrement. «
l'acte
lui aussi,
chimique de
un phénomène s'arrêtant
ferment est vivant,
le
fermentation est essentiellement
la
commençant
corrélatif d'un acte vital,
avec
ce dernier.
»
Quant
Maintenant en quoi consiste pour moi
et
quoi
en
savoir
à
lui-même
consiste l'acte chimique, voici ce qu'il en dit «
et
l'acte
:
chimique
de dédoublement (décomposition, altération) du sucre
et
quelle est sa cause intime? J'avoue que je l'ignore complè-
tement (1). »
Sur tous ces
sujets, aussi graves
que grands, M. Pasteur
a donc laissé la science au point précis où ses devanciers, les
anciens
comme
modernes, l'avaient laissée,
les
précis où Gagniard de Latour était parvenu.
ne leur a pas
il
fait faire
un pas en
Non seulement
avant, mais sur
important de la question de savoir
si
au point
et
le
point
après la mort la
si
matière du cadavre est ou non spontanément altérable, été,
après avoir expérimenté, moins bien inspiré qu'eux,
interprétant
mal
ses propres observations
conclu en sens contraire. Je
M. Pasteur, qui de
,
il
et,
semble avoir
remarquer
l'ai fait
a
il
ailleurs
:
croit avoir fondé la théorie physiologique
la fermentation, n'a
pas
même
aperçu
les
liens
étroits
qui rattachent la fermentation alcoolique par la levure de bière à la nutrition dans les êtres supérieurs, et nous ver-
rons que ses idées physiologiques ne le
lui
auraient pas
permis.
Mais pourquoi
insisté-je plus
erreurs, et pourquoi
fréquemment sous C'est d'abord
le
nom
à les (I)
Pasteur revient-il
si
ma plume?
parce que ces erreurs sont un
permanent au progrès de suite,
particulièrement sur ces
de M.
la science
obstacle
physiologique et, en-
parce que ce savant plus qu'aucun autre a contribué
propager en propageant Annales de Chimie
et
le
système médical préconçu
de Physique, 3» série,
t.
LVIII, pp. 359-360.
XIX qai en est la conséquence presque fatale. Ce système n'est
pas de
son invention
;
ne croyait pas au parasitisme
il
mais, depuis qu'il y croit,
grand nombre dans
la foule
il
a
un
réussi à l'imposer à
même
des incompétents et
médecins. C'est encore parce qu'il use de tous
les
;
à des
moyens
en son pouvoir pour faire obstacle à ceux qui combattent ses erreurs, usant
recherches véritable
de stratagèmes pour empêcher leurs expériences
leurs
et
d'apparaître avec
leur
signification.
Et quand je parle aussi hardiment
que M. Pasteur
ces erreurs
s'est
et
avec conviction de
appropriées en leur don-
nant une apparence de vérité d'expérience, c'est que
non pas seulement par
raison, et que je le prouve,
sonnement, mais par l'application
la plus
j'ai
le rai-
rigoureuse des
méthode expérimentale, que M. Pasteur
principes de la
méconnaît absolument dans ses travaux de physiologie
et
de médecine.
M. Pasteur,
à rencontre de
Oui,
il
est
prouvé
n'existe pas de matière vivante par essence et
qui serait plus ou moins semblable au vin, à la
nation, bière,
ou à un mélange quelconque de principes immédiats
organiques et minéraux.
où
y a organisation
il
vague, mais dans
le
;
Il
n'y a,
l'idée
que
comme
là
s'exprimait excellem-
l'organisation ainsi entendue
de vie; en d'autres termes, que la vie
résultat de l'organisation,
latif
vie
sens d'édification, de construction, de
ment Ch. Robin). Non pas que emporte
au contraire,
non pas organisation dans un sens
structure (de structus, bâti,
un
qu'il
par desti-
ou que
la vie soit
le
soit
corré-
de la structure, mais en ce sens que l'organisation est
la condition
vie, à
de
la
manifestation et de la conservation de la
peu près comme
condition
de la
la force coercitive
conservation et
de
la
dans
l'acier est la
manifestation du
magnétisme dans un barreau aimanté, ou encore comme
—
XX
l'animalité est la condition de la raison et de l'intelligence
dans l'homme
Mais
(1).
est-il vrai
que, sans invoquer de qualité occulte de
quelque ordre que ce
preuve? Ces
cette
pant toutes
dans
soit
lettres sont
matière, on puisse fournir
la
consacrées à cela, en dévelop-
conséquences d'un précédent ouvrage (2).
les
C'est pourquoi j'en dirai
peu de chose
ici,
voulant consacrer
cette préface à d'autres considérations.
Après avoir redressé l'erreur du système de Vimité substantielle
des matières albuminoïdes (3),
démontré,
souvent
en
Estor — un médecin
et
collaboration
successivement
j'ai
avec
professeur
le
un chirurgien profondément
instruit
des doctrines de l'École hippocratique de Montpellier, toutes les cellules, tous les tissus, toutes les
— que
humeurs de
l'organisme vivant recèlent un élément anatomique autono-
miquement
vivant, je
l'organisation et n'est
pas
veux dire vivant per
la vie
la cellule
sont indissolublement unies et qui
des cellularistes, mais grâce auquel la
l'humeur de
cellule, le tissu,
lui-même sont constitués
cet
organisme
et cet
organisme
vivants. L'existence de cet élément
comme
anatomique n'est pas transitoire Cet élément est
dans lequel
se,
tel qu'il survit
au trépas
celle
de
à la destruction physiologique de cet organisme
physiologiquement impérissable
:
c'est le
la cellule.
mort, voire
et à la ;
bref,
microzyma
;
il
est
c'est
grâce au microzyma que la substance d'une espèce vivante
On peut
dire que la force coercitive retient le mouvement qui consmagnétisme; de même on peut dire que l'organisation retient le mouvement qui est la vie; par exemple, quand, par le broiement, on a détruit l'organisation de la levure de bière, toute la matière étant là, cette matière, pourtant, n'est plus la levure, car elle ne fait plus subir la fermentation alcoolique au sucre. Voir sur cette expérience, Annales de (1)
titue le
Cliimie et de Physique, 4^ série, (2) Les
t.
XXIII, p. 446 (1871).
Microzymas dans leurs rapports avec
l'hétérogénie, l'histogénie, la physiologie et la pathologie, etc. J.-B. Baillière et flls (1883). (3)
gers,
Mémoire sur t.
XXVllI, n»
les matières 3.
albuminoïdes. Recueil des Savants étran-
XXI est réellement,
substantiellement différente de celle d'une
autre et que l'on ne peut pas dire que cette substance est
comme on
pure matière,
le
encore M. Pasteur, malgré il
la
croyait,
comme
et
les vertus de
transformation dont
suppose douée.
Oui,
le
microzyma
est ce qui constitue la substance
être vivant différente de celle d'un autre.
qui
l'enseigne
avait
compétence
tence des microzymas
pour
comme
par une
s'est laissé arrêter
animal ou végétal?
Charles
Robin,
admettre l'exis-
vivants, les a admis, mais
Le microzyma
difficulté.
répondu
J'ai
ou
nier
d'un
qu'il
est-il
animal
est
il
dans
l'animal, végétal dans le végétal, et cette réponse résout
un
grave problème.
Les vibrioniens, que Ton avait d'abord classés dans
plus tard été classés dans le règne végétal sous les
cela est démontré,
ou bactéries.
Il
la bactérie
le
par
les
microzymas. Or
microzyma
et
réciproquement
nous
est
voilà
végétale.
est
animale
celle
conséquence
Cette
et
du est
par ce
d'autonomiquement vivant dans tout être orga-
ou du passage de ;
et
ramenés, par un détour
nisé, à l'éternelle question de la distinction des
fondre
:
de l'un emporte la distinction de l'autre. Donc
microzyma végétal
qu'il y a
microzyma
le
car l'ovule animal
végétal,
du microzyma animal
inévitable, et
ceux des végétaux,
et
y a donc des vibrioniens d'origine animale
ne peut jamais devenir l'ovule végétal, la distinction
végé-
peuvent par évolution devenir vibrions
et d'origine végétale
animal n'est pas
animaux
noms de
comme
schizomycètes et de schizophycètes et regardés taux. Or, les microzymas des
le
pour animaux, ont
règne animal, que M. Pasteur tient
mais
le
l'un à l'autre.
On ne
microzyma, quant à
tion, est le lien des
deux
leurs microzymas le sont.
:
ils
la
deux règnes
saurait les con-
forme
et à la fonc-
sont ce qu'ils sont, parce que
—
XXII Oui, encore une titue la substance
ce n'est pas la matière qui cons-
fois,
de
l'être vivant
comme
structuré et constitué
:
c'est ce qui est organisé,
voici
ma
remet en
chambre, que
:
Je tiens d'un vieux professeur (c'est
«
me
me
individu. Et ceci
mémoire un chapitre du Voyage autour de
du plus
loin qu'il
souvienne), dit l'auteur, que Platon appelait la matière
Vautre.
nom
mais j'aimerais mieux donner ce
C'est fort bien;
par excellence à
notre âme.
la bête qui est jointe à
C'est réellement cette substance qui est Vautre, et qui nous lutine d'une
manière
que l'homme
est
double
composé d'une âme de je ne
sais
étrange.
si
;
mais
On
c'est, dit-on,
d'un corps,
et
s'aperçoit bien en gros
parce qu'il est
accuse
et l'on
corps
le
combien de choses, mais bien mal à propos
assurément, puisqu'il est aussi incapable de sentir que de penser. C'est à la bête qu'il faut s'en prendre, à cet être sensible, parfaitement distinct de l'âme, véritable individu,
qui a son existence séparée, ses goûts, ses inchnations, sa volonté,
et
qui n'est
au-dessus des autres animaux que
parce qu'il est mieux élevé faits....
Messieurs
pourvu d'organes plus par-
et
Mesdames,
et
intelligence tant qu'il vous plaira
;
soyez
fiers
de
mais défiez-vous beau-
coup de Vautre, surtout quand vous êtes ensemble «
Ce
chapitre,
a dit X. de Maistre,
que pour les métaphysiciens.
votre
n'est
(1).
»
absolument
»
J'estime que, pour être d'apparence purement philoso-
phique, ce chapitre célèbre contient renonciation vérité
expérimentale de premier ordre. Ce que
sophe a clairement aperçu, n'est pas
c'est
philo-
que Vautre dans l'homme
simplement un corps, c'est-à-dire matière, mais
un individu jouissant d'une directement (!)
le
d'une
dépendante
de
force propre la
X. de Maistre, Voyarje autour de
ma
matière. chambre,
qui
n'est
En poussant cli.
VI.
pas la
XXIII
comparaison, on trouverait Vautre de
d'un végétal,
la bête,
d'un globule de levure, voire d'un microzyma, le
l'être vivant
dont Vautre pourrait bien être
plus infime,
la
pure
matière dans l'organisation réduite à sa plus simple expression.
Quoi
en
qu'il
ont besoin de
soit, l'idée
la bête,
l'intelligence et la raison
veux dire de l'animalité
je
pour se manifester
élevée,
que
je viens
d'émettre, savoir
nisation
pour apparaître.
et s'exercer,
que
:
la vie
est la
La philosophie
Vautre de l'homme;
X. de Maistre autre,
il
si
on
lui
et
non de
on aurait bien étonné
pour
En
réalité, l'organisation
— dans
le
—
microzyma, l'orga-
d'abord; ensuite par transcendance, les
se,
chacun selon son espèce
,
les tissus,
plus en plus
et
,
de proche en proche,
élevés jusqu'à la bête,
plus parfaits, qu'on
nomme
à former la êtres
les
de
pourvue d'organes
corps de l'homme.
le
C'est contre cette théorie expérimentale, faits,
faire cet
des vertus de transformation au
la matière .tout court
microzymas servent cefiule,
matière pour
par transcendance à l'aide de certaine matière
nisme vivant ^er
que
science
la
et la
avait assuré que,
suffisait d'ajouter
corps, c'est-à-dire à la matière! est faite
plus
a besoin de l'orga-
proclament donc ensemble l'insuffisance de constituer
la
même
adéquate aux
que M. Pasteur a dressé ses plus puissantes batteries
et qu'il excite
ses disciples.
expérimentalement que
Certes,
les faits
ils
ne démontrent pas
ne sont pas exacts, ni
expériences qui les établissent, mais
ils
les
les
détournent de
leur unique et véritable signification.
Mais
la théorie
du microzyma, qui ne contredit aucun
principe ni aucune des acquisitions positives de logie
et
les
explique,
est
de Bichat, qu'elle complète
aussi
conforme à
et éclaire,
ainsi
la
la
physiodoctrine
qu'aux grandes
doctrines médicales, depuis Hippocrate jusqu'à nos jours,
auxquelles
elle fournit
une base
solide et scientifique.
—
XXIV «
Les maladies naissent de nous
en nous,
et
disait
»
avec la médecine
Pidoux, l'ami de Trousseau, d'accord traditionnelle.
Gela aurait-il cessé d'être
Assurément,
si
l'on
nous,
il
nie
que
Avec
s'est
P. Kircher, Raspail et
le
maladies naissent spontanément en
les
en vertu des
et cela
médicale?
en croit l'École dont M. Pasteur
constitué le chef incontesté.
Davaine,
la vérité
mêmes
erreurs qui
lui font nier
lait
ou du sang
issus de l'animal vivant et celle de la matière
du cadavre.
spontanée de
l'altération
Il
viande,
la
du
assure, au contraire, que les maladies sont produites par
des parasites dont les germes, créés morbides par destina-
les
maladies sont
de
même
tation
que
la
les altérations
du moût, sont
du
l'air
de
vin,
;
bref,
les
fermen-
la bière, la
conséquence de
la
des fer-
l'activité
germes ont furtivement pénétré
du dehors dans leur masse. Et
comme ceux
en nous
conséquence d'une infection parasitaire,
ments spéciaux dont
dans
commune
pénètrent de l'atmosphère
tion,
germes de ces ferments,
les
des parasites des maladies, seraient disséminés
que nous respirons depuis
de
l'origine
la création
des êtres vivants.
L'ensemble des dogmes de
nomme
nouvelle École se
la
les doctrines microbiennes.
La à
théorie
néant.
du microzyma combat ces dogmes
Voilà pourquoi M.
dogmes, s'acharne à nier certes, n'était
point pour
Pasteur,
et les réduit
pour
sauver
ses
microzymas. Cette théorie,
les
populaire
être
;
car,
outre
les
erreurs qu'elle met à nu, elle heurte de front trop de pré-
jugés et de systèmes acceptés aussi trop d'intérêts
veut pas admettre
et,
il
faut bien le reconnaître,
ou d'amour-propre d'auteurs les
faits
nouveaux
parce
versent les doctrines établies et les opinions reçues. teur, vraiment, avait
beau jeu;
il
n'en
fallait
:
qu'ils
on ne ren-
M. Pas-
pas tant pour
— rendre encore
plus impopulaire
abhorrée.
théorie
médecin
XXV
comment
Voilà
s'est
il
une de mes
après
instruit,
une
méconnaissable
et
qu'un
fait
communications
à
l'Académie de médecine, pouvait écrire sur l'indifférence
du public pour mes communications aux Académies aux Sociétés prix «
savantes
ajouter
et
,
ceci
vaut
qui
,
et
son
:
Ce que
conçoit bien s'énonce ckih'ement.
l'on
M. Béchamp, malgré
proposition est juste,
Si cette
longues
ses
pas encore une idée bien claire des
méditations,
ne se
microzymas,
et n'a, par conséquent,
fait
pu
transmettre à
les
nous qui ne sommes pas
ses auditeurs.... Disons pourtant,
un enthousiaste de M. Pasteur, que l'argumentation générale de M. Béchamp, bien
futile
Hélas
la
les sentiers battus
ment que S'ils
connaissons, nous paraît
du principal
celle
quoique
tardif
qui ont
malheur de ne pas suivre
le
et d'avoir le
courage de penser autre-
exposés à bien des mécomptes.
les autres, sont
s'avisent d'annoncer quelque idée nouvelle, quelque
vérité
ou quelque
non encore
fait
que ce
s'écrient aussitôt ils
la
doctrine parasitaire. »
hommes
les
!
de
côté
à
défenseur de
que nous
telle
ont prouvé que le
n'est pas
les
autres
ensuite,
quand
sont vrais, les autres
et l'idée
fait
aperçus, vrai;
se hâtent de crier qu'ils ne sont pas nouveaux.
Enfin,
peut arriver que, parmi ces autres,
pour
traiter
de
futilités
,
l'idée et la
niés, s'en servant
comme
Edouard Fournie donné esprit
la si
peine de ouvert,
découverte des
n'était
lire,
il
les
assez audacieux
découverte des
faits qu'ils
ont
d'un bien légitimement possédé
dont
la théorie
s'en trouve
d'autres encore,
et
pour s'approprier
pour écarter
il
ils
se
moquaient
!
pas de ceux-là. Lui, qui
s'était
d'étudier et de réfléchir, avec son
avait parfaitement aperçu la portée de la
faits et
de
l'idée.
Il
avait parfaitement
com-
XXVI que
pris
microzymas,
les
M.
dont
Pasteur
a
éléments anatomiques vivant de leur
microbes, étant des
propre, ne pouvaient pas être réputés des
vie
dans
la
cellule
cellule, telle fibre
pas que
mon
ou
argumentation, les
inconnus l'un à l'autre
d'abord qu'il
même
j'ignorais
;
clarté.
nous étions personnellement
moi,
et
sur lesquels
faits et l'idée
dépourvus de
Edouard Fournie
recherches
organe. Lui, au moins, ne jugeait
tel
elle reposait, fussent
parasites
plus que telle
pas
dans l'organisme,
et
des
fait
connût mes
qu'il
eût appréciées dans l'un de ses ouvrages
et les
et ensuite
dans
la
Revue médicale, dans cette partie
y avait consacrée à « l'Application des sciences à la
médecine,
»
où
il
jugeait,
avec un sens
profond, les idées, les doctrines
philosophique
si
œuvres des savants
et les
à mesure qu'elles se produisaient. M. Ferdinand de Launay,
dont
l'esprit
est
l'amitié m'est
pénétrant,
si
l'érudition
si
vaste et dont
chère, a été l'instrument délicat de notre
si
première rencontre
nous ne nous connaissions pas
;
savais seulement que,
microzymas comme
dans sait
il
Temps,
le
des
parler
choses sérieuses.
Après une séance de l'Académie de médecine, où de faire une communication sur bonté de m'aborder,
me
les
par
prit
chez E. Fournie, qui, grâce à
la
lui,
je
;
parlé des
avait
il
je venais
microzymas,
main
et
me
il
eut la
conduisit
devint pour moi
un ami
fidèle.
A
une époque de
de l'Université pour
où
je
me
sentais
me
Fournie a eu
le
réclamer,
au
vie scientifique
soutenir en
— après
me
même
nom
de
la
sortie
—
la
du microzyma.
science et
procédés que sa loyauté blâmait
et
de ceux dont
tenant parole
courage de m'ouvrir la théorie
ma
une cause impopulaire,
aller servir
abandonné de tous,
devoir était de
pour y défendre
ma
du
,
le
Edouard
Revue médkcde Il
droit,
m'obligea de contre
des
que sa plume, dans une
—
—
XXVII
'
circonstance particulière, jugea sévèrement avec l'indigna-
homme
tion de l'honnête
(1).
Et puisque j'en suis à payer ce tribut de reconnaissance,
comment
oublier une autre amitié bien haute, qui ne s'est
pas démentie pendant trente ans
Dumas,
brisée: J.-B.
aussi grand que son la
et
que
mort seule a
la
chimiste illustre dont
le
cœur
était
génie était
le
bon, quoique ayant blâmé
détermination que j'avais prise à l'époque dont je par-
lais,
ne m'abandonna pas. C'est grâce à
que
lui
les
Comptes
rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences contiennent à peu près tous les
fonder
qui ont permis de
faits
du microzyma
théorie
la
mes réponses aux
et
attaques de M. Pasteur. J'étais autorisé à
et
idées
certaines
lettres. Il faisait insérer
mes mémoires
au besoin,
;
^wx Annales de chimie
ceux de
et
provoquait
il
mon
fils,
même
et
mes
de physique
lorsqu'ils
com-
M. Pasteur. Enfin,
battaient les expériences et les idées de c'est lui qui a
lorsque
plus particulièrement en relief certains
je tenais à mettre faits
lui écrire
obtenu de l'Académie que
le
Mémoire sur
les
matières alhumindides, malgré son étendue (516 pages in-4°),
parût dans
Les être
le Recueil des
lettres
savants étrangers.
Edouard Fournie devaient primitivement
à
peu nombreuses. Mais, peu à peu, nous nous sommes
aperçus qu'il ne des préjugés,
fallait faire
qui,
grâce à aucune des erreurs,
en somme, forment l'ensemble
dogmes des doctrines microbiennes. Le nombre des s'est
a
donc considérablement accru
paru au moment où, hélas!
et je n'avais
une
suite et
ont paru dans
fin.
la
Les
six
quarante
mort m'a
la
pas terminé. Si Dieu
une
;
la
le
premières
permet, lettres
Gazette médicale de Paris
adressées à M. de Ranse. J'espère que (I) Tievue
ravi
médicale, française et étrangère,
et
des
lettres
unième
mon ami, auront
elles
de cette suite :
elles
sont
les dernières sui-
du 10 janvier 1880;
1.
1,
p. 41.
—
XXVIII
vront bientôt, lorsque les circonstances qui les ont inter-
rompues auront
cessé.
comme
Si pourtant,
Communications
mes
ce savant confrère,
disait
le
académiques
par
et,
aussi
suite,
les
Lettres à Fournie ont laissé le gros public indifférent, c'est
peut-être parce qu'étant ce qu'il est, on lui a jeté quelque
appât
dont
volontiers,
avidement
s'est
il
guère
n'étudie
il
ordinairement
et
approfondir. Ce public, pourtant
que de ce qui demande peu que
lui dit
d'ailleurs,
saisi;
pour
sans
lit
rien
n'est frappé
si intelligent,
d'effort
s'il
être compris.
On
de notre corps est quelque chose de
l'intérieur
plus ou moins semblable au contenu d'un vase rempli de vin
;
que
ne se gâte, que nous ne devenons
cet intérieur
malades que parce que des germes, primitivement créés morbides, y pénètrent de il
ne
pas
sait
qu'un microbe, ni la
entendre
ne
le croit
il
;
;
il
sait
même
pas
mot
;
mais
il
ni peut-être,
loisir,
l'admet sur
car
n'a ni le
il
souvent, l'aptitude à approfondir
propose à sa
l'on
ce que c'est
il
répète que le microbe
rend malade sans s'enquérir davantage,
que
foi.
;
parce que cela est simple
le croit et
il
y deviennent microbes
et
valeur de ce
la
parole du maître
et facile à
l'air
c'est vrai,
si
Je m'assure que,
s'il
ce
trouve les
doctrines microbiennes admirables, c'est qu'il n'en connaît
pas
les
dogmes ou n'a pas même cherché à
les discuter.
comme le gros me l'a assez fait
Mais certainement M. Pasteur n'est pas public voir
;
pas resté indifférent
lui n'est
;
il
depuis vingt ans que dure notre dispute
ment vu,
lui,
où tendait la théorie
argumentation ne
lui a
manière de discuter par
pas paru
futile.
On
a claire-
M. Cornil venait
et
mon
jugera de
cette courte histoire
C'était l'année dernière,
il
;
du microzyma,
sa
:
d'attaquer à
non sans s'armer d'arguments mytholo-
fond de
train,
giques,
une Communication
que
je
venais
de
faire
à
— l'Académie de médecine, à
ma
répondu, lorsque,
et je lui avais
grande surprise, au lieu de M. Cornil, ce
teur qui se leva pour
donc
—
XXIX
me donner
la
exigeât le remplacement de
dit qui
maître? Peut-être n'est-ce pas tous les cas, indifférent.
Dans
la
M. Cornil par
à expliquer;
De quoi
s'agissait-il ?
Le
voici
soit
le
dans resté
:
discussion sur les ptomaïnes, les
leucomaïnes
prétendu pathogénique, qui durait déjà depuis
et leur rôle
tions qui
difficile
M. Pas-
Qu'avais-je
!
ne paraît pas que M. Pasteur
il
quelque temps,
j'étais
intervenu pour redresser certaines
hasardées, réclamer
assertions
réplique (1)
fut
me
contre certaines proposi-
touchaient de près et rétablir dans leur vérité
certains points de l'histoire scientifique contemporaine, sin-
gulièrement travestis. D'ailleurs M. discours, lumineux
comme
Peter, dans
ses
avec sa haute
sait les faire,
il
un de
compétence, argumentant en médecin contre
doctrines
les
microbiennes, avait invoqué une de mes expériences démontrant
que des bactéries peuvent naître
Cornil
expérience j'étais
s'était
et
seul de
Pour
mon
pour interpréter autrement
levé
m'avait
vivement attaqué,
de leurs transformations
et
de l'origine des vibrioniens;
;
de
comme phénomène
avait été question des
quelque chose plus haut
microzyma a
été
mes remarques à
;
la
mon
albuminoïdes
cause de
la
fermentation
de
la
fermentation
et, enfin,
de nutrition. Naturellement
erreurs séculaires
naturellement aussi
dont la
j'ai
théorie
dit
du
opposée aux doctrines microbiennes dans la
réponse de M. Cornil à M. Peter. J'avais
mis en aussi vive lumière que de
que
opinion.
et
il
cette
soutenant
être clair, j'avais parlé des matières
considérée
les tissus
aucun apport de germes extérieurs.
vivants, c'est-à-dire sans
M.
même
à
je l'avais
pu
l'objet précis
désaccord avec M. Pasteur, et très explicitement
(1) Bulletin de l'Académie de médecine.
Séance du 4 mai 1886.
—
—
XXX
énoncé l'ensemble des dogmes de
la
contradicteur pour en montrer
les
dans
ma
impossibilités.
réponse à M. Gornil, j'avais mis
les points
que M. Pasteur a donné
Il
C'est alors
comme
superbe
mon
doctrine de
(1).
savant Enfin,
sur les
i.
apparu,
est
Jupiter olympien, et que m'a-t-il répondu ?
Je ne veux pas dire
mon
impression
je laisserai parler les
,
faits.
M. Pasteur, en
ne
et tacticien habile,
stratégiste rusé
une diversion
et dirigé
d'un autre côté l'attention des auditeurs; puis, se
r-ejetant
sachant que répondre, a d'abord
sur des équivoques,
il
fait
a tenté
de troubler l'adversaire.
Par exemple, au lieu de défendre ses doctrines microbiennes
— dont
j'avais dit qu'elles reposent sur des hypo-
thèses érigées en
dogmes dont aucune
n'avait été vérifiée;
que, par conséquent, c'était gratuitement et sans preuve
une panspermie morbifique primitive,
qu'il croyait à
à-dire contemporaine de la création des êtres vivants, a simplement exprimé son sentiment sur
zymas «
et
Le microzyma,
ment imaginaire «
mes
sur l'histoire de
;
Je connais bien,
lesquelles a passé
Bien que je
:
»
par
l'histoire des idées
a-t-il ajouté,
M. Béchamp.
il
nature des micro-
molécule organique de Buffon.
»
sentisse dans quelle intention
lançait le second propos, par respect l'ai
~
pour moi un être pure-
dit, est
a-t-il
c'est la
idées
la
c'est-
M. Pasteur
pour l'Académie
je
ne
pas relevé, car j'aurais eu à dire de trop dures vérités
à son auteur. Mais ce c{ue je n'ai pas
fait
alors
il
faut le
faire aujourd'hui.
M. Pasteur la priorité
ments (1)
a
dans
un les
intérêt très
et l'application
faire croire qu'il a
de ses recherches à
Voir sur cette discussion
lière et fils. 1886.
grand à
études contemporaines touchant les fer-
:
Microzymas
et
la physiologie
microbes,
etc. J.-B.
et
Bail-
—
XXXI à la médecine
Londres,
que mes études procédaient
avait osé assurer
il
des siennes
A
travaux.
au Congrès médical international de
déjà,
;
et
que
je m'étais inspiré de ses idées et de ses
Londres, où
motif qui m'arrêtait à Paris ne
le
m'empêchait pas de répondre,
je l'ai
provoqué à une explison asser-
cation publique, le mettant au défi de prouver
mais
il
a conservé
la
tion
une
;
se
déroba
disparut de la
et
trace de l'incident. Je ne veux
accusation aussi
que
grave
vérifié
à contre-sens,
mes découvertes
la théorie
et
la
lecteur bienveil-
amples éclaircissements sur
microzymas
présente collection, et plus
la
applique, souvent
et qu'il
dans Y Avant-propos de l'ouvrage
e'xposé l'histoire des
sième
pas porter
que mériterait
du microzyma. Le
lant qui voudrait de plus affaire les trouvera
celle
Le Times
soutiens que ce savant a
conduite de M. Pasteur, mais je
au moins
salle.
(1),
dans
oii j'ai
la suite
particulièrement dans
cette
de
la
la troi-
dix-septième lettres.
Faisant allusion à la panspermie microbiotique morbi-
demandé
fique, j'avais
à
l'origine des choses, l'on
M. Cornil que, sans remonter à me montrât, dans l'air commun,
germe d'un microbe morbifique quelconque,
le
du
celui
charbon, du vaccin, de la variole, de la fièvre typhoïde, du choléra, de la tuberculose, de la syphihs, de la rage, etc.
M. Pasteur m'avait écouté fait?
le lieu
«
a usé de la
Il
même
commun que
...
Dans
les
voici
Cela
lieu
de répondre, qu'a-t-il
tactique et s'est borné à énoncer :
sur des
faits
importe que
il
démontrables
était
simplement pour
faire croire
que
et
bien
la théorie
satisfait point à cette condition
présence des germes morbifiques dans
(1)
etc.
»
microzyma ne la
au
sciences d'observation,
les théories s'appuient
observés.
;
,
Les Microzymas,
etc.
S.-Ii.
Baillière et ûls.
l'air
;
du
tandis que
commun
était
— non seulement un
—
XXXII
bien observé, mais démontrable
fait
:
ce
qui est une assertion dont l'audace dépasse toute mesure.
en a été ainsi de tout
Il
Sur si
reste.
le
point précis de notre désaccord et qui intéresse
le
vivement ses doctrines, savoir
niens à
même
:
la
naissance des vibrio-
spontanée des
les tissus vivants et l'altération
matières organisées, que j'affirme et qu'il nie, je disais que ni lui,
ses disciples n'avaient
ni
pu contredire par une
expérience nette et décisive ces deux traire
ils
membre
les avaient
de
la
vérifiés.
faits,
mais qu'au con-
J'avais rappelé que,
Commission de l'Académie
nommée pour examiner
des
comme sciences
Mémoire de M. Alphonse Guérin
le
concernant les pansements ouatés, M. Pasteur n'avait pas
vu des microzymas pus sous
vu
et les
le
ni des bactéries
ou des vibrions dans
le
bandage, tandis que Gosselin avait parfaitement
microzymas, sous
la
dénomination de corps mou-
vants, et les bactéries, vérifiant ainsi le fait,
du microzyma
avait fait découvrir,
trouvent toujours et pus, malgré
le
que
les
la théorie
plus souvent des bactéries dans le
pansements ouatés ou
les
que
microzymas se
antiseptiques
à
l'acide phénique.
J'avais aussi revendiqué la découverte rantisepticité,
dont
le
de
la théorie de
principe est appliqué dans la méthode
de pansement de M. Lister
et si
largement dans
la
pratique
médicale. Cette théorie, M. Pasteur se l'attribue ou se la laisse volontiers attribuer
Qu'a répondu «
mon
!
adversaire? Par une équivoque
Je ne connais pas une seule expérience,
:
dit-il,
qui
puisse faire admettre que les granulations moléculaires que
nous connaissons tous
nom
et
que M. Béchamp décrit sous
le
de microzymas se soient transformées en microcoques,
en torula, en bactéries, en vibrions, en cellule de levure de bière.
»
XXXIII Il
—
y a là
et
M. Pasteur
le sait
bien
—
une équivoque, mais une contre-vérité. celle-ci
certains savants et plus tard
:
non seulement
L'équivoque est
M. Pasteur ont appelé
micrococcus, microcoques, les granulations moléculaires que j'avais depuis
comme
risées
et enfin
longtemps nommées microzymas
d'abord, dans la craie ensuite
l'air
dans certaines fermentations, puis dans
humeurs des
les tissus et les
tains
dans
tels
les cellules,
êtres vivants. J'ajoute
de M. Pasteur,
partisans
microzymas
caracté-
et
après avoir
étaient des micrococcus, voire
dit
que cerque
les
des spores de
bactéries, ont parfaitement reconnu qu'ils pouvaient devenir
bactéries
ou vibrions
;
M. Pasteur appelle
ce que
torula
qu'une phase de l'évolution bactérienne de ces
n'est souvent
microzymas (1)
quant
;
à la
transformation des microzymas
en cellules de levure, M. Pasteur
sait
bien que
prouvé
j'ai
contraire et qu'il a énoncé là une contre-vérité.
le
Mais M. Gornil lui-même le
corps, —
maintenant
microcoques, dans
Mais
que
est vrai
de
la
c'est en niant
fermeture
le nom de mêmes où auparavant il n'en
microzymas, sous
pour des granulations molé-
une origine
leur attribuant
nommant microbes.
savant
adversaire.
microzymas sont à
la fois
organiques de Buffon,
Par exemple, pour
imaginaires
et réels
comme
comme
auparavant. Pour
les granulations
la
doutait -il
signification
de
celle
Voir sur tout cela
:
les
molé-
méconnues
succès de sa tactique, l'inconséquence
sans doute nécessaire. Cependant
pas de
(I)
le
lui,
les molécules
culaires qu'il disait connaître, mais qu'il avait
était
du
y a aussi quelque inconséquence dans la tactique
il
mon
alors
protoplasma, en
aérienne et les
de
les
les cellules
voyait pas, les tenant culaires de
il
dogme pasteurien
implicitement voit
—
des
lui,
qui ne se doutait
des granulations moléculaires,
se
de
la
Baillièreet
fils.
molécules
Microzi/mas
et
organiques,
Microbes,
etc. J.-B.
et
—
XXXIV
imaginer par
le
ennemi des qualités occultes dans
la
nécessité philosophique qui les avait
génie de Buffon,
si
matière? Abstraction
fait
de cette nécessité,
faite
organiques sont certainement imaginaires, dans
nous
philosophiquement, Buffon
mot
au
aujourd'hui
attachons
que Ch. Bonnet croyait nécessaires
germes préexistants
les
germes morbifiques
les
autrement imaginaires
nécessité philosophique!
autrement les
il
dont
avoir pour excuse
sans
M. Pasteur ne
sait
une
peut-être pas,
comme
ne se serait pas exprimé
qu'il
effet,
Selon
croit.
organique avait
le
que
l'a fait,
il
sens de construire, édifier;
il
molécules organiques pour faire
des animaux ou des végétaux
de
cristal
naturaliste,
l'illustre
le
mot
admettait,
d'accord avec l'idée qu'on avait de son temps de
la matière, des
sel
marin, d'alun,
en un certain sens
et
préexistants,
molécules organiques, pour Buffon, n'étaient pas du
tout ce
en
fondé sur
a emprunté l'idée au P. Kircher, jésuite, sont
M. Pasteur bien
mais,
;
nécessaires
aussi
et universellement disséminés. J'ose l'assurer,
l'expérience,
sens que
le
organique
croyait
les
molécules
les
que pour
autant
etc.
Dans
pour nous,
les
parties
faire
un
ce sens pour lui,
elles
n'avaient rien
d'imaginaire. Je
répète,
le
les
germes morbifiques pasteuriens sont
aussi imaginaires que les molécules organiques de Buffon
que
et
les
germes de Bonnet, sans
la
losophique, tout en aboutissant aux
En
effet,
ou
tel être
selon
mêmes
nécessité phi-
conséquences.
selon l'un, les molécules organiques devenaient
en pénétrant dans
l'autre,
les
germes morbifiques? La
voici
s'introduisant dans
tel
procure
la
ou
tel
tel
germes produisaient
dans une matrice appropriée.
et
même
tel
maladie
ou
et la
Où :
l'être
en
est la différence le
tel
moule intérieur; entrant
pour
les
germe morbifique, en
organisme, devient
tel
microbe
mort au heu de procurer
la vie
t
XXXV La
pour M. Pasteur
été
craie a
équivoque. Ayant étudié la craie
la
source d'une autre
d'autres calcaires au
et
point de vue de leurs rôles dans les fermentations lactique
butyrique, j'y découvris
et
dans
publiant
de cette étude que
le résultat
été écrit
pour
Or, qu'a
dit
première
la
M. Pasteur
La
«
dans
fois
du microzyma
théorie
On
carrières de
granulations que
mot microzyma a
le
Comptes rendus (1).
les
à l'Académie de médecine, toujours
pour détourner l'attention? Le
ordinaire.
mêmes
les
dans diverses autres expériences. C'est en
et
l'air
voici
:
a débuté par
aurait trouvé l'existence,
Meudon, d'un organisme
un
dans
fait
extra-
la craie
vivant, le
des
microzyma
cretœ, lequel pourrait se transformer en bactéries, en des
microbes
et
des ferments.
»
D'abord, pour extraordi-
C'est clair, mais c'est inexact.
naire que soit
En second
un
lieu,
fait,
si
M. Pasteur
de sa préoccupation, cretœ
n'avait pas été sous l'empire
microzyma de ceux que
ce
antérieurement reconnus.
non pas sur
En
Meudon que
craie de
la
soit faux.
aurait vu que l'addition de l'adjectif
il
pour distinguer
était
j'avais
cela ne prouve pas qu'il
troisième lieu, j'ai
c'est
d'abord expéri-
menté, mais sur un bloc qui avait été extrait pour moi dans carrières de Sens
les
microzymas de de
la
la
;
peut fort bien se faire que les
il
craie de Sens
;
Enfin^
s"il
que
dit qu'ils
ne sais lesquels, lesquels.
Ah!
je
microzymas de il
est
la craie
de Sens
absolument faux que
j'aie
pourraient se transformer en microbes, je et
en des ferments, je ne sais pas davantage
comprends que
embarrassent M. Pasteur (1)
encore
Pasteur, je la lui expliquerais.
les
peuvent devenir bactéries, jamais
soient autres que ceux
cette opinion paraissait
et si
plus extraordinaire à M. est vrai
Meudon
craie de
Comptes rendus,
t.
:
c'est
les
microzymas de
la craie
que, dans plusieurs de ses
LXIII, p. 451 (1866).
—
XXXVI expériences,
chaux pur,
A
a
il
employé
que par
et
au
la craie
lieu
de carbonate de
entachées de légèreté.
là elles sont
l'Académie, je n'ai pas voulu donner ces éclaircis-
sements pour ne pas permettre à M. Pasteur d'égarer
ramené à
question en
la
lui
parlant
de ses propres expériences, dont j'avais contesté
l'inter-
discussion,
et je
l'ai
la
prétation et la signification qu'il leur avait donnée.
même
Depuis longtemps,
en présence de son auteur, à
Londres, j'avais contesté la signification son expérience sur
dans
s'altérait
prouvé que
ou à
vin était
sang
le
pur,
l'air
et
;
que par
suite
la
que dans
bière, ni
l'état
Il
de son expérience
altéré, sans
ses transformations l'air. »
Ce qui
formations
se
se font
n'avait pas
il
de santé
fermé à l'introduction des germes de
s'était
sous
sang, que M. Pasteur
le
corps
A
l'air.
cela
a reconnu, enfin, que le sang «
mais que
sous l'influence de
l'oxygène
doute,
est aussi parfaitement inexact
font
donnée à
comparable au
l'intérieur de l'organisme était
qu'a répondu M. Pasteur?
de
qu'il avait
soutenais que ce liquide
je
l'influence
n'avait
pas
les trans-
:
microzymas du
des
même
vus,
sous
la
forme de granulations moléculaires.
En m' appuyant exclusivement démontrables, j'avais eu
le
:
1°
que sur de
vieilles
interprétées,
ou des
zyma
;
que
le
erreurs
faits
droit de dire,
M. Pasteur, dans ma réponse communication
sur des
à
démontrés
en présence de
M. Cornil ou dans
et
sur des expériences mal
faits ressortissant
à la théorie
M. Pasteur
du micro-
et celles
ses partisans, dans ce qu'elles ont d'exact,
vérifiaient
démonstration
de
de
l'altérabilité
les tissus, et que,
dans
le
la
ma
système microbien ne reposait
2" que les expériences de
organisée, et celle de
et
spontanée
la
de
ma
matière
naissance des vibrioniens à
même
par suite, ce qu'il y avait d'expérimental
système procédait de mes travaux
;
3° que selon le
— système,
M. Pasteur
par
tentées
toutes les expériences d'inoculation
était vrai,
s'il
—
XXXVII
étaient encore
qu'elles ne sont empiriques
science et de la raison,
4° que,
;
téméraires
dignité de la
la
temps que
était
il
plus
pour
les
doctrines
microbiennes fussent abandonnées.
Au
lieu
de défendre sa doctrine,
s'est réfugié,
il
une
fois
de plus, dans l'équivoque. M. Pasteur voulait de moi une expérience
;
répondu
je lui ai
«
:
Quant à vous fournir une
expérience, je vous oppose les vôtres et celle
d'alcool,
concernant
le
sang
viande entourée d'un linge imbibé
la
pour arrêter
sur
celle
:
germes de
les
l'air, et
au centre de
laquelle naissent des bactéries que vous n'avez pas vues. »
Mes expériences ne
«
ne sais ce que vous
et je
Elles sont le fond
Elles
mon
celle sur le l'ai
même
»
de ce débat, ai-je répliqué.
ma
votre système et confirment
ruinent
L'expérience
importuné
en parlant d'une
voulez dire
expérience de moi sur la viande. «
M. Pasteur,
sont pas en jeu, a dit
dont
sur la viande,
le
rappel
théorie. a
si
»
fort
savant contradicteur, est contemporaine de
sang, qu'il avait
mal
si
interprétée, ce
que je
obligé de reconnaître, et qu'il explique, après coup, tout
aussi mal.
On
trouvera dans
la
le
t.
LVI des Comptes
rendus pour l'année 1863. Si M. Pasteur veut qu'on l'oublie, c'est
en
parce
confirmant
dirai-je,
en
ne
qu'elle
me
la
vérijQe
théorie
pas
du microzyma,
servant des vers
C'est ainsi
ruine son système
et
que Pasteur, à
du poète
la
et c'est
ainsi,
:
raison rebelle,
Établit aisément sa doctrine nouvelle.
Ma
situation vis-à-vis de
ce n'est pas
de
moi qui
mes travaux
l'ai
ait
M. Pasteur
est singulière;
créée. Je suis désolé
l'apparence d'une
que
la
mais
défense
polémique contre
XXXVllI lui.
Mais
si
je tiens
encore mieux ne
beaucoup à honorer M. Pasteur, j'aime pas trahir
pour rendre hommage à qu'il n'a
quelles
il
pas
avait cru
de
j'avais
Mes
les doctrines
arguments
vérité;
or,
faut bien reconnaître
mes
,
scientifique à ce
microbiennes.
préexistence des germes
la
niée.
il
la
expériences à l'aide des-
les
donner une apparence
que lui-même a appelé rien dit
celle-ci,
triompher
fait
science et
la
Il
n'a
morbifiques que
objections
et
mes
démonstrations restent entiers; M. Pasteur a beau railler; la raillerie et
une pirouette ne sont pas des raisons. le droit
de soutenir que M. Pasteur
un sectateur des erreurs
séculaires qui sont à la base
donc de plus en plus reste
J'ai
de ses doctrines de son
nom
et
;'
que, loin de les combattre,
de sa position.
il
les soutient
En conséquence,
pour scientifiquement démontré que
les
je tiens
doctrines micro-
biennes n'ont d'autre fondement que de gratuites hypothèses, et que ses
tentatives actuelles sont
marquées au
coin de l'empirisme le plus absolu.
Masevaux
(Alsace), le 22
septembre 1887.
A. Bkghamp.
LETTRES A
M.
Directeur de
Sur
FOURNIE,
Docteur .Edouard
le
la
Revue médicale
dans ses rapports avec la théorie du microzyma.
la pathologie
PREMIÈRE LETTRE
—
Sur
—
chimie en physiologie el en médecine. dans l'évolution physiologique. Un autre chimiste et le rôle des inûniment petits dans l'état patholoUn savant délicat, bienveillant gique. Une explication nécessaire. et bien informé. Conditions d'une alliance profitable entre la chimie el La matière organique et la matière vivante. La matière la médecine. 'vivante non morphologiquement définie ou le protoplasma. -- Conclusion.
Sommaire.
Un chimiste
—
le rôle
de
la
et le rôle (\es infiniment petits
—
—
Mon
—
—
—
cher confrère et ami.
y a bien longtemps déjà,
Il
j'ai lu
vous avez consacré dans
Communication que
à la
là
avec l'attention que
savant que
de
je venais
pour
écrire, sous le titre
de la chimie en physiologie dissertation qui sait faire sciences, celle,
Dès
mais qui
et
de
:
«
l'Académie des
Vous en avez
Simple aperçu sur
en médecine,
une large part
maintient
bienveillant,
faire à
sciences sur les microzymas pancréatiques. texte
mé-
que Revue médicale du o janvier 1881,
ritent vos écrits, l'article, aussi
»
à la
l'autonomie de
le
pris rôle
nne remarquable première de ces la
seconde,
et
surtout, de la troisième. le
début, vous reconnaissez que
la
chimie a rendu des
services considérables à la physiologie et à la médecine, et vous
prévoyez que
l'avenir lui fournira d'autres
occasions de leur
en rendre de nouveaux. Naturellement,
vous
faites,
celles «
dans
j'ai
le
été très frappé
d'un autre chimiste
Dej)uis
un
représentée sur
certain le
du
rapprochement que recherches et de
passage suivant, de mes :
nombre
d'années, dites-vous, la chimie,
point précis qui va nous occuper, par deux
hommes d'un talent reconnu, s'applique à démêler un problème dont la solution sera certainement une des plus belles conquêtes du temps présent. Ces deux personnalités semblent s'être amiablement partagé la tâche. L'une recherche le rôle des infiniment
petits
dans
l'évolution
l'autre
physiologique, 1
—2— s'ajDplique à l'élat
déterminer
Le premier, M. Béchamp,
»
infiniment petits dans
d'autres
le rôle
pathologique.
physiologique du problème.
me
Voulez-vous
préoccupé sur/oit/ du côté
s'est
»
de vous dire
permettre
mon
sentiment à
ce sujet ?
Assurément,
de votre caractère vous ont porté à
et
et je n'y contredis
pour un savant
bienveillance
la délicatesse et la
la distinction,
de votre esprit
point, que
un
c'est
très
mis en parallèle avec
penser,
grand honneur l'autre
chimiste.
Incontestablement, M. Pasteur, puisque c'est de s'agit, est un très grand savant, un homme fort
distingué.
d'être
lui
Aussi, n'ai-je pas attendu l'occasion présente pour le
qu'il
procla-
tains
pour manifester mon admiration à l'endroit de cerde ses mémorables travaux de chimie, qui ont extrême-
ment
illustré la science française.
mer
et
Après cette observation en voici une seconde.
Vous avez
êtes
au courant de
si
l'histoire
exactement, que je
dit, très
me
M. Pasteur
s'est
Science que vous
la
occupé
surtout
du
dans l'évolution physio-
rôle physiologique des infinmcnt petits
logique, tandis que
de
suis
appliqué à déterminer
le
rôle d'autres infiniment petits dans l'état pathologique.
y a
Il
là
une précision
de
langage
L'adverbe
singulière.
surtout, sous votre plume, veut dire que je
n'ai
pas
étudié
les infiniment petits seulement dans l'évolution physiologique; le
et
pronom
avoir étudié les
monde
le
indéfini
mêmes
que M, Pasteur n'a pas cru que moi. C'est vrai. Mais tout
auti'e,
objets
n'écrit pas aussi correctement l'histoire.
y a des savants qui, pour n'être pas remontés aux sources,
11
osent dire
dans
la
«
;
La découverte du
rôle
circulation de la vie, dans le
mations incessantes delà matière
:
des
infiniment petitt
mécanisme des
telle est
transfor-
l'œuvre de M. Pasteur.»
Et ces savants sont excusables, car M. Pasteur, dans une circonstance particulièrement importante a dit lui-même que, dans la « question ardue de l'origine des infiniment petits^ il a apporté une contradiction
rigueur expérimentale qui (1). Ailleurs,
il
a
fini'
par
lasser
assure qu'il a victorieusement
la
com-
battu la génération spontanée; que la découverte de la cause
de
la
(1)
virulence des virus et
L. Pasteur
:
les
recherches contemporaines con-
Discours de réce[)tion à l'Académie française.
—3— le parasitisme
cernant
travaux. (1), etc.,
de certaines maladies, dérivaient de ses
etc.
« La médecine humaine et la Enfin, il a finit par s'écrier médecine vétérinaire s'emparèrent bientôt de la lumière que leur apportèrent le résultat de mes travaux (2) » Oui, voilà :
.
comment on Cependant
écrit l'histoire. la vérité a
des droits imprescriptibles
;
voilà pour-
quoi je ne peux pas reconnaître que M. Pasteur a découvert des
rôle
ou palhologiquement dans
Si je
passer cette assertion, que vous avez émise avec cour-
laissais toisie,
organes des êtres vivants.
les
le
physiologiquement
infiniment petits qui fonctionnent
que
lui et
moi nous nous sommes partagé
pourrait croire, vu
la situation
suréminente de
on
les rôles,
l'un,
que
l'autre
(et M. Pasteur n'a pas manqué que lui, il est arrivé aux sommets qu'il a atteints sans avoir emprunté les idées et les efforts de personne. Je le dois d'autant moins qu'une question de dignité, je l'ai montré ailleurs (4), se trouve en ceci mêlée à une question de
n'a été que disciple et imitateur
de
dire) (3); et
le
fait et
de droit.
Et je ne peux pas m'empêcher d'en
faire la
remarque
l'époque où vous avez publié la dissertation qui
:
à
m'inspire en
moment, je n'avais pas l'honneur d'être personnellement connu de vous. Votre bienveillance n'avait donc d'autre source que l'amour de la Science et les qualités maîtresses dont je ce
parlais.
Antérieurement déjà, le môme esprit vous animait dans un Ouvrage aussi savant qu'il estérudit et riche de faits (o), vous avez eu le soin de faire connaître une partie de la théorie du microzyma et de marquer la tactique de ses adversaires, laqueliej disiez- vous, « n'a pas répondu peut-être à ce que la science :
pouvait désirer
(6) ».
(1)
Réponse au doctaiir Kocli
(2)
Ibid.
:
Revue scienlifique du 20 janvier 1883.
la 3'^ seclion du Congrès médical international de Pasteur a eu le tort de mettre mes recherches sur la même ligne que celles des hétérogénistes et, en manière de réclamation de priorité, de soutenir que certains de mes travaux procédaient des siens, et que je (3)
Dans une séance de
Londres, M.
m'étais inspiré de ses publications.
dans son Ouvrage sur
les
Il
avait répété là ce qu'il
maladies des vers à soie
et
avait
imprimé
dans son Livre sur
la
bière. 4) Les microzymas dans leurs rapports avec l'hétérogénie, 1 histogéuie, physiologie et la pathologie; J.-B. Baillière et fils, dans ['Auant-propos. (5)
Application des sciences à la médecine, par le
Adrien Delahaye (6)
et C'«.
Ibid.. p. 678.
D"'
la
Edouard Fournie; 1878;
_4— le milieu de 1881 (la date est inscrite avec le don du dont je viens de parler), vous vous en souvenez, je vouvous écrire au sujet de votre dissertation et vous aviez
Vers livre lais
accepté d'insérer
ne
l'ai
point
fait,
ma
réclamalion dans
Revue médicale. Je
la
ma répugnance
à cause de
de mes démêlés avec M. Pasteur, rendus des séances hebdomadaires
à
occuper
le
public
démêlés dont
les
Comptes
de l'Académie
des
Sciences
contiennent, hélas! de trop nombreuses traces.
Un
incident
du
Congrès médical international de Londres m'a obligé, depuis, de faire justice des allégations de M. Pasteur dans VAvatit-
mon ouvrage
sur les Microzymas il est donc superpeux me borner à affirmer que je n'ai ni une idée, ni un fait. Le rien emprunté à M. Pasteur désaccord entre nous est tel, du reste, qu'il ressortira suffisamment de lui-même en développant le sujet que je me propose de traiter dans la série de lettres que vous avez accepté
propos de flu d'y
;
revenir et je
:
d'accueillir
Au
dans
la
Revue.
début d'une récente communication
médecine sur
sujet
le
drais avoir l'honneur
dont
il
s'agit
de vou-
l'Académie
à
(1), je disais
d'être l'un d'entre vous,
:
«
Je
c'est-à-dire
un
grand médecin, pour parler avec autorité de si graves sujets et voilà que je ne suis qu'un chimiste; mais un chimiste, il est vrai, qui s'intéresse vivement aux choses de la médecine scieu' tifique. » Laissez-moi donc bien marquer à quels titres un chimiste peut s'intéresser à la médecine. Pour le faire je reviens à votre a Simple aperçu sur le rôle de la chimie en physiologie ;
et
en médecine,
n
Et d'abord, laissez-moi vous assurer qu'il m'est impossible de vous remercier assez de ce que vous y dites de bien concernant la doctrine qui découle de la découverte de la nature et des fonctions des granulations moléculaires que j'ai nommées microzymas; ni de vous exprimer combien je suis de votre avis quand vous appréciez le rôle du chimiste qui veut tou-
cher à
la
physiologie et à
la
miatrie n'est pas la médecine; tervention
du
chimiste
qui
médecine. Certainement
comme n'est
ni
la
vous j'estime que assez
chil'in^
physiologiste, n
domaine de la pathologie et de la thérapeutique, ne peut être que désastreuse. Mais, en revanche, je m'assure que l'alliance, telle que vous la comprenez, de la médecine et de la physiologie avec la chimie serait, d'une rare assez médecin, dans le
(1) Bulletin de rAcadémie de médecine, médicale du 22 septembre 1883, p. 40y.
1"^ série.. t.
XII, p. i0ii9 ei
Revue
moyen
fécondité. Certainement elle serait le
élevé auxquels tendent votre esprit et l'un et les autres d'une philosophie
que
Cependant, pour trois
me
choses
l'alliance
si
d'atteindre le but
vos travaux, empreints
raisonnable et réellement
soit
si
haute.
profitable,
paraissent nécessaires. C'est d'abord que cha-
cune des parties contractantes persuadée que son alliée a
soit
dans son rôle
veuille rester le droit d'être
et
écoutée et que son
intervention est légitime. C'est, ensuite, que le chimiste tienne qu'il y a vraiment une science médicale, laquelle fondée sur l'expérience et l'observation, a ses principes et ses
pour certain
comme
tout
lois,
une physiologie rationnelle et une enfin, que le médecin et le
existe
il
expérimentale. C'est,
physiologie
physiologiste consentent à regarder la chimie,
comme une
servante, mais
son objet à l'égal de la
physique, voire de l'astronomie, et no
la
rangent pas dans
non comme une
science maîtresse, capable de créer
catégorie des sciences accessoires dont
la
la
connaissance n'importe que secondairement à
11
n'y a que des sots
la médecine. ou des ignorants qui s'imaginent pouvoir Science de l'homme sur une base édifiée avec des
asseoir la
matériaux dont
Hé que
quoi
la
chimie serait exclue.
on reconnaît que l'homme
!
cette matière est de
et des végétaux,
mondes,
est
formé de matière,
essence que celle des
animaux
que, réduite à ses éléments lavoisiériens,
même
de
elle est aussi
terre et les
et
même
et
essence que l'on
celle
dont sont formés
la
prétend connaître l'homme sans rattachent son être matériel à la
rien savoir des relations qui
matière de l'univers?
On
affirme
qu'à l'origine des choses
matière brute,
réduite
à
l'état
il
d'atomes
n'y avait que de la isolés,
et
l'on veut
qu'un médecin, dès le début de ses études, ne s'enquière pas en vertu de quelle série de phénomènes cette matière, ces atomes, ont fini par constituer tous les êtres vivants qui peuplent eaux
la terre, les
et les airs,
l'homme lui-même
stance matérielle, en apparence, est
cosmique
si
?
dont
la
sub-
différente de la matière
!
y a de vrais savants, des naturalistes, qui soutiennent que cosmique a pu, spontanément, se grouper, s'unir pour constituer ce que l'on appelle un Monère, simple flocon Il
cette matière
d'albumine,
ment,
a
dit-on, et
que ce
pu produire, peu
rable durée,
tout ce
Monère, non moins spontané-
une incommensul'homme même, l'être
à peu, à travers
monde
vivant,
-6— ijitelligeiit et
demande pas 3Iais qui
si
médecm ne
le
se
cela est vrai?
donc pourra
redoutables difficultés,
La matière
Et l'on veut que
calculateur!
lui fournir la
si
réponse en résolvant ces
ce n'est la chimie?
n'est primitivement
soumise qu'à
des
énergies
physiques et chimiques. Ces énergies sont- elles anéanties lors-
que
matière est devenue organique dans
la
bien,
un
mêmes
matière restant soumise aux
la
être vivant?
Ou
énergies, a-t-elle
acquis, en devenant matière organique, des propriétés nouvel-
qui n'étaient pas primitivement dans ses atomes?
les
Mais tière
Ne
existe-il,
comme
on
le
croyait avant Lavoisier,
une ma-
organique par essence? faut-il pas distinguer
choses
dans
la
matière dite organique deux
savoir la matière et Yorcjanisatioriy c'est-à-dire la sub-
!
stance et la forme ou la structure? Enfin, chimiquement, physiologiquement et médicalement, en
quoi consiste la notion d'organisation vivante
?
Ces questions peuvent-elles être indifférentes pour un médecin
nom? Sous peine de n'être qu'un empirique ne pas en chercher la solution? Et qui l'aidera à les résoudre si ce n'est la chimie et la physiologie appuyée sur la chimie? Pour l'objet que j'ai en vue, je vais insister sur la [dernière digne de ce beau peut-il
question
car en pathologie, surtout,
;
quoi consiste vrais
vie
la
médecins ont et
importe de savoir en
il
notion d'organisation vivante. Sans doute les la
perception très claire que les
d'organisation sont corrélatives;
maladie dans ce qui
ils
idées de
n'admettent pas
n'est ni vivant ni organisé.
Certes,
la
aucun
médecin, digne de ce nom, n'aurait appelé maladies certaines altérations
du vin
et
de
la bière et
maladies proprement dites de
ment une
pareille
énormité
1
ne leur aurait comparé
homme
a-t-elle
pu
les
animaux. Com-
et des
se produire?
Je vais le
rechercher, car la chose en vaut la peine. J'ai dit
tière
que
qu'avant Lavoisier on croyait à l'existence d'une l'on supposait
organique par essence.
même
Vidée de matière organique comportait organisée,
et
Buffon
existait sous la
allait
celte
celle
ma-
époque
de matière
jusqu'à admettre que cette matière
forme de molécules organiques vivantes, n'at-
tendant que des moules intérieurs ou
pour produire des êtres organisés. Beaucoup plus tard cette erreur était si
A
d'autres circonstances
loin d'être
abandonnée;
bien que Leuret et Lassaigne, un médecin et un chimiste
..
\
.
dans leurs Recherches physiologiques et chimiques pour servir à l'histoire de la digestion, publiées en 18^o, écrivaient encore : «
La matière organique
se trouve abondamment répandue dans du globe que nous habitons : inerte dans un nombre de corps, elle peut, par une association conve-
toutes les parties
certain
nable, revêtir toutes
formes de
les
jusqu'à la sensitive, depuis la les êtres s'entretiennent,
jusqu'à
par
s'accroissent
rences physiques tiennent à ce
qu'ils sont
propriétés, en vertu
ils
desquelles
la mousse l'homme, tous
Depuis
la vie.
monade
elle,
et leurs
difle-
doués de certaines
n'associent
leur propre
à
substance qu'une quantité plus ou moins grande de cette
ma-
un mode déterminé. » Lavoisier avait été si peu compris que Bichat lui-même croyait que les animaux étaient plutôt nécessaires aux végétaux, que ces derniers aux suivant
tière, et
premiers
L'immortel chimiste avait pourtant démontré que
animale
et
corps simples, les
dans
la terre.
formées
sont
végétale
la
mêmes
qui
matière
la
nombre de
petit
existent dans l'air, dans
Plus anciennement
animaux supposent
d'un
il
l'eau,
que
avait fait entrevoir
l'existence antérieure des végétaux, ce
les
que
Butfon avait également admis. Mais toutes ces grandes vérités n'ont été mises dans tout leur jour que grâce aux travaux de
M. Dumas, à
la suite
de
publication de la fameuse Leçon sur
la
la statique chimique des êtres organisés, professée par
savant, pour
la clôture de son cours à la Faculté de
l'illustre
médecine
en 1841. Il
est
résulté
M, Dumas, des
nomme
ainsi
des
recherches
découvertes des
de
chimistes,
Lavoisier
que
ce
et
que
de l'on
matières organiques, ne sont' autre chose que des com-
binaisons de carbone, d'hydrogène, d'oxygène et d'azote, quelquefois associés
au soufre
et
au phosphore
;
bref, des
combi-
composants étant des corps sont nécessairement minéraux.
naisons minérales, puisque leurs
simples lavoisiériens,
D'autre part, l'analyse immédiate était parvenue à réduire la
matière organique des végétaux
et
des
incomplexes détinis, que M. Chevreul médiats.
On ne
nombre de
tarda
animaux en composés
nomma
les
pas à s'apercevoir que
ces principes immédiats, au
moins
principes im-
le
les
plus grand
plus impor-
étaient les mêmes dans les végétaux et dans les ammaux; que ces principes associés à quelques composés purement mi-
tants,
-
8
somme,
en
carbonique), constituaient,
— masse de
la
la
sub-
stance des êtres organisés.
comme malgré
Et
végétale
sur
et
de
cellulaire
Bichat, malgré
la
blastèmes
mas
on en vint peu des
peu
à
des protoplasmas
et
étant
la
la
cellule
structure
plupart des tissus du créateur de l'histologie, on
ne voyait dans l'organisme animal transitoires,
travaux sur
les
animale qui montraient
la cellule
;
à
les
que des forces instables, imaginer les théories des
blastèmes
formées
substances
et
les
protoplas-
uniquement de principes
immédiats plus ou moins nombreux, associés avec de l'eau et quelques autres composés inorganiques, on en vint à admettre
que la matière peut être vivante et pourtant non structurée? L'un dira que « le protoplasma est un mélange avec de l'eau d'un plus ou moins grand nombre de principes immédiats différents, en voie de transformation continuelle. » Un autre que « l'organisme humain, à son origine dans l'œuf, est un assemblage de corpuscules de protoplasma, et que chaque organe n'est de même qu'une agrégation du même genre. » Et Claude Bernard, formulant la pensée commune, s'exprimera « Le protoplasma est un corps défini, non pas ceci
comme
:
morphologiquement, commt' on avait cru que devait corps vivant, mais chimiquement, ou du titution physico-chimique.
ne résidait que dins ce qui
défini; non, ce n'est pas cela
:
la
était
On avait cru que morphologiquement
constitution physico-chimique
On
reconnaît bien qu'il y a des corps vivants; mais ils sont sans qu'il y ait dans leurs parties rien qui le soit d'une
sutilîl.
le
cons-
»
formule achevée d'une doctrine.
C'est la la vie
être tout
moins par sa
manière particulière en sol On en selon ce grand
vivant
sont
homme
liées
:
elles
agissent toutes ensemble c'est
la
:
;
«
n'y
les
que croyait Cuvier; parties
vouloir en
séparer une de
reporter dans l'ordre des substances
a
donc,
d'un
corps
ne peuvent agir qu'autant qu'elles
changer complètement l'essence. Il
est à ce
Toutes
la
masse,
mortes, c'est en
»
dans l'organisme humain, dans un orga-
nisme quelconque, rien de vivant per se, en quoi la vie persiste après la mort de cet organisme il y a un tout vivant où la vie semble procéder de principes immédiats nombreux qui sont en voie de continuelle transformation. La cause de cette transformation, continuelle, on l'admet sans chercher à la découvrir et quand on la montre on la nie. Dans la théorie du protoplasma l'activité vivante résulte du mélange des prin;
—9— cipes immédiats et, par voie de conséquence, des corps simples
qui
les
ont formés. Naturellement, un
pas plus s'altérer que
bien bouchés. Mais qu'une fissure soit
pourra
introduire
s'y
;
ne peut
un germe
faite,
maladie se produira de
la
dans
pénétrant
manière qu'en
mélange
tel
vin ou la bière contenus dans des vases
le
ou dans
la bière
invisible
même
la
vin
le
il
y
provoque des altérations qui les gâtent. Voilà comment on en est venu à parler des maladies de l'homme comme des corruptions du vin et de la bière. Je crois bien que ce n'est pas là de la médecine hippocratique; mais
il
faut faire voir
très 'sérieusement
Agréez,
que
que
le
cette histoire
est vraie
nouveau système
que
et
c'est
formulé.
a été
etc.
SECONDE LETTRE
—
—
La maladie et la détéi-ioration delà bière, Protestation des Sommaire. La microbialrie et les discussions concernant le choléra vrais médecins. L'utilité ou l'inutilité des quarantaines. el les maladies contagieuses. Le système des germes morbiQques du P. Kirclierà Raspail et à M. Pasteur, C'est
un
—
fait
indéniable, actuellement, dans l'état présent de
une époque où
science, à
la
—
—
honneur, en plein
la
rigueur
découvertes d'anatomie générale dont actuellement,
nent que
la
il
est
en
grandes
a été l'initiateur, oui,
savants qui, non seulement
y a des
il
expérimentale
siècle scientifique, après Bichat et les
maladie dans un animal, dans l'homme,
s'imagi-
est
provo-
quée de la 'même manière et par le môme genre d'influence qui détermine la détérioration du moût, du vin, de la bière conte-
nus dans des vases inertes est à la fois raisonnable et
mais prétendent que leur système
;
scientitiquement établi.
convaincus, d'ailleurs, que, acceptant
si
du
vulgaire,
ils
ou
la
en sont
Ils
manière de parler
appellent maladie l'altération
par
subie
le
moût, assimilant ainsi le contenu d'un vaisseau inerte à l'intérieur de l'organisme humain. vin, la
bière,
le
Et ce m'est, de plus en plus, un sujet de grand étonnement
quand
je
me
sont acceptées
vois obligé de
comme
constater que de
vérités
indiscutables
telles
par
opinions
un
grand
nombre de médecins distingués. Les plus éminents, des cliniciens même, ont de la peine à ne pas sacrifier à l'idole ou à résister au courant qui entraîne les gens du monde à la suite des savants.
L'engouement est tel, du mieux constatés,
les faits les
—
10
qu'on
reste,
traite d'imaginaires
démonstrations expérimentales
les
quand ils ont la prétention de découvrir du système; de telle sorte que c'est faire un acte courageux que de s'élever au nom de la vieille et savante médecine, du bon sens et de l'expérience, contre de si étranges hyles plus rigoureuses,
l'inanité
pothèses. Pourtant
n'y a
il
vus de loin, que de gigantesques
lu,
fantômes qui se dérobent dès qu'on
approche pour
les
dé-
les
visager.
Mais
il
moins indéniable
n'est pas
des médecins,
a
qu'il y
des savants, des journaux tels que la Revue
médicale qui, se
montrant plus exigeants en fait de preuves, estiment que la est une science digne de plus d'égards et protestent vivement au nom de l'observation, de l'histoire et de l'intérêt médecine
public contre un système qui
compromet également.
les
protestations se sont fait jour dans
Ces
ont eu
lieu
cette année, sur
l'étiologie
phoïde, sur le choléra, sur les quarantaines, sur
de
sur les points
fait
montré, en outre que toujours, plus
concernant
les relations
la
la
contagiosité
les
lettre;
et la
ont
elles
certains médecins
reflète
opinions qui prévalent parmi
ou
physiologistes
qui leur
l'organisation
première
de
l'esprit
ou moins,
savants, chimistes,
la fièvre ty-
important, que l'on est loin d'être fixé
fondamentaux
dont je parlais en finissant
vie,
de
Ces discussions fort instructives ont mis
la tuberculose, etc.
en vive lumière ce
de
courant
le
traitement
et le
qui
les discussions
l'Académie de médecine, dans
à
les
touchant
histologistes,
entre la matière des
paraissent exister
êtres organisés et la vie qui l'anime.
Pour
la
position de la question
mettre en relief
points sur
les
que
j'ai
parmi certains membres de l'Académie;
en vue,
il
l'accord a
lesquels
les
importe de
pu
se faire
divergences
appa-
raîtront alors plus évidentes.
A
M.
le
professeur Peter, qui avait vivement défendu
decine contre
les
plupart des maladies
tement appelé suit «
comme
microhialrie,
étant parasitaires, système
mé-
M.
Pasteur
a
si
la
jus-
répondu ce qui
:
A l'entendre
parler avec tant de dédain des chimistes et des
physiologistes qui touchent aux rait
la
empiétements du système qui considère
en vérité, qu'il parle au
cipes
sont assis sur
le
peu d'avancement de
d'une science dont
les prin-
donc des preuves du thérapeutique? Voilà six mois que.
roc. la
questions de maladies, on di-
nom Lui
faut-il
dans
assemblée des plus grands
cette
point de savoir
l'étiologie
est à
de
que par de
ou
salicylique,
quand on
ne
maladie par
dans
pas
s'agissait
M. Peter il
et
l'air
ne
pas la
traiter
Et
tout.
M. Peter commet
la microbien
Eh
«
:
précisément
un microbe producteur de
vos
!
de
thérapeutique
M. Pasteur, mais de savoir
y existe vraiment
s'il
la fièvre
entre
y a normalement typhoïde,
comme
des microzymas et autres productions vi-
vantes qui sont la cause prochaine de l'altération
ou du
du
que m'importent Ce ne sera qu'un microbe de plus. »
microbes?
le
typhoïde par
peut-être de résoudre la question de
ce blasphème médical de dire
Il
fièvre
quinine, de l'alcool ou de
la
même
la veille
cette
médecins, on discute
vaut mieux traiter la
s'il
froides
des lotions l'acide
-
11
de
la
bière
M. Peter se montrait tout simplement d'un avis concelui de M. Pasteur et des médecins qui admettent,
vin.
traire à
comme
incontestable, que la m'icrobie, pour ne pas dire micro-
biatrie, est
une science
«
dont
les
principes
sont
assis
sur
M. Pasteur, sans doute, pour avoir découvert ces prin-
le roc. »
cipes, en appliquant
avec rigueur
les
de
préceptes
la
méthode
expérimentale, est convaincu que la microbie résout victorieu-
sement
la question
de
beaucoup de maladies,
de
l'étiologie
si
ce n'est de toutes. Il
est constant,
cependant, que
ne sont pas hésitants, tiennent
la
la
plupart des chniciens,
apporté aucune lumière. Mais parmi clectiques
manifestent
qui
Pourquoi ces dissidences
si
des
s'ils
microbie pour ne leur avoir le.s
hésitants
dissidences sur
les principes
de
la
combien
d'é-
les principes.
microbie sont
si
solidement établis?
Les cliniciens, en majorité, ont affirmé taines et tuel, a « Il
M.
Jules Béclard, parlant
exprimé
la
soit
des quaian-
secrétaire perpé-
pensée del'Académiepar ces graves paroles:
importe d'autant plus,
démie
l'utilité
comme
a-t-il dit,
que
le
sentiment de l'Aca-
bien nettement spécifié dans la circonstance, qu'il
convient de ne pas
enrayer
les préparatifs sérieux
de défense
que le Gouvernement oppose contre l'invasion du choléra. » Pourquoi l'Académie a-t-elle eu raison d'affirmer l'influence préservatrice des quarantaines ? Sur quels principes se sont appuyés les académiciens qui ont émis un vote affirmatif ? Sur quoi se sont fondés ceux qui soutenaient le contraire? Sur aucun principe simplement sur des observations que les uns proclamaient démonstratives et que d'autres, malgré l'Académie, tiennent pour incomplètes. Mais ce que je tiens à aon;
— stater,
de
que
c'est
—
\^
microbie n'a
la
invoquée ni d'un côté ni
été
l'autrcî.
Récemment,
un
publiciste distingué signalait
des médecins, du
les hésitations
éloquemment
public et les siennes. Après
avoir insisté sur les récriminations amères qu'avait soulevées de
par
le
monde
en France,
et
répugnance des Anglais pour
la
apporte une gêne aux relations commerciales des
tout ce qui
même
peuples,
hommes,
se
il
lorsqu'il s'agit de la santé et de la vie des demandait jusqu'à quel point ces récriminations
sont justifiées et quelle peut être l'efficacité réelle, partant lité
des quarantaines? et
peine
que
examiné
d'être
la
chose
est
il
s'écriait
« Voilà
:
On me
sérieusement.
que
faite,
dira sans doute,
question a été examinée sous
la
hommes
toutes ses faces par les
l'uti-
ce qui vaudrait la
les plub doctes,
plus com-
les
pétents; que la Conférence sanitaire internationale a prononcé,
que devant
sais cela;
doctrine;
cette
d'un
le verdict
cliner... Je
des mémoires,
brochures,
contagionnistes
les «
J'ai lu et
»
;
aréopage
plus d'une
avec
lu
j'ai
tel
j'ai
il
n'y avait qu'à s'in-
fois
entendu soutenir
attention bien des volumes, des
des articles de journaux écrits par
mais, l'avouerai-je? dans tout ce que
entendu sur ce thème,
firmations arbitraires que de
j'ai
faits
trouvé beaucoup plus d'af-
bien constatés
et
bien obser-
vés et de raisonnements convaincants. Aussi suis -je resté fort
sceptique à l'endroit de la théorie contagionniste et des mesures soi-disant préservatrices Il
que conseillent
ses partisans (1).»
faut en convenir, le public intelligent est bien excusable
n'avoir pas d'opinion arrêtée lorsqu'il voit, en pleine
de médecine, un
illustre
vétéran de la science, M. Jules Guérin,
ceux qui préconisent
tenir tête à
sures préservatrices contre yel et
M.
J.
contre leur
de
Académie
le
les
quarantaines
comme me-
choléra; lorsqu'il entend M. Fau-
Guérin conclure des
mêmes
faits, l'un
pour, l'autre
utilité.
Pourtant, il faut que le désacord entre médecins prenne lin pour que ce public, dont les membres des gouvernements font partie, soit convaincu que les mesures de préservation conseillées sont fondées, non sur des sentiments, mais sur des principes certains,
reposant
sur des
faits
universellement admis
comme
démontrés.
que le désaccord existe parce que médecins connaissent avec certitude la maladie, ne savent pas en quoi elle consiste ? N'est-il pas évident
ces grands
(1)
M. Arthur Mangin
:
l'Economiste français, 7 juillet 1883.
si ils
.
-
13
—
l'avez exprimé avec beaucoup de vérité: La médecine une science constituée par un ensemble de faits logiquement reliés entre eux et reposant sur une notion spéciale la
Vous
est
:
noùon des conditions anormales de
suppose
la vie, laquelle
la
notion préalable des conditions normales de cette vie (1)
non pas une science secondaire occupe un ran^' inférieur dans la hiérarchie des scienpour se constituer pleineces, mais seulement en tant que, ment, elle est obligée de s'emparer, pour les faire siennes, Cette science, toutefois, est
;
qu'elle
que
des connaissances
comme
outre,
faudrait tout
Il
lui
de
citer
un
art (2),
où
lumineuse Introduction
la
En
sciences.
d'autres
fournissent
toute science, la médecine est aussi
je
en
puise ces pensées: celles-là suffisent pour, l'objet que j'ai
vue.
Il
en résulte que
semble, à
la
comme
la fois
en-
médecine, considérée dans son
science et
comme
ira
art,
en se per-
fectionnant ou en s'égarant, tout en restant une science auto-
nome, selon
des sciences dont elle emprunte le
les vicissitudes
concours. bien
L'observation hippocratique ou clinique peut
médecine proprement dite:
diagnostic,
le
thérapeutique, les préceptes,
les
mais
nosologie, etc.,
la
créer
indications,
la
la
ne
elle
peut pas nous apprendre en quoi consiste la maladie, c'est-àdire les conditions anormales de la vie,
immédiat
n'est pas
parce
que son
de déterminer quelles en sont
objet
les conditions
normales.
Le
clinicien parfait serait pourtant le
savant qui, connais-
en
sant exactement les conditions normales de la vie, saurait
ramener au
constater les conditions anormales et pourrait les
mode normal; l'avez
si
bref,
le
parfait
clinicien
heureusement exprimé,
le
grand
est,
comme
vous
artiste qui sait
faire
l'application de toutes nos connaissances à l'art de guérir
de maladie qui
les réalise;
les
de santé. Les conditions normales de
l'état
conditions normales, c'est
l'état
ne
s'est avisé
l'état
la
la
c'est
peuvent être connues par
vie
chimie. Jusqu'ici aucun
l'organisme
esprit la
sérieux
cause
de
de sauté.
Les conditionjs anormales de
minées par 1.
vie,
par de chercher hors de
la physiologie et
!
évidemment
Les conditions anormales de la
les
Edouard Fournie: Application
2. Ibid.
la vie
peuvent aussi être déterles grandes auxiliaires
deux sciences qui sont
des sciences à la médecine
Introduction.
— de
Comment
médecine.
la
cher hors de l'homme
14
se fait-il
cause
la
— qu'on
efficiente
ait
de
imaginé de chermaladie
la
qui
crée ces conditions anormales ? Si ce n'est parce que la physiologie et la
chimie ont
fait
quand
fausse route
en quoi consiste l'organisation
précisej-
Pendant que
j'étudiais la
mon
médecine à
voulu
ont
elles
et la vie
!
Strasbourg
quand
et
m'a médecine hippocratique reconnaissait dans de maladie une déviation fonctionnelle de l'état de santé;
j'enseignais à
paru évident que l'état
tour à la
Faculté de
Montpellier,
il
la
déviation provoquée par des influences diverses, intérieures et
mais n'ayant
'extérieures,
nomme
aucun
rapport
avec
que
ce
l'on
la microhie.
Mais en
Quels
fonctionnelle?
quoi consiste cette déviation
sont dans l'organisme les agents dont les fonctions sont troublées, rai
s'il
ne
l'on
que
est vrai
de répondre
;
exactement sur
l'on n'est pas fixé
vie
pure chimère? J'essaye-
pas eu quoi consiste la maladie, c'est
sait
de l'organe
la microhie est
en attendant, je crois pouvoir assurer que
et,
par suite, sur
les
la
constitution
histologique
normales de
conditions
si
que
parce
la
en nous.
Après cette courte et nécessaire digression, je reviens aux communications de M. Fauvel et de 31. J. Guérin sur le choléra. Il m'a semblé, tout d'abord, qu'il serait possible d'y saisir les triomphe
motifs d'un accord scientifique d'où se dégagerait le
du
sentiment exprimé
par l'Académie en faveur des quaran*
taines; et qu'en serrant de près, pour les
concilier,
diver-
les
deux savants médecins, je pourrais en tirer un enseignement d'où se dégagerait à la fois le bien fondé des principes de la vraie pathologie et l'erreur fondamentale de la
gences des
microhie. 11
me
paraît intéressant de noter d'abord qu'aucun des
orateurs que je viens de
nommer
des germes morbitiques dans ses préoccupations. est-il
ainsi, si
comme
pris
comme
ne présente pas
qu'il
pose
nous,
ce n'est
;
en qu'il
gouvernements
de il
que,
le
Pourquoi en
connaissant,
M. Peter, en vrais médecins les
sans
outre, est
parce
telle
caractères d'une le dire,
aurait pour
résultat
En
sion d'une vérité
expérimentale,
effet, je le
s'il
la
a
était
peut-être
s'il
sont,
s'im-
com
adopté par
suppression
montrerai, les
jugent
ils
qu'ils
certitude qui
M. Fauvel
nature, que
des quarantaines.
deux
n'a fait intervenir le système
était
quarantaines,
les
absolue l'expresloin
de
— moyens
constituer des
seulement Mais
si
lo
—
efficaces de
préservation,
seraient
non
mais dangereuses.
inutiles,
MM. Fauvel
et Guérin ont écarté le système, M. Boucommunication incontestablement imporpas borné à l'écarter." il a démontré, appuyé
chardat, dans une
ne
tante,
s'est
sur rhistologie et
l'observation médicale, qu'il
sur
applicable à la phtiyie
maladies contagieuses de l'homme
Cependant,
telle est la
n'est pas
par voie de conséquence, à certaines
et,
et
des animaux. des idées, que
confusion
le
savant
hygiéniste, dans le titre de sa
communication (sur la genèse du parasite de la tuberculose) et dans la suite de son exposition, accepte le langage du système des germes morbifiques. Je suis surpris, je vous l'avoue, que 31. Bouchardat lui ait fait celte concession, car il admet que le prétendu parasite de la phtisie « ne vient pas du dehors » mais « se produit dans les organes du malade » La concession est la conséquence de la .
confusion
des idées créée
appliquent à faux logie
le
par
les partisans
du système qui
langage de l'histoire naturelle à la patho-
.
Pour
malentendu et pour mettre le langage d'acfaut absolument écarter, comme un obstacle, le système des germes morbifiques pour faire voir qu'il est faux dans ses conséquences, il est indispensable de montrer que, de toute manière, il est erroné dans son principe et que les faits vrais sur lesquels il s'appuie ne sont que des cas particuliers d'une théorie générale, qui comprend également les lumineuses considérations médicales qui ont été présentées par M. Bouchardat sur la phtisie; par M, Jules Guérin et par M. Fauvel sur le choléra et les conditions dans lesquelles il dissiper le
cord avec les
faits,
il
;
devient contagieux. Ici
un peu
D'où vient
d'histoire devient nécessaire.
le
système
des germes morbifiques.
Le système des germes morbifiques est d'origine germanique il n'a pas été imaginé par un médecin. Le P. Kircher (Athanase), un savant jésuite, né près de Fulda, tout au commencement du xvii*^ siècle, paraît en être le premier
et
un savant
inventeur. C'était
universel
philosophe, linguiste,
;
historien, naturaliste, physicien, chimiste, etc.
sur la médecine,
et
eut des adeptes et les
médecins,
Dictionnaire
fût
il
fit,
en
était
un de
ses
historique de
effet,
naturel qu'un des
compatriotes la
Il
voulut écrire
un ouvrage sur :
médecine,
la
peste. Il
premiers, parmi
en son apprend que
Dezeimeris,
nous
—
—
16
« Lange (Chrétien), l'un des fondateurs de la pathologie animée c'est-à-dire d'une doctrine qui attribue la plupart des ma-
dans l'économie»
ladies à la présence d'animacules malfaisants
publia sous
de Scrutinium de peste une édition de l'ou-
le titre
même que Langius la fil ou Langius est aussi né au commencement du xvn* siècle. Enfin, M. Ch. Robin a rappelé que les « que Kircher d'abord et plus tard Linné, supposèrent maladies épidémiques reconnaissent pour cause des germes
vrage du
P.
précéder
d'une
Kircher. Feller
assure
Lange
préface.
invisibles qui flottent dans l'atmosphère, pénètrent dans l'organisme et y produisent des troubles plus ou moins graves en s'y développant d'une vie parasite (1).^)
Le
.système
Grecs,
il
l'est
Sans doute decins
;
est
donc
ancien
s'il
;
il
a
pu séduire Langius
mais incontestablement,
y était restée étrangère,
grande médecine
la
médecine, Raspail, devint
du système. Et
tout
Son
protoplasmiste.
mécanique
laire que, selon
c'est
:
par
H
était,
hors à
sa
d'organisation est
sphérique ou vésicu-
ci istallisation
lui, la cellule
des corps simples.
système
pas
n'est
il
de propos de rappeler qu'en physiologie Raspail manière, un
un
jusqu'à ce que, plus près de nous,
convaincu
représentant
quelques autres raéde-
et
la vraie, la
savant qui avait des prétentions à le
renouvelé des
pas
n'est
certainement des Allemands.
peu
se constitue
peu
à
considérait le granule amylacé
à partir
comme une
le type de la cellule, ce qui est une que nous verrons reproduite par M. Pasteur.
vésicule organisée sur colossale erreur
Aucun médecin ayant
de l'autorité n'a
pathogénique de Raspail, pas plus que accepter son système organogénique l'on dise et répète
de M.
Pasteur
ne
que
le
observer
M. Pasteur,
trop bien
encore.
l'a
Comment donc
Mais
le
en rien
(2)
;
celui
M. Peter, dans
démontré a-t-il
de
pu
(3)
système
justice veut
la
système parasitique qui porte
diU'ère
l'avais déjà fait
adopté
physiologie ne peut
la
([ue
nom
de Raspail;
pour que la
je
débats avec
ses
conquérir
le
j'y insiste
faveur
d'un
grand nombre de médecins, ou de savants en même temps que des gens du monde ? c'est ce qu'il faut faire connaître en
(1)
Dict. encyclop. des Se. médicales
[f]
Les micrùzymns dans leurs
physiologie et ta pathologie, etc. (3;
:
article Genno.s.
rapports avec l'hétérogenk, llnstojèiiie, ta J.-B. Bailière et
Bulletin de l'Académie de inédecine, 2« série,
fils, t.
1883.
XII, p. 369.
.
—
—
17
recherchant comment, et à la suite de quelles circonstances,
développé pour devenir entin
s'est
il
ce qu'il est dans son état
actuel
TROISIÈME LETTRE
—
—
La microbie et l'histoire de sa conception. Comment Pasteur, non parasitiste, est devenu parasitiste. Une maladie du ver à soie et «ne conversion de M. Pasteur. 31aladies du vin et ferments de maladie selon M. Pasteur. Des germes de ferments existent-
Sommaire.
M.
—
—
dans
ils
le
corps des animaux ?
—
Comment
il
aurait
fallu agir
pour con-
clure rigoureusement.
—
c'est ainsi que M. Pasteur appelle La microhie tème des germes morbifiques préexistants suppose
—
sys-
le
que
cause de presque toutes nos maladies, surtout de celles
la
qui
sont infectieuses ou contagieuses, réside dans des germes invisibles,
primitivement répandus dans
de tous côtés, dans en nous,
s'y
les
eaux
et
l'air et
ensuite disséminés
sur la terre, lesquels, pénétrant
développeraient en parasites et nous rendraient
malades. Raspail a été parmi nous système. M. Pasteur
l'a
repris
le
dernier représentant
pour son compte en
lui
du
donnant
une apparence plus scientifique et plus expérimentale, et il assure volontiers que « médecins et vétérinaires s'emparèrent de la lumière que leur apportèrent les résultats de ses travaux ». en
S'il
il importe de bien exactement connaître, dans dans ses développements, un système qui s'est
est ainsi,
ses origines et
imposé aussi irrésistiblement aux médecins afin
de
le
vraiment la
bien juger eusuile, le résultat
après
avoir
et
aux vétérinaires,
recherché
s'il
est
de l'application rigoureuse des principes de
méthode expérimentale.
Un
élève el fervent disciple de M. Pasteur est allé d'un
jusqu'à l'extrême conséquence
du système,
lorsque,
bond
dans un
ouvrage dogmatique destiné à mettre en lumière et à exalter l'œuvre de son maître, il a écrit, sans en être étonné, que « M. Pasteur a eu le droit de définir d'un mot le charbon comme la maladie de la bactéridie, au même titre que la gale est la maladie de l'acarus (1) » Il ne faudrait pas croire, pourtant, que l'on ait d'emblée conçu une semblable manière de voir. Avant d'en arriver là, .
(1)
E. Duclaux: Ferments et 3Ialadies, p. 129.
—
—
18
M. Pasteur a dû, de bien loin, revenir sur ses pas, en brûlant hardiment les dieux qu'il avait adorés. En 1865, époque oii déjà il avait publié les résultats des travaux dont la lumière éclaira les médecins et les vétérinaires, et où il commença à s'occuper de la maladie des vers à soie appelée Pébrine, le système du P. Kirclier était si bien oublié, Raspail avait si peu réussi à le faire admettre par la grande médecine, malgré l'échafaudage scientifique dont il l'avait étayé, qu'il n'est aucunement question des germes morbifiques de l'air ni de parasitisme dans les premières communications de M. Pasteur sur cette maladie bien mieux, il s'éleva avec ;
force et conviction contre le sentiment de ceux qui soutenaient le contraire.
Cependant, au si
moment même où
nouvelles pour
lui,
il
s'occupait depuis quelque
sang de rate qui ont
il
entreprenait ces études
en relation avec
était
temps déjà
nom.
son
illustré
des
Davaine, qui
recherches sur
C'est à
le
de cela
cause
qu'il est nécessaire d'en rappeler l'origine.
Vers 1850 ou 1851, avec Rayer, Davaine avait examiné mi-
croscopiquement
le
sang d'animaux morts du sang de rate
et
y
avait observé des productions en forme de bâtonnets immobiles.
L'idée ne leur vint pas qu'il y eût corrélation nécessaire entre
présence de ces bâtonnets et la maladie, une relation quelconque de cause à effet. D'autres observateurs confirmèrent plus tard la découverte de nos compatriotes, sans y donner plus d'attention. Ce n'est pas cependant que l'idée ne fût venue à personne de croire que les vibrioniens peuvent être cause de maladie, car nous verrons que, en 1841' déjà, Félix Dujardin s'élevait contre cette manière de voir. Mais en 1863, pendant les disputes concernant les générations spontanées qui
la
agitaient les savants depuis 1858, Davaine en vint à
que
les
bâtonnets, qu'il
bien être il
l'a
ferment
En
:
qu'il
ce furent les
nomme
supposer
par appeler Bactéridies, pourraient
agents producteurs de
les
assuré
finit
la
recherches
maladie charbonneuse;
de M. Pasteur sur
butyrique, qui lui en
suggérèrent
le
l'idée.
1865, l'étiologie du charbon conforme à la doctrine parasi-
tique, malgré les importantes expériences de Davaine, était loin d'être fixée; si bien que,
dans une Note présentée par M. Pasteur
à l'Académie des sciences, au
nom
ces médecins soutenaient
«
pas une
cause
;
maladie elle
n'en
que
parasitaire; est
qu'un
de MM. Leplat
l'affection
la
et Jaillard,
charbonneuse
n'est
Bactéridie n'en est pas la
épiphénomène
».
Sans
doute,
—
—
19
M. Pasteur inclinait à croire à l'exactitude des observations de Davaine et à l'interprétation qu'il leur avait donnée, mais il refusait de se prononcer (1). Voilà dans quelles circonstances M. Pasteur entreprit l'étude de
maladie des vers à soie qui sévissait épidémi-
la Pébrine,
quement dans le midi de la France, et qui était caractérisée micrographiquement par des corpuscules de forme elliptique
mouvement
d'un
doués
oscillatoire qui
les avait
fait
appeler
corpuscules vibrants ou oscillants.
Les savants étaient partagés d'opinion touchant leur nature. M. Ciccone par exemple, y voyaient des éléments
Les uns,
du ver malade, se développant au moment de métamorphose en nymphe ou en chrysalide d'autres les
organiques la
;
comme
considéraient
savants
des productions parasitiques
microscopiques
taux
M.
;
quelque chose d'analogue
;
d'urate
ou
d'hippurate
autorisés
les
regardaient
cristaux
Mais des
d'ammoniaque.
comme
des
Môrren
:
Lebert
comme
comme des
Guérin-Méneville
des végé-
vibrions
comme
ou
des héma-
tozoaires.
qu'un
J'ajoute
savant
études auxquelles on
s'est
même
avait
illustre
signalé
«
les
en France et en Allemagne et
livré
qui ont jeté un jour inattendu sur la génération des parasites,
ra-t-il
études
ses
ferments
sur
les
».
la
Pébrine.
générations
Se rangera-t-il à
?
animaux
vivent aux dépens des
souvent microscopiques^ qui
peu volumineux, etc., etc. (2f) M. Pasteur v^a donc étudier
l'avis
Comment
spontanées
appliquesur les
et
de Lebert, de M. Ciccone,
ou de ceux qui croient que les corpuscules sont des cristaux d'urate ou d'hippurale, c'est-à-dire ni des végétaux ni des animaux ? Quels seront; en somme, les résultats de ses observations ? Écoutez
Dans
M. Pasteur 1°
Sur
la
:
premier
son
Mémoire,
voici
comment
s'exprime
:
nature du corpuscule
présente est que
les
oscillanL
corpuscules ne sont ni des
végétaux (dans une note M. Pasteur
fait
«
Mon
opinion
animaux
ni des
observer que c'est là
une « opinion déjà émise pour la première fois par M. Ciccone »), mais des corps plus ou moins analogues aux granulations des cellules cancéreuses ou des tubercules pulmonaires. Au point (1).
Comptes rendu des séances hebdomadaires de l'Académie des Sciences,
T. LXf, p. 302. (21
Rapport de M. Dumas au Sénat
(1865).
.
— sodé vue d'une classification méthodique,
devraient être rangés
ils
du pus ou des globules du sang,
plutôt à côté des globules
ou bien encore des granules d'amidon, qu'auprès des infusoires ou des moisissures. » sur cette singulière physiologie
Je reviendrai
En
relisant
cela je
ne peux
l'apophtegme que voici «
rait 2**
et histologie.
m'empêcher de prononcer
pas
:
Si l'on cherchait bien,
au fond de toute erreur on trouve-
une ignorance. » Sur Vorigine des corpuscules.
graine
Si la
«
ver à soie) provient de parents dont
du
(l'œuf
ou
tissus
les
sucs
les
auront dû fournir les principes nécessaires au développement d'une quantité considérable de corpuscules, elle participera davantage de leur constitution, et peut-être que dès le premier âge du ver le mal s'accusera par les corpuscules nourriciers
ou par tous
symptômes
les
à
difficiles
qui font
caractériser
préjuger qu'une chambrée n'aboutira pas,
que
c'est-à-dire
»
malades.
les vers sont
C'est bien là le langage d'un protoplasmiste. 3°
Sur
même
nature de la maladie.
la
lieu
une
pulmonaire,
phtisie
«
dans un malades de la
Si l'on réunissait
foule d'enfants nés de parents
grandiraient
ils
mais ne montreraient qu'à des degrés
plus ou moins maladifs, et à
des âges divers
les
tubercules pulmonaires, signe certain de leur mauvaise constitution. Les choses
à peu près
se passent
de
même
pour
les
vers à soie (1) ». Jl
est juste
« qu'il
désire
établit
que M.
d'ajouter
que
des assimilations entre
maladies humaines n'a pas appliqué
».
la suite
là,
les
les faits
qu'il a observés et les
«
s'emparè-
»
M. Pasteur accentuera encore davantage son Avant le célèbre savant et en
temps que
lui je
c
m'étais
générations spontanées, des cette dernière,
soin d'avertir
le
en profane lorsqu'il
études et les travaux dont
opinion; voici à quelle occasion
même
a
n'en reste pas moins que M. Pasteur
Il
rent médecins et vétérinaires
Dans
Pasteur
l'on sache bien qu'il parle
occupé
mes observations avaient
m'occupais des
et je
ferments et de
pébrine. Sur
la
abouti,
comme en
d'autres occasions, à des conclusions diamétralement opposées.
Sur
la
pébrine je répétais, en 1866, ce que j'avais dit à
Société d'agriculture de l'Hérault, l'année précédente, savoir 1° (1)
«
J'admets que la maladie est parasitaire
Comptes rendus,
t.
LXI, p. 506.
;
la
pébrine
la
:
atta-
— 21 — que d'abord le ver par le dehors; c'est de l'air que viennent germes du parasite; la maladie n'est pas primitivement
les
constitutionnelle.
»
où l'on mainune odeur franche de créosote et de conserver les œufs entre deux couches de coton, afin de les soustraire à l'invasion du parasite, et de faire les éducations dans les chambrées^ créosotées afin de tarir la fécondité des germes du Je conseillais de faire grainer dans des locaux
tiendrait sans cesse
parasite (1),
Quelques semaines
Mémoire 1° «
oii
On
il
après, M.
s'exprime
Pasteur
comme
ceci
de croire,
serait bien tenté
un
publiait
second
:
quand on songe
dit-il,
surtout que les corpuscules ressemblent beaucoup à des spores la muscardine a ensom'cedu mal. Ce servait
de mucédinées, qu'un parasite analogue à vahi les chambrées et que
une erreur 2°
Il
telle est la
».
regarde toujours
corpuscule
le
tion qui n'est ni végétale, ni tion et qu'il faudrait
forme que
guliers de
années par
du
pus,
le
etc.
nom
comme une
ranger dans
que
à'organites, tels
les
organites
ne
cryptogamiques. 3° Enfin
que
c'est
concernant leur origine,
principalement
cela
;
des végétaux
»
le
il
est très
ajoute
instructif
les
«
produit
m'a paru
Il
organes
les
»
('2).
pour celui qui veut
fond du système actuel de M. Pasteur.
dence que ce savant
:
tissu cellulaire de tous
qui se transforme en corpuscules ou qui
Tout
du sang, « Mes dans l'opinion que globules
animalcules, ni
sont ni des
ré-
depuis quelques
Pasteur insistant dit
observations de celte année m'ont fortifié ces
produc-
de ces corps
la catégorie
la physiologie distingue
Plus loin M.
».
«
animale, incapable de reproduc-
n'est pas le père
Il
aller
au
en résulte avec évi-
du parasitisme contem-
porain. Loin d'avoir inspiré Davaine, c'est M. Pasteur qui s'est i
nspiré des opinions de Davaine. Je reviendrai sur ces déclarations
pour
faire voir qu'elles
lent 'du système protoplasmique.
de
l'idée
comme
qui considère
les
le
pro-
la vie
qui décou-
Je ferai ressortir la
singularité
cèdent des idées concernant l'organisation et globule
sanguin
analogues du granule d'amidon
et et
du pus
celui
comme
n'étant
des productions ni végétales, ni animales.
Par quel chemin M. Pasteur (1)
(21
Comptes rendus, Comptes rendus,
t. t.
est-il si
LXII, p. 1341. LXIII, p. 134, 141.
prodigieusement revenu
sur ses pas?
importe de
Il
drait rien à cette histoire
En
sans cela on ne compren-
le dire; si
actuelle!
poursuivant mes études sur
le
corpuscule oscillant,
démontré successivement que sa substance
un
tale; qu'il est
vrai
est
ferment; qu'il est capable de multipli-
du ver
cation, c'est-à-dire de reproduction en dehors des tissus
pour cela
dans une infusion de
je le cultivais
non seulement dans
mais dans
M.
.
voir
fit
corpuscule vibrant n'est pas ce qu'il avait cru.
ment que
mul-
sa
artificiel,
Balbiani, de son côté, en savant que le corpuscule vibrant est une Pasteur découvre alors, à son tour, que le
naturaliste qu'il est,
'psorospermie
milieu de culture
même. M.
ver
le
le
:
la substance des
du mode de
vers à soie; c'est ce qui m'a mis sur la voie tiplication,
j'ai
de nature végé-
vit claire-
Il
ce n'était pas une erreur de croire au parasitisme de
M. Pasteur
la pébrine.
évidemment convaincu que sa conAutrement on ne comprendrait pas son système en pleine Académie de
est
version a été spontanée.
comment, pour médecine,
il
justifier
aurait
pu
s'écrier
«
qu'instruit des travaux
nom-
breux des naturalistes et médecins italiens sur la pébrine, travaux mêlés de graves erreurs, ce qu'on ignorait, comme eux il aurait
Le
fausse route
t'ait
dent.
Ce
«
!
Lebert
pour
qu'on ignorait!
M. Pasteur nier
»
sujet est trop grave
avait à choisir,
»
légèrement sur cet inci-
glisser
Mais non,
comme
ce
pas
n'est
moi, entre
cela:
l'opinion
de
de M. Ciccone. Il s'est rangé à l'avis du dermalgré les avertissements qui lui montraient qu'il se
et celle
et,
fourvoyait, ses observations le portèrent à le confirmer.
M. Pasteur
route sans combattre
n'a pas rectifié sa
lui indiquaient le
bon chemin.
Non,
ceux qui
donc gratuitement que,
C'est
poursuivant, en parlant de lui-même,
il
assure qu'
«
il
peut
de s'écarter des voies tracées pour se créer des sennouveaux, qu'on y découvre souvent de nouveaux hori-
être utile tiers
zons; que
le travail est
personnelle c'est
et
que, en médecine
(1) ».
comme
trompé toutes les fois qu'il s'est trompé sur la pébrine tionnelle; je
Le plus curieux de
la
l'affaire,
en physiologie, M. Pasteur
a suivi qu'il
regardait
phtisie, etc.,
s'est
sa propre inspiration.
montrerai qu'il se trompe
charbon, le choléra,
marqué d'empreinte
plus dur, mais plus
originale
comme
quand
comme
il
Il
constitu-
regarde
le
maladies parasi-
taires .
Mes démêlés avec M. Pasteur au (1)
Bulletin acad. méd., 2"" série,
t.
sujet des maladies des vers
XII, p; 511.
—
—
23
En même temps que
à soie n'étaient pas finis en 1869.
pébiine, j'étudiais la maladie appelée flacherie.
du même point de vue que la pébrine, une maladie à microzymas morbides.
considérée tre
que
lerai à
propos de
les maladies. J'expliquais leur
germes de le
mes
idées
vibrioniens
dans
époque
cette
sujet des
présence sans faire intervenir les
M. Pasteur, au
l'air.
J'en repar-
contraire, ira de plus en plus
système du P. Kircher.
Lorsque M. pébrinp,
convaincu
converti au
Pasteur eut été
se
il
dans
fit
parasitisme de grande révolution;
une
idées
ses
brûla résolument ses
n'avait
A
tuberculose.
la
complètement arrêtées au
la
l'avoir
démon-
je
c'est
étaient
vers
Après
vaisseaux et devint
qu'il avait été antiparasitiste
un
déterminé. Pour
maladies des vers à
les
soie,
et
l'air
malarépu-
les
il
qui
lui,
toutes les
germes
dies contagieuses seront le fait de ces
il
parasitiste aussi
pas invoqué jusque-là les germes morbifiques de
pour expliquer
la
tera parasitiques.
Pour connaître reprendre
ouvrage sur maladies
et
vin
le
chimiste, se servant
En
il
;
sur
comme
«
ou par
Études
:
sui'
provoquent. Notez
s'ils
d'autres
publiait ses Recherches
les
Dès
bactéries.
Les êtres vivants,
nisme des miUeux vibrioniens
les
du langage vulgaire, emploie du vin.
1868, Davaine
:
intitulé
est
En 1866
faut
vin,
le
que le
il
parut son le
ses
savant
mot maladie
les altérations
pathologiques ceci
de M. Pasteur,
actuel
d'un peu plus haut.
causes qui
les
pour désigner
système
le
les choses
le
physiologiques et
début
dit-il, offrent
variés, qui pourraient être
»
Il
faut
s'exprime
envahis par les
un épiderme protecteur souvenir de cela. Le
n'étaient préservés par
moyens.
il
dans leur orga-
se
savant médecin inoculait à dés plantes grasses des substances végétales réduites en putrilage par celle
que
l'on connaît
sous
le
nom
une
ensuite ce que devenaient les bactéries le tissu
du
altération semblable à
de pourriture
du
;
il
étudiait
putrilage inoculé dans
végétal, les altérations pathologiques de celui-ci
et
delà chaleur sur le végétal contaminé; imitant en ceci ce que M. Pasteur faisait par le cha^tfage des vins pour empêcher l'altération ou pour l'arrêter. Alors, Davaine de
l'intluence
s'écrier
:
«
Est-il nécessaire
de
faire
remarquer
la parfaite
con-
formité du résultat de ces dernières expériences avec les observations de
(1)
M. Pasteur sur
Comptes rendus,
t.
LXVI,
les
maladies
p. 499.
du.
\in^
(1) » J'ai
mon-
— 24 — tré ailleurs
en quoi
Davaine se trompait
et
que ce
n'était pas
ce qu'il inoculait qui se développait (1).
Enfin, en 1876, M. Pasteur faut aller
qu'il
là
C'est
en
exagéré
disant
qu'il
animaux au contenu
fit
paraître ses Études sur la bière.
puiser la
compare
que
preuve
d'un vase inerte rempli
je n'ai
du
l'intérieur
rien
corps des
ou de
de vin
bière.
Là,
même
couramment deimaladies du moût,
savant auteur parle
le
du vin
de la bière,
et des ferments
de
ces maladies.
question de l'inégale résistance du
contracter des maladies.
plication de ces
substances
«
L'expression
(Ze
ferments s'accompagne de
acides, putrides,
y est
ferments de maladie
M. Pasteur, par cette circonstance, que
est justifiée, dit
Il
vin et de la bière, à
la
multi-
production de
la
visqueuses, amères,
qui
impres-
sionnent désagréablement notre palais quand nous buvons de la bière.
Pour
»
ma
part,
je
vous l'avoue, je
ne vois pas en quoi
la
présence, dans la bière altérée, des matières qui impressionnent
désagréablement ferments qui
les
mon
palais est la justification
du
ont formées sont des ferments
fait
que
les
de maladie,
que des ferments spéciaux. Mais il faudra insister sur si nous n'avons pas là l'indice de embarras caché. quelque
plutôt
ce point, afin de rechercher
Quoi
en
qu'il
en arrive à
soit, voici
comment M.
justifier l'opinion
des animaux
sont le résultat
Pasteur, après Davaine,
que les maladies de l'homme et de l'introduction de germes de
ferments dans leur intérieur.
Après une dissertation sur
les
générations spontanées et sur
germes atmosphériques, se préoccupant de la difficulté de soustraire les liquides de ses expériences à la présence de ces germes et d'opérer sur des liquides purs qui en soient exempts, M, Pasteur imagine la méthode qui « consiste à aller chercher la pureté dans des liquides naturels d'animaux ou de plantes » Le savant chimiste admet que les liquides naturels dont il s'agit ne contiennent pas de germes de bactéries; il ne le démontre pas, mais il s'écrie « Ne serait- il pas difficile de comprendre que les liquides ciriiulent dans les organes du corps des animaux, le sang, qui l'urine, le lait, l'eau de l'amnios, etc., pussent receler des germes d'organismes microscopiques? Combien ne seraient pas nombreuses les occasions où ces germes, s'ils existaient dans les les
.
:
(i)
Les Microsymas, etc.,J.-B. Baillière et
fils.
— 25 -^ de l'économie, pourraient se multiplier? Vraisembla-
liquides
blement, avec de pareils hôtes, impossible
témoin
;
la vie
deviendrait promptement
cortège des maladies que beaucoup des
le
meilleurs esprits sont portés aujourd'hui à attribuer à des déve-
loppements parasitaires de
comment
Mais
Écoutez
réponse
la
»
germes développés en parasites?
:
Lorsqu'on voit
«
cette nature (1).
agiraient ces
bière et
la
vin éprouver
le
que ces liquides ont donné
altérations parce
de profondes
asile à des
orga-
manière invisible dans leur intérieur, où ils ont ensuite pullulé, comment n'être pas obsédé par la pensée que des faits du même nismes microscopiques qui se sont
ordre peuvent
et doivent se
animaux
et chez les
(2)
introduits d'une
présenter quelquefois chez
Quelle singulière confusion de langage et d'idées
en
soit,
l'homme
»?
Quoi
!
qu'il
nous voilà bien loin des idées qu'on avait en 186o au
sujet de la pébrine.
Evidemment M. Pasteur a subi
le contre-
coup d'opinions qui n'étaient pas siennes; lui même en fait la remarque « Des médecins très autorisés, dit-il, s'accordent maintenant à penser que les. questions de contagion et d'infection trouveront, dans une étude approfondie des ferments, des solutions aux obscurités qu'elles soulèvent.... C'est un insigne honneur pour mes recherches qu'elles soient considérées :
comme
la
pirations.
source à laquelle
lime
»
ils
M. Pasteur, avaient été mieux notions et
de
plus
exactes
la vie, ils
ont puisé leurs premières ins-
paraît évident
touchant
que
si
les
médecins dont parle
instruits, avaient la
possédé des
corrélation de l'organisation
auraient été plus réservés, et chez
M. Pasteur
moins puissante. Mais grâce à l'influence des idées de ces médecins sur son propre esprit, l'obsession a pris le dessus en maîtresse absolue, le doute a peu à peu disparu et M. Pasteur a tîni par croire que y En dérmitive, on peut conclure rigoureusement que les liquides de l'économie, le sang et l'urine, par exemple, peuvent donner l'obsession
:
asile à des
des
ferments divers, au sein
causes extérieures
même
des organes,
quand
viennent à faire pénétrer dans ces
li-
que des maladies plus ou moins graves en sont la conséquence (3). » Il est impossible de ne pas remarquer combien tout cela est quides les germes de ces ferments
(1)
L. Pasteur.
(2)
Loc.
(3)
Ibid. p.
cit.
Études sur
p. 42.
46.
la bière,
p. 40.
et
— hésitant
hypothétique
et
peuvent
doivent
et
démonstration;
26
—
on peut conclure rigoureusement y
:
des assertions, des suppositions,
!
M.
une
pas
bien; aussi cherche-t-il à
le sent
Pasteur
A
la defournir quelque preuve à l'appui de ses hypothèses. Pourquoi ces germes ne pénètrent-ils pas dans les mande :
liquides qui circulent dans les organes des
teur répond qu'il est nécessaire
que
animaux? M. Pas-
des causes extérieures les
«
fassent pénétrer», mais que, « parcontre^ on doit admettre
dans
de santé,
l'état
que
corps des animaux est fermé à l'intro-
le
duction de ces germes extérieurs (1). » C'est la reproduction de l'hypothèse de Davaine dont je disais qu'il fallait se souvenir.
On ne reste,
le sait pas.
«
On
doit admettre!
n'éprouve quelque
doute que sur
après avoir émis cette opinion,
il
»
Pourquoi
tenant pour vrai tout
Mais M. Pasteur,
ce
point.
En
? le
effet,
ajoute immédiatement après:
Toutefois, au sujet de cette dernière assertion, des expériences
«
directes peuvent seules porter la conviction dans les
En et
de
effet,
la vie
des
dée qu'une des
esprits ».
en matière aussi grave, lorsqu'il s'agit, de la santé
hommes,
suffit pas d'être obsédé par l'iou moins acceptable, d'émettre des suppositions qui peuvent être gratuites,
opinion
assertions et
ne
il
est plus
pour en arriver à dire « qu'on peut conclure rigoureusement » que telle chose « peut et doit » arriver. Nous sommes, nous hommes, si directement intéressés dans la question qu'une démonstration directe, précise, est ici nécessaire. Il faut qu'on puisse tenir un langage comme celui« C'est un fait non contesté que, des germes morbifiques ci existent normalement, primitivement dans l'air que nous respirons, dans l'eau que nous buvons, et que, dans l'état de santé, notre corps est fermé à l'Introduction de ces germes. » :
L'expérience
directe
prendre dans
l'air
de M.
un de
ces
Pasteur
germes
consiste, ;
ensuite,
sans doute, à
par une cause
extérieure, à le faire pénétrer dans les liquides de l'économie
pour en suivre et en constater la multiplication. Il montrera ainsi que tel germe produit le choléra, tel autre la pustule maligne, tel autre le cancer ou la syphilis, la scrofule ou la phtisie, etc. Enfin, comme une maladie est guérissable, il nous montrera ce que devient le microbe pendant la convalescence et la guérison de la même manière qu'on donne la ;
gale avec l'acarus et
qu'avec
parition.
pas,
(il
N'oublions
IU(L p, 46.
en
la
guérison on constate sa dis-
effet,
que, selon
M.
Duclaux,
— 27 — M. Pasteur
comme
la
«
a
eu
maladie de
est la
de définir d'un mot
droit
le
maladie de
la Bactéridie,
Vacarus
»
.
au
L'espace
le
charbon
même titre que la me manque pour
gale dire
M. Pasteur.
aujourd'hui en quoi consiste l'expérience directe de
QUATRIÈME LETTRE
—
— —
Sommaire. Le système des germes morbiflques préexistants. Un préjugé qui équivaut à une ignorance. Comment M. Pasteur croit prouver que le corps est fermé à l'introduction des germes. Comment il croit prouver qu'il n'y a pas de germes de ferments dans le corps. Une fameuse expérience sur le sang. A quoi tient Terreur de M. PasDémonstration teur. Étonnements. L'excuse des microbistes. par l'absurde de la non-existence des germes morbiflques préexistants. Oh n'a jamais rencontré un de ces germes dans l'air. L'itinéraire du choléra de Calcutta à Paris. Conclusion.
—
—
—
—
—
—
—
—
—
Voulez-vous me permettre de rappeler une pensée qui m'est venue en écrivant ma précédente lettre et que voici ? « Si l'on cherchait bien, disais-je, au fond de toute erreur on trouverait .
une ignorance. » Je ne peux pas vous afin
le
dissimuler, plus je cherche à
la
microhie, pour
de m'assurer que
je
ne m'égare pas en
plus
le
aussi
cette
pensée m'obsède.
perdre de vue, car, à mes yeux,
elle
le
pé-
mieux connaître,
système de
nétrer
le
poursuivant,
ne veux donc pas la sera l'excuse" de ceux dont Je
je combats les opinions erronées. Il
en
ressort de
fait
ma
persévérante insistance, que l'on peut poser
incontestable
que
la microhie,
des germes morbifiques préexistants,
— ce
mot
c'est-à-dire
repose sur
le
un
système préjugé,
étant pris dans le sens de jugement précipité,
— qui
que les liquides de l'intérieur de l'organisme animal ou végétal ne sont que des milieux comparables au moiit, au vin ou à la bière contenus dans des vases inertes, est dans le môme cas. Il en est encore ainsi de l'assertion d'après laquelle le corps des animaux est fermé à l'introduction des germes extérieurs. Si cela était vrai, le système, dans son état actuel, reposerait en réalité sur trois hypothèses dont aucune n'aurait été vérifiée par quelque expérience. J'ajoute que l'une d'entre elles, la première, celle qui est à sa base^ ne peut pas l'être quant aux deux autres, qui sont plus spécialement .du domaine de l'expérimentation, équivaut à une ignorance. La supposition
;
— 28 — paru
elles n'ont
mal
interprétés
vérifiées
que parce que
c'est ce qu'il faut
;
donc que M. Pasteur, tenant pour certaine
tout. Je rappelle
préexistence des microbes et pour vraie raique dans
ont été
les résultats
mettre hors de doute avant
sa conception actuelle,
la
la
théorie protoplas-
n'éprouve quelque
doute
que sur un point celui de savoir si le corps des animaux est impénétrable aux microbes. En effet, ayant affirmé la néces:
sité
(•
maux
d'admettre que, dans est
l'état
fermé à l'introduction
ajoute aussitôt
:
«
le
corps des ani-
Toutefois, au sujet de cette dernière
tion, des expériences directes
tion dans les esprits. Il
de santé,
des germes extérieurs
peuvent seules porter
»,
il
asser-
la convic-
»
faut faire connaître ces expériences et, pour en bien saisir
sens et la portée,
il faut se souvenir que M. Pasteur admet, a priori, que toute fermentation ou altération des liquides et des solides de l'économie animale comme de la bière, du vin ou du moût, a nécessairement pour cause première des fer-
le
ments dont
A
les
germes proviennent de
ses yeux les liquides
naturels des
l'air
animaux
atmosphérique. et
des végétaux,
leur substance en général^ sont purs de germes_ou de microbes
dès lors
ils
sont naturellement inaltérables dans
;
pur allons donc chercher l'air
!
« Allons donc, poursuit M. Pasteur, dans l'intérieur des êtres vivants, en pleine santé, tel ou tel des matériaux qui s'y rencontrent pour les exposer dans l'état où la vie les a formés, au contact de l'air pur (1), (c'est-à-
dire privé de germes). »
Parmi
les
expériences
qu'invoque
le
célèbre microbiste, je
choisis celle qu'il a jugée la plus importante et qu'il considère
comme
fondamentale sa fameuse expérience sur Après avoir minutieusement décrit les appareils, :
tions prises contre les
germes extérieurs
et la
le
sang.
les
précau-
façon dont ceux
l'air du ballon qui devait recevoir le sang ontété détruits, M. Pasteur nous apprend que, grâce au concours de Cl. Bernard,
de
il
a
pu mener
bonne
à
chien avait coulé
ffn
son expérience. Bref,
le
sang d'un
presque directement du vaisseau, veine ou
artère, dans le vase contenant l'air pur qui devait le conserver indéfiniment inaltéré, c'est-à-dire sain, non malade. Après quoi l'appareil a été
abandonné
variables. Qu'en «
(1)
Le sang,
dit
est-il
à
lui-même, à
des
températures
résulté?
M, Pasteur, ne se putréfie pas,
L. Pasteur, Études sur la
bière, p. 46.
même aux
— 29 — plus hautes températures de l'atmosphère; son odeur reste celle
du sang
frais,
ou prend une odeur de
Voilà l'expérience et
le résultat
lessive (1).
sur lesquels
»
M. Pasteur
s'ap-
puie pour affirmer l'impénétrabilité du corps aux germes exté-
pour conclure que le sang est un liquide pur, inalau contact de l'air pur. Je dis que l'hypothèse n'a paru vérifiée que parce que l'expérience a été mal interprétée. En quelques détails effet, dans son livre, M. Pasteur a consigné d'une extrême importance qui, à mes yeux, justifient mon asrieurs, et
térable
sertion
.
Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, dit M. Pasteur, l'oxydation directe des principes du sang n'est pas très active; après une exposition des ballons dans une étuve à 1°
«
on n'observe encore pour 100 d'oxygène, lequel est remplacé par un volume sensiblement égal d'acide carbo-
25" ou 30°, pendant plusieurs semaines,
qu'une absorption nique.
de 2 à 3
»
2o «
Dans les circonstances dont je viens de parler, où le sang du chien exposé au contact de l'air pur ne se putréfie pas du tout, les cristaux du sang se forment avec une remarquable facilité. » 3"* « Dès les premiers jours de son exposition à Tétuve, lentement à la température ordinaire, le sérum se colore peu à peu en brun foncé. » 4° « Au fur et à mesure que cet effet se produit, les globules du sang disparaissent et le sérum et le caillot se remplisAprès sent de ci-istaux très nets, teints en brun ou en rouge quelques semaines, il ne reste plus un seul globule sanguin ni dans le sérum ni dans le caillot... (2). » Pour conclure comme il a fait, M. Pasteur a été obligé de négliger ces détails, ou de n'en pas tenir compte après les .
avoir constatés.
En
réalité, le
sang
s'est
profondément
altéré
:
il
s'est caillé,
ses globules se sont détruits, des cristaux du sang y ont apparu; l'oxygène a été absorbé, de l'acide carbonique s'est dé-
gagé; enfin,
il
a
pu prendre une odeur de
de peu de temps,
le
lessive. Bref,
sang mis au contact de
l'air
au bout
pur n'est plus
du sang. Voilà donc que M. Pasteur est « allé chercher la pureté dans un liquide naturel d'animal en santé », et l'a exposé « dans (1)
Ibid, p. 49.
(2 Ibid, p. 49.
— l'état
même
où
la vie l'a
30
—
formé, au contact de
pourquoi
malade
comme Quoi
le s[\vant
chimiste n'a-t-il
Tout simplement parce ceux qu'il aperçoit dans
?
qu'il
en
soit,
le
sang
sorti
pas vivant; c'est
et ce
vin ou
pas vu de microbes la bière détériorés!
M. Pasteur ne pouvait pas mieux inter-
préter son expérience, car, selon
dans
pur»,
s'étant altéré,
pas dit qu'il était devenu
qu'il n'y a le
l'air
Le sang
liquide ne s'est pas conservé inaltéré.
lui,
n'y
il
a rien
de vivant
du vaisseau le globule rouge lui-même n'est un organite, une production qui n'est ni vé;
gétale ni animale.
M. Pasteur
et ses élèves
ont
t'ait
aussi des expériences sur le
sur la viande, sur l'urine, sur les œufs qui devaieni éga-
lait,
lement démontrer que ces matériaux ne contiennent rien qui détermine leur altération spontanée, je veux dire sans l'intervention de germes extérieurs. Exactement interprétées, elles prouvent,
comme
l'expérience sur le sang, le contraire de
une autre
l'on voulait prouver. J'y reviendrai dans
que pour
Ces expériences, qui avaient été
le constater.
tout dans l'intention de démontrer
que
les
ce
lettre
faites
sur-
corps des animaux
ne recèlent point de germes de bactéries ou de vibrioniens, en d'autres termes point de microzymas, oui, ces expériences, sont la vérification de celles qui démontrent l'existence de ces microzymas. Mais, ce qui
me
que, les germes de
survenus sont des
confond, c'est que M. Pasteur n'ait pas vu l'air
elîets
ayant été éliminés, sans cause
si le
de vivant après sa sortie du vaisseau. expérience m'a été opposée pour nier
les
changements
sang ne contient rien
Comme les
cette
mémorable
microzymas,
il
fau-
dra bien que je fasse voir ce que M. Pasteur y a négligé, afin de l'interpréter au profit delà théorie du microzyma. Naturellement, l'expérience sur et les
autres,
si
elles
le
sang qui
prouvent précisément
est fort
bien
le contraire
faite,
de ce
que M. Pasteur a voulu leur faire prouver, ruinent par la base deux des hypothèses sur lesquelles la microhie est fondée. Ces expériences sont pourtant celles sur lesquelles on se fonde pour admettre comme démontré que \es matériaux contenus dans l'intérieur des êtres vivants sont plus ou moins comparables au contenu d'un tonneau de moût, de vin ou de bière, et que les maladies de ces êtres ne sont que le résultat de l'altération de ces matériaux par des parasites semblables aux ferments qui gâtent le moût, le vin et la bière et que, abusivement, on appelle les ferments des maladies de ces liquides.
—
31
—
Je vous l'avoue, je suis surpris qu'un chimiste
comme M.
Pas-
teur n'ait pas reculé devant l'emploi d'un pareil langage jusque
dans
le titre
Mais
les
d'un livre.
altérations
du
vin, de la bière
ou du moût, par
prétendus parasites dont parle- M. Pasteur, ne sont que des
les
fer-
mentations spéciales ou nouvelles, par des ferments spéciaux ou
nouveaux qui succèdent à ceux qui ont fait fermenter les moûts ou qui agissent à côté d'eux. Comment n'a-t-on pas aperçu le paralogisme qui est sous cette manière de parler? Peut-on dire qu'une fermentation quelconque est une maladie? Oui, peut-on dire, sans choquer le bon sens, que la fer-
mentation alcoolique du sucre par
la
du glucose ou
fermentation lactique
par des vibrioniens donnés, sont
les
levure la
de bière, que la
butyrique de
maladies
du
la fécule
sucre,
du
glucose ou de la fécule ? et que la levure de bière et les autres
ferments en sont les agents,
les parasites
morbifiques ?
dans ces termes, je parle à mon point de vue, car M. Pasteur aussi bien que Davaine, dont il a docilement suivi les errements, ainsi que les savants qui ont ac-
En posant
la question
cepté le système des germes morbifiques
excusables;
de
la
démontré, sont les
principes
physiologie de leur temps, d'après lesquels la vie réside
non pas dans ce qui ce
comme
ont adopté purement el simplement
ils
qui
l'est
est
seulement
morphologiquement défîm, mais dans du moins, par sa
chimiquement ou,
constitution physico-chimique, ainsi
l'auteur de
que s'exprimait
Cl.
Bernard,
formule du système protoplasmique.
cette
Bref,
ou étaient protoplasmistes. Depuis longtemps je m'élève contre celte manière devoir en démontrant, conformément à mes recherches sur la génération spontanée, que les théories admises des blastèmes et des prol'excuse de ces savants est qu'ils sont
toplasmas sont insuffisantes parce qu'elles sont incomplètes. Je soutiens
que ce qui
(de structus, bâti), vin, la bière, le
est
vivant est
c'est-à-dire
moût,
le
nécessairement structuré
morphologiquement
sucre, les
défini.
Le
matières fermentescibles
en général, ne sont pas vivants, parce qu'ils ne sont pas structurés ; voilà pourquoi on ne peut pas dire qu'en s altérant par
une cause quelconque, fût-ce sous l'action d'un ferment orgaou autre, ils sont malades. Ce n'est pas en tant que corps chimiquement composés ou constitués que nous devenons malades et que nous souffrons, mais en tant qu'organisés, structurés; et je l'ai démontré, nous le sommes jusque nisé, vibrionien
dans
les
moindres particules de notre substance.
— 32 — Et en m'exprimant ainsi je me défends d'être un novateur, je prétends rester dans la tradition médicale la plus autorisée. Aucun grand médecin dans le passé n'a cherché la cause des maladies de l'homme hors de l'homme adepte du système de la miçrobie. Dans
:
aucun n'aurait
me
le présent, je
été
sens
d'accord avec tous les grands médecins qui ont combattu ce
système
:
avec
MM.
Jules Guérin, Dujardin-Beaumetz,
Jaccoud, Pater, Bouchardat et vous
;
je
suis
le
Fauvel,
avec Bichat
lui-môme sans parler de mes maîtres ou anciens collègues des Facultés de Paris, de Montpellier et de Strasbourg.
Mais on peut objecter, avec raison cette fois, que cela neprouve pas contre l'existence possible d'organismes microscopiques morbifiques dans l'atmosphère.
En
effet, je le
reconnais,
ils
peuvent
peuvent même, nonobstant la constitution histologique des êtres vivants, telle que la conçoit et la démontre la théorie du microzyma, porter le désordre, la maladie et la mort dans l'économie de ces êtres. Mais la question n'est pas de savoir si, accidentellement, ces organismes ou leurs germes, comme on y exister;
dit,
ils
sont répandus
de ce sibles
haute.
Il
P. Kircher, rajeuni par M. Pasteur,
et
autour de nous;
du système du
s'agit
qu'ils appellent
germes
de
plus
elle est
maladie,
invisibles
ou
vi-
!
Quelle est donc l'hypothèse fondamentale
du
système, celle
qui ne peut pas être expérimentalement vérifiée, disais-je plus haut, et que M. la voici
Pasteur admet
comme une
vérité
première?
;
à l'époque indéterminée où la vie a apparu sur notre globe, où tout ce qui est vivant a été créé, en même temps que les végétaux d'abord et tous les animaux ensuite, ont été créés aussi les germes des ferments et ceux
Primitivement,
des organismes microscopiques morbifiques. Ces germes ont donc, dès l'origine, été disséminés dans l'atmosphère et de là répan-
dus en tous lieux, dans les eaux et sur la terre. Et je vous prie de le remarquer, mon cher ami, il n'y a là aucune exagération. L'hypothèse fondamentale la voilà, telle que M. Pasteur l'admet comme un axiome; car ce savant, dans ses recherches sur la génération spontanée, la suppose comme évidente a prwn et comme démontrée a posteriori, t^q^v ses expériences. Oui, avec moi, M. Pasteur reconnaîtque la génération spontanée n'est pas, est une chimère. Et quand je dis moi avant lui, c'est que c'est historiquement vrai et nécessaire à
ma
thèse.
—
33
—
Donc les végétaux et les animaux ont été créés en même temps que les germes des microbes ou que les microbes destinés à les rendre
malades
et
à les faire mourir.
Je n'examine pas le point de vue philosophique de l'hypo-
d'examiner si elle n'a pas quelque chose de monstrueux pour un esprit qui admet la Providence de Dieu comme M. Pasteur l'admet. Mais ces germes de microbes M. Pasteur les a-t-il vus? Je remarque que les microbes pasteuriens sont surtout des vibrioniens; or, Pouchet demandait à M. Pasteur qu'il lui montrât un œuf de bactérie ou de vibrion. Le savant chi-
thèse. Je refuse
miste a cherché les œufs des microzoaires vibrioniens et a re-
cependant qu'il a cru à il reste (1) œufs des bactéries, et c'est pour n'avoir pas pu les apercevoir ou les décrire qu'il a conservé l'appellation vague de germe (2). Maintenant n'est-il pas évident que, dans les termes de l'énoncé, sans lesquels le système de la microbie n'a pas de signification, non seulement il n'est pas démontré, mais il est indémontrable? Dès lors, ne pouvant pas prouver directement que l'hypothèse est erronée, j'en suis réduit à la méthode indirecte, la démonstration par l'absui'de, enme servant au besoin d'arguments terre à terre. I. Les germes des parasites causes de nos maladies, s'ils
noncé à
les
découvrir
;
l'existence des
avaient primitivement existé dans
monde,
faibles et forts, car
il
l'air
auraient attaqué tout le
est inexact
que
l'entrée des corps
leur soit refusée. J'ai
admis que
nous par
les
raicrozymas atmosphériques pénètrent en on sait d'ailleurs, par les recherches
la respiration
de M. Villemin,
que
;
peut être communiquée matière tuberculeuse des phtisiques
la tuberculose
en mêlant aux aliments
la
par celles de M. Chauclavelée en insufflant, par la
après l'avoir desséchée et pulvérisée veau, que l'on
communique
la
;
trachée, de la poussière de virus claveleux
desséché et pulvé-
L. Pasteur: Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans (Ann. Ch. Physique. 3^ série, t. LXIV, p. 29.) (2) ce... Dans toutes les questions que j'ai eu à traiter, qu'il s'agisse de lermentation ou de générations spontanées, la mot germe voulait dire surtout origine de vie. » In Etudes sur la bière, p. 302. C'est pour répondre à M. Ch. Robin, qui ne voulait pas, fort justement, qu'on «employât le mot germe, si l'on ne pouvait pas spécifler que le germe est de nature végétale ou animale » que M. Pasteur a écrit la triomphante déclaration que je viens de transcrire. Ailleurs, M. Pasteur dit qu'il a eu « recours systématiquement aux dénominations les plus vagues. » Ibid. p. 303. (1)
l'atmosphère.
3
— risé.
Les germes, dans
34
—
de santé, sans effraction, sans dés'introduire dans l'inté-
l'état
chirure d'aucune sorte, peuvent donc rieur des corps vivants.
—
démontré que l'air contient normalement, en grande quantité, des microzymas d'une ténuité extrême. J'ai de la fermentation vineuse les ferments fait voir aussi que existent tout développés sur le raisin, même avant la maturité, avec des microzymas et le fait a été confirmé longtemps II.
J'ai
;
après par M. Pasteur, qui a cru l'avoir découvert
le
premier.
Les germes morbifiques existeraient, non seulement dans l'air que nous respirons, dans l'eau que nous buvons, mais à la surface de tous les
fruits,
légumes
et
substances que
nous
mangeons. Ils pourraient donc s'introduire en nous et par la voie pulmonaire et par la voie digestive. Pour l'air seul, M. Dumas 9 démontré qu'à Paris, un homme qui fait seize inspirations par minute en admet dans ses poumons 8,000 litres, oui, huit mille, par vingt-quatre heures. Or, je m'en suis assuré, à Montpellier et à Lille, c'est par centaines de mille que les microzymas sont contenus dans 100 litres d'air; que l'on juge par là du nombre énorme de germes qui arrivent dans les voies respiratoires avec l'air inspiré ; il y en a certainement un grand nombre de retenus par l'énorme surface respiratoire humide Le canal alimentaire combien en et visqueuse des poumons !
que nous buvons, avec nos autres boissons et avec nos aliments? Et notez que je néglige, pour en parler plus tard, les microzymas du lait, de la viande ou autres substances crues ou même cuites que nous consommons. III. Mais, dans le système microbique, tout le monde devrait être sans cesse malade. Je dis plus, la maladie étant la conséquence et la condition à la fois du développement et de la multiplication parasitique des germes, la terre devrait être depuis longtemps dépeuplée. Dans l'hypothèse que la moindre fissure est l'occasion de l'introduction d'un microbe, toute blessure en permettant la pénétration, aucune ne devrait guérir, toutes devraient être mortelles. On ne veut pas voir que cela n'est pas; voilà pourquoi la peur du microbe est devenue si grande, qu'un savant vulgarisateur a recommandé de ne plus épousseter les appartements de peur de soulever quelque microbe malfaisant blotti dans un coin oublié. Et que l'on ne vienne pas dire que les germes morbifiques ainsi que les vrais parasites, ne s'attaquent qu'à ceux qui sont reçoit-il avec l'eau
—
"
—
35
—
prédisposés par la misère physiologique à contracter les ladies parasitaires;
non, cela n'est pas, car dans
ordinaires, les malingres, les vicieux
les
ma-
conditions
ne sont pas plus
atteints,
toutes choses égales d'ailleurs, par les maladies contagieuses
cadre nosologique, que IV.
— Voici
du
les autres.
une considération
tirée
de
la
propagation du
choléra. Dans l'hypothèse microbienne, malgré la facile dissé-
mination d'objets d'une aussi exquise petitesse que celle que suppose aux germes invisibles, comment se fait-il que le
l'on
bouches du Gange, y soit resté confiné longtemps, c'est-à-dire pendant des siècles ? Comment se fait-il qu'après la grande épidémie asiatique de 1817,
choléra, né près des
pendant
il
n'ait
si
atteint Paris
qu'en 1832
?
L'histoire a conservé l'itinéraire de la cruelle maladie depuis
Calcutta jusqu'à Paris, en notant ses étapes
successives
et les
ravages qu'elle y a exercés. Il est fort intéressant de suivre sur une mappemonde, comme je viens de le faire d'après des
documents déjà anciens
(1),
cet itinéraire, depuis
hindoustanique jusqu'à Paris à l'ouest et Pékin.
Le
et à l'est
la
péninsule
jusqu'à Canton ~
-
endémique depuis des siècles au Bengale vei s les bouches du Gange, se montre au sud vers l'est, en 1817, succholéra,
cessivement à Djessore, à Malacca
et à Java où raiquement en faisant des ravages effroyables.
En
1818, l'épidémie éclate
Bornéo
En aux
en
et à Calcutta, traverse la
1819,
il
même temps
il
sévit épidé-
au sud-est, à
péninsule et arrive à Bombay.
apparaît au sud dans deux directions à la fois
Moluques, à
de France
:
Bourbon. En 1820, il se montre à l'est dans l'empire birman pour al 1er en Chine, vers le nord, à Canton et à. Pékin. En 1821, il est à l'ouest, en Perse, en Arabie et, en Turquie d'Asie, à Bassora et à Bagdad. En 1823, remontant de l'Arabie vers le nord, il apparaît au pied du Caucase, sur les bords de la mer Caspienne d'où il
îles
l'île
et à l'île
passe en Sibérie, pour atteindre les régions polaires,
où
il
arrive en 1826.
De 1826 à 1830, il pénètre au cœur de la Russie et fait de nombreuses victimes à Moscou et à Saint-Pétersbourg. En 1831, il passe de l'Arabie en Egypte. La même année, il apparaît en Pologne, et
hême, en Hongrie (1)
Delaberge
et
et
successivement
en Prusse
;
en Autriche, en Bo-
arrive en Angleterre, franchit
Monneret, Compencl. de méd, prat.
— Manche,
la
se
-
36
montre à Calais
15 mars
le
et enfin atteint
Paris le 6 janvier 1832. Plusieurs départements sont ravagés,
mais pas tous
;
des localités isolées sont épargnées.
de l'Espagne, de
gal,
etc.,
l'Italie, etc.,
comment, la maladie étantce que suppose atmosphériqnes
du Portu-
sur l'invasion de l'Amérique, ni
Je n'insiste pas
.
morbifiques
me demande
mais je la
ont d'abord
microbie,
les
germes dans
confinés
été
une région de la péninsule hindoustanique et, ensuite, ont mis quinze ans à atteindre la France et successivement, jusqu'en 1837, le reste de l'Europe où le choléra n'avait jamais sévi épidémiquement. Les germes pourtant, avaient pour véhicule, non seulement l'air, mais les voyageurs, les objets transportés par eux, et les marchandises. Quand on connaît la vitesse des courants atmosphériques, tout cela est inexplicable.
V. Nos pères ont imaginé
les
pour s'opposer vu que l'Aca-
quarantaines
à la propagation de pareils fléaux, et nous avons
utilité
contre l'inva-
du choléra gangétique. On peut tirer de l'utilité vatrice constatée des quarantaines un argument contre tème microbien. sion
préserle
sys-
germes morbifiques avaient été primitivement déposés de l'atmosphère, rien ne pourrait les empêcher de se disséminer au delà ils passeraient outre à l'étabUssement des quarantaines, pour aller, renforcés, porter au loin la maSi des
dans un
lieu
;
ladie
et la
mort. Les quarantaines, loin d'être
préservatrices,
seraient nuisibles, car elles deviendraient des nids à microbes,
puisque
le
système admet que
la
maladie a pour cause
sence du microbe et sa puHulation
En
la pré-
maladie y éclatait, elles deviendraient des centres d'autant plus actifs de la multiplication des microbes et de leurs développements parasites,
et,
comme
pu contester
pu
les
Ah
effet,
!
je le disais,
l'utilité
des
la
si
qu'un plus grand nombre de personnes
raient,
a
!
les
encombreOr, on
de microbes renforcés.
quarantaines, mais personne n'a
déclarer nuisibles. je
comprends bien
adepte du système
Par leur
utilité
que
M.
Fauvel ne
soit
pas un
!
démontrée,
à leur tour, la fausseté
les
quarantaines prouvent donc,
du système microbien.
J'ajoute, mais pour y revenir, que, d'après le système, une épidémie loin de s'épuiser ne devrait pas finir. Bref, la microbie est erronée dans son principe: il n'y a pas
de germes morbifiques préexistants.
En
outre, les
deux autres
—
37
—
hypothèses, qui étaient plus spécialement rimentation,
savoir
contenu de ce corps avec
ressort de l'expé-
le vin, le
l'analogie
du
bière, n'ont
pas
et
moût, ou la
Le système microbien ne repose donc que sur
été vérifiées.
des idées préconçues ou fausses. Mais ficultés
du
fermeture du corps
la
:
majeures dont
il
il
soulève
faut se préoccuper, car
d'autres
dif-
y a des
faits
est
cer-
il
incontestablement démontrés qui font illusion: oui, tain
qu'il
des organismes
existe
divers noms,
morbidité
qui,
qui
est
microscopiques,
il
appelés de
indubitablement, peuvent communiquer la en eux Le système étant erroné, il !
trouver l'explication de ces faits et déterminer à la fois
faut
la nature de ces organismes. C'est ce que du microzyme en dissipant l'ignorance qui a imaginer le système du P. Rircher et qui est l'excuse de modernes adeptes.
l'origine
et
fera
théorie
la
fait
ses
CINQUIÈME LETTRE Sommaire.
—
Les microbes sont des vibrioniens.
—
Ignorance concernant
l'origine des vibrioniens causes des erreurs conimises.
monde
—
— Elle est
l'excuse
de M. Pasteur lui-même. Les préjugés concernant J'organisaiion et la vie. Buffon, Leuret et Lassaigne, Kant et Mueller. Lettre de Cuvier. Berzélius et la nature vivante. Ch. Gerhardt et la force vitale. Bichat: les propriétés vitales sont propriétés de tissu. La substance organisée et vivante selon divers savants. des gens du
et
— — —
—
—
—
—
Conclusion.
Ainsi qu'on doctrine
si
l'a
très
justement remarqué,
fausse qu'elle
* il n'y a pas de ne renferme quelque parcelle de vé-
rité. »
en doit être ainsi des doctrines microbiennes. En efïet, aux yeux d'un certain nombre de savants, médecins et chirurgiens, le système des germes morbifiques préexistants était^ dénué de toute vraisemblance et ne paraissait pas reposer sur Il
si
quelque réalité d'ordre expérimental, son succès auprès de ces savants, qui
me
paraissent l'avoir adopté sans l'avoir assez ap-
absolument incompréhensible.
profondi, serait incontestables existe
vraiment des êtres
exquise
petitesse
communiquer de
la
semblent
la
et
l'appuyer.
d'ordre
vivants,
qui,
Oui,
cela
Or, est
des
faits
certain,
fl
microscopique de
la
indubitablement,
peuvent
morbidité spécifique qui est en eux. La
plus
cau^
virulence et de l'infectiosité de certains produits de l'or-
—
38
—
ganisme malade, ou des corps en putréfaction après la mort, on a certainement découvert de ces êtres pendant l'évolution de certaines maladies virulentes, infectieuses, contagieuses ou non, de l'homme et des animaux. Mais M. Pasteur, ses premiers travaux dans cet ordre d'idées et sa grande doctrine, comme vient de l'appeler M. Bouley (1), ne sont absolument pour rien dans la découverte de ces faits. Les observations, même réside vraiment dans des êtres de cet ordre. Oui,
incontestablement personnelles qui lui appartiennent,
plus
les
ne découlent pas naturellement de faudra en découvrir
de
les interpréter
la
travaux originaux.
ses
Il
source afin de les bien comprendre el
comme
elles
doivent
l'être.
Ces êtres microscopiques, appelés de divers noms, mal classés, là
parmi
les
animaux,
désigne collectivement par
emprunté par pas
l'affaire,
ici
préférence
teur, grâce à sa
lui
le
parmi
pour
mot microbe
au célèbre chirurgien
— ces
végétaux, que M. Pasdénominations vagues,
les
les
—
mot mal formé
Sédillot,
dont ce n'était
au fond,
êtres microscopiques, ces microbes,
sont des vibrioniens Voilà la question
:
de sorte que
ramenée
la
microbie c'est
la vibrionie.
à son véritable point de vue.
Les
microbes ne sont autre chose que des vibrioniens.
La microbie admet donc que les germes morbifiques prégermes de vibrioniens. Or, je viens de le dire, en ce moment, et Davaine l'avait déjà reconnu, non seulement la classification des vibrioniens est fort incertaine, mais on ne sait pas s'ils sont animaux ou végétaux. Leur origine est tout aussi problématique Pouchet est mort convaincu qu'ils sont le fruit, non de germes préexistants, mais de la génération
existants sont des
;
spontanée
et,
quoiqu'il affirme le contraire, M. Pasteur
démontré que Pouchet nos connaissances que
comme "réalisé
l'expression
jeux,
relation,
c'est
aucun
histologiques de niens, qu'ils ont
médecine, le
Et
n'a pas
dans cet
c'est
état
de
d'hypothèses
nous imposer la microbie d'un progrès vérifiées et
parce que
médecins n'ont aperçu au-
l'on prétend
!
A mes cune
se trompait.
pour
lien
de
les
filiation,
entre certains éléments
l'organisme animal et végétal et les si
aisément abandonné
les
admettre après Davaine,
lois
avec
vibrio-
grande M. Pasteur,
de
la
système kircherien des germes morbifiques préexistants. qu'il en soit, ne connaissant pas la réelle et néces-
Quoi (l)
Bulletin de l'Académie
vembre
1883).
de médecine,
2'
série,
t.
XII,
p.
1238
(Js'o-
—
-
39
et ces
éléments
comme
Davaine,
saire corrélation existant entre les vibrioniens
histologiques
normaux de notre
organisation,
ou la niant après que je l'eusse indiquée et démontrée comme M. Pasteur, on en vient de nouveau à croire au système du P. Kircher.
Longtemps avant que Davaine eût développent
son
observation et milieu où se
vibrioniens inoculés, Raspail avait dit
les
gane n'engendre pas maladie est un gane.
fait
comme un
considéré l'intérieur de l'organisme
la
effet
maladie
dont
:
la reçoit
il
cause
la
:
«
L'or-
du dehors... La
active est externe à l'or-
»
Malgré cela,
les
grands médecins affirmèrent, selon l'heu« la maladie naît de nous et en
reux énoncé de Pidoux, que nous.
»
Mais M. Pasteur, prenant pour son compte Topinion de Raspail,
et
essayant de vérifier
expérimentalement l'hypothèse,
médecins sont dans l'erreur : la cause active de nos maladies réside dans des germes morbifiques créés à ayant pénétré en nous d'une l'origine des choses, lesquels, manière invisible s'y développent en parasites. Pour M. Pasteur comme pour Raspail, il n'y a pas de spontanéité morbide ; soutient que
les
sans les microbes, les maladies n'existeraient pas, quoique nous fassions,
malgré nos imprudences, nos misères ou nos vices!
Le système, très et à
s'il
n'est ni
nouveau
simple dans sa subtilité propager. Le plus
illettré
et,
par
là
suite, aisé
à comprendre
des humains à qui on montre la
corrélation entre l'acarus et la gale,
maladie de l'acarus. De
ni original, est ingénieux,
comprend que
vient qu'il a séduit
la gale est la
beaucoup d'hommes
irréfléchi Les hommes du monde suremparés d'une doctrine facile, spécieuse, d'autant plus générale et appropriée aux explications vagues, qu'elle est plus mal établie sur des faits scientifiquement constatés et contrôlés. Il en est résulté que même parmi les personnages émi«
qui lui ont
fait
un succès
.
tout se sont vivement
nents de nos hautes assemblées délibérantes, les intelligences
pour s'entendre, M. Paul Bert, Mgr Freppel, M. Jules Simon, se sont rencontrés pour lui donner l'appui de leur propre renommée. Les hommes du monde, pourtant, sont excusables quand ils voient un savant de la valeur de M. Bouley se faire l'apôtre, aussi les
moins
faites
convaincu que dévoué, d'une doctrine qu'il considère comme ayant réalisé un progrès médical incontestable (1). Il est nécessaire d'ap(1).
Bulletin de l'Académie de médecine, 2» série
t.
XII p. 423.
—
40
-
profondir avec soin des doctrines qui se sont imposées avec une
grande force à
l'esprit
d'un
tel
si
savant que, en pleine Académie, ré-
pondant à un de ses confrères, dès le début de sa réponse,
il
a
pu
« Le premier sentiment prononcer des paroles comme celles-ci que je veux exprimer, a dit M. Bouley, c'est celui de l'étonnement que j'éprouve de le voir réfractaire aux idées nouvelles :
par une sorte de parti pris de ne pas vouloir comprendre
(1).
»
Pour avoir pu parler ainsi, il fallait bien, aux yeux de M. Bouley, que la microbie revêtît les caractères de l'évidence
même. l'éminent académicien, à qui ce langage
Certes,
n'est pas réfractaire
pression de
la
Mais,
vérifiés.
aux idées nouvelles quand
s'adressait,
sont l'ex-
elles
vérité, et qu'elles reposent sur des faits exacts,
comme
tous les grands médecins
pénétrés des
graves responsabilités que leurs devoirs leur imposent, il
scrute,
pratique
il
.
étudie, avant de conclure
les
conséquences d'une
ne heurtent aucune des
qu'elles
de l'observation hippocratique
;
doctrine médicale,
!
hésite,
il
la
faut
des règles qui découlent
lois et
enfin
évidemment contestable ou erronée, dire bien haut
il
pour admettre dans
;
quand
elle
lui
apparaît
de le M. Bouley n'aurait-il pas de ces savantes hésiil
a
le
courage
tations?
Ah
!
je
comprendrais M. Bouley
si
M. Pasteur avait réalisé
quelque expérience semblable à l'une de à la fin de la troisième lettre. Certes,
si
celles
que j'indiquais
prenant, dans un lieu
quelconque de l'atmosphère,
loin de tout être malade, un miM. Pasteur avait pu communiquer à tel animal, telle maladie déterminée du cadre nosologique, alors oui, mais alors seulement, M. Bouley pourrait soutenir que M. Pasteur a réalisé un progrès sur Raspail, Cependant, tout ne serait pas dit encore, car il aurait fallu prouver que ce microbe est un de ceux qui ont été créés morbides à l'ori-
crobe
bien défini,
gine des choses, et que, à cause des
relations
possibles
j'indiquais tout à l'heure entre les vibrioniens et certains
que élé-
ments histologiques de l'organisme animal, il n'est pas issu d'un animal malade En effet, on ne l'a pas assez remarqué, Davaine, et M. Pasteur après lui, ne réussissent à communiquer, !
la
maladie donnée,
même
à
un animal de
la
race, qu'en prenant le microbe sur l'animal
même
espèce
et
malade ou peu de
temps après sa mort, si elle est survenue. La fantasmagorie des cultures ne va pas à l'encontre de cette remarque. Mais le (1).
Ibid. p. 422.
— encore
n'est pas
temps
41
— vous sur cette
arrivé d'insister avec
pour la pousser à fond. Non, l'hypothèse fondamentale du système n'a été vérifiée d'aucune manière et, par la réduction h l'absurde, à l'aide d'arguments terre à terre, je crois avoir assez montré qu'elle est chimérique. Jusqu'ici, quand on y regarde de près, tous ceux qui ont combattu M. Pasteur sur le terrain des faits, sont littéralement restés maîtres du champ de bataille, quoique le vaincu ne l'ait jamais avoué. Quant aux deux hypoface de la question
thèses secondaires qui devaient vérifier la première, elles n'ont
paru fondées que parce que M. Pasteur avait mal interprété les résultats
Mais
de ses expériences.
hommes du monde
seront absolument excusables,
parviens à trouver, dans un préjugé déjà ancien, l'ex-
je
si
les
des médecins et
cuse
qui
des physiologistes
ont
contribué
de M. Pasteur. Quel est donc ce préjugé? C'est celui, concernant l'organisation et la vie, dont je parlais en finissant ma première lettre, qui, dans le présent, découle d'une application à contre-sens des découvertes de Lavoisier, et, dans le passé, répondait à le préjugé des protoune pensée hautement philosophique plasmistes. Pour faire évanouir le fantôme d'ignorance qui le domine, et dont la vue trouble le jugement de tant de savants, il me faudrait plus que le cadre restreint d'une lettre. Je vais
au
succès
de
Ce
microbie.
la
sera
aussi
l'excuse
:
pourtant essayer, non sans m'excuser de ce que, pour réfuter plus complètement le système des germes morbifiques préexistants,
je suis
obligé de faire
une courte excursion préalable
dans certaines régions un peu oubliées de l'histoire
plets
de
renseignements
les
Les anciens croyaient ils
considéraient
niséy
le
en tant que
la
philosophie et de
Le lecteur qui voudrait de plus com-
la science.
trouvera ailleurs la
(1).
matière organique d'essence spéciale;
mot organique comme synonyme d'orgala
matière organique
manifestation de la vie
;
il
nécessaire à la
était
en résulte que pour eux organisa-
tion et vie étaient notions corrélatives
:
la
vie
ne pouvant se
manifester
sans celte substance organique, et celle-ci
duire sans
la vie.
Très près de nous
c'est
admise, malgré la doctrine lavoisiérienne. Vers dernier Bufifon supposait
répandue sous
universellement (1)
A. Béchaïup
même
:
Les Microzijmas,
que la etc.,
cette
se pro-
encore une opinion la fin
du
siècle
matière organique,
forme de molécules orgaJ.-B. Baillière et
fils.
—
—
42
niques actives, vivantes, indestructibles, était toujours prête à
concourir à l'organisation de nouveaux êtres organisés vivants. rappelé que Leuret et Lassaigne ne pensaient guère autrement au premier quart de ce siècle. Dans l'un de vos ouvrages (1), vous avez en médecin et phi-
J'ai
des systèmes anatomo-physiolo-
fait l'histoire critique
losophe,
giques depuis l'antiquité la plus reculée jusqu'à nos jours.
En
restant sur les sommets, je veux seulement rechercher ce
que
philosophes,
pensent de
la
Selon Rant
d'un
tic
dans
les
physiologistes,
naturalistes,
mistes de haut
parage, depuis
le
xvni*
la
«
mode
cause du
commente en
J.
ces termes
liées
c'est la leporter
porte en elle-même.
»
D'après ce caractère,
isolée
du tout organique
corps organique est un individu,
;
disait
elles
tant qu'elles agissent toutes ensemble
et
«
:
un tout indivisible » (2). Dans une lettre à Mertroud Cuvier d'un corps vivant sont
la
Mueller, à qui j'emprunte cette
on conçoit pourquoi une partie
de sa masse,
et
d'existence dans chaque par-
masses mortes, chaque partie
cesse de vivre... pourquoi le
ties
et chi-
pensaient
vivant est contenue dans le tout, tandis que,
Et, le célèbre physiologiste
dit-il,
siècle,
substance vivante.
corps
citation, la
histologistes
;
:
Toutes
«
les
par-
ne peuvent agir qu'auvouloir en séparer une
dans l'ordre des substances mortes
en changer complètement l'essence.
»
Celte manière de voir
deviendra comparable à celle de Kant avec J.
Mueller,
si
disait Cuvier
instant le
la commentaire de Les éléments du corps vivant, autre ouvrage, ne conservent pas un
l'on ajoute ceci
dans un
même
état ni la
:
«
même
composition; plus sa vie est
métamorphoses sont continuels et le moment indivisible de repos absolu, que l'on appelle la mort complète, n'est que le précurseur des mouvements « tous les ornouveaux de la putréfaction (3) » et ailleurs ganes d'un même animal forment un système unique dont
active, plus ses
échanges
et ses
;
;
toutes
sur
les parties
les
J'ai
(1)
essayé
tiennent, agissent et réagissent
les
unes
ne peut y avoir de modifications dans qui n'en amènent d'analogues dans toutes » (4)»
autres; et
l'une d'elles,
se
:
il
de comprendre
la
pensée de Kant
et celle
de
Applications des sciences à la médecine, par E. Fournie.
(2) J.
Mueller, Manuel
de Physiologie. Édition Littré, p. 16. J.-B. Bail-
liè,te. (3)
Rapport historique sur
(4)
Ibid. p. 330.
les
progrès des sciences naturelles, p. 224 (1810).
.
— me
Cuvier; elles
je vais m'elforcer
paraissent
de
—
43
compléter
se
par l'autre;
l'une
le faire voir.
résulte de l'observation la plus sommort n'anéantit pas le tout organique qui a cessé de vivre. Or, selon Kant la "cause àw'mode d'existence de chaque partie, après la mort, réside dans chacune de ces partandis qu'elle réside dans le tout vivant pour constituer ties le mode d'existence dans chaque partie. Dans la manière de
Cela est évident et
maire
:
la
;
voir
ancienne, la matière organique
par
destination,
comprendre
semble
il
qu'elle
cessât
étant
semble admettre un fractionnement de
moment
tence au
de
mort. Mais
la
d'essence spéciale
qu'on ne pouvait pas autrement de vivre. Quoi qu'il en soit, Kant le
la
cause du mode d'exis-
fractionnement n'est pas
l'anéantissement; pour être fractionnée, et répartie dans cha-
que partie individuellement, elle n'en existe pas moins, et somme de ces fractions est égale à sa quantité totale dans corps vivant. Seulement
la
dans chacune des parties,
que
l'illustre
la partie
imprime une manière
leur
;
d'être
philosophe ne spécifie pas. la
mort du corps vivant ou
qu'on en a détachée, l'essence de sa substance a
changé. Pendant daires
le
cause du mode d'existence qui est
Cuvier est plus explicite. Après
de
la
la vie toutes les parties étaient
après la mort elles ne
le
sont plus
;
les
liées
et soli-
changements,
métamorphoses s'accomplissent autrement et les mouvements nouveaux de la putréfaction se produisent. Telle me paraît être la manière de voir de ces grands hommes ; elle contient assurément une part de vérité qui reles
pose
incontestablement sur l'observation
Pour Cuvier, comme pour Kant pas, sans doute,
mais
elle
n'est
mort complète tivité,
de
môme
que
le
attentive
de toute
le
faits.
corps vivant,
puisque
activité,
mode
précurseur d'un nouveau
celui qui produit le
des
matière du cadavre n'est
essence que dans
pas dépourvue
n'est
la
mouvement de
la
d'ac-
putréfaction.
C'étaient là des vues ingénieuses qui leur paraissaient natu-
rellement découler l'essentialité
des
notions alors dominantes concernant
par destination de
aussi de grandes
pensées
qui
la
matière organique. C'étaient
leur évitaient
sûrement
que je tente de faire" toucher du doigt conformes à la haute idée que l'on doit avoir de
reurs
;
les er-
elles étaient la vie et
de
l'organisation
Longtemps encore après Lavoisier, on regardait organique
comme
la
matière
jouissant de propriétés spéciales la rendant
capable de vivre. Cette opinion prévalait non seulement parmi
mais
physiologistes,
les
de
exacte
l'idée
aussi
parmi
composition
la
chimistes.
les
lavoisiérienne,
On
avait
c'est-à-dire
réductible aux corps simples, de la matière constitutive essen-
des
tielle
organisés,
êtres
mais on ne pensait pas moins de nature, mais de combinai-
qu'une certaine
essentialité, 'non
son, la rendait
primitivement apte à vivre
nique était encore
Le mot orga-
(1).
bien appliqué à la matière vivante que,
si
par opposition, on appelait inorganique la matière minérale de là vient la distinction encore aujourd'hui admise entre la :
chimie inorganique ou minérale et la chimie organique. Lavoi-
ne
sier
Oui,
pas.
faisait
la
les
esprits
plus capables de
les
vues élevées se prenaient à douter des lois générales de chimie dès qu'il s'agissait de la matière organique. «
Dans
la
nature vivante, disait Berzélius,
raissent obéir à des lois tout
ganique
éléments pa-
les
autres que dans la nature inor-
»
!
Je démontre, disait Charles Gerhardt,
«
la
que
le
tout l'opposé de
la
par
force vitale opère par .synthèse,
analyse
la
;
titue l'édifice abattu
nature vivante
par
les forces
:
il
brûle,
chimiques.
chimiste fait
opère
détruit,
il
recons-
elle
»
Ce qui veut dire que la matière organique ne peut être formée que par la force vitale, d'après d'autres lois que les autres combinaisons; et cela était pensé par Gerhardt en 1849.
Ce chimiste, certainement éminent, était un chimiste dérouté; prétendait démontrer ce qui était l'opinion commune et que J. Mueller avait exprimée en d'autres termes lorsqu'il disait: il
«
A
vérité,
la
les
corps
principes imméd^ts, des
eux, et que procédé,
du chimiste ne
l'art
comme
organiques
renferment,
à
titre
de
substances qui ne sont propres qu'à
l'albumine,
la
aucun
saurait produire par
fibrine, la fécule,
le
ligneux,
mais tous ces corps, lorsqu'on les soumet à l'analyse chimique, se réduisent en éléments des coi-ps inorganiques. » Et il est impossible de ne pas en faire la remarque il n'y etc.
;
:
a chez ces savants rien qui suppose qu'ils admettaient
quelconque
lation
dans
les corps
de
la
structure de
;
il
matière organique
organiques avec la vie.
Bichat, pourtant, était déjà sorti
ancienne
la
du vague de
t.
I,
p. 9.
la
physiologie
avait tenté de déterminer dans quelles parties
1) a L'aptitude à vivre de la matière organique, dit en ce qu'elle peut nourrir un corps organique vivant.
logie,
une re-
J. »
du
Mueller, consiste
Manuel de physio-
— 45 — tout organique se
trouvent confinées
que Kant appelait
la
vivants.
n'admettait pas, avec
Il
propriétés vitales, ce
les
cause du mode d'existence dans
les
cause du mode d'existence fût d'abord contenue dans
pour
distinguait les solides et les fluides.
comme
Et poussant
les
regardait
Il
seuls doués de propriétés vitales
dépourvus.
;
«
il
premiers
les
seconds en étaient
les
conséquences de
la nouvelle
trine jusqu'à leurs applications à la pathologie,
il
doc-
soutenait que
propriétés vitales siégeant essentiellement dans les solides,
les
les
tout
le
Dans un corps vivant, Bichat
dans chaque partie.
l'être
corps
célèbre philosophe, que la
le
maladies n'étant que des altérations des propriétés vitales,
était
évident que les
phénomènes morbifiques
tiellement dans les solides
Bref, l'immense mérite
,0n ne peut pas être plus explicite!
de Bichat
est d'avoir
structuré. Oui, à
chat
mon
n'est vivant
:
reconnu que
de tissus.
&e& propriétés
résident essen-
» (1).
les propriétés vitales
Or, {q tissu
avis, voilà la
que ce qui
est
sont
quelque chose
est
de
grande découverte de Bistructuré. Tout le monde
reconnaît que cette découverte est le fondement de l'histologie
moderne
de départ de
et le point
travaux
d'une importance
extrême.
La
théorie, cellulaire, qui considère la cellule
vitale,
est
fille
tissus
sont
la
de
la
comme
l'unité
Bichat: les propriétés des
de
théorie
conséquence des propriétés des cellules. Tout
ou mal compris autrement on n'en serait pas et M. Pasteur à ne voir dans l'intérieur comme des corps vivants que des milieux ou des substances aussi inertes que le vin, le moût ou la bière. J'ai dit comment on en était arrivé à concevoir les théories cela est oublié
;
Davaine
venu,
blastématique et protoplasmique.
En somme
à ce que les opinions sont encore, plus
cela tient toujours
ou moins, ce
qu'elles
on croit à une matière organique vivante^ revenu à ce que J. Mueller croyait, savoir: « Les
étaient avant Bichat;
on en
est
corps organisés ne diffèrent pas seulement
des corps inorga-
niques par la manière dont
les
sont
arrangés
corps simples lavoisiériens) qui les constituent tinuelle qui se déploie
aussi d'un pouvoir
sonné
,
;
éléments
(les
l'activité
con-
dans la matière organique vivants
créateur soumis
aux
lois
d'un
jouit,,
plan rai-
»
IV des Considérations générales: Des (1) Bichat, Anatomie générale, § propriétés vitales et de leurs phénomènes considérés relativement aux solides et
aux
fluides, »
Edition Maingault (1818).
— comme
Aujourd'hui,
de
laissant a
côté
J.
d'un
on appelait
protoplasma, ce qu'autrefois
le
la matière orga-
un mélange avec de Veau d'un plus ou moins grand
nique, est
nombre de principes immédiats
même
titre
»
dire que
revient à
différents,
en voie de transfor-
un principe immédiat et l'eau étant des combinaisons purement chimiques, cela
mation continuelle.
au
il y a cinquante ans, mais en plan raisonné, on assure que
Mueller
lois
les
—
46
composés chimiques
Or,
le ;
n'est qu'un mélange de Bernard appelle un corps
protoplasma
voilà ce
que
CI.
défini ou physico-chimiquement constitué. Etde ce mélange que procéderait un organisme quelconque, l'homme lui-même et tout son devenir. N'oublions pas que Cl. Bernard admet que ce protoplasma n'est pas morphologiquement défini, c'est-à-dire n'est pas organisé. L'esprit philosophique de M. Ch. Bobin ne peut pas admettre la vie dans ce qui n'est pas organisé.' Quelle est donc sa manière de concevoir la nature de la substance organisée. La
chimiquement
c'est
voici
:
Une matière complètement homogène, dit l'éminent histologists, amorphe, sans structure, en un mot, pourra être «
comme
reconnue
substance organisée,
d'être constituée par des principes
tenant à plusieurs groupes
lasses
>
à molécule, par combinaison spéciale Mais une substance ainsi définie t-elle être
C'est là,
et toute
que
la
il
élémentaire;
distincts,
unis molécule
comme
organisée pourrale
savant auteur
mais
il
suffit
organique
lé
plus
pour qu'on puisse
y a organisation, que la substance est organisée ; simple qu'est cette organisation, c'est assez pour
du
reste,
les
vivre
autres
celui-là n'existe pas, il n'y
quent.
:
et dissolution réciproque. »
est vrai, le caractère d'ordre
substance puisse
soient,
ce caractère
;
simple, le plus dire qu'il
elle a
réputée vivante? Assurément, car
ajoute aussitôt ((
si
immédiats nombreux, appar-
;
et
réciproquement, quels que
caractères
de
cette
matière,
si
a pas organisation^ ni vie par consé-
»
Ainsi, et cela mérite d'être noté d'une manière particulière,
pour M. Ch. Bobin,
les
notions de vie et d'organisation sont
notions corrélatives; mais la matière organisée n'est pas struc-
Et nous voici revenus, un siècle après Lavoisier et longtemps après Bichat, au point où en étaient Kant et les anciens. M. Pasteur en est là avec la plupart des physioloturée.
gistes.
L'espace et
le
temps
me manquent pour
examiner, en
— chimiste, les systèmes
de
Ce
voulez
sera,
vous
si
le
47
—
Bernard
Cl.
bien,
et
de M. Ch. Robin.
l'affaire
de
prochaine
la
lettre.
SIXIÈME LETTRE
—
Deux hypothèses touchant les phénomènes Yitaux. Leurs conSommaire. séquences au point de vue de la maladie. La matière organique, l'orgaThéorie de Bichat. nisation et la vie. Théorie du protoplasma. Théorie des blastèmes. Ces théories examinées, dans la théorie lavoi-
—
—
siérienne.
—
—
—
—
Conclusion.
Deux hypothèses
sont en présence, dès qu'on veut se rendre
compte des phénomènes vitaux. D'après la première, les organismes vivants sont formés d'une matière organique par essence ou d'un amas de principes immédiats divers supposé vivant. Les propriétés vitales résident dans le tout de
cette
matière et de l'organisme avant
d'être dans les parties.
C'est
la
manière de voir
des proto-
plasmistes modernes, laquelle se rattache à celle de
D'après la
seconde, la matière
doit être douée de
forme,
Kant.
pour être réputée
c'est-à-dire
structurée,
vivante,
morpholo-
giquement définie: les propriétés vitales sont dans les parties pour se manifester dans le tout de l'organisme. C'est la manière de voir de Bichat, laquelle peut se i attacher à la doctrine des molécules organiques de Buiion ou des germes de Charles Bonnet.
La première
a conduit à admettre le système parasitique
P. Kircher: l'intérieur tanéité
morbide
les microbes,
;
il
du corps des animaux
du
n'a pas de spon-
ne constitue qu'un milieu de culture pour le moût, la bière et le vin pour les fer-
comme
ments.
La seconde
doit devenir la
conséquent, de
base de
la
physiologie
et,
par
la pathologie.
Les considérations dans lesquelles je vais entrer, sont absolument nécessaires pour démontrer la fausseté de l'une, la réalité
expérimentale de la seconde.
On
parlait de
matière organique
dans
le
sens d'organisé,
sans savoir en quoi consiste l'organisation; de propriétés, de forces vitales, sans pouvoir préciser quels sont leurs supports,
leurs points d'application.
Bichat est un
homme
de génie, non pas pour avoir possédé
— un
un
savoir très étendu et
—
48
philosophique
esprit
très distin-
gué, mais pour avoir révélé ce qui n'avait été que soupçonné
avant
lui.
En
affirmant que les propriétés vitales sont des propriétés de tout à coup, a changé la face
Bicliat,
tissu,
créant une
vingt-un
science nouvelle, l'histologie.
tissus élémentaires, qu'il regardait
croyant irréductibles,
et
peu importe que ments,
même
titre
comme
ses
simples, les
que
les
corps simples
ne fussent pas des
élé-
exactement affirmé que
les
ses tissus élémentaires
pas moins
n'avait
il
science en
éléments des composés chimiques; oui,
sont les
lavoisiériens
la
éléments constitutifs fondamen-
les
taux des êtres organisés au
de
Peu importe que
très
ont une forme organisée déhnie pour sup-
propriétés vitales
malgré cette affirmation, qui avait fait sordu vague de la physiologie antélavoisiérienne,
port.
Cependant,
tir la
science
y est revenu et cela, précisément, à la suite des progrès dont Lavoisier et Bichat ont été les initiateurs.
voilà qu'on
Comment raconter.
suffira
été trouvés composés,
comme
le
de dire que et
en serait longue à
L'histoire
cela est-il arrivé ?
me
Il
qu'on a
les tissus
fini
de Bichat ont
par regarder
la cellule
des propriétés vitales. Mais
principe et le support
aperçu que les cellules sont, à leur tour, des éléments; anatomiques transitoires qui ne satisfont point à la conception même de Bichat, ni à la notion philosophique de l'élés'étant
ment organique vivant par
soi
;
n'apercevant, d'ailleurs,
rien
au delà de la cellule, on a cherché la fixité, la simplicité dans une autre direction. Bref, la cellule de Rûss et de Virchow ayant été trouvée insuffisante à
que des
ni structure
voilà
la
faits,
puis-
l'on n'apercevait ni cellule,
apparente, la théorie
théorie protoplasmique
plasma,
expliquer tous les
où
tissus vivants existent
a fait place à la
cellulaire
ou blastémique. Le blastème,
matière vivante essentielle
:
le
proto-
puisqu'il existe
vraiment des tissus vivants sans structure, pensait-on, c'est donc que la vie a pour support premier, une substance sans structure, non morphologiquement définie. Il
le
faut attentivement
examiner ces théories pour en trouver
point faible.
A
la
définition
donnée dans peur, sans
la
du protoplasraa de
première
doute, que sa
lettre,
pensée
ajouté le commentaire suivant «
A
son degré
le
le
Bernard,
Cl.
célèbre
n'offrît
que
j'ai
physiologiste,
de
quelque obscurité, a
:
plus simple,
la
vie,
contrairement à
la
—
—
49
forme spécifique. dans une substance définie par sa composition et
pensée d'Aristote, est indépendante de toute Elle réside
non par sa
»
figure.
En vérité,
ce n'est pas Aristote que Cl. Bernard aurait dû viser,
car l'illustre péripatéticien était une pauvre autorité en histologie.
En
grande autorité de
réalité, c'est à la
Quoiqu'il en
donné à
de
la fin
Bicliat qu'il s'attaquait!
propre énoncé de M. Ch.
soit, c'est le
Robin, mais rédigé en d'autres
la dernière lettre,
com-
termes. Aussi, pour comprendre Cl. Bernard, suffit-il de
prendre
M. Ch. Robin. Je vais donc pénétrer
fond
le
de
la
théorie des blastèmes.
M. Ch.
Robin, plus exigeant que
Bernard, ne
Cl.
contenté de dire de quoi est composée il
a
elle
peut être réputée vivante
du protoplasma ne
Oii l'une des définitions et des
principes immédiats en voie de
tion, et
chimiques sont dans cet
continuelle
que de
l'eau
transforma-
Selon
par combinaison spéciale diats à l'état
sont
«
unis molécule réciproque
et dissolution
qui
nécesssaire,
constitue
par-
les
à molécule, ».
principes
C'est ce
immé-
de matière organisée pouvant être réputée vivante.
Bref, l'affinité, la constitution chimique, suffisent
mode d'union
principes immédiats qu'il a spécifiés et
les
lui
qui composent le blastème
mode d'union
l'éminent auteur de
état,
blastèmes voit, en outre, un
la théorie des
ticulier.
!
voit
ne cherche pas à comprendre pourquoi des principes
purement
pas
différent de celui est
pas
voulu comprendre pourquoi, étant formée de principes im-
médiats nombreux,
ne
s'est
matière organisée,
la
à
M. Robin
que produit
important à retenir
:
j'y
il
:
la
que Bernard invoquait,
suppose un
mode d'union
combinaison chimique,
et cela
reviendrai.
Cependant, des cellules, des
fibres, des tubes existent
trame de l'organisme vivant; qu'en
fait
M. Robin?
dans Ils
la
sont
dit-il, non pas en tant que structurés, mais que formés de substance organisée. La forme et les autres caractères ne sont rien en effet, « quels que soient les
aussi organisés,
en
tant
;
autres caractères de cette matière (de la substance organisée), si
celui-là n'existe pas (le
diats unis suivant le
mode
ni vie, par conséquent...
grand nombre des principes imméindiqué), la cellule
il
n'y a pas organisation,
végétale
ou animale, ou
forme de fihre, de tube, etc., sont organisés aussi, car ils ont d'abord pour caractère, d'être formés de substance organisée, caractère qui ne se retrouve dans tout autre élément ayant
aucun corps du règne minéral.
)>
4
— Il
50
—
impossible de ne pas remarquer que c'est
est
l'ancienne manière de considérer les choses.
au tond,
là,
dans un
C'est,
autre langage, l'idée de la matière organique par essence.
Cependant M. Ch. Robin attribue quelque importance structure;
En
est utile
il
effet, si,
comme
les
M. Robin,
(]\l
à la
mettre en lumière.
le
prise en elle-même, la matière
«
pas de structure,
propre...
de
les parties
organisée n'a
qui en sont formées,
éléments anatomiques, en offrent ui.e qui leur est
En
général, chaque élément anatomique a
un
carac-
qu'on ne retrouve nulle part ailleurs corps vivants c'est d'avoir une STRUCTURE
tère d'ordre organique
que dans
les
:
(de struclus, bâti,
construit), c'est-à-dire d'être
construit
de
parties diverses de cette substance organisée (formée de principes
immédiats sans structure).
»
digne d'attention, M. Ch.
chose très
Et,
Robin reconnaît
qu'avec ce caractère d'ordre organique nouveau apparaissent
dans chaque espèce d'éléments anatomiques certaines particupropriétés de nutrition, de développement, de
«
larités spéciales
naissance et
:
de reproduction
;
l'innervation,
appelées propriétés animales, parce qu'on ne
chez
les
Les
M.
animaux
attributs
!
les
Charles Robin
structurées ou,
la
contractilité,
les
retrouve que
»
plus élevés de l'organisme vivant, d'après
lui-même, résident donc dans
comme
s'exprime
Cl.
les
Bernard, dans
parties
qui
ce
morphologiquement défini. Bref^ les propriétés vitales essentielles ont pour support une forme déterminée, ce qui est morphologiquement défini. Mais, ne l'oublions pas, dans la théorie blastémique ou protoplasmique, cette forme ne constitue qu'un accident car l'essentiel, ce par quoi cette forme est réputée douée d'organisation et de vie, est une matière amorphe, purement chimique, quoique constituée suivant un mode inconnu des chimistes, et que M. Ch. Robin suppose afin de pouvoir se rendre raison est
;
des choses ?
On comprend maintenant comment un physiologiste éminent pu me dire que « la cellule n'est pas un être vivant c'est un élément anatomique! » comment un chimiste distingué me répondait un jour qu'il ne voulait pas rechercher « si les a
:
;
transformations moléculaires qui se passent dans des cellules
en
une
sont nécessairement d'ordre
série
vital
le
protoplasma
et irréductibles
de phénomènes chimiques ordinaires;
n'ont lieu que sous l'influence
d'un organisme
si
elles
vivant, ni
s'il
— n'y a de vivant
51
—
que ce qui est organisé » comment M. Pasteur et dans le corps animal que « des substances que la vie les élabore et qui ont seulement ;
ne voit dans un œuf naturelles telles
<>
des vertus de transformation que l'ébullition détruit
» ce qui une autre manière de désigner la voie de transformation continuelle; comment on croit^ M. Pasteur surtout, qu'après la mort il n'y a plus rien de vivant au sens d'organisé et d'organisme, dans le cadavre; comment le même savant, un jour,
«
est
dans ses recherches sur
la
putréfaction de
la
viande,
a pu
parler d'une vie physique et chimique (1).
Et maintenant théories
vants «
n'est-il
protoplasmique
pas permis de formuler l'ensemble des et
blastémique dans
les
termes sui-
?
La substance organisée vivante
c'est-à-dire non
eSt
morphologiquement
amorphe, sans structure
définie
;
elle est constituée
chimiquement ou physico-chimiquement par unplus ou moins grand nombre de composés chimiques différents, appelés principes immédiats ou substances naturelles telles que la vie les d'eau de élabore, et quelques combinaisons purement minérales cet ensemble de composés chimiques est en voie de transformation continuelle ou bien doué de vertus de transformation que Vébullilion détruit; ou bien encore, ces divers composés sont unis molécule à molécule, par combinaison spé;
;
ciale et dissolution réciproque. Un organisme, végétal, animal, l'homme, est un tout vivant formé de cette matière. Les éléments anatomiques, cellules, fibres, tubes, ne sont pas des organismes, mais ils sont réputés organisés parce qu'ils sont formés de cette substance organisée, c'est-à-dire des principes immédiats, composés chimiques, qui composent celle-ci. »
Pénétrons plus avant dans cette théorie pour en déduire
les
conséquences. Qu'est-ce que c'est que la voie de continuelle transformation la constitution
physico-chimique,
cule à molécule par
transformation
Ne vous
le
mode
;
spécial d'union molé-
dissolution réciproque, etc.
;
les
vertus de
?
comme
que ce sont là des exoù l'on se trouve d'expliquer comment des composés chimiques réunis, en tel nombre que l'on puisse imaginer, dans un mélange, se constituent à l'état organisé et vivant? Je comprends Buffon, quand, à la fin d'un chapitre consacré à la comparaison des animaux et des végésemble-t-il pas,
à moi,
pressions, qui témoignent de l'embarras
(1)
Comptes rendus,
t.
LVI. p. 1193.
— taux,
assure que
il
« le
—
52
vivant et l'animé
au
(1)
lieu d'être
un
degré métaphysique des êtres, est une propriété physique de la matière, » car
admettait une matière organique par essence
il
constituée en molécules vivantes; ceci
dit
:
«
me
Il
devrait faire de
au
la
paraît que
si
et
matière brute
Mais, depuis Lavoisier, cela n'est plus permis.
me
paraît évident
donne
nom
le
que M. Ch. Robin,
de vie à
proche beaucoup de
a
l'on
(2).
»
Cependant, «
:
il
On
manifestation des propriétés inhéren-
la
seulement», se rap-
pensée de Buffon.
la
donc rentrer dans
faut
qu'il
lorsqu'il écrit ceci
tes et spéciales, à la substance organisée
Il
bien
générale que
matière, est matière vivante et matière morte,
de dire matière organisée
lieu
l'admettait
il
la division
la
méthode expérimentale
et lavoi-
siérienne.
Je
m'empare d'abord de deux déclarations importantes de
M. Ch. Robin, que voici Il n'y a vie que là où il y a organisation On a eu tort de dire que la vie était un résultat de :
;
l'orga-
nisation.
Et je dis qu'il n'y a pas d'organisation, pas de matière qui puisse être réputée organisée,
elle n'est
si
à-dire morphologiquement définie
pas structurée,
c'est-
que les notions de vie et d'organisation sont notions corrélatives. Et cette affirmation qui détruit les fondements de l'histologie et de la physiologie actuelle, il faut prouver qu'elle n'est pas gratuite. Je l'ai fait ailleurs (3) longuement, je peux le faire ici sommairement. Il car
le faut,
s'agit
il
de
;
bref,
préjugés enracinés et des plus hauts
intérêts de la pathologie.
amené
Je suis ainsi
posées dans
ma
à répondre à
première
1° Existe-t-il,
comme on
2°
La matière,
telle c|ue
miques
!
croyait
le
matière organique par essence n'est essentiellement
que
j'ai
Lavoisier,
une
trois questions
lettre.
avant
?
nous
la
connaissons depuis Lavoisier,
soumise qu'à des énergies physiques
Ces énergies sont-elles anéanties lorsque
la
et
chi-
substance
des corps simples lavoisiériens est devenue organique dans un être vivant ? Si elle reste soumise elle
(1)
Œuvres de
Buflfon
:
(3)
mêmes
énergies, acquiert-
Matières générales; Histoire des animaux
paraison des animaux et des végétaux. (2)
aux
en devenant matière organique, au sens chimique, des pro-
Ibid.,
au chapitre suivant.
Les Microsymas, etc.
;
com-
— priétés nouvelles qui n'étaient
Ne
3°
faut-
deux choses?
nique,
ïubtance
pas primitivement dans ses atomes?
distinguer, dans la
pas
il
-
53
substance dite orga.
l'organisation, c'est-à-dire
la rratière et
forme structurée ? la chimie seule peut, en maîtresse, résoudre ces importantes et fondamentales questions oui, la chimie dont les principes et les lois n'ont pas été assez invoqués, ni par les chimistes qui se sont appliqués à la physiologie et à
la
Et je
et la
le répète,
;
pathologie, ni par les physiologistes.
la
Étant donné l'enseignement de cette science,
dans
les
Facultés de médecine,
La chimie leur
cins avec eux, sont hors de cause.
sous un jour faux,
comme
révéler la présence de
science
la
ou
tel
tel qu'il se fait
les physiologistes et les
méde-
est présentée
de l'analyse, capable de
principe immédiat dans
tel
l'or-
ganisme, de fournir quelques renseignements au diagnostic ou quelque composé nouveau à la thérapeutique. Les Traités de
chimie biologique ne sont pas autre esprit, et c'est
quand
au
vue physiologique
de
point
plus qu'être chimiste
:
pour entrer dans celui de médecins étaient aussi
tez
Cuvier sur ce sujet; au
des progrès des sciences
les
il
La médecine surtout
neur de l'appui que
hommes
précieux
lui
cercle étroit de
de
leurs
commencement de s'écriait
dans tous
s'est fait,
:
se
Mais
et la pathologie ?
écrivent sur
l'ont
même
Peut-être
et les
reconnaître que
si
plus grand
le
n'aurions-nous
médecins ne
les
qu'ont-ils fait des principes
tournée
nous Talions voir le mystère de la
vers
la
physiologie
:
vie,
un mystère, et ils ne voient pas que les lois du mouvement, ni celles de la
y a ni
temps, hon-
les
»
aujourd'hui, les chimistes ils
faut
l'ana-
sont toujours livrés avec
faut
il
accroissements.
de leur science quand
il
ce siècle, parlant
prêtent les sciences naturelles
(J).
sur la
:
qui l'exercent
avaient cultivées...
un
comparée. Autrefois
la science
encore ni chimie, ni botanique, ni anatomie,
Ils
médical,
et
eux qu'elles doivent, sans comparaison,
nombre les
dans
principes,
chimistes et les naturalistes. Écou-
ardeur à l'étude de ces sciences c'est à
du
faut sortir
il
les
«
exécutés
et
d'une manière déplorable. C'est que, pour écrire
chimie lyse
conçus
auteurs s'élèvent aux
leurs
ils
constatent qu'il
l'affinité
diffusion
chimique ou de
l'at-
traction capillaire, ni celle de la combinaison, ni la cristallisation (1)
ou
la précipitation, bref,
Rapport historique sur
les
aucune propriété
physique ou
progrès des sciences naturelles, p. 331.
-^ 54
—
chimique des corps simples ou des combinaisons qu'ils forment entre eux ne suffisent pour expliquer le phénomène de l'organisation et de la vie. Ils ont fait bien des tentatives pour se rendre compte de la formation d'une cellule ils ont obtenu des formes qui en offraient l'apparence, mais voyant qu'il leur :
manquait
les qualités et les propriétés qui,
tuent l'organisation vivante,
précisément consti-
se sont pris à douter de la cor-
ils
que que pourtant
rélation nécessaire de la structure et de la vie. C'est parce
comme organisées
l'on avait regardé ces formes
et
on ne les voyait pas vivre, que M, Ch. Robin, après avoir justement affirmé qu'il n'y a pas de vie sans organisation, ajoute aussitôt
a
«
:
Mais
organisation.
avait fait voii*
il
n'y a pas nécessairement vie partout où
que
les
phénomènes de
sont inexplicables sans le
un
Cagniard-Latour,
»
globule de levure
;
fermentation alcoolique
la
sans doute
cependant Berzélius, à cause
des tentatives dont je parlais,
y
d'organisation et de vie dans
notion
la
il
pourtant,
physicien
allait
jusqu'à comparer
la
levure de
un précipitésous forme globuleuse, comme le sont beaucoup de composés insolubles au moment de leur précipitation au et Liebig, qui avait des prétentions à la physiologie, sein de l'eau ne pensait pas autrement. M. Pasteur, lui aussi, est resté dans le terre à terre de cette physiologie dès qu'il a touché aux bière à
;
organismes
supérieurs
:
yeux
à ses
doués d'une
pre, autonome, indépendante; ailleurs
per
C'est ainsi
se.
que
lules des
n'y a
germes
pro-
rien de vivant
à
un chapitre
écrire
comparer
les cel-
organismes supérieurs aux ferments figurés,
dit tex-
tuellement, que
comme
amené
conception physique de la vie
«
il
les
vitalité
métaphysicien des doctrines micro-
le
biennes, M. Duclaux, ayant été
sur la
microbes ou
les
qu'il appelle origine de vie, sont seuls
celles
ferments
les
«
ne
»
et à
sont pas des cellules ayant,
de Torganisme, des connexions profondes
avec les autres et
possédant des propriétés qui
les
unes
sont fonction
de toutes leurs relations, mais que ce sont des cellules autonomes indépendantes, qu'on est sur de retrouver toujours
mêmes
les
mêmes
que les microbes sont des êtres autonomes et indépendants, ft que les cellules quelconques" de l'organisme n'ont ni indépendance ni autonomie, qu'ils se développent en parasites à côtés d'elles en dans
les
conditions.
leur disputant l'existence il
.
(1).
.
ou
en
»
les
C'est parce
dévorant. C'est pourquoi
faudra acquérir une nouvelle notion concernant la nature de
la cellule et bien définir le (1)
Duclaux, Ferments
et
genre de son existence.
Maladies.
.
—
5o
—
Non, nous n'avons pas encore secoué gie ancienne Si
au lieu de définir
joug de
la
physiolo-
teur fait après
Cli.
matière organique par son origine,
la
comme substance naturelle le
le
!
telle
Gerhardt,
que
ce que M. Pas. par sa composition,
la vie l'élabore,
elle était définie
fantôme qui se cache sous cette expression s'évanouirait par enchantement et il deviendrait évident que, chi-
comme
miquement, ^'on appelle
il n'y a pas de matières organiques et que ce que de ce nom, n'est que matière purement minérale.
Or, on ne peut pas
dire,
minérale, un grand
nombre de
ensemble
de l'eau sont
et
l'on
et
ne dit pas qu'une matière composés minéraux réunis
en voie de continuelle
mation, doués de vertus de
transfor-
transformation que l'ébullition dé-
truit, ni organisés et susceptibles de vivre.
C'est ce qu'il faut mettre
en très vive lumière.
L'analyse élémentaire, confirmant depuis
un
siècle les
mémo-
rables découvertes de Lavoisier qui ont fondé la chimie scien-
en ont fait une science française, démontre irréfutablement ceci seize corps simples sont nécessaires et Suffisants pour constituer les règnes vivants les voici tifique et
:
:
Huit métalloïdes
:
;
oxygène, soufre, fluor, chlore, azote, phos-
phore, carbone, silicium
Huit métaux hydrogène, potassium, sodium, calcium, magnésium, aluminium, manganèse, fer, :
Lavoisier a démontré que la partie essentielle, par sa qualité et
par sa fonction, non par sa
végétaux
et
métal. Les métalloïdes sont
métal
c'est
quantité, de la substance des
des animaux, était formée de trois métalloïdes et un le
carbone, l'azote et l'oxygène^ le
l'hydrogène. Ces corps simples et pas d'autres, unis
deux à deux,
trois à trois,
quatre à quatre, en diverses propor-
tions elle carbone toujours présent, à
eux
seuls, constituent l'im-
mense majorité des principes immédiats végétaux et animaux un petit nombre seulement de ces principes admettent, en outre, du soufre, du phosphore ou du fer dans leur molécule chimique,
;
Le carbone toujours présent, ai-je dit en effet, la caractéchimique la plus haute de ces principes immédiats, que l'on appelle matières organiques, c'est de contenir le carbone. Oui, ces principes, les chimistes avec les physiologistes les nomment organiques et on les étudie dans cette partie de la science qu'on appelle chimie organique mais par leurs composants ils sont minéraux. Non, il n'y a pas de matière organique, il n'y a que de la matière minérale. :
ristique
;
— Lavoisier, et c'est
une de
56
—
ses gloires
dont
chimie
;
les
nom
y est étudié en même combinaisons ne contenant pas de carbone. Les
ce que nous appelons de ce
temps que
dans son Traité de
n'existe pas
l'expression matière oi^ganique
faut rappeler le
il
Le mot organique ou
souvenir, ne faisait pas ces distinctions.
matières végétales ou animales y sont considérées comme des oxydes dont les radicaux sont formés de carbone et d'hydrogène
ou de carbone, d'hydrogène et d'azote. Et M. Dumas, le savant illustre dont glorifié Lavoisier,
dès
1835
disait
n'existe pas de matières organiques êtres organisés, des
les
travaux
ont tant
Dans mon opinion,
«
:
dans
je vois seulement,
:
il
les
appareils d'un effet lent, agissant sur des
matières naissantes, et produisant ainsi des combinaisons inor-
ganiques (minérales) très diverses avec un
petit
ments. Les êtres organisés réalisent, pour
les
carbone avec
les
éléments de
l'air et
l'acide silicique
et d'autre
même
avec
les
les
les
combinaisons
bases qui s'offraient à lui
complication.
d'élé-
ceux de l'eau, ce que
grandes révolutions du globe ont produit pour
de
nombre
combinaisons du
:
de part
»
Voilà la pensée des maîtres;
il
faut s'y rallier.
Je
l'ai fait
dès que j'ai eu l'honneur d'enseigner la chimie dans une Faculté
de médecine. Je soutenais qu'on devait définir la matière organique non par son origine, mais par sa composition, en disant qu'elle est
quelque combinaison du carbone
par suite, qu'elle
et,
n'a d'autres essentlalités que cette composition
qu'il
n'existe
pas de matières organiques par essence et que toute
matière
est
minérale.
Or,
disais-je,
quel que
;
soit le
principes immédiats divers qui sont réunis dans ce n'est que par
nombre des un mélange,
un paralogisme inexplicable qu'on les suppose un tout minéral, quelque complexe qu'il
capables de vivre, car
ne peut être réputé vivant. Et il ne faut pas s'arrêter à l'objection que les principes la fécule, immédiats essentiels des végétaux et des animaux le ligneux, la fibrine, les albumines, l'hémoglobine, l'osséine, soit,
:
etc., ne se trouvent que dans ces êtres, ne peuvent être formés que par eux. Sans doute, ils n'ont pas encore été produits artificiellement par synthèse, dans les appareils des
etc.,
laboratoires;
cependant depuis longtemps
toutes pièces le cyanogène,
l'acide
on
cyanique,
sait
faire
de
l'urée, l'acide
formique, l'acide oxalique; mais, grâce aux persévérants efforts de M. Berthelot, on est allé beaucoup plus loin dans cette voie. Hier encore,
on
ne
savait
pas
unir
directement
le
— carbone
même
l'hydrogène
et
;
—
57
aujourd'hui c'est chose accomphe
savant a opéré cette importante
synthèse. Or,
le
;
chi-
le
miste qui est en possession d'un hydrogène carboné, qui sait
méthodes introduites dans
utiliser les
la science
par M. Dumas,
grâce à la théorie des amides et à celle des substitutions, est capable d'en faire des combinaisons de plus en plus compliquées. Rien ne s'oppose désormais à
par synthèse
produire
la fécule,
l'albumine
l'osséine,
Les combinaisons ainsi
maux
formées
Mais ces principes immédiats pas former,
oîi sont-ils
Fourcroy, qui
était
Lavoisier, disait: il
!
pourront nourrir
en seront-elles plus vivantes pour cela
;
«
ne parvienne,
ce qu'on
c'est-à-dire à partir des corps simples, à
totale,
Il
complexes, que
si
médecin n'y a que
que
autant le
les
compositions qui se font dans
avec un petit
dans
le sol,
former
puissent
les
?
après
l'art
les
ne peut
machines organisées
Or, pour faire ces compositions, ces machines,
»
nombre de composés minéraux qu'on retrouve
cendres après leur combustion
les
sait
végétaux vivants.,
tissu des
végétants qui
chimiste,
matières qu'on en extrait, et aucun instrument de imiter
ne
l'art
naturellement produits et par quoi
n'y a que leurs organes
des plantes (1).
les ani-
?
et qu'elles
n'ont besoin que d'acide carbonique,
d'eau qu'elles trouvent dans se nourrissent
sont minéralivores.
ils
et
Voilà donc, que les végétaux
l'air.
de minéraux,
puisent dans
d'ammoniaque
végétaux sont immédiatement minéralivores,
Or,
si
les
animaux, qui se nourrissent de végétaux ou d'autres animaux qui se sont nourris de végétaux, le sont médiatement. Longtemps après Lavoisier, ces choses n'étaient pas comprises dans la c'est célèbre leçon qu'il fit en 1841, pour la clôture de son cours à la Faculté de médecine, que M. Dumas les révéla aux sales
:
vants étonnés
(2).
avec
Or, l'expérience, d'accord
choses
:
!<>
immédiat, a
été
identiquement
les
produite
mêmes
par
férentes ou singulières l'une
le
même
théorie, reconnaît
l'art
cas
;
n'a elles
pu
dite
deux
principe
synthèse directe, elle possède
énergies que celle qui a été extraite
des organes des êtres organisés sons que
la
lorsqu'une combinaison du carbone,
:
elles sont bases, acides, indif-
comme
encore
l'autre
;
imiter sont
sont bases, acides,
2° les
combinaiexactement dans
singulières ou indifié-
rentes. (1)
Fourcroy. Philosophie chimique.
(2)
Dumas, Leçon sur
la Statique
chimique des êtres organisés.
— Les réponses à deux des résoudre sont donc
faites
trois
4°
:
—
58
questions que la chimie devait
de matière orga-
n'existe pas
il
nique par essence il n'y a que de la matière minérale 2° en devenant matière organique soit par synthèse dans une machine vivante, soit par synthèse directe dans un appareil de labora:
;
carbone, l'hydrogène, l'azote et l'oxygène, c'est-à-dire
toire, le
corps simples lavoisiériens n'acquièrent pas
les
énergies. Et
si
cette matière possède
physiques et chimiques, qui n'étaient pas dans
composants,
ses
c'est là le fruit
n'en est pas autrement pour
de
de nouvelles nouvelles
des propriétés
l'acte
de
la
les
atomes de
combinaison;
il
combinaisons purement miné-
les
rales.
L'acte de la combinaison chimique ne créant point de nouvelles
énergies qui n'existassent primitivement dans
les
corps simples,
non la cause de la vie, ce qui est un autre ordre de question, mais la cause de l'aptitude à manifester les phénomènes vitaux que possède la matière dans les il
faut chercher ailleurs,
êtres vivants.
Ce sera
la
réponse à
la
troisième question
où.
il
sera parlé de l'organisation au point de vue chimique.
SEPTIÈME LETTRE Sommaire.
—
—
Suite de la précédente. II n'y a vie que là où il y a organisation; la vie n'est pas le résultat de l'organisation. L'organisation ne consiste pas dans une modification de la matière: elle est un arrange-
—
—
ment, une é3ification, une construction en vue d'un but déterminé. Développements. La génération spontanée. M. Pasteur avec les protoplasmistes est spontépariste. Les difficultés de la théorie cellulaire. Une nouvelle excuse. Conclusion.
—
—
—
»
Il
—
n'y a pas de matière organique, par essence
ou autrement,
toute matière est minérale. » L'acte de la combinaison ne crée pas dans les composés chimiques d'énergies nouvelles qui n'existassent primitivement dans les corps simples.
»
L'aptitude à manifester
matière dans
les
phénomènes
vitaux, possédés
ne résulte pas des énergies chimiques des principes immédiats qui la composent et que l'analyse en sépare. » par
la
Oui, d'accord
grands
nomme
hommes
les êtres vivants,
avec Lavoisier et avec M. Dumas, les deux à qui nous en
la matière
devons
la notion, ce
que
l'on
organique, celle que plusieurs naturalistes
—m— comme
considèrent
base physiqne de la vie et
la
pas
même comme
que quelque combinaison du carbone, un composé chimique comme un autre, un acide, une base, un sel, un corps indifférent ou singulier quant à la vivante, n'est
chose
autre
fonction.
que
C'est là le résultat de l'excursion
dans
domaine de
le
j'ai été
obligé de faire
chimie pure. Le voyage n'aura pas été parviens à convaincre tant de savants, qui se lais-
stérile si je
la
sent encore abuser par le fantôme de la physiologie antélavoi-
que
siérienne,
matière purement chimique ne peut pas être
la
réputée vivante
ane condition de
plus.
minéral, n'est pas vivant
est
Et en soutenant de cette
tête
d'être et
pour le devenir, qu'elle remplisse Non, un composé chimique, ce qui
et qu'il faut,
dans
sans
!
que
propositions
aucune
illusion.
les plus instruits, les plus érudits, et les plus le
mouvement
l'excuse de l'obligation
Je reviens
ma
donc à
Ne
faut-il pas
substance et Et, d'abord,
vie que là
où
la il
il
en possession de
que
je rappelais
la
dans
:
distinguer, dans la substance :
C'est
je suis d'insister.
la troisième question
ganique, deux choses la
oîi
yeux des savants
du temps présent.
scientifique
dernière lettre et que voici
«
en
vrai scientifique et expérimental le plus complet,
faire
Cette évidence, toutefois, n'éclate pas aux
diriger
j'ai inscrites
d'une évidence absolue,
suis certain,
lettre, je
le
me
les trois
appelée or-
matière et l'organisation, c'esl-^-dire
forme structurée, construite
?
faut affirmer, avec M. Cli. Robin, « qu'il n'y a
y a organisation
sans que, cependant,
»
« la
vie
soit le résultat de l'organisation. »
bien fixé sur
Si l'on était
nisation,
que
que
l'on
vie et organisation
et je n'aurais
la signification
définit l'état
d'un
sont idées
du substantif orga-
corps organisé, la notion corrélatives serait
plus rien à dire, les gens du
monde
et
évidente
M. Pasteur
seraient sans excuse.
Mais, chose étrange, on affirme que
sont l'apanage
l'organisation et la vie
non pas seulement d'un mélange de composés
chimiques divers, mais résultent des énergies chimiques de la matière minérale au point d'assurer que le marbre est vivant !
«
De
toutes
les modifications
de
la
matière, la plus
excel-
lente est l'organisation », disait l'illustre Ch, Bonnet. Je
comprends ce langage chez l'auteur du système de l'emet des germes préexistants ne connaissait pas il
boîtement
:
—
60
—
mais je ne le comprends employé par nos contemporains. L'organisalioii ne consiste pas en une modification de la organisation, selon moi, doit signifier non pas modimatière fication, mais arrangement, édification, construction en vue alors les découvertes de Lavoisier
pas quand je
;
vois
le
:
d'un but déterminé.
Les proloplasmistes ne pensent pas ainsi; ils sont de l'avis de le tout vivant d'un organisme procède
Ch. Bonnet: pour eux,
transformations
des propriétés, des modifications, des
toplasma, lequel, dépourvu de figure,
est
du pro-
réputé vivant.
Contrairement à ce système, qui aboutit à l'hétérogénie, je
veux arriver à démontrer irréfutablement que
les êtres vivants
sont organisés, non pas en tant que résultant d'une modification
de
matière, ou en tant que formés de combinaisons diverses
la
associées à plus ou moins de composés minéraux, mais en tant que constitués, à l'aide de ces matériaux, à l'état d'instruments, d'appareils, de machines plus ou moins com-
du carbone
et cela jusque dans la moindre de leurs parties chacun selon leur espèce, leur race et même leur individu. En d'autres termes, je veux démontrer que la vie ne se manifeste pas sans l'organisation et celle-ci sans la structure dans
pliquées,
une forme
définie,
autonome, permanente, irréductible
siologiquement indestructible parce qu
elle est
et
phy-
simple.
Lavoisier a eu cette pensée première, vivement mise en lumière par M. Dumas, qui, dans ses travaux, repaiaissant tou-
jours dominante et agissante, a été la source de ses rables découvertes, savoir
matière reste toujours
la
;
«
Rien ne
même,
il
se perd, rien
Pourquoi lequel
il
n'est-elle
cette
grande pensée, qui
pas admise par
elle
perpétuent
n'y a
est
comme
l'axiome sans
et se
corps simples.
transforment.
l'expression d'une vérité na-
ne se mais qu'elles se transmettent, se «
l'organisation et la vie
»
Lavoisier a abouti à la découverte des
Cette pensée appliquée à la physiologie devait
de l'élément anatomique autonome, une forme plus simple. Bichat, il ne faut pas
la découverte
irréductible à
Dumas
physiologie ?
comme
se créent;
La pensée première de aboutir à
la
comprendrait que
produisent ni ne
(1)
il
(1). »
n'y aurait pas de chimie ni de physique scientifiques,
Si elle la reconnaissait turelle,
la
peut y avoir des transfor-
mations dans sa forme (ou son état physique), mais jamais d'altération dans son poids
mémo-
ne se crée;
:
Philosophie chimique, p. 157 (1836),
— l'oubliei-,
la vie réside
que le support des propriétés vitales. autonomiquement, doit être quelque
chose d'anatomiquement simple, siériens le sont
Certes, être
—
a eu l'idée claire
en quoi
ce
61
si
comme
les
corps simples lavoi-
chimiquement. démonstration de l'hypothèse de Bichat pouvait
la
évidemment, bien des erreurs,
fournie,
si
ce
n'est
des
malentendus, seraient dissipés.
Et d'abord
problème concernant nouveau été posé dans
le
n'aurait pas de
la la
génération spontanée seconde moitié de ce
siècle.
Rassurez-vous, je ne veux pas rentrer dans qui, de 1838 à 1868, ont agité les savants
discussions
les
au sujet de
la
géné-
ration spontanée de certaines catégories d'êtres organisés. Ces
discussions, d'ailleurs, n'ont en rien modifié l'opinion de ceux
qui tière
cherchent à se convaincre que la vie procède de la macosmique. Je veux seulement constater les résultats de
leurs expériences pour les
protoplasmique
Ce n'est pas
et
ma
appliquer à
la critique
du système
des doctrines microbiennes. faute, c'est celle
de
mon
sujet
si,
en appa-
rence, je m'éloigne de la pathologie générale pour entrer dans
domaine de la physiologie générale après mon excursion dans celui de la chimie. C'est là, d'ailleurs, une affaire qui intéresse au plus haut degré la médecine scientifique et peutle
médecine pratique. remarquer en passant, dans la cinquième lettre, les microbes de M. Pasteur sont des vibrioniens. Or, cela est extrêmement remarquable, les organismes microscopiques, quels que soient les noms qu'on leur donne, que l'on étudie, depuis Davaine, dans un grand nombre de maladies virulentes, infectieuses et contagieuses ou non, sont toujours des y i6r/omc'W6'; ils sont considérés comme des parasites dans les organismes malades oîj ils sont aperçus, parce que Davaine a supposé que leurs germes ont pénétré de l'atmosphère dans cet organisme. Au sujet de la découverte de Davaine, et pour rendre justice même aux morts, il convient de rappeler que le savant français qui a le mieux étudié les infusoires, Félix Dujardin, a consigné ce que « Non seulement les infusions voici dans un de ses ouvrages être aussi la
Je
l'ai fait
:
animales et végétales,
de l'organisme,
commencent
à
dit-il,
la salive, le s'altérer,
autour des dents,
mais encore des différents liquides sérum, le lait et le pus, quand ils
la
les sécrétions
matière
pulpeuse
qui
s'amasse
morbides, etc., peuvent présenter
une quantité prodigieuse de vibrioniens. On
conçoit, d'après
—m— cela,
sence
qu'on ne serait nullement fondé à attribuer à leur préla cause de certaines maladies » (1). Dujardin écrivait
cela en 1841
;
l'attention
était
donc déjà
éveillée sur le rôle
pathologique possible des vibrioniens. Mais quelle
était l'origine
des vibrioniens que Dujardin ob-
servait dans les divers milieux dont
Le savant puyant
il
donnait l'énumération?
zoologiste ne s'en est pas expliqué. Pouchet, en s'ap-
dont
d'expériences
assurait qu'ils
étaient
le
plusieurs
de
fruit
la
étaient
irréprochables,
génération
spontanée.
M. Pasteur soutenait, au contraire, que, dans toutes Pouchet
riences de
comme
dans
les siennes
les
propres,
expé-
ils
sont
du développement infusions ou les macé-
toujours le résultat de l'éclosion d'œufs ou
de germes tombés de rations
l'air
dans
les
,
Pouchet, esprit très distingué,
observateur
saga ce,
sa/ant
éminent et expérimentateur consciencieux, mourut convaincu de ne s'être pas trompé, et la question resta indécise de savoir vibrioniens observés par lui étaient oui ou non
si les
le résul-
M. V. Meunier et M. le docteur Penne tier, l'ami et le disciple de Pouchet, ont toujours soutenu le contraire de la manière de voir de M. Pasteur,
tat
d'une naissance
c'est-à-dire
spontanée.
que des vibrioniens peuvent apparaître dans des
circonstances où l'on est en droit d'affirmer qu'ils ne provien-
nent pas de germes ou d'œuts venus de l'atmosphère. Et nous verrons que ces habiles expérimentateurs, à ce dernier point de vue, avaient raison contre M. Pasteur.
Cependant,
si
les
vibrioniens ne sont pas les produits de la
génération spontanée et
si,
dans certaines expériences
fort bien
conduites et irréprochables de Pouchet et de M. V. Meunier, ils ne proviennent pas des germes de l'air, quelle est leur origine? C'-est ce que la théorie du microzyma nous apprendra. En attendant, et sans vouloir remonter aux études anciennes de Spallanzani, ni à celles antérieures à 1858 de M. Schultze, de MM. Schrœder et Dusch, de M. Helmholtz, de M. Ure ou de Claude Bernard qui concluaient contre l'hétérogénie en général, il est certain que M. Pasteur a conclu d'expériences semblables à celles de Spallanzani, de MM. Schrœder et Dusch et de Claude Bernard que la génération spontanée, même des vibrioniens, est chimérique. Par une autre voie, avant M. Pas-
teur et ensuite avec Or, (1)
les
lui, j'étais
arrivé à la
même
conclusion.
infusions ou les liquides, objets de ces expériences,
Félix Dujardin, Histoire naturelle des zoophytes; Infusoires. p. 211 (1841
.
— étaient préparés avec des
63
—
matières
plus complexes
plus diverses et les
animales ou végétales ;
pour
ma
part
j'ai
les
opéré
sérum sanguin et sur des liquides exactement filtrés provenant d'animaux sains ou dans l'état pathologique, ainsi que sur des solutions de mélanges artificiels de principes immédiats les plus semblables ou identiques à ceux que l'on admet dans les blastèmes. Dans de pareils mé-
sur
le
blanc d'œuf, sur
le
langes, dans les conditions les plus favorables à la manifestation
phénomènes vitaux, rien d'organisé n'apparaît spontanément qui soit le support de la vie. C'est donc un fait démontré et vérifié, la vie, même sous la forme de moisissures ou d'infusoires très simples, fût-ce des des
vibrioniens, ne se manifeste pas dans des substances celles
dont
Gomment
les
comme
auteurs supposent qu'elle procède naturellement.
se faisait-il
que Poucliet, M.
le
D''
donc qne des naturalistes savants N.
Joly,
professeur
à
sciences de Toulouse, et leurs collaborateurs
la
ou
tels
Faculté des disciples,
ne
fussent pas convaincus par cet ensemble d'expériences absolu-
ment démonstratives? Ah!
c'est qu'ils étaient
Ecoutez
abusés par
le
fantôme dont je parlais.
:
disait M. le D"" N. Joly, pour toutes que nous n'entendons pas par ces mots hétérogénie ou génération spontanée une création faite de rien, mais bien la production d'un être organisé nouveau, dénué de parents, et dont les éléments primordiaux «
Afin
d'éviter toute équivoque,
nous déclarons une
fois
sont tirés de la matière organique ambiante. »
La matière organique dont des êtres
il
organisés, végétaux et
autre que celle animaux, du monde actuel.
s'agit n'était
Cette matière organique ambiante, Pouchet et taient, avec
Needham
le
M.
Joly admet-
spontépariste contre qui Spallanzani
expérimentait au xvin® siècle, qu'elle était douée de facultés génésiijues
parents,
ou productives, en vertu desquelles naissaient, sans les êtres nouveaux, infusoires ou vibrioniens, qu'ils
voyaient apparaître dans les infusions ou les macérations. Spallanzani et après lui 3IM. Schrœder et Dusch, etc, ainsi
que M. Pasteur,
faisaient
bouillir leurs
infusions
ou macéra-
germes que l'air pouvait y avoir introduits. Mais Pouchet, ainsi que l'assurait également Needham, soutenait qu'on stérilisait les infusions, non pas en tuant de
lions afin de tuer les
prétendus germes, mais en détruisant leurs facultés génésiques ou productives
—
—
64
Cette manière de penser était d'ailleurs
si peu ridicule, que que l'exprimer en d'autres termes, lorsassuré que les matériaux de l'intérieur des corps vivants
M. Pasteur qu'il a
sont
«
n'a fait
doués de vertus de tramformation
truit, » sans
Et pour lever l'objection relative à génésiques par la chaleur,
tés
expériences sur déjà parlé.
que Vébullition dé-
autrement spécifier en quoi ces vertus résident.
le
Dans
sang le
la destruction des facul-
M. Pasteur
a fait ses fameuses
et sur l'urine à l'état naturel
même
M. Gayon,
but,
teur, a fait des expériences sur les
dont
œufs pour
me
Mais laissons M. Pasteur nous redire lui-même
les
j'ai
M. Pas-
élève de
opposer. résultats
les
démontré que ce qui était vrai pour le sang et pour l'urine était vrai aussi pour le contenu des œufs. On peut exposer aussi longtemps qu'on le veut, au contact de l'air en repos ou en mouvement, le blanc de l'œuf, le jaune ou le blanc et le jaune réunis, sans que la putréfaction ni aucune fermentation s'y déclare, sans qu'on voie apparaître le moindre organisme microscopique, à la seule condition que l'air soit débarrassé des poussières organiques, germes de moisissure, de bactéries, de vibi'ions, etc., qu'il
de ces expériences.
tient
Gayon^
31.
«
dit-il,
a
en suspension... Ses recherches ont
prouvé, en outre,
que la putréfaction spontanée des œufs est toujours le produit de la multiplication de ferments organisés, ce qui a heureusement rectifié les résultats contraires annoncés par 31. Donné et par M. Béchamp, qui avaient cru observer que
œufs s'accomplissait hors de toute des inucédinées
Après quoi
l'altération des
des vibrioniens
31.
« Il est continue en ces termes remarquer combien les résultats de
Pasteur
:
faire
ces expériences sont directement
contraires à la
Tant que
générations spontanées.
les
doctrine des
expériences relatives
les partisans
de l'hétérogénie pouvaient pré-
tendre que ces matières ne satisfaisaient point aux la vie
à
des générations dites spontanées, ont porté sur des
matières cuites^
de
ou
» (1).
presque superflu de
la question
action
spontanée,
mais
qu'il
en
serait
conditions
autrement avec des
naturels; que ceux-ci exposés au contact pur seraient propres sans doute à la production d'êtres nouveaux non issus de parents semblables à eux (2). » Enfin, les
liquides organiques
de
l'air
expériences sur la sang
matières alburainoïdes (1)
L. Pasteur
:
(2) Ibid., p. 57.
c;
nous offrent,
dit-
il
plus
naturelles qui font partie
Etudes sur
la bière, p. 50.
loin,
des
de matières
.
—
—
65
éminemment putrescibles et fermentescibles, et qu'elles ne donnent naissance à des ferments d'aucune sorte quand on les expose au contact de l'air privé de ses poussières organiques Dans aucune circonstance connue, la matière albumineuse ne se transforme en grains de levure ni en d'autres ferments or!
ganisés quelconques (1) J'ai
»
.
déjà réservé l'interprétation des expériences de l'expression de
sur le sang; je réserve aussi
ma
voir sur la façon dont le célèbre chimiste expose
M. Gayon sur les œufs. Mais importance de retenir que M. Pasteur met sur des recherches de
matières cuites et
les
de
la
sang ou
le
les
il
les résultats
est
de grande
même
le
en tant
œufs,
M. Pasteur manière de
rang
qu'il s'agit
naissance spontanée de la levure et desvibrioniens
;
bref des
ferments organisés quelconques.
M. Pasteur
Oui,
lement
les
l'affirme avec force et conviction
matières
vibrioniens,
albumineuseS; du
mais U en
sang
et
sang; quant aux œufs
ils
de
est
des matières rien
n'est
si
matières albumineuses ou
les
contiennent
A- l'égard du sang, des œufs
même
Pourtant
des œufs.
semblable à un protoplasma que le
non seu-
ne produisent pas spontané-
substances végétales et animales
ment des
:
ou macérations de
infusions
les
cuites,
le
protoplasma lui-même.
même
de l'urine, M, Pasteur donne plus de force à sa démonstration. Il est donc certain, d'une certitude expérimentale déduite des recherches de tous les savants les plus compétents, que la matière organique la plus complexe par composition ou mélange est incapable, par elle-même, de produire dans l'erreur; mais
est
et
cette erreur
quoi que ce soit de vivant, puisqu'elle ne peut pas
un vibrionien. M. Virchow,
lui aussi,
bien que cela contrarie ses idées phi-
losophiques, a nié la génération
de «
spontanée. Le célèbre auteur
Pathologie cellulaire l'affirme positivement
la
On
même donner
:
n'en est plus à regarder certaines substances, certains
liquides
comme
plastiques (matière
plastique, blastèrae,
cyto-
blastème, c'est-à-dire protoplasma) (2). »
Il
pour
n'y a pas de création
les
liers.
On
nouvelle;
organismes complets que pour
elle n'existe les
pas plus
éléments particu-
n'a plus le droit de supposer que les éléments vivants
proviennent de parties non organisées (1)
Ibid., p. 53.
(2)
Pathologie cellulaire, p. 22-23.
(31
Ibid.
» (3)
5
—
donc soutenir, comme une
faut
Il
—
66
chimiques des corps simples
et
miquement définie ne peuvent
tions par le
mot
de
et
de l'ordre scientiphysiques
les énergies
matière organique chi-
la
pas, spontanément, se transformer
on constate l'existence dans
dans ces autres énergies dont êtres organisés et
vérité
que
fique et expérimental le plus certain,
les
dont on a désigné l'ensemble des manifestavie.
M. Virchow, reconnaissant comme démontré que les éléments anatomiques des organismes complets sont vivants et qu'ils ne proviennent pas de la matière purement chimique, mais de ce qui est déjà organisé, a considéré la cellule l'élément organisé ayant la vie eu
tale,
procède l'organisation et ception, qui dérive de
de l'ensemble. Et
vie
la
l'unité vi-
cette
con-
doctrine de Bichat, c'est-à-dire qui
la
de deux médecins, devrait frapper
est
comme
vivant jyer se d'où
soi,
médecins.
les
Mais M. Pasteur, qui ne reconnaît pas de parties vivantes dans le sang, ni dans l'œuf, ni dans Fintérieur des corps pour n'y voir que des substances chimùjues bore, d'où
fait-il
provenir
miques des organismes vivants? La également aux protoplasmistes.
En
fait,
M. Pasteur
et le
telles
organes
les
que la vie
et les
même
éla-
les
éléments anato-
question
s'adresse
système protoplasmique aboutissent
à la génération spontanée de toutes les parties structurées de
l'organisme animal ou végétal,
La
théorie cellulaire,
qui était
Strasbourg par Kûss av&nt de
magne, de
résolvait le
la cellule
pas tenu ses
simple
et
reconnu vants
;
promesses; transitoire
la
C'est si
la
que
comme
Mais cette théorie n'a
se.
élément
sans cellules,
et
;
vital,
on a
pourtant vi-
remarquer, pourquoi l'on
du blastème
la solution
des difficultés
théorie cellulaire ne résolvait pas.
également un
pas, d'elle-même,
par
Faculté de
philosophie réclame
la
je l'ai fait déjà
fait et c'est
démonstratives établissant
fût-ce
la
cellule n'est pas cet
qu'il existait des tissus
a cherché dans la théorie
que
à
par M. Vircho^v en Alle-
problème de l'organisation par l'hypothèse
autonome, vivante per
non
voilà,
enseignée
l'être
se
aussi pourquoi les expériences
que
constituer
la
à
matière chimique ne peut l'état
d'un vibrionien, sont considérées
les naturalistes
quand
il
s'agit
de
des organismes vivants en général. saire de fournir
la
preuve de ce
la Il
fait
preuve sera l'excuse de M. Pasteur
et
d'organisme \ivant,
comme non
avenues
naissance primordiale est
absolument néces-
remarquable, car cette de ceux qui, après
lui,
— ont
aisément adopté
si
—
67
comme
microbiennes
les doctrines
l'ex-
pression d'une vérité expérimentale.
HUITIÈME LETTRE
—
Sommaire. Le transformisme. M. Virchow et le vieil Oeken.
— M. E. Fournie et le darwinisme. — — Un jugement d'Agassiz. — Développe-
ments.
Les naturalistes que j'avais en vue à lettre
adeptes du
sont les
système devenu populaire sous Voilà bientôt deux ans,
Darwin
le
jugement à
plus vrai et avait
dit
le
la
la
fin
le
nom
la
précédente
de darwinûme.
vous avez porté sur fois
la
théorie de
philosophique et biologique*
plus juste qui ait été porté (1).
de Darwin
de
système appelé le transformisme,
qu'il était «
un
naturaliste observateur,
expérimentateur au besoin et un penseur théoricien. votre
dont de
le
Maillet, le
»
Sous
penseur théoricien est devenu un systématique
les doctrines
procèdent de celles de Lamarck
Telliamed des
«
et
de Benoit
Entretiens d'un philosophe indien
un missionnaire français
avec les
plume
le
M. de Quatrefages
(2).
»
Le système suppose que
espèces dérivent les unes des autres par une série de trans-
changements de milieu et de fait voir, ce qui est un fait considérable, « l'incapacité de Darwin à nous donner un seul exemple de transformation fondamentale » d'une espèce en une autre. Le jugement d'Agassiz, ce naturaliste philosophe d'un concorde absolument avec le vôtre, et est si grand mérite, « Ce que Darwin a présenté encore plus sévère ; le voici formations déterminées par
conditions vitales
les
mais vous avez
;
:
comme sultat
la théorie
le ré-
graduellement conquis de recherches pénibles, s'appli-
quant à
la solution
ensuite à
(1)
de l'origine des espèces, ce n'est pas
de quelques points de détail pour s'élever
une synthèse générale
Revue médicale 1882,
Un
t.
I,
et
compréhensive
;
non,
c'est
p. 649, 685 et 721.
guerre de 1870, au Congrès des naturalistes allemands, à Rostock, M. Virchow parla des « Sciences dans ta nouvelle vie nationale de l'Allemagne. » Après avoir beaucoup loué le a vieil Oken, » ses œuvres et ses tendances, il s'écria œ La pensée que l'Univers entier est en état de développement, est une idée toute allemande c'est une conception qui, d'abord hésitante, a osé paraître au grand jour avec la théorie de Darwin. » S'il y a quelque mérite à être le père du t)-ansformis7ne, M. Virchow aurait dû en laisser la paternité à qui en est l'auteur. (2)
jour, c'était après la
:
— une doctrine
qui,
che des faits
pow
qu'un
tel
Est-ce
reste (1)!
—
de la conception descend
soutenir une idée.
ensemble de vues
un éloge
68
ait été
Il
décoré du
Est-ce un blâme? Je
?
aux
et cher-
faits,
n'est pas surprenant
ne
nom d'UNISME. mais
sais,
le fait
»
Une doctrine qui cherche des faits pour se soutenir n'est pas conformément aux principes de la méthode expérimentale c'est un système a priori dont les explications ne reposent que sur édifiée
:
des hypothèses et des suppositions. Malheureusement ces sortes de systèmes paraissent souvent aussi simples qu'ingénieux étant conçus par des savants distingués, très instruits, de beaucoup ;
d'imagination, quelquefois observateurs très sagaces,
nent rapidement populaires
et sont
ils
devien-
acceptés in verba magistri
par la foule de ceux dont l'esprit facile ne va pas au fond des choses.
qui est arrivé pour
C'est ce
atmosphériques préexistants,
des germes ou non. Lavoisier
la doctrine
morbifîques
trouvé aux prises avec des systèmes ainsi bâtis il a éprouvé combien ils sont tenaces pendant plus de dix ans il a accumulé expériences sur démonstrations avant que l'on consen« Dans les c'est que, dit-il quelque part tît à l'écouter sciences physiques en général, on a souvent supposé au lieu de s'est
;
;
:
;
conclure;
suppositions transmises d'âge en âge sont deve-
les
nues de plus en plus imposantes par le poids des autorités qu'elles ont acquises elles ont enfin été adoptées et regardées comme des vérités fondamentales, même par de très bons ;
esprits.
»
Nous en sommes suppositions
là,
à l'égard
sur
lesquelles
le
soutiennent,
autorités qui
il
du système transformiste;
a été fondé,
sont acceptées
par
le
comme
les
poids des
des véri-
que l'on s'est disputé la priorité de la conception, si bien que M. Virchow, qui avait nié la génération spontanée, a soutenu un jour que Vidée évolutionniste ou le transformisme « est une conception vraiment allemande.... qui est devenue le fondement sur lequel se sont tés
fondamentales
et
il
est arrivé
développées la plupart des sciences naturelles.
ment
Je n'ai pas qualité pour apprécier le liste
vrai-
C'est
darwinisme en natura-
de profession ou en médecin. Je m'en rapporte sur
mier point
à
Agassiz
et
sur
excellents juges et absolument (1)
»
très singulier!
Agassiz
glais par
:
De
l'espèce et
le
second à vous, tous
le pre-
les
deux
compétents. Mais je veux l'exa-
de la classification en zoologie. Traduit de l'an-
M. Félix Vogeii, p. 376.
-^ 69
—
qu'il n'est autre chose que appuyée sur la théorie du protoplasma. En effet, de même qu'aux hétérogénistes une matière organique ambiante suffit pour expliquer la naissance aux transformistes, un protoplasma prides êtres organisés
miner dans son principe
et
prouver
riiétérogénie érigée en système et
;
par des transformations successives, s'élèverait à
mordial, qui dignité
la
d'être
organisé
le plus
élevé
dans
des
la série
êtres vivants, suffit également.
Résumons d'abord en peu de mots précédentes
lettres,
les faits qui, d'après les
ont été expérimentalement démontrés.
Avant Lavoisier, l'organisation pouvait
comme
n'être considérée
que
la modification la plus excellente de la matière, mais,
du
moins, Ch. Bonnet reconnaissait^ grâce aux démonstrations de Spallanzani, qu'une telle modification ne pouvait pas se manifester
spontanément
et qu'elle résultait
de l'intervention de
ce qui est déjà doué d'organisation et de vie.
Après Lavoisier, la matière étant mieux connue, on démontre que la matière organique se forme par synthèse dans les végétaux et que, pour leur nourriture, c'est là que les animaux vont la puiser les expériences des antihétérogénistes prouvent d'autre part, que cette matière, je veux dire celle qui, chimiquement définie, est de même composition que les blastèmes ou les protoplasmas, est incapable de produire d'elle-même quoi que ce soit de vivant, puisqu'elle ne peut pas même dC' ;
venir un vibrionren. Il
résulte ainsi des faits
expérimentaux
naturellement, la synthèse de
chimique, ne se les
fait
la
les plus certains
matière organique, au
que dans un laboratoire vivant,
et
que, sens
que ni
propriétés ni les énergies physiques et chimiques de la
ma-
ne peuvent pas se transformer spontanément en cette autre énergie qu'on appelle la vie, même dans les organismes
tière
les plus inférieurs. Il
mêmes deM. Ch. Robin, que de l'animalité ne se manifestent
résulte enfin, des conclusions
les aptitudes les plus élevées
que dans ce qui est structuié. Bichat avait d'ailleurs déjà reconnu que les propriétés vitales ont pour support, non pas la matière en général, mais les éléments anatomiques, c'est-à-dire ce qui est structuré. Voilà
des
résultats
expérimentalement
indubitables. Mais
ne sont pourtant pas reçus avec leurs conséquences même par plusieurs de ceux qu i ont contribué à les établir. Voyez Cl. Bernard; le célèbre phyencore qu'ils soient très indubitables,
ils
,
—
70
—
reconnu lui-même qu'une matière composée comme l'est un protoplasma ne peut pas spontanément 86 transformer en mucédinées ou en bactéries il n'en admet pas moins qu'une matière non morphologiquement définie, siologiste a
suppose que
il
;
seulement de constitution physico-chimique, c'est-àphysiques et chimiqnes^ devait être regardée
douée
dire d'énergies
comme
de
vivante et capable
transformer dans
se
de l'homme même. Voyez
tout
le
il nie M. Pasteur structuré la génération spontanée et il nie en même temps qu'il y ait rien d'autonomiquement vivant, ayant la vie en soi, vivant ^îer
dans
se,
l'être
Bernard
Cl.
mode de
et
organisé
aussi
de
supérieur;
les transformistes
génération pour
il
:
les cellules,
qu'avec
sorte
telle
d'admettre ce
est obligé
les tissus et tout le
de-
venir de cette machine admirable, réceptacle de l'intelligence et
de
la raison,
que nous sommes
il faut le percer. y a là un mystère Lavoisier et les chimistes après lui ont réduit toute matière,
Il
:
l'inorganique et l'organique, en
corps simples, et
ont re-
ils
on a donc supposé que le monde vivant comme le minéral procède la physique, l'astrode ces corps simples. Oui, on s'est dit constitué par la synthèsû
une
foule des corps
analysés
;
:
nomie,
la géologie,
la
minéralogie, la chimie aidées des
comme
thématiques se sont individuellement constituées et
ont
suffi
à l'explication des
ma-
sciences
phénomèmes du règne minéral;
on a donc supposé que la physique et la chimie aidées des mathématiques devaient suffire à l'explication non seulement de la vie, mais de l'origine du monde vivant lui-même à partir des corps simples.
Ecoutez M. Tyndall; ses pieds « trois petits
Les
petits
le
célèbre physicien aperçoit un jour à
chênes luttant avec succès pour
chênes étaient, selon
tuelle de trois glands,
de
le résultat
lui,
la terre et
du
de
soleil.
que de la matière, dit-il? où est-elle?... Mais alors si
l'arbre autre chose
est cette chose et former un arbre est accordée à
la
soleil.
par
dans
a-t-il
oui,
quelle
puissance de
la
puissance de
la chaleur et à la
la
matière?
lumière du
A-t-on jamais imaginé un prodige semblable à la
duction
de ce tronc massif, de ces branches, de ces
l'action
mutuelle de ces
cette action mutuelle
trois facteurs?
Déplus
:
que consiste ce que nous nommons
Mais^ d'accord avec
»
Y
Si la
!
mu-
simple matière, quelle sur-
prenante extension de nos idées sur Pensez au chêne, à la terre, à
«
la vie
l'action
l'expérience, je refuse à
la
pro-
feuilles
c'est
dans
la vie //»
matière ce
— que
me demandez
vous
d'imagination
M. Tyndail
—
71
de
lui
est l'exeniple
le
plus frappant d'un
proclamé antihétérogéniste
s'étant
microbiologie
ô savant
accorder,
rempli
!
et disciple
savant qui
de M. Pasteur en
morbifique, n'en reste pas moins transformiste,
c'est-à-dire sectateur
d'une doctrine qui
fait
procéder l'organi-
sation et la vie des énergies physiques et chimiques et la
ma-
tière. Il
est
d'un très grand intérêt de bien connaître un système
pu conquérir l'assentiment d'un homme comme M. Tyndail, qui ne croit qu'à ce qui est démontré. Je remarque d'abord qu'il y a un transformisme mitigé et un qui
a
transformisme radical.
Le transformisme mitigé suppose l'existence d' « un protoplasma primordial, uniforme, instable, éminemment plastique, oîi le pouvoir créateur a tracé d'abord les grandes lignes de l'organisation, puis les lignes secondaires, et, descendant gra-
duellement du général au particulier, toutes
formes actuel-
les
lement existantes, qui sont nos espèces, nos races riétés (1)
et
nos va-
».
parce que l'auteur, en reconadmet par cela même qu'il y a dans son protoplasma primordial quelque chose de plus que la constitution physico-chimique, dont Claude Bernard se conten-
Ce transformisme
est mitigé
naissant le pouvoir créateur,
tait; savoir
grandes lignes de l'organisation, etc.
les
;
me
Mais ce protoplasma primordial ne chose que
paraît pas être autre
matière organique par essence
la
de l'époque antélavoisiérienne,
la
et
par destination
matière organique ambiante
des hétérogénistes modernes. Les grandes lignes de l'organisation et les lignes secondaires sont
évidemment
les
facultés gé-
nésigues de Neudliam et de Pouchet; elles remplacent Vemboi-
tement et
les
disséminés
germes préexistants universellement
de Ch. Bonnet,
les
molécules organiques et le moule intérieur
de Buffon.
Ce
n'est
pas
M. Tyndail. Quoi
transformisme- là
de ce qu'il
en
soit,' celui
pouvoir créateur a tracé dans
les
qui
qu'il
corps simples les grandes
lignes de l'organisation, etc., etc., accorderait dail voudrait
qu'on accordât à
Le transformisme (1)
la
Naudin. La question de
caque M. Tyn-
matière.
radical accorde bien plus
que M. Tyndal,
l'espèce et les évolutionnistes,
Bulletin de la Société botanique de France,
pour que le
s'agit,
accorderait
t.
XXII, p. 104.
par
M. Boulay
.
— ne demande. Selon
le
72
—
célèbre physicien,
la
vie
d'un
chêne
dans l'action mutuelle de la matière du gland ou du chêne, la terre, le trois facteurs soleil; c'est beaucoup trop! Le transformisme radical appelle consiste, à
l'origine et
plus tard,
:
chimiques de la matière quelle qu'un bloc de marbre est vivant et qu'il peut mourir!! Sa vie résulte de l'affinité et de la cohésion entre le carbone, le calcium et l'oxygène; sa mort n'est que la cohésion et l'affinité vaincues et la mise en liberté de vie les énergies physiques et 4u*elle soit, puisqu'il assure
ses corps simples (1),
En cherchant un peu ou
trouverait l'équivalent de cette
nière de penser dans les écrits de
M. Tyndall. Pour
ma-
l'auteur
qui professe cette manière de voir, les corps simples, sans au-
cun doute, sont du type minéral absolu, mais, bien que, grâce à
ganique;
mise en
vaincues, leur
qu'ils composaient,
vent reproduire
«
ils
liberté soit
la
la perfection
cohésion et
mort
la
de l'inor-
à l'affinité
du corps vivant ils peu-
sont vivants néanmoins, car
des corps binaires, des corps ternaires, des assure que
mesure que nous les composés quaternaires « nous sentons que nous abandonnons peu à peu le type minéral » pour atteindre l'organique (2) de façon que le premier se dégrade en devenant le second C'est donc grâce à l'affinité et à la cohésion que les corps simples produisent l'organique et, nous Talions voir, sans autre influence, l'organisé vivant. En effet, pour faire comprendre le merveilleux du système, on imagine un confluent des trois règnes où se trouve ce que l'on suppose être la matière de vie ou le composé vital, commun aux trois règnes. « Cette matière, dans laquelle tous les êtres se confondent. M, Huxley la nomme hase physique de la vie, parce que, sous l'influence de conditions particulières pressenties, mais non encore déterminées, elle devient végétale ou animale, ou bien se résout dans ses éléments minéraux constitutifs. » Et cette base physique de la vie on la corps quaternaires,
descendons
»
de
la
»
et
il
:
«
perfection élémentaire
à
vers
;
«Le bloc de marbre vit par l'action de deux forces sur la matière qui compose ces deux forces sont là 'cohésion et l'affinité. Et qu'on ne dise pas qu'il ne vit pas, puisqu'on reconnaît qu'il meurt; il viendra un instant (1)
le
:
où, la cohésion vaincue, toutes les molécules se désagrégeront... Les quartiers de roche, considérables quand on les compare aux cryptogames
microscopiques, délités à leur tour, finiront par rendre aux milieux cosmiques leur calcium, leur carbone et leur oxygène. Ils auront vécu, ils seront morts. » In Botanique cryptogamiquepharmaco-médicale, par N. Léon Marchand, p. 56 (1880). 2)
Ibid., p. 59.
—
73
une formule
représente par
— vague,
aussi
contenant autant
d'inconnues et de variables que le système lui-même, savoir G'"H"0''A^
Que peut bien
être
+
P ou
S.
un composé quaternaire
tionné de phosphore
:
ainsi formulé_, addi-
ou de soufre. Sans doute,
proto-
c'est le
plasma des uns, le sarcode des autres, selon que c'est un botaniste ou un zoologiste qui parle. M. Huxley s'est chargé de nous renseigner avec plus de précision sur sa nature. J'ai déjà dit que selon le célèbre biologiste « l'organisme humain, à son origine dans l'œuf, est un assemblage de corpuscules de protoplasma
»;
or,
il
assure que
nous pouvons dire
«
avec
que tout protoplasma est semblable à la protéine, ou, comme le blanc d'œuf, ou albumine, est un des composés les plus communs de la protéine à peu près pure, nous pouvons vérité
dire
que toute matière vivante
l'albumine
(1)
Le protoplasma primordial matière
appellent
est plus
ou moins semblable
à
».
serait
albuminoïde.
donc ce que
les
chimistes
on
Certainement
par de patientes recherches, démontré la formation
n'a
pas,
spontanée
matière, ni même sa formation dans le laboratoire méthodes de la synthèse totale. Mais, Oken, dans son système, avait conçu la nécessité première de ce qu'il avait nommé urschleim ou mucus primordial. On a donc cherché des faits pour soutenir la conception Or, le hasard a fait découvrir au fond des mers, à de grandes profondeurs, un limon mou, glaireux, gélatineux. Ce limon on le déclara vivant; on
d'une
par
telle
les
.
soutint qu'il se comportait
comme
s'il
contenait de l'albumine,
comme du sarcode animé! Qui ne connaît les avenles mésaventures du Bathybius et du Protobathyhius?
qu'il était
tures et
malgré
comme
les
contestations
étant
dont
il
a été
l'objet,
on
le
vraiment Vurschleim imaginé par Oken,
proclame le
géné-
rateur de toute matière vivante, né spontanément au fond des
mers par simple réaction chimique (2). Après quoi on .assure que, sous l'influence de conditions particulières, inconnues, pressenties, non déterminées, mais que l'on appelle l'influence des agents extérieurs ou cosmiques, la matière de vie devient protiste, monére, des êtres qui ne sont ni plantes ni animaux, mais qui, pâte molle, deviennent protoplasma, sarcode et enfin {[] (2)
Huxley,
la
Base physique de
la
vie,
Bolanique cryptagamique, pharmaco-médicale, p. 64.
— plantes ou vet,
animaux
Les sarcodaires primordiaux,
dit
ont été l'origine des êtres actuellement existants
En somme, le
!
—
74
système
qu'il s'agisse
est
M. Cau-
(1),
de l'un ou de-l'aulre transformisme,
condamné par
l'expérience,
et
n'est pas
autre
que l'hétérogénie érigée en doctrine scientifique, une exagération de la théorie du protoplasma et du blastème. Lorsque M. Gh. Robin a formulé sa théorie il a admis ou supposé que le blastème capable de s'organiser procède de' l'être vivant, est produit par ce qui est figuré, structuré dans «Les principes immédiats qui constituent les blaS' l'organisme tèmes, a-t-il dit, ont subi une élaboration, celle qu'ils éprouchose
:
vent de
la
part des éléments préexistants qui les fournissent;
»
considération importante dont j'aurai à signaler la haute portée et
grâce à laquelle,
savant échappe au reproche, que
l'illustre
adressé M. Virchow, d'être' spontépariste.
lui a
Contrairement aux naturalistes de était
l'école expérimentale,
Agassiz avec M. Gh. Robin, les transformistes
dont
admettent
donc que l'organisation et la vie ne sont pas la conséquence d'une activité propre aux êtres organisés, mais simplement une propriété générale
de
la
chimique cela
est
minérale. Or, au point
nom
de Bathybius, ou
la
vie
conque dont on
ne
l'analyse exacte.
Oui, on
s'est
c'est là
pour se démontrer,
les faits
évidemment de
ressort
des
de vue
une conception ainsi que cela hâte que l'on a mise à donner le des profondeurs, à- un limon quelpas même donné la peine de faire
absolument inexact;
a priori qui violente
découlant
matière organisable,
énergies propres à la matière
violente les faits et l'on
non avenus ceux qui contrarient
:
que
c'est ce
tient
pour
je m'étais pro-
posé de prouver.
Mais
dans
oià
est le
les trois
mode
règnes dans l'unité, en réduisant
des énergies physiques et chimiques
D'autre part,
communs au Le
mystère dont je parlais?
Il
d'une part
est
de créer une doctrine scientifique qui
le désir
il
est
dans une ignorance
transformisme
et
la vie
embrassât
à n'être qu'un
des corps simples.
dans un préjugé qui sont
et à la théorie
du protoplasma.
qne la matière organique vivante, c'est-à-dire l'albumine selon M. Huxley, se forme toute seule, naturellement, par les seules influences cosmiques; c'est ce qui a si facilement fait accueillir comme être vivant un limon informe. Or, les influences cosmiques chaleur, lumière, madésir
a fait supposer
:
(1(
Dm
(1871.)
protoplasma, in Thèse de
la
faculté
de médecine
de Montpellier
.
— gnétisme, réaliser
de
la
n'ont jamais
électricité,
une
telle
presque
—
75
synthèse. Les
de
identité
moditiée
même
la
de
l'addition
cause
élémentaire, que
contienneiU
par
laboratoire,
le
admis, à
composition
la
toutes les matières albuminoïdes
tance légèrement
dans
pu,
chimistes ont
subs-
phosphore, de
soufre et d'autres substances minérales ou organiques. On a donc supposé que la matière vivante est cette même substance unique, appelée albumine par les chimistes, laquelle nous apparaîtrait tantôt à l'état soluble, tantôt à l'état insoluble. De plus, Oii a admis ou supposé que cette matière est essentiellement instable, comme on dit que le protoplasma l'est, et les transformistes ont attribué à l'azote la cause de cette instabilité. Or, rien n'est plus faux que ces opinions que l'on nous donne comme l'expression du progrès scientifique, tandis qu'elles nous ramènent à la conception antélavoisiérienne de
matière vivante.
la
J'ai
nombre d'années
consacré un grand
albuminoïdes
res
et je
vous assure que
la
à l'étude des matiè-
manière de voir des
chimistes est aussi erronée que celle des transformistes et des
protoplasmistes. Les uns et les autres ont été déroutés par des
études aussi insuffisantes qu'incomplètes. tière
albuminoide,
peux affirmer
Je
il
y a
qu'il n'y a pas
Il
n'y a pas une
matières
des
l'infinité
ma-
alhumino'ides
dans l'organisme
animal une
albuminoïde qui puisse être identifiée avec aude l'organisme végétal. Loin de pouvoir devenir
seule substance
cune de celles
vivantes par une modification qui laisse leur molécule intacte, les
pas
albuminoïdes, d'origine végétale
même
et
nutritives par elles-mêmes;
qu'elles soient digérées,
mette du sien
;
il
même pour
animale, ne sont devenir,
le
il
faut
que l'animal y concoure par sa propre substance
c'est-à-dire qu'il faut
faut qu'il
à les rendre assimilables en les transformant
et,
une
fois
absor-
bées, l'animal les fait siennes en leur faisant subir de nouvelles
transformations dans l'intimité de ses organes et de ses
Loin d'être instables,
remarquable
inaltérabilité
l'on suppose,
il
plus énergiques
organismes
les ;
matières albuminoïdes
pour
les
tissus.
sont d'une
transformer au point que
faut l'influence des
agents transformateurs
des acides, des
des zymases
:
vivants.
Par
d'aucune transformation
alcalis,
elles-mêmes,
elles
et celles qu'elles
part des agents cosmiques naturels
:
l'air,
sont
les
ou des
incapables
peuvent subir de
la
l'eau, la chaleur, la
lumière, l'électricité, le magnétisme, sont insignifiantes et n'aboutissent pas à l'organisation
même
d'une bactérie.
--76 Mais
la supposition
que
—
matière
la
de vie,
réprésente dans uae formule où l'on
la
deux
tantes et
tout à
variables, suffit
radical néglige
une foule de substances dans lesquelles entrent composition de
la
la
organisme, est quelque
dans
différences,
chaque partie dans
par sa structure.
et
qui
ce
et
est
L'identité
vivant, tiennent
chose de plus profond que
la
d'un mode particulier des
Le
et
chimiques de
désir n'a
donc pas
composition chimique. Non,
la
ou
à quelque
n'est pas la manifestation
physiques
cet
de parfaitement défini par sa
chose
forme
composition, par sa
qui
et suffisants
substance organisée; plus
simple en ce que chaque organisme,
les
transformisme
le
quelqu'un des seize corps simples nécessaires concourent à
compliquées
la fois plus
plus simples. Plus compliquées en ce que
et
qu'on nous
telle
entrer deux cons-
à l'organisation et à la vie, est
Les choses sont à
fait gratuite.
fait
la vie
énergies
matière.
été réalisé et les faits cherchés
pour
eux-mêmes caducs et ce qu'il y a de réellement vivant dans un protoplasma et probablement dans un Bathybius va droit contre le système des transformistes. Pour ce qui est du mystère d'ignorance, c'est un préjugé soutenir l'idée
accepté
comme
sont
;
le serait
une
vérité.
Voyons cela
:
M. Tyndall, comme étonné de ce qu'il a soutenu concernant « On voit que je sens parla vie dans le chêne, s'est écrié faitement tout ce qu'un arbre a de merveilleux » M. Tyndall :
!
voit la merveille,
aperçoit le
il
mystère
tout entier dans la matière, dans la
Dans
le
gland
ne voit que
il
et
terre,
il
assure
et
dans
la matière grossière
qu'il est le
soleil.
qui
tombe
le reste. Le merveilleux, ô phyque vous ne voyiez que de la matière et dans le gland et dans l'arbre qui en provient M, Tyndall le soleil, donneront un gland, la terre, sait bien pourquoi le chêne et non pas un palmier; mais le système l'oblige à ne germera voir là que de la matière Il sait bien que le gland
sous les sens, négligeant tout
sicien très savant
!
c'est
!
!
dans
l'obscurité,
dans un
sol incapable
de
lui
fournir
autre
une atmosphère -capable de lui céder seulement de l'oxygène, mais il ne veut pas se demander pourquoi? Il sait bien aussi que ce gland étant pesé, chose que de l'humidité et dans
puis soumis à
un
degré
de chaleur convenable,
certaines précautions, ne perdra rien de son poids.
n'ayant pas chaiïgé,
la
moyennant Le poids
quantité de sa matière étant restée
la
même ainsi que sa substance chimique, je mets ce gland dans le même terrain favorable, la même humidité, le même air et
par la chaleur du
je le réchauffe
même
soleil
toutes les con-
;
mêmes, et pourtant le chêne ne La matière du naîtra pas parce que le gland ne germera pas gland ne suffit donc pas il y a donc autre chose que la ma-
ditions matérielles sont les
!
;
dans
tière à considérer
gland. Je sais bien tout ce que l'on
le
peut dire à ce sujet; mais
chimique, l'argument
point de vue transformiste et
au
est sans réplique.
Le transformisme croit si bien que la matière suffit à tout, qu'un adepte du système a osé écrire cette pensée étonnante : « A travers les courbes de l'univers et les méandres de la nature, dit-il, on voit bien la ligne droite qui mène de la matière à l'intelligence!
C'est évident,
»
à l'état
constituer d'elle-même
la
si
d'organisme
matière peut se
vivant,
l'intelli-
gence elle-même peut en procéder! conséquence imméque Cl. Bernard l'a énoncée. Cependant ce physiologiste avait écrit que « partout où il existe de la matière, cette matière est soumise sans doute aux lois générales de la physique et de la chimie; mais
Eh
opinions
bien, toutes ces
!
diate de la théorie
sont la
du protoplasma
telle
que chez les êtres vivants, l'action de ces lois est étroitement liée à une foule d'autres influences qu'on ne saurait nier (1). Quelles sont ces influences; de quel ordre sont-elles? Certainement,
ne sont pas de celles que Cl. Bernard rattachait manière de Bichat.
elles
à l'organisation, à la
de
Certainement histologique
tels
savants
connaissent
l'organisme animal
de
;
mais
la
ils
constitution
négligent l'a-
nalyse anatomique, admettant implicitement que les
éléments
anatomiques ne possèdent aucune propriété, aucune activité pas néqu'il importe au chimiste et au physiologiste de ne gliger
Pour
,
tous, ces
soin, n'ont d'autre
tion
;
éléments que
l'on
décrit avec tant
importance que leur forme
et leur
de
composi-
ne sont que des agrégats de protoplasma, c'est-à-dire
il
des principes immédiats. Henle,
le
célèbre histologiste,
connaissait
certainement
constitution cellulaire de l'organisme. Parlant des dit
;
«
Chacune
chacune n'a
le
La somme des sède
la
vie
sert
au
Leçons sur
chacune
est
dominée par
la il
le tout,
pouvoir d'agir que parce qu'elle tient au tout. cellules
aussi
les effets
est
Yorganisme, et
l'organisme pos-
que les parties agissent au du tout... L'organisme est lui-même
longtemps
service et dans l'intérêt
(1)
tout,
cellules,
des substances toxiques et médicamenteuses; p. 84.
— son propre déterminant
dont
d'abandonner
vient
dans
parlé. Voilà pourquoi
j'ai
comment on ne immédiats
on ne
voit
de
Cuvier
cadavre que
le
que des
vie
la
de vivant!
plus rien
protoplasma
voit dans le
même
C'est l'énoncé
»
(1).
—
7«
Voilà
principes
dans un organisme qu'un assemblage de corpus-
et
du protoplasma. Le système transformiste
cules
tend expliquer la vie
Comment
expliquerait-il
un système
est
maladie
la
sans
mort.
la
microbes^
les
qui ne voit rien d'autonomiquement vivant
pré-
qui
fataliste
qui ne sait pas expliquer
et
dans
lui
orga-
l'être
comprenant d'ailleurs qu'un composé purement chimine peut pas être réputé malade par lui-même. Tout le monde, y compris M. Pasteur, est plus ou moins transfornisé,
que
miste
et
dans tous
M. Pasteur
et
excusables de nier
Le préjugé
les
protopiasmiste.
cas
la
et l'ignorance favorable
au transformisme
microbiologie morbifique c'est donc qu'il
par
soi, c'est-à-dire
vivant supérieur; n'est
pourquoi
Voilà
comprenant M. Tyndall, sont spontanéité morbide.
ses adeptes, en y
le
autonomiquement, dans un préjugé
et l'ignorance,
qu'un mode des énergies physiques
être organisé
c'est
que
chimiques
et
et à la
de vivant
îi'y a rien
la vie
de
la
matière.
que le transformisme ait en Angleterre, Darwin étant encore vivant, un mathématicien éminent, M. G. G. Stokes « Si l'on admet pleinement s'est exprimé en ces termes sinon comme complètecomme grandement probable ment démontrée, l'applicabilité aux êtres vivants des lois Il
ne faudrait pas
croire, cependant,
conquis toutes les intelligences;
même
:
,
qui ont été vérifiées par rapport à la sens
contraint,
en
même
temps,
matière
quelque chose de mystérieux, situé au delà, sut generis, que je regarde,
dant
les lois
elles et
par
de
l'accomplissement
comme d'une
quelque chose et
suspen-
travaillant ave fin
déterminée.
Quel que puisse être ce quelque chose que nous appelons c'est
un profond mystère
(2).
me
l'existence de
non comme dominant
physiques ordinaires, mais elles à
morte, je
d'admettre
viCj
»
Peut-être arriverons-nous à mieux savoir en quoi consiste ce
quelque chose et à déterminer, au moins, le lieu de sa résidence.
(1)
Traité d'anatomie générale,
t.
t.
p.
223-224.
Science anglaise; son bilan en 1879, par M. l'abbé Moigno. de M. Georges, Gabriel Stokes, p. 37. (2)
— Discoure
—
—
79
JNEUVIÈME LETTRE
—
—
La base physique de la vie. Le protoplasma et la voie de continuelle transformation; l'instabilité et la plasticité. Vie physique et
Sommaire,
chimique selon M. Pasteur.
—
—
Substances naturelles que la vie élabore, selon M. Pasteur. Les vertus de transformation que l'ébullition détruit, du même. Tout est-il mort dans le cadavre? La maladie dans le système protoplasmiste. Encore Bichat. Existe-t-il un élément anatomique vivant per le?
—
—
—
—
—
Oui, les naturalistes l'admettent de plus en plus
purement chimique, l'amorphe, vie,
voilà la base
la matière physique de la :
voilà ce qui est réputé organisé et primiliveinent
vivant.
Le tout d'un être vivant quelconque, vibrion, animal, homme; sa forme, ses organes, ses tissus ses éléments anatomiques ,
;
ses fonctions, ses aptitudes et tout son devenir
qui est purement chimique
procèdent de ce
de l'inorganique, de ce qui ne l'est pas.
l'organique
;
figuré de l'amorphe, le vivant
le
Selon M. Van Tieghem, un botaniste éminent, « le protoplasma nQsX(\u!\xnm
transformation continuelle. niste
très
uniforme
,
éminent,
éminemment
puissance
celte
»
Selon M. Naudin, un autre bota-
protoplasma primordial plastique, etc. »
de continuelle
bilité et plasticité,
physico-
o le
définie,
c'est
est
instable,
en vertu de
transformation, de cette insta-
supposées appartenir à
chimiquement
Et
que
d'un semblable
le
la
matière seulement
protoplasma
est
réputé
mélange,
où l'on suppose qu'il n'y a rien de morphologiquement défini, que la physiologie de Cl. Bernard et l'esprit philosophique de tant de savants se contentent pour expliquer le monde des êtres organisés. Cependant, oîi M. Van Tieghem assure que le tout de l'être vivant résulte du protoplasma par voie de transformation con^ tinuelle, d'autres savants soutiennent que c'est par segmentation: vivant. Oui,
({
le
c'est
protoplasma,
dit l'un d'eux, se
corpuscule organisé.
fragmente pour devenir un
»
Et dans l'être vivant développé, achevé, il n'y a pareillement que du protoplasraa, de la matière purement chimique, liquide ou solide, sous la forme de corpuscules dits organisés. Il y a des solides et des liquides, mais tout cela est pure matière
chimique
et physique.
Écoutez M. Pasteur écrivant sur faction
:
la
gangrène
et sur la
putré-
— «
La gangrène,
dit-il,
—
so
l'état
la
germes de
l'air),
me
paraît être
d'un organe ou d'une partie d'organe conservé, malgré
mort, à l'abri de la putréfaction, et dont
chimiquement
réagissent
solides
normaux de
des actes
ne supprime pas l'organisme.
Une
la nutrition; la
réaction
la
mort, en d'autres termes,
liquides et des
des
même
Une
et
que
la
l'a
physiquement vraiment mortifié, et
mûrit comparé à ce qui est mie et de la physiologie protoplasmiste
mier chef; cela vaut C'est pai'ce
que de
si
je puis
gangrène
porté.
chimique; des liquides
chimiquement
réagissent
dans
solides
est
ordre que celui que nous offre un
mûrit en dehors de l'arbre qui
vie physique
les
en dehors
(1)
sorte de vie physique et chimique,
un phénomène du fruit qui
liquides et
les
physiquement
et
ainsi parler, continue d'agir. J'oserais dire
qui
proprement
loin d'être la putréfaction
dite (celle qui est causée par les
la vie et la
»
et
des solides
un
;
qui
fruit
voilà de la chi-
et transformiste au premort d'un bloc de marbre.
telles doctrines sont
comme
admises
l'ex-
du progrès expérimental que tant de hommes du monde à leur suite, ont si aisément
pression de la vérité et savants, et les
accepté
les
doctrines microbiennes
;
c'est leur
excuse et
c'est
M. Pasteur. C'est parce qu'on ne voit dans le végétal, dans l'animal, dans l'homme que des principes immédiats, un-agrégat de matériaux chimiques, que Davaine après Raspail, et M. Pasteur après Davaine, n'ont vu dans l'intérieur des êtres organisés que des milieux de culture pour les germes atmosphériques morbifiques préexistants quelque chose, enfin, que M. Pasteur, obsédé, en est venu à comparer au moût, au vin, à la bière contenus dans des vases inertes.
aussi celle de
;
Oui, c'est l'excuse de M. Pasteur
ment protoplasmiste
et
;
c'est
ne voit pas que
parce qu'il est pure-
la vie et
l'organisation
morphologiquement définies sont choses corrélatives, qu'il si fermement au système de la microbie morbifniue
croit
;
pourquoi sang, sur
il
c'est
n'a pas compris le sens de ses expériences sur le
le lait,
etc.,
pourquoi ses expérimenta-
c'est aussi
tions contre la génération spontanée et ses travaux sur les fer-
ments, loin de
comme
des
l'éclairer,
lui
ont
êtres sans lien avec
fait
regarder
les autres
les
êtres;
vibrioniens
comme
des
masses protoplasmiques, de fonction spéciale, destinées, sous le nom de microbes, à faire périr les êtres vivants supérieurs.
Quoi d'étonnant, dès (1)
Je
me demande
lors,
que lorsqu'on
lui
eut montré l'ori-
ce que peut bien être une réaction physique.
— gine de ces traiter la
jour
il
mouvement ait été de Quoi d'étonnant, enfin, qu'un
son premier
vibrioniens,
découverte d'imaginaire
ait
—
81
?
comparé un membre blessé
guérison d'une plaie à
un
à
cristal cessé et la
réparation d'un cristal plongé dans
la
son eau mère ? Et ses opinions ont été si bien acceptées par un de ses élèves, M. Duclaux^ que celui-ci a cherché dans l'atmosphère les agents de la digestion gastrique et intestinale !
et le
Ce n'est pas que M. Pasteur ignorât qu'il existe dans le sang dans le pus des globules, dans les tissus des cellules, da)is tubercule pulmonaire des granulations il les connaît aussi ;
bien que M. Tyndall connaît ce qui
mer; mais
est
il
protoplasmiste
fait
qu'un gland peut ger-
Mais ce sont des
!
quelque chose qui n'est ni animal ni végétal!
comment M.
la troisième lettre,
J'ai
organites,
montré, dans
Pasteur, livré à lui-même, se
trouvant en présence d'une maladie parasitaire des vers à soie, a appliqué ses recherches concernant les générations
nées et les fermentations
il
:
disant que le corpuscule vibrant,
animal
ni végétal, ni
nite,
principalement
le
que de
nisé
la
une psoropermie,
lorsqu'
«
tissu cellulaire qui se
cules ou qui les produit,
De même que
;
sponta-
a été protoplasmiste pur lorsque
il
lui a
est
un orga-
paru que
c'est
transforme en corpus-
o
ne voient dans
les protoplasmistes
l'être
orga-
matière altérable, en voie de continuelle trans-
M. Pasteur
que des principes immédiats, doués de vertus de transformation que l'ébullition détruit! Quant à se demander d'où procèdent les vertus de transformation, M. Pasteur n'y songe pas plus que formation, tels
que
n'y voit
la vie les élabore,
M. Van Tieghem ne s'enquiert de savoir quoi procure l'aptitude à la continuelle transformation, et M. Léon Marchand, avec les transformistes,
l'aptitude à la segmentation qui
corpuscule organisé!
mation continuelle et qu'à toute
et la
transformation
une cause, une impulsion
En
il
comme
à tout
mouvement
il
faut
!
n'y a dans la matière minérale, et toute matière
minérale, que
science,
des
appuyée sur
futablement les
le
vérité la philosophie, la chimie elle-même, sont plus exi-
geantes. Non, est
produit
ne veulent pas voir que la transforsegmentation supposent un mouvement,
Ils
la
qu'il n'y a
énergies physiques et
chimiques
:
ia
méthode expérimentale, démontre irrérien dans les composés chimiques qui
porte à être en état de continuelle transformation, à se douer
de vertus de transformation
que
l'ébullition
détruit
ou à
fragmenter.
6
se
Le transformisme ont ramené
la
et le
protoplasmisme,
passez-moi ce mot,
science de la vie et de l'organisation, avec une
erreur en plus, à ce qu'elle était avant Lavoisier.
Les anciens
excusables parce qu'ils croyaient la matière organique
étaient
d'essence spéciale par destination. Les
modernes,
je l'ai assez
montré, n'ont pas d'excuse. Les anciens ne connaissaient l'organisation que parla grosse anatomie; les modernes la connaissent par l'anatomie et par l'histologie et
malgré
avancés,
lumineuse
la traînée
Bichat, malgré tant de travaux
ils
ne sont pas plus
laissée par
devaient
qui
génie de
le
leur
ouvrir les
yeux.
Puisque ni l'anatomie, ni
l'histologie, ni la physiologie, ni
médecine n'ont pu empêcher le transformisme de dominer la science de l'organisation et de la vie, il faut chercher dans
la
de ces sciences avec
l'alliance
sipera qu'il
chimie
la
lumière qui dis-
conserve
qu'il
et
le
préjugé
propage.
La chimie, première
de
la
fantôme d'ignorance
le
la
qui est une science maîtresse, disais-je dans la
peut être une
lettre,
alliée
sûre, car tout ce qui est
matière est de son domaine et rien de ce qui est de la étranger. Ce n'est pas que cette compromise par le transformisme et mais on lui a fait violence en prétendant
matière ne saurait
lui être
noble science
été
par M.
n'ait
Pasteur
;
une auxiliaire. Lamarck, l'un des pères du transformisme, avait en chimie les modernes transformistes, quand les idées les plus erronées s'en faire
;
la formation spontanée du protoplasma primordial, de leur matière de vie, ont imaginé à leur usage une chimie toute de fantaisie. Cette chimie-là permet de faire remonter la paternité du principe fondamental du système jusqu'à Épicure en passant par le poème de Lucrèce. Pour ce qui est de iVJ. Pasteur, ou peut dire, sans vouloir ils
voulu expliquer
ont
le blesser,
imaginant
qu'en
les
réactions physiques (?) et les
vertus de tranformation que Véhullition aussi, à l'usage lui a été
Mais,
nisme,
il
de son système, une
suggérée par faut le
comme
dire
Agassiz
le
détruit^
il
a créé, lui
chimie de fantaisie qui
transformisme.
bien haut, le l'appelle, n'est
transformisme ou Vupas une théorie adé-
quate aux faits; c'est un système a priori qui cherche des faits pour se démontrer ce n'est pas une doctrine scientifique. On en peut dire, ainsi que de la chimie particulière sur laquelle il s'appuie, ce que Lavoisier disait des chimistes systématiques de ;
— gasoil
temps, qu* «ils ont rayé du nombre des
avec
pas
ceux
leurs idées
;
ont, en
ils
ont bien voulu conserver;
qu'ils
d'un appareil de raisonnement qui
en lui-même mains, que
fait
les
comme
admettre.
les
dénaturé
perdre de vue
science n'est
le
fait
plus, entre leurs »
Et, Voltaire,
déjà
disait
:
peuvent passer par qui en trouvent enfin deux ou trois qui
sont
vingt petits trous, et
ne peuvent
,
ont accompagnés
par leur iuiagination.
l'édifice élevé
systèmes
Les
la
ils
ce qui ne cadrait
façon
irrévérencieusement des systématiques,
parlant «
en sorte que
;
faits
quelque
»
les
rats, qui
La médecine
est
un de
ces trous
qui ne peut pas admettre les systèmes qui découlent du trans»
formisme
Ce
n'est
et
du protoplasmisme.
assurément pas avec cette chimie systématique que
la physiologie et la
avec
médecine peuvent utilement s'allier c'est la vraie chimie, dont les théo:
chimie lavoisiérienne,
la
ne sont que l'expression des faits. Rappelons d'abord cette opinion de Cuvier
ries
parties d'un
corps vivant
sont
liées
;
elles
:
«
Toutes
ne peuvent
les
agir
qu'autant qu'elles agissent toutes ensemble; vouloir en séparer
une de sa masse,
reporter dans l'ordre des substances
c'est la
mortes, c'est en changer complètement l'essence. » Elle a été reproduite sous
une autre forme par
l'histologist^
Du contenu d'une cellule ou d'une masse en apparence homogène de granulations, il se construit sous nos yeux un corps dans lequel les cellules, se multipliant et se Henle
:
peu à peu, s'arrangent suivant un ordre légitime et sont douées de forces particuChacune sert au tout, chacune est dominée par le tout
différenciant les
unes à l'égard des autres,
lières.
et
chacune n'a
La somme des
le
pouvoir d'agir que parce quelle tient au tout.
cellules est
longtemps que
Vorganisme
et
l'organisme possède la
au service et dans du tout. » Brel, le tout est vivant .et c'est parce qu'il est vivant que les cellules, c'est-à-dire les parties, vivent. Or, il n'y a pas là seulement un préjugé; il y a une ignovie aussi
les parties agissent
l'intérêt
rance.
Le préjugé, compliqué d'une ignorance, a abouti à une afque voici « Tout est mort après le trépas il n'y a plus rien de vivant dans le cadavre, ni dans une partie séparée du tout pendant la vie. » Ce préjugé est encore celui de M. Pasteur, puisqu'il a considéré le sang, ou une partie quelconque séparée de l'animal en vie, comme substances reportées dans l'ordre des liquides et des solides organiques .
firmation
:
:
—
84
—
non vivants. C'était d'ailleurs également le préjugé de Cl. Bernard qui, ayant aidé M. Pasteur dans son expérience sur le
même,
sang, n'a pas
parait-il,
que
mité des conclusions
soulevé d'objection sur la légitivoulait
celui-ci
du
tirer
résultat
attendu.
Et
ne faut pas que l'expression « préjugé compliqué d'une mauvaise part. L'affirmation qu'il » soit prise en
il
ignorance
n'y a rien de vivant dans le
préjugé,
est
elle
et
n'a pas démontré
cadavre est la conséquence d'un compliquée d'une ignorance, puisqu'on
qu'il n'y eût
dans
plus rien de vivant
cadavre ou dans une partie détachée de l'animal vivant. fait,
M. Pasteur
démontrer que
prétendu
a
nécessairement corrélative à
est
mosphériques
!
Et
c'est
putréfaction
la
germes ateûmes
l'intervention des
un
aussi
nous
lorsque
fait:
prouvé, M. Estor et moi, que M. Pasteur se trompait,
nos preuves d'imaginaires
Du
le
En
il
traita
!
M. Pasteur partageait cette ignorance et ce préle monde. Personne n'admettait la vie dans un organisme autrement que dans le sens de la manière de voir de Cuvier et de Henle. Ce dernier savant n'accordait guère plus de part aux cellules qu'à la substance interceilulaire dans «Je puis, disait-il, rela manifestation des phénomènes vitaux garder comme une chose prouvée, que le contenu des cellules et la substance intercellulaire prennent part à la vie et aux fonctions de l'organisme. Sans doute M. Virchow, après Kûss, a considéré la cellule comme é\.^n\V unité vitale; mais lorsqu'on se fut bien convaincu, reste,
jugé avec tout
:
>>
ce que Henle et tant d'autres avaient déjà est
une forme
comme
transitoire,
croyait l'histologiste
le
de
fait,
non
c'est-à-dire
Berlin,
que
la
cellule
vivante per
on en
se,
de
revint
nouveau à la théorie des blastèmes et des protoplasmas si bien que la cellule redevint un élément anatomique dont on disait qu'elle n'est pas un être vivant. C'est d'ailleurs un :
fait
certain et souvent vérifié
On
:
la cellule
dement après
la
en apparence,
qu'il n'y avait rien
une
mort.
vitalité propre,
tion, survécût à la
concluait
disparaît assez rapi-
de
là,
légitimement
dans l'organisme possédant
indépendante, qui, résistant à
mort de l'organisme dont
il
la
destruc-
faisait
partie
constituante.
Un
jour, à l'Académie
je disais
:
«
sation, celui
de médecine, parlant sur ce sujet,
Considérons l'organisme
dans lequel
la vie se
le
plus élevé en organi-
manifeste avec
le
summum
— puisque, chez
d'intensité,
vie de
lui,
rintelligencê. Or,
—
85 à
vie
la
animale
s'ajoute
la
humain, histologique-
l'organisme
ment, n'est composé que de cellules de toutes sortes de foret de tissus dans lesquels on ne distingue ni fibres ni cellules. Si donc ces cellules, ces fibres, ces tissus et meS; de fibres
moléculaires ne sont
leurs granulations
séquence
inéluctable est
qui constitue l'organisme
tomiques non vivants;
donc que
fibres ni
pas matière vivante ? le
de
la
tion
de ces
il
que
cellule, si
certaines fibres,
vie
de
Qu'est-ce
«
:
une
des
fibre,
granulations molé-
de ces
tissus,
la
ne sont
matière vivante, pour les de la fibre, du tissu,
le
protoplasma!
plus nécessaire de revenir sur la
n'est
con-
la
la cellule,
granulation moléculaire, c'est
Mais
vivants,
machine admirable composée d'éléments ana-
»
maintenant;
savons
savants qui nient la
est
une
si
cellules et
culaires de ces cellules,
Nous
humain
pas
cette
et je posais cette question
matière vivante,
la
tissus sans
»
donc que
cela est erroné; je
me
démonstra-
contente donc de répéter que
chimie ne peut pas reconnaître les attributs de la vie dans un mélange purement chimique de principes immédiats avec de feau. La chimie ne reconnaît aucune spontanéité à la matière: pour mettre ses aptitudes en jeu, il faut que quelqu'un en la
réunisse les conditions
!
Que pourrait bien être la spontanéité morbide dans le système protoplasmiste? Ah! Raspail, Davaine et M. Pasteur ont logiquement conclu qu'elle n'existait pas! Et
avaient
ils
comment un composé chimique ou un grand nombre de composés chimiques que
raison dans leur système;
mélange d'un aussi
l'on voudra, pourrait-il être réputé se rendre
malade? Conçoit-on tite
cancer, etc.,
vérole, le
malade? Devenir
la phthisie, le choléra, la syphilis,
de l'albumine, de
la
l'osséine,
pe-
d'un
corps gras, de l'urée, du phosphate de chaux, du chloruie de
sodium, de l'acide carbonique, de l'eau ou de l'oxygène et de fazote qui entrent dans la composition du blastème, du protoplasme humain? Conçoit-on l'oxyde d'hydrogène fébricitant? Conçoit-on une dissolution de sucre, de blanc d'œuf, de substances semblables à celles qui existent dans le
bière et dans
le
moût
son point de vue,
communication
il
atteints
était
vin,
de rage? Se donnant
la
dans
la
rage?
A
donc naturel que, dans une récente-
à l'Académie
des sciences
et
à l'Académie de
médecine, M. Pasteur soutînt encore une fois qu'il n'y a pas de rage spontanée. Hélait donc naturel que M. Pasteur après
— 86 — Davaine (voir la troisième leltre), ne vît dans l'intérieur d'un que des milieux variés sans vitalité indépendante pas surprenant que M. Duclaux, en disciple il n'était donc être vivant
;
cherchât dans l'atmosphère
fidèle,
agents qui opèrent nos
les
digestions!
Voyez pourtant l'inconséquence
;
à
ce
même mélange
de
principes immédiats et d'eau on reconnaît sous l'appellation de
vertus de transformation que Véhullition détruit (Pasteur) voie de continuelle transformation (Van Tieghem)
(Naudin); de
et de plasticité
;
;
de
d'altérabilité
facultés génésiques (i)
(Pouchet,
Joly, Needham); d'aptitude à /a segmentation (transformistes); etc., à ce mélange de principes immédiats et d'eau on reconnaît, dis-je, la spontanéité
qui
le
devenir monère,
fait
infusoire
mammifère, homme. Mais ne leur parlez pas de spontanéité morbide? Vous ne seriez pas dans le progrès qui nous ramène aux préjugés, aux ignorances, à l'inscience du moins, du temps du P. Kircher et de l'époque mollusque, poisson,
reptile, oiseau,
d'Ëpicure.
Ce qu'il y a d'étrange, c'est que ces savants ne voient pas que ces vertus, ces voies, cette altérabilité et plasticité, ces facultés, ces aptitudes, sont ce quelque chose
dont
ma-
l'illustre
thématicien G. -G. Stokes se sentait contraint d'admettre
l'exis-
tence dans la matière vivante. Ce quelque chose, qu'il regarde
comme
mystérieux, sui generis, est situé au delà de la matière;
bref, c'est
par transcendance que
Cette transcendance appelée vie ne les lois
physiques
elles et
par
elles
la
matière devient vivante.
domine
et ne suspend pas chimiques ordinaires, mais travaille avec à l'accomplissement d'une fin déterminée! et
Mais, n'est-il pas évident qu'un chimiste
qui parle des substances naturelles
telles
comme M.
que la vie
Pasteur
les
élabore
ont des vertus de transformation que Tébullilion détruit,
et qui
voit la vie sous
un faux jour, comme quelque chose
d'abstrait,
qui se manifesterait spontanément dans la matière et pourrait
comme
abandonne le projectile en ou comm« le magnétisme délaisse le barreau aimanté que l'on soumet à une température suffisamment élevée ? Des substances naturelles élaborées par l'abandonner,
mouvement qu'un
la vie
!
Cela
fait
la force vive
obstacle arrête
involontairement
penser à ce chimiste,
compensé par l'Académie de Berlin, qui prétendait que
la
révie
(1) Il estévident que les vertusde tranformationeth voie de continuelle transformation, au'onVavoue ou ne l'avoue pas, ne sont pas autre chose que les facultés génésiques des spontéparistes.
]
—
—
87
que cette base existe vraiment dans composés qui sont véritablement élaborés par les végétaux. Ah beau génie de Lavoisier, vous devez frémir d'encréait la potasse, parce
certains
!
tendre,
un
siècle après vos
mémorables découvertes, un chimiste
français parler ainsi de la formation des composés chimiques
!
Oui, pour ce chimiste la vie est quelque chose d'abstrait, qui
découle des
aptitudes chimiques
et
physiques de
quand
matière
et disparaissant
carrière
aux microbes pour
tière,
en
la
mort
cette
arrive, laissant
libre
la
la détruire; affirmant qiie cette
capable de s'élever jusqu'à devenir un
elle
la matière,
forme de
indépendant de l'organisation structurée, de
homme,
ma-
n'a rien
qui puisse la réduire en la poussière qui lui a été prêtée
pour un temps
!
mon
cher ami, je croirais n'avoir pas perdu mou temps, si je parvenais à convaincre les lecteurs de la Revue médicale et beaucoup de médecins, que les doctrines microbiennes n'ont pu être imaginées et acceptées que parce que
Et maintenant,
encore que dans un organisme vivant, que des parties sans vie autonome c'est pour cela que M. Pasteur a imaginé que le cadavre serait imputrescible sans un apport de germes de l'air. Aux yeux des adeptes du système comme de M. Pasteur, l'homme, une cellule de levure, un vibrion quelconque, un microbe, sont au même titre des êtres qui vivent sans qu'il y ait en eux rien d'autonomiquement vivant,
l'on a cru, et l'on croit il
n'y a
;
rien qui soit
doué d'une
vie indépendante, rien qui produise la
maladie, rien qui résiste aux causes de maladie, rien qui résiste à la mort! est si enraciné, que l'on traite d'imaginaires mieux constatés qui vont à l'encontre, et presque d'illuminés, dans tous les cas d'ennemis du progrès, de gens
Et ce préjugé
les faits les
dont
à l'entendement obtus, tous ceux
n'admet qu'à bon escient
les
la
philosophie exigeante
affirmations qui ne sont pas suf-
fisamment vérifiées et contrôlées ou qui heurtent trop le bon sens. Certes, vous aviez bien raison en finissant votre « Simple ape7'ç.u sur le rôle de la chimie en physiologie et en médecine » dédire que: «éclairés par systèmes
iatrochimiques
l'histoire
et
du passé sur les dangers des
autres,
les
médecins doivent se
mettre en garde contre les empiétements des savants étrangers à la médecine, dont l'imagination est d'autant plus facile, en fait
un point très limité du domaine de la vie » En vérité, c'est aujourd'hui surtout, que d'Alenlbert pourrait s'écrier « La médecine systématique
de systèmes, que leur vue se repose sur !
:
.
ne crois pas employer une expression trop un vrai fléau du genre humain » Certes, ils n'ont d'autre excuse que de ne savoir pas ce qu'ils font, les inoculateurs à outrance de tous les virus qui leur tombent sous la main sans
me
paraît (et je
forte)
!
;
que
cela, est-ce
résistance des grands médecins, dont vous
la
ne les arrêterait pas? Certainement M. Pasteur, chimiste, n'a reposé sa vue que sur un point très limité du domaine de la vie, car il n'est ni
êtes,
médecin,
physiologiste ni ajouter,
et
vous aviez toute
non moins judicieusement,
appartient
le
soin de contempler ce
«
pour
autorité
qu'aux médecins seuls
domaine dans son ensem-
ble et que ce fut toujours l'écueil des sciences spéciales et no-
tamment des chimistes la vie
le tort
;
évidemment incomplètes.
les
»
En
effet,
d'après vous, dans une
le
domaine de ils
ont
médecin complet dont
précédente
comparée pour ne pas
seul assez de science
Mais
le
question et
la
grave de vouloir de suite généraliser sur des données
je parlais,
par
dans
lorsqu'ils entrent
ne voient qu'un seul côté de
ils
lettre,
possède
se laisser égarer
conceptions des systématiques. science
chimie,
la
des
n'est pas responsable
maîtresse,
de
alliée
opinions et des
la
médecine,
systèmes imaginés
médecin Davaine et le Père jésuite Kircher. Or, tout ce qui est de la matière est du domaine de la chimie la matière organique aussi bien que la matière elle a pour mission de constater les propriétés de organisée l'une et de l'autre. Malheureusement les chimistes, de plus en plus, ont coutume de considérer les phénomènes chimiques
par M.
Pasteur après
le
:
;
indépendamment des entrent en jeu tatent
OU;
;
ils
comme
propriétés
s'exprimait
des
intrinsèques
imaginent beaucoup plus Lavolsier,
ils
qu'ils «
corps
qui
ne cons-
supposent au
que M. Pasteur, tout en sa* chant qu'il y a des parties structurées dans un organisme, ne il n'a s'est pas préoccupé de la signification de la structure vu que des substances naturelles élaborées par la vie, ne sachant pas davantage en quoi consiste, chimiquement, la notion de vie Certainement nous ne connaissons la vie que dans la matière; non, comme une propriété de celle-ci, mais comme ne se manifestant, de même que la chaleur, la lumière, l'électricité, le magnétisme, que dans ou par la matière. Or, il faut réunir certaines conditions pour qu'elle manifeste les phénomènes calorifiques, lumineux, électriques ou magnétiques ; de même
lieu
de conclure
;
»
c'est
ainsi
:
-
-
89
faut la réunion de certaines conditions
pour que la matière que ces conditions résultaient de la réunion d'un plus ou moins grand nombre de composés chimiques avec de l'eau : ce n'est pas assez et cela est expérimentalement démontré. il
manifeste les phénomènes vitaux.
Au
fond,
il
:
ce
en tant que matière au sens de composé
chimique, qui est vivante ;
a supposé
faut dire qu'il n'y a pas de matière vivante
n'est pas la matière,
une machine
On
un appareil, un organisme supérieur est vivant^ ce qui est vivant c'est
;
ce par quoi
ce qui vit en lui, ce sont semblablement des appareils.
Bichat, et c'est là sa gloire immortelle, à
rement aperçu
cette vérité
vitales, sont des propriétés,
de
tissu.
par
C'est
;
il
non de
clai-
propHétés matière en général, mais
la
rompu
qu'il a
là
mes yeux, a
reconnaissait que
les
à tout jamais avec la
physiologie antique.
Les vingt tissus élémentaires irréductibles et
il
les
distinguait,
qu'il
servant à constituer l'organisme vivant
là
vent à former
On
les
il
les disait
comparait aux éléments lavoisiériens, ceux-
comme
ceux-ci ser-
combinaisons chimiques.
a beau dire que les tissus élémentaires de Bichat n'étaient
pas simples et ont été trouvés composés;
peu, c'est
la
l'organisation
mais cela
importe
notion profondément physiologique qu'il avait de qu'il
faut
considérer,
n'est-il
pas vrai?
Oui,
Bichat n'en a pas moins formulé la doctrine hautement physiologique autant que philosophique affirmant que n'est doué de propriétés vitales, c'est-à-dire vivant, que ce qui est organisé, structuré. C'était
si
bien
la
pensée de ce grand homme, qu'ap-
pliquant sa doctrine à la pathologie, vitales siégeant essentiellement
n'étant
que les
dans
il
disait:
«
Les propriétés
solides, les
les
que des altérations des propriétés
vitales,
maladies
était
il
évident
phénomènes morbifiques résident essentiellement dans solides, » c'est-à-dire dans les tissus élémentaires. Ah! que les
grande et importante conception est autrement médicale que la doctrine des germes morbifiques Les travaux suscités par les découvertes et par la conception de Bichat ont peu à peu conduit à admettre que les divers tissus sont réductibles en cellules, fibres, etc., etc.; M. Vircette
!
chow
a ensuite, après Kiiss, Bennett
et d'autres,
considéré la
comme vivante dans les tissus et l'histologiste de Berlin l'a regardée comme étant ['unité vitale, l'élément vivant per se, comme il s'exprime dans la Pathologie cellulaire. IVIais je l'ai cellule
déjà dit, la cellule est
un élément
transitoire qui
ne
satisfait
—
-- 90 pas à la notion dé
ment vivant per
comme
chimiques
et,
plus simple
comme
eux,
se,
simple et doué
séparé du tout dont
il
il
l'est
à l'égard des composés
doit être irréductible à
une forme
!
Cet élément vivant per
le
par rapport à l'organisation,
corps simple iavoisiérien
le
qu'il est
que Bichat avait conçue. L'élé-
simplicité
se doit être simple
pensait Cuvier, doit posséder
il
de plus, précisément parce
doit
d'une vie indépendante, lorsqu'il est
faisait partie,
ne pas être reporté,
comme
dans l'ordre des substances mortes
les propriétés,
même
non,
;
fonctionnelles, au sens
chimique au moins, qu'il avait dans le tout. Un tel élément anatomique existe-t-il vraiment? Oui, il existe il est même connu depuis longtemps sous le nom de granulation moléculaire mais on disait qu'il était matière ;
;
amorphe sans
signification et sans fonction. J'ai montré,
il
y a
plus de vingt ans, après dix années de recherches préparatoires, qu'il est ce qu'il est; c'est le microzyma! M. Pasteur, dans une récente communication académique vient enfin de l'aper-
cevoir à son tour, après l'avoir nié vrira
comme
vous verrez
;
a découvert! la nature de
il
flacherie après m'avoir combattu
Dans la prochaine microzymas et nous
;
la
qu'il le
pébrine
nous verrons bien
décou-
et
de
la
!
un mot de la découverte des comparerons aux microbes découverts
lettre je dirai les
par M. Pasteur.
DIXIÈME LETTRE Sommaire. zymas.
—
Expériences et
faits
qui ont précédé la découverte des micro-
J'ai promis de consacrer cette lettre à la découverte des microzymas; de ces microzymas, si méconnus et pourtant si nécessaires, dont, à deux reprises, vous avez parlé avec bienveillance comme en en comprenant l'importance et la signification au moins physiologique la première fois, c'était en 1878 (1) la seconde, en 1881 (2). Mais à ces deux dates, la théorie qui découle de leur découverte n'avait été formulée que dans des Notes ou des Mémoires disséminés dans les Comptes rendus ;
de l'Académie des (1) (2)
E. Fournie E, Fournie
sciences et
;
dans divers recueils. Les uns,
:
Application des sciences à la médecine,
;
Revue médicale. Année 1881,
t.
I,
p.
p. 181.
676,
—
91
par intérêt;
les
autres, à cause
que
les
microzymas
disaient
nation
et,
du préjugé dont
je
parlais,
mon
étaient le produit de
imagi-
Cependant théorie repose, quoique
sans rien approfondir,
niaient les
faits.
fondamentaux sur lesquels la ou détournés de leur signification par plusieurs de ceux-là mêmes qui ne voulaient pas les recevoir. Aujourd'hui les faits et la 'théorie sont réunis dans liri livre (1*), et c'est pitié de constater la force du préjugé quî fait qu'on leur résiste. Ce que je vais en dire ne sera donc pas superflu; et comme rien n'est plus satisfaisant pour l'esprit que l'enchaînement historique des découvertes dans un même ordre de faits, et que la claire perception des généralisations qui en ont été la conséquence immédiate, je veux rapidement indiquer les circonstances qui m'ont mis dans le bon chemin donner une idée de la méthode qui a permis de distinguer les microzymas comme une nouvelle catégorie d'êtres organisés; les faits
fort contestés, étaient vérifiés
;
exposer
les
motifs qui ont conduit à
les
rapprocher des gra-
^
nulations moléculaires des auteurs et parvenir ainsi
anatomique doué de pendante, c'est-à-dire autonomiquement vivant. enfin, à la notion de l'élément
Et,
j'insiste
si
montrer
l'état
de
m'occuper de ce
sur les préliminaires, c'est à la
science à l'époque
sujet, et
et
à
pour,
à
que
la
lecteur
telle
physiologie,
la
est le résultat
méthode expérimentale,
le
fois
commencé
du plus grave problème physio-
chimie, alliée
proposer de résoudre, la
pour convaincre
du plus important
solution
logique que la
oii
la
j'ai
s'élever,
vie indé-
pouvait
se
de l'application sévère de
que Lavoisier
la
pratiquait.
Après avoir pris connaissance des faits et les avoir attentivement considérés on jugera, je l'espère, que la théorie a élé formulée à bon escient, scientifiquement,
quement
et d'intuition,
Oui, après avoir pesé les preuves, théorie trines
du microzyma microbiennes,
n'est
pas
sont
;
et
par déduction.
on sera convaincu que
la
comme les doc-' aux faits, comme les
imaginaire,
mais adéquate
théories lavoisiériennes le qu'il n'y a pas
non pas systémati-
mais rigoureusement
alors
on conclura avec moi
de matière vivante par essence
et
par destina-
ou autrement, mais des appareils vivants, construits à l'aide de matériaux qui sont eux-mêmes des appareils vivants. tion
Et
les faits,
comprendre
sur lesquels la théorie
nouvelle
feront
quelles sont les pétitions de principe qui sont au
fond des systèmes actuellement triomphants, [1]
repose,
Les Microzymas, etc. J.-B. Baillière
et flis.
"
\
La découverte des microzymas touchant
est
physiologique de
la théorie
mes recherches
à
liée
fermentation.
la
J'ai été
amené à m'occuper de ce sujet à propos de la solution d'un phénomène chimique en apparence très simple la transformation du sucre de canne en sucre de raisin, appelé sucre :
abandonne
interverti, lorsqu'on
même, sans trente ans. l'altération
sa
soins particuliers.
A
solution
aqueuse à elle-
en 1834,
C'était
il y a juste époque on ne répugnait pas à admettre
cette
spontanée des matières organiques
;
aussi arriva-t-il
qu'un chimiste soutint avec insistance que l'interversion du sucre de canne, c'est-à-dire sa transformation en sucre de raisin, qui s'opère aisément, surtout sous l'influence de la chaleur, par les
reconnu que l'hypothèse
La transformation du corrélative
dans
pouvait avoir lieu par l'eau
acides,
seule. J'ai bientôt
froide
insoutenable.
sucre, lorsqu'elle avait lieu, était toujours
de
à l'apparition
les solutions
était
sucrées
quelque
production
ces productions
;
désignais par l'appellation générale
organisée
organisées, je les
de moisissures, quoique,
souvent, je n'aperçusse pas de vraies mucédinées, mais quelque
chose que je ne connaissais pas serait
Il
j'ai
trop long, autant
en vue, de donner
ici
le
que je nommais pour
et
que
superflu,
détail
des
but que
le
expériences
qui m'ont conduit à affirmer la vérité que voici tions
petits corps.
:
«
variées
Les solu-
aqueuses de sucre de canne sont inaltérables par elles-
mêmes
;
la
transformation du sucre ne s'y opère naturellement,
au seul contact de l'air, que si des moisissures y apparaissent. » J'ai mis du 16 mai 1854 jusqu'à la fln de 1857 à me dé^ montrer à moi-même cette vérité. Pour comprendre le motit qui m'a
fait
monstration,
consacrer tant de soins il
et
faut savoir que c'était
de temps à cette déune grande nouveauté
« Les moisissures sont-elles que cette simple question chimique » la transformation du sucre ? Car douées d'activité de canne en sucre de raisin, sous l'influence des acides, est le fruit d'une réaction profonde, dans laquelle il y a fixation des éléments de l'eau sur sa molécule, pour produire le sucre interverti, mélange de glucose cristal lisable et de sucre incristallisablc. Les moisissures possèdent donc, dans cette circonstance, le même genre d'activité que les acides les plus puis-
alors
:
sants, ce qui, assurément, est fort remarquable.
La découverte de
la moisissure,
terversion était
consiste
mais
non pas
à avoir observé la présence
à avoir constaté avec précision
bien corrélative à
que
sa présence d'abord
l'in-
et
à
— déterminer ensuite
—
93
mécanisme,
le
son activité chimique
si je puis ainsi parler, de de son apparition ou de sa naissance.
et
Je reviendrai avec quelques détails sur ces observations.
Une moisissure du genre de celles qui ont d'abord attiré mon un organisme déjà compliqué les petits corps au
attention, est
;
comme nous
contraire, étaient d'une simplicité remarquable, le
Un
verrons.
portance est des
et
comprend aisément de
physiologiste
démonstration que
la
autres
même
du
est
quelle imchimique de l'une
l'activité
ordre
reconnaît
et
la
même
cause.
Pourtant, malgré la netteté des résultats, été niés
par
le
chimiste
sucre par l'eau froide
il
;
ils
ont tout d'abord
du
avait soutenu l'interversion
qui
que
affirmait
les
moisissures n'étaient
pour rien dans le phénomène. La levure de bière est aussi une production analogue aux moisissures
dans
eh! bien, en 1860, M. Pasteur, niait qu'il y eût, un pouvoir quelconque d'intervertir le sucre
;
cette levure,
de canne. Il
ne faut pas être étonné
dominait dans l'École la
matière organique
organiques
azotées
On
:
;
les
qu'il
en
ait été ainsi.
Le préjugé
croyait à l'altérabilité spontanée de
ferments n'étaient que des matières
en voie d'altération
c'était
;
l'époque
oii
mots pour expliquer les phénomènes de fermentation alors dominaient la théorie du contact de Mitscherlich et la théorie de la force catalytique de Berzélius. Les dé-
l'on se payait
de
;
monstrations lumineuses de Cagniard-Latour, concernant
l'or-
ganisation et la vitalité de la levure de bière et sa théorie de
repoussées par les chimistes et les phy-
la fermentation, étaient
siologistes. Cl.
Bernard, malgré
soutenait que la salive
parce qu'elle niant qu'il
de produire être surpris
fussent
les
démonstrations de M. Mialhe,
humaine devenait
active dans la
y eût rien dans l'activité
que des
de
faits
l'organisme humain
la salive; etc., etc.
Il
bouche
spontanément,
s'y putréfiait, c'est-à-dire s'altérait
de capable
ne faut donc pas
qui renversaient toutes les idées reçues,
d'abord contestés.
On ne
heurte
pas
en vain
les
préjugés.
Mais ces moisissures Il
logistes l'ai
et ces petits
corps d'où venaient-ils ?
faut se souvenir qu'à l'époque dont je parle, les physioet
les
chimistes, les naturalistes
même, comme
montré de Félix Dujardin, tout en notant
la
je
présence des
moisissures et des infusoires dans les infusions, ou en se pré-
occupant de leur origine, ne leur accordaient aucune attention
— sous
—
94
rapport de l'activité transformatrice" qui est en eux.
le
Oui, on
des infusoires dans certains ou dans les infusions, mais loin de leur accorder quelque rôle transformateur dans les phénomènes de l'altération constatée, on était porté à admettre, comme un connaissait la présence
liquides en fermentation,
chimiste éminent, Charles Gerhardt, l'admettait sans hésitation,
que
fermentation, c'est-à-dire
la
de
était la condition
la
Pouchet partageait plus tard tération, la fermentation de
même
la
la
spontané,
d'altération
l'état
naissance des
animalcules
infusoires.
manière de voir
matière organique
:
l'al-
était, .selon
phase préparatoire de la formation spontanée des organismes qu'il voyait apparaître dans ses infusions, c'est-à-dire la première manifestation des facultés génèsiques de la matière lui, la
organique de ces infusions. .
Il
est bien
entendu que Pouchet n'a pas tenu compte de mes les moisissures dé l'eau sucrée lorsque, vers
expériences sur l'a
de 1858, une année après leur publication,
fin
vives discussions qui agitèrent et le
monde savant.
d'avance conclu contre
me
guments, qui
souleva les
longtemps
si
pouvait ne pas les connaître alors, mais
Il
compte davantage plus tard
n'en tint pas
il
passionnèrent
la
;
c'est
génération spontanée,
que par
il
j'avais
des ar-
parjiissent encore aujourd'hui sans réplique,
qu'il connaissait et qu'il combattait. Il
importe de bien mettre en lumière, à cause de leur incon-
du Mémoire sur
testable valeur, les conclusians
les moisissures
de l'eau sucrée. Je m'étais servi du sucre de canne très pur, absolument dépourvu de matière azotée, et d'eau distillée pour faire
mes
tement
Lorsque je mettais celles-ci, bouillies, exacdans des récipients en verre absolument pleins,
solutions.
filtrées
les moisissures
ne naissaient point
les moisissures n'apparaissaient
dans ces récipients au contact du même
fisante restait
plus,
même
et le
que ;
elles
air,
sucre restait inaltéré
de
si
que,
et,
la substance
faits.
du verre
Voilà
;
suf-
ne naissaient pas non
ou
mêmes
même
solu-
seulement
de créosote ou d'acide phéni-
très faibles quantités
dans ces divers cas le sucre
Pesons bien ces
en quantité
lorsque les
tions étaient additionnées de certains sels
de faibles,
l'air
restait pareillement inaltéré.
du sucre pur, de
l'eau
pure
et
qui, d'après les expériences de Lavoisier,
peut être attaquée par l'eau;
il
n'y a pas autre chose. Or, au-
cun organisme vivant, quel qu'il soit, ne peut se constituer sans la présence de quelque matière albuminoïde. Il n'y a pas là
dans
la
solution et dans le verre, les matériaux nécessaires
— pour constituer ce que
que
bref, rien,
I'oti
—
9o
nomme
blastème ou protoplasma;"
animé de
l'on puisse dire
facultés génésiques,
de voie de continuelle transformation, de force plastique. Mais s'il n'y a rien là qui, matériellement, puisse suffire à former l'être infime appelé moisissure ou les petits corps, com-
ment
naissent-ils? J'ai admis, avec Spallanzani, qu'ils
avaient
pour pères et pour mères des germes disséminés dans l'air. Gardons provisoii'ement cette notion ou cette hypothèse, quitte à l'abandonner plus tard
mis que
comme
inutile et fausse.
les moisissures et les petits
sucrée, existaient dans l'atmosphère, depuis le
du monde,
à l'état
de germes pour
se
admet
qu'il
j'ai
ad-
commencement
développer dès
rencontreraient une solution de sucre de canne, teur aujourd'hui
Oui
corps développés dans l'eau
comme
qu'ils
M. Pas-
en existe de morbitiques pour nous
rendre malades dès qu'ils peuvent pénétrer en nous
pour se
développer en microbes.
Donc, lorsque
les ^fermes
se développent
ils
en question tombent dans l'eau suj'ai indiquées comme favorables,
que
crée, dans les conditions
en moisissures ou se multiplient en utilisant ils peuvent disposer dans la solution, dans verre et dans l'air. Soit qu'ils se multiplient
pour cela ce dont substance du
la
ou
développent en
se
quent
les
produisant des moisissures,
de leurs
matériaux
tissus,
comme
la
fabri-
ils
graine
semée
dans un
sol favorable et qui a germé, opère la synthèse desubstance du végétal à l'aide des éléments de ce sol, de la
la
fumure, de l'eau
Dans
et
de
l'air.
pure
l'eau sucrée
minéraux
la récolte
est
minime
;
en ajoutant
devient plus abondante et l'eau sutransformée. plus vite crée est certains sels
Mais
comment
par quel
la
moisissure opèrc-t-elle cette transformation,
mécanisme
Evidemment la
ce n'est pas
le
même que
moisissure est insoluble dans l'eau
par suite, dans la solution sucrée.
Comment un
corps insoluble, qui, en apparence ne'peut rien
céder, peut-il opérer -
?
puisque
celui des acides, et,
elle
une réaction chimique
Les physiologistes et
que
c'est
par catalyse,
?
les chimistes d'alors
par
un
effet
auraient répondu
de contact, c'est-à-dire,
par fermentation.
comme
monde, j'ai dit que la moisissure opéun phénomène de fermentation mais qu'est-ce qu'un tel phénomène? - Voici comment, dans le Mémoire de 1857^ j'ai résolu ufte par-
J'ai
fait
rait l'interversion
tout le
par
;
,
.
—
96
—
du problème. Et ce que je
vais dire a
siologique extrême, en ce qu'il
ruine par
tie
une importance phyla
base
les
systèmes
transformiste et protoplasmiste.
D'abord
moisissure n'opère
la
En
pas la transformation seule-
qu'elle se développe, c'est-à-dire qu'elle végète.
ment pendant
moisissure du milieu où elle est née et
effet, si l'on isole la
qu'après l'avoir bien lavée on l'introduit dans une nouvelle solution sucrée, elle en opère l'interversion malgré la présence de la créosote
ou quoique contenue dans des flacons absolument
pleins.
En second de la
même
lieu, si l'on se
procure une quantité assez grande
moisissure, qu'après l'avoir lavée et essorée
broie avec du sucre pur, pour la tue
la déchirer,
est évident
il
on
la
qu'on
en tant que moisissure et que l'on met en contact avec matériaux solubles qu'elle contenait dans ses tissus. après quelques heures.de contact, la masse broyée est
le sucre les
Or,
si
pour dissoudre
traitée par l'eau
ce qui arrive
le sucre, voici
la
•
solution filtrée avec soin, additionnée d'un peu de créosote pour
empêcher
germes de
l'influence des
l'air, s'intervertit
sans qu'il
se développe de nouvelles moisissures
De
ces
deux
faits
il
faut conclure
:
La créosote qui empêche l'interversion de l'eau sucrée en empêchant l'évolution ou la multiplication des germes, n'em1°
pêche pas
la moisissure
de transformer
Le phénomène de l'interversion soluble que la moisissure sécrète. 2"
La substance diastase et je
l'ai
Arrêtons-nous
soluble
dont
il
le
est
sucre
;
dû à une substance
s'agit, Je
l'ai
nommée plus tard zymase. un moment pour méditer
comparée à
la
sur le fait de la
production de cette zymase.
La
diastase et la zymase, sont des substances voisines des
matières albuminoïdes. Voilà donc que les germes en formant moisissure ou en se multipliant ont opéré la synthèse chimique non seulement des autres matériaux de leurs tissus
la
mais aussi celle de cette zymase. Les moisissures ne sont donc pas
nées
d'un protoplasma;
mais ce sont elles qui créent les matériaux que l'on peut rencontrer dans ce que l'on nomme leur protoplasma. Notons enfin que si les moisissures sont laissées dans la solution sucrée qu'elles intervertissent, pendant sant, cette solution devient cool. Ces
moisissures
un temps
acide et finit par contenir de
suiffi-
l'al-
sont donc aussi des ferments produc-
donc une double fonction chimique de canne par leur zymnse et celle de La zymase ne forme jamais d'alcool, la moi-
leurs d'alcool. Efles ont
:
celle d'intervertu' le sucre
former de
l'alcool.
sissure, être vivant,
est nécessaire.
Le phénomène de l'interversion par la zymase est un phénomène purement chimique, comparable au phénomène de l'interversion par les acides. La formation de l'alcool est un
phénomène physiologique de bière que
fondé
j'ai
dans
s'accomplissant
en démontrant directement ces deux
C'est
théorie physiologique de
la
ferment.
le
pour
faits
levure
la
la
fermen-
tation.
Le
fait
de
L'ord
été
contesté, ai-je dit. Mais c'a été sans preuves. Après
transformatrice
l'activité
des
moisissures a d'a-
avoir démontré que le sucre pouvait être interverti par elles, j'ai
fait
voir que d'autres substances
mées par tions.
pouvaient êlre
dans
moisissures qui se développent
les
Aujourd'hui
c'est
un
fait
démontré
même
transforleurs solu-
par des élèves
de M. Pasteur qui, naturellement, font remonter
maître
à leur
mérite de la découverte. C'est affaire à eux de pouvoir mal-
le
traiter ainsi l'histoire, j'ai
n'en reste pas moins établi que ce que
il
concernant
découvert
les
moisissures
époque où M. Pasteur n'avait encore rien
La conclusion
est forcée
:
les
dans l'eau sucrée ne sauraient tion
spontanée;
cette
et
absolue, lorsque,
comme
:
moisissures naître
alun,
je l'ai fait,
une
d'une généra-
d'une
on étudie
les
solutions aqueuses de
sulfate
même
publié à
moisissures qui se dé^'eloppent être les produits
conclusion devient
qui se développent dans des
ment minéraux
était
écrit sur ce. sujet.
de magnésie,
dans l'eau
etc.
distillée et ces
évidence
moisissures sels J'ai
pure-
vu des
moisissures
y produire de l'alcool et de l'acide acétique. Qui ne rirait de celui qui soutiendrait que l'eau, l'oxyde d'hydrogène, c'est-àdire
un oxyde
métallique, possède des vertus de transformation^
des facultés génésiqiies,
une force plastique,
etc.
L'atmosphère contient donc nécessairement des germes, et elle doute innombrables espèces; peu de chose pour que la moisissure qui apparaît dans une infusion ne soit pas la même que celle qui naît dans l'infusion voisine. Il y aura lieu de rechercher ce que sont ces germes; mais auparavant il faut insister sur un point de la méthode qui a permis de mettre hors de doute
en- contient de plusieurs et sans
en
fait,
l'activité Il
il
faut très
chimique des moisissures.
est très
remarquable que certains
sels,
même
de ceux qui 7
—
98
—
sont neutres et irréductibles, empêchent l'apparition des moi-
dans l'eau sucrée;
sissures
mais
phénique
et
de quelques
autres
à
rien,
digne d'attention que l'influence de
mon
avis, n'est si
créosote
la
de l'acide
,
substances organiques
,
pour
empêcher l'interversion du sucre de canne, ou l'altération de tel ou tel autre composé même plus compliqué, en tarissant la multiplication ou l'évolution des germes de l'air. créosote ou l'acide phénique à dose 11 suffit d'employer la c'est-à-dire de deux à trois gouttes par non coagulante pour empêcher de se putréfier ou 100 centimètres cubes ,
,
de s'altérer
les solutions
exactement
putées les plus putrescibles
ou
les
filtrées
des substances ré-
plus altérables
:
infusion
de levure, sucrée ou non, infusions végétales ou animales même addidiverses, albumines, gélatine, ou leur mélange tionnés des sels minéraux, des blastèmes ou des protoplasmes. Elles ne se putréfient, ne fermentent et ne s'altèrent en aucune façon, parce que rien d'organisé n'y apparaît. J'ai dit des solutions exactement filtrées; en effet, aux mêmes doses de créosote, les matières animales et végétales délayées dans l'eau, c'est-à-dire les macérations, ne s'altéreraient pas moins, même en les soustrayant au contact de l'air. C'est ainsi que le lait créosote, à une dose non coagulante, ne se caille pas moins, quoique plus lentement; que le sang ne subit pas moins le genre d'altération que M. Pasteur a signalé, tout en disant qu'il ne s'était pas altéré Pourquoi cette différence? La réponse ne sera donnée que plus tard, auparavant ,
!
il
faut insister sur le
rôle
de
la
créosote et
de l'acide phé-
nique.
Les hétérogénistesmodernes'comme Needham
et Spallanzani,
reprochent aux non-spontéparistesqui font bouillir
les infusions
germes, de détruire
les facultés
et calcinent l'air
pour tuer
les
génésiques, la force végétative^ etc. de la matière organique des infusions
ou
des
macérations
et
quelque propriété de
l'air.
Pouchet, critiquant mes expériences, soutenait que je tuais, par la créosote,
les
organismes qui devaient naître dans mes naquissent. Il ne voulait pas voir
dissolutions avant qu'ils ne
que
je
ne pouvais pas tuer une faculté génésique qui ne peut
pas exister dans l'eau sucrée, dans une solution saline ou dans l'eau distillée.
En qu'on chet
phénique ne tuent rien lorsemploie aux doses indiquées. L'objection de Poutombe devant le fait que ces agents n'empêchent pas réalité, la créosote et l'acide les
—
99
—
moisissure déjà née d'ii)lerveilir
la
jue
cet autre:
le
sucre de canne et devant
sang, les macérations ne s'allèrent pas moins malgré leur présence. le lait,
le
n'y a qu'une manière d'expliquer l'inaltérabilité sous
II
fluence de
l'acide
comme
phénique
et
de
la
créosote
c'est
:
l'in-
de soute-
que ces agents, ou bien tarissent la ou arrêtent l'évolution et la multiplicatiou en même temps que l'activité des germes. Mais qu'est-ce que ces germes de l'air admis par hypothèse? lorsque nous les aurons décrits, nous pourrons nous faire une
nir,
fertilité
idée les
je le faisais,
des infusions
filtrées,
petits coips
des
dont
je parlais
en
les
confondant avec
moisissures que je ne savais pas autrement désigner.
La créosote n'empêche pas les moisissures d'intervertir le canne elle ne devait donc pas tuer les germes de l'air ni leur activité chimique s'ils en possèdent quelqu'une. A l'aide d'un appareil disposé convenablement j'ai fait arriver, par aspiration continue, un courant d'air, pris dans un une solution sucrée à 20 grammes, et assea jardin, dans sucre de
;
fortement créosotée (4 à o gouttes par 100 ce.) pour arrêter l'évolution des germes. L'air ayant passé dans la solution
pendant 48 heures, il se trouva qu'elle était troublée par un nuage de poussière très fine, restant longtemps en suspension. La poussière étant déposée, Pexamen le plus attentif, à l'aide de l'objectif à immersion de Nachet, n'y laissa découvrir que des corpuscules d'une ténuité extrême, apparaissant comme de petites sphères d'un millième à un demi-millième de millimètre de 'diamètre. A peine voyait-on par-ci par-là quelque chose pouvant être pris pour une spore et quelques débris in-
formes
.
Le courant quelques jours
d'air le
ayant encore traversé
nombre
ment augmenté, mais mêmes. La solution sucrée dans
Le
les
les
voici
Le
formes
déjà
ainsi créosotée et
atmosphériques a
cules
expériences du
la-
solution pendant
des corpuscules se trouva naturelle-
été
décrites
étaient
les
chargée des corpus-
abandonnée à elle-même, comme
début
de cette
lettre.
Qu'advint-il ?
:
sucre se trouva progressivement interverti sans que des
Le microscope ne mémoire de 18o7^ j'avais
moisissures proprement dites apparussent. laissa apf-rcevoir
que ce que, dans
appelé
corps
les petila
;
le
quelque chose de
fort
semblable
corpuscules du premier examen microscopique.
aux
— .rajoute que,
si
l'on
t'ait
100
—
passer auparavant un
même volume
dans un égal volume d'eau sucrée, dans les mêmes conditions, mais après l'avoir fait barboter dans l'acide suliurique, d'air
la potasse, dans l'eau et ensuite passer sur une colonne de coton, l'eau sucrée ne subit aucune altération. Les corpuscules de l'air et les petits corps, sont donc des formes d'une petitesse exquise, de l'ordre des dernières gran-
dans
deurs microscopiques et doués d'activité chimique. Les corpuscules atmosphériques, et les petits corps qui leur metressemblent tant, je ne veux pas encore les nommer ici ;
tez
que
c'est
naissez leur rester
dans
par une sorte de coquetterie, puisque vous con-
nom. Pour le
le
connaissance incomplète suivre pas à pas
moment
vague d'une le
;
il
je veux,
comme
première constatation
y a d'ailleurs
développement des
un
en 1857, et
d'une
certain intérêt à
idées.
rapidement que je l'ai pu, les circonstances qui m'ont mis sur la voie de la vérité; après avoir esquissé la méthode, il faudra la montrer dans son application à d'auc'est, avec votre agrément, ce que je ferai dans la tres objets aussi
J'ai dit,
;
prochaine
lettre.
ONZIÈME LETTRE
—
—
De l'emploi de Les poussières organisées de l'atmosphère. créosote ou de l'aciJe phénique dans l'étude des corpuscules organisés Les travaux de M\I. Fremy Les microzymas de la craie. de l'air. et Boutron. de M. Berthelot et de M. Pasteur sur les fermentations
Sommaire. la
—
—
—
butyrique. fermentations méconnue.
lactique et
La nature des granulations moléculaires des La craie et le lait.
—
Il y a, constamment et incontestablement, dans l'air que nous respirons habituellement, des poussières et ces poussières, visibles à l'œil nu dans le rayon de soleil qui pénètre par une fente dans une chambre obscure, contiennent toujours des corpuscules d'une ténuité extiême qui sont, non moins incontes = tablenient, doués d'activité chimique. C'est encore de ces petits corps qu'il va être question; je vous prie et je prie le lecteur de considérer que ce que je vais en dire nous conduira sur les sommets de la physiologie. ;
— L'analyse
microscopique de
lorsque Pouchet (^) et
31.
—
101
déjà été
avait
l'air
Pasteur
après
(3),
faite
(1)»
lui, la refirent.
Pouchet se proposait de démontrer que l'atmosphèie respipas, en nombre et en espèces, les germes
rable ne contient
capables d'expliquer les succès de certaines de ses expériences sur les générations spontanées.
M. Pasteur, au
contraire, voulait prouver que l'air contient pour rendre raison des observations de Pounous l'avons vu, même des maladies. Il sou-
tout ce qu'il faut
chet
comme
et,
tenait avec raison
«
constamment dans
qu'il y a
en quantités variables,
des
structure annoncent qu'ils
«
ont signalés dans extérieurs
Et
».
corpuscules
les
la
il
que
trouvait d'ailleurs
ces
convient de noter que M. Pasteur observait
il
au microscope pour un gjvs-
« tels qu'ils s'offrent
n
.
Si l'on restreint les observations de
teur spécialement à ce qui est la
commun,
la
analogues à ceux que divers micrographes poussière déposée à la surface des objets
sissement de 350 diamètres
dans
l'air
forme et la sont organisés». Confirmant les ob-
servations de Pouchet sur ce sujet
corpuscules sont
dont
corpuscules
relatif
Pouchet et de M. Pasaux vibrioniens, ce qui
question qui m'occupe est Tessentiei, on
est
obligé de
constater que l'un et l'autre avouent n'avoir jamais rencontré
dans
un œuf de bactérie ou de vibrion. Aussi, tandis que ou d'une bactér'e par
l'air
l'un explique la naissance d'un vibrion
génération spontanée, l'autre invoque un germe dont
la
pas pu se faire une idée exacte et qu'il
vagues j'ai
eu
comme
lorsqu'il dit
Dans
«
:
à traiter, qu'il s'agisse
définit
il
n'a
par des mots
toutes les questions
que
de fermentation ou de générations
le mot germe voulait dire origine de vie (4) » Assurément ni Pouchet, ni M. Pasteur n'ont donné leur attention aux petits corps dont j'ai parlé comme étant d'une
spontanées,
.
petitesse exquise, soit qu'ils
aient négligés
reconnaître, mètres,
31.
du
comme reste,
les aient
aperçus,
soit qu'ils les
n'étant que poussière amorphe.
faut
Il
que sous un grossissement de 3S0 dia-
Pasteur ne pouvait guère
preuve que, mis en demeure de
les
apercevoir
les
voir,
il
;
et j'ai la
a déclaré
ne
les
avoir pas vus. (1)
Littré et
Robin
Poussières (1858). (?) Comptes rendus, (3) Comptes rendus, 3^ série, (4)
t.
LXIV,
Dictionnaire
:
t.
t.
XLVIII,
p.
L, p.
303
de
médecine
et
de
chitiirgie,
article
546 (1859) et t. L, p. 748 (1860). et Annales de chimie et de physique,
p. 5 f!86rj.
L. Pasteur, Études surlabiére, p. 302, en ba?, dernière ligne (1876)
—
étaient d'autant plus nécessaires
Ces préliminaires
.
—
102
nalyse microscopique de
entreprise par Pouchet et M. Pasteur après
mon Mémoire
que
l'a-
des poussières déposées a été
l'air et
publication de
la
de 1857.
permis de découvrir, enfin, les •le reviens aux faits qui ont prétendus œufs ou germes de vibrioniens, non sans prier le lecteur d'avoir la bonté de se placer un instant à mon poiut de vue; il verra alors qu'en traitant la question chimique des fermentations, je traite en léalité une question
de physiologie
supérieure.
Conservons précieusement «
Il
n'y
le
principe que voici
pas d'action, de
a
cause provocatrice ;» car et des transformistes
est aussi vrai
il
chimie. C'est parce qu'il est
méconnu
:
chimique sans
en physiologie qu'en
qu'il y a des protoplasmistes
méconnaissance qui a suscité et à moi tant d'em-
sa
c'est
;
transformation
du microzyma
tant d'obstacles à la théorie
barras. J'avais constaté
que certains
sels
lutions sucrées empêchaient à
de canne
et
l;i
minéraux ajoutés à mes sol'interversion du sucre
fois
la
des moisissures
naissance
;
que d'autres exer-
çaient une influence personnelle, indépendante des moisissures
que d'autres,
Le carbonate de potasse
celles-ci.
;
favorisaient la naissance et l'abondance de
enfin,
était
parmi
les
premiers; en
sa présence l'interversion n'avait point lieu malgré l'absence de
ou
la créosote
la
forme de
craie.
de canne
Or,
fait
me
arriva que,
de
malgré l'emploi
la
germes de l'air, le sucre ou subissait quelque autre change-
l'influence des
s'intervertissait
ment. Le
le
carbonate de chaux employé sous
le
il
empêcher
créosote pour
phénique. J'en vins à remplacer
de l'acide
carbonate de potasse par
parut
si
extraordinaire,
il
était si contraire
à la théorie qui découlait des autres expériences qu'il n'en fut
pas
fait
mention dans
profondir
le
mystère
:
le
la
Mémoire de 1857, me réservant d'aplumière en
Après plusieurs tentatives dose d'acide phénique ou de
inutiles,
jaillit
peu à peu.
comme
faire bouillir
d'augmenter
auparavant
la
la
craie
avec l'eau qui devait servir à dissoudre le sucre, je préparai du carbonate de chaux chimiquement pur; celui-ci se trouva sans action dans toutes
les
circonstances où la craie opérait quelque
transformation. Le carbonate de chaux pur n'est donc pas de la craie et, s'agit,
réciproquement,
la craie,
contient autre chose que
le
au
point de vue dont
carbonate
impuretés minérales que l'on connaissait.
de chaux
et
il
les
— Et pour
au
si
lieu d'eau sucrée
par
le traiter
la craie
voici ce qui arrive
103
—
on prépare de l'empois de fécule ou par le carbonate de chaux pur,
:
L'empois, créosote bouillant, additionné au
même moment
d'une quantité suffisante de craie pulvérisée d'une part, et d'une
récemment préparé, abandonné à la température de 40 degrés dans un appareil disposé pour recueillir les gaz et soustrait au contact de l'air par une couche de mercure fermant le tube abégale quantité de carbonate de chaux pur, d'autre part, est
ducteur. Les conditions sont
mêmes de
les
l'empois intact,
aucune trace de
sans
plusieurs mois. L'empois de celui qui
part et d'autre.
chaux pur conserve liquéfaction, pendant
L'appareil contenant le carbonate de
contient
craie se li-
la
quéfie bientôt, et le liquide résultant finit par dégager de l'hy-
drogène
de l'acide carbonique; en
et
même temps
de
la chairs
entre en dissolution à l'état d'acétate et de butyrate de chaux.
non seulement
Bref,
mais
soute, et
butyrique:
même Et
même
la
si
;
s'est dis-
fermentation était acétique
la
car
elle était aussi alcoolique,
temps une quantité
mêmes mêmes
de remplois
la fécule insoluble
a fermenté
elle
il
s'était
formé en
très appréciable d'alcool.
craie était mise dans l'eau
fermentait
conditions, le sucre
sucrée, dans
les
dégageant
les
aussi,
gaz, produisant du lactate et de l'acétate de chaux, en temps qu'une proportion notable d'alcool. Ma surprise était extrême voilà, me disais-je, un minéral, une roche qui agit comme un ferment Le principe sur lequel je m'appuyais m'obligea de me demander pourquoi et
même
:
!
comment
?
J'ai fini
par où j'aurais dû commencer,
si
je n'avais pas été
purement et simplement du carbonate de chaux. Or, jamais on n'avait vu une matière prévenu par
l'idée
minérale jouer
le
alors le ferment
que
la craie était
rôle de ferment
comme
;
tout le
monde
considérait
étant une matière organique azotée,
mes expédu sucre de canne, eu solution aqueuse, avaient ébranlé en moi cette croyance. La cause première de l'interversion était, dans ce cas, un organisme vivant produisant la zymase intervertissante. La craie contiendrait-elle quelque chose de semblable ? une zy-
une substance albuminoïde, en riences
mase
et
sur
quelque
taient alors
cette
l'interversion
mon
direction,
chose
d'organisé ? Les savants qui fréquen-
laboratoire
me
état d'altération, et
dite spontanée
disant
me que
dissuadaient de chercher dans c'était
absurde
;
et
je
serai
—
104
—
récemment encore, un savant trouvait que au moins déraisonnable. J'ai donc fait l'analyse microscopique de la craie qui avait servi aux expériences que j'ai rapportées. Pulvérisée, délayée dans l'eau, elle a été soumise à l'examen microscopique sous de forts grossissements, comparativement avec du carbonate
obligé de dire que, c'était
de chaux par,
traité
de
la
même
manière. Quel
mon
fut
éton-
nement de trouver dans la craie des petits corps comme ceux de mes précédentes observations? Je vous le donne à penser
!
Hien de semblable dans
que dans la préparation microscopique du carbonate opaque et immobile, dans celle de la craie les
Et, tandis
pur tout
carbonate de chaux pur et récent.
le
était
mouvement de trépidation parmouvement brownien, qu'affecte toujours, matière solide amenée à un grand état de divi-
petits corps étaient agités d'un
appelé
ticulier,
disait-on, la
mise en suspension dans
sion, lorsqu'elle est
cules mobiles contrastaient par
dont
réfractaient
elles
lumière, avec
la
Ces molé-
l'eau.
leur brillant, par la
manière
des parti-
l'opacité
immobiles. J'a-
cules qui les entouraient et qui, elles, étaient
que les particules opaques de la craie sont amorphes, tandis que celles du carbonate de chaux pur sont cristallines, ayant la forme de l'aragonite bref, la craie n'est pas cristalline, ce qui mérite une attention particulière, et semble témoigner qu'elle a une origine plutôt physiologique que miné-"
joute
;
ralogique.
Ne pouvant m'expliquer
les
fermentations et les transforma-
que
tions chimiques constatées,
si les
molécules mobiles de
la
craie étaient quelque chose de semblable aux moisissures et aux petits corps
que
dire d'organisé fluidilie
j'avais
l'empois et
qu'elles l'étaient
n'y avait
d'abord confondus avec
de vivant,
et
le fait
pouvant sécréter
fermenter,
puisque
vraiment,
tout
j'ai
elles, c'est-à-
zymase qui
la
d'abord admis
dans mes' expériences
il
pas de matière azotée à laquelle je pusse raisonna-
blement attribuer, avec l'École, le rôle de ferment mais mon embarras était grand pour soutenir, autrement qu'appuyé sur mon principe, l'organisation et la vitalité de ces molécules! !
Ne
niait-on pas
celles
de
tière
oVganique dont
Comment
d'ailleurs
était
la
levure de bière
la
pas des réactions chimiques,
les altérations
le
craie
sucre de naturelle
?
N'admettait-on
spontanées de
canne
et
la
la
ma-
fécule ?
peut-elle contenir des
organismes vivants, des molécules semblables aux petits corps de l'air commun ? J'imaginais d'abord que ces molécules
—
—
lOo
représentants des poussières atmosphériques des époques géologiques, déposées en même temps que les matériaux minéraux de la craie, et cela me paraissait d'autant plus simple que j'admettais alors sans difficulté la légitimité de étaient les
l'hypothèse des germes préexistants ui)iversellement disséminés et de Ch. Bonnet. Mais ce n'était là que recuproblème sans le résoudre, puisque je n'avais que mes expériences sur l'interversion de l'eau sucrée pour démonstra-
de Spallanzani ler le
tion
or, elles étaient contestées.
;
Vous comprenez, cher et éminent ami, de quel intérêt était pour moi la solution d'un tel problème, en même temps que mes hésitations à publier un fait aussi extraordinaire ne ;
de
rirait-on pas
celui
croirait à la vie résidant,
qui
époques géologiques, dans une roche
les
vivants fossiles?
En
réalité,
nommer au moins
principal
le
mon
ans avant d'envoyer
on en a
voulu
j'ai
les
obligé
de
mis près
de dix
l'Académie des sciences,
à
qu'avant de communiquer
C'est
au public des résultats dont devaient quences, dès lors entrevues
évoquerait des êtres
;
et je serai
rieur. J'ai
travail
bien qu'achevé depuis 1859.
ri
depuis
comme
issir
de
si
graves consé-
un vague
dans
soumettre à un contrôle sévère et
les
lointain,
entourer
des arguments les plus capables de faire réfléchir. C'est aussi
qu'en .un sujet
soumis à de
nouveau
si
mon jugement
que
et qui, je
ne s'égarât.
Il
devais
d'autant plus sur
être
prudence, que M. Berthelot
et
devait être
vraiment
craignais
est nécessaire
pénétrer jusqu'aux derniers replis de Je
le pressentais,
rudes contradictions, je
si
de vous
faire
mes préoccupations. mes gardes, et animé de
M. Pasteur publiaient,
la
même
année 4857, des expériences dont les conclusions heurtaient absolument les miennes étaient la négation radicale de mon principe et de mes prémisses. Elles m'ont obligé à des expé,
riences
de
contrôle longues et pénibles
mes propres
qu'elles jetaient sur
faut reprendre les choses de plus haut
Il
le
développement
des idées
et
cause
à
des doutes
résultats.
se
si
l'on veut suivre
compte de
rendre
mes
hésitations.
Scheele avait découvert l'acide lactique dans le
phénomène de
à la fermentation. blissent si
l'on ^1)
que
la
sature
formation de
la
En
cet acide
le
l'acide et
aigri
;
MM. Fremy et Boutron (1) étadu sucre de lait n'est complète que lactique, à mesure qu'il se forme, par 1841,
destruction
Atmales de Cliimie
lait
avait été rattaché
de Physique, 3° série,
t.
II,
p. 257.
— du
bicarbonate de soude
106
et
;
—
pour démontrer que dans cette ferment n'est autre que le
fermentation
du
caséum
matière fermentescible
vants
et la
imaginèrent de
l'air,
le
aigri,
lait
laver
de
le
prendre
jusqu'à
ce
qu'il
sucre
de
lait,
ces sa-
caséum
du
lait
caillé à
le
îe
ne
solution
d'ajouter à cette
et
or,
:
acide, de le
plus
fût
du bicarbonate de soude du sucre de lait du commerce
dissoudre dans
produisit
se
il
une fermentation lactique. MM. Boutron et Fremy ont conclu que le véritable ferment du sucre de lait est le caséum, lequel est à ce sucre ce que la levure de bière est au sucre de canne. Il convient d'ajouter que ces savants s'inspirant des idées de Liebig, renouvelées du xvii^ siècle, pensaient que « l'air n'intervient par ces éléments, que parce qu'il transforme la matière animale en ferment lactique », absolument comme Liebig soutenait que la levure de bière n'était que de la matière albuminoïde précipitée à l'état insoluble par une certaine transformation subie
prouvait
matière
de Liebig
de
sous l'influence
l'oxygène. Or,
rien ne péremptoirement l'absorption de l'oxygène par une albuminoïde pour sa prétendue transformation en
l'affirmation
levure. Liebig,
miques sans
qu'une assertion, car
n'était
au fond, admettait
cause,
puisqu'il
des
transformations
l'influence de l'oxygène, influence qui, à son tour,
un
MM. Fremy et Boutron
ayant établi que
la
fermentation lac-
un milieu neutre, MM. Pelouze
Gélis ont remplacé le bicarbonate de soude
laquelle maintient
constamment
l'on ait besoin
luble,
aurait été
sans cause.
effet
tique ne s'achève que dans
que
chi-
ne démontrait pas directement
il
la
neutralité
de surveiller l'opération
ne s'en dissout à
mesure
de
par
;
la
et
ci^aie,
du
milieu, sans
car,
étant inso-
que ce qui
est nécessaire
pour suturer l'acide formé. On en vint ainsi à faire des fermentations lactiques avec des solutions de sucre de canne ou de glucose, en y ajoutant de la craie et du gluten, de l'albumine, de la fibrjne, du caséum, des membranes animales, indifféremment, la théorie de Liebig étant toujours reçue. C'est
dans cet
état
de
la science
que M. Berthelot entreprit ses
expériences sur la fermentation alcoolique ches, le savant chimiste employait les
caséum,
etc., et
la craie,
ou bien
en outre ce que l'on n'avait pas (1)
Annales de chimie
et
les tait
(1).
Dans
ses recher-
membranes animales,
bicarbonates alcahns.
le
Il fit
avec autant de soins au-
de physique, 3° série,
t.
L., p,
322 (mai 1857).
— paravant
Montagne examinait
;
microscopiques
queurs;
Dujardin
décrivait
et
qui
(moisissures)
Félix
—
107
chargé
s'était
cryptogames
les
apparaissaient dans les li-
des infusoires; enfin,
,M. Charles Robin avait été sollicité de vérifier « la conservation ou la destruction pliïs ou moins complète des éléments anatoniiques des tissus employés comme ferments ». Montagne dénomma un certain nombre de moisissures (1) F. Dujardin trouva que les infusoires des liqueurs en fermen.
;
tation
«
y étaient
rares
fort
Bacterium termo
était le
le
:
signalé avec
seul
certitude
(2) w.
M. Berthelot n'attacha aucune importance, ni aucune signià l'apparition de ces moisissures ou infusoires. Il le
fication
déclarait
formellement
1° « l'influence
:
composition
tient à leur
et
non
des matières
azotées
leur forme... car on opère
à
mêmes changements avec la gélatine composé artificiel dénué de toute structure organique proprement dite; 2° le développement d'êtres vivants particuliers... n'est nullement néles
:
mes
cessaire au succès de
expériences.
On peut
l'éviter
rant à l'abri du contact de l'air; la fermentation entravée
même
ni
ralentie
3"
;
la
en opé-
n'en est
ni
cause de la fermentation
paraît résider dans la nature chimique des corps propres à jouer le
dans
rôle de ferment et
leur composition la levure
et
le
les
changements successifs qu'éprouve
4" l'action des matières
bière elle-même
de
azotées
celle
et
de
dépendent, non de leur struc-
mais de leur nature chimique...; So
ture organisée,
sucré
;
corps azoté se décomposent en
même
le
corps
temps, exer-
l'autî^e une influence réciproque (3) ». M. Berthelot fit enfin l'expérience suivante pour pouvoir opérer uniquement avec des liquides limpides et des sub-
çant l'un sur
:
«
stances solubles,
carbonate de azotée
»
il
prépara une dissolution de sucre, de bi-
potasse ou de soude
artificielle
privée
et
de gélatine,
de toute structure
»
et
«
matière
l'exposa, à
du contact de l'air, à une température voisine de 40 deLe liquide fermenta, dégagea du gaz et produisit de l'alcool. « En même temps, se forma un léger dépôt insoluble; ce dépôt était constitué par une infinité de granulations moléculaires, amorphes, beaucoup plus ténues que les globules de l'abri
grés.
levure et présentant
un aspect
tout différent (4).
(1)
Ibid., p.
(2)
Ibid., p. 333.
(3)
Annales, etc., v. ci-conlre, p. 325 et 326.
(4)
Mémoire de
»
333.
la Société
mie organique fondée sur
de biologie pour l'année
la synthèse, p. 625.
1858, p. 121, et Ohi''
—
108
—
Quelle conclusion M. Berthelot tira-t-il de cette dernière expérience? Elle mérite d'êlre citée textuellement, car elle confirme absolument que l'on admettait, sans hésitation, des réactions chimiques spontanées, très profondes
la voici
;
.
:
La présence du bicarbonate de chaux (lisez craie) ou d'un bicarbonate alcalin facilite beaucoup le succès des expériences exécutées à l'abri du contact de l'air. Ces carbonates paraissent agir en maintenant la liqueur neutre par suite de la saturation des acides produits en même temps que l'alcool, et en dirigeant dans un sens déterminé la décomposition du corps azoté «
.
qui provoque la fermentation (1). » cette conclusion est de 1860, alors Et, remarquez-le bien,
que depuis deux ans
se discutait le
problème de
la génération
spontanée.
M. Pasteur. Ce savant reprit l'étude de la fermenprécisément au point où l'avaient laissée Fremy et Boutron, puis MM. Pelouze et Gélis. Il prit
Venons tation
MM.
à
lactique
dans une bonne fermentation lactique ordinaire, c'est-à-dire préparée avec la craie, selon le procédé des deux derniers chimistes, un peu du dépôt gris de la surface du mélange de matière animale sucrée
faite
et
de calcaire
et l'introduisit
dans une liqueur
avec du bouillon de levure (solution complexe, dit
M. Pasteur, de matière albuminoïde et minérale), et additionnée de craie. A la température de 30-35 degrés il se développa
une fermentation lactique. M. Pasteur a aussi opéré autrement. dans de l'eau de levure et y a ajouté de
du sucre La fermentation lactique s'établit bientôt. Et M. Pasteur fait remarquer « On aura beau empêcher, dit-il, ceci, qui mérite attention le contact de l'air; il suffira que dans les transvasements ce contact ait eu lieu, et, à moins de précautions toutes particulières, que je ne suppose pas, cela arrivera infailliblement. » Il
a dissous
la craie.
:
M. Pasteur, de
même
que M. Berthelot,
microscopique de ses fermentations. globules plus petits que ceux de il
n'exprime pas autrement
est «
'I)
l'origine
les
de ces globules
la
Il
y a
a
fait
levure de bière, mais dont
dimensions ni
? Voici ce
la
forme. Quelle
qu'en dit M. Pasteur
Les globules prennent naissance spontanément Chimie organique fondée sur
l'examen
également vu des
la synthèse, p. 625.
(2)
:
au sein
(1860.)
une réserve au sujet de cette naissance spon(2) mais il n'en reste pas moins qu'en 1857 il ne pouvait aucunement tanée se prononcer au sujet de 1 origine du ferment lactique.
M. Pasteur
;
a bien fait
— du liquide albuminoïde levure (1).
se plaça
dont
dans tout globules,
terrain de
le
la
Il
Cagniard-
même
prononcé
admet que
les petits
cependant, n'est pas
appelle
qu'il
que développement
nouvelle levure, sont organisés sont fermentation lactique est corrélative de leur et de leur organisation. C'est, en d'autres ,
la
langage
le
soluble de
partie
la
son Mémoire.
cours de
le
bière pour
par
résolument sur
nom,
le
vivants, et
termes,
l'ourni
—
»
M. Pasteur Latour,
109
même
organisée,
de Latour, qui tenait
vivante,
et
la
levure de
la
fermentation alcoolique
pour un
effet de sa végétation, c'est-à-dire de son développede son organisation. Mais tout en admettant que les globules du ferment lactique sont organisés et vivants, M. Pasteur estimait que cela ne pouvait pas être irréfutablement
ment
et
prouvé. C'était aussi plus tard
(2)
mentations
;
comme
les
les fer-
spontanées, ne trou-
les effets d'altérations
vant pas démonstratives je dis
de M. Berthelot, qui s'en expliqua
l'avis
de façon qu'il continua de considérer
affirmations de son contradicteur
son contradicteur car, dans son
;
Mémoire, M. Pasteur
pour en combatti-e les conclusions. donc extrême. Mes conclusions concernant la craie pouvaient n'être pas rigoureusement déduites les corpuscules que j'y voyais pouvaient n'être que le résultat dans tous les cas leur vitalité n'étant déduite d'une illusion que de l'application de mon principe pouvait être contestée. avait visé le sien,
Mon embarras
était
;
;
D'ailleurs
que
tion
les
phénomènes de transformation
j'avais
observés
erreur d'expérimentation.
pouvaient être Voilà,
me
de fermenta-
et
le
de quelque deux chimistes
lait
'lisais-je,
éminents qui ne peuvent pas se mettre d'accord sur l'interprétation de faits qu'ils observent en se plaçant dans des conditions identiques; l'un et lautre prétendent
des fermentations à l'abri thelot, expulse
même
l'air
faire
a\ec
complètement ses appareils avec le liquide filtré deux emploient quelque matière azotée en même temps
et remplit
tous les
que
la craie; l'un
;
attribuant la fermentation à l'influence réci-
proque du corps azoté
et
de
la
matière sucrée; l'autre, à la
Pasteur; Mémoire sur la fermentation appelée lactique. Annales de de Physique, 3= série, t. LU, p. 404 (1858). Ce Mémoire avait élé le 30 novembre 1857, à l'Académie des Sciences.
(1)
L.
Chimie lu,
succès
du contact de l'air; l'un, M. Berpar un courant d'acide carbonique
(2)
et
M. Berthelot: Chimie organique fondée sur
(1860).
la
synthèse,
t.
Il,
p. 637
.
—
110
— de
naissance spontanée d'un organisme vivant issu
matière
la
album! noïde!
me
Je ne certain
;
suis pas laissé décourager. J'ai d'abord tenu
1" le principe
de
transformation
de
matière
la
pour
n'y a pas de réaction chimique,
qu'il
en général, de
matière
la
organique en particulier, sans quelque cause provocatrice et, pour démontré, conformément à mon mémoire de 1857, ;
qu'il
2°,
n'y
pas de génération spontanée d'un organisme
a
vivant quelconque.
Appuyé sur les
moisissures
de
la
le
principe qui m'avait conduit à démontrer que
même de nomme
matière organique,
chimique de ce que
l'on
varié
mes expériences sur
Alors
j'ai
et
corps ne naissent pas spontanément
et les petits
la craie
attentivement médité
Boutron, de M. Berthelot
les
celle qui a
la
protoplasma, et
composition
j'ai
refait
trouvées
les ai
Mémoires de
MM. Fremy
de M. Pasteur.
et
j'ai vu caséum et
Relativement à ce qui m'intéressait, voici ce que
Dans
celui de
MM. Fremy
et
exactes.
et
Boutron
que
:
bicarbonate de soude suffisent pour opérer
la
le
:
le
fermentation lac-
du sucre de lait, moyennant une certaine température. Dans celui de M. Berthelot qu'une solution limpide contenant un bicarbonate alcalin, du sucre et de la gélatine fermente et laisse apparaître des granulations moléculaires. Dans celui de M. Pasieur que la craie ajoutée à une solu-
tique -
:
:
tion de sucre dans l'eau de levure suffisait
pour opérer
la
fer-
mentation laclique.
Que l'air,
ces auteurs ne se sont pas
ou,
du moins,
préoccupés
des germes de
n'avaient pas suffisamment pris de précau-
tions contre leur arrivée possible dans les liqueurs.
Que
ni
M. Berthelot
microscopique de
ni
la craie,
M. Pasteur n'avaient fait l'examen l'employant seulement comme car-
chaux destiné à saturer les acides formés par la et pour régulariser celle-ci, au même titre que le bicarbonate de soude dans les expériences de MM. Fremy et Boutron Or, les germes de l'air m'ont expliqué la naissance des granulations moléculaires dans l'expérience avec la gélatine, etc.,, de M. Berthelot. Les mêmes germes et les corpuscules de la bonate de
fermentation
craie m'expliquaient le succès de celle de je savais préserver
mes expériences de
germes atmosphériques, suffire à
opérer
la
il
en
31.
Pasteur; et
comme
l'intluence possible des
résultait
que
la
fermentation lactique du sucre.
craie pouvait
m—
—
La conclusion de mes nouvelles expériences des expériences de M.
Berthelot,
celle
où
des granulations moléculaires, et celle de M.
comme
Pasteur, étaient
achevées dont
anticipée d'expériences
vérification
la
que l'une
fut,
notait l'apparition
il
Mémoires avaient empêché la publication. Quant au fait que le caséum peut opérer la fermentation lactique dans l'expérience de MM. Fremy et Boutron, sans le leurs
concours de
l'air,
il
a mérité
un examen
particulier. C'est lui
qui m'a conduit à la découverte de la nature et de la fonction
des granulations moléculaires des organismes vivants du
mondt
actuel.
Les premiers
concernant
faits
les
organismes vivants de
la
communiqués en 1864 à l'Académie des sciences et lettres de Montpellier. Et mes idées étaient si bien arrêtées en I860 que, répondant à une lettre de M. Dumas, l'illustre et craie ont été
immortel savant que amis, je disais «
La
la
comme on
je pleure
France
pleure
le
et la
Science ont perdu, que
plus sage et
le
plus fidèle des
:
craie et le lait contiennent des êtres vivants déjà déve-
loppés, fait qui, observé en lui-même, est prouvé par cet autre
que la créosote, employée à dose non coagulante, n'empêche pas le lait de se cailler plus tard, ni la craie de trans-
fait,
former,
sans secours étrangers, le sucre et la fécule en alcool,
acide acétique, acides lactique et butyrique (1).
L'année suivante
donné
j'ai
corpuscules de la craie
le
nom
»
de Microzymas aux
(2).
DOUZIÈME LETTRE
—
Le rôle de la craie dans les fermentations lactique et butyLa créosote et Granulations moléculaires et microzymas, Microzymas l'acide phénique dans les études de générations spontanées.
Sommaire. rique.
—
—
—
et bactéries. Il
faut se reporter à tantôt vingt ans en arrière
prendre ('
La craie
développés
Dans
!
ma
et
que
lait
le
contiennent
des
êtres
vivants
déjà
»
pensée, la lettre
à
Dumas, dans
destinée à être publiée;
trouvait, n'était pas celle
pour com-
le haussement d'épaules qui accueiUit cette phrase:
laquelle elle se elle
répondait à
savant m'avait écrite au sujet du choléra,
l'illustre
de Physique, 4= série,
(1)
Annales de Chimie
et
(2)
Comptes rendus,
LXIII, p. 451.
t.
t.
VI, p. 248.
—
—
H2
était alors menacé, oL c'esl à propos d'une autre question de sa lettre que j'avais dû parler de la craie et du lait. Ma réponse était datée du 26 septembre 1865, et je fus très surpris de la trouver imprimée dans le cahier du mois suivant des Annales de Chimie et Physique (1). Mais je me^souvins que
dont on
l'année précédente, au mois de décembre, à Montpellier, j'avais
eu l'occasion d'entretenir M. Dumas de mes recherches;
me
parut très frappé, voulut voir mes expériences et
fit
il
en
l'hon-
neur de venir dans mon laboratoire pour contempler les miciozymas de mes fermentations avec la craie seule, sans autre addition que la créosote pour empêcher l'influence des atmosphériques
germes de
de
l'albumine,
contact de Mais,
l'air
voyez; et
il
vit,
d'eau sucrée
flacon
gélatine, etc., créosolées et exposées au
la
beau ajouter de
mêmes
n'en produit
et
un
là
ans sans trace d'interversion;
huit
depuis plusieurs années
lui dis-je, j'ai
phénique, aux
vit
il
;
créosotée conservé depuis
doses, au
pas
moins
dans
le lait,
lait,
de
!
pas moins Pourquoi? corps, en apparence
ne se
il
l'acide
des
et restées inaltérées
créosote ou de l'acide
la
petits
caille
lactique!
mêmes que dans la craie! Quiconque a vu Dumas s'intéressant vivement
les
s'imaginera aisément
à
une question
façon dont toute sa personne manifesta
la
contentement intérieur. Entrevit-il tout à coup les conséquences de ce rapprochement entre la craie et le lait ? Je ne sais; mais je sais bien que lui ne haussait pas les épaules. Il le
me
conseilla la prudence
d'avoir vérifié
les
:
«
Ne publiez
bien extraordinaire!
En
')
ma
publiant
rien,
me
expériences que vous
me
dit-il,
avant
montrez, car
lettre, sa
c'est
raison autant
que son cœur voulaient évidemment m'encourager. Ma reconnaissance était grande alors; elle l'est bien davantage aujour-
Le dernier
d'hui; voici pourquoi. lait était
de 1862
les géjiéralions
(2);
on
était
spontanées
que, pour M. Pasteur,
où
les
germes de
;
travail
encore au or,
M.
le lait était
un
fort
de M. Pasteur sur le de la mêlée touchant
Dumas
savait
liquide
comme un
pouvaient trouver un
l'air
fort
bien autre,
terrain favorable
à leur évolution et que, selon lui, la cause de sa coagulation, c'étaient les
organismes nés de ces germes.
entre l'opinion de M. Pasteur et la mienne; s'en rapporter plutôt à lui qu'à
Science
l'a
emporté,
et
il
a publié
ma
lettre t.
Physique, 3' série,
t.
Annales de Chimie
et
(2)
Annales de Chimie
et de
il
moi; cependant,
de Physique, 4« série,
(1)
Il
pouvait hésiter pouvait l'intérêt
sans que je
VI, p. 248.
LXIV,
p. 58.
même de le
la lui
—
—
il3
eusse demandé, après l'avoir provoquée. Ceci est de l'histoire aussi avais-je
date de
mon
Mémoire sur
le
qu'après
et,
;
un intérêt très grand à fixer avec précision la entrelien de décembre 1864; je l'ai rappelée dans la
dont
craie,
lettre
la
M.
à
il
maintenant vous parler,
faut
Dumas,
je
plus
n'ai
hésilé
à
publier.
voyaient, dans la il ne faut pas l'oublier, ne que du carbonate de chaux dans les fermentations, ils croyaient uniquement employée à saturer les acides qui
Les cbimistes, craie, la
;
produisent, sans se douter qu'elle y apportait son contingent
s'y
d'influence et d'activité. Le titre «
Du
même du
Mémoire, qui est
rôle de la craie dans les fermentations
tique, et des
:
butyrique et lac-
organismes actuellement vivants qu'elle contient
(ï), »
posait nettement la question. J'y
que
démontre,
ainsi que» je l'ai dit
la craie, sans addition de
ferment, produisant, avec la fécule à
vement
outre
et,
sucre de canne, de l'acide
de l'acide acétique et de
d'empois, successi-
l'état
butyrique
l'acide
l'acide
et
de
lactique,
l'acide
butyrique,
l'alcool.
convient de faire tout de suite une
Il
lettre,
comme
quelquefois, de l'acide lactique; avec
acétique, de l'alcool, et, le
précédente
la
de celui-ci, un dégagement d'hydrogène
la liquéfaction
d'acide carbonique
et
dans
matière albuminoide, agit
observation à propos
La tendance, parmi les chimistes, était d'admettre, pour chaque fermentation, un ferment particulier or, voilà que la craie agissait sur le sucre et sur la de
cette multiple fonction.
;
fécule,
à
la
fois
comme
ferment
butyi'ique, acétique et alcoolique; faire
ressortir,
puisque
la
les
diastase,
appelé la fonction zymasique, la
moisissures sur
dans
le
et
ferment
importe de
il
l'empois, c'est
craie fluidifie
qu'elle possède aussi la fonction de la tard, j'ai
comme
lactique,
en outre,
que, plus
ce
même
le
donc
qu'exercent
sucre de canne pour l'intervertir. C'est,
l'histoire des vibrioniens,
une notion importante
qu^il faut
retenir.
Mais,
si
les petits
corps,
animés du mouvement brownien,
de la craie sont vraiment des êtres organisés, insolubles
dans
l'eau,
composés de carbone, d'hydrogène, d'azote, de matière organique. Je trouvés
composés comme
Enfin, pour achever (1)
Comptes rendus,
t.
ils
doivent être
doivent pouvoir être isolés,
ils
les
ai
je viens
la
isolés,
de
en
et être
etc.,
c'est-à-dire
effet,
et je les
ai
le dire.
démonstration que ces petits corps
LXIII, p. 451 (1866).
8
— sont organisés et vivants, la craie
effet,
qui
a
été
il
-
114
fallait qu'ils
pussent être tués.
En
un peu d'eau, à 300"
chauffée, avec
centigrades, contient les petits corps, mais elle cesse de fluidifier l'empois, et de le faire fermenter; elle reste sans action sur le
sucre de canne! l'on a pris des précautions « Si Mémoire ajoute on ne trouve, après la fermentation, aucun autre ferment que ceux que l'on voit dans la craie, mais augmentés. »
Et
le
:
suffisantes,
Celte remarque, très importante, je la rappellerai tantôt.
pour écarter l'objection relative aux germes pas borné à vérifier le fait que Je carm'étais ne de bonate de chaux pur était inactif dans toutes les circonstances j'avais prié un de mes amis, M. Michel, oii la craie était active Je dois dire que, l'air, je
;
de me procurer un bloc de une grande profondeur au fond d'une carrière. Un gros bloc de 20 kilogrammes me fut envoyé de Sens; les expériences du Mémoire ont été faites avec des parties prises au centre de ce bloc, en ayant soin d'opérer dans une atmosphère créosotée pour annihiler l'influence des germes de la ingénieur des
ponts
et chaussées,
craie, prise à
pièce où j'expérimentais, etc., etc. Il
naturel de se
était
demander
si
seule
la craie
privilège de receler de tels organismes. Or,
le
aurait
le
Mémoire rap-
qu'un calcaire, pris au lieu dit « le Pountel », sur la de l'Hérault, contient les mêmes petits corps et se gauche rive comporte en tous points comme la craie. Je transcris le dernier alinéa du Mémoire, afin de montrer le genre de généralisation que je me croyais permis à cetl'e époque.
porte
propose, disais-je, un
« Je^
craie: c'est
d'une
Microzyma
nom
pour
cretœ. Je crois
les
que
petits ferments
c'est le
de
la
premier exemple
d'organismes semblables dont j'aurai l'honneur
classe
microzymas se retrouvent partout; accompagnent plusieurs autres ferments, ils existent dans certaines eaux minérales, dans les terres cultivées où, sans doute, leur rôle n'est pas secondaire, et je crois bien qu'une foule de molécules que l'on considère comme minérales et animées du mouvement brownien ne sont autre chose que des microzymas tels sont les dépôts des vins vieux dont j'ai déjà entretenu l'Académie, et le dépôt jadis signalé dans le d'entretenir l'Académie. Les ils
:
Tavel par CagniarJ-Lalour, considéré Il
comme
importe de revenir
remarquer que
et
matière inerte.
la craie
sur
le
que,
après réflexion,
avait
il
»
début
du Mémoire.
blanche appartient à
J'y
la partie
fais
supé-
— du
rieure
—
H5
formée, pour
terrain crétacé; qu'elle parait être
plus grande partie, de la
croscopique disparu
;
que ces restes
sa
monde mi-
dépouille minérale d'un
d'après Ehrenberg,
fossiles,
appartiennent à des êtres organisés de deux familles appelées Polythalamies et NautilUes et qu'il y en a plus de dewx millions dans un morceau de craie pesant 100 grammes. Mais, disaisje, indépendamment de ces restes d'êtres qui n'existent plus, la craie
blanche
«
contient encore aujourd'hui toute une géné-
que tous ceux que nous ou microphytes que nous étudions dans les fermentations; et non seulement mais ils sont vivants et adultes, quoique sans ils existent, doute très vieux. Ils agissent avec une rare énergie comme ration d'organismes beaucoup plus petits
connaissons, plus petits que tous
ferments, les
dans
et,
ferments
qu'ils sont capables
de
l'état actuel
les plus puissants
de se
les infusoires
que
nos connaissances, j'aie
ils
sont
rencontrés, en ce sens
nourrir des substances
organiques démontrer dans « Dans une prochaine note » (1). Je disais encore l'état actuel de la science on dirait qu''ils sont animés du mouvement l^rownien. Je ne l'ai pas cru et j'ai admis que ce mouvement appartenait en propre à ces molécules. Je les ai regardés comme des organismes vivants, les plus petits qu'il m'ait été donné de voir jusqu'ici. » Voici pourquoi je faisais ces déclarations. On ne voulait pas voir que je déduisais l'affirmation que les microzymas sont des organismes vivants du fait de leur activité chimique on soutenait que c'était parce que je les voyais remuer. Je signale cela dès maintenant parce que c'est là un point des discussions passées que j'ai eu le plus de peine à mettre en éviles
plus diverses, ainsi
que
je tenterai
de
le
:
;
dence. Tels
comme
sont le
crozyma. dans
les
point Ils
la craie
qu'il faut, faits historiquement, regarder de départ expérimental de la théorie du mi-
qu'il y a dans l'atmosphère terrestre et des corpuscules d'une ténuité telle qu'ils sont
prouvent
de l'ordre des dernières grandeurs observables au microscope, sous les
plus forts
grossissements.
La levure de
bière, les
moisissures sont des organismes microscopiques et sont appelés
des ferments. Le mot microzyma, étymologiquement,
que
les
molécules chimiquement actives de
sont pareillement des ferments,
mais
les
l'air et
plus
petits
dans le Mémoire, que les avaient été communiqués à M. Dumas en décembre 1864. (1) C'est à ce
propos que
j'ai dit.
signifie
de
la
que
faits
craie l'on
rapporté»
—
mot ne préjuge
puisse apercevoir. Ce
gine;
rappelle, répétons-le,
il
quement
actives,
dans
le sont,"
le
—
116
rien touchant leur
comme les moisissures même sens, ni plus ni
et la
Conférence
faite à Montpellier,
de 1866,
l'Académie
de
recteur
alors
dans
le
demande de Donné,
à la
de
cette
en
été plus explicite
j'ai
disais-je
effaroucher les préjugés. Mais dans line
trop
(1)
»,
Cette phrase était mise là pour garantir
la craie.
sans
l'avenir,
levure de bière
moins.
Les raicrozymas se retrouvent partout
«
Mémoire sur
ori-
que ces molécules sont chimi-
dans l'hiver
ville,
entrevoir de nou-
laissant
velles relations.
Dans de
et
le
temps que
la craie, je
j'étudiais les
microzymas de l'atmosphère
cherchais dans toutes les directions la véri-
fication des idées qu'ils avaient suggérées. Je les avais
dans
le calcaire oolithique^
et d'eau
douce
;
dans
dans
les puits
les calcaires tertiaires
trouvés
marins
des eaux de Vergèze avec divers
non seulement dans les terres cultivées, mais dans dans le terreau, etc. Je démontrais que les Microzymas cretœ étaient des ferments
infusoires
;
la terre aride des garriques,
puissants
si
qu'ils
pourvu que ce
fût
pouvaient
même
fermenter
faire
en présence de beaucoup d'eau
et
l'alcool,
d'un peu
de musculine. Je les découvrais, ces
mêmes microzymas, dans
tous les phé-
nomènes naturels de combustion lente appelée érémacausie. Dans la vase des marais, oîi s'accomplit la décomposition des matières organiques, je trouvais au milieu d'autres organismes inférieurs des microzymas, souvent les
microzymas tout
seuls,
et,
corrélativement, de l'alcool et de l'acide acétique. J'attribuais
le
dégagement du gaz des marais à
ces
mêmes microzymas.
Les granulations moléculaires que M. Berthelot notait dans ses fermentations n'étaient je,
que des microzymas.
ces granulations moléculaires
leur rôle n'est pas moindre que celui
plus grandes que nous listes
nommons
fois
Les natura-
descripteurs ne sauraient les classer, mais le chimiste qui
ouverte
:
quand
le
microscope
De
la
matière organique,
la circulation
du carbone dans
vie de la cellule organisée.
Conférence
médical (1867). Paris, Asselin, libraire.
le
la
une nouvelle
deviendra impuissant à
nous montrer, dans des formes connues, mations de li)
Oui, disais-
des cellules mille
levure de bière.
étudie leurs fonctions peut les caractériser. C'est voie
«
sont organisées, vivantes, et
la
cause des transfor-
regard
perçant du Chi-
nature. Théorie chimique de la à Montpellier, [n Montpellier
faite
— armé de
miste,
provoque.
théorie physiologique
la
découvrira derrière
—
117
des
phénomène chimique
le
fermentations,
la
cause
qui le
»
En I860 j'avais noté dans l'urine fermentée ou putréfiée, indépendamment des vibrions et des bactéries qu'on y connaissait, une production que j'appelais très petite torulacée-, d'autres du gros'petits êtres se mouvant, visibles seulement à l'aide oculaire 1
sissement
obj.
étaient les
microzymas
7,
verrons quelles sont retrouvé
tard
j'ai
quoi
qu'il
en
dans
soit,
la
relations
ses
ces
de Nachet.
^
quant à
:
très
a\ec
microzymas la
petits
êtres
petite torulacée,
nous
microzymas.
Plus
les
J^es
dans
normale
l'urine
Coniérence je rapprochais
les
;
micro-
zymas des bactéries, non seulement dans le terreau, mais dans mélangée de fumier. Les granulations moléculaires même des cellules et tissus animaux, je les rapprochais des microzymas, et dans une note je retrouve le passage que voici « Des microzymas ou des germes de ferments paraissent exister dans les tissus animaux. Il est certain que si l'on introduit un morceau de viande fraîche dans une dissolution bouillante de sucre de canne ou d'empois de fécule, des bactéries naissent rapidement, quoique l'on prenne les précautions les plus minutieuses pour empêcher leur développement. Peut-être les granulations moléculaires que l'on voit dans une foule de tissus ne sont-elles autre chose que ces germes! » la terre
:
Voilà,
mon
cher ami, l'exposé 'succinct des
qui ont été observés et conçues durant écoulée depuis
sucre
la
s'est
du Mémoire sur l'interversion du celle du Mémoire concernant les microIl ne s'en dégage encore aucune théorie
et
craie.
capable de relier entre eux tous
microzymas ou des germes. zymas sont considérés d'un je faisais une Conférence à les fermentations; en 1868,
même
qui
publication
la
de canne
zymas de
des idées
faits et
période
la
année, à la
les faits.
Je disais encore des
Mais dès 1867
et
1868
les
point de. vue plus élevé
Lyon, au
microen 1867
;
palais Saint-Pierre, sur
une autre sur l'alimentation,
demande de M. Glénard,
de médecine, une Conférence spéciale pour École, sur les microzymas au
point de
pathologique. C'est là que, pour
la
et la
directeur dei'Ecole
de cette
les élèves
vue physiologique
première
fois, j'ai
et
parlé des
expériences sur les microzymas du foie, dont nous pous étions occupés,
M. Estor
et
moi, ainsi que du rôle
des
organismes
microscopiques de la bouche dans la digestion des féculents 1.
Comptes rendus,
t.
IXI, p. 374.
et
dans
— formation de
la
aussi les
En
MM.
autre
travail
Saint-Pierre.
Estor,
microzymas dans
vaccin et dans
le virus
en
fait
J'avais signalé
pus syphi-
le
nos observations.
.litiquc, d'après
les
saUvaire,
diastas''
la
avec
collaboration
—
118
commencé
186G, enlin, j'avais
maladies des vers à soie
en
et
à m'occuper d'études sur
1868
je caractérisais l'une
de ces maladies,, la flacherie, comme étant la maladie à microzymas de ces animaux. Les microzymas avaient donc été étudiés au triple point de vue des fermentations, de la physiologie et de la pathologie, mais en
considérant
les
êtres vivants.
en
Il
comme une
eux-mêmes
organisés, existant par
que
résulte
catégorie nouvelle d'êtres
et
j'ai
sans lien avec
d'abord
comme
regarder, au point de vue pathologique, sites
de
la
de
flacherie,
de
parasite
Pèbrine parmi
même
Muscardine,
la
le
que
autres les
étant les para-
Botrytis bassiana est
le
Corpuscule vibrant celui de
la
le
maladies des vers à
les
les
été porté à
soie,
Microsporon
et le
mentagrophytes cehndu Sycosis parasitaire, etc. Pourtant, deux est celui-ci
faits
Lorsque
:
m'avaient vivement intrigué. Le premier des
l'on a pris
précautions
suffisantes,
microzymas eux-mêmes, mais
disais-je tout à l'heure, après les fermentations, les
de
craie
la
semblables
retrouvent
se
à
augmentés. Cette augmentation prouve leur se
multiplient
si
l'on considère
cette
et
;
que
multiplication
le sucre',
ou bien
vitalité,
puisqu'ils
s'explique
aisément
absolument
n'était pas
pur, ou que la craie contient quelque trace de matière albu-
minoïde propre
(ce qui a
vraiment
fécule n'étaient pas d'une grande
suffisamment ajouté de créosote, se
trouvaient plus
ou moins
lieu).
Mais
pureté, les
sucre ou
le
si
l'on n'avait
si
microzymas de
changés, mêlés
à
bactéries
raissent
Le second
les
même
à
de
torulacée, ces bactéries ont-elles quel-
Cette
que parenté avec telles ?
craie
la tirs petite
torvlacée que j'avais vue dans l'urine fermentée.et vraies
la
la
pas
microzymas? ou bien sont-elles accidenconcernant les bactéries qui appaintroduit de la chair musculaire dans
est celui
lorsqu'on
l'empois, dans l'expérience que je viens de citer. D'où viennent ces bactéries?
Comme
les croire nées
dès 1866,
ainsi
que
je
viens
moléculaires ne seraient pas dire
si
les
de bonnes raisons pour ne pas
j'avais
par génération spontanée, je m'étais demandé
de
les
le
dire,
microzymas ne seraient pas ce
bactérie ou vibrion,
si
germes des
les
granulations
bactéries, c'est-à(jui
peut devenir
—
119
Les questions que ces deux plus haute importance
mêmes, mais
mais
;
—
faits
soulevaient étaient
difficiles à
à cause des objections
que
;
les
la
elles-
l'on opposerait à la
démonstration. Les spontéparistes invoqueraient
équivoque
de
non en
résoudre,
génération
la
non-spontéparistes soutiendraient que l'on n'a
germes de l'air. La panspermie avait en effet une moisissure apparaît, une bactérie, un vibrion, peu importe, c'est toujours le germe de l'air qui peut pénétrer par la moindre fissure et que la chaleur tue ou ne tue pas, selon les besoins dû système. pas évité
les
réponse à tout;
l'enchaînement
Tel est
des expériences
des
et
qui
faits
m'ont successivement, allant du connu à l'inconnu, conduit peu à peu à rapprocher les petits corps du Mémoire de 1857 des corpuscules mobiles de la craie, ceux-ci des granulations moléculaires des fermentations et enfin des granulations molé^ culaire des cellules, liquides et tissus
La
vitalité
animaux.
des microzymas avait été déduite de leur activité
chimique en vertu du principe de chimie que j'avais pris pour guide (1) j'avais ensuite observé que ceux de la craie pouvaient se multiplier sans changer de forme j'en vins enfin à soupçonner que les microzymas peuvent devenir bactéries. Si ;
;
démonstration de
la
ce fait pouvait
être donnée,
la
question
microzymas seraient vivants, non seulement vertu d'un principe de chimie, mais en vertu de la loi
serait résolue, les
en
physiologique de l'évolution.
La citation mas de toute
longue que fastidieuse
on
;
la
les
sciences de 1868 à 1875, ainsi
simplement rappeler
aussi
dans
trouvera disséminée
que dans le
dont
le livre
de
principe
les
j'ai
parlé
méthode,
la
expériences typiques qui auraient
exposer deux ou trois suffire si l'on n'avait
microzy-
serait
hebdomadaires de l'Académie des
Comptes rendus des séances Je vais
démontrant que
détaillée des faits
origine peuvent devenir vibrioniens
pas été aveuglé par
par d'autres intérêts que ceux de
le
et
dû
préjugé et emporté
la Science.
Lorsque les non-spontéparistes veulent démontrer qu'une matière organique ne peut pas. d'elle-même, produire quelque
organisme
intérieur, voire
un vibrionien,
infusions, les macérations, les
animal ou végétal,
etc.,
à
liquides
ils
issus
soumettent
de
les
l'organisme
une ébuUition plus ou moins pro-
longée, à l'action d'une température plus ou moins élevée dans (1)
Voir Comptes renias,
t,
Lxvr, p. 366, la Note intitulée
nulations moléculaires des fermentations et des tis^s
:
animaux
«.Sur ».
les
gra-
—
iso-
germes de l'air que, par hypothèse, ils pouméthode imaginée par Spallanzani. En les expérimentateurs modernes, M. Pasteur après outre, Cl. Bernard et celui-ci après M. Helmholtz perfectionnant la manière de procéder de Schwann, soumettaient l'air commun destiné à être mis en contact avec l'infusion ou tonte autre préparation, à une température très élevée, jusqu'au rouge, toujours pour tuer les germes de cet air. Je montrerai quelle est la pétition de principe qui est au fond delà manière de pro-
le
but de tuer
les
vaient receler. C'est la
céder actuelle de M. Pasteur. Quoiqu'il en si
veut démontrer
l'on
organisées résistante
la
que
l'organisme
mort; que
soit,
il
est clair
des
recèle
que
parties
telle partie sonstraite à cet
organisme n'est pas, comme le pensait Cuvier, reportée par il est clair, cela même dans l'ordre des substances mortes, dis-je, qu'il ne faut pas commencer par tuer ce qui, par hypothèse, y est
doué d'organisation
C'est après s'être
et
lui-même posé
de vie propre
et
cette objection
indépendante.
que M. Pasteur
a fait sa fameuse expérience sur le sang, croyant pouvoir assurer d'avance qu'il ne s'altérerait pas
s'il
l'abandonnait au con-
tact de l'air calciné.
La méthode que j'ai appliquée est fondée sur un principe nouveau qui découle du Mémoire sur l'interversion du sucre de canne et de celui sur la craie. Ce prin-
tout différent et
cipe repose sur les
faits
d'expérience
suivants qu'il faut rap-
pour en bien asseoir la signification, car importance physiologique énorme.
peler,
1°
La créosote ou
l'acide
ils
ont une
phénique, à doses non coagulantes,
une modification quelconorganique des infusions ou delà macération,
c'est-à-dire incapables de faire subir
que à
la matière
empêchent, malgré
le
contact de l'air
celui qui n'a pas été calciné
commun,
je
ou n'a subi aucun
veux
dire de
autre traite-
ment, l'apparition des vibrioniens et des» moisissures dans les solutions exactement fdtrées contenant la matière organique, même celle dont la composition serait la même que celle des protoplasmas ou des blastèmes. En d'autres termes,
mes de
l'air restent
stériles,
ne se multiplient
les
pas dans
gerles
milieux créosotes ou phénigués. 2° La créosote ou l'acide phénique à doses non coagulantes n'empêchent pas un ferment organisé, microzyma, vibrion, bactérie, moisissure, actuellement en activité, d'accomplir ses fonctions, c'est-à-dire
de
la
vie.
En
de vivre, de manifester tous
d'autres
les
phénomènes
termes, la levure de bière, par exem-
— pie,
semée dans
moût du
le
—
i21
brasseur,
phéniqué ou
créosote,
n'accomplit pas moins la fermentation en se multipliant.
La créosote ou Tacide phéniqué aux mêmes doses, ajoutés au moment et pendant la traite, n'empêchent pas le lait
3°
au
lait
cailler, de même qu'ils n'empêchent pas la craie de faire ce qui est la confermenter l'eau sucrée et l'empois de fécule séquence nécessaire du second fait d'expérience ci-dessus.
de se
;
me fait défaut pour dire aujourd'hui comment l'apdelà nouvelle méthode a résolu le problème de haute physiologie concernant la vitalité indépendante des microzymas dans les organismes vivants. Ce sera l'affaire de la proL'espace
plication
chaine
lettre.
TREIZIÈME LETTRE Les granulations moléculaires des organismes vivants. — Sommaire. Nature et fonction des microzymas (granulations moléculaires) du foie.— Sur la nature essentielle des corpuscules orgaL'origine des bactéries. nisés de l'atmosphère.
—
—
J'ai
plusieurs fois
histologistes
les
et
longtemps aperçues tions
les
les
comme
avaient depuis
diversement dénommées. Les granulade l'atmosphère et de la craie ont été microzymas, grâce au principe de chimie
m'appuyais; mais
sur lequel je
granulations moléculaires, que
anatomopathologistes
et
moléculaires
caractérisées
nommé
au moment
de prouver que
micro-
celles des organismes supérieurs sont pareillement des
zymas, dans l'intérêt de
la clarté
cause d'une discussion prochaine,
du il
sujet de cette
lettre;
est indispensable
et à
de bien
préciser ce que les auteurs en savaient et en pensaient. Sans
remonter plus haut que I808, voici ce que M. Ch. Robin, le savant qui leur a donné le plus d'attention, en disait Granulations moléculaires, granules moléculaires, corpuscules :
moléculaires.
Granulations très petites, formées de substance
organisée, larges de O'"'",000o à 0'"'°,003, qu'on trouve en sus-
pension dans des
les
humeurs du
tissus, soit incluses
dans
la
corps, soit interposées aux fibres
substance des cellules, des fibres ou
autres éléments anatomiques, soit surtout dans beaucoup d'espèces de matières amorphes. Elles peuvent être fort abondantes, surtout dans les substances tuberculeuses, dans les plaques blanches
morbides des séreuses, dans (1)
Littré et
Robin
nulation (1858).
:
le tissu
médullaire normal,
etc. (1).
Dictionnaire de médecine et de chirurgie. Article Gra-
.
—
—
122
comme
Les substances amorphes de l'organisation considérées
anatomiques
éléments
se
distinguent
par
composition
leur
et le plus ou moins de granuaccompagnent (1)... « Les leucocytes décomposant, laissent échapper des graqui offrent un mouvement brownien
immédiate, par leurs réactions lations moléculaires qui les et les int'usoires,
en se
nulations raoléculaiiv's
avec sautillement des plus intenses, et qui ont parfois, à tort, été considérées
comme des animaux
infusoires particuliers (2).»
II y a des granulations grises et des granulations graisseuses ou minérales, que M. Robin distinguait nettement de celles-là
Et
ne faut pas oublier qu'en disant qu'elles sont formées de l'illustre savant ne supposait en aucune
il
substance organisée,
façon qu'elles fussent organisées dans la façon d'une cellule ou d'une fibre.
le
sens de structuré, à
Ce sont là les notions les plus exactes et les mieux définies que l'on possédât. D'autres savants, ou bien les considéraient comme des granulations protèiques animées de mouvements
comme un
browniens, ou seulement
M. Virchow amorphe, sans J'ai
blié
repoussait
les
détritus orgariique.
comme
avec dédain
matière
vie et sans activité.
sous les yeux
en 1817, où
un
Truite d'histologie et d'histochimie pu-
l'on peut lire ce
que
voici
:
«
Les granula-
tions, les petites vésicules, les cristaux, toutes les parcelles orga-
niques que
le
microscope nous permet d'apercevoir dans les comme on pourrait le croire au pre-
tissus, ne constituent pas,
mier abord, l'élément organique. décrit la cellule petit
vie;
comme
»
Et l'auteur
(3),
après avoir
étant l'élément organique, ajoute
:
«
Un
amas de protoplasraa peut suffn-e aux exigences de la Haeckel a donné à cet élément inférieur le nom de Ce cytode
cytode.
»
d'après
le
est
le
point de
départ de
l'organisation
transformisme.
Quant à supposer que ces granulations moléculaires sont douées d'activité chimique, personne, assurément, n'y avait songé. En 1868, dans une Note adressée à l'Académie des sciences, je disais
De
«
:
l'étude et de la signification des granulations
moléculaires qui naissent ou agissent dans quelques fermentations, et fication
que
de
j'ai
appelées microzymas, à l'étude et à la signi-
des êtres organisés, la
C
normalement dans tous les tissus transition était naturelle... Nous mon-
celles qui existent
Robin. Dictionnaire de médecine
(1)
Littré
(2)
Ibii. Art.
(3)
M. Frey, de Zurich,
Brownien.
et
de chirurgie. Art. Amorphe-
—
123
—
trerons prochainement, M. EsLor et moi, que la manière d'être
des graimîations moléculaires est souvent du
lorsqu'elles fonctionnent
M.
qui
Estor,
dans
comme
était,
si
que
résultats
un
j'avais obtenus
loppées devant
lui,
dans
;
il
s'écriait
cellulaire (2). » Bientôt
moi, un adepte de
et u
;
des
idées
On
sait
il
j'avais
déve-
émotion
a
Pathologie
la
mon
collaborateur convaincu;
si
je
i
appelle que M. Estor,
médecin
et chirurgien
pour convaincre vos lecteurs que théorie du microzyma n'est pas imaginaire, comme on a osé dire, ni le fruit d'un empirisme inconscient, mais qu'elle c'est
développée sous l'influence des préoccupations scientifiques
s'est
et
la théorie
fondements d'une physiologie
les
devint
sur ces particularités, et
d'un service d'hôpital,
le
que
quelle
de Virchow sur
physiologiste et histologiste habile, était
la
soit
l'être vivant (1).»
recherches du professeur de Montpellier on
les
ne découvre rien moins que et si j'insiste
matériaux de
vif intérêt
accueilli les aduiirables travaux
cellulaire
ordre, soit
mes recherches sur les bien que, en 186o, rendant compte de certains
cellulaire, avait suivi avec
fermentations,
les
même
purement organiques,
lorsqu'elles agissent sur des matières
médicales
les plus sérieuses et les
d'hommes
plus constantes
qui savaient ce qu'ils cherchaient et dès longti^mps habitués à la
rigueur de
la
méthode expérimentale. Durant
la
période de
1868 à 1876, presque tout ce qui concerne les microzymas des organismes animaux supérieurs nous est commun, et je ne sais pas distinguer entre ce qui est
Ah
tient.
où nous
des
faits et
nature
et
laires)
du
la
fonction des
foie (3). »
question
tant
séances mémorables
aux développements de
Notre premier Mémoire en
"
les
assistions, émerveillés, a la confirmation des
la vérification
la
à Estor et ce qui m'appar-
combien étaient émouvantes
!
comme
commun
microzymas
est intitulé
la :
idées, à
théorie! «
Sur
la
(granulations molécu-
Le passage suivant de l'introduction pose ceci
:
Lorsque, disions-nous, on ne voit dans un milieu fermen-
que des granulations moléculaires,
comme dans
les vins
une solution de sucre de canne ou avec de l'empois d'amidon, on est en droit d'affirmer que ces granulations moléculaires sont les agents ou la cause des transformations observées; en un mot qui vieillissent, dans la craie mise en contact avec
d] Comptes rendus, (2)
les
A. Estor
:
travaux de M.
(3)
t.
LXVI.
Exposé de le
la
p.
366.
théorie physiologique de la fermentation, d'après
professeur fiec/^amp. Jlontpellier, imprimerie Gras, 1865.
Comptes rendus,
t
LXVI,
p.
421
(2
mars 1868).
—
—
124
ce sont elles qui, se faisant leur milieu, opèrent la transformation successive de
M. Béchamp
forme
d'une
et
microzymas
mobilité en
apparence
de
et
la craie
dans
vaccin.
le virus
nom
du vin
le virus syphilitique,
Ce
chimiste et aussi le physiologiste
«
démontré
nom les
à
celles
;
dans toutes
comme
pus
le
leur
dans
donne
n'engage à rien
une description
;
le le
:
mais
caractérisent par leur
»
Le chimiste
fonction!
ab ovo
ce qu'on
Rien ne s'oppose à
générique de microzymas.
fonction.
supposées
a
identiques
dans
naturaliste ne saurait les distinguer par le
a
il
existent dans tous les
même
souvent
tissus des êtres organisés, les cellules,
les
il
;
pulluler, et
Des granulations moléculaires d'une
organique.
leur nature
de
capables
organisées, vivantes,
des
matière. Ces granulations moléculaires,
la
a appelées microzymas
les
physiologiste les caractérisent
et le
C'était là poser
»
dont
qui a été résolu, et
par leur
un problème absolument nouveau,
la solution a
ruiné d'avance le sys-
tème de M. Pasteur, qui assimile l'intérieur du corps humain au contenu d'un tonneau de vin, de moût ou de bière! Jusquelà, je l'ai assez montré précédemment, les phénomènes d'ordre chimique qui s'accomplissent dans l'économie étaient empiriment constatés, mais non expliqués; on n'en connaissait pas la cause. Pourquoi la matière glucogène disparaît-elle dans après la mort? Pourquoi s'y transforme-t-elle en le foie glucose pendant la vie? Pourquoi le suc gastrique contient-il la pepsine et le suc pancréatique, la pancréatine? Pourquoi la salive
humaine
on ne
le
tions
contient-elle la diastase
même
soupçonnait
salivaire? etc., etc.
non dans l'expérimentation, mais dans
C'était, surtout,
;
pas et l'on cherchait des explicale
raisonnement.
renverser tout l'échafaudage de la physiologie
antélavoisiérienne de la matière organique par essence
de
;
la
matière vivante sans structure des systèmes en vogue, qui ont abouti au transformisme.
Nous avons d'abord étudié
microzymas du
les
avons reconnu qu'ils sont des éléments constants hépatiques
comme dans
la
nature
;
nous
mobiles potasse
les
et
isolés
albumineuse
et
Dans
et
les
insolubles dans
caustique au
lubles dans l'éther.
aucune
avons
comme
l'eau
altération apparente
;
ils
ils
trescibles. Ils fluidifient l'empois
ils
;
nous
avons caractérisés l'acide acétique et
dixième, ce qui
graisseuse;
foie
des cellules
sont
en
excluait
outre
leur inso-
conservent leur forme sans
sont en quelque sorte
de fécule
et
impu-
transforment
la
—
12o
—
matière amylacée en fécule soluble; tivité
ils
sont donc doués d'ac-
chimique.
Mais je veux, pour aujourd'hui, négliger l'étude de la fonction chimique Aes microzymas des organismes supérieurs, pour les faire connaître sous un autre rapport. Non pas que l'activité
chimique des microzymas en général doive être considérée comme de peu d'importance pour le physiologiste et le médemais parce que
cin,
j'ai
hâte de les montrer vivants, non pas
seulement en vertu de cette
activité,
mais
en vertu de leur
aptitude à évoluer pour devenir vibrioniens.
Pendant que M. Estor et moi nous étudiions la fonction chimique des microzymas hépatiques, nous répétions l'expérience qui m'avait l'empois de foie et
fait
voir des bactéries dans la viande plongée dans
fécule
;
après
nous retendons au
l'avoir vérifiée
nous voyons encore apparaître des bactéries. Pourtant
nous ne publiâmes pas encore
le fait
et
nous déposâmes un
cacheté à l'Académie des sciences au mois de mars 1868.
pli
Après de nouvelles vérifications nous demandons l'ouverture de ce pli; elle a eu lieu le 4 mai suivant, en séance, par M. Du. mas. La note
était intitulée
ment des bactéries
A
(1).
cause de l'importance
produire, d'après
la
mentale que j'avais la voici
«
:
De
l'origine et
du développe^
»
note faite
du du
fait,
pli
en 1867
vous
me
permettrez de re-
cacheté, l'expérience et
fonda-
que nous avions répétée;
:
M. Béchamp a préparé de l'empois avec 50 grammes de fécule et 1,000 grammes d'eau. L'empois a été maintenu en ébullition pendant une demi-heure. Il y introduisit alors 100 grammes de viande fraîche de mouton, tandis que «
Le
7 février 1867,
l'empois
était
en pleine ébullition. Le lendemain,
toute la surface de la viande fût coagulée, l'empois
bien que commençait
liquéfier. Le 9 février, toute la masse était fluidifiée; un mélange d'hydrogène et d'acide carbonique commençait à se dégager. Toute la masse était remplie de petites bactéries et de longs bâtonnets mouvants, ainsi que de granulations diverses. Il n'y a pas de différence lorsque la viande est préalablement hachée à l'air, non lavée, et qu'on l'introduit dans l'empois refroidi. Avec la viande de chien on obtient les mêmes résultats. Si dans l'expérience du 7 février, on remplace
à se
la fécule
par du sucre de canne, toutes
restant les (l)
mêmes, on ne
Compte rendus,
t.
LXVI,
voit p.
les
autres conditions
que de toutes
petites bactéries et
859
(4
mai 1868).
—
126
—
un plus grand nombre de granulations. Et il en est encore de même si, dans toutes ces expériences, on introdui*; de la créosote à dose non coagulante dans le mélange. » Nous avons d'abord refait l'expérience en remplaçant la mouton, lapin, souris, viande par du foie de divers animaux chien, etc. Invariablement les mêmes phénomènes se manifes:
tèrent et des bactéries apparurent.
Nous savions que M. Pasteur nous
germes de
objecterait les
Or, voici l'expérience qui, à nos yeux, devait réduire à
l'air.
néant l'objection. Le 3 février 1868, un abandonné sous une couche d'eau à
foie
renouvelée de temps en temps. Penda'Yit 12 présente aucune odeur de putréfaction
de fœtus à terme l'eau étant
l'air libre,
est
jours, ce
peu
;
à
peu
ne
foie
odeur
cette
Le seizième jour, il est incisé et examiné au microscope; il y a un grand nombre de On microzymas normaux et libres; pas une seule bactérie. peut ainsi abandonner pendant plus ou moins longtemps des foies sous Teau, à la température ordinaire, sans que des bactérirs y apparaissent, même au contact de l'air renouvelé. se manifeste et va
en augmentant.
—
Voici maintenant l'expérience type sur
Le 15 janvier 1868, deux fragments de
le foie
foie
:
de chien sont intro-
duits dans l'empois bouillant, créosote; pendant
que
l'ébullition
continue, la fiole est remplie avec de l'eau distillée bouillante,
bouchée sans bouillante.
la
bouchon sortant de
refroidi
on
placé
est
un
prend
profonde de
à
des
l'eau
l'étuve.
fragments,
on racle on l'examine au microscope; on aperà part des microzymas, des bactéries nombreuses et très dans
l'incise, et
substance du
çoit,
avec un
étant après,
heures
Vingt-quatre
on
d'air
laisser
L'appareil
partie
la
l'incision,
foie et
bien conformées.
Et nous avons des
morceaux
créosolées; à
fait
de
des expériences
foie
quelques
dans
analogues en plongeant
ou
l'eau
particularités
dans
près,
l'eau
sucrée
sur lesquelles
je
mais
nous en avons fait la remarque, dans toutes les expériences analogues nous avons toujours vu l'empois favoriser au plus haut degré la rapide transformation des microzymas en bactéries. reviendrai,
J'ai
dit
les
résultats sont semblables
que M. Dumas avait ouvert
avoir fait insérer intégralement
séance, «
À
il
;
la
le
y a ajouté la mention suivante
ces détails, la lettre actuelle de
laquelle j'avais
demandé
pli
cacheté; après
Note au compte rendu de
l'ouverture
du
la
:
M. Béchamp pli)
ajoute
:
^celle
par
— »
est utile
Il
—
127
de dire que ces expériences, nous
que
toutes répétées avec la préoccupation constante
pourraient avoir pour origine des
ries
germes venus de
spontanée, nous
génération
n'en avons pas moins vu apparaître
l'air.
recomman-
Or, en prenant toutes les précautions qui ont été
dées dans les expériences sur la
avons
les
les bacté-
mêmes formes orga-
les
une circonstance qui nous a convaincus ne viennent pas du dehors dans un grand nombre d'essais, ces bactéries ont apparu dans le centre du foie avant d'être visibles dans le liquide ambiant. De plus, si, comme nous l'avons mentionné dans notre précédente Note, nisées. Voici d'ailleurs
que
les bactéries
;
granulations moléculaires ou microzymas, sont universelle-
les
ment contenus dans males,
toutes les cellules, tant
était intéressant
il
végétales qu'ani-
de s'assurer que dans divers organes
ces microzymas sont également le premier degré du développement des bactéries ou d'organismes microscopiques voisins.
mêmes
Or, des reins, des pancréas, des rates, placés dans les conditions, mais
habituellement plus lentement, finissent pas
laisser apparaître
des bactéries dans leur centre, alors que
liquide qui les entoure n'en contient pas encore
»
Tels sont les résultats de l'application de la nouvelle
de mars 1868. Je reviendrai sur de
En
il
ils
il
y avait
indé-
fort tenaces;
matière organique pur essence
la le
créosote dans ce
la
faut accumuler les preu-
préjugé des germes de
l'air
que
nourspontéparistes nous opposaient sans cesse avec M. Pas-
germes de
teur. Les
on
il
de déraciner des préjugés
s'agit
par destination,
et
signification de ces résultats
attendant^
pendamment du préjugé de les
la
phénique ou de
l'acide
genre de recherches. ves, car
méthode; le mois
démontré, pour nous au moins, dès
voilà ce qui était
et sur l'emploi
le
(1).
avaient
suffi
Meunier, quand
on ne savait
l'air,
leur faisait expliquer
sans
mais
ils
pas
les
et
mais
définir,
nos résultats
ceux de Pouchet
à expliquer
comme
de M, Victor
expérimentaient sur des macérations.
ils
avait enfin les spontéparistes; les bactéries
difficulté
comme nous
ils
pouvaient bien se développer à
pensaient qu'elles étaient produites
Il y admettaient que
même par
la
les
tissus,
génération
spontanée.
La démonstration dicteurs
:
les
les autres niaient
pouvaient (1)
les
donc deux catégories de
avait
panspermistes la
et
t.
hétérogénistes
réalité objective
apercevoir ni dans
Comptes rendus,
les
LXVI,
p. 863.
l'air,
des
;
contra-
uns
les
ni dans la craie,
et
ne ni dans
microzymas;
ils
— des êtres vivants, et
les tissus
que c'étaient
des
—
128
s'ils
granulations
les
apercevaient
ils
que
moléculaires,
disaient celles-ci
matière amorphe, etc., etc. Pourtant il y avait déjà, peu de temps après, des confirmations seulement on donnait d'autres noms aux objets que je nommais microzymas: certains hommes sont si habiles à ne pas s'apercevoir qu'ils imitent quand ils s'affirment inventeurs Quoi qu'il en soit, à deux reprises, dans deux Notes, je suis revenu à la charge. La première fois, c'était pour démontrer que « dans tous les calcaires, depuis celui de la grande oolithe jusqu'aux plus modernes, des microzymas existent, et que leur fonction est la même, c'est-àdire qu'ils agissent comme les microzymas de la craie, dont l'action est semblable à celle des bactéries et des microzymas actuels (1). » C'est à la suite de cette Note que j'en aï adressé une autre à l'Académie « relative aux expériences que je me proposais d'entreprendre, concernant l'existence des microzymas dans les roches de diverses époques géologiques (2j » L'Académie m'a, en effet, alloué des fonds pour ces expériences. Elle de Beaumont m'avait beaucoup encouragé. étaient
;
!
.
La
seconde fois,
il
s'agissait
de
« la
nature essentielle des cor-
puscules organisés de l'atmosphère et de la part qui leur revient 1° que les phénomènes de fermentation (3). » J'établissais microzymas atmosphériques sont des ferments du même 2" que les microzymas de la ordre que ceux de la craie
dans
:
les
;
mêmes
poussière des rues de Montpellier sont doués des
pro-
que ceux de l'atmosphère et de la craie 3° que les microzymas du tuf calcaire de Castelnau (près de Montpellier) sont fonctionnellement différents de ceux de la craie et de l'atmosphère 4° que, dans les expériences faites au contact de l'air, l'influence des microzymas atmosphériques peut être réduite à zéro, même dans les cas où les infusions contiennent des priétés
;
;
matières putrescibles.
Et je disais à l'Académie
«
:
On
voit
qu'on peut réduire à rien l'influence des microzymas atmosphériques. Ce sont ces expériences préliminaires qui
permis à M. Estor
et
nous ont
à moi, d'entreprendre l'étude des micro-
zymas de l'organisme, étude pour laquelle nous avions besoin de négliger l'influence des germes atmosphériques (4). » (1) t.
Sur
LXX,
les
p.
microzymas géologiques de diverses
(2)
Ibid., p. 1164.
(3)
Comptes rendus,
(4)
Comptes rendus,
en bas
origines.
Comptes rendus
914 (1870).
t. t.
LXXIV,
LXXV,
p. 629 (1872). p.
1286,
fin
de
la
note
de
la
page 1285
— Je reviendrai caires,
sur
129.—
raicrozymas de l'atmosphère, des cal-
les
des poussières des rues et des organismes actuels, car
y a là, au point de vue de la philosophie naturelle et au point de vue médical des rapprochements d'une importance il
seulement
capitale.
Je
retiens
méthode
est
de nouveau affirmé, avec
que
fait
le
principe de la
le
même
la
force, dix ans
Mémoire sur la craie, et qu'il n'a pas été contesté nous verrons même que l'onf a eu l'audace de s'en attribuer la découverte. Je répète donc que, grâce à l'emploi de la créosote à dose non coagulante, qui annihile, réduit à rien l'influence des germes atmosphériques, il a été possible de démontrer que les organismes vivants de tout ordre, depuis la plus humble raucédinée jusqu'à l'homme, recèlent dans leurs tissus des microzymas analogues, morphoaprès qu'il avait été appliqué dans
le
;
logiquement identiques
de fonction
semblable à ceux de que ces mômes microzymas peuvent devenir bactéries. Les panspermistes auront beau faire, c'est là une vérité acquise à la Science s'ils avaient voulu réfléchir, ou s'ils n'avaient pas été aveuglés parle préjugé, ils auraient vu que le développement des bactéries n'est pas fatal, même quand on expose à l'air des matériaux issus d'organismes actuellement vivants les microzymas de tous les centres organiques, dans les mêmes conditions, n'évoluent pas en effet, avec la même facilité il y en a pour lesquels ces l'air et
et
de certaines roches;
enfin,
;
;
;
conditions sont
même
réunir
difficiles à
;
discontinue que suppose M. Pasteur, ne
quer ce
fait;
or,
dans
système microbien,
le
d'un germe de Tair est nécessairement
un
terrain
la
panspermie,
suffit
fatal,
le
développement
dès qu'il rencontre
favorable.
Les spontéparistes étaient plus embarrassants, car taient les faits sans hésitation,
mation de leurs idées. rience
particulière,
bactéries.
sont
de
même
pas pour expli-
La telle
voici
:
Il
les
fallait
ils
admet-
y voyaieni même la confirleur montrer, dans une expé-
ils
microzymas
elle est facile à
devenant naturellement
répéter et ses conséquences
importance 'que je veux
finir cette lettre
en
la
rapportant avec quelque détail.
Durant
l'hiver
de 1867 à 1868 j'avais eu l'occasion de remar-
quer un Echinocactiis gelé. Après le
dégel
le
genre d'altération histologique que
subir au tissu de la
d'aucune lésion, était
il
impossible que
plante.
j'ai
l'air
fait
portait la trace
qu'avant
la
gelée;
eussent pu
le
traverser
résistant
germes de
voulu connaître
congélation avait
Son épiderme ne
était aussi les
la
9
il
—
130
—
pour aller évoluer en dessous ; or, une incision étant pratiquée dans la partie gelée, la matière prise dans la profondeur de la plaie, ou immédiatement sous la couche épidermique, contenait des myriades de bactéries, où les Baclerium termo et piitridinis, dont on suppose que les germes existent dans l'air,
étaient prédominants. Cette observation
ne
fut pas
bliée d'abord. L'hiver suivant avait été très rigoureux
;
pu-
beau-
coup 'de plantes furent gelées au jardin botanique de Montpellier; j'en examinai un grand nombre, sur pied, dix à douze jours après seul résultat.
dégel. Je
le
me
bornerai à
la description
gelé qu'en partie. Je constate d'abord, en raclant avec pel la surface de l'épiderme, qu'il n'y existe et rien
d'un
d'un Opuntia vulyaris. Ce cactus n'était
s'agit
Il
de semblable à ce que
trouve
l'on
en
le scal-
d'anormal
rien
dessous. Cet
aucune lésion ne s'apercevait par oîi l'ennemi aurait pu pénétrer dans la place. Sous l'épiderme incisé et jusque dans les couches profondes de la partie gelée apparaissent de ces petites bactéries ou vibrions agiles, dont
épiderme
était
intact,
plusieurs pirouettaient avec une rare vivacité.
des
bactéries
longues,
plus
également
y avait aussi
Il
atteignant
mobiles,
Qmm^Q2 à 0""",04 de longueur. Celles-ci étaient évidemment
les
moins nombreuses. Et, chose digne de remarque, les parties non gelées, presque contiguës à celles-là, ne contenaient que Les microzymas les cellules et les microzymas normaux. avaient au contraire complètement disparu dans les parties atteintes par le froid, ils étaient devenus vibrions et bactéries. De plus, la sève, dans les parties saines de la plante, était,
comme
à l'ordinaire pour ces végétaux, à
acide; dans les
parties gelées,
réaction fortement
devenues flasques,
le liquide
qui s'écoulait de l'incision était à réaction légèrement alcaline.
Une transformation chimique pement des microzymas en nombreux d'espèces végétales
coïncide donc avec bactéries.
Les
le
autres
dévelop-
exemples
diverses ont fourni des résultats
analogues, mais non absolument identiques (1). Voilà
pas
le
la
nature prise sur
droit d'invoquer les
pourront
soutenir
aperçus sont
leur
le fruit
de
le fait.
Les pansperraistes n'ont
germes de
l'air; les
spontéparistes
opinion et dire que les la
vibrioniens
génération spontanée; mais Je leur
(1) Faits pour servir à l'histoire de l'origine des bactéries. Développement naturel de ces petits végétaux dans les parties gelées de plusieurs plantes. Comptes rendus, t. LXVIII, p. 466 (1869). In extenso, dans Montpellier mé' dical, t. XXII, p. 320.
~ montre
remplacés
disparus et
par
les
vibrio-
que M. J. Béchamp en faisant congeler des de végétaux dans des mélanges réfrigérants de neige
niens.
J'ajoute
parties
de
et
les microzyiiias
—
131
sel et les faisant
dégeler à l'étuve,
a
tous
vérifié
ces
résultats (1).
donc incontestable que les bactéries peuvent naître à des animaux et des végétaux supérieurs. Il en est de même des animaux et des végétaux inférieurs. Bref les microzymas existent dans tout ce qui vit. est
Il
même
les tissus
QUATORZIÈME LETTRE Sommaire.
—
des
—
Uûe Considérations concernant les microzymas en général.. Confirmations Microzyma et microbe. M. Pasteur.
—
—
discussion avec
concernant l'évolution bactérienne des microzymas à en Suisse, en Allemagne et en Angleterre,
faits
tissus
même
les
Lorsque l'explorateur d'une contrée encore mal connue, dont topographie confuse a été mal figurée sur
la
parcourue dans tous élevé,
il
s'y arrête
les
sens,
atteint
volontiers pour
sommet
contempler l'horizon
qui
a visités, les che-
l'environne, pour considérer les lieux qu'il
mins
les cartes, l'ayant
enfin quelque
pour y arriver; là, dans le compare ses observations de
et les sentiers qu'il a suivis
silence et
le
recueillement,
toutes sortes avec celles de
découverte qui
ait
il
ses devanciers
;
s'il
échappé aux voyageurs qui
a
fait
quelque
l'ont précédé,
de redresser quelque erreur commise par eux, par de noiwelles vérifications, à se convaincre qu'il n'a pas pu se tromper, que sa méthode était bonne et, ayant ainsi acquis la confiance que procure la certitude, il essaye de
s'il il
3st obligé
s'efforce,
comprendre pourquoi on avait mal vu ou on n'avait pas même remarqué les faits qui l'avaient si vivement frappé. S'il accuse la méthode qu'on a suivie, il est obligé de reconnaître aussi qu'au lieu de bien établir les faits pour les lier ensuite, on a observé d'après une hypothèse d'avance formée. C'est ainsi que Hooke, Huygheus et d'autres contradicteurs de Newton, n'admettaient pas les découvertes de l'immortel astronome, notam-
ment
certains
faits
comparaient à
concernant
d'anciennes
la
lumière,
hypothèses
parce qu'ils
ou à des
nouvelles de leur invention. (1]
J.
Béchamp
:
Thèses de
la faculté
les
hypothèses
de Montpellier. (187S).
—
18-2
—
dans
Je suis, cher et éminent ami,
la situation
rateur; moi aussi, après bien des efforts,
d'une région que plusieurs très depuis longtemps visitée. S'ils ne
sommet
voyageurs
avaient
illustres
l'ont pas aperçu,
épais nuage le dissimulait à leur vue;
nuage
c'est
qu'un
me
paraît
mais, ce qui
plus extraordinaire, c'est que depuis vingt ans le
de cet explo-
j'ai atteint le
de dissiper
l'art
pourtant leur regard ne parvient pas
est découvert, et
Evidemment il y a de ma faute, et je m'en accuse, démonstration que certaines granulations moléculaires sont
à le percer. si
la
même
des microzymas, qui peuvent devenir vibrioniens à
avec toutes
tissus, n'a pas été acceptée
dès
début, nous en avions déduites, M. Estor
le
mon
après
n'y a pas seulement de
il
y a d'autres causes, notamment
nant l'organisation lettres;
il
les efforts
y
et
me
départ de Montpellier en 1876, je
seul à développer. Mais
les
moi; et que, suis trouvé
ma
faute,
c'est
que j'ai signalées dans les précédentes d'un homme dont vains pour épaissir le nuage dont je
et la vie,
a, enfin, le parti pris intéressé
n'ont pas été
eu prise
ont
pourquoi
moment
il
préjugés enracinés, concer-
remar-
parlais. Ces préjugés et ces efforts, cela est assurément
quable,
les
conséquences que,
les
je
même
sur un
me
vous prie de
avec moi sur
mon
de
comme
vôtre;
le
permettre de vous fixer un
sommet dont
le
faire part des résultats
esprit
je parlais,
recueillement.
et
de vous
Cela vous est
Revue médicale avez été bienveillants microzyma, comme vous l'êtes, l'un et l'autre, du pour la théorie élevé, juste et vrai. Sans doute, vous est tout qui ce pour de chose sérieuse microzymas comme mais des parlé avez facile,
car vous et la
;
ceux qui jugent des tion
ou
faits
d'api'^s celles des
la vérité tout
entière
et
d'après les hypothèses de leur invenanciens, vous ont
mon
amitié de
quences; oui, permettez
à
ceux-là ont embarrassé
même un
philosophique et médical de
dans un de vos ouvrages
lumineux
vous séduire
la
(1),
impartial, tout
et
qu'elle se présentait ;
en 1878
mais vous
empêché de
voir
de l'accepter avec toutes ses consésavant
le dire
comme
avec franchise, vous, un esprit
profondeur du vôtre.
En
effet,
vous avez aperçu, dans un résumé l'ensemble ;
la
restez
théorie
hésitant
de
la
question
du microzyma et
telle
.paraît
ne concluez pas
!
Nous reviendrons ensemble sur ce résumé. Le premier résultat de mon recueillement a été d'abord de remarquer que les faits et les recherches concernant les microzymas des organismes vivants n'ont pas passé aussi inaperçus (1)
E, Fournie, Application des sciences à
la
médecine, p. 676 (1878).
-- 133
—
qu'un de nos distingués confrères a bien voulu
dire (1)
le
.
En
Comptes rendus de l'Académie des Sciences, de 1868 à 1876 et plus tard, contiennent les preuves nombreuses de nos disputes avec M. Pasteur, avec ses amis ou ses élèves, et les
effet,
uns et les autres, pour obscurcir de mes expériences. Au fond, pour vouloir comprendre, les objections n'étaient que des
des efforts qu'ils ont
ou pour ruiner qui sait
faits, les
les résultais
vérifications révélant le désir d'expliquer les faits
thèse favorite des
chose
;
l'air et
de
dans l'hypo-
les faire servir ainsi
à
d'un système préconçu. Mais voici bien autre
glorification
la
germes de
nos recherches n'ont pas été sans
faire réfléchir M. Pasaperçu tout à coup, en 1872, que les ces germes qu'il ne savait pas définir, ne suf-
teur; ce savant
germes de
s'est
l'air,
fisaient pas à tout expliquer
en matière de fermentation et que, dans le cadavre, tout ne meurt pas à la fois. Naturellement, nous avons fait grande attention à celte évolution des idées du célèbre panspermiste.* J'y étais d'abord ressé, et
nous
l'étions aussi à
personnellement inténous deux, Estor et moi. Nous
avons dû répondre. Voici de quoi
En 1864
("2),
que
j'avais conclu
il
s'agissait
l'air,
par ses germes, n'est pour rien dans qui
fait le vin,
et
que
le raisin
la
:
par son oxygène ou naissance du ferment
apporte avec
lui
tout
ce qu'il
faut pour que la fermentation s'accomplisse dans toute sa pléni^ lude. Bref, j'avais découvert que le raisin est porteur
ment
moût. Or, en 1872, M.
le
>
fer-
Pasteur découvrait ce que j'avais
M. le docteur E. Duval [Médecine contemporaine, 1" octobre 1882), « Depuis nombre d'années, M. Bécharap entreexprimé comme ceci tient les Académies et les Sociétés savantes des raicrozymas. Ce nom a donc retenti souvent aux oreilles de tous ceux qui suivent les débats scientifiques. Malgré cette louable persévérance du savant professeur, le public est resté à peu près complètement indifférent à ses travaux et le mot microzyma luimême n'est guère prononcé que par AI. Béchamp... (l)
s'est
'
du
à sa surface et que c'est ce ferment qui se multiplie dans
:
D'où vient donc cette étrange indifférence du public pour cations de
Ce que
les
comrauni-.
M. Béchamp...
l'on conçoit bien s'énonce clairement.
Si cette dernière proposition
est
juste,
M. Béchamp, malgré
ses
longues
méditations, ne se fait pas encore une idée bien claire des microzymas, et n'a, par conséquent, pu les transmettre à ses auditeurs ou à ses lecteurs...
Disons pourtant, nous qui ne sommes pas un enthousiaste de M. Pasteur, que l'argumentation générale de M. Béchamp. telle que nous la connaissons, nous paraît bien futile à côté de celle du principal quoique tardif défenseur de
la
doctrine parasitaire.
Evidemment, l'air,
(2)
c'est
ma
»
faute, si
M. Duvai
croit
aux germes non définis de
plutôt qu'aux êtres déterminés, qui sont les microzymas.
Comptes rendus,
t.
LIX, p. 626.
— me
ans
huit
décrit
—
134
auparavant
l'Académie de
Et je priais
(1).
permettre de prendre acte de
la confirmation.
La même année 1872, M. Pasteur
faisait
une autre commu-
nication que, dans nos observations, Estor et moi, nous avons
résumée a
comme
ceci
:
Les conclusions principales de sa communication, disions-
nous, sont les suivantes: »
1**
tions
Tous
dans certaines condi-
les êtres sont des ferments,
de leur
vie,
car
n'en est pas chez lesquels on ne puisse
il
pas momoitanément suspendre l'action de l'oxygène libre 2" la cellule ne meurt pas en même temps que l'être ou l'or;
gane dont
cette cellule fait partie
les résultats déjà
;
3°
M. Pasteur pressent, par
obtenus, qu'une voie nouvelle est ouverte à la
physiologie et à la pathologie médicales.
Et nous
dans cet peuvent
lui
être,
répondions
comme
»
ou plutAt un organe
être,
un ensemble de
ou, dans cet organe,
comporter
se
Tout
«
:
cellules,
des ferments. Cette proposition,
nous l'avons énoncée et expérimentalement démontrée depuis longtemps, et nous avons fait voir, de plus, les parties qui. dans la cellule, dans l'organe ou dans l'être, étaient vraiment impérissables. La voie nouvelle que et comme M. Pasteur pressent, nous ne l'avons pas seulement pressentie, nous l'avons vraiment ouverte depuis des années et hardiment actives
parcourue
.
»
(2).
M. Pasteur
a
répondu en
ces termes
que des appréciations dont
je
responsabilité.
A
(3).
Plus
tard,
me
et
à
.l'ai
lu
avec atten-
priorité. Je n'y ai trouvé
crois
dont je
l'exactitude, et des théories
«
:
ou réclamations de
tion ces trois notes,
ment
.
autorisé
laisse à leurs
loisir,
contester
à
auteurs la' ce juge-
je justifierai
»
quoi nous
avons
répliqué,
Estor
M.
moi
et
:
«
Nous
prions l'Académie de nous permettre de constater que les observations insérées
au
nom
de M.
Béchamp
sont restées au fond, sans réponse (4).
et
aux nôtres,
»
M. Pasteur a beau faire, sa réponse, qu'il a crue fière, n'équ'une défaite captieuse. En soutenant que nous avions formulé des réclamations de priorité, lorsque nous voulions simplement constater publiquement sa manière d'agir, il en a tait
(1)
Comptes rendus,
•(2) Ibid.,l: (3)
LXXV,
Ibid., p. 1573.
(4) Ibid.,
p. 1831.
t.
LXXV,
p. 1523.
p.
1284.
iraposé
à
—
Pour moi,
lecteurs.
ses
135
je
mon
assuré que
suis
habile contradicteur a essayé de renouveler ce qu'il avait tait
au sujet du corpuscule vibrant de
soutenu que tout est mort dans
dont je vous
pébriue,
la
Un
parlé dans la troisième lettre.
savant qui, jusque-là,
le
cadavre et qu'aucune trans-
formation ne s'y peut opérer sans l'apport des germes de qui avait
fait
sa
fameuse expérience sur
qu'il ne s'altérait pas aucun doute, revenir
.fausse
;
et
moi,
il
le
une
ancienne hypothèse trouvée
que nous avions
et celles
ne pouvait pas, sans
ches, se vanter d'ouvrir
l'air,
sang pour prouver
de ces germes, pouvait, sans
l'abri
sur
mes recherches
mais, après
Estor
faites,
à
ai
avait
une nouvelle
voie
citer
ces recher-
à la physiologie et
à la pathologie.
M. Pasteur avait dit qu'il justifierait, plus tard, à loisir, le jugement qu'il avait porté sur nos appréciations et sur nos J'ai vainement cherché dans ses publications posthéories. térieures, l'expression de ce jugement. Il fhut l'avouer pourtant, dans son livre sur la Bière, les microzymas et mes expériences sur outre,
me
quand
suis inspiré
si l'on
disait
rons-nous
fermentations
les
celles-ci lui
que
de ses idées le
sont
;
de
il
malmenés
la théorie
le
;
prétend que
ce qui est exactement
noir engendre
la critique
fort
paraissent vraies,
en je.
comme
blanc. Peut-être trouve»
du microzyma,
et l*équiva-^
du jugement promis, dans le passage suivant. M, Pasteur a voulu, par un procédé que je ne veux pas qua» lifier, faire croir^ que les microzymas n'avaient pas d'autra signification que les molécules organiques de Buffon et que leslent
gtobulins puncti formes de ïurpin lécules
de
la pellicule proligère
étaient les analogues des wio-"
de Pouchet, c'est-à-dire la pre-
mière phase par laquelle passerait
la
matière organique dans
la-
génération dite spontanée, etc.
On
on a vu renaître dansées un nom nouveau, l'ancienne hypothèse de Buffon, celle de Turpin, celle du D"^ Pineau de Nancy ou théorie de la pellicule jyroligêre de Pouchet... M. Béchamp, professeur à la Faculté de médecine de Montpellier, dédaignant «
a vu, dit le savant microbiste,
dernières années, sous
les
expressions que je viens de rappeler (molécules
organiques.,'
microzyma
globulins punctiformes), les a changées pour celle de
tout en gardant les opinions et tes erreurs qu'elles reprèsenlaienrti
Ce savant désigne du
nom
de microzijma, tous
ces
punctiformes qu'on rencontre dans la plupart des
ganiques soumis au microscope,
et
il
globulins
liquides or-
leur attribue, avec
Tu r-
—
136
pin, la faculté de jouer le rôle
—
de ferments,
de se transformer en levure de bière le
lait,
sang,
les
œufs,
l'infusion
également
celui
en divers organismes. Le
et
etc...,
d'orge,
même
la
nous avons maintenant, piquante découverte à coup sûr, l'espèce microzyma cretœ Les personnes, et je suis de ce nombre, qui ne voient dans ces granulations des liquides organiques que des choses encore indéterminées craie,
en contiennent,
et
.
ou granulations mobiles,
les appellent granulations moléculaires
mouvement brownien. Les mots vagues conviennent aux connaissances vagues. Quand la précision dans parce qu'elles ont
le
termes ne correspond pas à des idées nettes résultant elles-
les
mêmes de
l'observation des faits rigoureusement étudiés,
que
rive tôt ou tard etc.
les faits
imaginaires
j'ai
eu raison
de bien préciser
ont été découverts. Certainement, je
ne connaissais ni
le
et
vous comprendrez
comment
microzymas humblement,
les
je l'avoue
système de Buffon, ni celui de Turpin.
C'est tout à fait gratuitement, et fait
ar-
(1) ».
Si vous avez bien attentivement lu ce passage,
que
il
disparaissent, etc,
de moi un spontépariste à
il
le sait
la suite
que M. Pasteur et de Pou-
bien,
de
Buffon
mais agir ainsi, c'est mentir à l'histoire La théorie du microzyma n'a rien de commun avec Buffon, Turpin ou PouGhel, mais comme les théories adéquates auK faits, elle est de celles qui, non seulement élargissent les horizons de la science, chet
!
;
font découvrir ce qui était caché, mais illuminent le passé en
expliquant ce qu'il pouvait y avoir de vrai dans les opinions elles mettent en évidence ce qui doit être con-
des anciens
;
servé et rejettent dans l'oubli ce qui est faux. Qu'il
de dire
que M. Pasteur n'a
Buffon,
ni
Tesprit
pas
le
pénétrant de Turpin
l'un ni l'autre. Les molécules organiques
me
suffise
il
;
n'a
compris ni
de Buffon étaient
résultat d'une conception philosophique particulière de la lière
vivame
;
quant à Turpin,
c'est uiî
de
philosophique
génie
grand mérite à
le
malui
d'avoir supposé que ses globulins punctiformes, ce que plus tard certaion a appelé granulations moléculaires, sont vivants nement il s'est trompé certainement aussi, il n'a pas prouvé que ses globulins fussent des ferments mais comme Butïon, il avait dans l'esprit la vue nette des conditions que doit remplir la matière pour être réputée organisée et \ivante. Quant à ce qui est de l'assertion que j'aurais admis la possibilité pour les microzymas de se transformer en levure de bière et en ;
;
;
(I)
L. Pasteur
:
Etudes sur
la
bière p. 120 (1876).
i
\
—
137
^
divers organismes, j'ai mis M. Pasteur au défi de la j'ai dit
contraire
le
prouver
;
!
Ah! monsieur Pasteur, ilfau*, êtreà bout d'arguments, défendre une bien mauvaise cause, pour descendre à l'emploi de pareils procédés de discussion. Vous avez beau rire.j les microzymas du lait, du sang, de l'orge, etc.... et de la craie n'en existent pas moins, et je vous surprendrai à les recueillir dans la terre, mais sous un autre nom, afin de pouvoir faire oublier qui vous a
appris à
les
connaître. Les granulations moléculaires, dites-
vous, sont des choses encore indéterminées
vous vous trompez ou vous émettez cette assertion pour pouvoir soutenir plus tard que vous les avez déterminées mais c'était chose faite depuis longtemps et vérifiée par des savanis plus compétents que vous. Le mot microzyma n'a rien de vague et exprime nettement les fonctions que l'étymologie rappelle. Les mots vagues ;
;
comme
mîcro&e
et origine
de vie, c'est vous qui les employez;
ce sont ces mots -là qui conviennent aux connaissances vagues
que vous avez.
demande pardon
Je vous relle;
mais cela
d'avoir tant insisté sur cette que-
était nécessaire
pour
M. Pasteur sur parole
l'édification des
personnes
ne consentent pas à remonter aux sources. Cela est évident maintenant si l'on s'en rapporte aux atfirmations de ce savant, on soutiendra qu'en 4876 on ne savait des granulations moléculaires que ce qu'il en a dit et, par suite, qu'il n'était pas démontré que ces granulations sont des microzymas, c'est-à-dire sont doués à la fois d'activité chimique et de la propriété de devenir vibrioqui croient
et qui
^
;
niens.
Quoi qu'il en soit, il faut retenir de tout ceci, qu'à un moment donné, en 1872, M. Pasteur, connaissant nos publica-
admis que quelque chose peut survivre ou dans le cadavre. Mais, après nos observations, il s'est tenu pour averti et n'est pas revenu à la charge; si bien qu'en 1876; dans ce même livre sur la Bière, il a continué à exalter son expérience sur le' sang et, par suite, à ne voir dans l'intérieur du corps, même vivant, qu'un terrain de culture pour les germes de l'air, tout comme dans le contenu d'un tonneau de moût, de vin ou de bière. Il faut en retenir, aussi, que M. Pasteur, ainsi que je l'ai tions, a
dans une
fait
les
réellement partie
soustraite à l'animal vivant
remarquer dans une précédente lettre n'avait pas aperçu microzymas de l'atmosphère, ni ceux des expériences de ,
—
—
138
M. Berthelot; car nous avons maintenant la démonstration que s'il a aperçu les granulations moléculaires, il les a considérées, avec tout inerte, sans
monde
le
signification
comme
alors,
matière amorphe et
du
certainement convaincu
est
il
;
contraire aujourd'hui; mais ne voulant
pas en
faire l'aveu,
il
continue à assurer qu'elles sont choses encore indéterminées,
comme en 1876, qu'il y ait des germes microscopiques dans l'intérieur du corps (1).
d'organismes
mon
recueillement,
niant,
Cependant,
remarquer que M. Pasteur avait
faut
il
second résultat de
et c'est' le
dans son attaque voulu avouer
et
ses affirmations
tort
d'abord, de n'avoir pas
nos expériences
qu'il connaissait
tats; ensuite d'avoir
:
eu doublement
et leurs résul-
ignorer le genre de vérifications
semblé
dont ces résultats avaient été l'objet en Allemagne. Oui, dans ce pays les microzymas ont été découverts, mais autrement nommés, lorsque déjà nous avions formulé la doctrine qui en conséquence. C'est un savant suisse, M. M. Nencki, pro-
est la
fesseur de chimie médicale à Berne, qui va vous en fournir la
preuve : «
de
Il
n'y a pas de doute,
la putréfaction existent
maux
vivants.
A ma
dit-il,
dans
que
la
germes des ferments
les
plupart des tissus des ani-
connaissance, c'est A.
Béchamp
qui, le
premier, considéra certaines
granulations
nomme
étant des ferments organisés et
microzymas,
comme
moléculaires,
qu'il
qui défendit sa manière de voir avec résolution contre diverses attaques.
A. Béchamp formula ensuite
suivantes fondées sur
commun i°
avec Estor.
Dans toutes
les
les
les
trois
propositions
recherches qu'il avait entreprises en
»
cellules
animales
examinées,
existe
il
des granulations normales constantes, nécessaires, analogues à ce que Béchamp a nommé microzymas; 2"
A l'état
physiologique, ces microzymas conservent
apparente d'une sphère 3*^
En
la
forme
;
dehors de l'économie,
sans
l'intervention
d'aucun
germe étranger, les microzymas perdent, leur forme normale; ils commencent par .s'associer en chapelet, ce dont on a fait un genre à part, sous le nom de Torula plus tard ils s'allongent de manière à représenter des bactéries isolées ou asso;
ciées. «
(1)
On L
voit,
dit
M. Nencki, que
les
Pasteur, Études sur la bière, p. 40.
recherches postérieures
— de Billroth
—
139
de Tiegel ne sont dans leurs
et
résultats
confirmation de ces trois propositions (1) ». Et l'auteur après avoir, à son tour, reconnu
male des granulations pris sur le
vivant, s'écrie
que
le
coccos de Billroth, la
les
monas crepusculum,
pancréas
évidemment
Elles sont
«
:
d'Ehrenberg.
nommés Micrococcus. pour le moment, aux
»
la
présence nor-
moléculaires mobiles dans le
crozymas de Béchamp,
M.
la
que
Les
les
même
mi-
chose
microzymas,
Hallier les avait
Je passe
outre,
confusions
que ces
dénominations supposent. Je montrerai qu'elles consacrent des
conséquence de
erreurs et sont
la
Le troisième quer que si les
résultat faits
mon
de
vants,
la science.
avaient été vérifiés et confirmés, on n'était
pas d'accord sur leur interprétation. sence constante
de
l'état
recueillement a été de remar-
dans
rfes g'erme.s
On
admettait bien la présains
les tissus
mais que sont ces germes? Sont-ils
des végétaux? Dans tous
Examinons d'abord
les cas, d'oii
dernière
cette
d'animaux vianimaux ou
des
viennent-ils?
question,
nous pourrons
alors, peut-être, plus aisément, résoudre les autres
En premier
que
lieu je constate
les
uns,
comme
adoptant résolument l'hypothèse panspermiste à
M. Billroth, façon de
la
M. Pasteur, et cette autre hypothèse du même savant, conforme au système protoplasmisto, qu'il n'existe pas de germes d'organismes microscopiques dans
les
corps d'animaux sains
soutenaient qu'ils viennent nécessairement de
au contraire, se rangeant à pouvoir affirmer tissus
la
l'air
;
(2),
les autres,
notre avis, expérimentaient pour
présence constante de ces germes dans
les
mêmes animaux.
de ces
Cependant
les
premiers,
me
semble-t-il, auraient
dû
réflé-
chir à ces deux autres hypothèses, quelque peu contradictoires,
de M. Pasteur, dit-il,
des
que
ferments
savoir liquides
les
divers,
:
«
On
peut
conclure rigoureusement,
de l'économie, peuvent donner
au sein
causes extérieures viennent à
même
asile à
des organes, quand des
faire pénétrer
dans ces liquides
germes de ces ferments et que des maladies plus ou moins graves en sont la conséquence par contre on doit admettre les
;
que, dans l'état
de santé,
le
corps
des
animaux
l'introduction de ces germes extérieurs (3).
est
fermé à
»
meiJicinischeii Chemie, Veher die Zer(1) D"" M, Nencki professer der setzung der Gélatine und Eiweisess bei der Fciulniss mit Pancréas, p. 35. Bern. J. Dalp's Buchhandlung. (2)
(3)
L. Pasteur, Études sur la bière, p. 40. Ibid.,
p.
46.
—
140
—
Je n'insiste pas sur la contradiction
:
elle est trop
évidente;
mais j'observe que rien de tout cela n'a été démontré et que, M. Pasteur conclut toujours d'autant plus rigoureusement, qu'il a moins prouvé ce qu'il avance, du moins en physiologie en pathologie.
et
est
Il
d'après
clair,
ces
assertions,
animaux sont fermés aux germes tiennent pas de ces germes,
les
que
les corps
si
extérieurs et
qu'ils
des
ne con-
vibrioniens ne doivent jamais
y apparaître. Or, ils y apparaissent dans des conditions où l'on ne peut pas invoquer un apport quelconque de ces germes
même
extérieurs, de l'aveu
des disciples de M. Pasteur.
Mais voici d'autres expériences lettre,
démonstratives
plus
possible,
où
la
nature
est
prise,
aussi positives
qie sur
de
celles le fait
et,
la
sans
c'est
si
précédente
qu'on
puisse
admettre la pénétration des germes.
Nous avons
fait
couver des œufs dans
Un œuf, parmi d'autres,
On
la couveuse artificielle. couveuse depuis le 29 mars 1870. l'œuf et, quelques jours après, le
est à la
l'embryon dans on soumet à l'examen ses divers tissus. Les muscles commençaient à subir une transformation régressive les masses musculaires sont remplies d'une foule de microzymas, dont be-Aucoup sont accouplés dans les membres il y a quelques bactéries. Dans le cœur, bactéries, longues, grêles et immobiles très nombreuses. Dans le foie il y a des bactéries à tous les degrés de développement microzymas isolés et mobiles en foule, grand nombre d'associés, petites, moyennes et lo
tue
avril,
;
;
:
grandes bactéries. considérer
ces
est
Il
diverses
développement d'un
impossible, disions-nous,
formes
même
comme
les
divers
de ne pas degrés du
être (1).
Et cette observation a été véritiée sur un fœtus'humain. Ce fœtus, d'un avortement à six mois, avait séjourné, mort, envi-
ron douze jours dans l'utérus il était macéré, mais nullement putréfié. Dans le muscle grand pectoral, microzymas associés ;
et rares
petites
ont disparu;
microzymas
bactéries.
on
Toutes
ne retrouve que
les
cellules
les
propres du foie
noyaux, beaucoup de
rares petites bactéries, parmi Dans le poumon, le cœur et la rate, rien à noter. Pancréas microzymas associés et ^ac/mwm termo. Thymus, rares microzymas associés (2). libres
et
quelqucjs
lesquelles le Baclerhnn tenno. :
(1) A. Béchamp et A. Estor. /)w rûle des microzymas pendant le développement embryonnaire. Comptes rendus, t. LXXV', p. 965 (1872). (2) J. Béchamp. Des microzymas et de leurs fonctions ausç différents âges
d'un
même
être, p. 98.
In Thèses de Montpellier (1875).
-
M.
141
—
Servel laissait tomber, après avoir pris les précau-
le D''
minutieuses contre les germes de l'air, le foie d'animaux venant d'êlre sacritiés, dans des solutions au centième d'acide chromique et les y laissait immergés pendant cinq jours. Or, la couche superficielle des organes étant dans un état d'intégrité complète, le centre était rempli les unes, dans le foie, sont volumineuses, il y a de bactéries aussi le Bacterium capitatiim; dans le rein elles sont plus rares et plus grêles. Et l'auteur fait remarquer que la solution d'acide chromique arrête immédiatement le mouvement des tions les plus
et les reins
:
bactéries (1).
MM. Nencki héroïques
;
Giacosa ont
et
je rapporterai
la
fait
une pluie
lapin est extrait sous
des expériences encore plus
Un morceau
suivante.
fine d'eau
au centre d'une masse d'alliage fusible de
ou 400 degrés,
refroidi à
d'eau phéniquée à cinq
100 degrés
et
de foie de
phéniquée
Wood
plongé
et
chauffé à 300
recouvert d'une couche
pour cent. Le
foie
maintenu en place,
l'alliage étant solidifié, l'appareil était porté à l'étuve.
Or, après
quelques jours on découvrait des bactéries à l'intérieur de
gane
M. Burdon Sanderson Ces
faits
mettent
à
de vibrioniens daris a
l'or-
(2).
Chiene
même
conclusion.
corps des animaux sains et vivants.
les
ombre au
cependant une
MM. John
(3) était arrivé à la
néant l'hypothèse qu'il n'y a pas de germes
et T.
Deux
tableau.
savants
Cossar Ewart, en appliquant
la
chaine
si
important
il
ne faut rien négliger; dans
lettre cette difficulté sera levée; et
de
les derniers résultats
mon
y
nouvelle
méthode, n'ont pas vu de bactéries apparaître au sein des
Dans un sujet
Il
anglais,
tissus. la
pro-
en vous communiquant
recueillement, je serai heureux de
vous montrer comment cet insuccès
même
est la
preuve de
l'excellence de la méthode.
(1)
Comptes rendus,
(2)
Nencki
organes t. t.
daiAmaux
XXXIV, p. 663 XX, p. 34, (3)
LXXIX,
p.
1^70 (1874).
Des bactéries ou leurs germes
existent-ils
dans
les
sains et vivants? Bulletin de la Société chimique de Paris,
^1880); exirait
Cité par MAI.
vier (1878).
t.
et Giacosa.
Nencki
du Journal
fiir
praktische Chemie, 2^ série,
et Giacosa. d'après British
Médical Journal, 26 jan-
—
—
142
QUINZIÈME LETTRE Sommaire.
— La naissance des bactéries à même — Réponse. — L'évolution bactérienne des
les tissus.
testations.
origine quelconque.
Si l'on sait la
«
même
temps
celle
—
La théorie de
l'antisepticité.
méthode de prouver de
—
Nouvelles con-
microzymas d'une Conclusion.
on
la vérité,
aura en
la discerner », disait Pascal, et Condillac
uue bonne méthode est un télescope avec lequel on voit ce qui échappait à l'œil nu ». C'est pour cela que les questions de méthode ont une si grande importance, qu'elles priment toutes les autres. La nouvelle méthode, dont j'ai précédemment exposé le principe, est bonne, puisqu'elle a permis de démontrer que ajoutait qu'
«
granulations
certaines
comme
considérées
moléculaires,
signification physiologique et chimique,
sans
sont des microzymas
capables de devenir vibrioniens. Après avoir prouvé la vérité
Cependant elle a paru en mains de deux savants anglais; pour expliquer leur insuccès il faut d'abord donner une idée de leur manière d'expérimenter. La voici, d'après MM. Nencki et a
elle
été capable de la discerner.
défaut entre
les
Giacosa.
MM. John Chiene
et T.
Cossar Ewart
(i),
disent ces savants,
complètement la conclusion concernant l'existence de germes de vibrioniens dans les tissus d'animaux sains et vivants, que l'on avait tirées des expériences antésont arrivés à rejeter
rieures.
«
était faite
de
L'ablation
l'organe (foie, rate^ reins, pancréas)
en se servant du procédé de Lister, c'est-à-dire en
opérant continuellement sous une pluie fine d'eau phéniquée.
Le
foie a été
coupé en plusieurs morceaux, qui ont
été
enve-
loppés soit de gaze phéniquée, soit de gaze ordinaire; ou bien introduits dans des vases préalablerrtent calcinés et fermés par
de
la
gaze, de la
organes ont été »
Au bout de
laine
traités
ou des
de
la
trois jours,
plaques de verre.
même tous
les
vapeurs antiseptiques du phénol ne
de
vie bactérienne,
abondamment dans »
que
des
morceaux exposés aux montraient aucune trace
microbes se trouvaient
les autres,
Les deux savants anglais ont conclu de ces
bactéries ou leurs
pendant (1)
tandis
la
vie.
Les autres
manière.
germes ne
se trouvent pas
>•
Journal of Anat. uad Physiol.
t.
faits
dans
XIII, p. 448, 1876.
les
que des organes
— MM. Nencki
Mais
—
143
Giacosa ont
et
déduction ne peut être regardée
observer que
fait
comme
cette
«
rigoureuse, les vapeurs
antiseptiques qui tuent les ferments venant de l'extérieur peu-
vent empêcher
développement des germes
aussi bien le
tout
préexistants dans- les tissus (1) ».
L'observation est juste; mais,
l'examiner
de
comme
ne doit rester
celte importance, rien
plus
pour
près,
dans des questions de dans
pouvoir
vague,
le
il
faut
exactement
plus
l'exprimer.
On ne
peut pas dirC; d'une manière générale et absolue, que
vapeurs antiseptiques tuent
les ferments venant de l'extéou seulement qu'elles peuvent empêcher le développement des germes préexistants dans les tissus. Bannissant le mot de get^me comme vague et indéterminé, il faut dire que, les
rieur,
dans
les conditions de la méthode, où l'acide phénique est employé à dose convenable, c'est-à-dire ainsi que je m'exprimais, à dose non coagulante, cet agent ne tue pas les ferments ou microzymas atmosphériques et n'empêche pas l'évolution vibrionienue des raicrozymas des tissus mais qu'à dose ;
bien
supérieure
il
certaines
fonctions
zymas
par
et,
peut
jusqu'à
ralentir,
chimiques
suite, tarir leur
et
rendre nulles,
les
physiologiques de ces micro-
développement en vibrioniens ou
leur multiplication.
VoiJà ce qu'il faut mettre en vive lumière
prendre
les
insuccès de
aiant de plus
près les
zymas en vibrioniens, l'acide
MM. Chiene
et
phénomènes de
En
étu-
des micro-
l'évolution
directement, soit sous l'influence de
soit
phénique, nous verrons, en
y avoir d'incomplet dans que dans celles de MM.
com-
l'on veut
si
Cossar Ewart.
les
même
temps, ce
Pasteur
dont
et Lister
peut
qu'il
études de ces savants, de ils
même
se sont
inspirés.
Lorsqu'on sera bien convaincu que naitre à
même
les
qu'ils sont le résultat
tissus
vibrioniens peuvent
végétaux, et
des
de l'évolution des microzymas,
siologie et la médecine auront enfin celle sur laquelle
les
des animaux et
reposent,
phy-
la
une base aussi solide que
depuis Lavoisier,
la
chimie
et
physique; alors bien des erreurs seront écartées, bien des
la
faits
épars, en apparence disparates et sans liaison, seront groupés
en une magnifique théorie, d'autant plus belle qu'elle ne sera
que l'expression des faits. C'est pourquoi il faut revenir maintenant sur (t)
BuUçUn
de la Société chimique de Paris^
t.
XXXIV,
les faits
p. 664. 1880.
de la
_ dixième les
144
—
concernant l'interversion de
lettre,
microzynias atmosphériques
par
sucrée
l'eau
les objections
et
de Pouchet,
concernant l'intluence léthifère de l'acide phéniqae. En disant que la créosote, l'acide phénique, ou
tel
autre
germes et les ferments, MM. Nencki et Giacosa ont reproduit une croyance très répandue parmi les savants. En réalité c'est une erreur; pour la détruire, un peu d'histoire devient nécessaire. tue les
agent antiseptique analogue,
Les vertus des agents, dits antiseptiques, ont été découvertes
Fourcroy
(1)
xviii* siècle. Il
ne
sous l'empire de la physiologie antélavoisiérienne
a raconté ce que l'on en savait à la
du
fin
;
pouvait pas être question de constitution histologique tières
spontanément
ma-
végétales; les unes en
animales étaient distinguées des
s'altérant
les
;
se putréfiaient, les autres fermentaient,
L'un des plus frappants caractères qui distinguent les maanimales des végétales, pensait-il, consiste dans l'espèce de décomposition spontanée qu'elles éprouvent et qu'on nomme putréfaction. » On avait cherché les moyens d'empêcher cette ft
tières
altération
posé
le
spontanée, ot
problème
;
le
c'est
chancelier
d'après Fourcroy,
c'est
Bacon qui avait lui
qui
en a
«
le
pour la médecine il a le premier invité les médecins à s'en occuper avec soin et spécialement dans l'intention de découvrir les moyens delà prévenir, d'en retarder, d'en arrêter même les progrès ou de rétablir dans leur état naturel les matières qui l'avaient éprouvée. » « Pringle, médecin anglais, dit encore Fourcroy, a fait un grand nombre d'expériences sur la septicité et l'antisepticité des corps, et a ouvert une carrière immense à la doctrine des premier
fait
sentir la
antiseptiques.
Après
cet
grande
utilité
;
»
illustre
médecin,
carrière dont parle Fourcroy
;
plusieurs
Macbride,
s'élancèrent dans la le
célèbre
chirurgien
la putréil tenta d'expliquer de Dublin, fut un de ceux-là faction en admettant un dégagement d'air fixe, et la prétendue restauration des matières pourries, par restitution de ce prin;
cipe à l'aide des agents antiputrides. C'est ainsi
que
l'histoire des antiseptiques est liée à celle
de
Sous l'empire de la théorie de Lavoisier on chercha bien une théorie du phénomène, mais il n'était plus question de restauration par les antiseptiques. la putréfaction.
Selon Fourcroy, qui déjà (l)
iu-4°,
regardait
Système des connaissances chimiques, brumaire, an IX.
t.
la putréfaction
comme
V, p. 81 et suivantes;
édition
i
— une fermentation,
cause du phénomène
la
compliquée existant entre l'hydrogène, l'azole,
les
carbone, l'oxygène,
le
spontanée;
c'est
«
le la
lorsque les
dit-il,
soufre, le phosune espèce d'a-
le
lente,
nature pour détruire l'organisation eL
là,
une attraction
est
principes des matières animales,
une décomposition
phore, d'où résulte nalyse
—
Ub
moyen qu'emploie
plus servir sous la forme animée; etc.
»
Dès
lors, les antisep-
tiques ou antiputrides sont devenus des substances
de retarder ou d'arrêter
tibles
même La
progrès de
la
«
suscep-
putréfaction »...
»
purement chimique a dominé exclusivement jusnous l'avons vue conservée par
théorie
Cagniard-Latour
Liebig, et
les
manifeste souvent dans quelques parties
celle « qui se
de l'homme malade. qu'à
la
composition animales, matières organisées, privées de la vie, ne peuvent
même
Dans
cette
hiler
l'attraction
;
par M. Berthelot, jusqu'en
ces.
derniers temps.
ne pouvaient pas être supposés avoir d'autre rôle que celui admis par Fourcroy, pour qui de tels agents avaient la vertu d'entraver ou d'annithéorie
les
antiseptiques
compliquée
existant
entre les
du
principes
composé organique. Les
choses en
étaient
là,
lorsque, en 18S8, survinrent les
nouvelles discussions concernant des générations
dites sponta-
nées. Les propriétés des antiseptiques étaient connues, mais on
ne pouvait expliquer leurs effets qu'en admettant la théorie chimique telle que je viens de l'exposer d'après Fourcroy, La théorie physiologique de l'antisepticité n'était pas
çonnée. Elle résulte des études dont je
même
soup-
voi^s ai parlé.
Elle est assurément singulière la propriété de la créosote
ou
de l'acide phénique, d'empêcher l'interversion des solutions de sucre de canne, la putréfaction ou la fermentation des solutions des substances
ment dans cation que avait
lieu,
de
mes recherches
démonstration de ce
la
j'en donnais, savoir était
spontanément alténon pas seulemais aussi dans l'expli-
plus diverses réputées
les
rables. L'originalité
du
fonction
:
fait,
était,
que l'altération, quand ehe développement d'organismes
microscopiques issus de germes venus de l'atmosphère; que
la
conservation coïncidait avec l'absence de ces organismes, dont l'acide
phénique empêchait
le
développement.
Cette théorie avait été vérifiée
mant mes expériences l'acide
par
le D""
Lemaire
;
confir-
ce savant avait de son côté reconnu que
phénique, ajouté en
petite quantité
fermentescibles, rend ces liqueurs infécondes
dans des liqueurs :
c'est-à-dire
10
que
....
ou
des vibrioniens
d'autres
—
140
organismes
microscopiques n'y
apparaissent point. Si les liqueurs c'est
que
nent naissance, il
ne deviennent pas fécondes, disait Pouchet, détruisent au fur et à mesure qu'ils pren-
les êtres se
et
que
l'acide pliénique
n'y a donc pas là une preuve de
la
empêche leur formation; non-existence des géné-
rations spontanées (1).
«
Et le célèbre hétérogéniste ajoutait que l'on savait fort bien que toutes les substances empyreumatiques, les huiles volatiles,
tuaient les protozoaires sait-il
(2)... J'ai
beau
me
tordre la cervelle, di-
encore, je ne vois pas en quoi ces expériences out
dre rapport avec
les
générations spontanées.
Il
le
moin-
Béchamp)
(M.
dit
que lorsqu'il emploie une substance léiliifère, Parbleu! je m'en serais bien douté d'animaux. il n'apparaît pas à l'avance. Si je voulais élever des poissons dans un étang, commencerais par ne pas empoisonner l'eau. Ce sont de je telles puérilités qu'on nous oppose sans cesse » (3) bien
il
est vrai,
!
Les
préjugés
ont tant d'empire
esprits, qu'il faut se résigner, sans
entendre formuler de écrit cela
;
même
sur
les
plus fermes
en être trop surpris, de
les
jugements. C'était très sérieusement
tels
Pouchet croyait vraiment à l'identité d'intluence de grands animaux et sur les protozoaires. Au
la créosote sur les
fond il y avait là une grave erreur physiologique qu'il importe de dissiper. Pouchet était déjà inexcusable ceux qui profes;
sent la
même
croyance
sont bien davantage, puisque voilà
le
trente ans qu'il est prouvé
expériences ne
tue pas
les
que
l'acide
phénique dans mes
protozoaires dont je
m'occupais
:
raicrozymas, vibrioniens et moisissures.
Assurément ces composés et d'autres antiseptiques analogues peuvent tuer même les protozoaires; mais j'avais précisé les doses qui ne tuent pas les microzymas,
les
vibrioniens et les
moisissures et qui pourtant les empêchent de se multiplier ou
de naître dans
les infusions
des substances les
plus diverses.
Lorsqu'une erreur persiste avec tant de force qu'elle empêche la vérité
de triompher,
il
faut la poursuivre jusqu'en ses der-
niers retranchements. C'est l'excuse
de
mon
insistance et des
où je vais entrer. Revenons donc à l'expérience fondamentale dont question dans une précédente lettre (la dixième). détails
(1)
Moniteur
(2)
Ibid.
(3) Ibid.
scientifique (Quesneville).
l^''
janvier 1864, p. 10.
il
a été
— Lorsque l'eaa sucrée d'acide phénique
est
147
—
additionnée d'une
100 cent, cubes
par
et
trois gouttes
à
qu'elle
exposée au contact d'un volume d'air limité, ne lant pas, elle
ne
est
se
ensuite
renouve-
s'altère point et rien d'organisé n'y apparaît.
Lorsque, au contraire, on y fait barboter un grand volume de la môme masse d'air, en s'arrangeant de façon que les micro-
zymas y arrivent presque la
seuls, l'interversion
a
lieu,
malgré
présence de l'agent réputé antiseptique, à la dose indiquée.
Comment
cela
faut
peut-il
moins comprendre
d'air est-il
se
efficace si
Pourquoi un
faire ?
petit
qu'un grand volume?
C'est
volume ce qu'il
utilement combattre l'erreur de
l'on veut
Pouchet, partagée par JMM. Nencki et Giacosa.
Dans
le
premier cas deux circonstances peuvent
se présenter:
germe (miciozyma, etc.) n'e.vt arrivé dans la solution alors celle-ci ne s'altérera pas, car je l'ai montré, l'air commun, privé de germes et d'acide carbonique n'a pas d'action sur l'eau sucrée: ou bien quelque microzyma y est tombé alors pourquoi ne s'altère-t-elle pas, tandis que le sucre s'y intervertit, avec le temps, lorsqu'on n'a pas phénique? De la discussion et de l'interprétation de ces deux derniers faits se dégage absolument la solution du problème qui a embarrassé MM. Chiene et Ewart. Il faut d'abord noter ceci Le temps est un facteur du phénomène. Lorsqu'on n'a pas ajouté de créosote ou d'acide phénique, l'interversion ne s'accomplit que progressivement; il faut plusieurs semaines avant de pouvoir constater quelque changement chimique el d'apercevoir quelque microorganisme; mais à mesure que le nombre de ceux-ci augmente, l'inteiversii)n progresse rapidement. La lenteur de la transformation chimique est donc en rapport avec celle de la multiplication ou du développement des moisissures ou autres microorganismes qui naissent dans la solution non créosotée. ou bien
le
hasard a
fait
qu'aucun ;
;
:
Il
faut rappeler ensuite cet autre
de
résultat
rexpérience
:
lorsque dans l'opération précédente, l'altération, c'est-à-dire la
transformation chimique,
par
les
microorganismes multipliés
ou développés, a débuté, on a beau
aux doses indiquées
;
on peut
ajouter l'aeide phénique
ma's on ne Tarrète
la ralentir,
pas.
Toutes
les
autres circonstances
étant
identiques, l'addition
préalable de l'agent antiseptique aux doses susdites, empêchera à la
fois
l'apparition
des
moisissures
et
la
chimique. Je dis que ce n'est pas en tuant
k
transformation
Jss
germes, mais
—
148
—
en empêchant leur multiplication et leur développement. En voici la preuve. Je reprends l'expérience de la dixième lettre {Revue médicale,
mai 1884, p. 622). Un grand volume d'air, plusieurs centaines de litres, a traversé une solution sucrée phéniquée à 4 à o gouttes par 100 cent, cubes, et y a laissé
dose
à
du composé
élevée
microzymas. Malgré
les
la
présence
antiseptique, le sucre s'est inter-
verrons, les microzymas ont subi quelque changement sans augmenter de nombre. Les germes, les microzymas, n'ont donc pas été tués l'acide phénique n'est donc pas un poison pour eux, pas plus que pour
nous
verti et,
le
;
les
moisissures développées dans l'eau sucrée sans addition.
Mais, alors, où est la différence ? La voici le
volume
petit
d'air
limité, le
est
:
dans
où
le cas
nombre des microzymas
ces microzymas permet d'en apercemais on ne les voit pas augvoir quelqu'un, par-ci par-là menter; or, un microzyma ne possède qu'une part minime d'activité chimique, qui ne peut pas augmenter puisqu'il ne et, n'ayant aucun moyen de constater se multiplie pas la
tombés dans
solution
la
l'est
pareillement
un examen
sont bien présents et
;
attentif
;
;
minime transformation eu
qu'elle n'a pas
lieu.
corrélative qu'il a opérée,
Au
d'air considérable traversant la solution, le
zymas
est
de leurs
immense
;
nous disons volume
contraire, dans le cas d'un
l'action
activités réunies, sans
nombre des micro-
chimique résulte de
la
somme
que leur nombre paraisse aug-
menter.
En rée,
résumé, l'acide
empêche
les
phénique ou
modémicrozymas atmos-
créosote, à dose
la
germes, les spores ou
les
phériques de pulluler, d'évoluer ou de former des moisissures,
mais elle ne tarit l'activité chimique et, par des uns ni des autres. Pouchet avait donc l'influence léthifère de la créosote
suite,
tort
la
ni
vie,
de parler de
dans mes expériences sur
la
génération dite spontanée.
Le
fait
que
la
créosote
ou
l'acide
phénique rend
les infu-
sions infécondes, en empêcliant la pullulation et le développe-
ment des germes atmosphériques,
est devenu le principe fondamental de la théorie physiologique de l'antisepticité il m'importe de répéter que je l'avais mis en pleine lumière en 18oo, et publié en 18d7. Il est devenu si fécond en applications ;
thérapeutiques^ rappeler.
que,
je l'espère,
vous
me
pardonnerez de
le
— Et,
remarquer, l'influence de l'acide phénique, est du même ordre que celle des va-
faut bien le
il
—
149
dans ces expériences, peurs
térébenthine, observée par M. Chevreul,
de
d'essence
après Huber (de Genève), pour empêcher la
Evidemment
vapeurs
de
germination des
essence ont eu microzymas de l'embryon des graines et c'est là ce qui les a empêchées de germer. Sans doute la graine est tuée, puisqu'elle ne germe pas, mais ses microzymas ne sont pas morts pour cela, car ces graines, broyées, délayées dans l'eau, n'en laissent pas moins apparaître des bactéries. Cependant, les faits signalés par Huber et par M. Chevreul semblent donner raison à Pouchet, concernant l'action léthifère des essences. Sans doute il ne faut pas conclure, comme il a fait, des grands animaux aux infusoires mais eniin les graines, ou du moins certaines graines, ne germent pas dans une atmosphère imprégnée d'essence de téréDenlhine et, j'ajoute, de créosote ou d'acide phénique en généralisant, mal à propos, on pouvait inférer de là que les mêmes agents pourraient empêcher l'éclosion des œufs en général, comme ils empêchent celle des œufs de protozoaires dont parlait Pouchet, c'est-à-dire des microzymas. Voici l'expérience qui prouve l'impossibilité de faire de semgraines.
les
quelque action analogue sur
cette
les
;
;
blables généralisations.
Lorsque soie,
voulu
j'ai
appliquer
notamment de
pébnne, je
la
fluence nuisible que la créosote sion des
œufs
Je disais
:
la
physiOxOgique de
théorie
au traitement des maladies parasitaires des vers à
l'antisepticité
«
et sur le
La
m^
suis
pourrait
préoccupé de exercer sur
l'in-
l'éclo-
développement ultérieur de l'animai. qui s'oppose à l'éclosion des œufs
créosote,
comme à la germination des spores des min'empêche nullement ces êtres adultes de vivre. » J'ai pensé que les vapeurs de cette même créosote pourraient s'opposer au développement de la maladie appelée pébrine sur des vers sains, non encore infectés et doués d'une résistance vitale suffisante, mais ne s'opposeraient point à l'évoludes microzoaires
crophytes,
tion de la maladie
si le
En conséquence,
je
créosote
dans
éducations, afin
parasite avait
commencé
proposais de répandre
ses ravages.
des vapeurs
de chambrées pendant toute la durée des d'empêcher la naissance du parasite sur les
les
non encore infectés et sains. » Pour cela il fallait pouvoir affirmer l'innocuité absolue de cet agent pendant toute la durée de la vie de l'animal. Or, par
vers
—
—
450
il a été démontré que les œufs des vers à soie peuvent éclore dans une atmosphère /re,s que toutes les phases de la chargée de vapeurs de créosote seulement vie de la chenille peuvent être parcourues, non utilité dans semblable mais une atmosdanger, avec sans
des expériences qui ont duni deux mois,
;
phère
que
;
en
lide et
le
s'accoupler,
milieu
ver peut
que les papillons peuvent vivre, pondre leurs œufs dans un tel les femelles j'ajoute que les œufs à leur tour peuvent
et
(1) et
»
son cocon, y devenir chrysa-
filer
y
sortir papillon
;
être féconds.
Et
l'on objectait
si
que dans
cette expérience la créosote n'est
pas aussi intimement en contact avec
que
solutions, je répondrais
rables
conservent
se
exactement
lorsque,
lillrées,
elles sont
créosote ou d'acide phénique. D'ailleurs, dans le cours de
études
il
les
seulement des Vapeurs de
sous une cloche contenant
placées
germes que dans
les
infusions de substances alté-
les
mes
m'est arrivé maintes fois de soumettre les œufs des
vers à soie et
même
chenilles à des lavagCo à l'eau créo-
les
sotée, non seulement sans inconvénients, mais utilement.
Comment MM.
des
certains
aussi
faits
et
vérifiés
n'ont- ils
pas
Ewart? Je suis convaincu que les deux savants anglais ont mal observé. Pour affirmer que les morceaux des organes examinés ne montraient aucune trace
frappé
Cliiene et Cossar
de vie bactérienne,
men
quelque chose de plus qu'un exa-
fallait
il
aussi dire les
chan-
histologiques 'survenus dans la
subs-
microscopique très attentif;
gements
chimiques organes.
des
tance
préoccupés
et
auteurs ne paraissent pas
Les
dans tous
;
tions moléculaires
les cas,
que
fallait
il
le
foie
s'en être
n'ont rien dit des granula-
ils
contient en
grand nombre
si
!
que leur examen a été aussi superficiel que ceux de M. Pasteur dans l'étude des altérations de la viande, du
Je crois bien
lait et
du sang, parce
ont,
qu'ils
comme
savant,
ce
observé
étant aveuglés par des hypothèses préconçues. Je vous
M. Pasteur
aux qu'ils
ai :
insuccès
de
ont vérifié
puisqu'ils ont
pêchaient
de
promis je le ferai
MM. le
(l)A.Béchamp.
Swii'
fondé
prochaine et
du
les
expériences de
lettre et je reviens
Ewart.
Je note d'abord
principe de la méthode,
vapeurs d'acide phénique emgermes atmosphériques. J'admets qu'ils n'ont aperçu aucun changement
reconnu que
ensuite, sans difficulté,
la
Chiene
bien
l'évolution
m'expliquer sur
dans
les
des
Vinnocuite des vapeurs de créosote dans l'éducation des t. LXII, p. 1341 (1866),
vers à soie. Comptes rendus,
— dans
forme
la
dans
et
et
ont expérimenté
et je dis
de
principe
le
pêche
commun, on zymas des
empêche de
microzymas
même
c'est ce
qui arrive et c'est ce que
avec
une
c'est
:
moi
ils
l'air
micro-
MM. Nencki
mais comment
;
de
celles des
admis
:
quoi ? Le voici
organes sur lesquels
l'évolution des
et
conçoit qu'il
(mt
des
liquides
que cette constatation confirme aussi méthode. En effet, si l'acide phénique em-
la
tissus
Giacosa
et
des
pullulation
la
nombre des granulations molécu-
le
laires des tissus
—
ISl
et
pour-
de doses et d'espèces de
affaire
microzymas. Je m'expliquerai
microzymas. nature égal
et
En
En
de l'origine de ces microzymas. tous
d'ailleurs,
vibrioniens avec à l'âge
de
mente.
Et
même
du
sur la qualification d'espèce appliquée aux
que, dans
;
faut
il
mêmes
ses différents âges (1),
aisément
aussi
les
uns que
quelle
pour
la
les
avoir égard
lequel on
expéri-
ne fournissent pas
les
prouve à sa ne sont pour rien dans le
les
être traitée
de
est l'influence
même
la
tout étant
conditions, les tissus
les autres,
manière, que les germes de l'air phénomène. Mais cette question d'espèce trop importante
effet,
ne laissent pas apparaître
facilité
qui a fourni l'organe sur
fait
être à
bactéries
tissus
les
une égale
l'être le
compte de
attendant, je dis qu'il faut tenir
est
trop élevée et
incidemment.
Voyons donc
dose de l'antiseptique sur les mi-
crozymas d'une origine donnée.
remarque d'abord
Je
ceux
sont
dont
:
Les microzymas atmosphériques bactérienne
est
entravée par la
phénique ou de créosote. Mais il faut, distinguer: le volume de l'air a été limité ou bien barboter un volume considérable de cet air dans la
moindre dose ici aussi,
on
ceci
l'évolution
a fait
d'acide
un nombre de microzymas interviennent de celui où ils sont en nombre immense. Je considère ici le cas ordinaire lorsque
solution donnée, c'est-à-dire qu'il faut distinguer le cas où. petit
;
ne se renouvelle pas, ou que son renouvellement est gêné, une à deux gouttes d'acide phénique par 100 centimètres cubes d'infusion empêchent l'ap-
volume de
le
l'air est
parition des bactéries
En
d'autres termes,
agent rend Cela (lavées
et les
réactions chimiques corrélatives.
un millième à un demi-millième de
cet
les solutions infécondes.
posé, à
limité et
supposons
l'acide
que dans
sulfurique,
à la
des
fioles
bien
propres
potasse, à l'eau bouillante
Bécharap. Des microzymas et de leurs fonctions aux différents âges d'un même être. In Thèses de la Faculté de Montpellier pour 1875. [l]
J.
— phéniquée) on fasse 'préalablement
serré,
du
arriver
grands soins, en
les plus
avec
—
152
lavé à
lait
moment de
au
filtrant
le
potasse
la
la
traite,
par un linge à tissu caustique et à l'eau
on ajoute, deux 4 gouttes, 8, 10, 1*2, 14, 16, 20 gouttes d'acide phénique par 100 centimètres cubes. Les fioles étant scellées et abandonnées à la température de 20 à 25 degrés, qu'arriveraphéniquée, et que dans une série de ces
fioles
gouttes,
t-il?
M. Dumas (Revue médicale, 11^ lettre, p. 696) à propos des microzymas de la craie et du lait, je disais que employée à dose non coagulante, n'empêche pas la créosote,
Dans
la lettre à
de se
le lait
lante
cailler
plus tard. L'expression
vague, en ce sens qu'il n'y a
est
S)
«
dose non coagu-
pas
déterminée d'avance qui possède cette propriété
La
s'expliquer.
étendues. sont
A
et l'acide
l'égard
du
les
solutions
les
doses ci-dessus
spécifiées
ne
manifesté
les
les microzymas du lai ontdans ces conditions vie ? Vous en allez juger et
de blanc d'œuf;
concentration
pouvaient donc continuer à vivre ils
phénique purs coagulent
d'albumine, mais non
lait,
une quantité il faut donc
coagulantes, pas plus qu'à l'égard d'une solution de
pas
même
créosote
concentrées
les solutions
;
phénomènes de
la
;
je répète qu'arriva-t-il ?
que la coagulation a été d'autant plus comparativement au lait qui n'avait reçu aucune addition, que la dose d'acide phénique a été plus élevée. Elle eut lieu au bout de huit jours pour le lait à deux gouttes; incomplète et seulement après deux mois pour le lait à seize Il
arriva d'abord
regardée,
gouttes.
Au
bout de cinq mois
encore coagulé. Voilà
pour
le lait à
le
20 gouttes
n'était
pas
retard de la manifestation du
phénomène chimique. Mais
qu'advint-il des
L'évolution
que
la coagulation, si
d'acide
microzymas
bactérienne a
phénique,
les
et des globules
été retardée
bien que dans
dans
le lait à
16
lactés ?
même
le
et
microzymas étaient normaux
ordre
20 gouttes ;
pourtant
dans celui à 16 gouttes, la coagulation débutait, ce qui signibactérienne fie que celle-ci n'est pas corrélative à l'évolution mais est une fonction des microzymas; quant aux globules lactés,
ils
avaient
disparu
même
dans
le lait à
20 gouttes.
non coagulante convenable, l'acide phénique et empêchent l'apparition des bactéries. créosote Telle est l'explication des insuccès de M3L Chiene et Ewart
Ainsi, à dose la
et le
dernier résultat
de
mon
recueillement.
Ces savants
ont
—
lo3
—
une des conséquences théoriques de
vérifié
thode
la nouvelle
mé-
!
cette lettre par
Je finis
une remarque
:
selon
sectateurs
les
des germes
morbifiques préexistants, l'acide piiénique agit en microbe. Pour empêcher un kilogramme de lait de se
tuant le cailler,
grammes
faut dix
il
d'acide phénique. Si la
même
dose
pour empêcher l'apparition des bactéries dans un kilogramme d'homme, il en faudrait 600 grammes pour les empêcher de naître dans l'adulte de soixante kilogrammes. Il est clair qu'avant de tuer le microbe on aurait tué l'homme était nécessaire
!
SEIZIÈME LETTRE
—
Une digression à propos du choléra de 1884. des connaissances acquises. Le microbe en virgule et M.\l. Pasteur et Koch.
Sommaire.
—
Depuis que le
lettres,
Revue médicale a publié
la
fois
que
1832
depuis
à Arles,
1832, la
nous menace
ainsi, et nous ne sommes demande pas pourquoi avant pas de même. Dans deux articles, écrits
et
avec votre cœur, que vous avez publiés sur
n'en était
il
crois,
de
;
le fléau
pas plus avancés
avec votre esprit
je
Application
deux dernières
choléra sévit épidémiquement à Marseille,
après avoir éclaté à Toulon. C'est,
sixième
les
—
les illusions
on ne
la nouvelle épidémie,
se
vous avez été amené à signaler
le
désac-
une fois de plus, publiquement manifesté parmi les médecins au sujet de l'origine, de la nature et de la contavous avez également insisté avec force sur giosité du choléra
cord qui
s'est,
;
dissidences
les
théoriques
publiciste, aujourd'hui
putes, s'écrie a
A
pratiques des (1), se faisant
microbiatres. l'écho
Un
de nos dis-
:
Il est évident que les médecins sont à du jour des préoccupations publiques et, par une ironie
nous, Molière!
l'ordre
curieuse,
pour
et
même
le
toutes
les
moment,
discussions
médicales semblent
à la confusion de
la
médecine.
tourner,
Le public,
ahuri, ballotté de théorie en théorie, de bacille en microbe, de
microbe en mucor, de
la doctrine
preté sèche, se demande, effaré,
du lavage à celle de la prooù est la vérité et se prend à
douter profondément des petits-neveux d'Esculape [D Le Temps, 25
juillet 1884.
».
—
—
154
N'est-ce pas affligeant ? Pour inoi, je gémis d'un état de la
compromet
science qui
lu attentivement
J'ai
cine
opinions
les
:
divergentes
aussi
dominée par
scientifique est encore
ignorances dont
les préjugés, les erreurs et
plusieurs fois indiqué la source.
j'ai
Le désarroi parmi
méde-
qu'ailleurs;
là
Si ce n'est parce
ainsi ?
est-il
médecins.
Le désarroi est partout. que la médecine
aussi envahissante qu'autrefois.
Pourquoi en
et les
comme autrefois; M. Fauvel a gardé Hors de l'Académie, la microbiatrie se
toutes ses convictions.
les
médecine
discussions de l'Académie de
sont
M. Jules Guérin pense
montre
à ce point la
les
les
médecins,
l'incertitude des autorités,
l'affolement des populations seraient moindres
si
premiers,
les
appuyés sur des principes certains, pouvaient affirmer que choléra est une
comme
le
du cadre nosolopas fatalement comme un poison
maladie
autre
telle
gique; qu'il ne nous atteint que nous absorberions involontairement qu'il n'est pas, eu d'autres termes, une maladie dont la cause, germe ou microbe, est hors de nous et que nous ne pouvons éviter; mais qu'il naît en nous et qu'il est ce que nous le faisons; que nous pouvons, par des soins particuliers, que l'hygiène conseille, en prévenir les atteintes, même en temps d'épidémie. Oui, si l'on avait cette conviction, appuyée de principes expérimentaux, on garderait son sang-froid; surtout, on verrait clairement que la microbiatrie est un système dangereux, non seulement à ;
cause de l'ignorance et
que
mais
j'ai
de l'erreur radicale qui
et
est à sa
base
signalée dans les trois ou quatre premières lettres,
parce qu'elle
place
maladies contagieuses
et
la
cause
initiale
du choléra, des où
infectieuses en général,
elle n'est
pas.
En nous
plaçant sans cesse
que nous ne pouvons
invisible,
inspire la peur,
sous
cette passion pénible,
qui rend moralement
faible,
menace
la
éviter,
le
d'^un
ennemi
système microbien
déprimante, énervante,
en nous par ce
et qui est excitée
qui est menaçant; d'autant plus pénible qu'il apparaît dans
vague de
le
comme un
fantôme insaisissable qui nous égare en nous attirant aux abîmes. La peur qu'inspire le microbe est, d'ailleurs, d'autant plus cruelle et nuisible
l'incertain et
qu'elle
patronnée
est
qu'elle
de l'inconnu,
raisonnée est
par des
et
scientifique,
savants
en
en
apparence,
situation
d'être
écoutés.
Les précautions mêmes que prennent les microbiatres pour et qu'ils conseillent aux autres, d'accord avec
se garantir
— MM. et
Koch
Pasteur,
semer
pour inspirer la peur une fois, ils placent
et autres, sont faites
inquiétude
1
—
i^H
que, encore
c'est
;
du mal oii elle n'est pas. Pardonnez-moi cette expression de mes sentiments inquiets c'est que, je l'avoue, je suis affligé de ce que je vois et entends et de la difficulté qu'éprouvent les médecins instruits à débarl'origine
;
rasser la science de
menace de
qui
microbiatrie, de cette [colossale erreur
la
médecine
discréditer la
et les
médecins.
beau m'en détendre, au moment de revenir sur
J'ai
considérable que
cédente
me
ne peux pas ne pas
lettre, je
des découvertes
toutes les vicissitudes
face de la science. Je vous
en
utile, je
changer
ne voyez dans
prie,
aucun levain de vanité; mais pour me donner il faut bien que je sois convaincu
œuvre
fait
souvenir qu'il a subi
destinées à
la
ces paroles
courage de
le
qu'en
poursuivre,
contre tant et de
le
essayé de mettre en lumière dans la pré-
j'ai
luttant
persévérants contradicteurs j'accomplis une
si
défends
de
cause
la
la
vérité et avec elle la
que vous-même défendez si bien. C'est un phénomène bien étonnant que la persistance des préjugés, même parmi les savants, et dont leur fière raison a dignité de la médecine
tant de peine à se débarrasser.
Gay-Lussac
a dit
un jour
:
«
bien plus facile de trou-
est
Il
ver une vérité nouvelle que de reconnaître une
mais
une
aurait
il
pu ajouter que
vieille erreur,
L'histoire
il
erreur.»
vieille
grand physicien avait assurément raison
L'illustre chimiste et
est malaisé
s'il
encore plus
est
du microzyma en
est,
preuve irrécusable. Vous l'avez vu,
difficile
de
de
déraciner.
la
aujourd'hui
même, une
mis douze ans à recon-
j'ai
naître la vieille erreur concernant la matière vivante par
pellation de matière organique
granulations moléculaires
rité
sont
voilà bientôt vingt ans
comme
reconnues de
La théorie du microzyma
lumière dans
la
;
obstinément
et l'on refuse
nouvelle.
porté
es-
destination et le paralogisme qui est sous l'ap-
sence et par
microzymas
;
reconnaître
a,
recevoir
les
des
cette vé-
longtemps,
depuis
ténèbres de l'organisation
les
que
étant
et
on ne
même de regarder^ même en dehors de
veut pas se donner la peine de voir ou Il
est
théorie
même
démontré,
du les
animaux
contrôlé,
vérifié,
microzyma, que des
humeurs, et
les
des végétaux
l'on s'obstine toujours à
de leur apparition
;
cellules, les tissus, ;
la
vibrioniens peuvent naître à
on ne veut
pas
les le
organes des
reconnaître et
chercher hors de l'organisme la cause
oui, des vibrioniens
peuvent naître
et exis-
.
—
—
156
en nous et on continue de prétendre, malgré des démonstrations trouvées incontestables,
ter naturellement, physiologiqocnicnt
prouvant
contraire, qu'ils proviennent
le
de
germes qui ont
pénétré invisiblement dans notre intérieur. J'ai
davantage,
fait
et
j'y
reviendrai
tout à
l'heure
:
j'ai
microzymas des organismes actuels peuvent être isolés, étudiés en eux-mêmes que les microzymas atmosphériques, ceux des roches et des poussières de nos rues, ceux des eaux, ne sont autre chose que les microzymas des organismes disparus, soit sous nos yeux, soit autredémontré, oui, démontré, que
les
;
fois,
même
les autres
durant
les
périodes géologiques, et que les uns et
peuvent devenir vibrioniens
que
l'évidence, aperçue par d'autres
;
vains efforts
par moi,
les
permettent pas qu'on accepte ces vérités. Que
:
malgré
préjugés ne
microbiatrie,
la
qui est fondée sur d'épouvantables paralogismes, ne les veuille
comprends, car elles l'obligeraient à confesde germeS; morbides ou non, primitivement disséminés dans l'atmosphère, dans les eaux et dar.s la terre; mais, ce qui surprend, c'est que des médecins instruits et des physiologistes ou des chimistes indépendants ne veuillent pas pas recevoir, je
le
ser qu'il n'y a pas
y voir ce qui seul peut constituer la base expérimentale, axiomatique en quelque sorte, de la physiologie et, par suite de la
médecine Les microbes, je
l'ai
déjà dit, et
sont pas autre chose que
les
ne faut pas
il
êtres
l'oublier,
ne
vivants, très simples, les
plus simples de structure et d'organisation, que l'on connais-
nom
Or les vibrioniens ne sont, à que le résultat de l'évolution des microzymas, de même que les grenouilles ne sont que le résultat de l'évolution des têtards oui un microzyma est à un vibrion ce qu'un têtard est à une grenouille un têtard à partir de l'embryon est une grenouille en puissance de même un microzyma est un vibrionien en puissance le têtard est l'axolotl est comme un têtard de salamandre, et un vivant têtard fécond; de même un microzyma est vivant. J'ai ainsi fait l'histoire complète des microzymas et j'ai montré que toute autre recherche du germe, de l'œuf d'un vibrionien était inutile le microzyma est ce qui peut devenir vibrion, sait
sous
le
de vibrioniens.
leur tour, autre chose,
;
;
;
;
;
;
bactérie, etc.,
il
n'y a plus à chercher ailleurs.
L'histoire
des
vibrioniens est ainsi faite depuis longtemps. Cette vérité nouvelle
on ne veut pas lavoir: qu'il y a plus de profit
serait-ce
que
à soutenir la
c'est
trop
simple?
et
panspermiemorbifique?
— Ce
que ceux qui
n'est pas, pourtant,
science et la vérité n'aient
phtegme qui «
les
de
Les progrès
oblige à la prudence, la
science sont
ils
s'en
si
piquent d'aimer
la
quelque apo-
celui-ci,
rapides que
par exemple la
:
du
vérité
»
pour excuser
servent
se
disposition
leur
à
jour est l'erreur du lendemain. Mais
—
157
scepticisme,
leur
sans
du lendemain ne serait pas la vérité, la vérité tout court, mais une opinion que l'on prenait pour telle, c'est-à-dire une erreur J'ose affirmer que la microbie, avec toutes ses conséquences est une de ces vérités d'aujourd'hui qui sera l'erreur de demain. s'apercevoir qu'une véiité qui deviendrait
l'erreur
!
Je veux prouver, de plus en plus,
Que ne
[qu'elle est
l'erreur radicale.
médecins qu'elle engage la médecine dans une voie sans issue autant que dangereuse, et pour elle, et pour les peuples. A mes yeux rien n'est déplorable comme le délire produit par la fièvre microbiste dont sont atteints, surtout en Allen.agnC; un trop grand nombre de puis-je convaincre tous les
médecins en
et la
débauche de
thérapeutique microbicide qui
la
est la suite naturelle.
Mon génie
intention était de ne traiter des rapports de la pathoet
de
du microzyma qu'après avoir achevé
la théorie
d'établir les faits sur lesquels repose la nouvelle théorie les
événements
me
;
mais
portent à signaler immédiatement les con-
séquences, à ce point de vue,
de l'expérience fondamentale
la défense dans la dernière pour combattre efficacement la microbiatrie, il faudrait avoir doté la médecine de son véritable principe en donnant à la physiologie et à l'histologie une base à la fois rationnelle et expérimentale. Mais, pour l'objet que
dont
j'ai
lettre. Je
j'ai
terminé l'exposition sens
et
bien que,
actuellement en vue, les résultats acquis, considérés atten-
tivement, peuvent suffire. Je crois avoir établi
précédemment (premières
lettres),
système triomphant des germes morbifîques préexistants, triomphant, parce
même
qu'il
dans
—
les
— je dis
préoccupations
X^st recevable ni devant méthode expérimentale. J'ai fait voir à
des vrais médecins
ni devant la
a pris place
que le
la raison,
l'aide
de
quels paralogismes inexplicables, ayant pourpoint de départ les
M. Pasteur, l'un des pu croire scientifiquement démontré le système préconçu du P. Kircher, au point de le regarder comme ayant réalisé un progrès. Il en est résulté qu'au fond la doctrine microbienne est basée sur un systèmes transformiste
grands prêtres de
la
et protoplasmiste,
doctrine, a
— préjugé, qu'elle nous
fait
158
—
reculer jusqu'à la physiologie antéla-
voisiérienne, laquelle croyait à
une matière organique par
es-
sence et par destination.
que M. Pasteur en est venu à soutenir que l'orgaest quelque chose de passif et d'inerte, comparable au contenu d'un tonneau de vin, de bière ou de moût, pouvant devenir la proie des microbes morbifiques préexistants C'est ainsi
nisme humain
imaginaires.
Quoi qu'il en soit, les hésitations, les contradictions, les dissidences théoriques ou pratiques qui ont éclaté entre M. Pasteur et M. Koch, et dont les journaux ont entretenu le public, té-
moignent que
les
démonsdu microfont ou disent, et que
deux savants ne possèdent pas
tration expérimentale de leurs doctrines; la
zyma
soutient qu'ils ne savent ce qu'ils
la
théorie
comme
étaient obligés de s'expliquer l'un devant l'autre,
s'ils
deux augures,
ils
ne pourraient pas se regarder sans
rire.
Oh
peut penser qu'en s'exprimant ainsi, la théorie est bien sévère; il faut prouver qu'elle ne l'est pas assez. Lorsque deux savants
en vue, dont l'un est médecin, se prononcent avec l'assurance que l'on sait, dans une question qui intéresse la santé aussi
publique, on a
des
faits
le
droit de leur
sur lesquels
ils
demander
les
preuves positives
fondent leurs affirmations.
En
fait,
ils
n'ont émis que des assertions, et ces assertions sont contradic-
autant que le sec et l'humide le sont. Le nombre des maladies qui affligent notre espèce est aussi grand qu'est difficile, et souvent impossible, la détermination exacte des causes qui les produisent. Quoi d'étonnant que l'on en soit encore à discourir sur l'origine et la nature du chotoires,
léra
nécessairement d'importation
est
s'il
;
asiatique
s'il
;
est
s'il né sur place y a une différence essentielle entre celui que l'on appelle asiatique et celui que l'on qualifie de sporadique, de nostras. Sur ces différentes questions, les microbistes ne sont pas plus avancés que les plus sagaces observateurs ;
parmi
médecins. La
les
lumière de
la
contagiosité
même
n'a reçu aucune
microbie; elle n'explique pas pourquoi
mala-
la
die ayant éclaté, le microbe étant présent par conséquent, tout le
monde
bières et
nière die,
le
n'est pas atteint, les
comme
seraient altérées toutes les
moûts dans lesquels arriverait de
la
même ma-
microbe de leur altération, c'est-à-dire de leur mala-
comme
s'exprime M. Pasteur. Surtout,
elle
n'explique pas
ce que vous avez mis en lumière daus le premier des articles
dont je parlais {Revue médicale^ 5
juillet,
p.
2),
savoir
:
pour-
— quoi
le
l'état
159
—
choléra nostras ou sporadique ne se montre jamais à
d'épidémie dans
sens médical du mot. M, Pasteur,
le
s'il
donner l'explication, ne serait pas embarrassé il imaginerait le microbe du choléra nostras. M. Koch a été bien plus fort il a carrément assuré qu'il était d'origine hindoue En effet, tandis que sur certains points M. Pasteur s'est lenu sur la réserve, M. Koch s'est prononcé sans ambages sur tous. Dans sa conférence de Marseille, d'après les journaux, il a voulait
:
:
!
microbe du choléra vient toujours des Indes, qu'il ne vit pas hors du corps humain que la sécheresse le tue c'est ainsi plus de cinq semaines que les déjections sont rendues inoflfensives par la dessiccation qu'il est moitié plus petit que le microbe typhique, qu'il aurait une forme plus allongée,disposée en virgule; qu'il n'est assuré que
le
comment;
n'importe
;
;
;
pas animal, etc.
On a rapporté aussi qu'à Lyon, M. Koch a manifesté son étonnement que le choléra n'ait pas encore éclaté dans cette ville, où il y a tant d'eau, c'est-à-dire des conditions si favorables à la vie du microbe qui ne peut pas vivre cinq semaines hors du corps humain. Pourtant, le savant médecin aurait assuré que le fléau ne paraîtrait pas à Lyon. Je note seulement que MM. Pasteur et Koch ne sont pas d'accord sur un point très précis de l'histoire de leur microbe, qui touche de très près à l'hygiène,
en temps d'épidémie de choléra, pas arroser
pour
les
rues
M. Pasteur
;
question de savoir
la
est
pour l'humide, M. Koch
sec.
le
Comme
tout cela est vague ou contradictoire
tainement pas
la netteté
longtemps avant l'invasion du choléra, ils
été, plus
disaient
en automne qu'au
qu'en hiver. vers le
Il
11
pays chauds que dans
endémique parmi
Voilà,
si
je ne
de M. Guériiî de gravité (1)
:
me l\
trompe,
commun
en
plus au printemps
et
l'été,
et alors c'est quelquefois
plus cruel dans les
climats doux et
les habitants
asiatique parmi
est assez
est plus fréquent et
les
méde-
siècle dernier,
toujours à la fin de
commencement de l'automne,
un mal épidémique. est
printemps
déclare presque
se
Au
nommé
Le choléra -morbus
«
:
Cela n'a cer-
!
des conclusions que les vrais
cins avaient déduites de leurs observations:
nous,
si,
convient d'arroser ou de ne
il
de l'Inde
l'expression
tempérés... et (1).
même
il
»
des opinions
n'y a qu'un choléra, mais avec des degrés
dépendant des circonstances
et
des constitutions
Article Choléra-morhus, de l'Encyclopédie de Diderot.
— Sans se
médicales.
comme
influences multiples et spécifier.
—
de mierobe
—
dont
extra-
choléra,
nous sous
en
les
admis qu'un choléracrobe
pas
fonction
la
le
nosologistes savaient
les
mot que vous avez ironiquement
ce
doctrines
développe
que
diverses
n'auraient certes
Ils
des
voyaient clairement que
autres maladies, se
les
par
laisser égarer
médecins
médicales, ces
—
160
est
forgé vaut bien celui
de rendre malade
du
choléra, le produisit plus fréquent et plus cruel selon les sai-
sons
et les climats.
bienne
le
Et
faut noter
il
que dans
doctrine micro-
la
choléra est une maladie parasitaire dont le parasite
choléracrobe, de façon qu'il y aurait des microbes saisonniers du choléra. Est-ce qu'on a jamais entendu pullulé est le
parler de maladies vermineuses saisonnières?
Mais, j'en
comme
remarque dans une précédente
la
fait
ai
dans toute opinion erronée que
public
le
a dans la microbie une
parcelle de vérité
dante de sa conception.
Il
croscopiques morbides,
qui
lettre,
adopte,
il
y
indépen-
est
y a vraiment des organismes miorganismes sont des microzymas
et ces
ou des microzymas évolués.
Il
y a donc des microzymas cho-
lériques.
Cela posé,
évident qu'il importe extrêmement d'être
est
il
scientifiquement assuré que le tres maladies^ le faisons
nous
naît de
et qu'il n'est
et
choléra, de
en nous,
pas plus
fatal
que
contagieuse pouvant devenir épidémique. aussi ce qu'il peut y avoir
microbistes;
il
dans
d'exact
même
que les auque nous
qu'il est ce
autre maladie
telle
faut
Il
déterminer
observations des
les
que le prétendu microbe du choqu'un microzyma de nous, devenu mor-
faut prouver
léra n'est autre chose
En étudiant ainsi les microzymas au point de vue pathogénique, j'espère pouvoir répondre au vœu de votre
bide en nous.
dernier article sur la
le
choléra
exprimer expérimentalement
et
notion médicale du miasme.
A
Marseille,
M.
Koch répondait
l'interrogeait, qu'il n'y avait pas
évidemment
à
un de
auditeurs qui
ses
de microbes
dans
le
sang;
médecin ne connaît pas les microzymas ni leur découverte dans le sang découverte confirmée par son concitoyen, M. Tiegel. Bref, M. Koch, comme M. Pasteur, nie qu'il y ait en nous des microzymas, c'est-à-dire quoi que ce soit possédant une vie indépendante et autonome, susceptible le
savant
;
de devenir vibrionien. C'est ce qui
l'oblige, tout aussi bien
M. Pasteur, à chercher hors de l'organisme vibrioniens.
En
outre
si
M. Koch assure que
que
le
germe de
le
microbe cho-
ces
^^
.—
lai
pas animal, c'est qu'il
léiique n'est
doctrine microbienne
démontrer l'une ou
il
serait
le croit végétal dans la certainement fort embarrassé de ;
de ces deux alternatives.
l'autre
Considérons attentivement l'expérience fondamentale dont je pariais, car elle fait toucher du doigt l'erreur où sont3IM. Pas-
Koch concernant l'inertie et la passivité de l'intérieur du corps humain au point de vue patliogénique. Cette expérience démontre que des vibrioniens peuvent naître à même les tissus, et des animaux et des végétaux, et que ces
teur et
vibrioniens sont
le
résultat de l'évolution
ces tissus, c'est-à-dire de ce
que
les
des
microzymas de
histologistes
appelaient
granulations moléculaires. Elle prouve sans réplique que la
les
vie n'a pas
pour support un amas de matière purement chi-
mique, mais des appareils dont les dernières particules sont organisées et vivantes. Dans l'état physiologique de santé, ces microzymas, dans tous sphérique; dans
l'état
les centres d'organisation, sont
de maladie, qui
de forme
est l'ordre physiologique
troublé, dans tel ou tel centre d'organisation, la forme des microzymas peut se modifier, ils peuvent évoluer jusqu'à devenir bactérie, bactéridie, en passant par certaines formes inter-
médiaires que nous avons
fait connaître, M. Estor et moi, dès début de nos recherches communes et dont je m'occuperai dans une prochaine lettre, car il y a dans cette étude la solution de bien des difficultés que la microbie a soulevées sans
le
avoir le Il
y
moyen de
les
résoudre.
a donc en nous une hiérarchie nécessaire de ces micror
zymas comme il y a une hiérarchie d'organes et de tissus, d'humeurs et de cellules et cette hiérarchie est diversement ;
impressionnable. le monde, actuellement, parmi les microbistes, cherche microbe cholérique dans les déjections, parce qu'on admet que le choléra débute toujours par quelque malaise gastrique
Tout
le
ou
intestinal.
Avec M. Estor,
j'ai
crozymas du canal alimentaire ditions
de leur évolution
étudié attentivement
et les
bactérienne
les
mi-
circonstances ou les con-
ou
vibrionienne.
D'où
proviennent ces microzymas?
Tout le long du canal alimentaire; dès la bouche, il y a des systèmes de glandes nombreuses et de cellules diverses, épithéliales et autres.
Le canal contient en
outre, des
microzymas qui
proviennent des glandes, delà fonte des cellules, ainsi que tous
microzymas de nos aliments
et
de nos boissons, tant
d'ori-
gine animale que végétale, que
la
digestion y introduit.
Dans
les
11
—
—
162
hygide, tout cela concourt à rendre nos aliments absor-
l'état
bables et est
utile.
Or, normalement, dans l'état
de santé
le
plus parfait, on peut toujours découvrir, dans certaines régions
du canal
non seulement
alimentaire,
microzymas
les
isolés,
simples, souvent seuls, mais les diverses formes de leur évolution jusqu'à la bactérie (1). C'est pour n'avoir pas fait ces études
avec soin et attention que MM. Pasteur
Ce sont
microzymas des glandes
les
se font illusion.
cellules propres
et
du
deviennent d'abord morbides. Les déjec-
qui
canal intestinal
Koch
et
étudiées à la lumière de la théorie du microzyma, en fournissent la preuve. Il y a longtemps déjà que ces déjections ont été examinées au microscope pour y découvrir la cause de la maladie qu'a-t-on observé? Lorsque tions des cholériques,
;
la
maladie
confirmée on trouvait dans
était
les selles
une grande
quantité de cellules épithéliales de l'intestin, soit entières, soit sous la forme de lambeaux granuleux, mêlés de leucocytes plus
moins nombreux il y a aussi des amas de microzymas provenant des glandes enflammées et des cellules détruites ou ou
;
morbides, mais ces amas dont on ne connaissait pas l'origine,
comme
on
les
de
zooglaea termo.
regardait
On
organismes spéciaux sous
des
le
nom
naturellement et né-
y a trouvé aussi,
cessairement, des bactéries libres ou engagées dans une gangue
hyaline du
mucus
intestinal
(2)
;
M. Koch, sans doute, a vu
quelqu'une des formes évolutives des microzymas intestinaux
et;
admis sans preuve qu'elle était le microbe cholérique asiatique, qui ne serait pas de nature animale. Une forme semblable au microbe de M. Koch peut se rencon-
se faisant illusion,
dans
trer
je finis
a
il
plus normales
les déjections les
par
là,
induisent les médecins
ses affirmations, et
;
en
erreur
;
il
est clair
qu'il contribue
pour sa part à empêcher
Selon moi,
microbisles sont des arriérés qui prennent pour
la
cause
dans
l'effet.
vérité d'apparaître.
Les vrais médecins étaient
le vrai.
Mais
(1)
les
ce qui n'est que
la
c'est
assez
A. Béchanlp
pour aujourd'hui.
et A. Estor
:
Faits
pour servir
à l'histoire des
microzy-
iuas et des bactéries. Transformation physiologique des bactéries en microzymas et des microzymas en bactéries dans le tube digestif du même a.nimal. (2)
Comptes rendus,
t.
Voir M. Ch. Robin
:
LXXVI,
p. 1143 (1873).
Leçons sur
les
humeurs, p. 975.
—
—
163
DIX-SEPTIÈME LETTRE
—
—
Le choléra et une lecture à l'Académie de médecine. Sommaire. Un vibrioniens développés à même les tissus, fait important fondamental Les vibrioniens ne sont pas Trois interprétations possibles de ce fait. génération spontanée discussion. Les vibrioniens le fruit de la ont-ils pour origine des germes extérieurs i discussion. Germes d'organismes qui échappent à notre investigation. Ce qu'il faut crier sur Suum cuique. les toits. -^ Un apophtegme. Et nunc erudimini. Uu Observations de M. Trécul. rapport à l'Académie des sciences. Les conséquences corps sont fermés à l'introduction des germes extérieurs Comment on démontre que les microbes ne traversent pas l'enveloppe :
—
—
:
—
—
—
—
—
—
— —
:
—
—
cellulaire.
Troisième interprétation.
La précédente les
circonstances
les
mettre en
choléra et
lettre a été
constater une
En
des quarantaines
ne
me
formes
trouvant à Paris,
en celui
et
leurs
eu
j'ai
séance de l'Académie où M.
nom
me
félicite
la le
comparer avec
la
confirmation de
la
déterminé ni
l'on n'a fait
de
la
théorie
les
du choléra. La
microscopique nettement
même
et
Je
MM.
:
on
soutiens
je
et
en résulte
il
en outre que
forme du microbe ; ni 1« un organisme morphologiquement défini comme
de et
n'est pas plus
la
la
maladie par
avancé qu'on ne
l'était
en 1865
en 1832.
reviendrai
Straus
teurs ne
que
et ses lecteurs
En somme,
lettre.
l'origine, ni
la transmissibilité
vibrionien
ma
d'as-
en son résultats de
Straus,
D'"
Revue a rendu compte de cette communication peuvent
ma-
maintenant
bonne fortune
parasite imaginaire
le
l'origine
composait à l'im-
de M. Roux, communiqua
observations sur
même
doutais certes pas que les con-^
clusions en seraient sitôt confirmées. Je
me
et
parasite de la cruelle
le
de l'avoir écrite, car, tandis que déjà on la
la
du m'a permis de
cette halte
;
les propriétés, les
incertain qui serait
sister à
propos, pour
de plus l'incohérence du système microbien
t'ois
l'écrivant, je
primerie,
commandée par
halte
incertitudes concernant la cause
les
relief,
touchant la nature,
ladie.
comme une
qui m'a permis de signaler à
l'utilité
du microbe
i
avec quelques
Roux;
et
sont pas
je
d'accord
détails
avec
d'accord avec M. Pasteur, ni sur
sur
le
seulement
note
mémoire que
les
de au-
M. Koch, lequel
n'est pas
siège, ni sur la
forme du
le
microbe prétendu parasite du choléra et qu'ils estiment qu'il dans l'air. Pour moi, en y regardant de près, j'ai le droit de penser et d'affirmer que les études histologiques de;
n'existe pas
MM. Koch, de
Straus et Roux, dans ce qu'elles ont d'essentiel et
contrôlable,
n'ont
d'explication
que dans
la
théorie
du
~
164 -^
En
raicrozyma et qu'elles en procèdent.
attendant, je reprends
choses où elles en sont restées à la quinzième
les
insister
défendue, car
lettre,
fondamentale que
force sur l'expérience
avec
il
faut
j'y ai
destinée à faire évanouir bien des fan-
elle est
tômes. Oui, des vibrioniens peuvent apparaître dans
humeurs
cellules, les
et les liquides
taux, quoique l'on ait
nomme
ce que l'on
les
tissus, les
les
des animaux et des végé-
empêché ou annihilé germes de l'air. C'est
l'intervention de là,
en dehors de
toute hypothèse, un grand fait désormais acquis, conlirmé et contrôlé. Considéré en lui-même il est certainement de grande
même
importance ruine par
que
les
la
dans
débat entre mkrohisles, puisqu'il
le
base l'hypothèse de leur doctrine, laquelle admet
germes
de
indispensables pour que des
sont
l'air
vibrioniens se développent dans un organisme vivant ou dans
matériaux soustraits à cet organisme, soit pendant la vie, mort. Mais cette importance étant extrême quand
les
soit après la
on en poursuit la
les
conséquences relativement à l'histogénie,
physiologie et à la pathogénie,
il
faut le
à
mettre en pleine
lumière et faire voir qu'il doit être tenu pour vrai même par ceux qui ont le plus grand intérêt à le nier. Mais un
celui et fait
peut être interprété
évidemment
;
le
même
niens peuvent se développer à
fait
les
que des vibrione peut ad -
tissus
mettre que trois interprétations Selon la i^remière, d'accord avec Poucliet et :
nistes anciens
les
hétérogé-
ou modernes, dans mes expériences, ces
niens sont les produits de
la
vibrio-
génération spontanée.
Selon la seconde, d'accord avec M. Pasteur et les panspermisteâ, ces vibrioniens, dans les
mêmes
expériences, ont pour
origine des germes atmosphériques furtivement introduits dans
mes
appareils.
Selon /a troisième, qui est la mienne, ces vibrioniens sont le résultat de l'évolution des microzymas normaux, constants autant que nécessaires des tissus, des cellules, des liquides des organismes vivants,
animaux
Soumettons- les à un examen attentif. premières, il ne faut pas
Les deux
pour point de départ
une première
celle des protoplasmistes et des il
et
humeurs
et
des
et végétaux.
le
perdre de vue, ont
commune
supposition,
transformistes, d'après laquelle
n'y a rien d'anatomiquement doué de structure et de vie in-
dépendante
et
propre dans un organisme vivant;
sent, au contraire, avec
Cl.
elles suppoBernard lui-même, qu'une ma-
—
165 --
tière non morphologiquement définie, mais seulement physico» chimiquement, peut être réputée vivante. C'est grâce à cette
idée fixe, a pu du corps humain au contenu d'un vase de bière ou de moût. J'ajoute, pour mémoire,
supposition que M. Pasteur, obsédé par une
comparer
l'intérieur
rempli de vin,
que
cette matière,
pendant
possède, selon 31. Pasteur,
la vie,
des vertus de transformation que l'ébullition ou la mort détrui-
mais
que,
auquel
elle a
sent, jet
ques en vertu desquelles vibrioniens
;
matière dont
même
après la mort du sudouée de facultés génésipeut, pour le moins, produire des
Pouchet,
selon
appartenu,
elle est
elle
selon M. Pasteur, que
ce qui revient à dire,
la
ne peut plus subir, d'elle-même, aucune
s'agit
il
transformation, tandis qu'elle en est toujours susceptible selon
Pouchet. Cela posé, pour la clarté
du
mettre de rappeler qu'à partir de
de doute que pouvait,
la
Or,
apparaissent dans la
chimique),
se
(Jue
sens chimique dans les tissus,
des végétaux.
per-
mis hors
d'organisé,
des vibrio^
développent dans
mes expé-
de
les
la
pas
organique au
matière
cellules, etc., des
animaux
pour
que des bactéries et des vibrions matière simplement organique (au sens
même dans un mélange qui aurait nomme blastème ou protoplasma
une
me
même
vie,
de ce que l'on drait par
j'ai
vivant,
doué de
donc des vibrioniens
riences, c'est qu'il y a plus
de
produire
rien
c'est-à-dire de structuré et
et
vous prie de
septième lettre
la
matière organique (chimiquement définie) ne
d'elle-même,
diens. Si
sujet, je
la
composition
et
qui provien-
soignée d'un être organisé, il faut de que des vibrioniens ou ce que l'on appelle leurs germes, c'est-à-dire des microzymas y aient été introduits, volontairement ou accidentellement. En examinant la troifiltration
toute nécessité
sième interprétation, je reviendrai sur l'hypothèse hétérogéniste pour faire voir comment elle la résout dans un sens tout opposé.
La première fausse,
il
interprétation étant écartée
cieuse et doit être attentivement étudiée. la
comme
faut examiner celle des panspermistes
supposition qui lui est
commune
,
radicalement Elle est spé-
Indépendamment de
avec la première interpré-
admet, ce qui est très vrai, qu'il y a certainement constamment dans l'air, près de la surface de la terre, ce que l'on nomme germes d'organismes infiniment petits, mais qucf les panspermistes ne connaissent pas. Oui, je dis que les panspermistes ne connaissent pas ce qu'ils
tation elle et
I
•
.
—
166
—
le
nom
de germes de vibrioniens ou
désignent vaguement sous
de microbes,
et je le
prouve.
Je reviens à l'expérience de la fin
concernant
la
de
quinzième
la
cause de la coagulation spontanée du
lettre,
lait.
y a plus de dix ans, longtemps après la lettre à Dumas organismes vivants de la craie et du lait, j'ai démon-
Il
sur
les
contrairement aux assertions de M. Pasteur, que cette
tré (I),
des microzymas
altération dépendait
ans après, un élève
six
démonstration
que
du
qui le
lait,
devenir bactéries.
Or,
de M. Pasteur, sans contredire cette
mais
confirmant à certains égards,
et la
un mot,
en dire
propres
pour
coagulent, tandis qu'ils évoluent
a cherché à soutenir l'opinion de
sans
son maître,
du lait n'est jamais spontanée, mais toujours germes de l'air. Ces germes, ce disciple dit simplement que ce sont des germes d'or-
la coagulation
déterminée par
les
les connaît-il? Il
ganismes qui échappent à notre investigation
Évidemment
l'auteur, pas
appuyé sur des connaissances aussi vagues la médecine!
ces germes. Et c'est
quf
l'on
(2).
plus que son maître, ne connaît
prétend réformer
Donc en 1879, aujourd'hui même, comme le disait déjà en 1875 un éminent membre de l'Académie des sciences, M. Trécul, on « suppose a priori que tout ce dont on ne connaît pas l'origine provient de ces germes (3) » qui échappent à notre investigation
Voilà à l'aide de quelles données
important dont
fait
il
d'un
Mais, voici plus
qu'on
pu
ait
quart
dont
en
j'ai fait
même
siècle,
j'ai
fait
voir,
capables
fait
l'air,
voir que. ces
mais dans
d'évolution pour
microzymas exiseaux et dans la
les
devenir bactéries. Sans
doute, ces microzymas sont d'une petitesse exquise; (1)
Sur
les
spontanée du liquide. (2)
le
sans
dans des expériences précises,
l'aptitude,
non seulement dans
terre, tous
de
connaître les propriétés et l'activité chimiques,
temps que
à devenir vibrioniens. J'ai tent
le
que ces prétendus germes, qui échapsont des microzymas que j'ai décrits
le contester,
pent à notre ij^vestigation, et
on prétend interpréter
s'agit.
exquise
si
lait comme cause de la coagulation de la fermentation alcoolique, acétique et lactique de ce rendus, t. LXXVI, p. 654. (1873.)
microzymas normaux du lait et
Comptes
Ch. Chamberland
:
Thèse présentée à
la
Faculté des sciences de Paris,
5 avril 1879, p. 47. (3)
Comptes rendus,
t.
LXXX,
p. 96
cui, concernant la production des ters. (1875.)
:
Observations verbales de M. A. Tré-
bactéries, des vibrions
et
des
amylobac-
—
167
—
que Ehrenberg, qui a tant étudié les infusoires et décrit les microscopiques de la craie, ne les y a pas aperçus. Mais enfin ils sont visiJjles, çn peut les compter, apprécier
fossiles
grandeur
leur
et décrire la
manière dont
ils
deviennent vibrio-
niens; tout cela est publié, a été décrit avec soin, j'ose le dire,
on n'a qu'à vouloir jugé
est plus fort
convaincre
se
que
la vérité.
tant que décourageant.
;
mais
j'ien
n'y
fait, le
pré-
Cela est vraiment pénible au-
Que M. Pasteur ne
pas conve-
veuille
que des bactéries peuvent se développer à même les tissus, cela est assez humain pour ne point surprendre; mais que
nir
son influence, malgré ses erreurs physiologiques, fasse écarter
par une sorte de
de non-recevoir ou nier ce
fin
fait
par d'au-
savants et par des médecins, voilà ce qui serait inexplicable sans les préjugés dont j'ai parlé touchant la matière ortres
ganique par essence faut
Il
donc
et
non morphologiquement
persévérer et crier
jusque sur
qui sont abusés par les préjugés ou
définie.
les
toits à
ceux
par les affirmations
de
M. Pasteur, que celui-ci s'obstine à leur faire mettre la lumière sous
le
boisseau et à faire
faire
fausse
route à la
médecine
scientifique.
Dans une circonstance dont je vous parlerai tout à l'heure, M. Pasteur, s'appropriant les paroles d'autrui, a dit que « le plus grand dérèglement de l'esprit est de croire les choses parce que l'on veut qu'elles soient (1). » Or, ce bel apophtegme,
il
l'a
l'année suivante, pour épigraphe de son
pris,
du moût, du vin et où il m'a si malmené en compagnie de Bufton, de Turpin et de MM. Fremy et Trécul, me présentant à ses lecteurs comme un sectateur de fhétérogénie. J'y suis donc dé-
ouvrage sur de
bière et sur les maladies
la
la bière,
signé
que
comme
ayant
l'esprit
déréglé et croyant
les
choses parce
veux qu'elles soient. Suum cuique... Je vous ai déjà souvent parlé de mes démêlés avec M. Pasteur; je ne veux pas y revenir; mais il faut prouver que ce savant a été obligé de reconnaître lui-même comme vérifié le principe de ma méthode de démonstration et,
je
en outre, que
nes,
du moins,
germes ne pénètrent pas dans
les
dit-il.
dans
l'étal
de santé.
Je
les
orga-
montrerai, de
examiné les mêmes objets que lui, conservés antiseptiquement ou à l'abri de l'air, j'y ai trouvé et on y a trouvé les vibrioniens que M. Pasteur ne savait pas ou ne voudonc je conclus que c'est M. Pasteur luilait pas voir. Si
plus, qu'ayant
(1)
Comptes rendus,
t.
LXXX,
p. 91 (1875).
— même
qui croit
les
—
168
choses parce qu'il veut qu'elles
soient, ce
sera justice et vérité.
Pour écarter
matières ou
les liquides
présence de
la
seconde interprétation
faut rappeler
il
extraits d'un
animal
malgré
vivant,
de l'acide phénique ou de
la créosote,
agent réputé antiseptique analogue; 2° De ce que les vibrioniens peuvent apparaître
mêmes
que
:
ce que les vibrioniens peuvent se développer dans les
De
{"
la
découle de deux genres de preuves
le fait
matières naturellement mises à l'abri de
l'air,
tel
autre
dans
les
c'est-à-
une surface impénétrable. Le premier genre repose sur le principe d'expérience que l'acide phénique ou la créosote stérilise, annihile ou tue les germes atmosphériques; le second, sur l'absence même de ces
dire de ses germes, par
germes. est clair
Il
que
si le
principe de la méthode a été vérifié par
M. Pasteur, après qu'il s'en fut moqué, et s'il est appliqué en grand, comme démontré, par les amis de ce savant, ce sera
un
argument contre
très fort
même
vibrioniens à l'air.
lui,
qui nie
les tissus sans le
le
développement des
concours des germes de
.
Or, M. Pasteur a autrefois étudié les
changements qui surabandonnées à
viennent dans de grandes masses de viande
elles-mêmes; pour s'opposer
à la putréfaction des
couches su-
morceau de viande était enveloppé d'un linge imbibé d'alcool et mis dans un vase fermé pour empêcher l'équ'est-ce que vaporation des vapeurs d'alcool. Eh bien
perficielles,
le
M. Pasteur
a constaté? Ecoutez
I
:
pas de putréfaction, dit-il, soit à l'intèneur germes des vibrions sont absents: soit à l'extérieur parce que les vapeurs d'alcool s'opposent au développement des «
Jl
n'y aura
parce que
les
germes de
la
surface
(1).
»
M. Pasteur est de 1863, postérieur de six ans à mon Mémoire de 1857 où j'avais prouvé que l'aciJe phénique ou la créosote, le sublimé corrosif et divers autres sels s'opposent au développement dès germes. M. Pasteur a employé
Le
travail de
puissant, dans
l'alcool,
un agent moins
vérifié le
principe de la méthode!
Plus tard, un élève de putréfaction, (1]
même
but;
il
a donc
Pasteur écrira un article sur du Mémoire de son maître, où
31.
reproduction
L. Pasteur, Recherches sur
p. 1194 (18C3).
le
la
putréfactic^n,
Comptes rendus,
t.
la ii
LVI,
.
— dira
Bien des moyens peuvent s'opposer à
«
:
—
169
des couches superficielles.
Il
viande d'un linge imbibé d'alcool..
ment
M. Pasteur qui
c'est
de s'opposer au
mini
.
la
putréfaction
par exemple d'envelopper
suffit
(l) »
.
A
a découvert qu'il
développement des
germes.
la
de ce mo-
partn*
y a bien des moyens Et nunc erudi.
.
.
M. Pasteur lui-même laisse volontiers entendre que la méthode antiseptique de pansement appliquée par M. Lister, découle de ses travaux,
«
Dans
progrès ont été accomp'is
de grands
cette direction, dit-il,
un
et c'est
honneur pour mes
insigne
recherches qu'elles soient considérées, par les auteurs
de ces progrès
comme
premières inspirations
la
source à laquelle
Et
»
(2).
il
ils
mêmes
ont puisé leurs
reproduit avec complaisance
une lettre de M. Lister, datée de 18"4oiile savant chirurgien lui donne « desnouvellesdu système antiseptique que, depuis ces neuf dernières années, il tâche d'amener à la perfection (3) » Mais M. Lister était mal renseigné et nullement au courant de la science il faut lui pardonner mais M. Pasteur Je pourrais accumuler les preuves; c'est assez; concluons donc que le principe de la méthode a été vérifié et trouvé bon même par celui qui avait le plus d'intérêt à le trouver mauvais et faux; si bon enfin qu'il s'en laisse attribuer et en .
;
;
accepte
la
!
paternité sans vergogne.
Maison pourrait penser que possible que les résultats
ne
le
principe étant fussent pas
vrai,
il
serait
que phéniqueou l'alcool pourraient très bien s'opposer au développement des germes de l'air et ne pas permettre la naissance des vibrions dans le morceau de viande et dans les pansements par la méthode antiseptique appliquée ])ar M. Lister. C'est très exact. Il faudra donc prouver que, dans la viande mise à l'abri de l'influence des germes dans l'expérience de M. Pasteur, aussi bien que dans le pus des pansements lisserions il va le
;
c'est-à-dire
l'acide
nécessairement
toujours
et
n'est pas
venu de
Revue ne perdrez
que
la
considérons
le
certain
des vibrioniens.
faire cette
Mais
le
moment
preuve. Vous et les lecteurs de
la
pour attendre: tenez seulement pour démonstration a été faite et parfaite. Cela dit, rien
second genre de preuve
et
montrons-le dans
l'éclatante lumière des confirmations. (1)
Duclaux, Dictionnaire des
sciences
médicales,
p. 60^. (2) (3)
M. Pasteur
:
Ibid.,p. 43.
Études sur .
la bière, .
p. 41.
-,
article
Fermentation,
— à la fin
J'ai cité,
de
170
—
•
des expériences où
la treizième lettre,
des bactéries ont apparu au sein de tissus qui d'autre influence que celle de ia congélation.
Il
n'avaient subi
s'agit
des parties
gelées de plusieurs plantes de divers genres et espèces. Après
dégel des vibrioniens \ apparurent sans qu'on
le
ait
pu sup-
poser l'introduction préalable d'aucun germe quelconque. je dis
que Je panspermiste
mis à soutenir
cette pénétration.
Oui,
déterminé ne serait pas ad-
le plus
En
effet,
dans plusieurs expé-
riences les plantes gelées sur pied, en pleine santé, étaient des
Echmocaclus
Opunlia dont
et des
sont protégées contre
les tiges
pénétration des germes par
la
un épiderme dense, quasi corné certainement sont mieux cuirassées contre les
Ces tiges,
et lisse.
germes que certains vaisseaux blindés contre les boulets. Certes le panspermiste le plus entêté ne pourrait forcer un des germes qui échappent à notre investigation à traverser un tel tégument. Ces faits, qui ont une importance de premier ordre, devaient être rappelés
sont
ils
;
plus capables de
les
réduire à néant
l'une des suppositions actuelles des microbistes
aisément
si
la facile
qui admettent
pénétration des microbes jusque dans
les
Donc ils prouvent développement des vibrioniens
cellules. Ils n'ont d'ailleurs pas été contestés.
même pour même les
des adversaires,
à
le
tissus.
M. Gosselin venait de M. Alphonse Guérin teur, qui était
son Rapport sur le Mémoire de aux pansements ouatés (1). M. Pas-
faire
relatif
membre de
Commission,
la
et
que ce Rapport
trouva en défaut, avait pris la parole pour exposer, dans une très habile et très diffuse dissertation,
En
effet,
M. Pasteur à
M. A. Guérin M. Pasteur et si,
sous
les
avait de
y
il
des
voir
n'en
il
dit
:
«
quoi,
avait
pas
avait
des vibrions là
bactéries et
M. Pasteur
ses idées et ses excuses.
M. Gosselin
car
vu.
obligé
où avec
M. Trécul répliqua
n'hésite
à
pas à affirmer que
pansements (ouatés) des bactéries et des vibrions abondance, c'est que des germes, venus de
se développent en
l'atmosphère, se
malgré
pour dans
les
les détruire.
ces
»
d'une
les
on peut invoquer prises pour
précautions
les tuer, je n'insisterai
Comptes rendus,
t.
LXXX,
l'intervention des les
éloigner
ou
pas sur ce point, mais je tiens à
rappeler que depuis longtemps déjà 1)
manière quelconque,
en éviter
la présence ou Et M. Trécul insistant, ajouta : «Comme
circonstances,
germes, malgré
pour
sont introduits
précautions prises pour
j'ai
p. 81 {1875).
annoncé que des amy-
—
171
—
lohacters peuvent se développer dans
de
gétaux, à l'intérieur liber
pouvant avoir des parois
vé^
tissus
fermées, de fibres
du
dans lesquelles des germes atmosphéri-
fort épaisses, e^
matières organiques sont à l'abri
les
l'intimité des
bien
cellules
ques tout aussi bien que dans
les appareils de M. Pasteur et pansements ouatés. » Et M. Trécul voulut obtenus bien ajouter ceci « Des résultats analogues ont été par divers observateurs à l'intérieur de cellules animales et au milieu de masses de tissus assez considérables. Tels sont ceux
mieux que sous
les :
qui, à diverses reprises, ont été
par
MM.
depuis Il
Estor et
(1)
M. Trécul Dans taniste
le
communiqués
l'Académie
à
Ces résultats ont été confirmés
)•>.
peut-être
est
Béchamp. de
utile
dire
dans quelles
circonstances
a observé le développement des amylocbaters.
temps que
je faisais
mes
bo-
observations, l'illustre
démontrait qu'en faisant macérer dans l'eau des tiges de
plantes appartenant à diverses familles,
il
dans
se développait
les
espaces clos de ces tiges des organismes analogues aux bactéries et qu'il
nomma
amylobacters. Naturellement, en voyant appa-
formes nouvelles dans des cellules végétales fermées, niait qu'elles fussent la conséquence de la pénétration de
raître ces il
germes extérieurs venus de l'atmosphère et concluait légitimement contre M. Pasteur; mais celui-ci ne répondit pas ; il aurait été très embarrassé pour le faire; mais malheureusement, M. Trécul avait prêté le flanc et M. Pasteur put se tirer d'affaire en le traitant de spontépariste, ainsi qu'il le fit dans son livre sur la bière, l'année suivante;
tout en
reconnaissant qu'il
brioniens puissent naître à
n'est
même
en
effet, le
savant botaniste
pas douteux les tissus clos,
que à
des
vi-
l'abri
des
demandait si les vibrioniens développés sous le bandage ouaté; ne provenaient pas de la modification des matières albuminoïdes ou organisées sous l'influence de l'air tamisé par le coton. Quant aux bactéries, vibrions et amylobac-
germes, se
ters
nés dans les cellules
et fibres closes,
pas douteux qu'ils puissent provenir de tières organisées liquides
explicitement, admettre la qu'ils fussent le résultat
minoïdes ou de
la
il
croyait qu'il n'était
la modification
de
ma-
ou granuleuses. C'était, sans le dire, génération spontanée des vibrioniens
d'une modification des matières albu-
substance proloplasmique
des
cellules et
des fibres.
Quoiqu'il en (1)
Ibid. p, 96.
soit,
le fait
du développement des vibrioniens
—
172
—
dans des tissus qui sont naturellement à l'abri des germes a largement confirmée, et la question est, maintenant, de sa-
été
voir
si
soutenir que, dans
mes
de M. Trécul, des germes ont
pu
M. Pasteur peut être admis à
expériences et dans celles
traverser les téguments qui protègent les
Nous verrons que insisté dans
brioniens ont apparu.
sur laquelfe
j'ai
organes où des vicette impénétrabilité,
d'ailleurs
être directement prouvée; voyons d'abord
teur ne l'aurait
est
si
Mémoire, peut
par hasard M. Pas-
pas rationnellement et explicitement admise.
Déjà en 1863,
maux
mon
ce savant a soutenu
fermé, dans
que
cas ordinaires,
les
corps des ani-
« le
l'introduction des
à
germes des êtres inférieurs » (1). Longtemps après, en 1876, il a reproduit cette manière de voir dans les termes suivants: c On doit admettre disait-il, que, dans l'état de santé, le corps des animaux est fermé à l'introduction des germes extérieurs » (2). 11
la
preuves, soutenu qu'on doit
fermeture, M. Pasteur s'est
démonstration directe du
fait
fournir par pon expérience et
sans
est vrai qu'après avoir,
admettre
enfin aperçu qu'une
était nécessaire,
sur
le
et
sang, qui ne
le
a
il
cru la
prouve pas
prouve tout autre chose.
M. Pasteur a aussi soutenu qu'un gros morceau pouvait bien se putréfier à
de viande
aux germes de l'air, mais que ces germies, développés ou non, ne pénétrent pas immédiatement dans la profondeur de la masse, mais seulement peu à peu (3). M. Pasteur, enfin, ouatés mettent
la
surface,
a parfaitement
les plaies
grâce
admis que
à l'abri des germes de
Le savant microbiste ne peut donc pas tenir que, dans
(1)
mes
Comptes rendus, Etudes sur
t.
expériences, LYI.
être
les
pansements
l'air
(4).
admis à sou-
quelles qu'elles
soienf, les
p. 1189.
tout de suite signaler un para 11 faut logisme. En disant que, dans les cas ordinaires, dans l'état de santé, les corps sont fermés aux germes extérieurs, M. Pasleiu a, lui-même, d'avance condamné son système. Car, Dieu merci notre état ordinaire étant l'état de santé, nous ne devrions jamais devenir malades, puisque dans cet état les germes des microbes morbifiques ou ces microbes ne peuvent pas s'introduire dans nos corps. (2)
'
(3)
la bière, p.
Comptes rendus, Je ne
t.
46. Ici
LVI. p. 1189.
vraiment pas pourquoi on a écrit que «le coton, d'après quelques-unes des belles expériences de M. Pasteur, a la propriété de retenir dans son épaisseur les ferments que contient l'atmosphère » Le ccton dans le but de soustraire les matières organiques à l'influence des germes a dabord été employé par deux Allemands, Schrceder et.Dusch. (4)
sais
!
MM
—
173
—
vibrioniens apparus sont le résultat de l'introduction de germes extérieurs, de ceux qui sont visibles investigation.
Mais
j'ai été
ou qui échappent à noire M. Pasteur et je
plus exigeant que
n'ai cru ni à ses raisonnements ni à ses expériences. J'ai voulu
nie
moi-même, par une expérience vraiment membrane cellulaire est une barrière suffisante
démontrer à
directe,
que
la
pour s'opposer au passage des germes. Voici
cette expérience
déjà fort ancienne.
Un
jaune d'œuf est une immense cellule dont
vitelline
constitue l'enveloppe.
Soit
urf
plongé dans l'eau ordinaire, au contact
la
membrane
jaune d'œuf
isolé et
de
Bientôt
illimité
l'air.
devenu trouble, fourmille de vibrioniens et finit par être fétide. Le jaune se gonfle, parce que le liquide ambiant y pénètre par endosmose mais la membrane vitelline distendue, et par conséquent amincie, ne se rompt pas. Les choses étant dans cet état, le jaune est lavé par un couraut d'eau pure jusqu'à ce que tous les vibrioniens soient enlevés. Si alors on rompt la membrane pour examiner le contenu, on constate aisément qu'il n'y a aucune trace de bactéries ou de vibrions et que les microzymas propres du jaune sont restés inaltérés dans leur forme et dans leurs propriétés. Cependant ici tout se réunissait pour l'entrée des vibrioniens extérieurs la minceur de l'enveloppe protectrice et le courant d'endosmose qui avait introduit du liquide extérieur dans la cavité de la cellule. Telle est mon expérience vraiment directe. Donc,.puisqu'une mince membrane cellulaire, encore amincie, constitue vraiment un obstacle à l'introduction des germes, il en résulte que les téguments de mes cactus sont a for liori imle
liquide ambiant,
;
;
pénétrables à ces germes.
Donc la
la
seconde interprétation n'est pas plus admissible que
première. Il
me
reste à
examiner
la troisième.
—
174
—
DIX-HUITIÈME LETTRE
—
— — —
Sou&LURE. Les vibriouiens qui se développent à même les tissus. Une croyance qui subsiste encore au sujet de ce qui résiste à la mort. Raisonnements à l'intention des esprits sincères. En quoi réside la plénitude des attributs de la vie. L'histoire naturelle des microzymas. Les vibrioniens n'apparaissent pas coname le Deiis ex machina. Faits anatomopathologiques qui ont conduit à le prouver. Phases de l'évolution bactérienne des microzymas. Conclusions conformes aux faits. Pourquoi ces conclusions sont repoussées par les microbistes. Excuse de Da vaine et de M. Pasteur. Les germes des bactéries selon M. Pasteur d'après M. Joly. Une observation mal faite de M. Pasteur qui prouve révolution des microzymas.
—
—
—
—
—
—
—
—
—
•
Je reprends les choses où je les ai laissées et je dis puisque dans mes expériences les vibrioniens ne sont les produits ni de la gériération spontanée, qui n'est pas; ni du développement de germet; dont l'influence a été annihilée ou qui n'ont pu intervenir, n'est- il pas vrai que cela prouve invinciblement que, dans la matière soustraite à l'animal vivant (le lait, par exemple), ou à l'animal venant d'être sacriiié (muscles, foie, reins, pancréas, etc.), il y a quelque chose de plus que de la matière au sens chimique ? Et puisqu'il est certain que ces vibrioniens se développent dans la même matière et :
dans
mêmes
les
après le trépas
mort?
la les
Oiii,
auquel
elle a
longtemps
appartenu, cela ne si-
capable de résister à
que dénomina-
sans doute; mais on répond, avec raison,
sans peine sous
l'admettaient
hétérogénistes
tion
sujet
pas que ce quelque chose est
gnifie-t-il
même
circonstances expérimentales, dii
la
de faculté genésiquef de force végétative ou productrice. que cette croyance subsiste encore dans certains
C'est parce
esprits sincères qu'il faut insister C'est à leur intention
que
pour dissiper leurs illusions. raisonnements qui
je vais refaire les
m'ont conduit à découvrir que ce qui matière organisée, ce sont
les
résiste à la niort
dans
la
microzymas.
remarque d'abord que les vibrioniens sont certainement, de tout le monde, vivants dans la structure et l'organisation la plus simple que l'on connaisse. Or, tout ce qui Je
de
l'avis
est organisé, structuré,
lement.
En
manifestée
fait,
que
vivant, provient de ce qui l'est pareil-
nous n'avons, naturellement, corrélativement
structure et de forme; cela est fois ressortir,
tière 7ion
conçoivent
que,
même
les
morphologiquement la
si
à
l'idée
vrai, et je
de
vie
d'organisation,
de
l'ai
l'idée
fait
plusieurs
savants qui admettent une définie
et
plénitude des attributs de
pourtant la vie
ma-
vivante, ne
que dans ce qui
.
—
—
115
doué de structure et de forme. S'il y a là une loi généil faut donc que^ dans la matière de mes expériences, les
est
rale,
vibrioniens structuré et
procèdent de ce qui actuellement
resté
est
vivant,
organisé,
morphologiquement dans
défini
la
plus grande simplicité. Telles sont les pensées qui
m'agitaient
l'expérience fondamentale,
discutais
qui m'avait prouvé que les vibrioniens à
même
les tissus,
lorsque je faisais et
peuvent se développer
germes atmosphériet de M. Victor
sans l'intervention des
ques. Les dernières
de Pouchet
expériences
Meunier sont rigoureusement exactes; mais, ne sont pas expliquées
;
mais ce
que insaisissable qui incite
en vibrioniens
il
;
la
doit exister
3L Estor,
répétée avec
me
disais-je, elles
une faculté génésimatière morte à se transformer dans la matière des êtres vivants n'est pas
quelque chose d'organisé, de structuré, de vivant, de très simple de forme, de résistant à la
mort
et
c'est cela
qui devient
vibrionien
pour n'avoir plus besoin
assez dit,
J'ai
amené
été
j'ai
végétaux
et
regarder
à
des animaux
les
d'insister,
granulations
comme
du
étant
comment
moléculaires
même
granulations moléculaires des fermentations, et celles-ci
même
du
étant
ceux de
ordre que Si l'on
la craie.
les
des
ordre que
les
comme
microzymas atmos['hériques
et
veut bien se reporter à cette histoire,
on admettra aisément que les microzymas n'ont pas été imainventés pour soutenir un système, mais qu'ils ont été découverts à la suite d'observations longuement et patiemment poursuivies. Mais pour comprendre que la troisième inginés ou
terprétation
seule admissible,
est
des vibrioniens à
microzymas les
et
reconnaître
même
les tissus,
faite.
il
expliquer pourquoi et
comme
On en
du développement mieux connaître les comment on ne veut pas fait
faut
organismes particuliers
L'histoire naturelle des
ment
du
microzymas
trouvera les
détails
parlé (l). Ce que je vais en dire suffira
que
je
me
suis proposé
dans ces
et vivants.
peu près complètedans le livre dont j'ai pour atteindre le but
est à
lettres.
Les microzymas sont d'une petitesse exquise, que l'expression de granulation moléculaire
pour
petits qu'ils soient, leur
indique parfaitement. Cependant,
grandeur, bien que de l'ordre des
des dernières grandeurs observables infiniment petite. (1)
»
au microscope, n'est pas
Rien de plus inexact que l'expression d'or-
Les microzymas dans leurs rapports avec l'hétérogénie, l'bistogénid, la
physiologie et la pathologie.
»
J.-B. Ballière et
fila.
—
—
176
ganismes infiniment petits appliquée, non seulement aux vibrioniens, mais aux microzymas. Us ne sont pas infiniment petits, puisqu'il n'en faut pas un nombre infini pour faire une masse
En
finie.
effet,
quand on possède un bon
suffisamment pénétrant,
comme
que leur forme apparente
constater, sans erreur grossière,
môme
d'une sphère; on en peut
celle
grave
sans
erreur,
ipesurer dont
est
diamètre,
le
demi-millième de
d'un
est
immersion,
objectif à
sont ceux de Nachet, on peut
millimètre
(0'""\0005) de diamètre et dont le volume, par conséquent, est
de 0"'"^0000000000()o44.
comme nous ne pouvons
pas plus nous figurer un que la grandeur de celui du soleil, on peut calculer que, de ces sphères, il faudrait plus de IS milliards 281 millions, en nombre rond 15 milliards, pour occuper le Mais,
volume
si
petit
Et volume de 1 millimètre cube dans la flacherie des vers dimension
il
!
sieurs fois noté,
MM.
zymas sphériques
Baltus,
qui
J.
Béchamp
défiaient
y
moindre nous avons plu-
en a de
à soie,
;
toute
et
moi, de ces micro-
mesure,
mais,
enfin,
parfaitement visibles.
Et ce que je viens de dire s'applique autant aux microzymas de l'air, de la craie, des eaux et de la terre qu'à ceux des végétaux et des animaux. Il y en a, dans tous ces milieux, de diverses grandeurs, depuis environ îrois millièmes de millimètre
de diamètre, jusqu'à
ceux qui ont moins d'un demi-millième
de millimètre.
Pour nous en tenir aux microzymas animaux, les seuls qui nous intéressent en ce moment, il faut remarquer que leur grandeur n'est pas la même dans tous les tissus ceux du vitellus de l'œuf de poule, ceux du foie, sont parmi les plus gros ou les moyens; ceux du pancréas, de la fibrine avec ceux de la matière nerveuse sont parmi les plus petits. ;
Et les microzymas
mouvement de
d'un
comparé
à
celui
d'une
origine
quelconque
animés
sont
trépidation que l'on a appelé brownien et
qu'affecte
toute matière
solide
dans
l'état
d'extrême division que l'on observe, au microscope, en suspension dans l'eau. Ce mouvement leur est propre quoique non caractéristique.
On
a
pas aux sources, que
dit,
pour égarer ceux qui ne remontent de mobilité qui m'avait
c'est celte sorte
porté à regarder les granulations moléculaires
Non
;
mais j'avais conclu à leur organisation
comme
et
vivantes.
à leur vitalité
après avoir constaté leur activité chimique de ferments. Voilà la vérité
que
l'on voulait celer. Je reviendrai sur l'activité chi-
—
177
—
mique des microzymas des animaux tate
et des végétaux je consseulement, tout de suite, que, bien que morphologiquement
identiques, et souvent de
pas
même
dans
même
:
dimension, leur fonction n'est
organes ou tissus; ce qui nous fera comprendre qu'il y a une infinité d'espèces de microzymas, quant à la fonction chimique. Mais ce n'est pas seulement delà fonction chimique que j'ai la
conclu à
les différents
la vitalité et à
l'organisation
des
microzymas,
c'est
de l'aptitude à devenir bactéries. Pour mettre ce
aussi
évidence, je
reviens à l'expérience sur
le
foie,
dont
fait il
en
a été
question dans la treizième lettre, car elle a été très instructive.
Dans l'exposition de l'expérience fondamentale, comme dans me suis borné à citer l'apparition des bactéries ordinaires sans expliquer leur formation ou leur naissance. Mais il y a à tenir compte des particularités qui s'observent pendant le développement de ces bactéries. C'est de ces particularités qu'il faut que je vous entretienne avant tout, car elles sont extrêmement importantes dans l'histoire des microzymas et celle-ci, je
même
des
doctrines
microbiennes actuelles,
confirmation à contre-sens, ainsi que je
le
qui en
sont la
montrerai.
Pour comprendre ce que je vais dire, il ne faut pas s'imaginer que les bactéries apparaissent tout d'une pièce, comme le Deus ex machina, ni qu'une bactérie procède nécessairement d'une autre bactérie par une division excessivement rapide, comme le supposait Da vaine. Voici comment j'ai été mis sur la voie pour découvrir la manière dont un microzyma évolue pour devenir .
bactérie.
En
1867, j'étudiais l'une des maladies des vers à soie appelée je la considérais comme parasitaire, et les
flacherie (1);
la
microzymas nombreux que dans
ne
les tissus, je les
résiste
pas à
la tentation
manifestation de <'
ma
je
regardais
notais à la surface des vers et
comme
en étant les parasites. Je de reproduire in extenso la première
pensée au sujet des microzymas morbides.
Lorsque, disais-je, on examine certains vers, on
en trouve souvent qui
sont farcis de corpuscules (vibrants); mais à leur surface et dans les liquides
qui
baignent
leurs
tissus,
on remarque en
même temps une
foule de dans d'autres vers, et que l'on ne rencontre jamais dans les vers sains, à moins que ce ne soit dans l'intestin. Ces molécules mobiles ressemblent d'une façon étonnante aux molécules semblables qui existent dans la craie, que j'ai nommées microzyma cretcR, et que jedisais plus répandues que l'on ne croyait. Il peut arriver que des vers restés petits (la flacherie a tous les âges) ne portent
molécules mobiles que l'on ne voit pas sur ou
—
(1)
Comptes rendus,
t.
LXIV, pages 1044
et 1185 (1867).
12
—
—
1"Ï8
point de corpuscules vibrants à leur surface et n'en contiennent point; mais ils peuvent être couverts d'une foule de ces molécules mobiles et en contenir
des myriades (dans leur
molécules
Ces
intérieur).
sont
évidemment
organisées, car on les voit quelquelois accouplées deux à deux. Elles sont si petites, qu'il faut pour les voir distinctement, le grossissement obj.7oc. 2,
—
La constance de leur rencontre sur les mêmes variétés de vers malades m'engagea à signaler ce fait et à donner un nom à ces molécules: Microzyma bombycis (1). » Plus tard j'ajoutais: « On les trouve eu abondance, non seulement sur le ver, dans le canal intestinal, mais jusque dans la tunique de l'intestin. Sous leur influence, le ver digère mal, le contenu du canal digestif devient fortement alcalin... Ces molécules sont tantôt isode Nachet.
lées, tantôt
comme
articulées et distinctes d'autres formes fnobiles que l'ont
rencontre souvent dans
Enfin
les vers sains (2).
suivante
l'année
constatais ce qui suit
»
ayant continué ces
rechei-ches, je
:
prodigieux, on remarque aisément « Indépendamment de leur nombre que les granulations moléculaires morbides, ou microzyma bombycis, sont presque toujours accouplées deux à deux. On les voit se mouvoir, ainsi associées, et tournoyer sur elles-mêmes avec une grande vélocité. En examinant plus attentivement la préparation, on peut même voir de ces mi-
crozyraas associés par chapelets de trois à cinq et il
même
arrive souvent que l'on distingue nettement de ces
blent s'allonger en forme de très petites bactéries
davantage. Enfln,
microzymas qui sem-
(3).
»
Ces observations anatomo-patlioiogiques me firent beaucoup comparais les résultats avec ceux d'autres observations antérieures sur les microzymas atmos-
réfléchir; naturellement, j'en
phériques, de très frappé
la craie,
des
fermentations
de l'apparition constante des
comme
de l'urine
et
;
je fus
mêmes formes que
je
microzymas accouplés, etc. Nous y portâmes toute notre attention, M. Estor et moi, dans l'expérience sur les microzymas du foie et sur l'origine des bactéries. Et nous avons enfin dévoilé le mystère, et mis hors de doute que les microzymas des organismes supérieurs sont vivants, puisque, doués de l'activité chimique des ferments, ils venais de désigner
peuvent, en outre,
par
étant des
«
Dans
les
cellules
devenir
évolution
textuellement l'énoncé général du
de tous
fait
les
(chiens, lapins, souris, oiseaux, etc.)
de microzymas; au moment de (1)
Loc.
cit.
p. 1044,
(2)
Loc.
cit.
p. 1185.
la
bactéries. Je
cite
:
foies il
normaux examinés un nombre infini-
existe
mort, ces microzymas sont]
Comptes rendus, t. LXVL p. 1162. Je faisais observer dans ma nou{ communication la nécessité de se servir de très forts grossissementl et que les microscopes conseillés par M. Pasteur aux sériciculteurs sont in| suflisants pour étudier les microzymas, et par suite la flacherie. (3)
velle
.
—
—
170
après, plus
tous indépendants; quelque temps
vant des
qui seront
conditions
ou moins, sui-
tout à l'heure, ces
spécifiées
microzymas paraissent associés sous forme de chapelet; plus tard les granulations s'allongent de manière à présenter un grand
un
et
petit
diamètre; bientôt ces caractères s'accentuent
encore davantage ; on a affaire à de véritables bactéries typiques.
Dans certains
on trouve, à côté l'une de
liquides
l'autre, ces
diverses formes. » (1).
Le mémoire mériterait
me
instructif; je
bien est importante
de
résumer
le
en entier, tant et
de l'individu qui a fourni
l'âge
il
est
de montrer com-
nature des milieux dans lesquels
la
que
est placé, ainsi
d'être transcrit
contente
le
foie
glande.
la
abandonné à l'air libre, dans une capsule temps en temps. Pendant douze jours il se conserve sans la moindre, odeur de putréfaction; alors cette odeur se développe et va en augmentant. Le seizième jour il est incisé et examiné; on rencontre les microzymas libres et normaux, il n'y a pas une
Un
I.
foie de fœtus à
terme
est
pleine d'eau ordinaire qu'on renouvelle de
bactérie.
Aucune précaution de
foie
de
germes de l'eau et microzymas du pourtant le foie entre en
n'est prise contre les
germes sont sans influence;
ces
l'air et
fœtus n'ont pas évolué et
les
putréfaction
Delà pulpe de
II.
dant quarante
de lapin
foie
on
heures et
a
trouva
pu
abandonnée à l'air microzymas normaux
être
les
libre
pen-
pas
une
:
bactérie.
Des cellules
III.
dans
isolées
de foie de lapin en digestion sont abandonnées au contact de l'air. Le treizième jour après,
l'eau distillée créosotée,
montre des débris de cellules, des microzymas ou en chapelets, mais pas une bactérie. IV. Un fragment entier de foie de lapin, à jeun, est placé dans l'eau distillée créosotée les bactéries commencent à apparaître cinq ou six jours l'examen microscopique
libres
:
après.
V.
Un
foie entier
d'une souris étranglée,
souricière est introduit dans
l'eau
la
nuit précédente,
distillée créosotée.
dans
une
Déjà quarante-huit
heures après on trouve des microzymas associés en chapelet; d'autres présentent téries;
un grand il
et petit
diamètre, qui progressent à la manière des bac-
y a aussi des bactéries véritables; mais beaucoup de microzymas
sont associés par groupes de deux ou trois.
Si
au
de mettre
lieu
créosotée,
on
le
est plus rapide,
Enfin,
si
l'on
le foie
dans l'eau ordinaire,
distillée et
place dans l'eau sucrée, révolution en général
mais on constate
les
mêmes
faits.
remplace l'eau sucrée par de l'empois,
créosote, l'évolution bactérienne est encore plus rapide, (1)
Comptes rendus,
t.
LXVI.
p. 860.
même si
bien
— qu'alors
il
est fort
de l'évolution.
Il
480
de
difficile
saisir
même
arrive
presque tous
humeurs
les tissus,
peut constater
les
les
que,
phases intermédiaires
dans l'empois,
Et ce
plus volumineuses.
téries sont
—
et liquides
je le ferai
compte de
faut aussi tenir
il
des sujets et des espèces ainsi que des organes. Après cela il me parait bon de reproduire en entier
de nos conclusions; les voici
avec
de l'organisme on
mêmes phénomènes; mais comme
remarquer prochainement,
bac-
les
général;
fait est
l'âge
texte
le
:
existe dans toutes les cellules animales que nous « 1° Il avons examinées des granulations normales, constaiiles, nécessaires, analogues à ce que M. Béchamp a nommé microzyma. » 2° A l'état physiologique, ces microzymas conservent la
forme apparente d'une sphère. 3" En dehors de l'économie, sans l'intervention d'aucun germe étranger, les microzymas perdent leur forme nor))
ils commencent par s'associer en un genre à part sous le nom de
male; a
fait
s'allongent de manière
chapelet, ce dont on
torula
;
plus tard
ils
représenter des bactéries isolées ou
à
associées. »
4°
logie
Ces
ont une importance considérable
faits
ils
:
doivent
admettre que dans
faire
bactéries ont été notées
dans
le sang,
il
ne
les
en
patho-
cas oii
s'agit
des
d'un
pas
de parasitisme ordinaire mais bien du développement anormal d'organismes constants et normaux. Les bactéries, loin d'être cause de la maladie, en sont d'abord, au contraire, fait
,
l'effet.)
Vous
»
(1).
le
voyez, dès 1868, j'abandonnais complètement, ainsi
que M. Ester, l'opinion que parasitaires. Mais
encore à la constatation des
La troisième
les
maladies
à
bactéries
fussent
nous reviendrons là-dessus. Tenons-nous-en faits.
que je proclamais seule admisdonc été trouvée vraie. Il faut qu'il ne subsiste adcun doute à ce sujet. Pour cela je vous prie de remarquer le fait si inattendu d'un foie entier de fœtus, dans lequel, malgré la possibilité pour les germes de pénétrer par les vaisseaux sectionnés de la glande, les bactéries n'apparurent pas plus que dans le jaune d'œuf entier placé dans un milieu où fourmilinterprétation,
sible, a
laient les vibrioniens.
où, malgré et
où (1)
les
la
II
va
présence de
ainsi des circonstances et des milieux
l'air, les
bactéries n'apparaissent point
microzymas ne se modifient pas dans leur forme
Comptes rendus,
t.
LXVI
p. 862.
!
Mais
— y en a d'autres où
il
les
milieux favorisent, au contraire,
microzymas en
volution bactérienne des
temps,
du
les
—
181
phases de l'évolution
modifiant, en
l'apparence
et
ou
la
forme
vibrionien. Je reviendrai sur ces particularités qui ont
dans
importance considérable
l'é-
même une
naturelle des vibrio-
l'histoire
niens au point de vue pathologique.
L'année
même
oii
nous
Davaine
faisions connaître ces faits,
publiait des Recherches physiologiques et pathologiques sur les
Bactéries (l) qui débutent
envahis
être
comme
par
vibrioniens
les
un épidémie protecteur ou par •i)
ceci
:
«
Les êtres vivants of-
dans leur organisme des milieux variés, qui pourraient
frent
On
s'il
n'étaient préservés oar
d'autres moyens.
conçoit qu'une espèce de ces petits êtres introduits artifi-
ciellement dans l'un de ces milieux vivants, et qui s'y propagerait, serait accessible à
transport d'un milieu dans
un
autre, soit celles
subir divers agents avec lesquels C'est
au moins ce
qu'il
pour-
nos investigations. Ainsi l'on
rait étudier, soit les modifications qu'ils éprouveraient
est
ils
par leur
que leur feraient
seraient mis en
rapport.
permis d'inférer de l'observation
des bactéridies charbonneuses, qui, à l'exclusion de toute autre espèce, se multiplient dans le sang des
mammifères herbivores
lorsque leurs germes ont été déposés dans ce liquide.
»
Ce passage contient, en peu de lignes, tout le système que je combats la notion de l'impénétrabilité, la multiplication :
du corps considéré comme terrain de microbe peut subir des modifications, etc. Que Davaine ait pensé ainsi, rien de plus naturel, étant donnés les préjugés qui étaient reçus comme des vérités par les savants. du germe, culture où
l'intérieur le
il était démontré que les granulations moorganismes vivants sont douées d'activité chi~
Mais depuis 1868 léculaires des
mique comme
celles de l'air, de la craie et des fermentations; prouvé que ces granulations sont des microzymas, c'està-dire des êtres vivants morphologiquement définis qui, par évolution, peuvent devenir vibrioniens les uns et les autres. Je suis, je l'avoue, de plus en plus surpris que les conséil
était
quences de mes recherches sur
nément tenues pour non M. Pasteur, ce qui des physiologistes répétées,
microzymas soient si obstiavenues, non pas seulement par mais par des médecins qui, malgré
est très naturel, et
des
histologistes,
ses
erreurs
croient ce savant sur parole.
Pour l'excuse de Davaine (1)
les
Comptes rendus,
t.
LXIV,
j'ai
p. 499.
invoqué
les
préjugés de l'Écofe,
—
182
—
invoque aussi pour l'excuse de M. Pasteur; mais pour car il s'est donné pour il y a quelque chose déplus, avoir victorieusement combattu la génération spontanée; car il a connu les faits que je viens de faire connaître et je suis
je les
celui-ci,
certain qu'il les a lui-même vérifiés
ne
pas contestés. Je
les a
le dis
dans tous
et,
obstinément son système pour ne pas
tient
rance
et
pas été
pour ne pas
reconnaître que
ce qu'il
la
présence
de viandes J'ai
n'ont
les
rai-
pas dis-
n'a
a
c'est qu'il
mé-
des vibrioniens dans l'intérieur des masses
avait
qu'il
que
c'est qu'il
ne veut pas reconnaître, protégées
contre
l'envahissement
des
extérieurs.
déjà dit que l'on avait vainement cherché les œufs des
vibrioniens, c'est-à-dire des infusoires
recherche,
cette
hypothèses
A'érifiées.
tingués;
germes
qu'il
aveu d'igno-
faire
ses
L'aveu que M. Pasteur ne veut pas faire, crozymas sont ces germes de vibrioniens
connu
les cas,
hardiment, M. Pasteur main-
il
non
ciliés.
La vanité de
importait beaucoup aux spontéparistes de la
constater. Voilà pourquoi M. N.
que Rudolph Wagner
et
Joly y insistait tant et disait Paidolph Leuckbart affirmaient qu'ils
pas et qu'Ehremberg ne les avait jamais vus. Lui-même, ainsi que MM. Pouchet et Musset, n'avaient pas été plus heureux quand ils ont cherché ces œufs d'infusoires non ciliés, au milieu des millions de milliards d'individus de n'existaient
vibrioniens qui avaient passé sous leurs yeux; enfin,
il
prenait
M. Pasteur lui-même à témoin, car ce chimiste avait été forcé d'avouer que
«
le
Bacterium,
toutes les infusions, est
son germe, s'il
était
et
qui apparaît
petit
si
encore moins assigner
connu, parmi
en suspension dans
les
le
premier
f^ans
qu'on ne saurait distinguer la
présence de ce germe,
corpuscules organisés des poussières
rair(l))). C'est
précisément ce que répétait
M. Chamberland en 1879, quand il soutenait germes échappent à notre investigation.
Après cela on comprend que ceux qui nient
encore que ces l'existence des
œufs des vibrioniens, aussi bien que ceux qui les ont déclarés invisibles, ne doivent pas facilement admettre la découverte de la forme nement,
l'être
Le
définie, vivante, qui peut devenir vibrionien. il
en coûte à M. Pasteur d'avouer
qui devient
premier
^acimwm
(1)
Voir
les
Microsymas,
a
Certai-
méconnu
/
Bacterium qui
M. Pasteur, qu'on ne
qu'il
apparaît
est si
petit,
saurait distinguer son germe!! p. 200.
d'après
En
effet
—
183
—
il y a le même rapport entre le Bacterium fermo et un microzyma qu'entre un éléphant et une souris: on conçoit très bien que celui qui est organisé pour voir les choses grosses comme l'énorme pachyderme n'aperçoive pas la souris. C'est ce qui est arrivé à M. Pasteur. S'il avait été moins pénétré de ses préjugés, il aurait vu, dans les morceaux de viande de ses
expériences sur résultats
M.
J.
putréfaction,
la
Béchamp y
observées;
a
l'expérience de celui-ci
On prend
«
l'eau bouillante
la voici
;
On
,
pour
la
la
que
rieur.
On met
liquide s'est
textuellement
:
On
un
à l'expérience
fin
écoulé
:
il
le
les
16
franche.
que
l'on
ferme
gaz accumulés à l'intéjuillet
désagréable qui
On examine
Un peu de La masse de
1879.
fourmille de vibrions.
viande répand une odeur très putréfaction
cristallisoir
constate, au bout de quelques
viande se gonfle par
la
que
cette viande,
rapporte
plonge pendant dix minutes dans
avec un linge à tissu serré. jours,
je
coaguler à la surface. La masse totale
H juin 1879 dans
est placée le
la
formes organisées,
les
3 kilogrammes de viande de cheval très fraîche,
en un seul morceau
de
toules
de l'évolution des microzymas de
n'est pas
celle
au microscope
un
La viande est encore rouge, moms résistante qu'à l'état normal. La striation du muscle a disparu absolument. On voit des microzymas libres très rares, des microzymas associés plus nombreux et une grande quantité de diverses bactéries Bacterium termo, articulatum, capitatum, et même de rares leptothrix, mais pas un seul vibrion, ce qui démontre que les germes de l'air n'avaient pas pénétré au centre de la masse (1). » Pour ne pas avoir aperçu ce que M. J. Béchamp a vu dans le morceau de viande, M. Pasteur devait être, ou bien insuffisamment armé, ou aveuglé par le système, « croyant les choses parce qu'il voulait qu'elles soient. » .l'aime mieux admettre que les objets étaient trop petits pour qu'il pût les distinguer. En résumé, les expériences de M. Pasteur lui-même vérifient que les bactéries se développent à même les tissus.
fragment pris au
centre.
:
(1)
1880.
J.
Béchamp
:
Annales de chimie
et
de physique, 5* série,
t.
XIX,
p.
413
;
—
184
DIX-NEUVIËME LETTRE
—
L'évolution vibrionienne des microzymas et les hésitations de Sommaire. motifs qui y ont conduit. Deux nouvelles observations M. Pasteur. Conservation du milieu piiysiologique et des microzymas pendant la Changement de milieu et évolution des microzymas après la mort. vie. évolution vibrionienne des microzymas dans un Première observation les microzymas évolués du tubercule pulSeconde observation kyste. L'évolution vibrionienne des microzymas dans la gangrène. monaire. -^ Les m,icrozymas et l'histologie. Découverte du mécanisme de la desReExpérience sur une cellule très résistante. truction cellulaire. une contusion à éviter. Note marques et conclusions.
— — —
—
:
:
—
:
—
—
—
—
—
:
L'évolution vibrionienne des microzymas à
même
les tissus
microzymas eux-mêmes auraient pu être découverts par M. Pasteur, puisqu'il a étudié le lait abandonné à la coagulation spontanée et la viande qui prend l'odeur de faisandé. S'il ai dés'est trompé ou s'il n'a pas vu dans le lait ce que j'y couvert et ce que M. J. Béchamp a observé dans la viande abandonnée à elle-même, c'est qu'il était dépourvu d'idée directrice et aveuglé par les préjugés qui étaient reçus dans la science comme des vérités. Quoi qu'il en soit, et malgré les hé-
et les
sitations
de ce savant, que j'aurai à signaler, les mains d'autrui
cherches vérifiaient entre
du développement des
ses le
]iropres re-
fait
important
bactéries dans les matières animales qui,
selon lui-même, étaient placées à l'abri des germes de
l'air.
Mais poursuivons l'exposition historique des faits, en essayant de comprendre pourquoi, dans l'état normal de l'économie, les
microzymas n'évoluent pas
conservent
et
la
forme apparente
d'une sphère.
L'année
même
où nous démontrions l'évolution bactérienne
des microzymas dans l'intimité des tissus soustraits à l'animal venant d'être sacrifié, et où nous nous séparions nettement de
Davaine en niant que
les
maladies
à vibrioniens
fussent pa-
M. Estor et moi faisions deux observations d'une vous me importance que je considère, aujourd'hui surtout comme étant de premier permettrez de le penser tout haut
rasitaires,
—
ordre, puisqu'il s'agit de
l'évolution
—
bactérienne sur l'homme
vivant, dans l'état pathologique. Il
importe de redire
le
genre de considérations qui ont con-
duit à les faire, car elles n'ont pas été fortuites, mais faites en vertl5 Il
d'une idée directrice
résultait
et
pour
évidemment des
que l'évolution bactérienne des
vérifier la théorie.
précédemment constatés microzymas avait lieu toutes
faits
— que ceux des
185 --
que nous avions étudiés étaient ou fortuitement, dans quelque situation qui ne leur est pas physiologiquement habituelle. Pourquoi l'organisme lui-même ne réaliserait-il pas naturellement des situales
fois
tissus
placés, volontairement
tions analogues par dyscrasie ? Je m'explique
Sans doute,
il
:
n'y a rien d'étonnant à ce que les microzymas
hépatiques, les pancréatiques, les rénaux, les musculaires, etc., placés dans
l'empois, dans l'eau sucrée
ou
même
dans l'eau
pure, évoluent et deviennent, plus ou moins vite et successive-
ment, microzymas associés, microzymas allongés ritables bactéries, car, dans ces nouveaux milieux,
une
situation qui n'est pas celle
tionner
et à vivre; d'ailleurs, la
fluence des milieux peut avoir
un
glande, dans
la
ils
enfin, vé-
ils
sont dans
étaient destinés à fonc^
raison admet aisément que l'in-
de
tels
eftets.
Mais
nimal, dans
foie entier,
dans
que, d'après les
doctrines
l'a-
Opuntia ou des Echi-
nocactus, puisque, en apparence au moins, ce qu'il était dans l'organisme
le lait issu
viande enlevée à
la
tissu des tiges gelées des
le
peut pa^
il
surprenant que les microzymas évoluent dans
raître
de
où
et,
le
milieu était resté
dont ces parties proviennent
en vigueur,
il
et
n'y a plus rien de
vivant dans ces parties qui puisse y déterminer quelque changement qui en modifie le milieu. Il faut montrer que les doctrines ont tort.
En
dans un organisme absolument sain,
les microzymas humeurs, liquides conservent toujours la forme sphérique; jamais on n'y distingue rien qui rappelle les formes évolutives du microzyma devenant bactérie. Ce n'est que dans certaines régions du canal alimentaire, depuis la cavité buccale, que l'on rencontre, avec les microzymas, les diverses formes évolutives de ceux-ci et des bactéries mais le tégument épithélial de ce canal empêche ces vibrioniens de passer outre, de façon que dans l'épithélium intestinal même les microzymas sont normaux. La physiologie explique aisément ce résultat. C'est que, par fait,
de tous
les tissus, cellules,
;
un
admirable d'émonctoires,
système
dans chaque centre
lieu vivant, cellule
même, dans chaque humeur, que
trttien des l'activité
les
les
tissus,
chaque
dans cer-
franchies sans danger.
rnatériaux usés et devenus impropres à l'en-
des cellules, sont sans
fonctionnelle
éléments
composition du mi-
reste invariable
taines limites qui ne peuvent pas être C'est parce
la
d'organisation, dans
des
anatomiques
cellules,
cesse éliminés,
que
des microzymas^ de tous
conserve son
intégrité.
Et
c'est
.
— ainsi que,
meurs,
malgré
les
—
186
mutations de
que centre, forme de
la
même
n'y a plus de circulation
et
de sorte que,
;
d'hu-
conservent leur
des matériaux du
du muscle enlevés
glande, du foie,
et
constante dans cha-
microzymas n'évoluent point
les
n'en est évidemment pas de
Il
sorti
de cellules
tissus,
composition du milieu restant
la
lait
à l'animal; là
accomplit, les nouveaux matériaux formés restent en place
s'y
et les
microzymas
trouvent dans
s'y
un
dyscrasique.
milieu
Mais ces changements ont-ils vraiment lieu ? Assurément;
même
sont
En
nécessaires.
effet,
démontré, ne meurent pas; ne
les
changements chimiques viande, dans l'urine, etc.
forment
ils
le foie, fait
dans
dans
pendant
la
de
l'alcool,
les
œufs,
dans J'ai
et,
le
lait,
le
foie,
viande, dans
M. la
ils
fait ils
des
d'opérer
suite
dans
un
c'est
pour vivre,
pas,
par
dans
la
constaté que, entre autres produits,
de l'acide acétique dans
et
la vie le lait, la
microzymas,
mourant
doivent continuer de se nourrir
et
il
quelque changement
si
J.
Béchamp
a
le
lait,
constaté le
dans
même
matière nerveuse, etc. Sans doute
viande,
le foie
contiennent de l'alcool
en augmente dans les ne sont pas éliminés à mesure. démontré que le changement de milieu dans
de l'acide acétique, mais
la
quantité
parties après la mort, puisqu'ils C'est
donc un
fait
arrive donc namicrozymas finissent par être dans une situation anormale, dans un milieu qu'ils ont créé, et ils y subissent l'évolution bactérienne comme dans les milieux artificiels. Et il convient de le noter tout de suite, l'évolution débute bien avant que se manifestent les phénomènes de la putréfaction proprement dite. Mais cette activité des microzymas dans les parties soustraites à l'animal venant d'être sacrifié, ou dans les cadavres, après la mort par maladie, produit des effets que les histologistes avaient depuis longtemps signalés, sans en connaître, ni même en soupçonner la cause. Ils savaient, par exemple, que, peu de temps après la mort, l'apparence normale des tissus disles parties soustraites à l'animal vivant (1).
turellement, par la force des choses, que
Il
les
[l] Voir A. Béchamp Sur les microzymas normaux du lait comme cause de la coagulation spontanée et de la fermentation alcoolique, acétique et lactique de ce liquide; Comptes rendus, t. LXXVI, p. 654; Sur la fermentation alcoolique et acétique spontanée du foie : Ibid., t. LXXV; d. 1830; Sur ta fermentation alcoolique et acétique des œufs; Ibid., t. LXVII, p. 523 186S). J. Béchamp, Sur la présence de l'alcool d"vs les tissus animaux pendant la vie et après la mort, Annales de Chim? et de Phvsique, 5' série, t. XIX. p. 406. :
:
— pTraît, les cellules
elles-mêmes se détruisent
ils? Je le dirai après avoir
ont
été
conséquence
la
—
187
que deviennentdeux observations qui considérations que je viens de
rapporté des
;
les
rappeler.
Un
jour, M.
lèvre.
Il
Estor
eut
nn kyste de la grande d'une Communication à
extirper
à
de l'Observation
fit
l'objet
l'Académie des sciences. Après
avoir rappelé nos recherches touchant l'évolution bactérienne des microzymas et dit que le
kyste était rempli par ajouta
:
o^
une matière verdâtre demi-liquide, a montré des microzymas
Un examen immédiat
toutes les périodes de leur évolution
il
à
des granulations isolées,
:
un peu allongées, enfin de vraies exactement ce que nous avions vu dans
d'autres associées, d'autres
bactéries (1)
C'est
».
nos expériences in vitro.
La seconde observation souvenais qu'à
est
encore plus significative. Je
Strasbourg, notre
Kûss, nous enseignait que
professeur
tubercule pulmonaire, loin d'être
le
produit hétéromorphe ou une néoplasie, résultat de la
était,
un le
d'un élément anatomique norou mort de plus, selon l'éminent
malade
;
phase nouvelle durant
physiologiste, la
laquelle le tubercule
ramollit ou devient crétacé, n'a rien
doctrine de Kù?s était vraie,
microzymas
au contraire,
désorganisation
mal, l'épilhélium se
me
de physiologie,
libres
ou plus
le
de spécifique.
tubercule
ou
Si la
devait contenir les
moins évolués de l'épithélium
disparu.
La matière tuberculeuse que nous avons examinée, M. Estor moi, provenait
et
l'ont présentée
d'un
dans
la
phthisique
les
;
circonstances
phase appelée crétacée;
nous
elle était conte-
nue dans des kystes à parois fibreuses elle était blanche, opaque et dure quoique friable. Au microscope (sous la combinaison objectif 7, oculaire 1, Nachet), on y distinguait une foule de granulations moléculaires mobiles, isolées ou accouplées deux à deux, ressemblant d'une façon remarquable aux microzymas de la craie; comme eux, elles étaient insolubles dans la potasse caustique au dixième et dans l'acide acétique. ;
Pour prouver que ces granulations moléculaires étaient vrai-
ment des microzymas, mise
avec
de
la
matière broyée, lavée à l'eau, a été
l'empois de fécule
;
celui-ci
fermenté, dégageant de l'hydrogène
produisant de l'acide acétique et
aux (1)
et
a
été
fluidifié,
a
de l'acide carbonique,
de l'acide butyrique
;
quant
granulations
moléculaires, elles avaient évolué en grand
Comptes rendus,
t.
LXVII, p. 529 (1868).
—
188
—
nombre, devenant microzymas associés en chapelets de et
davantage
mon j'en
y avait aussi des bactéries plan de revenir sur la théorie de Kûss ;
veux rester à
I!
(1).
il
pour
;
2, 3,
4
entre dans le
moment
la constatation des faits.
donc clair que la cause qui produit le kyste ou le tubercule pulmonaire détermine un changement de milieu, une dyscrasie qui place les cellules dans une situation anorIl
est
amène
male, laquelle
leur
destruction
l'évolution bacté-
et
rienne des microzymas qu'elles contenaient.
N'oublions pas,
vous
s'il
plaît,
que ces deux
faites pour vérifier la théorie qui en une autre de l'année suivante qui est
découlait.
ont été voici
monstrative
En
tout aussi dé-
:
Un malade
venait d'être
traumatique
lésion
observations
l'expérience fondamentale, et qu'elles
sont contemporaines de
grave;
apportée au laboratoire.
amputé du
à la
bras
supprimée
partie
la
L'avant-bras
présentait
suite
d'une
est aussitôt
une
surface
sèche, noire, dont l'insensibilité avait été constatée avant l'opération
;
tous les
symptômes de
la
gangrène
existaient
;
l'exa-
des bactéries, mais des
microscopique nous montra, non microzymas associés; l'accident avait marché si vite que l'évolution bactérienne n'avait pas eu le temps de s'achever; les bactéries étaient seulement en voie de formation (2). Dans une autre observation, M. Estor a vu dans la gangrène des bactéries munies d'un noyau à l'une des extrémités (3). Il résulte de ces faits, que les bactéries i e sont pas la cause de la gan-
men
grène;
elles
ne sont que
cause pathogénique
microzymas du
tissu
d'une cause plus profonde, la provoque l'évolution morbide des qui se gangrène. l'effet
qui
Les histologistes, disais-je tout à l'heure, avaient noté la destruction des cellules, etc., dans les organes après la mort et je posais la question
Oui, c'bst
un
fait
:
«
Que deviennent-elles?
d'observation,
recherches histologiques,
il
pour
»
faire
utilement des
faut faire subir aux parties
quelque
préparation qui n'a pas seulement pour objet de leur donner
une certaine consistance, mais conservatrice. C'est ce que M.
aussi
d'exercer
Servel,
(1) Comptes rendus, t. LXVII, p. 960 (1868). Montpellier médical, t. XXI, p. 535.
dans
—
une influence
l'expérience que
Voir pour plus de détails
(2) A. Bechamp et A. Estor: Des microzymas des organismes supérieurs: Montpellier médical, t. XXIV, p. 32 (1870). (3)
Estor, Revue des Se. Nat. de Dubreuil,
t.
I,
p.
533
— j'ai
rapportée, a
substance
cir la
ressortir.
fait
cérébrale,
^
489
le
Par exemple, quand pour duretc., on en plonge des foie,
fragments trop volumineux dans une solution d'acide chromique, ou obtient un durcissement dépassant peu
fragements immergés, dont
de l'acide ne
s'est
la
surface des
conservée
structure est
profonde des fragments,
la partie
trice
h\
celle oii l'influence
pour
;
conserva-
pas exercée, elle entre en putréfaction;
la
microzymas y deviennent bactéries (1). L'explication découle de ce que j'ai dit plus haut, de l'activité fonctionnelle conservée des microzymas. Dans la partie atteinte par l'acide chromique les cellules, les tissus et leurs microzymas sont vraiment tués la structure, par conséquent, n'a pas reste entière. Mais au delà, oiî l'acide chromique pénétré, les microzymas continuent de vivre, de se nourrir par conséquejit et de multiplier; ils consomment et transforment structure disparaît et les
;
le
contenu des cellules
tissus
et ce
entoure
qui les
après avoir opéré ces transformations
;
dans ils
les autres
peuvent évo-
pour devenir vibrioniens jusque dans la cellule même, ou comme les amylobacters dans les fibres du liber. Alors n'ayant plus rien à transformer autour d'eux, ils s'attaquent à la cellule elle-même, qui disparaît, laissant ses microzymas
luer,
dans un milieu devenu hétérogène pour eux
et ils
deviennent
en changeant souvent do fonctions pour opérer de nouvelles transformations, si on les place dans de nouvelles
bactéries
conditions d'existence.
Mais je l'ai
fallait
il
de cette explication une démonstration directe
donnée dans un Mémoire
octobre 1871. Je vous
presque
m
que vous
demande
et les
savants lecteurs de la Revue médicale
plus ou moins
truction
permission de reproduire,
la
extenso, l'expérience dont elle résulte; j'ose espérer
gré de cette reproduction, car sentent
;
sciences en
à l'Académie des
de
la
même
me
saurez
prémanière dans toute des-
faits
les
qu'elle relate
se
cellulaire et que, d'ailleurs, à elle seule, elle contient
sans réplique du système microbien
la réfutation
plie à plaisir,
mais inutilement,
diversement des noms
les
espèces
les plus arbitraires,
qui
sinon
multi-
dénomme
qu'il les
plus fan-
tastiques.
De
la régression de la cellule de levure
de ceux-ci.
—
«
mes d'empois, à
(1)
Un mélange de la
10 à 20
en
microzymas
température de 24 à 35 degrés, se
Comptes rendus,
t.
LXXIX,
p. 1270.
et
des évolutions
grammes de levure avec 300 gramfluidifie plus
ou moins
—
190
—
rapidement, selon que
la dose d'acide phénique ou de créosote (employés pour annihiler l'influence possible des germes de l'air) est moins ou plus grande. La levure subit d'abord dans son aspect des changements assez remarquables. Au début, on dirait que la cellule se tuméûe son noyau devient peu à peu on voit plus apparent et envahit la cavité presque tout entière apparaître dans le noyau plusieurs points brillants qui s'y meuvent dans tous les sens eu ne dépassant pas son contour; pendant ce temps la cellule ;
;
pâlit de plus en plus, le noyau est comme résorbé, et à sa place, le plus souvent accumulées contre la paroi de la cellule, on voit un amas de granulations moléculaires devenues immobiles. En même temps que ces phénomènes
s'accomplissent, apparaissent des myriades agilité.
objet la
Le
globule de levure pâlit encore et
du microscope
déforme
le
:
microzymas d'une extrême moindre pression sur la porte-
de la
on dirait des mouvements amiboïdes.
Si
préparation n'est pas trop créosotée, on constate aisément que le nombre,
des globules de levure diminue, des vibrions paraissent, se mouvant avec rapidité d'un celui des
mouvement
ondulatoire, et tandis que
microzymas diminue.
Les
vibrions
leur
nombre
s'accroît
disparaissent à leur tour, et
à leur place des légions de bactéries envahissent la préparation les globules de levure disparaissent de plus en plus, comme par une résorption individuelle. A un moment donné on ne voit réellement plus aucune cellule de ;
levure et plus de
grandeur à
peu
les
microzymas:
il n'y a plus que des bactéries de toute y en a aussi d'immobiles et d'articulées. Enfin, peu bactéries elles-mêmes disparaissent, semblent se diviser et la pré-
et mobilité.
Il
paration ne présente plus que des microzymas
simples
ou accouplés
de
la
grandeur du Bacterium termo. Ce tableau est l'expression de ce qui arrive toutes les fois que la levure placée dans les conditions de l'inanition; on peut le reproduire en laissant séjourner les globules dans l'eau distillée; seulement, alors, le »
est
passage des vibrions aux bactéries est plus
Mais, ce n'est pas tout
;
difficile. »
ce qui suit prouve à son tour
bien peut être considérable l'intluence des milieux «
Les phénomènes, disais-je dans
mon Mémoire,
sont notablement diffé-
rents lorsque, tout étant d'ailleurs semblable, on introduit
chaux pur dans
le
mélange.
La
fluidification
com-
:
du carbonate de
de l'empois s'accomplit de
la
même les
manière, mais un peu plus rapidement. Au début, la levure présente apparences déjà décrites. Les vibrions succèdent aux microzymas el-
les bactéries
aux
vibrions.
Mais, en outre, dans presque
toutes les expé-
quand j'ai observé à temps, j'ai vu les vibrions précédés ou accompagnés d une foule de petits corps de forme elliptique, qui ressemblaient étrangement aux amylobacters de M. Trécul. Ils se meuvent lentement, on
riences,
pourrait dire majestueusement, en s'avançant dans le sens de leur grand diamètre. Toute leur masse semble homogène, et ils sont très brillants. On en voit qui semblent soudés bout à bout, l'un plus gros que l'autre, le plus grand entraînant le plus petit. Quelquefois, ces formes sont accompagnées
d'une grosse bactérie ses
extrémités
cylindrique, également
un noyau
brillant.
mobile, qui porte à l'une de La durée de l'existence de ces formes,
semblables aux amylobacters, n'est pas très grande. ces foi-mes disparaissent,
et
il
Enfin,
les
vibrions et
ne reste plus que des bactéries; en
môme
—
191
—
temps, tous les globules de levure s'évanouissent peu à peu, la préparation prenant, finalement, la même apparence que dans le cas de l'expérieDce sans carbonate de chaux
»
(1).
Avant d'en bien préciser
Telle est l'expérience. tion et la valeur,
cularité
digne d'attention, relative à l'emploi de l'acide
très
phénique, qu'elle a présentée,
nouveau
jour
la significa-
ûc (aire ressortir une parti-
est néces^^aire
il
la
soit
parce qu'elle
théorie de l'antisepticité
de mes recherches,
telle
d'un
éclaire
qu'elle résulte
parce (|ue j'aurai à l'invoquer prochai-
soit
nement. Voici en quoi consiste cette particularité J'ai dit que l'acide phénique ou la créosote ont été «mployés pour annihiler l'influence des germes atmosphériques et que, selon que la dose (une à deux gouttes pour cent centimètres cubes d'empois) était plus ou moins grande, l'empois était moins ou plus rapidement fluidifié, comme si ces agents modéraient, en quelque sorte, l'activité de la levure; mais l'influence de :
peut encore
ces agents
exemple, on
être
en ajoute
le
d'un autre
ordre. Lorsque, par
double ou un
peu davantage, on
retarde presque indéfiniment la destruction totale du globule
de
mais
levure;
myriades
l'empois
microzymas
de
n'en
moins
pas
est
envahissent
la
jamais ni vibrions, ni bactéries n'apparaissent.
ou
créosote totale
de
l'acide
la cellule
mais
Eh somme,
la
phénique entravent à la fois la destruction et l'évolution des microzymas; de façon
que ces agents antiseptiques sont à cellules et des microzymas; résultat qui sera
des
fluidifié,
préparation,
la
conservateurs des
fois
très
digne d'être médité
et
vérifié.
Je reviens
maintenant
La levure, sous
la
à l'expérience
forme
pour
l'interpréter.
la constitution cellulaire,
et
est
un
être vivant, complet en son genre, qui se nourrit (assimile et
désassimile) et se reproduit sous l'état cellulaire. C'est dans sa cavité,
dans
de
l'intimité
son
être,
mutations de sa substance; ce qui
est
que s'accomplissent les quand on veut
évident,
bien y regarder de près, en physiologiste. Lorsqu'elle est placée dans l'eau sucrée, elle sécrèie de l'acide carbonique, de l'alcool, etc
complet
,
mais,
comme
— même pour
de se nmltiplier; mais à se multiplier
dans
le
le
sucre ne constitue pas un aliment
elle
—
elle
conserve, avec sa forme, l'aptitude
elle s'épuise vite, et cesse bientôt
moût du brasseur où
elle
trouve
les
ma-
tériaux de son alimentation complète. (1^
A. Béchamp, Recherches sur la nature et l'origine des ferments et de Physique, 4' série, t. XXUI, p. 446 (1871/.
de Chimie
:
Annales
— La
de levure
cellule
est
192
une
—
cellule très résistante;
conserver plus de dix ans, dans le produit de
formé
alcoolique
l'acide
elle-même,
par
Abandonnée dans
conserver
la
rapidement
et,
etc.,
l'alcool,
après avoir
la
vivante.
pure, elle n'en dégage pas moins
l'eau
carbonique en sécrétant de
s'use ainsi très
et
pu
j'ai
fermentation
la
mais
(1)
consommé
de matières transformables, l'enveloppe elle-même
de elle
sa réserve
est atteinte,
microzymas deviennent libres, etc., etc. le modèle des destructions de cellules et de tissus dans les parties soustraites aux animaux pendant la vie. Mais à toute réaction il faut une cause comme à tout mouvement un moteur. La cause des réactions dans la cellule de la levure, c'est les microzymas de la cellule disparait; les
C'est
exactement l'image ou plutôt
microzymas impérissables,
cette cellule, les
vivants per se et
susceptibles de devenir vibrioniens dans le milieu qui a changé.
Or,
dans l'expérience,
la
levure
lieux dont elle ne peut pas se nourrir
ne
pas subir
fait
la
se trouve ;
des mi-
dans
car chacun sait qu'elle
fermentation alcoolique à
la
matière
amy-
lacée de l'empois; sans doute elle opère, par sa zymase, la flui-
mais comme consommer, elle
dification de celui-ci;
cose qu'elle puisse
animal en état d'inanition;
elle
il
ne se forme pas de glu-
est
dans la situation d'un
consomme
et jusqu'à son enveloppe, laissant
ses
sa propre substance
microzymas en
liberté,
lesquels, suivant la loi de leur nature, subissent l'évolution vi-
brionienne
et ses diverses phases, selon la
nature des milieux;
chose extrêmement digne d'attention, les vibrioniens ainsi
et,
développés, provenant est ce
que
l'on
remment
servir
comme
arrive pour
il
des microzymas de la levure,
nomme un
laquelle
ferment alcoolique, peuvent indiffé-
de ferment lactique ou de ferment butyrique, les
vibrioniens provenant de microzymas
d'organismes animaux; ce qui est
absolument l'opposé de ce que croit M. Pasteur de ses ferments lactique et butyrique
issus
spéciaux. Tels sont les
faits et
leur
interprétation ou explication qui
démonstrations des deux dernières
complètent
les
l'évolution
vibrionienne des
lettres.
microzymas peut avoir
Oui,
lieu sur
(1) C'est de ce fait, analysé avec soin, que j'ai déduit la théorie physiologique de la fermentation alcoolique considérée comme phénomène de nutrition. Et cette théorie, que l'on aUribue gratuitement à 51. PasLeur, ne lui appartient pas; il l'a même fait combattre par un de ses élèves. Sans doute M. Pasteur s'est oecupé de la fermenlation, mais il n'a rien compris au phé-
-nomène physiologique. Mon Mémoire sur tes
rendus,
t.
cette question est de i%G\,
LVIII, p. 601. Voir aussi Montpellier médical,
t.
Comp-
XII, p. 484,
— l'homme
193
—
vivant, dans la profondeur
même
de
organes, et cela
ses
que dans les expériences in vitro. Par là môme le mécanisme de la destruction des cellules était découvert, et expliquée la singulière augmentation des granulations moléculaires après la mort ou dans les états pathologiques. Mais il y avait quelque chose de plus, qui devait changer la suivant
la
loi
face de nos connaissances touchant l'histoire
brioniens;
il
y
avait
surtout
la
bactéries et de ces formes intermédiaires et la
naturelle des vi-
découverte
de l'origine des
entre
bactérie achevée, dont quelques-unes
le
microzyma
sont stables et se
conservent sans évoluer davantage et que l'on prend pour des espèces;
il
y avait enfin
la
découverte de ces
formes transi-
microzymas de la levure et le retour des bactéries elles-mêmes en formes plus simples et enfin en microzymas (1). Tout cela, il faut l'avouer, était trop nouveau, trop inattendu pour être facilement admis. Il y a un intérêt très grand à rechercher d'où les résistances sont venues et leurs motifs, car la connaissance des motifs donnera plus de force aux démonstrations qui précèdent. Tout cela pourtant a été vérifié, en montrant la confirmé, quoique mêlé de grosses erreurs erreurs apprendrons ces nous à les évidont procèdent source ter et les faits vérifiés n'en seront que plus solidement établis. toires
que
j'ai
signalées dans l'évolution des
;
aux observations concernant la ré(1) Il faut donner grande attention gression de la cellule de levure et les formes diverses qui résultent de l'évolution de ses microzymas, parce que, mal interprétées, elles peuvent conduire à de fausses conséquences. En effet, si l'on s'en tenait aux apparences elles seraient favorables au transformisme, en soutenant que la levure devient indifféremment microzyma, vibrion; amylobacter. bactéries diverses pour redevenir microzyma, etc. Mais si l'on note que la levure, pour être une simple cellule, n'en est pas moins un être déjà complexe, vivant, d'ordre déterminé et d§ fonction spéciale qui se réduit en microzymas, peutêtre de plusieurs espèces, lorsqu'elle se détruit et que ce sont ces microzymas qui évoluent, toute difficulté disparaît et toute confusion est évitée.
13
—
—
194
VINGTIÈME LETTRE Le phénomène de la destruction de la cellule de levure et l'une Sommaire Le système microbien suppose autant d'espèces de de ses conséquences. germes qu'il y a de formes vibrloniennes. —Cette supposition est erronée. Influence des milieux sur l'évolution des microzymas en vibrioniens. Bactéries et microzymas du canal alimentaire dans l'état de santé et dans Évolution bactérienne des microzymas et un état pathologique relatif. L'alcalinité et l'acidité relatirégression des bactéries en microzymas. Influence du milieu nutritif.— vement au développement yibrionien. Erreur enraUn jugement téméraire. M. Pasteur et une citation. :
—
—
—
—
—
— —
—
—
—
Critique
Influence dominatrice d'un violent désir. cinée et tenace. Interprétation vraie de ces expériences. de deux expériences. Conclusions. ElTets sans cause. et illusions.
— Doutes
microzymas
et leurs
—
L'exposition des
—
—
concernant
faits,
les
relations avec les vibrioniens, qui ont été découverts de I860
à 1876, n'est pas achevée.
naître
importe, avant tout, de faire cona été inspirée par
observation très significative qui
une
l'expérience concernant
de
Il
destruction de
la
bière. C'est la dernière
la cellule
de levure
dans cet ordre d'idées, que nous ayons
il s'agit des vibrioniens en commun, M. Estor et moi du canal alimentaire. Après l'avoir exposée je me propose de rechercher si l'expérience sur lo sang a la signification que
faite
:
M. Pasteur pour juger
même
lui a attribuée et si le
les faits
qui ruinent
L'étude de la destruction de
le
savant avait qualité
système microbien.
la cellule
de levure de bière
paraît de plus en plus particulièrement instructive
puyer sur
j ;
'aurai à
me
m'ap-
pour répondre, comme je l'ai fait à l'Académie de système des organites générateurs de microbes que M. Bouchardat l'a énoncé pour l'opposer au
elle
médecine, au parasites tel
système des germes préexistants Rappelons-nous-le,
^\e
M. Pasteur.
lorsque la levure
est
placée dans
milieu dont elle ne peut pas se nourrir, elle se détruit
:
un c'est
que j'ai observé avec le plus de netteté le fait qu'après les microzymas, simples ou évolués en microzymas associés, des vibrions, des amylobacters ou tous les deux à la fois, dans
là
certain
milieu,
précèdent
Le système des germes de des
diverses
formes
l'apparition l'air,
apparues,
des vraies
pour expliquer aurait
supposé
la
bactéries.
naissance
autant
d'es-
pèces différentes de ces germes que de ces formes considérées
comme
spécifiques. Mais
l'hypothèse déjà ruinée par la base,
tombait, en outre, devant l'observation paraissent à leur tour et que, finalement,
que il
les
bactéries dis-
ne reste de toutes
—
—
\m
formes apparues que des microzymas
les
On
et
quelque
du Bacterium termo. par là combien le système microbieii
très voisin
voit
prétend que chaque forme
pement d'un germe
est
chose de
erroné
;
il
vibrionienne provient du dévelop-
particulier qu'il ne connaît pas, tandis
que
l'expérience prouve que certaines formes, dérivées primitivement
du microzyma peuvent provenir de
vrais vibrions, d'amylobac-
régression, de vraies bactéries.
ou, par
ters
La
possibilité
du
retour des bactéries et de toute forme vibrionienne au microzyma est
un
fait
mais, nous faites
haute portée non seulement physiologique,
d'une le
verrons, aussi philosophique. D'autres observations
sur plusieurs espèces de moisissures, mais qu'il est inu-
tile
de rapporter, conduisaient à
tait
de vérifier que sur
le
la
même
vivant des
de pouvoir, avec
se présenter, afin
conclusion.
faits
Il
impor-
analogues pouvaient
confiance, appliquer à la
pathologie des résultats obtenus dans des expériences de laboratoire faites in vitro.
Dans dant
l'intimité des
l'état
de
n'en est pas de
zymas peuvent les
organes les microzymas conservent, penforme sphérique; mais, disais-je, il
santé, la
même
être
dans
le
canal alimentaire
accompagnés de bactéries
précèdent dans l'évolution de
là les
;
et des
celles-là. C'est
micro-
formes qui
de l'étude des
vibrioniens du canal intestinal qu'il va s'agir; les événements
de ces derniers temps l'avoir faite
après lui et
que
MM.
rassés et ont
la
rendent
fort
très superficiellement
Straus et
commis
Roux
opportune. C'est pour ne
que M. Pasteur, M. Koch si embar-
après eux, ont été
tant d'erreurs.
Nous savons, désormais avec certitude, que l'influence des milieux sur l'évolution des microzymas est considérable; qu'elle Test non moins sur la destruction des cellules et cette notion expérimentale a une haute importance en pathologie. On n'y peut donc pas donner trop d'attention. Or, le
canal alimentaire offre des milieux variés, depuis la
A la suite de l'expérience de bière dans l'empois, nous
cavité buccale, l'estomac et au delà.
sur la régression de la
levure
avons résolu de rechercher queJle lieux
sur l'évolution
canal, ses
tissus
Cette recherche,
des
et les
pour
est l'influence de ces mimicrozymas que l'épithélium de ce
aliments
y introduisent
sans
être dégoûtante, n'en est pas
cesse.
moins
fort
instructive.
La
salive
humaine normale
contient
des
cellules
de l'épi-
thélium, entières ou leurs débris et quelquefois des leucocytes;
.
.
.
—
49G
—
des bactéries ou Leptothrix buccalis de diverses longueurs et même des vibrions il y existe nécessairement aussi
parfois
;
des microzymas. Les salives
mêmes organismes
se
trouvent dans les
du chien, du bœuf, du cheval. L'étude
organisés des salives
sera faite plus tard
;
elle
des éléments
permet
la
dé-
monstration directe que leurs vibrioniens ne proviennent point du développement des germes de l'air. Il convient de noter
humaine
que, normalement, dans l'état de santé, la salive
est
à réaction alcaline.
Naturellement avec
les infusoires et
les cellules épithéliales
de
microzymas de la salive bouche pénètrent dans l'es-
les
la
tomac avec les aliments insalivés; qu'y deviennent-ils? Selon M. Ch. Robin « les leptothrix (bactéries) ne se trouvent pas à l'état normal dans le contenu de l'estomac et de l'intestin de l'homme mais ils s'y développent de dix à vingt-quatre heures après la mort chez les suppliciés et pendant la vie durant un ;
grand nombre de maladies (1). » C'est, parait-il, l'opinion commune, que les bactéries n'existent pas dans l'estomac et dans l'intestin, si ce n'est patliologiquement. En réalité on trouve des bactéries et des microzymas dans les fèces humaines dans l'état le plus physiologique ; le premier méconium en chez les entants les mieux portants au moment on peut même découvrir le bacille courbe ou en virgule dans le méconium ou les fèces de très jeunes enfants. Mais n'anticipons pas, ces faits seront rapportés quand je discuterai le mémoire de MM. Straus et Roux et le bacille en virpour le moment je ne veux m'occuper que gule de M. Koch contient
du
rejet
déjii
;
;
de ce que
l'on peut observer chez le chien adulte.
Supposons que
l'on sacrifie
un
tel
chien pendant qu'il est en
pleine digestion d'un repas de viande
de lard. Tout
le
ou
de
lait,
de pain
et
tube digestif étant enlevé après avoir appliqué
une ligature à chacune des
extrémités,
voici
ce
que
l'on
observe
Deux
cas se sont présentés: le chien n'a pas de taînia ou est
porteur d'un de ces cestoïdes
Les deux cas sont
Dans
le
très dignes d'attention
premier ainsi que dans
le
second, V estomac contient
masse des aliments en digestion, muqueuse on découvre des microzymas,
des bactéries. Soit dans
la
de la mais surtout des microzymas associés, de petites bactéries mobiles, des chapelets de bactéries, de grandes bactéries ei même
soit à la surface
1.
Ch Robin:
Trailé du microscope, etc. p.C09, 1871.
— des bacléridies. Et ce
d'un
lait caillé retiré
avait été abattu,
il
Dans V intestin
même
bactéries,
fait
197
—
être
doit
très général, car
d'agneau, aussitôt que
caillette
dans
le
l'animal
y avait beaucoup de bactéries (1). généralement on ne rencontre pas de
grêle,
dans toute sa longueur, mais seulement des Souvent, dans la première partie du
masses de microzymas.
duodénum
y a encore quelques bactéries, mais elles dispaLe pylore forme donc comme une ligne de
il
bientôt.
raissent
démarcation au delà de laquelle
il
n'y a plus
que des micro-
zymas.
Le gros
intestin contenait des bactéries de toute
grandeur en
nombre énorme. La valvule iléo-cœcale forme une nouvelle ligne de démarcation; très près de cette valvule, dans la der-
portion de l'iléon on peut déjà apercevoir des bactéries,
nière
petit nombre. On peut trouver des difforme et la grandeur de ces bactéries, lorsqu'on examine séparément le contenu du cai^cum, du côlon et du rectum, mais elles ne manquent jamais dans le rectum les microzymas sont généralement plus abondants. Dans le second cas, lorsqu'un ttenia est présent, les choses sont notablement différentes, comme si l'influence du parasite s'exerçait au loin. Ainsi dans les premières portions de l'intestin grêle il y avait, oulre la foule des microzymas, quelques bactéries granuleuses et beaucoup de cellules d'épithélium cylindrique très granuleuses à contour mal délimité et se désagrégeant à trente centimètres de l'estomac il y avait encore des bactéries; un peu plus loin, là où était le taînia^ les bactéries sont, au contraire nombreuses plus loin, où le tœnia n'est pas, dans la portion libre de l'intestin les bactéries étaient rares à vingt-cinq centimètres il y avait une foule de bactéries naissantes et dans le gros intestin elles étaient volumineuses (2). Voilà la nature prise sur le fait et la vô ification physiologique des expériences m vitro. Le systèmr des germes a
mais ordinairement en
férences,
dans
la
;
;
;
;
beau il
faire,
n'explique pas pourquoi les choses sont ainsi et
il
ne pouvait pas
ou d'un
parfaite
au fond, (1)
A.
les
les
état
mêmes:
Béchamp
:
prévoir
:
qu'il s'agisse
pathologique les
relatif, les
de
l'étal
de santé
phénomènes
sont,
microzymas peuvent devenir bactéries
Mémoire sur
Mémoires des savants étrangers,
t.
les
matières albumino'ides
XXVIII, n"
3, p.
.
Recueil
des
111.
A. Bécamp et A. Estor Faits pour servir à l'histoire des microzymas Transformation pliysiologique des bactéries en microzymas et des microzymas en bactéries dans le tube digestif du même animal. Comptes rendus t. LXXVI, p. 1143 (1873). (2)
et des bactéries.
:
—
198
—
par évolution et les bactéries redevenir microzymas par régression. Et il ne faut pas s'imaginer qu'il y ait contradiction entre par des considérations de l'ordre physiologique les deux faits ;
le plus élevé,
il
que
sera prouvé
serait oiseux
Il
de rechercher
cela doit être ainsi.
si les
bactéries de l'estomac
sont pas celles de la salive plutôt que le résultat tion dos
microzymas
soit
muqueuse gastrique compte de l'influence
la
des aliments, soit de la salive, soit de il
;
ne
de l'évolu-
même
serait
possible
oiseux de vouloir tenir
des germes de
puisse être prouvé, ainsi que cela sera
fait,
atmosphériques ne sont pour rien dans
(quoiqu'il
l'air
que
microzymas
les
les propriétés des infu-
un enseignement d'une plus haute portée. On a écrit, M. Pasteur entre autres, que l'acidité des miUeux est un obstacle à l'évolution bactérienne et que l'alcalinité la favorise. C'est encore là une de ces assertions prématurées qui sont le fruit d'études superficielles dont les recherches que je résume montrent l'inanité. En effet, les bactéries de la salive sont nées dans un milieu normalement alcalin; celles de l'estomac existent dans un mélange normalement et nécessairement acide pendant la digestion; il m'est d'ailleurs souvent arrivé d'extraire de l'estomac d'un chien à jeun, muni d'une fistule gastrique, un liquide à réaction* alcaline où les microzymas gastriques étaient normaux, jouissant de toutes leurs soires intestinaux)
propriétés,
sans
;
ces recherches portent avec elles
aucune bactérie. Mais
naturellement alcalin et
que
le
suc
précisément dans
c'est
est
intestinal
l'intestin grêle
Il y a donc autre chose à conou alcaline des milieux l'impor-
les bactéries disparaissent.
sidérer
que
la réaction acide
;
tant ce sont leurs propriétés nutritives; ce sont elles qui exercent la
plus grande
influence;
l'égard des bactéries
:
j'entends
propriété nutritive
la
je dirais volontiers
est dyscrasique à leur égard.
que
le
à
suc intestinal
Mais qu'un taenia vienne à
mo-
difier le milieu nutritif^ aussitôt les bactéries reparaissent, etc.
Dans un autre ordre
d'idées j'aurais encore à signaler d'autres
recherches dont les microzymas ont été l'objet durant la
môme
période. Pour ce qui est de l'origine des vibrioniens voilà, à
peu
près, l'ensemble des faits
nouveaux
couverts et publiés avant 1876, l'année raître ses
Études
sw?' la bière. C'est
muniqué au public faits
que
j'ai
ont été dé-
qu'ils
M. Pasteur a
dans cet ouvrage
fait
qu'il a
pa-
com-
ses idées et sa doctrine. C'est là aussi qu'il
a cherché à discréditer à la fois les
Les
tels
oi^i
microzymas
et
encore à exposer, et dont
mes recherches. la
connaissance
— pour
est indispensable
199
la solution
— du problème que
en vue
j'ai
n'ont pas directement trait à la question de l'origine des vibrioniens,
qui est résolue, mais
déjà exposés. Ces
vraiment,
il
ne
les a
supposent
ils
la réalité
M. Pasteur n'a pas pu
faits,
pas contestés
;
mais
il
après les avoir interprétés dans son système,
découverte
la
que
la
de
la
les a il
tournés
et,
s'en est attribué
s'agit
vérité éclate,
manifestation
la
faits
pas de cela pourtant, car il suffit peu importe à qui le public en attribue mais il s'agit du système et, dans l'intérêt
ne
il
;
des
les contester et,
;
Science, de sa
fausseté
à
rendre de plus en plus évi-
dente.
Les microzymas eux-mêmes, que M. Pasteur avouait ne pas voir et
dont
disait
il
mon
ne
pouvoir s'en
faire
une idée
;
qu'il
déclarer par ses élèves, être les produits de
déclarait et faisait
microzymas eux-mêmes ne sont môme procédé, essayant de les tourner, il les compare aux granulations moléculaires^ dont il ne s'était pas douté ni préoccupé auparavant, et déclare que ce sont là « des choies encore indélerminées » (i) ce qui ne l'empêche pas de s'écrier superbement « Les mots vagues conviennent aux connaissances vagues. Quand la précision dans les termes ne correspond pas à des idées nettes résultant elles-mêmes de l'observation de faits imagination;
plus niés par
oui,
les
Mais, selon le
lui.
;
rigoureusement étudiés,
que les faits imaprématurément pour Science, avec une signification
arrive tôt ou tard
il
ginaires disparaissent, mais les mots créés les représenter,
restent dans la
erronée qui nuit au progrès au lieu de C'est
ma foi
bien
fort
pas mieux trouvé
Évidemment,
;
les
dit
;
le
rhéteur
le servir (2). le
»
plus accompli
n'au-
mais c'est un jugement téméraire. personnes qui, ne pouvant remonter aux
sources, lisent cela dans
le
livre oîi le célèbre microbiste a si
jugement de celui qui a imaginé les microzymas sans s'apercevoir que les granulations moléculai-
magistralement abîmé res sont « quelque
le
chose
d'indéterminé
»,
ne manquent pas de
penser qu'en 1876 je ne m'étais pas encore occupé des granulations moléculaires
en général^ de
en
qu'avec
particulier,
et
celles des
M. Estor
organismes vivants
je n'avais pas
prouvé
que certaines de ces granulations sont précisément des microzymas pouvant, comme ceux de l'air et de la craie, devenir vibrioniens par évolution. Et naturellement, ces personnes se (1)
L. Pasteur, Études sur la bière, p 120.
(2)
L. Pasteur, Éludes sur la bière, p. 121.
— que
disent
le
système des
germes morbifiques
repose sur les fondements les sagacité de celui qui
—
200
plus
préexistants
conçu, et qui, tout à coup,
l'a
que la décou-
attendu
solides,
a
vert l'indétermination des granulations moléculaires, ne se sert
jamais d'expressions vagues et que
mes» «
lui est habituelle,
de l'observation de
faits
dans
la précision
«
parce qu'elle est, chez
lui, la
les ter-
conséquence
toujours rigoureusement étudiés ».
Lorsqu'une erreur est aussi enracinée, qu'elle est défendue par de tels moyens, ce n'est pas assez de la signaler en lui opposant bles
;
il
reposant sur
la vérité
y en a deux. L'une
il
faits les
les
faut découvrir les causes de est générale
sa
nous
;
plus incontesta-
ténacité. la
A mes
connaissons
yeux :
elle
dépend du préjugé protoplasmiste de la matière vivante non morphologiquement définie. M. Pasteur est profondément imbu de ce préjugé ; sa fâcheuse influence empêche de la déraciner. Vautre est particulière et tient aux travaux de M. Pasteur, entrepris sous l'empire des doctrines protoplasmistes et de l'hypothèse des germes morbiliques préexistants. Je n'ai plus à dire en quoi consiste le préjugé dominateur qui a égaré mon savant contradicteur mais je rappelle, parce que cela est nécessaire, qu'il a fait entreprendre à ;
M. Pasteur
des
expériences,
pour prouver que
l'intérieur
notamment celle sur du corps des animaux
parable au contenu d'un vase rempli de
moût,
oîi
n'existe
de vivant yer
le
est
vin, de bière
sang,
comou de
aucun germe de vibrionien, c'est-à-dire rien transforet, par suite, aucune cause de
se,
mation . Je n'éprouve
bière, ce n'est
quelques
aucun
plaisir à critiquer les
vivement
quoique
et,
pas
travaux
par
pris
à
partie
représailles
dans
que
je
de M. Pasteur, qui ont
travaux d'autrui Livre sur
le
vais
la
appliquer à
trait à la
physiolo-
ou à la pathologie, la mesure qu'il a lui-même choisie pour l'appliquer inconsidérément à mes recherches sur les microzymas ; mais afin de bien faire ressortir que c'est seulement grâce à de prodigieuses illusions que ce savant s'imagie
gine avoir fondé les doctrines microbiennes sur
de
faits
rigoureusement étudiés
».
«
l'observation
Ces illusions sont la cause
pour laquelle M.
mal observé
et
erreur veut,
et
Pasteur, ne voulant pas reconnaître qu'il a mal interprété certains faits, persiste dans son à tout prix, écarter la théorie du microzyma
qui les explique.
Lorsqu'on étudie attentivement
les
travaux sur lesquels ce
— aime
savant
pour soutenir
s'appuyer
à
—
201
micro-
ses doctrines
de ne pas s'apercevoir, bientôt, qu'il les a entrepris sous l'influence dominatrice du violent désir de faire triompher l'hypothèse favorite des germes préexistants et biennes,
est impossible
il
préjugé protoplasmistc qu'il n'y a pas de germes de vihrio-
le
niens dans
du corps des animaux. Cette préoccuMémoire concernant la cause qui ou cailler le lait. Cette cause, selon lui,
l'intérieur
pation, éclate déjà dans son putréfier
fait
l'urine
dans l'urine ou dans
n'existe pas naturellement
considère simplement
comme dans
primitivement
réside
expériences pour le prouver
qui l'étonnent, le lait bouilli,
moins de
il
fait
le lait,
du
l'alcalinité
les
Il
lait,
cherche à expliquer ce
empêche
qui
tués à 100 degrés; mais, évidemment,
germes
les il
n'est
pas
trouve qu'il
il
et
a J'aurais
s'écrie
il
:
bien désiré rechercher quelle est la véritable origine des germes
des vibrions qui apparaissent dans à l'air calciné.
Ces
impossible
»
(1).
La question
germes
posée
était
100 degrés, puis exposé
le lait bouilli à
existent-ils
dans
le lait
naturel? Cela n'est pas
:
Les germes des vibrioniens existent-ils dans
«
Là réponse qui C'est,
en
etïet,
de l'observation
regardé de près,
l'impression première qui se dégage
de il
manquaient pas
;
la véritable origine
pu
il
était
(2)
Ibid,
dominé par
va-t-il
de l'ex-
»,
y avait
pendant
et après
employés pour
Annales de chimie
et
le
préjugé et
pas à la recherche
comme
ceci
:
appartiennent simplement
à croire qu'ils le lait
se trouvent toujours dans les vases
:
cela
des idées nettes résultant
de ces germes et continue
Cependant je suis plus porté
L. Pasteur
«
voir ces germes, car les ressources
mais
aux poussières qui tombent dans
(1)
a
rigoureusement étudiés
faits
aurait
par l'hypothèse favorite. Aussi ne
1862).
naturel?
que
»
périence. Si M. Pasteur, pour avoir
lui
le lait
se présenta d'abord à l'esprit a été
n'est pas impossible.
«
elle
multiplie
y a quelque chose d'étrange dans le que les germes de l'air ne sont pas tués à 100 degrés dans
satisfait;
de
Pasteur
obtient quelquefois des résultats
et des vibrions apparaissent.
l'air d'être
ne
M.
;
le troublent, le rendent hésitant; par exemple, mis au contact de l'air calciné," ne se caille pas
en invoquant
fait
l'air.
;
qu'il
le lait,
des liquides très altérables
la traite,
ou qui
recueillir le lait. » (2)
de physique^ 3° série,
t.
LXIV,
p.
6^
— Mais, être
«
202
—
» une chose plutôt qu'une une démonstration. Je conclus donc
plus porté à croire
autre, n'équivaut pas à
légitimement que M. Pasteur, lui-même, avoue qu'il n'a pas prouvé que l'unique cause de la coagulation du lait réside dans que ce liles poussières qui y tombent de l'air, et en outre, quide, ne contient pas de germes de vibrioniens. J'admets sans peine qu'en 1862 M. Pasteur ne pouvait pas apercevoir des objets d'une aussi exquise petitesse que les
microzymas du lait, puisque, en 1870, il avouait n'avoir pas se faire une idée de ceux de la flacherie, pourtant plus aisément visibles ce qui, pour le dire en passant, nous prouve que M. Pasteur ne savait pas non plus se faire l'idée d'une granulation moléculaire. Pour les découvrir, il fallait y être préparé par l'ensemble des recherches qui ont précédé la dé-
pu
;
couverte des microzymas de
l'air et
de
la
craie
;
or cette idée
manquait au savant chimiste. Mais depuis que je lui ait montré la voie, comment se fait-il qu'il s'obstine dans son erreur au point que, en 1879, un de ses élèves soutenait une Thèse en Sorbonne pour prouver que la cause unique de la coagulation du lait réside dans des germes atmosphériques gui échappent à notre investigation ? Dans un litre de lait il y directrice
a des centaines
de milliards de microzymas. L'occasion
était
cepenbonne pour dire publiquement qu'ils n'existent pas dant M. Chamberland n'a pas dit un mot de mes expériences Quoi Ah le désir violent de faire triompher un système qu'il en soit, M. Pasteur n'ayant pas réussi à « introduire dans ses ballons, en présence de l'air chauffé, du lait naturel, n'ayant eu aucun contact avec l'air ordinaire, » afin de prouver qu'il ne se caillerait pas et que des vibrioniens n'y apparaî:
!
!
!
!
ne contient pas de germes, imagina sa fameuse expérience sur le sang, dont je vous ai entretenu dans la 4^ Lettre. J'y disais que cette expérience. m' avait été traient pas parce qu'il
opposée pour nier l'existence des microzymas et que je me réservais de l'interpréter au profit de la théorie du microzyma
en raisant voir ce que son auteur y avait négligé. Cette expérience mémorable, M. Pasteur lui-même la qualifie ainsi, est de 1863. Or, treize ans après, dans son Livre sur la bière, et même en 1881, au Congrès médical international de Londres, malgré tous les faits publiés, concernant le sang,
qui devaient le faire réfléchir, trative qu'à l'époque
Claude
où
Bernard. Parce
il
il
l'avait
la tenait
pour aussi démonsle concours de
préparée avec
que, dans
le
sang conservé dans ses
— 203 — ballons,
il
que ce sang, ne
n'avait pas aperçu de bactéries et
répandait pas l'odeur de la véritable putréfaction, qu'il n'y avait
bord
et
pas de germes de vibrioniens dans
moût,
tions;
il
comme
l'aurait fait
s'était
la fibrine avait
caillé,
de l'acide carbonique
s'était
fini
même
étudiant rigoureusement
«
sang
le
que
liquide, tel
mêmes condi-
par se
séparer,
les
avait été absorbé,
l'air
dégagé, des cristaux d'hématocris-
une odeur de
lalline s'étaient formés,
M. Pasteur,
un
vin ou la bière, conservé dans les
le
globules s'étaient détruits, l'oxygèuc de
pas
concluait
sang d'a-
dans l'intérieur du corps humain ensuite. Mais
n'était pas resté inaltéré le
il
le
lessive s'en dégageait et
les faits »,
quelle est la cause de ces
ne se demandait
phénomènes
et estimait
sang avait été conservé inaltéré. Et ce n'est pas tout M. Pasteur a négligé d'examiner l'état de la fibrine; il a né-
que
le
:
gligé surtout la foule des granulations moléculaires, c'est-à-dire
des microzymas qui, dans ses ballons, devaient nécessairement exister à la place des globules rouges et blancs disparus
.
Mais
que M. Pasteur déclarait choses encore indéterminées en 1876, ou bien il ne les avait pas aperçues en 1863, ou bien il les regardait, avec tout le monde alors, comme sans signification, ce qui de la part d'un chimiste est incompréces granulations,
hensible. Mais rectrice,
aperçu ces
M. Pasteur, pour n'avoir point eu d'idée négligé ou
d'avoir
granulations en 1863,
du
lait
en 1881.
En
celles
si
excusable
est
en 1862, effet,
il
était
comme
il
n'avait
inexcusable en 1876
que M. Pasteur
ait
mal
et
pas vu
a fortiori
interprété
l'expé-
rience fort bien faite et très instructive de 1863, cela se
prend
di-
de n'avoir point
com-
mais que, loin de tenir compte des faits publiés dans l'intervalle, et sans préalablement les réduire à néant, comme ;
faux ou imaginaires, les
il
les nie
ou cherche à
tourner pour
les
expliquer dans son système et égarer l'opinion, voilà ce
qui dans l'esprit de loyauté scientifique est incompréhensible.
Quels sont donc ces
En
faits ?
1869, M. Estor et moi nous démontrions, contrairement
que
que le sang, outre les hématies et les leumicrozymas qui, dans certaines conditions subissent l'évolution vibrionienne. Nous faisions voir que les microzymas hématiques se trouvent emprisonnés dans la fibrine que l'on obtient par le battage que cette fibrine absolument pure étant mise dans l'empois fluidifie celui-ci que, surtout si elle provient d'animaux jeunes, elle s'y désagrège de plus en plus et que, dans tous les cas, à la place de ses microzymas à ce
l'on savait,
cocytes, contient des
;
;
—
204
~
on trouve toutes les formes évolutives précédemment décrites, jusqu'aux bactéries. Nous démontrions de plus que les globules sanguins eux-mêmes pouvaient se résoudre en microzymas, dans
lesquels
conditions
certaines
également subir
peuvent
l'évolution vibrionienne (1).
Les microzymas hématiques sont, sans doute, difficiles à voir, car ils ont sensiblement le même pouvoir réfringent que le
pour les découvrir il fallait savoir ce qu'il y avait à chercher; j'ajoute que la réalité de leur existence a été con-
plasma
;
firmée par M.
Tiegel
de
Berlin, ainsi
que
cela été
par M. Nencki. Mais dans l'expérience de M. Pasteur,
aisément visibles
;
encore une
fois,
s'il
ne
attesté ils
sont
pas aperçus ou
les a
c'est qu'il les tenait s'il ne les a pas signalés, même en 1876, pour chose non pas indéterminée, mais indifférente. Ce qui a lieu de surprendre, c'est que M. Pasteur n'a pas vu que la destruction complète des hématies et les autres phénomènes chimiques de l'altération du sang, sont des effets sans cause dans son expérience et dans son système comment le savant chimiste ne s'en est-il pas aperçu? Ah! c'est qu'il était sous l'inLes microfluence dominatrice du violent désir dont je parlais ;
!
zymas, organismes vivants, expliquent tout dans expérience, oui je dis mémorable, sans ironie
guins
de
disparaissent
la cellule
comme
je
l'ai
;
la
les
mémorable
globules san-
expliqué pour la destruction
de levure de bière dans l'empois,
et
pour
tion de la constitution cellulaire dans les tissus après la
phénomènes chimiques sont
la
conséquence de
la destruc-
mort
l'activité
;
les
conser-
vée des microzymas. Mais, ceux-ci n'y deviennent pas bactéries! C'est tout simplement que dans les conditions de milieu
que l'expérience réalise, leur évolution n'a pas lieu, ainsi que pour les microzymas d'autres origines ; mais, ainsi que nous l'avons fait, M. Estor et moi, qu'on les place dans un milieu convenable et l'évolution se manifeste. La critique de certaines autres expériences de M. Pasteur ou de ses élèves qu'il a inspirées, ou dont il s'est servi pour étayer son système, au point de vue qui m'occupe, conduit à des cela arrive
conclusions analogues. Oui, par la force des riences, le
elles
sont bien
faites,
choses, ces expédémontrent invariablement
contraire de ce qu'on voulait leur faire prouver. Elles nous
donnent
la certitude
que
si
M, Pasteur a cru avoir
assis
ses
A. Béchamp et A. Eslor: Recherches concernant les microzymas du la nature de la fibrine. Comptes rendus, t. LXVIII, p. 408 et LXIX p. 7ia(1869).
(1)
sang t.
quand
et
—
^05
—
doctrines microbiennes
«
ment étudiés
prodigieusement
»,
tière aussi grave,
de guérir.
s'est
il
fallait
il
de
sur l'observation
faits
rigoureuse-
En ma-
illusion.
fait
plus d'attention, puisqu'il s'agit de
J'ose l'assurer,
je n'ai pas
mérité
le
l'art
jugement que
M. Pasteur a porté sur mes recherches concernant les microzymas j'ai été plus exigeant que lui à l'égard des preuves. :
VINGT-ET-UNIÈME LETTRE
—
—
Le sort des vérités nouvelles selon l'histoire. SoMivuiRE. Les organites Deux Méselon M. Pasteur. Tout est minéral dans un être vivant. moires sur la genèse des parasites de la tuberculose et des maladies contagieuses. Importance de ces Mémoires. Les organites selon M. BouConclusions et chardat et leur prétendue transformation en bacilles.
—
—
—
—
—
réserves.
Lorsqu'une nouvelle idées
reçues,
vérité, passée inaperçue, qui
effort
fait
pour prendre rang dans
heurte lés la
Science,
démontrée conforme à la raison et bon au sens, il se trouve toujours quelqu'un pour en rire, si ce n'est pour en dire du mal et la tourner en ridicule. Et, chose assurément digne d'attention, plus cette vérité est de fût-elle incontestablement
celles
qui sont destinées à changer la face d'une science, plus
aussi elle est repoussée d'abord, souvent avec dédain. Ensuite,
après quelques années, lorsqu'elle est parvenue à forcer l'attention, à être fait naître,
examinée dans ses rapports avec les faits qui l'ont y en a qui, tout à coup, découvrent qu'elle n'est
il
pas nouvelle, et que les faits étaient connus traite
comme
ayant été découverte par tout
le
;
dès lors ou la monde, excepté
par celui qui a eu la bonne fortune de l'apercevoir le premier. C'est le sort réservé
à
tous ceux qui ont le malheur de voir
plus loin et
mieux que leurs contemporains
l'édilication
de
la
science
verte originale. C'est ainsi que
du
vide,
malgré
les
triomphant après la
le
expériences
Pascal et l'interprétation
qu'ils
gênaient,
et
célèbres de
(jue sa fausseté avait été
ne pouvait
Torricelli et
nier,
»
démontrée.
dit
Bossu, pour expliquer des qu'elle
de contribuera
expériences
On
;
il
dut affirmer que
« la
«
Toute
un biographe de tenta
qui la
même
ravir à Pascal le mérite de son expérience faite sur les
gnes d'Auvergne
de
en donnèrent, fut longtemps
mauvaise physique du temps s'arma,
Pascal, l'abbé
et
par quelque découfameux système de Yhorreur
expérimentale
de
monta-
nouvelle connaissance
—
206
—
qu'elle nous a découverte était entièrement de lui. » Et il n'est pas superflu de rapporter que Descartes écrivit que l'idée de l'expérience sur les montagnes, il l'avait suggérée à Pascal.
mon
Ce préambule,
couverte de la nature
cher ami, est pour rappeler que la dé-
de
et
la fonction des
granulations molé-
culaires des êtres organisés, a mérité d'être traitée
M. Pasteur a m'étais inspiré de
été les découvertes de Pascal
dre que, pour la
faire, je
;
comme
même ses
idées. Pascal
pu dédaigner de répondre à Descartes et se borner mer que sa découverte était bien entièrement de lui. a
pas eu
d'agir
le droit
pourquoi
j'ai
dû me dans
nuer à
le faire
tage et
prouver que,
ainsi à
défendre l'intérêt
loin
de M. Pasteur
l'égard
comme de
l'ont
osé préten-
à affirJe n'ai voilà
;
je l'ai fait et dois conti-
dû faire davanemprunté aux travaux de
la Science. J'ai
d'avoir
M. Pasteur une idée ou un fait, je l'ai toujours précédé dans les recherches où nous nous sommes rencontrés et que c'est lui qui a profité de mes publications en confirmant purement simplement mes démonstrations. En plus d'une occasion, obligé de rectifier ses idées et d'interpréter autrement que lui les faits que nous avons été conduits à étudier dans le même temps. Je rappelle d'abord que dans l'étude de la pébrine il a soutenu que la maladie était constitutionnelle alors que j'avais déjà démontré qu'elle était parasitaire. Il soutenait
et
j'ai été
que
le
corpuscule vibrant, l'organisme,
végétal microscopique,
qui est le parasite de la pébrine, est plus ou
moins analogue
aux granulations des cellules cancéreuses ou des tubercules que ces corpuscules sont principalement produits pulmonaires par le tissu cellulaire de tous les organes. Accentuant encore son erreur, M. Pasteur ajoutait que le corpuscule vibrant est une production qui n'est ni végétale, ni animale » Evidem;
.
<.'
ment un
tel
corps doit être incapable de reproduction
ce qui est assurément étrange de s'occupe de l'organisation et de la ces corpuscules
corps réguliers bules
du sang,
J'ai
montré,
Davaine,
il
;
mais,
d'un chimiste
qui
.
vie,
.
parasite et,
le
corpuscule vibrant est bien
comment, se rangeant
a fini par regarder la bactéridie
à l'opinion de
comme
le
parasite
Après avoir nié que la pébrine fût parasitaire, regardant comme une maladie constitutionnelle semblable à
du sang de la
part
M. Pasteur pensait que devraient être « rangés dans la catégorie de ces de forme nommés organites, tels que les gloou bien des granules d'amidon ». du pus. dans la troisième lettre, comment M. Pasteur
désabusé a reconnu, enfin, que
un organisme
la
rate.
—
207
tuberculose ou au cancer,
la
—
devait aller
il
voie opposée, au point de regarder
lement
charbon, mais
le
Ayant
rage, etc.
veau converti,
il
recherches sur
en plus ébloui,
les il
tations,
dans
dans
la
le
cho-
même
la
en ^nou-
faire croire qu'il est l'inventeur
en ligne droite de
ses
fermentations. Et, de plus
s'imagine, ses admirateurs proclament, qu'il la vie.
comment M.
moléculaires
pus, dans
le
de
qui procède
-ferments et les
problème de
granulations
dans
pulmonaire, mais
puerpérale, la syphilis et
la
s'efforce
Je rappelle ensuite l'es
dans
très loin
parasitique non seu-
ainsi brisé tout ce qu'il avait adoré,
d'une doctrine nouvelle,
a résolu le
la phthisie
typhoïde et
la fièvre
léra,
comme
les tissus
ayant
Pasteur,
dans
méconnu
dans en général; dans les :
le
lait,
le
sang,
fermen-
dans l'air, dans la craie, dans les eaux, pour mal parler des microzymas, a déclaré que
le vin,
la terre,
que j'avais fait connaître comme chimiquemanière des ferments organisés et comme capables d'évoluer pour devenir vibrioniens, étaient quelque ces granulations,
ment
actives
à la
chose d'indéterminé. Je rappelle enfin
ment rant
que M. Pasteur
et ses élèves avaient vaine-
tenté de découvrir les germes des vibrioniens, les décla-
moyens
imperceptibles qu'ils échappent à nos
si
d'inves-
que depuis déjà vingt ans je les avais décrits et étudiés comme étant les microzymas. Aujourd'hui tout le monde découvre ces microzymas dans tous les lieux où j'en ai signalé la présence. M. Pasteur luimême est parvenu enfin à les apercevoir dans le cerveau. Le
tigation, alors
cerveau sain et
le
cerveau rabique,
dit-il,
«
offrent tous deiix
un nombre immense de granulations moléculaires; le bulbe rabique en montre de plus fines, de plus nombreuses, et or est tenté de croire à un microbe d'une petitesse infinie, n'ayant ni la
forme de
comme
bacille, ni celle
de simples points
première
C'était la
(1).
de microcoque étranglé, ce sont
»
fois, je crois,
que M. Pasteur
parlait ainsi
des granulations moléculaires. Mais ce microbe d'une petitesse infinie
qui
ïï' est
ni bacille, ni microcoque
points sont précisément ce que, depuis
sous le
nom
étranglé, ces simples si
longtemps, j'étudie
de microzymas.
Mais M. Pasteur, dont
le
patriotisme
est
si
ardent lorsqu'il
reproche à M. Peter de n'admettre pas ses doctrines raicrobien-
(IJ
Brdletin dQ l'Académie de médecine^ 3' série,
t.
XIII, p. 339.
— nés
—
208
pourquoi n'emploie-t-il pas
(1),
qui a la priorité,
nom de microzyma, nom de microbe ou de
le
et lui préfôre-t-il le
microcoque? qui sont mauvais et prêtent à confusion? Cela se devine pour aujourd'liui je n'insiste pas la question est trop grave pour ne pas être traitée à part; j'y reviendrai dans une ;
;
prochaine
lettre.
Aujourd'hui je veux tenir lettre
sous le
à propos de le
nom
la
promesse
la singulière
faite
physiologie
dans
la troisième
et histologie qui,
(ïorganites, a permis à M. Pasteur de rapprocher
(un
corpuscule vibrant
du pus, des
des globules
végétal),
hématies et des granules d'amidon. La critique de ces rappro-r chements étranges me permettra en même temps de dire ma
pensée sur
le
système des organites générateurs de microbes,
dont je parlais au commencement de
dernière
la
lettre.
beaucoup de précision dans les mots et dans le langage, car nous touchons là, encore une fois, aux sommets de la physiologie et de l'histologie. Qu'est ce donc qu'un or^an//e dans la langue scientifique? Étymologiquement, organite signifie petit organe, un dimiIl
faut
ici
nutif d'organe. « Nom donné récemment aux éléments anatomiques en sus-
Organite, disent Littré et Robin
par quelques naturalistes
pension dans
le
plasma sanguin
:
»
(2).
Nom
donné à des corps organisés, réguliers de forme, mais ne pouvant s'engendrer les uns les autres, tels que les globules du sang, les globules du pus, les Organite, dit Littré
granules d'amidon,
;
les
«
spermatazoïdes, etc.
(3).
»
Cette lexicographie a besoin de quelque commentaire.
Selon
Charles
M..
Robin
:
«
Un
musculaire, un tube nerveux, une
spermatozoïde, cellule
une ou
fibre
épithéliale
tout
autre élément anatomique, ne sont pas des organismes, quoique ce soient des corps organisés
Selon M. Pasteur, pas capables
de
il
faut
(4).
le
reproduction;
»
répéter, les organites ils
ne
sont
ni
ne sont
végétaux, ni
animaux. J'ai assez fait
voir
savant,
connaître
besoin
plus
un
de
système de M. Robin pour n'a-
corps organisé qui
n'est
l'opinion de l'illustre
pas
XII, p. 514.
(i)
Ibid.
(2)
Littré et Robin, Dict.
(3)
Littré
(4)
Littré et Kobin, Dicl.
t.
le
redire que, dans
méd.
et
chirurgie flSTS).
Dict. long, franc.
méd,
et chirurgie.
un organisme,
est
—
—
209
pourtant vivant, non pas parce qu'il
est structuré, mais parce formé de matière organisée vivante, blastème ou protoplasma. Je renvoie aux lettres où j'ai parlé du système, pour la. critique de cette manière de voir. Mais que penser de la manière de parler de M. Pasteur? Évidemment, ce qui n'est pas capable de reproduction et qui en même temps, n'est ni animal ni végétal, ne saurait être réputé vivant. Mais, en
qu'il est
outre, ce qui
ni animal
n'est
végétal ne peut
ni
moment
minéral! Arrêtons-nous un
être
que
sur cette idée.
expliqué que, chimiquement, toute matière est minérale
J'ai
par ses composants élémentaires
à ce point de vue, certaine-
;
ment les organites de M. Pasteur sont minéraux et le rapprochement des globules du pus ou du sang avec le granule de fécule qui, assurément, n'est pas vivant, fait assez comprendre pensée de M. Pasteur
la
organisation
apercevoir
conséquent,
ce savant n'a pas l'idée que vie et
:
notions
sont
corrélatives.
cette
relation,
ne peut pas, par
Il
simple
si
c'est
:
que
n'importe quel élément anatomique pouvant être réputé organite,
il
en
vivant. Et
n'y
résulte qu'il
comme,
taux ni animaux,
d'après
de vivant dans un être
a rien
organites ne sont ni végé-
lui, les
en résulte encore
il
qu'il n'y a rien d'ani-
mal dans un animal, ni de végétal dans un végétal tout y est minéral. Oui, M. Pasteur a si peu l'idée de la nécessité de la structure, pour qu'il y ait organisation et vie, qu'il a pu, dans une occasion dont j'aurai à parler, comparer un memi^re :
blessé à
un
guérison d'une
cassé et la
cristal
blessure à la
réparation de la cassure d'un cristal placé dans son eau- mère.
conséquence logique de
Voici, maintenant, la
voir est
de M. Pasteur
un organite
touchant
organites
les
la
manière de
spermatozoïde
le
même
l'œuf ne contient, en
;
matériaux purement chimiques, que
:
temps, que des
des globules vitellins
et
des granulations moléculaires. Selon M. Pasteur, rien de tout ni
cela n'étant
animal,
conséquent doué de vie, l'œuf fécondé, et tout
M. Pasteur
s^est
ni il
capable de
en
résulte
reproduction, ni par
que
son devenir, sont
l'être
effets
occupé de génération spontanée
avoir résolu le problème de la vie Si l'on interrogeait
pas de répondre
que
M. Pasteur ce
qui
!
il
est
qui
naît de
sans cause. Et !
et
il
prétend
!
ne manquerait assurément vivant
est
nécessairement
formé de matière vivante. Mais, pour
une
cellule,
lui,
qu'est-ce
un globule de
donc que la matière vivante, si une hématie, un spermato-
pus,
14
—
210
—
zoïde, une fibre, etc., ne sont pas matière vivante? n'étant ni animaux ni végétaux et incapables de reproduction, que sont-ils
d'où viennent-ils ?
et
Je sais bien qu'imitant
de répondre que
rait
les
protoplasmistes,
se contente-
il
matière vivante est celle qui
la
est
de vertus de transformation que rébullition détruit, Bernard, que pour être réputée vivante
Cl.
morphologiquement
d'être
là
mais
définie,
mon
chimiquement. Mais à
tour
avec
pas besoin
elle n'a
seulement physico-
répliquerai que
je
douée
et,
ce sont
des mots qui couvrent notre ignorance et qui n'expliquent
rien.
Sans douté, que,
animale, qui
la cellule
mique essentiellement dans certains
transitoire,
tissus,
il
est
d'une
est
un élément anato-
destruction
difficile
de
la
facile,
si
reconnaître
la mort, ne peut paraître avoir quelque mais c'est là une illusion et je [ferai voir que, autonomie tout en étant transitoire, une cellule, même animale, possède une individualité et une autonomie d'un certain ordre que je
quelque temps après ;
préciserai.
Quoi
qu'il
en
s'agit qui égare
soit,
faut
il
le redire,
les histologistes, les
théorie
la
cette illusion qui
a
l'illusion
du microzyma prétend
fait
nier dans
dont
il
méde-
protoplasmique et blas-
cins, et qui fait prévaloir les systèmes
témique que
c'est
physiologistes et les
l'organisme
détruire. C'est vivant,
dans
l'homme même, l'existence de quelque chose de morphologiquement déterminé, ayant la vie en soi, doué de spontanéité, d'activité propre
Voilà pourquoi
et
indépendante^ de résistance à
Davaine ne voyait dans
mal ou d'un végétal que des milieux où
l'intérieur les
la
mort.
d'un ani-
germes des para-
aussi pourquoi M. Pasteur, ayant partagé la manière de voir de Davaine, a essayé de la rendre acceptable et en vint à comparer l'intérieur des êtres vivants au moût, au vin, à la bière contenus dans des vases inertes et à concevoir que tant de maladies sites
pouvaient se développer
à l'aise.
Voilà
sont décidément parasitaires, les parasites se développant dans le corps,
et
grâce à
la
pénétration de germes venus de l'extérieur
primitivement créés
morbides
et
répandus dans l'atmo-
sphère.
Cependant,
les
cliniciens
les
plus
autorisés n'admettent
qu'avec réserve et avec beaucoup d'hésitation ou de répugnance, s'ils ne la combattent, la médecine des parasitistes à la manière pasteurienne. Et il faut bien le dire, les incerti-
—
211
—
qui se sont manifestées à l'occasion
tildes et les conlradictions
du prétendu microbe du choléra sont bien faites pour les rendre de plus en plus hésitants et circonspects. M. Bouchardat ne s'est pas borné à se tenir sur la réserve il a imaginé un nouveau système pour l'opposer à celui des germes préexistants et pour appuyer la doctrine médicale de la spontanéité morbide. Mais, chose surprenante, tout en niant que les vibrioniens des parasitistes proviennent de germes extérieurs, il maintient que les affections où ils sont rencontrés sont néanmoins parasitaires. C'est dans deux communications faites l'année dernière à l'Académie de médecine et intitulées, la première Sur la la seconde : Études genèse du parasite de la tuberculose (1) :
;
;
sur la genèse des parasites des maladies contagieuses (2), que M. Bouchardat a exposé sa nouvelle doctrine et s'est séparé avec éclat de l'école parasitiste actuelle, française, anglaise et allemande; il combat M. Pasteur autant que MM. Tyndall et
Koch. .
grande importance à ces deux comest à la fois médecin, hygié^
faut attacher la plus
Il
munications, car
M. Bouchardat
un savant qui ne
niste et
tient
pas pour non avenues ce que
l'on appelle les sciences accessoires
dans
les titres
me
qui
ma
Pour
cine.
crozyma. Je
Il
fait
l'ai
si
des deux communications, j'y ai trouvé des pensées
de mes recherches concernant
m'était impossible de ne pas
le
théorie
la
faire
du mi-
remarquer.
dans deux communications qui ont suivi de près
de M. Bouchardat
C'est
les facultés de médemot de parasite qui est
dans
je néglige le
sont depuis longtemps familières et la confirmation ou
la vérification
celles
part,
parce que
l'appui de la
les
(3).
idées
de M.
Bouchardat viennent à si longtemps, qu'il
thèse que je soutiens depuis
importe *de bien connaître
les faits
sur lesquels
il
les
appuie et
d'analyser successivement ses deux mémoires. Je
commence par
le
premier.
Le savant médecin déclare d'abord qu'
«
la
philosophie médicale, de question plus
difficile
la
genèse de plusieurs
et
qu
traite.
il
attache Il
ne
se
une
parasites des
importance
il
n'est pas,
maladies
(1)
Bulletin de rAcadémie de médecine, 2» série,
(2)
Ibid., p. 1297.
(3)
Bulletin de l'Académie de médecine,
t.
t.
que
dans
celle
contagieuses
considérable au
dissimule pas, d'ailleurs,
que
le
de »
sujet qu'il
plus grand
XII, p. 1054.
XII, p. 1070 et 1379.
—
212
—
obstacle lui viendra des siens; de ces jeunes médecins qui ont pris l'habitude de se prosterner devant d'éminents observateurs, et «
de regarder toutes leurs paroles, comme des vérités démontrées
même
tiques, Il
les
plus hypothé-
».
va sans dire que M. Bouchardat, tout en ne négligeant des expériences faites sur les animaux, s' éclairant
pas et en
veut que l'on
avant tout
place
l'observation rigoureuse des
malades. Or, l'observation des malades
a fait reconnaître,
lui
depuis longtemps, que la phthisie est contagieu&e, mais que la contagiosité n'est point fatale; ce qui le conduit à affirmer la
maladie, tout en étant contagieuse, ne
que
le
l'est
sujet qui devient tuberculeux le devient par
nuité de la misère physiologique. Par conséquent, parasite de la tuberculose ne vient pas
organes du malade;
duit dans les
que «
le
parasite est engendré
«
il
«
le
se pro-
dans notre organisme
le
parasite est engendré.
beaucoup à
»
fournirai d'un
la vérité
ne pourrai de ce que
ordre,
ayant pour
lutter. Je
des preuves expérimentales,
j'annonce, mais j'en
;
démontre-t-il cette proposition ?
J'aurai, dit-il, je le sais,
établir, sur
la conti-
dit-il,
».
dans notre organisme que
C'est
Comment M. Bouchardat
du dehors
c'est
que
pas pour tous et
autre
base la rigoureuse observation des malades.
»
Quelles sont donc ces preuves ?
en choisissant la tuberculose que M. Bouchardat espère démontrer que, dans la presque totalité des cas, le parasite ne C'est
vient pas
du dehors,
«
mais prend naissance dans l'individu
qui devient phthisique, par la transformation d'organismes nor-
maux.
»
Après avoir rappelé phthisie pulmonaire
qui établissent sûrement que une maladie contagieuse », M. Bouchardat admet que M. Koch a découvert le parasite de la phthisie c'est un no\xvQQ.\xschizomycète^ un bâtonnet distinct du micrococcus de Schiiller et du monas tuberculorum de. Toussaint. Cependant, encore une fois ce schizomycète, et végétal, est-il bien le parasite venu du dehors, qui, en se pror pageant, fait tant de victimes? Non! dit M. Bouchardat, il est engendré dans le sujet qui devient phthisique. Comment cela Le voici « Par le fait de l'insuffisance de la circulation au sommet des
la
« les faits
est
:
,
'
:
J)Oumons,
des
cellules
normaux s'arrêtent dans y
lymphatiques ou d'autres organismes les capillaires, les dilatent, les obstruent^
prolifèrent, s'y transforment. »
—
243
—
Je continue de citer, car tout cela est fort instructif «
:
Ces cellules ne sont plus soumfses à leurs conditions nor-
du grand tout qui constitue une vie à part, comme des parasites, dans les vaisseaux, dans les organes qu'elles ont envahis. Ces conditions nouvelles développent en elles des formes, des
males d'existence, l'agrégat
humain
s'isolent
elles
elles
;
ont
aptitudes nouvelles. Dans cette lutte pour la vie avec les orga-
nismes divers' du sang s'est
accrue
des tissus, leur puissance individuelle
et
que,M. Koch a dé-
elles constituent les parasites
;
ne viennent pas du dehors, mais qui se sont produits par la transformation d'organites dont les conditions couverts, qui
d'existence ont changé. »
Et pour donner à cette exposition une sanction expérimenM. Bouchardat rappelle une constatation faite par MM. Cornil et Ranvier lorsque la circulation s'arrête dans tale,
:
les capillaires,
sang se coagule,
le
les
globules rouges se dis-
hémoglobine colore plus ou moins le coagulum dans lequel la fibrine passe à l'état granuleux puis les obserleur
solvent,
;
M3L
vations de
Cornil et Babès, desquelles
il
résulte que, «
si
examine une masse tuberculeuse développée sur la piemère, on constate d'habitude, à son centre, un vaisseau oblitéré l'on
par de
dans cette fibrine, des bacilles
la fibrine et,
Il
en
«
C'est
de
même
dans
les
est
dans
la
coagulations
qui occupent les
fibrineuses
vaisseaux que se trouvent les bacilles. «
».
granulation pleurale.
»
Les parasites ne viennent donc pas du dehors, mais
développent à l'intérieur
du vaisseau par
la
ils
se
transformation
normaux, » conclut M. Bouchardat. Cependant l'éminent professeur prévoit une objection « Les bacilles de la tuberculose, me dira-t-on, n'ont aucune ressemblance extérieure avec les organites dont ils dérivent. » L'obd'organites
:
jection est grave, mais elle ne
l'embarrasse guère
pondrai, ajoule-t-il
de
ces
changements
petits. Il
une
« Il
existe
d'apparence,
donc d'autre
cellule
dans
:
«
Je ré-
nombreux exemples de
monde
ce
différence, selon
lymphatique,
un
d'infiniment
leucocyte,
M. Bouchardat, entre
une
hématie
et
un
qu'un changement d'apparence!!
Néanmoins M. Bouchardat s'écrie
très
»
n'y a
bacille
:
;
«
Si je
ne
me
viens de résoudre est
un
croit
toute
difficulté
fais pas d'illusion, le
levée
problème que
et je
des plus importants qu'on pouvait se
poser en médecine. Ce ne sont point des vues théoriques, mais
—
214
—
des résultats d'observations interprétés taire.
»
La question
est
comme
convenait de
il
précisément de savoir
si
les
le
observa-
tions ont été bien interprétées. Je néglige,
pour
le
moment, d'approfondir
si
la
dénomina-
tion de parasite attribuée au bacille de la prétendue transfor-
mation des organites
non plus
est
exacte;
le slruggle for
si
application;
ni
des vibrioniens
life
l'attribution
si
ne veux pas rechercher
je
de Darwin trouve là sa juste à M. Koch de la découverte
du tubercule pulmonaire
noms génériques de
est
fondée; ni
si les
schizomycète, de microtoque, de monas
appliqués à ces vibrioniens ont leur raison d'être. Je constate seu-
lement que tout cet ensemble
est
purement
simplement
et
la
reproduction, sous d'autres noms, des opinions de Kùss et des faits
qui ont fondé la théorie du microzyma. Dans la prochaine
lettre tout cela sera
examiné
et éclairci
par
du
discussion
la
second mémoire de M. Bouchardat! Là nous verrons ce qu'il faut penser des organites auxquels ce savant fait jouer un si
grand rôle
et qu'il considère
d'un point de vue particulier.
VINGT-DEUXIÈME LETTRE Sommaire.
—
Une
théorie médicale nouvelle en opposition avec la
théorie
— Fondement de la nouvelle théorie. — Nouvelle hypothèse concernant l'origine des bacilles. — Les organites normaux et leur transformation en parasites. — Remarque au sujet des transformations des noufondement de organismes vivants. — Constatations touchant velle théorie. — Elles prouvent le contraire de ce que l'on voulait prouver. — Elles ne contrarient par les parasitistes. — Explications dans théorie du microzyma. — La tuberculose selon Kûss. —Une remarque tuberculose. — Laphthisie n'est découverte des bacilles de concernant pasteurienne.
la
le
la
la
la
pas parasitique.
A mes
deux communications de M. Bouchardat, dans la précédente lettre, sont protestation singulière d'un savant, ayant qualité pour
yeux
dont je vous
les
ai
entretenu
comme
la
parler
en médecin, contre
fait l'apôtre;
mais
elles
les
erreurs
témoignent, en
dont M. Pasteur
même
temps, de
s'est
l'in-
l'esprit de ce savant au sujet de ces dans sa seconde communication, M. Bouerreurs. chardat s'est exprimé comme ceci « M. Pasteur et ses élèves sont partisans trop exclusifs de la nécessité des germes préexistants déterminant les maladies contagieuses : si cela est vrai pour le plus grand nombre des
certitude qui
En
domine dans
effet,
:
cas, j'espère
démontrer que cela ne
l'est
pas dans tous.
»
—
215
—
Cela ne signitie-t-il pas que M. Bouchardat admet comme démontré qu'il y a des germes préexistants de maladies contagieuses? Mais, ce qui est étrange, tout en admettant des maladies contagieuses sans germes préexistants, le savant auteur n'admet pas moins que celles-ci sont parasitiques comme celles-là. Et il prétend édifier ainsi « une théorie médicale
que
croit
avec
en opposition
nouvelle réahté ce
n'est
nombre de
plus grand
le
comme
préexistants,
ne
dis pas
seule de ces maladies
que
soit je
trouvé
ai
j'y
familières
et
des
idées
germes
préexistence de ces germes
pour
toutes,
veux étudier de le
mais seulement
qui
la nouvelle
très près
d'autant plus volontiers
fais
me
longtemps
qui, depuis
En
».
puisqu'il
partielle,
!
médicale proposée. Je
théorie
pasteurienne
très
ces maladies sont à
vraiment, la
si,
avait été constatée, je
pour une Quoi qu'il en
théorie
la
qu'une opposition
là
sont depuis longtemps
En
aussi, sont publiées.
outre, cette théorie, sauf l'erreur fondamentale qui s'y trouve, est trop la
conséquence de
la théorie
du microzyma
firmation pour que je ne le fasse pas ressortir. Et
Il
bes
con-
j'insiste
sur les démonstration s, c'est qu'il ne s'agit pas pour moi
autant
de persuader
Au
et sa si
et d'entraîner,
mais de prouver
et
de convaincre.
fond, de quoi s'agit-il?
de l'origine des vibrioniens, des bacilles ou microdans les maladies contagieuses oii l'on en
s'agit si
l'on veut,
constate
la
présence
telles autres
que
:
le
eu M.Bouchar'
choléra, la tuberculose, le charbon
l'on considère
comme
parasitaires.
M. Pasteur et tous les parasitistes de son école, croit grand nombre de ces maladies les vibrioniens, supposés parasites, proviennent de germes préexistants dont, par hypothèse, on admet l'existence à l'état morbide dans l'atdat, avec
que dans
le plus
mosphère ou -ailleurs. Cependant où M. Bouchardat se sépare de M, Pasteur, c'est lorsqu'il soutient que ces germes ne sont pas nécessaires pour expliquer
la
présence
des
bacilles
dans
quelques maladies également contagieuses. Mais alors d'où proviennent-ils? C'est de la découverte de leur origine différente
que découle
le principe
de
l'énoncé de M. Bouchardat
Si l'on doit,
dit-il,
la théorie
médicale nouvelle ; voici
:
repousser
sans
retour
la
génération
spontanée, j'espère pouvoir démontrer que plusieurs parasites microscopiques, donnant naissance à de redoutables maladies,
peuvent se développer par
maux
L
entrant dans
la
transformation
la constitution
d'organiies
de l'agrégat animal.
»
nor-
11
que
216
^
faut bien peser les termes de cet le
énoncé de
la
proposition
savant hygiéniste espère pouvoir démontrer.
ne faut pas oublier que
les parasites microscopiques dont ne sont autre chose que des vibrioniens; il ne faut pas oublier, non plus, ce que les auteurs pensent des oi-ganites âwiquels on va faire jouer un si grand et nouveau rôle. Cela posé, d'après M. Bouchardat, si dans certaines maladies les vibrioniens ne sont pas le fruit de la génération spontanée et ne proviennent point de germes venus du dehors, II
il
s'agit
c'est qu'ils
le résultat de
sont
la
transformation de
ce
qu'il
normaux. C'est dans cette transformation que spontanéité morbide en effet, c'est si bien la pen-
appelle organites consiste la
;
« On m'accusera sans doute de présenter sous une forme nouvelle la théorie de l'évolution spontanée de plusieurs maladies contagieuses;' je ne le nie pas, et j'espère démontrer que ces maladies contagieuses, déterminées par la transformation d'organites normaux, sont plus nombreuses qu'on ne le pense. » Je ferai voir que M. Bouchardat n'a, en aucune façon, démontré la transformation dont il parle; il a seulement présenté des considérations générales « sur les modifications que peuvent siïbir les organites normaux pour se transformer en organites en révolte, en vrais parasites, » et assuré que, « d'une manière générale, on peut admettre que les organites élémentaires qui entrent dans la constitution du corps de l'homme sous des influences diverses peuvent subir des modifications de forme et de tonctions, et que ces modifications sont suivies de dérangements de santé ». Ce sont là pures suppositions, il n'y a pas une démonstration. Ce qui ressort de plus clair de ces citations, c'est que M. Bouchardat admet avec moi et avec les spontéparistes contre M. Pasteur, que les vibrioniens peuvent naître à même les
sée de l'auteur qu'il s'est écrié
tissus.
où
je
Seulement, où je nie
prouve que ce sont
les
:
y ait génération spontanée et microzymas qui changent de fonc-
qu'il
tion pour devenir morbides et évoluent
pour devenir vibrioniens,
M. Bouchardat assure que ce sont les organites normaux constitutifs de l'agrégat animal qui changent de fonctions et se transforment en vibrioniens, en organites en révolte, en vrais parasites. Si, négligeant l'appellation de parasite, je considère
attentivement
les
émis ses idées,
deux communications où M. Bouchardat a droit de dire mettez microzyma à la
j'ai le
:
place d'organite et vous aurez la théorie que, dans une lecture
—
217
—
de médecine, j'exposais en 4870, non pas seulement pour quelques maladies, mais pour toutes les maladies contagieuses que je refusais de regarder comme parasitaires (1). Je ne prétends point que M. Bouchardat s'est inspiré de mes publications, ni de mes Communications à l'Académie de médecine depuis 1881 on ne lit plus et on n'étudie plus assez à l'Académie
;
pour cela; mais je
fondamentale de son
dis que, sauf l'erreur
système, l'essentiel de ses idées m'est depuis longtemps familier.
Mais je poursuis, en
me demandant
si,
par hasard, M. Bou-
chardat ne se ferait pas des organites une opinion différente de celle
des auteurs.
Dans pas
sa
première communication, M.
suffisamment
expliqué
ce qu'il
Bouchardat
n'avait
entendait par organites.
Après ma réponse il a été plus explicite; dans une note de sa « Je déseconde communication il s'est exprimé comme ceci :
signe sous le
nom
d'organites les éléments figurés élémentaires
qui entrent dans la constitution
des liquides,
organes divers d'un animal. Ce sont logistes
nous ont
fait
de côté-
les
les î'egarde
étant
pas
éliminés,
«
comme
»
..
qui restent à découvrir
»,
a certainement pas étudiés
;
ne étant des organismes. Les microzymas
microzymas, puisque,
il
les histo-
microzymasde M. Béchamp.
organismes
car ceux-là M. Bouchardat ne les je laisse aussi les
des solides des
organismes que
connaître en y comprenant ceux qui restent
à découvrir. Ce ne sont pas les Je laisse
les
ne reste plus,
comme
les
connaissant,
il
éléments figurés élé-
Un
mentaires, que l'infinie variété des cellules, des fibres.
glo-
bule de pus, un leucocyte, une hématie, une cellule nerveuse,
une
cellule
épithéliale
voilà les organites
qui,
quelconque, un
spermatozoïde,
selon M. Bouchardat, sont des
etc.,
orga-
nismes. Pour moi, certes, une cellule est un organisme, un or-
ganisme vivant,
ayant un
mode
particulier de reproduction
;
pouvant, par conséquent naître, devenir malade et mourir. Je
m'en expliquerai plus amplement. Je ne donc pas l'exactitude de l'assertion de M. Bouchardat, mais je dis qu'il ne prouve pas ce qu'il avance il peut persuader et entraîner, mais certainement il ne m'a ni prouvé ni convaincu que sa manière de voir repose sur des faits vérifiés; dans tous les cas, son opinion n'est ni celle de M. Pasteur, ni celle qui prédomine actuellement concernant la vitalité
m'en
suis expliqué et
conteste
;
(1) Les Microzymas, la Pathologie et la Thérapeutique, Note lue à l'Académie de médecine en mai 1870, insérée au Montpellier imdical, t. XXV,
p. 141.
—
—
218
non plus celle d'un physiologiste émidisait un jour; « La cellule n'est pas un être vivant; c'est un élément anatomique, » C'est, il est vrai, l'opinion de M. Virchow, pour qui la cellule non seu-
des cellules
ce n'est pas
;
me
nent, M. G. Colin, qui
lement
mais
est vivante,
pendant
si
le
est l'unité vitale. Je serais surpris ce-
savant allemand reconnaissait qu'on puisse faire
de ses travaux sur la théorie cellulaire l'affirmation qu'une cellule peut se transformer en un vibrionien. sortir
Oui, M. Bouchardat, pour édifier son système, s'est cellules, et
de ce qu'il
nomme
rente de celle des auteurs
penser que
la
;
organites,
oui, sans le prouver,
cellule est vivante
;
il
définie.
égaré et
l'a
il
des
diffé-
a raison de
se sépare ainsi des proto-
plasmistes qui croient à une matière vivante
ment
fait
une opinion
non morphologique-
Mais l'erreur fondamentale de sa conception
l'a
conduit à certaines assimilations absolument inad-
missibles des organites et
des cellules avec les vibrioniens et
d'autres ferments (1). Prouvons donc que les faits sur lesquels
M. Bouchardat s'appuie constituent
la
négation radicale de son
système.
Ces nil et
faits
sont tirés
de certaines
Ranvier d'une, part,
et
de
constatations de
MM.
MM.
Cor-
Cornil et Babes d'autre
nouveau d'après M. Bouchardat lui-même,
part. Je les cite de
dans sa première communication. Sous l'influence
ft
les cellules
l'amoindrissement de
de
lymphatiques, ou
la
d'autres organites
circulation,
du sang ou
lymphe adhérant aux parois des capillaires, déterminent La cellule lymphatique étant plus que toute autre apte à émettre des prolongements, c'est celle que je mets surtout en cause. La circulation s'arrête dans les capillaires,
de
la
leur élargissement.
sang se coagule,
le
les
globules rouges se dissolvent, leur hé-
moglobine colore plus ou moins hbrine passe
la
par deux Ranvier.
à
l'état
histologistes
le
coagulum, dans lequel
granuleux. C'est ce qui a été constaté des
plus distingués,
MM.
Cornil et
»
il s'agit «Les organites norparce qu'ils rencontrent dans l'organisme animal les liquides de culture, les conditions d'évolution qui leur conviennent. Les résidus de leur renouvellement sont éliminés régulièrement par les organes excréteurs. Voilà les conditions de la santé ; quand on placera ces organites dans des conditions d'existence qui leur conviennent avec des liquides de culture appropriés et stérilisés, on pourra les cultiver comme M. Pasteur l'a si bien exécuté pour plusieurs ferments
(1)
Voici un exemple des assimilations dont
maux,
ou
dit
M. Bouchardat, se
:
multiplient
parasites.. .»
« Si les organites modiûés se délruisent par plus ou
moins de temps sans
— 219 — Après
Par
servés.
Nous
voici arrivés à la
l'interprétation des
phénomènes obau sommet
M. Bouchardat
cela,
partie la plus délicate de le fait
s'écrie
«
:
de l'insuffisance de
la circulation
des poumons, des cellules lymphatiques ou normaux s'arrêtent dans les capillaires, les truent, y prolifèrent, s'y transforment. » Mais c'est là une interprétation quelque il
n'y a pas
la
preuve
de
d'autres organites dilatent,
peu forcée
en vérité
;
transformation des cellules lym-
la
ou d'autres organites; au contraire, à la dissolution de l'organite du sang
phatiques
obs-
les
la citation
me
coagu-
et à la
fait assister
lation de la fibrine avec l'apparence granuleuse, rien de
plus.
Voyons si la citation suivante est plus favorable au système; sur la « Si on examine une masse tuberculeuse développée un vaisseau oblicentre pie-mère, on constate d'habitude à son téré par de la fibrine et dans cette fibrine on constate les bacilles caractéristiques de la tuberculose ... De même pour la granulation pleurale c'est également dans les coagulations fibrineuses qui occupent les vaisseaux que se trouvent les ba:
cilles.
»
C'est ce qui a été constaté par
MM.
Cornil et Babes.
De ces constatations, où il n'est pas non plus montré d'organite se transformant, M. Bouchardat conclut, avec raison, que les bacilles « ne viennent pas du dehors » et, à tort, « qu'ils se développent d'organites
En
à
l'intérieur
normaux
du vaisseau par
la
transformation
».
phénomènes constatés ont examinons organites normaux se chan-
réalité, les observations et les
une tout autre
explication. Mais avant de la donner,
de plus près l'hypothèse que
les
gent en vibrioniens par transformation. Je remarque avec soin
un organisme vivant, la changement d'une forme en une l'espèce. La chenille se transforme
que, pour
transformation consiste dans autre, qui laisse
subsister
en devenant chrysahde
forme en devenant
le
et celle-ci papillon
grenouille, etc.
l'expérience, d'affirmer qu'un différentes formes
bactérie l'état
ou
telle
que
et
le
le
Et, j'ai
têtard se le
droit,
j'ai décrites, se
de par
sont le
les
transforme en devenant
Un microzyma
vibrionien, d'une bactérie.
papillon
trans-
microzyraa, en passant par
autre forme vibrionienne.
antérieur d'un
la chrysalide
;
même
être
;
est
La
chenille,
de
même
le
dans l'ordre. Mais si ces organites modifiés se reproduisent, se multiplient modifiés eu continuant et en accentuant bien souvent les dérangements de santé, on doit les considérer comme des organites s'isolant plus ou moms du grand tout; ce sont alors de véritables parasites, s se reproduire, tout rentre
—
220
—
microzyma et le vibrionien sont le même être bref un microest nn vihrionien. Mais tandis que le papillon ou la grenouille, pour reproduire la chenille ou le têtard, doivent être deux pour faire d'abord un œuf, les vibrioniens achevés, sous la forme de bactérie, peuvent redevenir microzymas multisporulaire, pliés par division ou par genèse et multiplication ainsi que je l'ai démontré déjà depuis plus de vingt ans, et que ,
zyma
cela a été confirmé depuis fiée
qui a
donner
fait
;
c'est
même
la qualification
cette observation véri-
de schizomycètes ou
schi-
mais ces qualifications sont impropres en ce qu'elles font supposer que les bactéries sont néces-
zophycétes aux bactéries
;
sairement végétales.
Un microzyma
est un vibrionien. Puisque les bacilles sont M. Bouchardat, pour défendre son système jusqu'au bout et, en même temps, rester dans le domaine de
des vibrioniens,
la science •
expérimentale
d'accord
et
avec l'histoire
de pus, un
pourrait-il soutenir qu'un globule
naturelle,
une
leucocyte,
hématie, une cellule lymphatique, ou telle autre cellule quel-
conque, C'est
cal
la
levure de bière, par exemple, sont des vibrioniens?
dans cet accul que l'expérience confine
système médi-
le
nouveau.
Du
reste
M. Bouchardat a senti
cord son système bacilles
de
la
et
les faits.
tuberculose,
me
effet,
s'est
il
dira-t-on, n'ont
blance extérieure avec les organites dont
mon
répondu, trop prestement, à
de mettre d'ac-
la difficulté
En
avis
«
Les
«
:
dérivent
ils :
écrié
aucune ressemet
»
existe
Il
il
de
nombreux exemples de ces changements d'apparence dans
monde
des infiniment petits.
La ressemblance ne
fait
a
très
ce
»
rien à
l'affaire.
ressemble pas plus à une bactérie achevée
Un microzyma ne qu'une
chenille à
Quant aux changements d'apparence dans ce monde d'infiniment petits, ils ne vont pas jusqu'à permettre de prendre une cellule de levure ou telle autre cellule pour les La difficulté confondre spécifiquement avec des vibrioniens.
un
brillant papillon.
est plus haute.
Quand' un microzyma se transforme on peut suivre M. Bouchardat ne nous a pas
de sa transformation
;
naître les phases par lesquelles passe
une hématie pour devenir assister à la dissolution
bacille
de
;
une
les
phases
fait
au contraire,
il
nous a
coagulumde
fibrine
fait
cette hématie, c'est-à-dire à sa des-
truction et à la mise en liberté de son hémoglobine pour lorer le
con-
cellule lymphatique,
devenue granuleuse Oui, .
les
co-
obser-
—
—
221
fondamentale du sys-
valions qu'il a citées prouvent Terreur
tème
de
et l'impossibilité
Appuyé sur
soutenir expérimentalement.
le
du microzyma, M. Bouchardat
la théorie
certainement eu raison de
aurait
soutenir que les observations qu'il
du du
a citées prouvent que le bacille de la phthisie ne vient pas
dehors
;
mais
elles
ne
prouvent qu'autant que
le
la théorie
microzyma est vraie et que l'on admet, d'une part, qu'il n'y a pas de germes de phthisie dans l'air et que, d'autre part, on est assuré que les cellules sont impénétrables aux germes extérieurs. Pour ceux qui ne doutent pas que les germes morbides prédans
existent et qu'ils peuvent pénétrer
jusque dans
pour y
les cellules
corps
les
produire
des
sains
bacilles,
et
elles
sont sans force et ne les contrarient pas.
MM.
Cornil et Babes, tenant les microzymas pour
comme
non avenus,
la docgermes morbifiques. Loin de trouver que les cellules se transforment et que les bacilles naissent à même les tissus, ils soutiennent que la propagation des bacilles nés des germes que les se fait par les vaisseaux sanguins et lymphatiques;
ont donné leurs constatations
démonstratives de
trine des
cellules dites géantes, au
milieu des granulations tuberculeuses
contiennent toujours un ou plusieurs bacilles
;
que les bacilles, lymphatiques
enfin, siègent presque toujours dans les cellules
migratrices,
Aussi ces
etc.
aux plus grands médecins, de
essentielle
la phthisie,
et des partisans des
Je vais
savants
que
le
pensent, contrairement
parasitisme est
soutenant ainsi
la thèse
nomènes observés par MM.
et
des phé-
Cornil, Banvier et Babes.
Elle est
implicitement contenue dans la dix-neuvième
Kùss concernant
dans
la
pendant
dans
la vie
destruction
faits
lettre,
où
je
vous
plan de revenir sur la théorie de
Là
j'ai
exposé
la
cause et
le
destruction des cellules après la mort, soit
commence
artificiellement est
mon
la tuberculose.
mécanisme de
cause
germes morbifiques préexistants.
maintenant donner l'explication des
ai dit qu'il entrait
la
de M, Kocli
l'état
physiologique
et
pathologique.
La
dès qu'elles se trouvent accidentellement,
ou naturellement dans une situation qui ne leur
pas habituelle. Elles se détruisent et ne se transforment pas.
L'insuffisance
de
la
circulation,
constatée
ou invoquée
par
M. Bouchardat, mais non expliquée, place, nécessairement, non seulement les éléments anatomiques du sang, mais aussi ceux des vaisseaux, dans une situation
anormale
et
par rapport à
leur nutrition et par rapport à la respiration, c'est-à-dire à leur
oxygénation
:
ils
se détruisent
donc
comme
je
l'ai
expliqué.
—
222
—
Le résultat de la destruction des cellules, qu'il s'agisse des globules sanguins dans l'expérience de M. Pasteur ou des globules de levure dans l'empois, (te, c'est la mise en liberté de leurs microzymas.
Or
microzymas des cellules, qui étaient anormale à cause des conditions nouvelles où ces cellules se trouvaient, devenus libres, se trouvent dans une situation plus anormale encore et ils évoluent pour
une
déjà dans
les
situation
devenir vibrioniens,
s'ils
sont de ceux qui peuvent subir cette
évolution (1).
Dans
les cas
maties
du sang dans
de coagulation
vaisseaux, le
les
trouve imprégné de l'hémoglobine des hé-
caillot librineux se
détruites; or, par
là,
les
microzymas de la fibrine (ils eux aussi dans
étaient primitivement libres dans le sang) sont
une
situation nouvelle et
En
voilà certes assez
bactéries dans les
ils
évoluent à leur tour.
pour pouvoir expliquer
coagulums
et
à des suppositions inadmissibles
ou à
morbiliques préexistants. Et, je
le répète,
pothèse, ce sont des
MM.
présence des
la pénétration il
des germes
n'y a pas là d'hy-
faits vérifiables et vérifiés.
Cornil et Babes ont vu des
taines cellules,
la
dans les tubercules, sans recourir
bactéries jusque dans cer-
comme M. Mantegazza
en avait vu se dévelop-
per dans des cellules végétales et M. Trécul des amylobacters
dans d'autres cellules de
même
nature. M. Mantegazza invo-
querait ses observations en faveur de la génération spontanée,
comme M. les leurs
Trécul les siennes.
croyance également se trouvent
comme
MM.
le
inutiles.
et
Babes croient
germes.
Invocation et
Cornil
favorables à la doctrine des
Les cellules, assez résistantes, qui
dans un milieu nouveau,
et
devenues morbides,
sont les cellules dites géantes ou les cellules lympha-
microzymas dans des condidonc pas surprenant qu'avant de disleurs microzymas, ceux-ci aient déjà
tiques migratrices, placent leurs tions anormales
:
paraître, dévorées
commencé c'est-à-dire
par
ou achevé l'évolution à un vibrionien.
M. Bouchardat, de
n'est
il
la circulation
disais-je, n'a
aboutit
pas expliqué
qui ont pour conséquence
qu'il a signalés et le
cation avait
qui
les
les
au
bacille,
insuffisances
graves désordres
développement de la tuberculose. L'expliété donnée par Kiiss, il -y a près de
pourtant
(1) Si les microzymas sont de ceux qui peuvent subir l'évolution vihrio' nienne : en effet, les microzymas des cellules nerveuses d'adulte sont de ceux qui, placés dans diverses conditions, subissent le plus difficilement cette évolution ou transformation,
.
— trente-cinq ans.
Vous
—
223
mon
allez voir,
cher ami, que ce grand
médecin
d'un grand
physiologiste doublé
n'avait
pas besoin
de forger tant d'hypothèses pour atteindre au vrai.
Le tubercule
«
et ses variétés,
nique, dans
en
les
le
même
mêmes amas normaux de en ce que, au
diffère essentiellement
rapprochant du
se
disait-il,
cancer en ce qu'il se développe dans
système orga-
globules
(cellules),
d'une hypertro-
lieu
phie des éléments avec toutes ses conséquences,
il
qu'wne
n'est
accumulation de ces mêmes éléments, suivie bientôt d'atrophie,
de nécrose
Vous
A le
de décomposition.
et
l'époque où Kûss a
commencé
pulmonaire
tubercule
»
conséquences de cette profonde histologie.
allez voir les
à publier ses idées (1847),
comme un
regardé
était
que
produit
hétéromorphe
;
les doctrines
microbiennes nous ramène ainsi à trente-sept ans
en arrière.
du
le fait
En
il
est,
effet,
certes, fort curieux
d'après
les parasitistes,
bacille, est nécessairement
le
le
progrès par
tubercule étant
un produit hétéromorphe
la structure du système organique oii il apparaît. remarquer d'abord que « l'ancienne anatomie n'a rien vu de plus que les parois vasculaires des alvéoles pulmonaires, la membrane respirante, comme on se plaît à l'appeler; elle nous enseigne que l'air est en contact immédiat avec cette paroi vasculaire. Elle n'a vu de l'organe que son squelette d. Qu'est-ce qu'il y a donc de plus, qu'on n'avait pas aperçu,
par rapport à
Kûss
et
fait
qu'on néglige aujourd'hui? Il
y a dans
entre
nière
un
poumon normal un élément organisé, placé membrane respirante, fournissant à cette der-
« le
l'air et la
eiiduit relativement fort épais. Et, chose
remarquable,
cet élément, cet épitliélium, par sa structure, ressemblé fort au
Le globule ou corpuscule tuberculeux du poumon donc pas aussi hétéromorphe qu'on le dit^ puisqu'il ressemble au globule (cellule) épithélial normal » tubercule.
n'est
Or, dans diverse^ maladies
au point de remplir toute
pulmonaires
;
«
l'élément épithélial se multiplie
la cavité
alors l'air y
des alvéoles et des saccules
ayant perdu droit
pact, hépatisé, et,
pour
spécifier
monie, ni celle du cancer, ni cipe,
ne sont hétéromorphes
:
de domicile, le
devenu compneucelle du tubercule, dans le prince ne sont que des épaississe-
lobule pulmonaire, de spongieux qu'il :
était,
est
ni la substance de la
mentS; des accumulations d'épithélium,
»
c'est-à-dire de cellules
un milieu anormal et déjà morbides. S'occupant particulièrement du tubercule pulmonaire,
placées dans
il
se
— demande en qaoi répond «
En
—
224 son
consiste
caractère
particulier?
Et
il
:
ce que
ordinairement,
d'abord,
globule
le
épithélial
conserve ses principales propriétés optiques, qu'il reste transparent.
De
là les
formes
bercule gélatineux
initiales
de granulations
grises,
de tu-
inliltré.
» En second lieu, en ce que cette accumulation, essentiellement lente, comprime, use, fait disparaître le squelette. du poumon, c'est-à-dire la membrane vasculaire des poumons s^ns, ,
que
cette
vaisseaux
disparition des
précédée de troubles
soit
bien notables de leur circulation; de sorte qu'il n'y a pas de stase sanguine, pas d'hépatisation
rouge
comme
dans
la
pneu-
monie. »
En
en ce que
troisième lieu,
un certain temps, meurt,
se
propriétés optiques et devient plus vel aspect
qu'on
»
trouve décrit
le
leux et qu'il forme
les
comme
corpuscule tubercu-
ramollit
et
c'est
crus.
devient
crétacé.
Cette
n'a
noïde concrète. Ce sont la
la pétrification
jusque dans
change de
sous ce nou-
;
absolument rien de spécifique, rien qui tubercule de tout autre amas de matière albumi-
nouvelle phase
servent dans
ratatine,
se
opaque
amas de tubercules
Enfin, le tubercule se
distingue le
globule épithélial, après
le
momifie,
le
mêmes
les
transformations qui s'ob-
fibrine coagulée, et d'oii résulte l'athérome
dans
des parois artérielles,
cancer et
les
le
tumeurs sébacées.
pus enkysté,
ou et
»
Vous voyez par là que l'étude de l'épitliélium a fourni à Kûss l'histoire anatomopathologique complète du tubercule, voire de la tuberculose en général, car il a étudié le tubertous les systèmes organiques où il se produit. La du microzyma a fait faire un pas de plus à la question, en faisant voir que ce qui reste de l'épitliélium malade ou mort n'est autre chose que les microzymas simples ou évolués jusqu'à la bactérie de cet épithélium. Pour le surplus vous voudrez bien vous reporl^er à ce que 'j'en ai dit dans la cule dans théorie
dix-neuvième Lettre. 11 est donc M. Bouchardat
clair
et
que
c'est
d'autres
découverte des bactéries de
tout
à
fait
gratuitement 'que
Français attribuent à M. Koch la tuberculose.
la
1868 que
C'est en
nous avons publié, M. Estor et moi, sous ce titre Sur les microzymas du tubercule jmlmonaire à l'état crétacé, la Note qui rattache notre travail à celui de Kiiss, un de mes savants maîtres de la Faculté de Strasbourg. Nous faisions voir que :
— contenus dans
la
— primitivement
moins évolués sont
microzymas plus ou
les
2^2o
matière tuberculeuse
et
que, par la culture,
peuvent évoluer pour devenir bactéries. M. Koch n'y
ils
est
certainement pour rien; à cette époque personne, assurément, pas plus que Riiss en
de
I800, ne songeait à entreprendre
semblables recherches. M. Koch considère
comme un
microzyraa évo-
le
il l'a cultivé autrement donc le droit de le dire, M. Koch et d'autres savants ont simplement confirmé nos observations et, par suite, une des conséquences de la théorie du microzyma. Que M. Koch persévère à regarder la phthisie comme une maladie parasitaire, c'est son affaire. Mais je veux montrer que, de son point de vue, qui est le mien, c'est à tort que M. Bouchardat se range à l'opinion du savant berlinois.
en
lué
bacille
que nous,
parasite;
et c'est tout. J'ai
VINGT-TROISIÈME LETTRE
—
— Les éléments anatomiques selon les auteurs. — La cellule dans la théorie du microzyma. — Les microzymas et conservation de vitalité. — Les microzymas des roches calcaires et autres. — Les microzymas des roches sont les microzymas des organismes disparus. — Simplicité physiologique des microzymas. — Une parenthèse ouverte sur demande de M. Directeur de Revue. — Une réclamation de priorité
Sommaire.
—
Introduction.
Signification philosophique de la théorie cellulaire. la
la
la
le
la
de propriété à l'occasion des communications de MM. Duclaux et PasLes microbes producteurs de diastases ou une nouvelle appropriation. Les mots à signification indéterminée. Confirmations. Conséquences. Une note à propos de lépithète de clérical. et
teur.
.
— —
—
—
Le débat concernant
les
formation en microbes ou
de
—
prétendue trans-
organites et leur vibrioniens,
a soulevé la
en particulier
et
des microzymas ; par voie de conséquence
soulève celle des relations des microzymas avec les
ments un
si
par suite avec l'organisation. Oui,
et,
tissu,
une
cellule
qu'ils sont constitués
tonomes, auraient
nisme Il
par
la vie
il
s'agit
de savoir
les
en
microzymas;
soi
pour
la
lesquels, seuls au-
communiquer
à l'orga-
qu'ils construisent.
convient d'abord de rappeler, en quelques lignes,
J'ai
il
mêmes élé-
ne sont pas vivants seulement en tant
nions des auteurs touchant les uns et
la
question
nature des éléments anatomiques en général, des cellules
la
déjà
fait
les
opi-
les autres.
remonter à Bichat, médecin
d'illustre
mémoire,
notion profondément expérimentale et philosophique que la
lo
vie et la maladie
tomiques. Mais
le
ne se manifestent que dans les éléments anapoint de vue élevé de Bichat a été négligé
ou abandonné.
un savant qui
Selon les uns, M. Pasteur en particulier,
«
a
résolu le problème de la vie », une organite est une production qui, n'étant ni animale ni végétale, et incapable de repro-
duction,
ne saurait être
réputée
Nous
vivante.
savons que
un éléM. Bouchardàl pense autrement M. Pasteur a tort ment anatomique, une cellule quelconque sont, au contraire, en tant qu'organites, non seulement vivants, mais des orga:
;
manière de
nismes. Cette
n'est pas tout
voir
M. Ch. Robin: un élément anatomique mais non pas en tant qu' organite,
à fait
celle
de
est vivant, sans doute,
c'est-à-dire
structuré
;
mais en tant que formé de substance organisée non morphologiquement définie ; bref une organite, une cellule quelconque, n'est pas
un organisme. Selon M. G. Colin une
cellule est bien
un élément anatomique, mais n'est pas un être vivant. De ces opinions contradictoires il faut rapprocher celle de M. Virchow, qui est celle de Kûss avant d'être la sienne. Selon Kùss une cellule, ce qu'il appelait un globule, est vivante parce qu'elle est un élément anatomique, c'est-à-dire parce qu'elle selon M. Virchow elle est plus que ce a est structurée elle :
;
est l'unité vitale, ce qui est vivant
Dans Mais
la théorie
de Kiiss
le
et
ainsi qu'il s'exprime.
5e,
procède de
cette théorie tout Têlre
tout dans cet être serait
per
produit de
la cellule,
sans
cela
génération spontanée.
la
de M. Virchow n'a pas prévalu à
cause de son insuffisance ou plutôt parce que la cellule n'est
pas vivante per elle n'a pas en
en
se,
puisqu'elle
est destructible
elle la simplicité
et
transitoire;
qui convient à ce qui a
soi et qui, étant simple, n'est pas transitoire.
la vie
Ce sont
l'in-
suffisance et certaines obscurités de la théorie cellulaire qui ont fait
prédominer
le
système proloplasmiste
et
transformiste dans
la science.
La tière
théorie cellulaire, qui place
en tant que matière,
l'aide de cette matière,
la vie
mais dans
est vraie
non pas dans
la
la
ma-
cellule construite à
pourtant,
aussi
philosophi-
quement qu'expérimentalement, non pas dans l'hypothèse de Kùss et de Virchow, mais dans la théorie du microzyma seulement. Quoi qu'il en
théorie
soit, la
cellulaire avait résolu
le
problème de l'organisation et de la vie dans un sens tout opposé aux idées de Kant dont j'ai parlé, de Mûller et de assez remarquer que ce derM. Pasteur. Je ne peux pas .
.
.
— nier
il
défini les
a
l'idée
organites,
que certaines
cellules
2-27
—
comme il a fait, pour accentuer ne sont pas des organismes vivants ;
conséquence de son opinion en com-
a été jusqu'à l'extrême
parant un leucocyte, une hématie, etc., à un
granule d'ami-'
un produit de sécrétion qui n'a qu'une apparence de structure plus ou moins rapprochée de celle d'un cristal. Mais l'opinion de M. Pasteur est sans valeur; en faisant cette assimilation il a été aussi peu histologiste que phydon, c'est-à-dire à
En vérité, il Ta été tout aussi peu lorsque, accordanL une cellule de levure, il l'a refusée à un leucocyte. Ah! c'est que s'il les avait regardés du même point de vue, il n'aurait pas pu comparer l'intérieur du corps au contenu d'un siologiste.
la vie à
vase rempli de liquides divers.
M. Bouchardat, en donnant une autre signification au mot du même coup, que les cellules ne so.rit pas seulement des éléments anatomiques, mais de vrais organismes. Quoi(ju'il ne l'ait pas prouvé, le savant professeur organile, a recoimu,
a raison.
Il
a admis, aussi,
sans
le
prouver, que les cellules
sont susceptibles de changer de fonction.
Cela
peut être vrai
également, surtout dans certains états pathologiques, mais ne Test que dans la théorie du microzyma que M. Bouchardat repousse.
M. Bouchardat qui
Oui,
que
les histologistes
ont
qui restent à découvrir zynias
;
»,
pounjuoi cela
et
aj>pelle organites
?
crozymas de M. Béchamp,
le voici
va beaucoup trop loin.
«
:
Ce ne sont pas
les
mi-
car en admett.uit leur exis-
dit-il,
tence dans les dépôis de craie, en vitalité
«les organismes
connaître en y compr^^nant ceux ne veut pas reconnaître les micro-
fait
fait
Je
conservation de la
Cependant,,
il y a tels microzymas que M. Bouchardat veut bien consentira prendre en considération, mais alors ce sont des (Tginites « Quand au contraire, dit-il, M. Béchamp parle des organites du pancréas^ il
»
:
sur lesquels son
fils a fait de nous pourrions nous entendre
Au
si
(1).
intéressantes expériences, là »
microzymas de la craie j'ai répondu que M. Bouchardat ne s'apercevait pas que la question n'était évisujet
des
demment pas desavoir
si j'ai
vrai. S'il avait étudié les
été trop loin,
microzymas de
mais
la craie
si le fait
était
comparative-
ment avec ceux du pancréas, il aurait vu qu'ils sont morphologiquement semblables et de fonction différente à certains égards. En attribuant l'étude des microzymas du pancréas à [1)
Bulletin de l'Académie de médecine, 2° série,
t.
XII, 1299 (1883).
— 228 — mon les
ce dont je ne
fils,
me
plains pas, car celui-ci
a
fait
sur
microzyraas des êtres supérieurs à leurs différents âges des
recherches delà plus haute importance sur lesquelles j'aurai à m'appesautir, M. Bouchardat a prouvé qu'il ne
pas assez
s'était
occupé d'une question qui vous avait assez intéressé pour en faire le sujet d'une de vos remarquables études dans la Revue, celle dont j'ai parlé dans la première Lettre.
Pour ce qui est de pouvoir nous entendre au sujet des microzymas du pancréas que M. Bouchardat appelle organites, cela est d'une impossibilité absolue.
En
lorsque le savant
eifet,
un microzyma,
prend la partie que je le lui ai dit, ainsi que nous le savons et ainsi que je veux maintenant l'établir, les microzyraas ne sont pas seulement partie intégrante d'une cellule ou d'une organite, mais ils en sont les facteurs. Oui, les microzymas, qui par évolution deviennent vibrioniens, peuvent dans des circonstances déterminées être facteurs de cellules. Les microzymas facteurs de cellules ? Voilà, certes, une proappelle organite
hygiéniste
pour
il
car, ainsi
le tout,
qui devait paraître inattendue il y quelques années; encore aujourd'hui pour ceux qui ne connaissent pas les
position elle l'est
Pourtant, voilà le nouveau point de vue sous lequel j'ai peu à peu amené à étudier les microzymas. Lorsque la cellule a été regardée comme étant l'unité vitale, on a justement dû supposer qu'elle devait être vivante per se.
faits.
été
Cela était philosophiquement nécessaire d'après ce que
plus haut; mais on n'a pas remarqué que
genre de simplicité qui convient à un physiologiquement simple ne peut pas -être
physiologiquement indivisible
zyma,
s'il
est
.
Dans
la
mas de savoir
être
la craie,
pas le
Car, ce qui est
transitoire et doit
et indestructible.
Le micro-
le
genre
de
Le possède-t-il vraiment
réponse à M. Bouchardat, concernant
si j'ai
mais
tel être.
vraiment l'unité vitale doit avoir
sÈmplicité dont je viens de parler.
j'ai dit
la cellule n'a
les
?
microzy-
après avoir dit que la question n'était pas de
été trop loin
en
fait
de conservation de
la vita-
conforme à la notion de simplicité dont je parlais » j'ai ajouté « Le temps viendi'a certainement où l'on sera étonné de n'avoir pas compris que les microzyraas devaient nécessairement exister dans tous les terrains de sédiment, même les paléozoïques où je les ai retrouvés et où ils représentent les restes vivants des êtres lité,
«
si
le fait est vrai et s'il est ;
disparus.
:
»
Les microzymas
géologiques
représentent
les
i^estes
vivants
—
—
2-29
des êtres disparus et ces restes vivants se retrouvent dans cer^
autres des terrains
taines roches calcaires et
que
plus anciens
les
!
mes observations
Telle était en effet la conclusion déduite de
dans une Communication à l'Académie des tenté, dans la mesure du temps dont je
j'avais inscrite
même
sciences. J'ai
pouvais raisonnablement disposer, de vérifier cette conséquence
de mes recherches,
consigné dans
et le résultat confirmatif a été
y a près de dix ans au Congrès de Nantes de l'Association française pour l'avancement des sciences. Vous pouvez bien le penser, mon cher ami, si
une Conférence que
mis
l'on s'est
il
microzymas en général
sourire des
à
particulièrement
faite
j'ai
ri
des microzymas de la craie
M. Pasteur qui a
écrit ceci
sion d'orge, etc.,
même
«
;
Le
la craie,
lait, le
;
on a
N'est-ce pas
!
!
sang, les œufs, /'m/w-
en contiennent,
nous avons
et
maintenant, piquante découverte à coup sur, l'espèce microzy-
ma
cretœ
(1) ».
bien, M. Pasteur, lui-même, découvre aujourd'hui les mi-
Eh!
crozymas dans
la
matière cérébrale après que d'autres en avaient il
en vien-
d'autres
roches.
déjà vérifié l'existence dans le lait et dans le sang
dra à
les
dans
découvrir
la
cra'e
et
dans
;
de l'existence des microzymas dans les couches terrestres, depuis la surface jusque dans la profondeur, dans les terrains néozoïques jusque dans les
Quoi
qu'il
en
soit,
'du
c'est
paléozoïques, que résulte
de leur
conservée.
vitalité
décisive de la Conférence
met de
la
s'assurer
que de
fait
démonstration de leur simplicité et Elle
résulte aussi
de l'expérience
du Congrès de Nantes, la
laquelle per-
destruction totale d'un animal en-
avec accès d'air pur^ le carbonate de chaux pur, microzymas. Pour vérifier le fait il suffit d'attendre une dizaine d'années la fin de l'expérience. J'en étais là de cette lettre et j'allais poursuivre, lorsque, ouvrant la Revue médicale du 10 janvier, j'ai été surpris de seveli il
dans
reste les
lire
en première page et
heureuse année
».
Ma
en
vos souhaits
titre,
surprise, égale
à
ma
«
de bonne
pour tant de bonne amitié, a augmenté à la lecture véhémente philippique. Si je m'en voulais d'avoir été dans l'expression de mes vœux à l'occasion du jour vous vous figurez aisément combien mes regrets sont vifs (l)
après vous avoir Pasteur
:
infusion d'orge, l'orge.
dit
de votre
devancé de l'an,
devenus
lu.
Etudes sur la a
et
reconnaissance
une
bière,
p.
120 (1876)...
contre-vérité
:
j'ai
parlé
M. Pasteur en disant des microzymas de
— Merci,
mon
230
—
cher ami.
Je connaissais, parla rubrique: « Académie des Sciences
Temps
communications de
les
f
MM.
Duclaux
ont soulevé votre indignation. Le savant
du journal m'avait
scientifique
fait
de l'importance
de cette
et spirituel
du qui
rédacteur
connaître la découverte des
microbes bienfaisants; mais j'étais loin de et
»
Pasteur
et
découverte
me
douter de l'étendue
me
que
révélait votre
que m'a confirmé, le lendemain, le Compte rendu de séance de l'Académie. Pour habitué que je sois aux façons
Lettre et la
de M. Duclaux et de M. Pasteur, je n'ai pas laissé de m'étonner enco/e. L'acte m'a paru si grave que, sur-le-champ, de faire
j'ai
rédigé une réclamation de priorité en règle. C'est
tout, ce qui
m'a empêché de vous envoyer,
cette 23"^ Lettre,
mettiez en
avec
demeure
«
la
petite
la
sur-
là,
semaine dernière,
» que vous me démontrer la réalité
parenthèse
d'y introduire pour «
du plagiat Duclaux-Posteur ». Je vous obéis comme je le dois à votre amitié; j'ouvre donc la parenthèse et j'y introduis la réclamation même, telle que je l'ai onvojée « Sur l'origine des microzymas et des vibrioniens de l'air et du sol, à propos d'une communication de M. Duclaux. Les plus illustres savants ; Pascal, Leibniiz, Lnvoisier ou Dumas, ont réclamé la priorité et la propriété de leurs découvertes. Je prie l'Académie de me permettre et de me pardonner de les imiter. Une communication récente de M. Duclaux m'y obhge. » Dès le début de sa communication (1), M. Duclaux parle de la destruction des matièies organiques du sol par les microbes comme d'un fait depuis longtemps démontré. Il résulte de l'ensemble de la Note que les microbes en question sont ceux dont M. Pasteur aurait découvert les germes dans l'air. C'est le point précis du sujet de ma réclamation. :
—
»
Il
me
avant tout, préciser
faut,
microbe. Je remarque, d'abord, que ce
du mot mot (étymologiquement
la signification
.
mal formé et de sens vague) a été originairement employé par M. Pasteur pour désigner les microorganismes qui, d'après lui, primitivement créés morbifiques et répandus dans l'air, seraient la cause productrice des maladies. Je remarque ensuite que ces microbes, considérés par M. Pasteur comme des parasites dans les organismes rendus malades, ne sont autre chose que des vibrioniens.
Bref,
nuisibles dont
remarque, enfin, (1)
le
mot microbe
désignait
les
vibrioniens
germes préexistent dans l'air commun. Je que, généralisant, on a fini par admettre que,
les
Comptes rendus,
t.
C, p. 66.
— dans
dans
l'air,
le
dans
sol,
—
231
eaux
les
microbes, c'est-à-dire des vibrioniens
et
non
ailleurs,
nuisibles,
il
y a des
mais
utiles,
dont l'origine serait également atmosphérique. »
J'ai,
autrefois,
moi
aussi, soutenu l'hypothèse
de Bonnet
et
de Spallanzani concernant l'universelle dissémination des ger-
mes des organismes qui apparaissent dans
les infusions expom'importe de le répéter aujourd'hui, avant M. Pasteur, je m'étais servi de l'hypothèse pour combattre à nouveau, par une méthode nouvelle, l'erreur spontépariste. J'ai fait davantage. Pendant que M. Fasteur cherchait en vain les prétendus germes ou œufs des vibrioniens, qu'un de ses
sées à l'air
;
et,
il
naguère encore, échapper k notre investigation, microzymas comme étant, non seulement des ferments organisés, mais ce qui par évolution peut élèves avouait,
je faisais connaître les
que donné de
devenir vibrionien en passant par des phases évolutives
nous avons décrites,
Jl.
Estor
moi, et dont
et
j'ai
nouveaux exemples dans plusieurs Conoimunications à l'Académie. Les Comptes rendus, depuis 1857, contiennent tout le développement de l'histoire des microzymas. Je rappellerai seulement que c'est précisément à l'occasion de l'étude de la craie, des autres calcaires, des marnes, des argiles, c'est-à-dire des matériaux minéraux du sol qui contiennent des microzymas, que pour la première fois j'ai nommé ceux-ci à l'Académie. Relativement aux microzymas de la craie, c'est dans une lettre à
Dumas
M.
<(
et
qu'ils
ont été officiellement signalés (1). mémoire du 10 septembre 1866, intitulé
Enfin, dans un
•)
Du
dans
rôle de la croie
les
fermentations butyrique
des organismes actuellement vivants qu'elle contient (2)
en terminant
disais
:
'<
ils
certaines eaux minérales, dans les terres cultivées,
leur rôle n'est pas secondaire. M
etc.,
Après avoir
ainsi
.
.
»
je
démontré que
conséquences de
la
une Conférence publique, de
:
dans
existent
où sans doute
»
les
et des terres cultivées agii-sent
suivis les
;
Les microzymas se retrouvent partout
accompagnent plusieurs autres ferments,
ils
:
et lactique
microzymas des
comme
calcaires,
ferments, je pour-
et, en 1866, dont M. V, Duruy
dans
découverte celles
s'était
»
promoteur, je résumais ces recherches et je disais : de combustion lente, » Enfin, dans tous les phénomènes érémacausie, on peut noter la prépar Liebig appelés M.
»
sence de granulations moléculaires
fait le
(1) (2)
Annales de chimie et de physique, Comptes rendus, t. LXIII, p. 451.
mobiles, analogues
4' série,
t.
VI, p. 251.
aux
—
microzymas. Et ce n'est pas tout: examinez le terreau, de nos garrigues, la terre mélangée de fumier,
» » ))
»
—
282
la
terre
et
vous y découvrirez, sans surprise maintenant, des foules de ces mêmes microzymas et quelquefois de véritables bactéries,
»
c'est-à-dire des organismes plus 'élevés que les microzymas,
»
et ce
»
organique des engrais
sont chargés de transformer
sont eux* qui
matière
la
en acide carbonique, en carbonate
»
d'ammoniaque,
»
racines des
»
c'est
»
cours à la combustion des dernières portions de la matière
»
organique dans
et
dans
matériaux
les
au
plantes utiliseront
absorbables que
profit
de
les
végétation
la
;
grâce à leur influence que l'oxygène apporte son con-
sol (1)
le
».
peu l'idée du rôle des vibrioniens dans le phénomène de la combustion de la matière organique des engrais que, ainsi que je le faisais remarquer, Paul Thenard, M. Hervé Mangon et d'autres savants expliquaient cette combustion par la réduction du peroxyde de fer.
Et
»
commencé
J'avais aussi
»
des recherches sur la nitrification
propos d'une communication de M. Reiset sur l'origine
à
et,
l'on avait si
du gaz nitreux dans
la-
betterave, je disais
M. Dumas a admis une fermentation
nitreuse
et,
«
:
ma
pour
fermentation
part,
j'ai
du jus de
alcoolique
toujours vu, dans
la
nature,
de salpêtre accompagnées de microzymas ana
les efflorescences
logues à ceux de
reviendrai sur ce sujet
la craie. Je
époque pour
» (2).
haussements d'épaules de certaines personnes à l'annonce de pareils »
Il
faut se reporter à cette
résultats.
Il
est certain
se figurer les
que M. Pasteur a employé
la
ses expériences sans se douter qu'elle contenait des
craie dans
microzymas.
Et tout- cela a été vérifié par M. Dehérain, par M. Mûntz et par d'autres en en rapportant la découverte à M, Pasteur. Je n'ai pas réclamé alors, car ces savants pouvaient ignorer l'au-
du moment que M. Pasteur et pour ma dignité et par respect pour l'Académie qui m'avait fait l'honneur de publier mes
teur de ces observations. Mais
ses élèves laissent dire, j'ai dû,
travaux, dissiper »
En
résumé,
Les microzymas
malentendu.
le
question se pose maiAtenant en ces termes
la
et les vibrioniens
mitivement été disséminés dans De
atmosphériques
l'air
du carbone dans
pour de
là
:
ont-ils pri'
tomber sur
la
la nature et des intermédiaires de d'une théorie chimique de la vie de laceVule organisée. Conférence faite à Montpellier dans l'hiver de 'tS66. Paris, Asselin, 1867. (1]
la circulation
cette circulation.
(2)
Expo se
Comptes rendus,
t.
LXVI,
p.
547.
— terre,
233
—
pénétrer dans ses profondeurs et dans les eaux? C'est la
thèse de M. Pasteur.
Ou
»
du
Lien, au contraire, les
des eaux,
sol,
eaux
dans
et
l'air,
microzymas
de tout ce qui
et
ne
de ceux que
seraient-ils pas l'origine
rencontre dans l'atmosphère
que
C'est la thèse
?
les vibrioniens
et
sur la terre, dans les
vit
l'on'
soutenue
j'ai
dans mes Communications à l'Académie avec preuves expérimentales à l'appui. » Je soutiens que, primitivement, il n'y a pas de germes de vibrioniens, c'est-à-dire de microzymas dans l'air, ni de nuisibles, ni d'utiles.
On ne
les
rencontre dans
régions atmos-
les
phériques assez voisines de la terre que parce que
en soulevant
y dissémine
microzymas origine,
du
la
et les détritus
les
Les
eaux n'ont d'autre désagrégation des
des végétaux,
et
les
de tous
déjections
ordres
les
de leurs cadavres.
Mes recherches, antérieures à
»
même
avoir eu le
vent
sol et des
roches des terrains néozoïques et paléozoïques,
quelconques des animaux
le
surface.
preuves, que la
et les vibrioniens
j'en ai fourni les
de
poussières
les
de M. Pasteur, pour
celles
point de départ, ont ainsi abouti à des con-
clusions tout opposées aux siennes.
Et j'ose
»
qu'on
s'est
seulement
aux
quate vérifiés
Je
il
cette théorie n'est
le dire,
plu à
le dire
elle
;
pas imaginaire,
ainsi
expérimentale
non
tout
est
;
n'y a en elle rien d'hypothétique, mais elle est adéfaits,
mêmes
ne ferme pas encore
par
découverts
à des faits
par ceux-là
qui
les
parenthèse
la
moi,
contrôlés,
niaient d'abord. » ;
le
plagiat
est plus
étendu. IJans la réclamation les
microbes du sol
et
adressée à l'Académie, je n'ai visé que leurs
fonctions.
Mais,
dans sa Note,
M. Duclaux parle aussi des microbes producteurs de diastases comme d'une de ces découvertes qui découlent des travaux de M. Pasteur sur sant,
les
microbes
M. Pasteur, en ses
«
;
de son côté, en maître reconnaisrelatives à la Note de
observations
moins distingués que microbes dans la son élève a déjà plus audacieux être en fait d'appas » ne peut digestion. On propriation. La réclamation qui concerne celle-ci viendra en son temps et je vous en ferai part car il ne m'est pas possible de reconnaître que la découverte de la production des diastases par les microbes procède des travaux de M. Pasteur, ni que M. Duclaux puisse être autorisé à accepter les compliM. Duclaux
»
parle
«
des travaux non
produits sur
le
rôle
;
des
—
234
—
que son maître lui adresse si bénévolement. Ces découvertes ne leur appartiennent pas plus que celle qui a motivé raents
ma
première réclamation. En attendant, avant de fermer
voir la
manière
la parenthèse, je veux faire permet aux deux savants associés d'en de lui faire croire qu'on est inventeur
qui
imposer au public quand on n'est teur et Duclaux se .
.
et
même
pas
.
croient-il^:
naguère un confrère de M. «
la
malice qui
sert à tout,
c'est toujours la sincérité
imitateur.
malins
;
Peut-être
MM.
comme
mais,
Pasdisait
le
Pasteur à l'Académie française,
ne
suffit à
rien.
»
En
et l'honnêteté scientifique
définitive
qui finis-
votre lettre indignée le prosent par avoir le dernier mot clame trop hautement pour que cela ne soit pas vrai. on met La malice est dans l'emploi systématique d'un mot microbe à la place de rnicrozyma ou de tel autre organisme qu'on ne veut pas spécifier. C'est parce que la foule est aisément dupe :
:
des mots, M. Pasteur le sait bien, qu'il emploie celui de microbe comme le plus vague qu'il ait pu employer. .Il s'est dit que plus
du mot sera vague, plus il fera fortune; à M. Pasteur toute découverte abritera sous le nom du microbe. Au fond, il semble lui est bien indifférent d'avoir raison, pourvu que le pu-
la
signification
naturellement on qu'il
qu'il
attribuera
blic le croie l'auteur des découvertes ainsi abritées.
Oui,
le
vague
M. Pasteur près.
et
l'indétermination
des mots, voilà ce que
a cherché pour abuser ceux qui n'y regardent pas
du
Lui-même,
reste,
nous en
avertit;
jour, pressé de dire ce qu'il entendait par le
borné à répondre
:
«
Dans toutes
traiter, a-t-il dit, qu'il s'agisse
tion
spontanée,
vie (1) ». Allez
de
mot germe donc demander
les
c'est
qu'un
ainsi
mot germe,
questions que
il
j'ai
s'est
eu à
fermentation ou de généra-
voulait dire surtout origine de
le
la
description micrographique
« J'ai eu recours systématiqued'une origine de vie ! Ailleurs les vagues, telles que celles de dénominations plus ment aux :
mucor, de torulas, 4e bactéries, de vibrions... Ce n'est point là de l'arbitraire », ajoute M. Pasteur en guise d'explication, «
l'arbitraire est
bien plus
dans l'adoption de règles définies
de nomenclature, appliquées à des organismes mal connus qui ne diffèrent ou qui ne se ressemblent que par des caractèro, dont on ignore la signification véritable » (2). Microbe ne signifie rien et signifie tout ce qu'on voudra; (1)
Études sur
(2) Éttidea
sur
le
la bière, p. 302. la bière,
p. 303.
iî
— mot
la signification la plus
On
microscopique, cela J'ai
—
vague possible, permettra microbe producteiu^ de diastase et le joué; pourvu que l'organisme producteur soit d'ordre
étant de
de tout contenir. tour est
235
d\rsL
suffit.
montré que, dans
assez
la
première acception,
crohes sont des organismes morbifiques
mi-
les
des vibrioniens. Ce
et
que M. Pasteur a appelé doctrine microbienne devrait s'appeler doctrine vibrionienne. S'il avait employé l'expression vraiment scientifique on aurait trop aisément vu qu'à certains égards théorie du microzyma. Du reste, la doctrine procède de la personnes plus préoccupées des affirmations sans preuves de M. Pasteur, que de remonter aux sources, ont pensé, en eifet, que la théorie du microzyma n'était que le système miles
crobieiî présenté sous
une autre dénomination.
zyraas ne sont que des microbes déguisés
!
»
me
«
Vos micro-
disait
un
jour,
dans une discussion, un membre de l'Académie de médecine. J'ai eu le droit de répondre que c'étaient au contraire, les microbes qui étaient des microzymas déguisés aujourd'hui
de plus, par M. Duclaux
Duclaux
fois
par M. Pasteur.
et
vous dire ce que
encore
Je voudrais
bizarre de M. pois dans la
nous en avons
:
preuve, et cette preuve a été fournie, une
la
pense de
je
de faire germer des arrosée avec du
terre stérilisée,
servations qu'elle a suggérée à M. Pasteur
:
l'idée
haricots et des
lait, et des obmais cela m'en-
traînerait trop loin. J'aurai l'occasion d'y revenir.
En résumé, plus qu'un
dans
y a
il
plagiat;
il
y a
la le
communication de M. Duclaux genre de malhonnêteté scienti-
fique qui consiste à fausser la vérité historique et à faire faire ainsi fausse route à la
science.
Je ferme la parenthèse, en faisant
remarquer à vos lecteurs M. Duclaux ne font, en somme, que confirmer les faits fondamentaux qui ont été lé point de départ de la théorie du microzyma. Oui, sans s'en douter et que M. Pasteur
certainement contribué à la à
publier,
microzymas giquement,
sans
la
le
MM. Duclaux
vouloir,
manifestation de
savoir, et
et
que
les
ce
couches
fail,
que
Pasteur ont
et
terrestres
été
si
lent
recèlent
des
j'ai
que ceux-ci ne sont pas, naturellement, physioproie de la mort Le microzyma est donc bien !
ce qui est vivant per se, ce en quoi la vie persiste après ia destruction cadavérique de l'organisation
manque absolument à
:
voilà
un
caractère qui
tous les organites, à toutes les cellules,
à tous les autres éléments
anatomiques sans exception
et voilà
— comment
le
microzyma
236
—
qui
est ce
assises
les
fait
de l'organi-
sation. cela dans la
Je montrerai
prochaine
microzymas sont ce qui cadavérique de l'organisation, ils sont que
si
les
ganisation
est faite
:
dans l'organisme pendant
dans
l'état
physiologique,
;
soit
les
en résultera
il
à
destruction
la
par quoi
l'or-
microzymas
qui,
aussi, ce
en d'autres termes,
par évolution, deviennent vibrioniens, soit
lettre
résiste
hors de l'organisme,
pathologique, sont ce qui,
l'état
construit
les
-cellules
et
tous
les
autres éléments anatomiques (1).
VINGT-QUATRIÈME LETTRE
— Considérations générales touchant cellulogenèse et géné— Un postulatum. — Le plus grand tourment, selon la théorie cellulaire. Goethe. — La formation mécanique de la cellule — Microzymas atmosphériques et cellulogenèse. — La mère de vinaigre. — Les microzymas de mère de vinaigre facteurs de cellules. — Destruction mécanique et mort d'une cellule. — Résurrection d'une cellule par ses microzymas. — Cellulogenèse embryonnaire. — Encore M. Pasteur. — Conclusion.
Sommaire.
la
la
ration spontanée.
et
la
Je vais donc, pour tenir ma promesse, considérer les microzymas sous un point de vue nouveau, et les montrer construi-
sant les cellules et les tissus, tout ce qui
fait
les assises
de
l'or-
ganisation. laisser passer inaperçue une assertion de signalée: « Il ne se gêne pis même pour vous accuserd'être clérical » Je n'en rougis pas mais pourquoi clérical et pas tout bonnement chrétien et catholique? Est-ce parce que mon patriotisme m'a porté à céder à de pressantes sollicitation5, et à abandonner une situation enviée et enviable pour venir consacrer mes dernières forces au haut enseignement libre qui, à mes yeux, devait puissamment contribuer au relè(1)
Il
est
boQ de ne pas
M. Pasteur que vous m'avez !
vement en France
;
hautes études? Quoi qu'il en soit,
tles
le
dévouement à
science et à la vérité n'aurait pas été assez puissants sur M. Pasteur pour le décider à consommer un sacrifice semblable à celui que j'ai consommé, qui m'a valu les reproches de mes meilleurs amis et des rancunes dont souffrent les microzymas et avec eux leur parrain. C'est un tort de plus que M. Pasteur a voulu me faire. Mais un malheur ne vient jamais sans son frère! Pendant que M. Pasteur et M. Duclaux faisaient leurs Communications ou qu'elles paraissaient, la Gazette de France (14 janvier 1885), dans un article intitulé « la Science athée », à l'occasion des microzymas, me rangeait parmi les sectateurs de la libre-pensée, me proclamait. athée ou matérialiste, et plaçait mes recherches parmi les insanités, les* bouffonla
neries de la science.
La
veille,
dans
intitulé « l'Ennemi
de M. Pasteur
comme
le
sion
ayant sauvé
chose étrange, dans un article travaux de celui-ci sont donnés
l't/nivers,
»,
les
spiritualisme et a retardé de plusieurs années l'inva-
en France du matérialisme allemand.
» Est-ce simple coïncidence?
— Oui,
les
—
237
microzymas, qui sont doués d'activité chimique; qui
sont seuls autonomiquement vivants; qui, par évolution, peu-
vent devenir vibrioniens, sont aussi ce qui peut être facteur de cellules et
de
tissus.
Mais pour mettre en
relief l'importance de ce point de vue il que j'ai dit des protoplasmistes et des transy compris M. Pasteur et ses disciples, qui ne voient
faut se reporter à ce
formistes,
dans ce qu'ils appellent protoplasma qu'un amas de principes immédiats sans rien de morphologiquement défini sur quoi la vie serait fixée. J'ai assez dit, pour n'avoir plus besoin d'insister,
que, d'après "ce système, tout dans
organes divers,
sus,
est le fruit
de
un organisme la
:
cellules, tis-
génération spontanée.
Or, la génération spontanée n'est pas
il
;
faut
donc trouver
la
cause de la genèse cellulaire et tissulaire. Les microzymas vivants, doués de vie propre et indépendante, sont cette cause et il
n'y en a pas d'autre.
La démonstration qu'elle a été
a été fournie depuis
longtemps
donnée, on aurait dû comprendre.
et
;
Cl.
depuis
Bernard,
M. Pasteur surtout, qui avaient combattu l'hétérogénie, l'inanité des systèmes qui dominent dans la science. Mais les préjugés dont je parlais au début de ces Lettres, si ce n'est la mauvaise volonté de ceux qui étaient intéressés au maintien de ces
systèmes, ont
pendant, j'ose
empêché de le
dire,
l'apercevoir
cette
ou de l'admettre. Ce-
démonstration
était
complète
générale, comprenant la genèse, par les microzymas,
non
et
seule-
cellules comme celles de la levure de bière, mais des embryonnaires des animaux. C'est après avoir considéré dans tous les sens et sous tous les points de vue certains faits simples, dont je vous parlerai, que j'ai enfin formulé le poslu-
ment des cellules
latum suivant, que je rappelais naguère dans une discussion à l'Académie de Médecine, savoir
:
Les microzymas sont au commencement
«
tion.
vants. Plus généralement tible
au microzyma.
de toute organisa-
quoi un organisme, une
Ils sont ce jjar
encore
:
tout
cellule,
organisme
sont vi-
est
réduc-
»
Et ce postulatum, aussi nécessaire en physiologie que celui le démontrais par le raisonnement
d'Euclide en géométrie, je
par
et
me tre
les faits.
Vains
efforts.
Et remarquez bien que
je
ne
bornais pas à exposer des idées que l'on pouvait combat-
parce qu'elles n'étaient pas comprises; je montrais des
faits
d'expérience que ne pouvaient pas expliquer les systèmes admis,
contraires à la
fois
au système protoplasmiste et à
la
— 238 — théorie cellulaire. Ces tant plus
qui intéressaient M. Pasteur d'au-
faits,
doctrines microbiennes, on ne
ses
ruinaient
qu'ils
pas contestés. Les intéressés, M. Pasteur eu tête, se bornaient à les déclarer imaginaires, sauf à les tourner comme les avait
procédaient de leurs propres observations. Ah! c'est qu'il
s'ils
ne
suffit
pas de posséder la vérité et de la faire briller!
des cécités que l'on ne peut guérir parce
fl y a sont inté-
qu'elles
ressées ei voulues.
comprends Goethe, défendant
Certes, aujourd'hui, je
couvertes en histoire naturelle et gémissant de
triomphe des erreurs dont
il
avec amertume que
plus
éprouver efforts,
est
on
le
«
la
ses dé-
continuité du
avait réussi à se défaire, assurant
grand tourment
qu'on puisse
de ne pas être compris quand, après de grands
est arrivé enfin à se
répéter
poète, d'entendre
comprendre soi-même
On perd presque
concevoir son sujet.
l'erreur
tête, disait
la
dont on
est
et à bien
l'immortel
parvenu à
se
garantir, et rien n'alfecte plus péniblement que de voir ce qui
devrait nous
Heureusement
même
instruits
d'une séparation à
plus porter remède.
raison,
hommes
aux
unir
devenir la source
et à
laquelle
rien ne
peut
»
je possédais assez d'histoire
chez
grandes idées
les
«
hommes
»
pour savoir que
la
dont parle Goethe, obéit
souvent à des motifs du moment, que la même raison, mieux informée par la conscience, juge sévèrement et condamne dans l'avenir.
Moi
dont parle
dans
la
le
aussi, j'ai
éprouvé quelque chose des tourments
Weimar; néanmoins j'ai eu de mes observations, et dans la
poète de
réalité
asscz de foi
justesse de
pour ne me point laisser aller au décourarester persévéramment sur la brèche, tenant tête
leurs conséquences,
gement et au plus tenace de mes contradicteurs, les autres, faisait obstacle à la
les
esprits
que
ses
moyens
que tous
celui qui, plus
manifestation de la vérité dans
d'influence et sa
haute situation
donné de tous les côtés, en province comme à Paris, il était de bon goût de se moquer des microzymas, d'en dire du mal et de soutenir qu'ils n'existaient pas; que je les avais inventés comme on crée des chimères. En tête des fidèles porteurs du mot d'or-
prévenaient contre
dre, les
même
dans
les
elle.
Le mot d'ordre
livres,
Comptes rendus des
dans
séances
les
était
:
conférences, jusque dans
hebdomadaires de l'Académie
des Sciences se trouvaient M. U. Gayon, M. Duclaux ou M. Chamberland. Le maître lui-même donnait l'exemple; tous les moyens lui étaient bons pour arriver à faire faire le silence
— 239 — autour de tion
gênante théorie ou
la
même
mise en
a été
à
la
usage;
ridiculiser
l'intimida-
;
vous vous souvenez de
et
du Congrès de Londres où j'ai dû si vertement relever l'accusation que, moi présent, il avait osé lancer contre moi, soutenant que la théorie du microzyma découlait de ses travaux. Oui, M. Pasteur sait que les «microzymas existent, l'incident
de leur découverte;
coimaît toutes les conséquences
il
cette théorie
en
sienne; car
elle
pour dérouter travaux qui
si
explique certains
seule
lui sont
crée
M. Pasteur a lorsque pelle
le
lumière
les
a
s'obstine,
conséquence de
à
des politiques, a
l'usage
maxime de
qu
il
existe! »
l'historien
italien.
ne repose que sur des équivoques, ;
à
la fin
il
trouve des
se
abus révoltent. Laissons
Quoi
jaillira.
qui,
succès en assurant
le
nom
d'un autre
honnêtes que
qu'il
il
:
suivi la
succès
la
et
la faire
propres. je crois,
émis ce bel apophtegme On
faits
comme
donner
l'opinion, à
C'est Guichardin,
«
bien
haute estime qu'il voudrait
qu'il
en
faire le
il
Mais s'ap-
consciences
temps
et la
conclusion naturelle de
soit, la
ce qui précède, c'e>t que M. Pasteur sait fort bien que ses doctrines physiologiques et pathologiques
sont le
fruit
d'un sys-
tème à priori qui, lui-même, procède de l'esprit de système et non pas de l'exacte coordination de faits patiemment constatés. Il y a longtemps, Fontenelle disait: « L'Académie des sciences ne prend la nature que par parcelles; nul système général, de peur de tomber dans l'inconvénient des systèmes précipités, dont l'impatience de l'esprit humain ne s'accommode que trop bien. »
M. Pasteur a
été
un impatient; son
esprit s'est
accommodé
aisément d'un système qui n'a d'autre fondement que et gratuite
la vieille
hypothèse des germes préexistants universellement
répandus, morbifiques ou nuisibles et bienfaisants. Au lieu de déterminer expérimentalement la valeur de l'hypothèse, il a
donné comme en démontrant de
faits
le
bien
fondé
la
constatation
qui, exactement interprétés, aboutissent à la
démons-
tration de sa fausseté.
Je reviens
aux
duit à formuler
nisme vrai de Il
faits
mon
simples, dont je parlais, qui m'ont con-
postulatum
et à
découvrir enfin
genèse des cellules. serait intéressant de faire précéder ce que
le
méca-
la
l'histoire des tentatives
des physiologistes et
je vais dire
de
des histologistes,
— 240 — même
de Schwann, pour expliquer mécaniquement
trouveront dans fise
volume des microzymas (1). Qu'il me sufet M. Virchow combattaient et les
le
de rappeler que Rùss
expériences que l'on avait tentées et
donnait,
par regarder
fini
dont procède l'organisation posés. Mais, nous le savons, essentiellement se.
transitoire,
cellule
la
et
la
saurait ^*^
''u
..u^i(Ui'.><
comme
l'on
ces deux
l'unité vitale
organismes com-
vie des
la cellule,
ne
que
les explications
pour échapper à l'hétérogénie,
que,
et
savants ont
per
forma-
la
des cellules. Les lecteurs que la question intéresserait la
tion
anatomique
élément
réputée
être
vivante
"'^-^''
Rien n'étant plus satisfaisant pour l'esprit que de pouvoir remonter au point de départ précis d'une théorie scientifique, je veux,
en quelques lignes, exposer comment j'en suis venu
à concevoir que les microzymas peuvent être facteurs de cellules.
Pendant que j'étudiais les microzymas atmosphériques, au point la solution du problème posé par les spontéparistes,
de vue de j'ai été
au contact de
les solutions
l'air
de
que les corpuscules très lés les
mon
laboratoire ne
petits,
sels
matières minérales dont il
parut étrange.
de sucre de canne que j'exposais
me
les petits corps,
microzymas. Or, en ajoutant à
de microzymas, des tuer,
me
souvent frappé par un phénomène qui
Le plus souvent,
minéraux
cette
laissaient
que
voir
appe-
j'ai
eau sucrée, munie
appropriés, c'est-à-dire les
ont besoin pour se constiou moins rapidement, apparaissaient où le microscope, malgré l'examen le
les cellules
arrivait que, plus
de véritables plus attentif,
cellules, là
n'en laissait pas apercevoir le
plus simple rudi-
ou moins semblables à la levure de bière, devenaient quelquefois de véritables mycéliums de moisissures. D^ns certains cas, ces cellules, déterminent une véritable fermentation alcoolique du sucre, avec dégagement abondant d'acide carbonique. Or, tandis que ces cellules se moins nombreux, multipliaient les microzymas devenaient disparaissant plus ou moins complètement ou devenant bactéries. En étudiant plus attentivement le phénomène, il me parut que, si les microzymas devenaient bactéries par évolution indi-; ment. Et ces
cellules, plus
il n'en était pas de même dans la formation des cellu" Lorsque celles-ci apparaissaient, il me sembla que plusieurs microzymas concoui'aient à la fois à leur production bref, qu'auparavant ceux-ci se groupaient en amas ,fprméS'(J'ue plus
vidueîle,
les.
;
{[)
Lei Microzymas,
elc. J.-B. Baillière et fils,
,-,
-p;;
1
u
?;
n.
—
241
—
ou moins grand nombre, s'accolant les uns aux autres avant que la cellule apparût avec ses attributs.
me
Ces observations bien connue des
conduisirent à examiner une production
botanistes
surtout
et
Mère de vinaigre. En étudiant avec
le
des
mycologistes
:
la
plus grand soin plusieurs
échantillons très jeunes de cette
substance, j'en vins à m'en une tout autre idée que celle des auteurs. On l'appelait Mycoderma ace//, mais M. Pasteur a donné le même nom à une faire
autre substance organisée microscopique qui possède des pro-
bien
priétés
Pour
différentes.
maintiens son
nom
éviter
toute
confusion, je
lui
populaire.
La mère de vinaigre
est cette
production membraneuse, gélati-
neuse d'apparence, qui se développe dans les liquides fermentes qui deviennent vinaigre. végétale
;
On
la
considère
bien moins azotée que
elle est
comme étant la
de nature
levure de bière et
ne contient que des traces de matières minérales. En réalité, sa composition élémentaire la rapproche de la cellulose plus ou moins souillée de matière azotée. Tout le monde est d'accord sur un point, c'est qu'elle est un végétal ; notion importante sur laquelle j'insisterai
raicrozymas et
quand
je discuterai laquestion
les bactéries sont
L'examen microscopique de
la
mère de vinaigre
téressant. Lorsqu'elle est jeune et pure, elle
croscope sous
un
desavoirsiles
des animaux ou des végétaux.
fort grossissement,
est fort in-
apparaît, au mi-
comme une membrane
finement granuleuse. Si l'on dilacère cette membrane,
les fines
granulations s'échappent et on a sous les yeux une infinité de
formes sphériques qui sont les microzymas; on n'y découvre pas d'autre trace n'est autre chose
d'organisation.
Bref,
la
mère de vinaigre
qu'une membrane formée par des microzymas
simples, empâtés dans une matière hyaline sans structure qui
comme la
gangue. Il faut le répéter, elle n'a d'autre spémorphologique que celle des microzymas dont elle est un conglomérat. Dans des échantillons de mère de vinaigre vieille les microzymas sont entremt4és dans la membrane avec des
en
est
cificité
formes linéaires ou courbes, qui ressemblent à des bactéries. Mais dans ce que je vais dire il s'agira exclusivement de celle qui est jeune et simplement finement granuleuse.
Pour mettre hors de doute que la membrane en question histologiquement formée que de microzymas, il fallait prouver d'une part qu'elle est douée d'activité chimique et, d'autre part, que ces microzymas peuvent devenir bactéries, n'est
sans autres formes structurées.
i6
— L'activité
de vinaigre, je l'ai mise en début de ces études, en montrant
chimique de
évidence presque dès
la mèy-e
le
qu'elle transforme le sucre
duit de l'alcool
(1).
Mais
—
^"2
de canne,
elle est
le fait
fermenter et pro-
un ferment
lent à l'égard des
solutions de sucre de canne pur.
Pendant que la membrane séjourne dans l'eau sucrée elle ne on y découvre seulement des microchange guère d'aspect zymas en voie d'évolution bactérienne, mais absolument aucune autre forme organique. Dans le vinaigre elle peut conserver indéfiniment sa constitution finement granuleuse. Dans l'empois l'évolution bactérienne est plus rapide, mais incomplète, :
bien que la fiuidification s'accomplisse et qu'une fermentation alcoolique, acétique
butyrique
et
dans
se produise. C'est
les
milieux sucrés ou amylacés additionnés de carbonate de chaux
pur
de bouillon de levure
et
l'évolution bactérienne
ment
ou de bouillon de viande, que
s'accomplit
le
mieux,
le
plus rapide-
complètement, tandis que l'on y peut suivre les diverses phases déjà décrites de l'évolution. En présence du carbonate de chaux, du sucre de canne et d'une matière albuet le plus
minoïde qu'elle puisse lactique, puis butyrique
;
fermentation est
digérer,
la
dans
mômes
les
d'abord
conditions avec l'em-
pois, la fermentation est surtout butyrique et acétique.
Les microzymas de
mère de vinaigre possèdent donc
la
les
propriétés générales des microzymas d'une origine quelconque.
Mais
si
par évolution
ils
peuvent
devenir
individuellement
vibrioniens et être ferments lactiques et butyriques, par groupe-
ment
ils
peuvent devenir cellules dont
d'être ferments alcooliques.
,
la fonction essentielle est
^i
•i;!-
:•?
?••
•
mère de vinaigre et de la levure facUnesolution de sucre de canne dans dubouilteurs de cellules. lon de levure ou dans du bouillon de viande, convenablement Les microzymas de
la
—
phéniqués pour écarter l'objection relative aux germes de l'air, est mise avec de la mère de vinaigre dans un appareil à fermentation. La température étant de 20 à 2o degrés centigrades,
on
constate, dès. le lendemain,
jours après, si
l'on
avait
un dégagement de gaz
;
quelques
gaz dégagé est de l'acide carbonique pur
le
employé
moins d'un mois
la
levure de bière
comme
pour ferment
;
en
tout le sucre était détruit et remplacé par les
termes ordinaires de
la
fermentation alcoolique
:
acide carbo-
hiqucj acide acétique, alcool, glycérine, etc.
Que (1)
s'était-il
passé ?
Comptés readu» du 4
Dans ces conditions arril 1864.
particulières de
-
243
—
les microzymaS n'avaient pas évolué pour devenir mais avaient formé des cellules superbes, plus grosses il y en avait de libres dans que celles de la levure de bière la liqueur; mais en examinant les portions de membrane non
nutrition, bactéries,
;
on y distinguait nettement des cellules en voie de formation au milieu d'amas de microzymas* on voyait
désagrégées,
d'abord de ces amas ayant vaguement l'apparence d'une cellule sans contours nettement déterminés d'autres dont le
une
tout près il y en avait contour était nettement circonscrit, comme ;
non pas a
cellule achevée; et ces cellules naissent ainsi,
surface de la
membrane, mais dans
la
profondeur
la
en esami^
;
bords des lambeaux, on voit de ces cellules achevées engagées dans la gangue hyaline qui les retient et prêtes à se dégager : par des pressions exercées sur la lâmô
nant
les
à moitié
mince couvre-objet on
peut séparer et
les
alors on voit parfaitement
enveloppante.
Bref,
les
la
zoîie
les distinguer libres;
formée
par la
comme
choses se passent
membrane ceci
dans
:
le
milieu nutritif formé parle sucre, les matériaux organiques
et
minéraux
des bouillons,
glutinent suivant une
les
microsn/mas se g)*ou,pent,
certaine loi dépendante de leur*
s'ag-
nature*
des
ou constituent la membrane qui les enveloppe et la une cellule, organisme nouveau, douée propriétés que ne possédaient pas les microzymas qui en
sont
les facteurs.
sécrètent
cellule est produite;
mon cher ami, comme le vôtre.
Ces résultats, j'en suis sûr,
un
esprit philosophique
Voilà,
n'est-il pas vrai,
doivent intéresseî'
des cellules qui n'existaient pas et
qui, sans les conditions de milieu réalisées, n'auraient jamais
apparu
;
elles sont
vraiment de nouvelle formation, en quelque
sorte formées de toutes pièces. Les savants qui auraient étudié le
phénomène, sans
brane,
les*
tenir
compte des microzymas de
auraient proclamées
le fruit
de
la
la
mem-
génération spon-
tanée ou, avec BL Pasteur, auraient soutenu qu'elles proviennent
germe de l'air tombé dans le milieu où elles ont j'ai démontré que les bouillons de levure ou de viande sucrés, dans les mêmes circonstances expérimentales, ne laissent jamais apparaître de cellules quelconques, ni même de vibrioniens.
de quelque
apparu. Or,
Pourtant ces cellules de nouvelle
formatibn ne peuvent pas
être réputées formées par génération spontanée l'ont été par
les
;
non, car
inicrozymas qui sont organisés
elles
et vivants;
leur organisme est constitué par ces microzymas et leur vie en
— procède
'il
:
'n*y a
'{)àé''ëtt'
244
— mais doué d'orga-
créaliBh d'une 'Vié' nouvelle,
d'un organisme nouveau' par
n
ce qui' ^
nisation et de vie.
déjà
était' !.
,
^
-
,
;
La première fois que j'ai parlé dé ce fait intéressant, ç*à élë dans une Conférence que j'ai faite à Lyon, au Palais SaintPierre, en mars 1868. L'année suivante j'ai fait connaître à l'Académie l'expérience tent d'être transcrites
car elles ont conservé toute leur va-
leur et leur actualité. Je disais «
Ces dernières méri-
et les conclusions.
ici,
:
La nature du monde organisé étant une dans ses multipj^es .manifestaon peut considérer que les granulations moléculaires que j'ai nommées
tions,
microzymas, sont, dans
végétaux et dans
les
animaux, ab semine
les
tisser des cellules »
Dans
les
j)
:,.
Cette théorie nouvelle de l'origine de
./'at dit tout
un
-
' ;
.
.
^
|
Vénoncé
cellule n'iqflrme pas ceitula.
Une
cellule i^ut déri-
aulre mode, voilà tout. »
^l'heureT que) pour pro^duire une
se groupent,
dépendante de
,
l'a'
omnis celhlla e
:
ver d'une autre cellule suivant
microzymas
;m
génération: dilQ. sppnt^ée,. le .;a^erozyj(ïia(loil
la
axiomatique de M. Virchow
...
-
>•
.
études sur
dorénavant être pris en considération.
s' agg\ui\neni
suivant
(1).
'
'
celfûïé,' "îes
^
um
certaine
toi
leur nature et j'ajoute maintenant, dépendante
aussi d'un milieu conforme à cette nature.
En
effet,
il
ne fau-
pas s'imaginer que des microzymas quelconques, placés
drait
dans je
ab ovo,
et
travailleuses qui, les conditions favorables étant données, sorit chargées de
les
de ceux de
la situation
ne
mêmes
dis pas les
importante dont Je suppose
il
que
mère de vinaigre, produiraient, mais une cellule. Distinction
montrer
faut l'on
la
cellules,
la portée et la signification 1
remplace
la
meraT)rane mère de vinaiqre
comme étant, une espèce j de jauise membrane a microzymas. Dans les conditions ou les microzymas de la mère de vinaigre deviennent bactéries, cpux de la fibrine peuvent le devenir également; mais oti ceux-là forment des cellules ceux-ci n'en produisent pas. C'est que ces microzymas, bien que morphologiquement identiques^ sont spécifiquement différents. Notion capitale dont les conséquences par de la fibrme, ique
ai spécifiée
physiologiques^ histologiques et pathologiques sont immenses.
Un
mot,
maintenant, avant de passer outre, sur l'assertion
qu'une cellule peut dériver d'une autre cellule suivant
un autre
mode que la dérivation ordinaire ce qui nous conduira à mieux comprendre la notion de dépendance de nature dont je parlais. ;
(1)
Conclmion&i$onc3rnant
iymas en général. LXVIII,
p.
877,
Pli
la
nalUF& de la mère de vinaigre e< rfés wittro"le 12 avril 1869. Comptes rendus, t.
cacheté ouvert
-
245
—
C'est un fait connu et classique, expliqué par Cagniard-Latour, que la. levure de bière ensemencée dans le moût du brasseur ou dans le bouillon de levure sucrés s'y multiplie. La cellule de levure procède d'une î»utre cellule par bourgeonnement.
C'est Ja dérivation cellulaire.
Dans
les 19^ et 20« Lettres j'ai parlé
de la destruction, par dans des milieux où elle né trouye pas d'aliments qu'elle puisse consommer : les microzymas deviennent libres et subissent alors l'évolution vibriorégression, de la levure placée
nienne.
Mais
levure peut être détruite mécaniquement.
la
que
dent,
l'on peut, par le
que de verre
dépoli,
destruction, avec
complète que
le
une
réduire
la
microscope ne
laisse
Un organisme
cellule, est
et
une pla-
poussière.
Cette
de temps, peut être
plus
apercevoir
broyé, réduit eh
un organisme mort
évi-
II est
la mollette, sur
levure en
un peu de patience
globule de levure. fût-ce
broiement à
:
si
aucun
poussière,
cela est encore évi-
Voilà donc la levure détruite et, en tant que cellule, absolument morte. Sa matière pourtant n'est pas anéantie qu'est-elle devenue ? Au microscope on ne distingue des débris dé la levure qu'une infinité de granulations moléculaires, agitées du mouvement brownien, au milieu des matériaux solubles dent.
;
de son stroma.
Ces
granulations moléculaires
sont-elles
les
microzymas de la levure? assurément, puisque le broiement, à cause de leur excessive petitesse, ne peut les atteindre. Eh bien, ces microzymas étant placés dans les mêmes conditions expérimentales que la mère de vinaigre, deviendront bactéries où les microzymas de celle-ci le deviennent, formeront des cellules où ils les forment. Bref, la cellule de !
levure peut ressusciter par ses microzymas.
"]'
'"
''*
"^
•'
/Telle est la démoiistration qu'une cellule peut pr(^éHé^' 3*11116
autre cellule suivant
un autre mode que
naire.
long de décrire tous
Il
serait trop
expérience extrêmement
même
délicate,
aussi
la
prolifération ordi-
les détails
de cette
importante par elle-
qu'elle est histologiquement significative.
Le Mémoire où
ces détails sont rapportés a été lu à l'Académie des sciences, lé
S3 octobre 1871, grâce à la bienveillance de M. Dumas, et inséré aux Annales de chimie et de physique la même année (1)..
À
cause dé
(1)
et
son importance,
ce
Mémoirei
à
été
Reèherches sur la'ntfktré et l'origine dei f&rmemts^ Annales série/ tome XXHI,' p.'443.
de physique,
¥
reproduit
de chimie
—
—
246
dans le volume consacré à l'histoire des microzymas avec de nouveaux développements (1). généralisation comprise dans les il fallait démontrer que la conclusions concernant la nature de la mère de vinaigre et des microzymas en général était légitime. Dans le Livre des microzymas, j'ai rapporté les expériences de divers auteurs, notam-
ment
celle
de M. Onimus,
touchant
la
génération
spontanée
miennes et qui ne sont des leucocytes, explicables que dans la théorie du microzyma, ces savants n'ayant tenu aucun compte des granulations moléculaires conqui
tenues dans
les
vérifient
humeurs
qu'ils
les
employaient.
Pendant que je m'occupais de la cellulogenèse des ferments identiques ou analogues à la levure de bière, nous entreprenions, M. Estor et moi, l'étude du rôle des microzymas pendant le développement embryonnaire. Les résultats de nos recherches n'ont été publiés qu'en 1872 (2) . J'avais découvert depuis longtemps et décrit le mode de multiplication des microzymas du vitellus d'œuf de poule. A un moment donné on ne découvre dans ce vitellus, en fait d'éléments organisés, que
Dans tout ce travail, en suivant jour par développement des principaux tissus ou cellules, nous avons surpris les microzymas se tassant, se groupant sous la forme de sphères, puis s'enveloppant pour constituer la cellule
des microzymas.
jour
le
embryonnaire. Oui,
les
choses se passent là absolument
des cellules par la mère de vinaigre.
pour nous n'avons vu qu'une la genèse
comme Jamais
embryonnaire procédât d'une
cellule
autre cellule. Bref, les conclusions formulées en 1869, consé^-
quences d'observations qui remontent bien plus haut, se trouvaient vérifiées, le postulatum démontré dans toute son étendue. Et, on terminant, je dois dire que M. Pasteur n'a pas man-? que de tenir pour non avenues des expériences qu'il prétend expliquer par les germes de l'air. C'est lui-même qui a écrit
ce qui suit « M.
:
Béchamp pose
cette hypothèse
glomérat de microzymas,
et,
comme
que il
la
mère de vinaigre
est
un con-
ne voit pas que, dans ses expérien-
bactéries ou des cellules de levure provient d'ensemencements spontanés qui n'ont aucun lien avec la mère de vinaigre sur la-
ces, l'origine des
quelle a viens 3)
il
opère,
il
arrive à cette conclusion
de résumer,
les
:
choses se sont passées
a
Dans
comme
que je microzyma, cer-
les expériences si le
taines conditions favorables étant données, était le facteur et des bactéries
a et des cellules. » (1) (2)
Les microzymas, Comptes rendus,
etc., p. t.
454 et suivantes.
LXXV,
p. 962.
—
—
Ml
M, Pasteur a cru réduire à néant cette série d'expériences en en rapportant d'autres qui n'ont aucun lien avec elles, et il en a imposé à ses lecteurs. Mais il faut finir dans une autre lettre nous verrons quelles sont les conséquences les plus ;
éloignées de ces expériences, ce me sera une occasion d'exposer à nouveau l'étrange physiologie spiritualiste de M. Pasteur.
YINGT^CINQUIÈME LETTRE Sommaire.
—
État de
question touchant
la
Sont-ils
Au début de les
la
animaux ou
nature des raicrozymas, végétaux?
quatorzième Lettre je
préjugés qui dominaient
M, Pasteur pour obscurcir
dans
et scientifique
comme
la
faisais
même
est
—
remarquer que
science et les efforts de
conséquences de
les
des microzymas, avaient eu prise
phique
la
sont-ils
un
sur
le vôtre.
la
découverte
esprit philoso-
promettais de
J'y
résumé de l'état de la question telle qu'elle se présentait à vos yeux en 1878, c'est-à-dire deux ans après la publication des Études de M. Pasteur suj- la bières ouvrage dont j'ai eu souvent à parler et qui paraît avoir été conçu et spécialement écrit pour préparer l'édification du système que plus tard il a appelé les doctrines microbiennes. Pour que ces doctrines parussent. vriaiès il fallait que la théorie du raicro^" zyma parût fausse aussi M. Pasteur, nous l'avons vu, a fait tout ce qui était en son pouvoir pour le faire croire. Le moment est venu de tenir ma promesse et de dégager ainsi les microzymas des erreurs dont leur découverte a été revenir sur
le
:
l'occasion.
L'année je viens
même
où
paraissait l'ouvrage
de parler, M.
de M. Pasteur dont
Nencki, à propos d'une étude sur Les
granulations moléculaires du pancréas que sait
:
elles
coccos de Billroth, la
d'Ehrenberg
Deux ans (1)
niss,
j'ai
déjà citée, di-
microzymas de Béchamp ou chose que le Menas crepusculum
sont évidemment les
(1).
»
même
_
,
plus tard vous disiez de votre côté
M. Nencki
:
Zersetzung der Gélatine
und
mit Pancréas, p. 35. Bem, 1876. J. Dalp.
des
:
Eiweisses bei der Faiil-
— 248 — «
on
Quand on
arrive avec le microscope à la limite des éléments perceptibles,
se trouve en présence de petits corpuscules qui ont été désignés par les
noms
auteurs sous différents (Hueter), sooglaea lier),
Monas crepusculum (Ehrenberg), Monades Micrococcus (HaU
:
(Cohn), Microsporon-septicum (Klebs),
Microsymas (Béchamp).
»
Cependant vous donnez une grande attention au Mémoire publié en 1870, M. Estor et moi, et vous montrez comment nous avions distingué, sous le nom de microzymas, des granulations moléculaires qui ne rentraient dans aucune des quatre catégories que M. Cli. Robin avait décrites vous rappelez même que les granulations moléculaires des cellules animales que nous avions en vue sont, en ap^ parence, identiques à celles que j'avais depuis longtemps signalées dans la craie et que j'avais caractérisées comme étant que nous avions
;
des ferments. Enfin, ayant exposé Ja théorie qui découlait des laits
observes, vous dites
:
.
,
,
Du moment que microzyraas et bactéries ne sont que les formes évolutives d'un même organisme, MM. Estor et Béchamp ont accumulé sur les «
microzymas toutes les propriétés qu'on avait accordées séparément à ces deux organismes. Non seulement le microzyma préside à l'évolution de la matière organique vivante dans les conditions normales, mais encore il est le facteur indispensable de
comme
faire intervenir,
toutes
les maladies, et
point
besoin de
n'est
professe M. Pasteur, l'introduction dans l'orga-^
le
nisrae et l'action de germes étrangers. « L'être vivant, dit M. Estor, pli
rem^
de microzymas, porte donc en Jui^mème, avec ses microphytes-fermehts,
les éléments
essentiels
de
de
la vie,
la
maladie, de
la
mort
et
de
la
des-,
qui ne tendent à rien moins qu'à
faire
truction. »
» Des assertions aussi graves et
considérer n'est pas
corps
le
neuve
vivant
comme un
d'ailleurs) ont
agrégat d'animaux ferments (l'idée
dû soulever beaucoup d'opposition,
et c'est
'
ce qui a eu lieu.
.
La tactique des opposants n'a pas répondu peut-être à ce que la science Au lieu de démontrer que les microzymas ne font pas préc isément tout ce que MM. Estor et Béchamp prétendent, on a laissé de côté les microsymas des cellules et on a conservé les micrococcos en ayant soin de considérer ces derniers non plus comme des particules animales, mais »
pouvait désirer.
comme
de petits éléments végétaux qui se multiplient par scission. »
Et vous ajoutez, d'après M. Nepveu, qui France les travaux de M. Billroth
vulgarisait
en
:
« D'après cette dernière théorie, le coccos
espèces et variétés désignées sous les
serait
coccos, streptococcos, ascococcos, cocco-bactérie, etc. » Ces coccos
proviendraient
(1)
il
y a toujours,
Nepveu.
cales (1875).
Du
rôle des
h,
l'état
genre de
plusieurs
mesococcos, micro-
(1).
toujours des germes de
liquides, d'après certains auteurs. D'après
Lûders),
le
noms de megacoccos,
l'air
ou des divers
quelques autres [Billroth, Henssen,
normal, des germes dans
organismes inférieurs dans
le
sang. »
lès lésions
chirurgie
— Enfin vous concluez «
449
—
:
est évident, d'après ce qui précède,
Il
que
etc., n'est
eoccos, coccos, qu'il
pas encore établie d'une
par conséquent, bien
est,
l'histoire naturelle des cor-
noms de microsymas, micre-
puscules infiniment petits désignés sous les
difficile
manière
suffisante,
sujet au milieu des théories contradictoires qni les concernent
où -nous
Oui,
animaux
et
dans
humeurs,
les
ceux des cellules
et
de tenir compte de ceux des cellules
nom
le
comme
de
comme
coccos,
et
vitalité,
ont regardé
étrangers
pré-
leur
ont
refusé
les autres
à l'organisation et
étant des végétaux ou des germes.
Les préjugés empêchaient point
microzymas
avaient vérifié
sence et accepté la démonstration de leur
sous
»
ceux qui peuvent être libres
auteurs qui
les
comme
regardé
avions
(!].
présentaient à vous en
Voilà sous quel aspect les choses se
4878.
et
de se prononcer nettement à leur
de vue
et
ment une nouvelle de
être pas inutile
les
savants de se
nous, que les
de voir avec
mettre à notre
microzymas
catégorie d'êtres vivants. Et faire
for-
n'est peut-
il
observer qu'il y avait un peu de notre
faute.
Je dois l'avouer,
nous avons eu
pour nous nous avons
vous avez
faire
cité,
dans
tort,
le
Nous aussi, employé les mots à germes et de microphytes. Il fallait, comme d'abord,
répudier
microzymas, en
effet,
comme
termes
ces
quand on
la
je
vicieux
et
mode de le
pensais
faux. Les
considère dans leurs rap-
les
ports avec l'organisation animale ou dans les vibrioniens qui
Mémoire que
entendre, de sacrifier à l'usage.
leurs relations avec
proviennent de tissus animaux, ne sont ni
des germes, ni des microphytes.
Plus tard
j'ai
répudié cette fausse nomenclature, reconnais-
sant avec D. Stern que
de plus dangereux, mots vagues », leur emploi est tout aussi nuisible et haïssable dans la science. Précisons donc, avant d'aller plus loin, ce qu'il y avait de démontré, à l'époque dont il s'agit, à l'égard des microzymas.
de plus haïssable en
«
s'il
n'y a rien
politique
que
les
Sans remonter plus haut, il convient de rappeler que, de I860 à 1876, j'ai successivement découvert les microzymas atmosphériques, ceux de la craie ou des roches calcaires, des terres cultivées ou des garrigues et des eaux. J'en ai rapproché ensuite thelot
Enfin, (1)
les
granulations
dan^ certaines de j'ai
été
E. Fournie.
amené
moléculaires
notées par M. Ber-
ses expériences sur les fermentations.
à leur comparer
AppHcation des sciences à
la
certaines
granulations
médecine, p. 676, 677, 678,
,
— 250 — humeurs des animaux et des démontré que tous ces microzymas diverses sont morphologiquement identiques et
moléculaires des tissus, cellules, végétaux, de tout ordre. J'ai
d'origines
si
de Tordre des dernières grandeurs observables au microscope qu'ils sont doués, chacun selon sa nature, d'activité chimique, ;
même
au
que
que
titre
ferments (d'où
petits de ces
Cagniard-Latour que
microzymas
les
tenu
là
et
besoin de
définitivement
que
établi
outre,
sont
vivants;
donc
qu'ils sont
vivants parce ;
et, je n'ai
M, Estor que nous avons microzymas animaux peuvent avec
les
même
subir cette évolution à
plus
les
j'admettais avec
peuvent devenir Vihrioniens
ils
dire, c'est
le
qu'ils sont or,
également. Mais je ne m'en suis pas
prouvé, en
j'ai
nom);
leur
ferments figurés
les
l'étaient
que, par évolution, plus
organismes également microscopiques
les
ferments figurés; mais
appelle
l'on
les tissus.
pour moi, était irrévocablement démonles microzymas, quelle que soit leur origine, sont des êtres tré vivants, et parce qu'ils sont doués d'activité chimique et parce Oui, voilà ce
qui,
:
que, par évolution,
peuvent, les
ils
circonstances étant favo-
rables, devenir Vibrioniens. .
Et
il
convient de rappeler aussi que M. M. Nencki, en 1876,
après avoir vérifié, sur
a
pancréas, la naissance, à
le
de Vibrioniens, déclara ceci
tissu,
A ma
connaissance, c'est A,
Béchamp
granulations moléculaires, qu'il
ments organisés
nomme
et qui défendit sa
même
son
:
qui, le premier, considéra certaines
microzymas,
comme
étant des fer-
manière de voir avec résolution contre
diverses attaques. »
Enfin, le
même
savant, ayant rappelé en
nos résultats, ajoute a
On
voit
que
les
:
recherches postérieures de
sont dans leurs résultats que
M. Ch.
trois propositions
Robin, qui
la
BiUroth et de Tiégel ne
confirmation de ces trois propositions
avait
écrit
léculaires et qui en avait fait
une
sur les
granulations
classification,
ne
(1).
»
''rttWi'
laissa pas
de s'occuper des microzymas. Il importe, pour la clarté dii sujet, de connaître la manière de voir d'un savant si compétent. Il disait «
en 1871
:
de volume uniforme, d'aspect très montre dans les mucus, à la surface des linguales, intestinales, et dans beaucoup de déjections
Les nombreux granules très
fins,
caractéristique, que- le microscope cellules épithéliales,
intestinales, qui, à la surface des porte-objets laissés dans les macérations, etc.,
à la surface des infusions, forment ce que Burdach appelait la couche (1)
M. Nencki,
loc. cit.
mu-
—
251
—
qtieme primordiale et Pouchet la pellicule' proUgère, d'un auteur à J'autre,
ont reçu
des
noms
très différents... Suivant
nommés microsymas,
corpuscules qu'il a
et
M. Béchamp (1867-1868), ces que l'on connaissait sous le
m
nom de granulations moléoulaires sont capables de se développer bactéries ou en vibrions, qu'ils proviennent d'un tissu végétal ou d'un tissu animal, pourvu que l'on réunisse de bonnes conditions. » .
sommairement exposé
Mais, après avoir
que
faits
j'ai
les
conséquences des
rappelés, le savant auteur conclut
que
:
« Ces vues resteront à l'état de suppositions pures tant que la nature chimique de ces granules d'origines si diverses restera ignorée, tant qu'on n'aura pas montré quelles sont les actions chimiques qui se passent dans leur propre substance, suscitent les actes de fermentation et autres dont on les dit être cause à l'égard des éléments anatomiques et des humeurs
au sein desquels
sont plongés
ils
(1).
»
Je comprends l'embarras de M. Robin mais je ne peux pas m'empêcher de remarquer combien son langage était différent de celui de M, Pasteur cinq ans plus tard; en savant conscien;
cieux et honnête
ne conteste pas
il
conséquences
les faits et les
déjà entrevues qui en découlaient; mais
il
connaît les difficul-
du sujet, il veut des éclaircissements, car il aperçoit claiper ment que la nouvelle théorie est intimement liée à celles de
tés
fermentation, de l'organisation, et des
la
actes chimiques qui
s'accomplissent dans l'organisme pendant la vie.
plus tard, M. Ch. Robin, dans
l'article
«
Germes
»
du
Dic-^
tionnaiye encyclopédique des Sciences médicales (1882), a con^ sacré
vantes a
pages aux microzymas, où se
plusieurs
mêmes
trahissent les
préoccupations. Je n'en veux citer que les lignes sui^ :
Sans dire d'où
îl
arrive dans l'œuf, d'après
M. Béchamp,
le
microzyma
procéderait de l'œuf; l'origine des microzymas se confondrait avec celle de l'être et
de l'organe qui
ment anatomique.
les contient; là
il
évoluerait
parallèlement à
l'élé^
y aurait évolution fonctionnelle qui aboutirait à la spécificité des usages de chaque organe, à autant de sortes de microzymas Il
ou ferments organisés
qu'il
y
a
de propriétés spécifiques des produits de
ces organes
» Les physiologistes considèrent les actes biologiques
comme
reconnais-
un certain degré de développeconstitutives, de la composition de la d'après M. Béchamp, il n'y aurait là
sant pour condition d'existence l'arrivée à
ment des organes, de substance
même
des
leurs cellules
éléments
au microzyma aux unités anatomiques de nos
qu'illusion; c'est
qu'il faudrait attribuer ce
:
or,
qu'il
faudrait reporter ce qu'on attribuait
tissus;
c'est à
un
qui se passe en celui-ci
végétal et (2).
»
(1)
Ch. Robin, Traité du microscope; p. 927 et 928 (1871).
(2)
Dict. encycl. Se. méd.,
¥
série,
t.
VIII, p. 599.
non à
l'animal
Ces lignes m'expliquent l'embarras de
La
difficulté
qui l'arrête,
passe dans
arrive dans l'œuf dont procède cet
il
,
la voilà
difficulté
un
serait
végétal^-.
ce qui se
faudrait attribuer
animal,
La zyma
un
est
non à l'animal lui-même, sans que
l'animal, et
nous sachions comment
histologiste.
l'illustre
Le microzyma
;
à ce végétal qu'il
et c'est
dit-il,
la voici
tout
végétal; et
ce
mot,
,i
un mot
entière dans
comme
>;
;
-
ii»,
le
micro-
de germer
celui
un sens vague, a amené toutes les confusions dont les micVozymas ont été victimes. Et je reconnais que,' pour avoir sacrifié aux usages, qui voulaient que les ferments étant pris dans
organisés fussent des végétaux,
puisque
j'ai
j'ai
moi-même
prêté
le flanc,
consenti à dire que les microzymas sont des mi-
crophytes ferments.
La
mais M. Ro-
difficulté a été facile à lever, j'y reviendrai;
bin oublie qu'à la base de son système et de celui des protoplasmisles, il y en a une bien plus énorme, puisque le tout de l'organisme procéderait du blastème ou du protoplasma, c'est-
à-dire de
que
matière purement
la
systèmes
ces
sont
chimique;
physiologiquement
inadmissibles pour n'avoir plus besoin de
M. Robin a
l'article
dont
j'ai
mes communications,
dents, après et à
écrit
l'Académie de médecine, sur
assez montré chimiquement
j'ai
et
le faire
les
cité
de nouveau.
passages précé-
à l'Académie des sciences le
pancréas.
Il
est curieux
vous par ce travail et de comparer votre manière de voir à celle de M. Robin. Vous
de constater l'impression pr3duite sur avez
fait
le sujet
les
de
mon mémoire
sur les Microzymas pancréatiques
d'un de ces articles qui vous conduisent aussitôt
sommets. Les lecteurs de
la
Lettres sont écrites à propos de sa publication.
Vous j'avais
avez cru
reproduire
en
;;'^^,'
entier
[[
,\,
la lettre que
eu l'honneur d'adresser à M. Dumas sur les microzymas j'y démontrais que ces microzymas résumaient
du pancréas
;
en eux toutes
mateur
devoir
sur.
Revue se souviendront que ces
les propriétés
chimique,
du- suc
connues,
comme
pancréatique
;
et
agent
vous
transfor-
en
avez
aussitôt donné le commentaire suivant qui est de main âe maître et que je reproduis en entier, sans y changer rien. a Certes, disiez-vpus, on ne saurait exiger une expérience plus probante,
comme, d'un autre côté, elle a donné des résultats analogues sur d'autres organes glandulaires, on est autorisé à conclure que les granulations moléculaires connues sous le nom de microzyma sont bien les agents des et
transformations vitales dans » Reste à sjvoir
si
cette
les
glandes.
^
manière de Voir
est susceptible d'être généralisée.
— Nous
n'en doutons pas
;
mais
—
253
faudrait ajouter à la théorie chimique cer-
il
que les auteurs sans doute ne pos-' que si ces derniers voulaient transporter leur théorie sur- le poumon, le cœur, le cerveau, ils ne pourraient pas démontrer l'action propre des microzymas par le procédé chimique qu'ils ont employé. Mais en considérant avec nous qu'il y a trois sortes d'orgataines notions de physiologie générale
sédaient pas.
Il
en
est évident,
effet,
des organes à produit chimique (glandes, etc.) des organes à promécaniques (cœur, muscles), enfin des organes à produit dynamique (cellules nerveuses), et que chacun de ces trois ordres requiert l'emploi de procédés danalyse diflérents, on est conduit ainsi à appliquer judicieusement la, théorie à tous les organes de la vie. Ainsi, par exemple, dans les nes
:
;
duits
lobules primitifs
terminaux
et
du poumon qui constituent avec leurs
cédés chimiques,
le rôle
physiologique de ces
cupera du rôle physique tissu conjonctif, les
noyaux côté; les.
et leur
alvéoles
pariétaux
pulmonaires, on n'ira pas chercher, par des pro-
les cellules
cellules,
mais
on se préoc-
que remplissent, dans
fibres
protoplasma
élastiques et les ;
dans
les
l'endosmose gazeuse, le cellules d'épithélium avec leurs
muscles, on laissera également de
procédés chimiques (au second plan) pour ne considérer, au point
de vue mécanique, que la substance protéique et contractile que renferment les fibres cellules; dans les cellules nerveuses, enfin, on ne cherchera pas le secret de la perception et de l'excitation aux mouvements dans la composition chimique des granulations moléculaires qu'elles renferment, parce que ce serait peine inutile, mais on dira, qu'en vivant à leur manière, ces cellules acquièrent la propriété de produire le sentiment et l'excitation '
fliotrîce.
En examinant
mkrozyiûas.non pas au point de Yue exclusivement chimique, mais au point de vue. physiologique, c'est-à-dire au point de vue qui embrasse tous les procédés capables de nous montrer exactement les actes si variés de la vie, la théorie de MM. Béchamp et Estor est ,!*-
ainsi les
acceptable; elle satisfait l'esprit et n'est nullement
qae nous savons des
lois
générales de la vie
'je n'ai" pas iVésité à remettre sous vos
en opposition avec ce »
(4);
yeux
et
ceux de vos
un peu longue mais magistralement pensée. bien les microzymas vus comme ils doivent l'être!,
lecteurs cette page
Oui, vdiïà
dans leur ampleur, sous deux points de vue. Je vous ferai seulement remarquer que le point de vue physiologique ne m'avait pas échappé, puisque je montrais les microzymas facteurs de cellules, les constructeurs des et,
par
suite, les
parties de l'organisme
agents de tout le devenir de cet organisme.
que
et physiologique que microzymas de certains centres organiques n'est pas contradictoire avec le rôle chimique: on né pouvait démontrer leur vitalité que par leur activité chimique, laquelle est possédée par les microzymas des cellules nerveuses eux-mêmes. Mais j'aurai l'occasion de montrer dans quelles conditions certains microzymas des orga-
J'aurai à
montrer
le rôle
vous voulez qu'on étudie dans
[l]
physique
les
Hsvue^ médicale, b février 1881, p. 185.
— nismes composés acquièrent
chimique
et physiologique
concernant
article
K Pourquoi,
les
254 et
manifestent leur double activité je
et
— reviens
à
la
microzymas du pancréas
y dites-vous,
MM.
Estor et Bécliamp,
de votre
fin
:
non contents de faire l'état physio-
jouer aux microzymas un rôle que nous croyons légitime dans logique, étendent-ils ce rôle à
l'état
classe des maladies parasitaires
si
pathologique, bannissant ainsi toute
incontestablement établies?
sur ce point l'esprit de système les a entraînés trop loin
Voilà vieilles
comment
les efforts
hypothèses
et
dans
que,
»
!
de M. Pasteur, pour rajeunir de les conséquences de la
pour obscurcir
découverte des microzymas, ont eu prise vrai pourtant
la
— Évidemment
la
même
de votre
suite
sur vous.
article,
oi^i
Il
est
vous
examinez l'œuvre de ce savant, après avoir fait observer qu'il ne soupçonne môme pas l'existence de la spontanéité morbide » vous dites qu' « il lui est facile de s'en faire une idée, en considérant que (dans l'organisme) les microzymas sont susceptibles de devenir bactéries, en dehors de toute inoculation et de ce
toute pénétration des poussières atmosphériques C'est ce fait capital,
admis
que
par vous sans
»
(1).
restriction
dans
microzymas, dans certains états pathologiques, peuvent subir l'évolution bactérienne en dehors de toute pénétration des germes des poussières atmosphériques, ces dernières
qui
lignes,
les
nous a empêchés, M. Estor
et
moi, de regarder
parasitaires les maladies, contagieuses, infectieuses
Vibrioniens apparaissent
;
comme
ou non, où des
nous avons soutenu, par conséquent, d'être la cause de la maladie, en sont
que ces Vibrioniens, loin d'abord, au contraire, l'effet. J'aurai à discuter, plus tard,
le
parasitisme pasteurien. Je continue donc. Mais, dans l'avant-dernière Lettre,
avec ce que j'avais existât
qu'il
soutenu dans
primitivement
des
j'ai été
plus loin
les premières,
microzymas,
:
j'ai
d'accord contesté
des germes
de
microbes quelconques, morbifiques ou bienfaisants, dans l'atmos-
appuyé de preuves expérimentales, j'ai montré que microzymas ou les Vibrioniens qu'on rencontre dans l'air commun, près du sol, proviennent des organismes actuellement vivants ou qui vivaient aux époques géologiques et que l'on retrouve dans certaines roches et dans la terre cultivée ou phère
;
les
cultivable.
Cet ensemble de et
faits et
de conséquences
était trop
nouveau
certainement trop inattendu, trop contraire aux idées reçues^
aux hypothèses (I)
Loc.
cit.
admises,
p. 226.
pour être accepté sans opposition.
— Sans doute on trouve mettre
255
les faits
—
exacts
;
mais on
refuse d'ad-
conséquences en en cherchant l'explication dans une
les
autre direction. Les uns invoquent les germes préexistants de l'air
commun,
les autres la
On ne
génération spontanée.
veut
ahsolument pas convenir que les raicrozymas appartiennent à une catégorie d'êtres dont on ne soupçonnait ni l'existence, ni les propriétés.
Et cela était tout naturel
;
les
savants,
tous
protoplasmistes et plus ou moins transformistes, le spiritualiste
M. Pasteur comme les autres, admettaient une matière vivante se, blastème ou protoplasma, où n'existe rien de structuré,
per
de morphologiquement délini dont procèdent l'organisation toute l'activité
future de l'organisme
composé
ne contient rien d'autonomiquement vivant
et,
qui, il
et
lui-même,
faut le répéter
comparent au contenu d'un vase inerte rempli de moût, de bière ou de vin. Soyez-en certain, mon cher ami, si au lieu de voir les choses comme elles sont; j'avais simplement signalé les granuavec insistance, qu'avec M. Pasteur
lations moléculaires aller
comme
ils
douées d'activité
chimique,
sans
au delà, sans essayer de démontrer qu'elles sont vivantes
parce qu'elles sont structurées;
surtout
sans soutenir qu'elles
sont ce qu'il y a d'essentiellement vivant dans la cellule et le
on n'y aurait rien trouvé à redire. On n'a que je les avais nommées d'un nom nouveau, qui n'existait pas dans le vocabulaire scientifique, que parce que je rompais ainsi avec les systèmes admis et parce que je prétendais faire de la découverte des microzymas le point de départ d'une réforme devenue nécessaire des idées reçues concernant l'organisation et la vie. C'est parce que les savants n'avaient aucune idée d'êtres organisés comparables aux microzymas, qu'après les avoir reconnus à leur tour, ils leur donnèrent différents noms tirés des connaissances en histoire naturelle qu'ils avaient. Ils ne voulurent pas tenir compte de ce que je les avais caractérisés par la double propriété d'être chimiquement actifs comme les tissu
été
ou l'organe,
prompt
à se scandaliser de ce
ferments organisés
et d'être
capables de devenir Vibrioniens par
évolution.
Les uns disaient que c'étaient des Monades et particulière-* ment le Monas crepusculum ; les autres des Micrococcus, des
comvague de son système de nomenclature, les
Coccos, des Miatvsporon, etc. M. Pasteur ou ses disciples, se plaisant
dans
le
ont appelés Corpuscules germes, microbes en point, etc. Laissons là
les
mots vagues
et
voyons ce que signifient
les
autres.
—
256
—
Les monades ou Monadina d'Éhrenherg forment
la
cinquième
Le pre-
famille des Infusoires, les Monadiens de Félix Dujardin.
mier genre de cette famille est le genre monas. Or les monadiens sont des animaux que l'on prétend spécifier avec certitude comme tels des animaux nus, de forme arrondie ou ;
oblongue, variable, sans expansions et à
Nous n'avons pas
liforme.
un
seul filament flagel-
M. Estor
réussi,
et
moi, à
voir
aucune trace d'appendice à aucun microzyma proprement dit. Quant au monas crepusculum, Dujardin s'est refusé à l'inscrire parmi ses espèces il n'existe pas (1). Dans tous les cas, ni Elirenberg, ni Dujardin n'ont jamais dit que les monades devinssent vibrioniens. Bref, les microzymas ne sont pas des :
Alonades.
Les micrococcm ou microcoques sont certainement des végé-
M.
taux.
a décrits
Hallier, entre autres, les
comme
étant très
manière des conidies, reproduire le végétal dont ils sont issus. Les microzymas ne peuvent jamais ils produire, par évolution individuelle, que des Vibrioniens ne sont donc pas des micrococcus ils le sont d'autant moins ténus
et
pouvant,
à. la
:
;
que
les
micrococcus de Hallier sont munis d'un
Les Microspm'on sont des champignons
ne
se rapporte
(1)
;
cil
vibratilel
rien de leur histoire
aux microzymas.
Voici ce qu'endit Dujardin :« Plusieurs des
par Elirenberg, à Berlin même, avec
les
moyens
ne seront assurément pas plus reconnaissables venait de parler); telles sont le
monades décrltirs
etfigui'ées
actuels d'observation (en 1841),
(que certains autres dont
Monas crepusmlum
qui, dit-il,
il
est hyalin,
globuleux, agile et Carnivore, long de O^^.OOaâ, et qu'il représente par de petits ovales
d'un millimètre enviion(*).
»
Et à propos de son Bacteriwn lermo Dujardin parle du Monas lermo de Millier comme étant, d'après MûUer lui-même, de tous les animalcules offerts le microscope, « le plus petit et le plus simple, paraissant échapper au pouvoir du microscope composé qui ne permet pas de décider s'il est globuleux ou discoïde ;» et ajoute qu' « il ne peut pas s'empêcher de penser
par
que dans certains cas Millier a pris pour des infusoires les molécules actives de Robert Brown qui se voient si bien dans toute infusion trouble, et que plus souvent, il a eu devant les yeux le vrai 5ac/eriMm fermo dont le mouvement n'est pas une simple titubation sans changement de lieu. (**)» Évi-
demment Dujardin
avait vu les granulations moléculaires des macérations, microzymas des substances organisées macérées, agitées du mouvement brownien de titubation, mais pour lui comme pour tout le monde alors, et depuis, ce n'était rien que ces molécules dites actives parce qu'elles n'avaient que le mouvement de titubation ou brownien,
c'est-à-dire les
-
Histoire nalufelie des ioophyks-infusoires. Encyclopédie (*) Dujardin Roret (1843), p. 279. (*) Ibid., p. 213. :
—
—
257
Quant aux corpuscules germes, aux microbes en point, j'en mérite de la dénomination à M. Pasteur elle ne signifie rien ou signifie tout ce qu'on veut. laisse le
:
Laissons tout cela,
comme
purement hypothétique
étant
et
sans valeur, et venons aux vibrioniens.
montré dans
J'ai
sont
les
précédentes lettres que les microzymas
aux vibrioniens,
liés
polymorphique
s'arrêtait là et que,
zyma peut devenir
comme
chacun selon son espèce,
têtard est hé à la grenouille; mais j'ai dit aussi
par évolution,
si,
le
que l'analogie le
micro-
une bactérie, par régression, peut se transformer en microzymas. Bref, le m'crozyma me paraît être la forme vibrionienne la plus stable en effet, un microzyma, dans son milieu naturel et physiologique, dans l'organisme bactérie,
;
dont
partie intégrante, conserve indéfiniment sa forme.
fait
il
il est évident que les vibrioniens sont ce que microzymas. Selon M. Pasteur les premiers sont animaux; ils sont végétaux selon M. Ch. Robin et aussi selon les
Cela posé,
sont
les
savants qui les
nomment
schizomycètes ou schizophy cèles.
désaccord ne doit pas surprendre
;
il
y a longtemps
que
les
Ce
natu-
embarrassés lorsqu'il
s'agit de se prononcer sur la nature vraie des êtres qui sont aux confins des deux règnes. Mais à l'égard des vibrioniens il n'y avait pas eu d'hésitation
ralistes sont
autrefois
:
Infusoires
Ehrenberg
et
Dujardin
comme comme les
et ceux-ci
étant vibrioniens,
des
considéraient
les
animaux.
têtards sont
comme
des
Les microzymas
batraciens, seraient
donc animaux et si le Monas termo de Millier était un microzyma, il est clair que Mûller aurait soutenu que les microzymas sont animaux. Voilà ce que disent les naturalistes! Mais que ;
disent les faits
? ,
Ali! les faits sont impitoyables; listes
ont tort de soutenir,
maux,
les autres qu'ils
les
ils
affirment
uns que
que
les
natura-.
les vibrioniens sont
ani-
sont végétaux.
En réalité, les vibrioniens, en y comprenant les amylobacfers de M. Trécul, sont ce qu'étaient les microzymas dont ils proviennent par évolution. Or, cela est incontestablement démontré, les
microzymas sont ce
dans un animal ordre que ce
aussi bien
soit,
et qu'ils
qu'il y a d'anatomiquement vivant que dans un végétal, de quelque peuvent devenir bactéries à même
Évidemment, puisqu'il en est ainsi, les microzymas sont animaux dans les animaux, végétaux dans les végétaux. Ils ne sont donc pas des végétaux dans l'animal^ pas plus qu'ils ne sont des animaux dans le végétal. les tissus.
17
.
— Voilà,
des
mon
cher ami, ce que l'observalion
affirme avec certitude. Oui,
faits
précède
—
258
rétudc patiente
et
faut le redire, ce qui
il
bien ressortir, les microzymas appartiennent à
le fait
une catégorie
d'êtres organisés
dont
les naturalistes n'avaient
auC/Une idée; leurs moyens ordinaires de classification ne leur sont point applicables, pas plus que les notions
communes de
La chimie seule permet de les fonctions, fis sont morphologiquement
famille, de genre et d'espèce.
distinguer
par
leurs
identiques, mais de
sang, dans cales
fonction
poumon, dans
le
et intestinales,
les 08,
dans
etc.;
la racine, etc.
l'œuf ou
dans
le
la graine,
Quant à
la graine,
la
dans l'œuf, dans
différente le foie,
dans
glandes
les
le
stoma-
pancréas, dans les muscles, dans
dans
la fleur,
question
dans
de savoir
elle est tout aussi insoluble
la feuille, s'ils
dans
sont avant
que de savoir
l'œuf a précédé la poule ou la poule l'œuf.
si
Mais cette
lettre est
prochaine je
quant à l'organisation mas.
Dans
déjà bien longue, je m'arrête.
développerai
les
la
conséquences qui découlent,
et à la vie,
de
nature des microzy-
la
VINGT-SIXIÈME LETTRE
— —
— —
Un genre de Les mirrozyraas, l'organisation et la vie. Sommaire. preuve qui a bien son mérite. —Les microzymas gastriques reconnus, admis Histoire des Ce qu'un microListe ne devait pas accorder. et niés. Intervention postérieure de microzymas pancréatiques et gastriques, Réduction deux savants par des recherches incomplètes et imparfaites. La réalité des faits rétablie. du problème à sa plus simple expression. Une gageure.
— —
—
—
Je vous ai prorais de développer, dans
cette Lettre, les
con-
séquences qui découlent, quant à l'organisation et à la vie, de la découverte des microzymas ei de leur nature. Je vais tenir
ma
promesse en insistant sur certains
qu'indiquer
et sur certaines
faits
que
questions que je n'ai
je
n'ai
fait
fait
qu'ef-
lleurer
réussi à convaincre les lecteurs de la Revue microzymas constituent une catégorie nouvelle vivants. Mais si, malgré mes efforts, des doutes subsistent
Je ne sais
si
Médicale que d'êtres
j'ai
les
encore dans quelques esprits, j'espère qu'ils seront dissipés par un genre de preuve qui a bien son mérite.
— M. Duclaux,
—
239
métaphysicien du système microbien,
le
savant
le
qui, à l'imitation de son maître, avait traité d'imaginaire tout
ce que j'avais publié sur les microzymas, consent enfin à constater
que
vraiment découvert dans
j'ai
les
microzymas du pan-
créas et des glandes gastriques quelque chose de très particulier. il
Jl
y met sans doute de
a écrit ce
que
voici
mauvaise volonté, mais enfin
la
:
a C'est M. Bécharap qui a le premier montré, pour le pancréas d'abord, pour l'estomac ensuite, quï^'on pouvait trouver dans ces organes, et isoler
par des procédés convenables, des granulations très ténues capables de un haut degré les propriétés des glandes auxquelles on les emprunte. Les formes qu'il leur attribue n'ont rien de caractéristique, et manifester à
éléments granuliformes contenus à l'intérieur des coranie vivantes, et comme pro-
sont celles de tous les cellules vivantes.
M. Réchampies considère
duisant par sécrétion leur diastase caractéristique; mais
En
preuve sérieuse en faveur de cette opinion.
de microzyma, qui
même
avait
lui
servi à tant d'usages,
déjà
confusion dans son sujet
la
et
chargées de diastases.
lations sont
il
masqué
donné aucune
n'a
même du nom
les baptisant il
sa découverte.
a introduit lui-
Mais ces granu-
qu'a .démontré M.
C'est ce
Gautier en
lavant journalièrement, au travers d'un diaphragme de terre de pipe, des granulations insolubles provenant d'une dissolution de pepsine. La vingtième
eau de lavage avait encore une activité sensible.
»
la mauvaise grâce qu'il y met, M. Duclaux ne reconmoins dans ces lignes le fait important qui vous a tant frappé, savoir les microzymas du pancréas et de F estomac manifestent à un haut degré les propriétés des glandes auxquelles on les emprunte. Oui, malgré les finesses, les sophismes et les obscurités voulues dont il a noyé sa pensée, M. Duclaux
Malgré
naît pas
:
a été obligé
de reconnaître aux
deux organes
glandulaires
indépendante
tionnelle,
granulations
importants
comme
et distincte,
moléculaires de
une autonomie fonccelle des
glandes
elles-mêmes. Mais l'aveu est considérablement atténué, et
En
pouvait guère en être autrement.
effet, si
il
ne
M. Duclaux avait
admis que
les granulations très ténues du pancréas et de l'estomac sont des microzymas, c'est-à-dire sont vivantes et constituées sur le modèle d'une cellule, il aurait été obligé d'admettre trois choses que j'avais démontrées: la première, qu'elles
sécrètent
comme
nomes
appartiennent, en tant qu'éléments anatomiques struc-
turés,
et
les
en propre à
la
cellules;
glande
seconde, qu'elles
la
et
à l'organisme dont celle-ci
fait
capables, par évolution,
de
partie; la troisième, qu'elles sont
devenir vibrioniens. Évidemment,
pouvait
pas
autant
accorder;
sont auto-
il
le
disciple de M. Pasteur ne
lui
en aurait
trop
coûté
— mo — tout
d'affirmer la vérité
entière
et
il
trop
avait
intérêt
ù
la
voiler; c'est ce qu'il faut bien mettre en lumière.
Mettons-nous à
de M. Duclaux
la place
et
tenons compte de
son passé.
Ce savant s'est constitué depuis longtemps l'apôtre du système microbien et le détracteur de la théorie du microzyma; ne lui faudrait-il pas une droiture peu commune pour avouer qu'il s'est trompé et qu'il a des torts? Ne voulant avouer ni l'un ni l'autre, M. Duclaux est obligé de nier que
les
granulations très ténues dont
quelque chose d'organisé
et
s'agit
il
soient
de vivaût, c'est-à-dire des micro-
zymas semblables de forme à ceux de l'air, des eaux, de la craie et des terres il me blâme donc de les avoir baptisées du nom de microzymas qui, dit-il avec tant de grâce, m'avait déjà servi à tant d'usages, masquant ainsi ma découverte en intro;
duisant
confusion dans
la
mon
sujet.
Certainement cela
jiart
d'un bon naturel et du grand souci qu'a ce savant de la clarté autant que du vrai. 11 est obligé de la nier, car s'il accordait il faudrait, pour au système pasteuiien, soutenir qu'elles sont des microbes provenant de germes atmosphériques qui auraient pénétré dans les glatidçs, et de là dans les cellules, pour s'y dé-
que
granulations très ténues sont vivantes,
les
rester fidèle
propriétés que je leur ai reconnues
velopper en acquérant les
a été forcé de ne pas nier.
et qu'il
Or, cette
motifs
plusieurs thèse
existe des
:
empêchent M. Duclaux de soutenir
premier,
le
c'est
qu'il
faudrait
prouver qu'il
germes de ces microbes pancréatiques
dans l'atmosphère;
le
second, c'est
qu'il
et gastricfues
faudrait
contredire
M. Pasteur, qui a affirmé que dans l'état de santé les corps des animaux sont fermés à l'introduction des germes; le troisième, c'est qu'il y a trop de microzymas dans ces glandes pour que l'air en puisse fournir une quantité suffisante pour en peupler
les
glandes
stomacales
et
pancréatiques
de tous
les
mammifères, pour ne parler que de ceux-là, qui existent sur la terre; en eifet un pancréas moyen de bœuf en contient près de sept grammes, un peu plus un peu moins ce qui, exprimé numériquement, représente plusieurs milliers de milliards de ces microzymas dans le pancréas d'un seul bœuf! Pour rester fidèle à son passé, M. Duclaux devait donc écrire ;
sur les' microzymas pancréatiques et gastriques dans les termes qu'il a il
Tout en reconnaissant les faits comme exacts, empêcher de paraître une conséquence de mes
employés
fallait les
.
—
—
^261
autres recherches et de fortifier la théorie qui en découle cela
explication différente de celle qui ressort des faits L'affaire est
pour
;
amoindrir en essayant de leur fournir une
fallait les
il
mêmes.
de trop haute importance pour que je puisse
me
montrer que M. Dticlaux n'a pu le faire que grâce à un sophisme en voilant soigneusement la vérité et l'histoire. Je le dois d'autant plus que M. Duclaux écrit à l'ombre de M. Pasteur et que ses écrits empruntent borner à cette affirmation
quelque chose
je dois
;
à l'autorité qui s'attache à la position
de ce sa-
empruntée à l'un des volumes de l'Encyclopédie chimique de M. Fremy (1), ce qui" lui donne un
vant; d'ailleurs la citation est
autre genre d'importance.
En premier
écrit lieu, est-ce sérieusement que M. Duclaux formes attribuées par moi aux microzymas pancréatiques et gastriques n'ont rien de caractéristique, parce que ce sont
que
les
celles
de tous
éléments granuliformes contenus dans
les
l'inté-
rieur des cellules ?
sophisme employé par un
Je suis vraiment peiné de voir ce
savant qui doit connaître ce dont Mais, monsieur
«
pourrais-je
»,
lui
et,
que
les
crier,
comme
vingt ans, je ne cesse de répéter, Lettres,
parle.
il
voilà
«
je le
fais
plus de
dans ces
microzymas sont morphologiquement identiques
par suite, que leur forme n'a rien de caractéristique. C'est
par leur activité sible
de
microbes
et leur
les distinguer.
m'a été posen est de vos vous ne pouvez pas toujours
fonction chimique qu'il
Et vous
commodes microzymas
le :
savez bien,
conclure de la forme à la fonction. Laissons
cela, et
les
«
granulations
je n'ai très
— Au
aucune
donné
ténues du
sont vivantes et produisent téristique.
»
arrivons à l'assertion principale de la citation
selon M. Duclaux,
que
il
pancréas
preuve et
:
sérieuse
de l'estomac
par sécrétion leur diastase carac-
contraire, ces
granulations sont chargées de
que M. Gautier a démontré. » Cela veut-dire que je me suis l'ait illusion sur les preuves que j'ai données dé la vitalité des microzymas en général et de ceux du pancréas ou des glandes gastriques en particulier si ces derniers possèdent les propriétés de la pancréatine ou de la pepsine, ce n'est pas grâce à un phénomène physiologique, mais bien parce que, en tant que granulations inertes, ils sont issus de glandes pancréatinigènes ou pepsigènes, imprégnés, les uns de pancréatine, les autres de pepsine; de
diastases et c'est ce
;
(1)
Encyclopédie chiaiique de M. Frémy
:
Microbiologie, p. 157.
— plus, M.
Gautier
M, Duclaux
—
démontré que
aurait
microzymas
les
gênants pour
pancréatiques
système microbien.
le
que
n'est autre
de
explication
cette
est la vraie.
dans sa crudité, l'assertion qui
Voilà,
écarter
m^2
la vieille affirmation
sert à
M. Duclaux
gastriques
et
à
comme
A y regarder de près, elle de M. Pasteur que les gra-
nulations moléculaires sont encore quelque chose d'indéterminé
M. Duclaux, docilement soumis faire cesser l'indétermination
organisées, ni vivantes.
une il
vieille querelle.
faut
supprimer
Si
Il
en soutenant qu'elles ne sont de M. Duclaux du microzyma si elle
l'assertion
;
de
et controuvée, la découverte
microzymas pancréatiques
;
du maître, prétend ni
faut donc, sur ce point précis, vider
la théorie
les autres faits sur
à la pensée
la
cette théorie
voie de conséquence, elle .ruine
est
erronée
fonction et de la vitalité des
singulièrement
et gastriques fortifie
lesquels
est fondée,
le
fondée
est
système
et,
par
microbien tout
entier.
Le débat vient à propos, puisqu'il est question des conséquences qui découlent de la nature des microzymas quant à l'organisation et à Il
la vie.
faut reprendre les choses de plus haut, car les microzymas
digestif ont déjà une histoire. Mes premières recherches sur les microzymas pancréatiques sont antérieures à 187o. J'ai d'abord reconnu qu'ils sacchari-
du canal
lient très
rapidement l'empois de fécule,
ce qui les distingue
des microzymas du foie dont l'activité transformatrice est au contraire très faible.
Pour écarter lobjcction
l'atmosphère, je les trois
mois
:
eh bien
prime pas leur
séjourner à
ai laissés
relative
l'air,
aux germes de
sous l'eau, pendant
chose très significative, ce contact ne sup-
1
activité,
n'est plus saccharifié,
mais
la
diminue au point que l'empois
mais seulement
fluidifié (1).
Cependant, à celte époque je n'avais pas encore complètement résolu
le
problème. La démonstration que
les
propriétés chi-
miques du pancréas sont concentrées dans ses microzymas a été fournie seulement six ans plus lard dans la Lettre à M. Dumas que vous avez publiée. C'est que certaines difficultés concernant la manière d'isoler les microzymas à l'état de pureté n'ont été levées qu'en 1880 la Lettre à M. Dumas a été commu;
niquée à l'Académie
le
17 janvier 1881
(2).
Les Microzymas aux différents âges d'un mêrne être, p. 19 (1) Voir Thèse de M. J. Béchamp, in Thèses de Montpellier pour 1875. (2) Comptes rendus, t. XCII, p. 142. Tîei'ï/e médicale, 5 février 1881. :
— 263 — L'année suivante
publié les recherches sur les microzy-
j'ai
mas de l'estomac et des glandes gastriques elles ont été communiquées à l'Académie dans deux Lettres à M. Dumas, le 27 février et le 27 mars (1). ;
Si la séparation des
grandes
microzymas pancréatiques a présenté de
difficultés, elles
surmontables, quand
il
Tont été bien d'avantage, presque ins'est agi des microzymas gastriques.
Les procédés employés ont été sommairement décrits dans Notes des Comptes rendus
;
ils
été avec détail
l'ont
les
dans deux
Communications à l'Académie de médecine; en 1881, pour les microzymas pancréatiques (2) en 1882, pour les gastriques (3). M. Duclaux connaissait ces publications ainsi que les discussions auxquelles elles ont donné lieu à l'Académie des sciences et à l'Académie de médecine. Dans les discussions les ;
préjugés protoplasmisles se sont donné carrière
;
il
serait trop
pour faire connaître les preuves que j'ai données, à la fois que les granulations pancréatiques et gastriques sont vivantes et qu'elles sont sécrétantes. M. Duclaux se borne à dire de ces preuves qu'elles ne sont pas sérieuses ; long de
mais
M.
les
reproduire
accepte
il
Armand
comme
Gautier
ici
démonstrative l'expérience par laquelle
croyait
prouver que
sont qu'une modification insoluble dé
la
les
granulations ne
pepsine ou de
la
pan-
Cependant mon très partial contradicteur n'est pas tout à fait convaincu de ce qu'il a d'abord avancé, car aussitôt créatine.
après
la
citation de tout à l'heure quelfiiies-unes de ces
a Sont-ce
il
ajoute
:
granulations qui se
dissolvent, et
qu
représentent alors une modiOcation insoluble de la pepsine, ou bien cèden
seulement à l'eau de lavage la diastase dont elles se seraient antérieurement imprégnées ? On ne le sait, et la question est certainement difficile à résoudre; mais la seconde explication est évidemment plus conforme, non seulement à l'ensemble des faits que nous connaissons sur les diastases, mais à une foule d'autres phénomènes connus... » elles
Évidemment, rien, ni
unes, ni
si si
les
dirai-je à
mon
tour,
elles
n'est sûr
de
sont simplement imprégnées de diastase; dans
tous les cas je le délie de montrer ce qu'il
M. Duclaux
granulations se dissolvent, du moins quelques-
nomme
un
seul cas
de
l'histoire
de
diastases qui s'applique à son explication.
les
Soyons historiquement plus exact que M. Duclaux et proutrès grand à ne pas re-
vons que ce savant avait un intérêt (1)
Comptes rendus,
(2)
Bulletin de l'Académie de 7)iédecine, 2' série,
(3)
Jbid., 2e série,
t.
t.
XCIV,
p.
XI, p. 296.
582 et p. 879. t.
X, p. 630.
—
264
—
connaître que les granulations gastriques et pancréatiques sont des microzymas.
A
l'époque où
j'ai
publié
la
Note sur
les
microzymas pan-
créatiques, M. Duclaux n'avait encore rien écrit sur les microbes
producteurs de diastases,
ni
sur la
digestion à ce point de
Comptes rendus de l'Académie des sciences, en 1881, ne contiennent aucun travail de lui. Il importe d'ajouter que M. Gautier ne s'était pas non plus occupé de l'étude des gravue;
les
nulations moléculaires.
ma
Or, huit jours après et leur
Note sur
pouvoir digestif, M.
à l'Académie,
par
les
Armand
Microzymas gastriques
Gautier faisait présenter à
M. Vulpian, une Note
modifications soluble et
insoluble
intitulée
du ferment de
Sur
«
:
les
digestion
la
» M. Gautier y déclare que ses expériences .sont encore incomplètes, mais qu'il se hâte de les publier, « obligé
gastrique.
y est par
qu'il
ma
Note
».
Je ne veux retenir de cette Note que ceci a Ces particules, dit l'auteur, qui ne sont
du protoplasma des
tions
:
probablement que
cellules peptogènes, représentent
les
granula-
donc une pep-
sine insoluble très active... Elles représentent un état transitoire de la pepsine...
preuve que cette pepsijie insoluble se transforme lentement dans en pepsine soluble... L'action de ces corpuscules n'est nullement entravée, pas plus que celle de la pepsine même, par l'acide cyanhydrique,
J'ai la
l'eau pure
qui empêche
la
vie des vibrioniens et
de tout ferment figuré.
»
Enfin, M. Duclaux intervient à son tour, huit jours après M. Gautier, par une Communication présentée par M. Pasteur. Il y déclare que le « caractère incomplet de ses recherches n'échappera à personne » mai^ les Communications récentes de M. Béchamp et de M. Gautier l'amènent à en parler. M. Duclaux y formule une sorte de réclamation de priorité en disant qu'il a exposé ses recherches en 4881 dans son cours de la Sorbonne qu'une petite partie seulement en a été publiée, la même année, dans les Annales agronomiques et dans son livre FermeMs et Maladies, en 1882. Dans cette Note l'auteur nous apprend que ;
;
:
de l'estomac d'un animal renferme d'ordinaire une foule de ferments divers... diverses espèces de levures, des filaments mobiles et immobiles, et surtout du ferment lactique... La plupart de ces ferments sécrèa L'intérieur
tent des diastases qui se
muqueuse
mêlent
à celles
que sécrètent
les
cellules
et qu'on n'élimine pas facilement sur l'animal vivant.
de
la
Quand on
le produit propre aux glandes gastriques, le meilleur moyen est de sacrifier l'animal en digestion, de laver à grande eau, pendant quelques minutes, l'intérieur de l'estomac et de faire ensuite une macération de la
veut étudier
muqueuse.
»
—
•
26.5
—
Il résulte de cette citation que les diastases de l'estomac ont une double origine les glandes gastriques et les ferments qui les sécrètent. Dans une autre Note, celle du 20 mars (1), relative à la digestion pancréatique, M. Duclaux décrit les ferments :
et les
microbes des conduits pancréatiques et leur reconnaît une
certaine activité transformatrice.
Et dans une Note postérieure
(1)
M., Duclaux dit encore:
II n'est pas douteux que les ferments n'interviennent dans la digestion pour produire des diastases qui s'ajoutent à celles de l'organisme et pour
a
transformer ensuite à leur profit une portion des matériaux formés...
M. Gautier
et
M. Duclaux nous ont informés
qu'ils ont pré-
très Incompu ajouter très imparfaites et suPour résoudre un problème de physiologie fort
senté à l'Académie des expériences plètes en effet et perlîcielJes.
obscur
»
incomplètes
;
auraient
ils
M. Gautier, va chercher
et délicat, l'un,
éléments de
les
son élude dans des pepsines commerciales plus ou moins pures sinon altérées
;
l'autre,
une question déjà
si
M. Duclaux, compliquant
examine
difficile,
sées d'un estomac en pleine digestion,
les
le
plus possible
productions organi-
sans s'enquérir et sans
compte de ce que les aliments y introduisent par euxmêmes. Le premier décrit des granulations et même des corpuscules associées en forme de 8 et conclut que ce sont choses dépourvues d'organisation et de vie, soutenant sans preuve que ce sont des corpuscules de protoplasma qu'il croit, a priori, non vivantes le second voit diverses formes, même tenir
;
dans
les
conduits
pancréatiques et
soutient que tout cela ne
sont autres choses que des microbes dont l'origine, bien en-
tendu, étrangère à l'organisme, est de provenance aérienne.
Pour moi,
j'ai
réduit le problème à sa plus simple expres-
d'un
chien muni d'une
sion. J'étudie le
suc gastrique
artificielle et les
granulations de ce suc chez l'animal à jeun
de
même
j'isole
exactement
nulations moléculaires.
le
Dans
pancréas et de celui-ci
fistule
les
;
gra-
ces conditions je n'ai rien d'étran-
de ce que MM. Gautier et Duclaux voient dans des produits de manipulations industrielles ou dans un estomac en digestion. J'ajoute que les traitements ger
qui
mêlé aux microzymas,
me
fournissent ces microzymas isolés
des lavages qu'il
rien
si
purs
et
supposent
prolongés, avec des dissolvants divers et à l'eau,
ne reste plus rien des
sucs des glandes
suis assuré expérimentalement, (1)
Coiuples rendus,
[1)
Ibid. p. 878.
t.
XCIV,
p.
808.
de façon
qu'il
;
ce dont je
me
ne reste rien de
— de
la supposition
M.
—
266
Duclaux que ces granulations seraient
imprégnées de ce qu'il nomme improprement diastases. Mais, M. Duclaux, qui avait d'abord soutenu la dissolution des granulations par l'eau et
s'était
demandé
ensuite
unes seulement se dissolvaient, a mal rendu de M, Gautier. Dans ce dernier a été ces termes a
la
explicite.
quelques-
de médecine
s'est
Il
si
manière de voir
discussion à l'Académie
beaucoup plus
exprimé on
:
Les granulations, qui sont cerlainement
glands pepsigènes, s'hydratent lenlomont
signifie
que
granulations
ces
du protoplasma des
celles
sous l'influence de
Iransfoiment ainsi en une pepsine soluble tout à
Cela
la
pure
fait
ne
(1)
l'eau
et
chose
autre
sont
se
».
qu'une substance chimique, un principe immédiat insoluble qui se modifie
dans
la
sans cause pour
qui légitime cette interprétation «
devenir
discussion M. Gautier à faire
la
soluble.
J'ai
amené
déclaration suivante,
:
Je persiste à penser, dit-il, que ces granulations constituent un ferment
une pepsine
chimique,
insoluble,
sans
organisation
et
sans
vie,
qui se
transforme lentement dans l'eau en un ferment soluble par un phénomène
comparable à soluble
3J
la
modification de l'amidon passant de l'état insoluble à
l'état
(2).
Gela est exactement conforme au système protoplasmiste qui n'admet que des principes chimiques immédiats dans le protoplasma. Il est nécessaire de donner in extenso la réponse que j'ai faite
à
M. Gautier
Dans son hypothèse,
:
ces granulations ne sont pas organisées bien qu'insolubles, elles se transforment en un produit soluble! Pourquoi ? Quelle est la cause de celle transformalion? Disparaissent-elles si bien qu'il n'en reste rien? M. Gautier ne le dit pas. Voici ce qu'il dit « Un décigramme (?)de ces corpuscules lavés à fond, en renouvelant chaque jour l'eau distillée, produit d'une manière continue et durant plus de dix jours, des litres (?) d'un liquide doué d'un pouvoir peptonisant considérable Que reste-t-il après ce long lavage ? » a Pour moi, dans les traitements de ces granulations par l'acide chlorhydrique étendu, j'ai obtenu des liquides doués d'un grand pouvoir digestif; mais les microzymas ne disparaissent pas; ils conservent leur apparence de granulations moléculaires; et c'est ici qu'éclate le désaccord le plus complet entre M. Gautier et moi selon lui il ne doit rien rester, car une sublance insoluble qui se transforme en produit soluble, sans changer de nature, ne laisse pas de résidu, quelle que soit la cause provocatrice de la transformation. Mais aussi, selon moi, il n'y a pas irans format ion de la (jramdatioiien matière soluble, mais formation jxir elle d'une substance soluble, grâce à sa constitution de production organisée (3) ». «
disais-je,
et,
:
!
:
(1)
Bulletin de r Académie de médecine,
(2)
Ibid. p. 354.
(3)
Ibid. p. 349.
t.
XI, p. 3i4.
— M. Duclaux avait eu
Si
mé
donné
le
—
267
respect de la vérité,
il
du
aurait résu-
que les microzymas sécrètent comme la cellule de levure. Il est certain aujourd'hui que MM. Duclaux et Gautier n'ont pas prouvé que cela et
autres preuves fournies
les
granulations se dissolvaient, ni toutes, ni
les
quelques-unes. M.
Gautier,
du
même
renoncé
reste, a
fait
;\
seulement
compa-
sa
raison de sa pepsiuc insoluble avec le granule d'amidon, lequel
ne se transforme pas spontanément dans l'eau en pro-
d'ailleurs
solubles
duits
appropriés. Si la prétendue
de M. Gautier,
comme chose
formée
la
de
formation par
elle
solubie, serait
un
Dans
la
de
granulations
pepsine insoluble
moléculaires
un
d'une
immédiat (éculu et non des microzymas, c'est-à-dire quelque vivant, d'organisé à la manière d'une cellule, la
purement
substance
nécessairement l'intervention d'agents
faut
il
;
transformateurs
même
chimique,
de
la
effet
principe
pepsine, c'est-à-dire d'une
substance
sans cause.
discussion,
ment fausse de M.
était
j'ai
aussi réfuté l'assertion absolu-
Gautier, suivant laquelle l'acide cyanhydrique
tue tous les ferments figurés. Cette assertion tendait, à sa manière, à prouver
que
microzymas gastriques ne sont pas vivants
loi
parce que l'acide cyanhydrique ne
prouvé que présence de
même
la
tarit
fortes doses
de ce poison
de
si
légèrement
traitez si
ma Réponse
à
M. Gautier,
intitulée
:
«
Sur
la
,
les
les
vous aviez voulu êtres érieux, vous auriez tenu compte cause des trans-
formations moléculaires, chimiques physiologiques
dans
J'ai
(1).
Ah! Monsieur Duclaux, vous qui preuves,
pas leur activité.
levure de bière manifeste ses activités en
êtres vivants (2) ».
et
histologiques
Vous n'auriez pas négligé,
surtout,
cet autre fait capital, sur lequel j'ai tant insisté dans les Notes,
dans les Mémoires et dans la discussion, savoir que les microzymas du pancréas et des glandes gastriques peuvent, par évolu:
tion, devenir bactéries. Je disais « Je dois ajouter
que
je n'ai
:
pas conclu seulement des
faits
que
je viens
de faire connaître, à l'organisation des microzymas gastriques, mais aussi
de ce l'ait très remarquable, que tous les naicrozymas que j'ai étudiés, y compris ceux des glandes pepsiques (et pancréatiques), sont susceptibles, par évolution, de devenir bactéries à même les tissus, en passant par les formes intermédiaires de microzymas associés en 8 de chiffre et en chapelets de grains. On ne nie pas qu'une bactérie ne soit organisée et vivante:
comment (1)
ce qui le devient ne le serait-il pas?
Ibid. p. 349.
(2)
Ibid. p. 626,
(3)
Ibid. p. 352.
(3),
»
—
268
—
ne reste donc rien de l'argumentation de M. Duclaux tendant
Tl
à refuser aux microzymas gastriques et pancréatiques l'organisation et la vie. d'ailleurs voir retourner contre son système microzymas en question manifestent leurs propropriétés digestives parce qu'ils sont imprégnés des diastases de l'estomac ou du pancréas. Mais est-ce que les microbes de l'esto-
Ce savant pourrait
que
l'assertion
les
mac, auxquels
il
de sécréter
diastases, ne sont pas issus d'un milieu qui
les
attribue l'organisation et la vie avec la propriété
fournies invoque-t-il
répondu
j'ai
donc?
M. Gautier
à
con-
Quelles autres preuves que celles que
tient ces diastases?
Je lui ;
«
répète, encore une
La pepsine
fois, ce
n'est pas le
j'ai
que
produit
d'une dissolution par hydratation des granulations insolubles; transformation à laquelle, d'ailleurs, on ne voit pas de cause
déterminante au sens chimique. Elle physiologique. Bref,
il
est
un produit de sécrétion
n'y a pas de pe[)sine insoluble se trans-
formant spontanément en pepsine soluble, pas plus
qu'il n'y a
pancréutine insoluble devenant pancréatine soluble
mais
;
microzymas, organismes insolubles en tant qu'organisés qui produisent sans cesse et sécrètent à vivant, par
dans
un
il
de
y a des
et vivants,
propos, dans l'animal
acte de leur nutrition et de leur multiplication
la glande, la pepsine, la pancréatine,
nécessairement solu-
pendant quelque temps, lorsque, étant isolés des glandes ou des cellules glandulaires qui les contenaient, on les met à infuser dans l'eau ou en présence de quelque bles, et ils les produisent encore
matière transformable dans les conditions où leurs fonctions peu-
vent s'exercer.
»
Et maintenant, étant donné que M. Duclaux
s'est
constitué le
défenseur des doctrines microbiennes, ce savant pouvait-il admettre que les granulations pancréatiques et gastriques^ douées des propriétés déterminées qu'il a reconnues lui-même, sont des
microzymas? Évidemment non; en effet, s'il avait accepté comme certain le fait fondamental sur lequel la théorie du microzyma repose, savoir, que les microzymas peuvent devenir vibrioniens par évolution, non seulement quand on les a isolés des tissus ou des cellules, mais dans l'organisme à même les tissus, c'en élait fait
ce
des doctrines microbiennes qui reposent sur la négation de fait.
C'en était
fait
aussi des travaux de M. Pasteur et des
siens propres. D'ailleurs,
geure que voici
cement faits
la
:
«
théorie
il
semble que M. Duclaux a
fait la
ga-
que je combattrai efiicaque je ferai croire que les
Je parie, se serait-il dit,
du microzyma
et
dont cette théorie a amené
la
découverte sont la consé-
—
269
—
quence du système microbien, des découvertes de M. Pasteur et des miennes. » Et M. Duclaux, nous le verrons, a tenu son pari. Il
n'en reste pas moins qu'il a été obligé de reconnaître deux
choses
les
:
minées;
ils
microzymas gastriques sont doués de fonctions déterne viennent pas des germes de l'air. Concession
importante arrachée par l'évidence!
VINGT-SEPTIËME LETTRE •
Sommaire.
—
—
L'organisation et l'origine des ferments solubles. Solution la théorie du microzyma. Objections, conviction, intérêt, passion et préjugés. Une réclamation de priorité au sujet des microbes producteurs de ferments solubles. MM. Duclaux et Pasteur pouvaientils avoir l'idée de microbes semblables. Duclaux et Pasteur physiologistes à rebours. Les ferments, èlres d'une nature à part, selon M. Pasteur. Caprice, contradiction et erreur en face de la clarté expérimentale. Conclusion.
donnée par
—
o:
Un
—
—
— —
l'art
—
— MM
des principes qu'on ne doit jamais perdre de vue dans
de faire des expériences est de
ble, et d'en écarter toutes
compliquer
les effets.
Ce conseil
est
de
déjà montré que
MM. Duclaux
et
les
qui peuvent
en
»
Lavoisier
c'est
pour
Armand
(1).
Dans
dernière
la
l'avoir négligé
Gautier ont
lettre
j'ai
ou méconnu que
des expériences qui
fait
des microzymas Nous verrons, par la suite, que sa pour M. Pasteur lui-même la cause de
leur ont fait méconnaître
pancréatiques
plus possi-
les simplifier le
circonstances
vérité
la
au
sujet
et gastriques.
méconnaissance a été
nombreuses erreurs. C'est, au contraire, pour l'avoir docilement suivi que j'ai, certainement, vu les choses comme elles sont relativement aux granulations moléculaires du pancréas et des glandes stomacales.
Vous me pardonnerez, cette lettre
par rpa
au
même
promesse de
la gravité
et
la
ordre que je vais agiter Quelle est l'origine de
substances
vaire, synaptase, (1) t.
I.
Lavoisier, p. 57.
vie, c'est
consacrer encore
obligé d'ailleurs; d'abord
vingt-troisième
la
l'importance du sujet.
de l'organisation et de
autres
j'en suis assuré, de
objet. J'y suis
En
lettre et effet,
ensuite par
au point de vue
une question de premier
:
la
pepsine, de la
analogues
ferment de
la
pancréatine, et des
appelées
diastase,
moutarde
nommé
diastase
sali-
myi'osine, etc.?
Traité élémentaire de chimie. Principes sur les expériences,
— MM.
Duclaus. et
Armand
Tieghem, diraient
Van
Gautier, après M, Pasteur et M. font
qu'elles
du
partie
protoplasma
et
naissent grâce aux Vertus de transforma lion dont par-
qu'iïlles lait
—
270
M. Pasteur ou de l'État de continuelle transformation selon
M. Van Tieghem, dont sont animés de ce protoplasma;
bref,
principes
les
soutiendraient
ils
immédiats sont
qu'elles
les
produits de l'activité vitale de l'organisme. Mais répondre ainsi ce n'est rien répondre du tout; car, tout ce qui est de l'orga-
nisme vivant, même son devenir, suppose cette activité vitale! Mais on n'a pas toujours pensé ainsi pour certaines de ces substances. Cl. Bernard pensait même le contraire, ainsi que je le montrerai.
La théorie du microzyma avait depuis longtemps fourni la une réponse fondée sur les principes et conforme aux données, non seulement de la chimie, mais de la physiologie
réponse
;
expérimentale.
MM. Armand Gautier et Duclaux n'ont pas été convaincus. Au premier je n'ai plus rien à dire mais il n'en est pas de même du second. La vérité est trop intéressée dans l'attaire pour ;
que
je
ne poursuive pas jusqu'au bout
savant avait intérêt à combattre
démonstration que ce
la
la théorie
du microzyma pour
soutenir le système microbien. .le
ne voudrais pas être accusé de soutenir que M. Duclaux convaincu de ce qu'il dit ou avance, lorsqu'il prétend
n'est pas
que
les
moléculaires actives du
granulations
pancréas et des
glandes gastriques ne sont pas des microzymas, c'est-à-dire ne sont pas organisées, vivantes et sécrétantes. claux est sincère, bien certainement, et qu'il est plus
intéressé
préjugé, dont
j'ai
Oh! non, M. Du-
l'est
d'autant
plus,
à le paraître. Mais je soutiens que le
souvent signalé
si
il
la
funeste influence, lui
voile la réalité des choses et l'empêche de les voir telles qu'elles
sont. Je sais bien et si je
renonce à
lerais contre
que le
je
ne
le
persuaderai jamais de son erreur
convaincre,
c'est
que
dans rie
les
je
mes
physiologistes et les médecins
les faits ce savant,
que
que
;
je lui par-
son intérêt, sa passion et son préjugé du moment.
Aussi n'est-ce pas vers ce but que tendent
convaincre
je sais
comme
soutiens, prétendant
efforts
;
son maître, a confirmé
que
les faits
mais à
qu'au fond la
et
théo-
qui l'ont fondée
ont été découverts par eux ou procèdent des travaux de M. Pasteur. C'est ce qu'avant tout
il
faut mettre en évidence.
Le o janvier dernier M. Pasteur présentait sciences
une Note de M. Duclaux
«
Sur
la
à
l'Académie des
germination dans
— un
sol riche
—
271
en matières organiques, mais exempt de microbes
fameuse Note, concernant
C'est la
microbes utiles
les
».
bien-
et
faisants, qui a soulevé votre vive indignation et qui a été l'oc-
casion d'une première réclamation de
cadémie
ma
et
que
vingt-troisième
priorité adressée à
demande
sur votre
insérée,
j'ai
l'A-
expresse, dans
lettre.
Dans la susdite Note, sous le couvert d'une expérience aussi anodine que puérile (la germination d'une graine semée dans un sol arrosé avec du lait), M. Duciaux avait introduit une phrase insidieuse. Parlant de l'utilisation des engrais par une plante,
il
avait dit:
engrais a besoin d'une élabora-
Si cet
«
tion
préalable, analogue
chez
les
aux transformations que produisent
animaux supérieurs
les diastases digestives, la plante
jeune va-t-elle pouvoir sécréter
et
uti4e^e façon
porte la diastase
répandre dans
à se préparer,
racines, des matériaux absorbables,
dre que
les
microbes,
très
le
qui
sol
ou bien devra-t-elle atten-
producteurs de diastases,
actifs
la
autoar de ses se
soient implantés dans le sol ei viennent travailler pour elle (1) ?»
Et M. Pasteur, en présentant cette Note de rait à celui-ci « l'idée
ment
d'un travail auquel
mais
cette Note,
les
le
31.
Duciaux, suggé-
préparent non seule-
travaux non moins distingués qu'il a
déjà produits sur le rôle des microbes dans la digestion (2)
En
C'est clair.
de M. Duciaux
effet, si l'on
s'en tient
des remarques de M.
et
quera pas de penser que
la
diastases par les microbes, et
au contexte de
Pasteur, on ne
découverte de
du
la
rôle des
la
».
Note
man-
production des
mêmes microbes dans
la digestion,
découle de celle des microbes eux-mêmes. C'est
pourquoi
adressé
j'ai
réclamation suivante à l'Académie des
la
dans
sciences. Elle a été insérée par extrait vrier dernier. Je la
Observations concernant
a Ices
—
les
entière
le cahier
du 16
fé-
:
organismes producteurs de zymases, présen
à propos d'une Note de M. Duciaux et de remarques de M. Pasteur. Au point de vue physiologique rieii n'est plus intéressant et plus impor-
tant si
donne tout
que
la
détermination précise de l'origine des agents physiologiquement
nécessaires, et
tase,
chimiquement
si
puissamment
actifs,
que
l'on appelle dias-
synaptase, pepsine, pancréaline, etc.
(1)
Comptes rendus,
(2)
Ibid., p.
68.
Nourrir un animal,
t.
C, p. 66.
—
L'idée du travail suggéré par M. Pasteur est celle-ci dès sa naissance, avec des matières nutritives pures, :
complètement privées des microbes communs; exemple, un poulet serait nourri, au sortir de la coquille, dans lair pur avec de l'eau, du lait, des grains. Et, sans vouloir rien affirmer, M. Pasteur entreprendrait cette étude avec l'idée préconçue que la vie, dans Je reviendrai sur celte idée. ces conditions, deviendrait impossible c'est-à-dire artificiellement et
par
!
— »
Il
y
a trente ans,
27-2
beaucoup plus
et
— tard, on confondait, sous l'appel-
lation de ferments, des substances aussi dissemblables
que
levure de bière. Liebig les regardait indistinctement
comme
la diastase et la
des matières
Bernard lui-même considérait la diassalivaire de M. Mialhe comme le résultat d'une sorte de putréfaction
azotées en voie d'altération. Claude tase
des salives glandulaires dans la cavité buccale.
Dès
»
me
1855, je
suis efforcé
de prouver que
les
ferments soluHîes sont,
sans exception, les produits de l'activité physiologique d'organismes vivants: moisissures, levures, vibrioniens, microzyraas géologiques ou atmosphériques,
raicrozymas divers d'organismes supérieurs.
doués de plusieurs modes d'activité
et qu'ils
J'ai prouvé qu'ils peuvent être peuvent être caractérisés comme
substantiellement différents par leurs pouvoirs rotatoires
problème paraît
» Aujourd'hui, le
parle
comme
d'un
fait
si
irrévocablement
purement
bien
(1).
que M. Duclaux en En effet, dans une Note
résolu
acquis.
simplement des a microbes très actifs producteurs de diastases a. D'autre part, M. Pasteur, dans les Observations dont il a fait suivre cette Communication, insiste sur a les travaux distingués que M. Duclaux a déjà produits sur le rôle des microbes dans la digestion ». Bref, il semble que la découverte de la production des diastases par les microbes, et du rôle des mêmes microbes dans la digestion, soit la conséquence des travaux de M. Pasteur et de M.' Duclaux, C'est ce qu'il m'est impossible d'accorder: je réclame la priorité complète des recherches qui ont résolu cette question. » En étudiant l'interversion des solutions de sucre de canne, exposées à l'air commun, dans diverses conditions, j'ai d'abord démontré qu'elle était due aux moisissures qui s'y développent peu à peu. J'en vins ensuite à supposer et à démontrer que ces moisissures sont productrices d'un agent intervertissant, différent de l'acide qui se forme dans l'action ultérieure de c'est ce que j'ai exprimé dans la ces moisissures sur le sucre de canne récente, ce savant parle
et
:
proposition suivante Œ
:
La transformation
subie par
le
sucre
de canne en présence des moisis-
éprouvera la fécule (2). » peu l'idée, non seulement d'une fonction chimique de ces moisissures, mais delà dépendance qui pouvait exister entre les ferments solubles analogues à la diastase et les ferments organisés analogues à la levure de bière, que, deux ans après la publication de mon Mémoire, M. Pasteur écrivait ceci: » sures peut être assimilée à celle que la diastase fait »
Et l'on avait
si
les globules de levure aucun pouvoir du sucre de canne en sucre de raisin (c'est-à» dire de pouvoir intervertissant). Mais l'acide succinique étant un produit » constant delà fermentation alcoolique., le sucre doit éprouver en sa présence » l'effet qu'il éprouve en général en présence des acides (3). » « J'avais déjà étendu à la levure mes recherches sur les deux fonctions des moisissures. Moi aussi, j'avais noté la formation d'un acide, mais j'avais
a Je ne pense
pas qu'il y ail dans
» particulier de transformation
réussi à produire l'interversion, par les moisissures et par la levure, avant la
manifestation de tout autre phénomène de fermentation.
1. t.
Mémoire sur
XXVIII,
les
En présence de
matières albuminoïdes. [Recueil des Savants étrangers,
p. 338.)
(2)
Anncdes de chimie
(3)
Ibid,
t.
et
LVIII, p. 357
de physique, 3' série, ;
1860.
t.
LIV, page 28
;
1858.
—
273
—
M. Pasteur, j'ai hésité et je n'ai voulu la contredire qu'appuyé sur des preuves péremptoires. Dans l'intervalle, M. Berthelot démontrait que, dans l'expérience de IMiischerlich, l'interversion par l'infu-
l'opinion énoncée par
sion de la levure est
seur lui-même.
indépendante de
D'ailleurs.
l'acidité;
Mitscherlich,
par elle-même, la levure n'agissait pas sur vertir. Je n'eus pas
ne pouvait être
Ce
»
dans
le
la
levure,
comme
tout formé et que, par suite,
altération.
distingué deux fonctions dans la levure et
j'ai
La fonction qui produit le ferment soluble, et en vertu de laquelle se manifestent les réactions ordinaires
ferments organisés
les
Pasteur, estimait que,
sucre de canne pour l'inter-
le
ferment soluble
un des produits de son
résultat étant obtenu,
fonction
la
isolait l'agent intervertis-
de repos que je n'eusse démontré que
les moisissures, contenait il
il
comme M.
qui produisent
:
l'alcool, les acides, etc.
En
conséquence,
il
fallait
distinguer
dénomination nouvelle le produit de la première fonction je formai le mot zymase, pour désigner génériquement les ferments solubles qui sont contenus dans les produits formés par les ferments organisés et qui sont doués d'activités chimiques analogues à celle de la diastase. » Ces notions je les ai utilisées, entin, dans une Note sur la fermentation par une
:
alcoolique présentée à l'Académie; je disais:
Cet être
a
(la
levure) transforme d'abord, en dehors de lui-même, le sucre
de canne en glucose, par le moyen d'un produit qu'il contient tout formé dans son organisme et que je nomme zymase : c'est la digestion (1), etc. »
du sucre
J'appelais ici digestion la transformation préalable, nécessaire,
33
de canne qui doit subir
fermentation alcoolique. Cette théorie toute phy-
la
couramment à
siologique de la fermentation, je l'enseignais
Montpellier
elle a été
;
appliquée
organismes microscopiques de
dans la formation de
Dans
33
le
M.
a
Note intitulée
Faculté de
la :
Du
des
rôle
la digestion et particuliéT ement
la diastase salivaire.
préambule de ce
Béchamp
bouche dans
la
Saintpierre, les auteurs disaient 33
dans une
travail,
fait
en
commun
avec
MM.
Estor et
:
démontré que certains phénomènes dus aux ferments
organisés étaient véritablement le résultat de l'action de ferments solubles sécrétés par les pi-emiers
réciproquement
;
présence des zymases dans un liquide
d'organismes producteurs.
il
a
été conduit
à penser que
de Véconomie impliquait
la
l'existence
y>
renvoyée à une Commission composée de MM. Longet et Robin, n'a paru aux Comptes rendus que par son titre et par sa conclusion a Cette Note,
la plus générale,
que
voici
La conclusion de ce
»
la salive parotidienne
une zymase, que
les
:
travail est
que ce
n'est pas par
devient capable de digérer
une
la fécule,
altération
que
mais bien par
organismes de Leeuwenhœck (microzymas, bactéries,
leptothrix) y sécrètent en se nourrissant de ses matériaux (2). jj 33 II serait facile de montrer, par d'autres citations puisées aux
Comptes
ferment soluble du pancréas, la pepsine, etc., sont également les produits de l'activité physiologique de microzymas, de bactéries ou de cellules autonomes. rendus,
la diastase, la synaptase, le
J'ajouterai que, vingt ans après
û
(1)
(2)
p.
que
Comptes rendus,
t.
Comptes rendus,
que j'avais signalé
la relation
de dépen-
LVIIf, p. 601 (1864). t.
LXIY, p.
696,
et Montpellier
médical,
484 (1867).
18
t.
XII.
—
—
-274
dance dont je perlais, M. Pasteur ne croyait pas encore que la diastase, la synaptase, I3 ferment soliible du pancréas, la pepsine, fussent produits par des ferments organisés autonomes, microzymas, vibrioniens ou cellules;
même
soutenait
il
encore que
canne, est indépendant de
Non, MM. Pasteur
«
le
ferment
fonction de
la
et Diiclaux
soluble, inversif du
levure
la
n'avaient pas pkis
producteurs des diastases
microbes
très actifs
celle de « nique du
sol, » e'est-à-dire
par
la destruction,
l'oublier d'ailleurs, le
les
sucre
de
)^
(1).
x>
l'idée
«
de
qu'ils n'avaient
microbes, de la matière orga-
de microbes
mot microbe a
utiles. Il ne faut pas imaginé par le chirur-
été
gien Sédillot et adopté par M. Pasteur pour désigner les vibrio-
niens morbifiques atmosphériques et non
ou
pas
ferments en général. Et non seulement
les
vibrioniens
les
ils
n'avaient pas
de ces choses, mais ils étaient d'autant moins préparés problème concernant l'origine des ferments solu-
l'idée
à résoudre le
même l'idée même celle
bles, qu'ils n'avaient pas
gique de
la
d'une théorie physiolod'une analogie fonction-
fermentation, ni
nelle quelconque entre les ferments organisés et les autres êtres
pour qu'on que M. Duclaux a élevées
vivants. C'est ce qu'il faut mettre en vive lumière
comprendre
puisse
objections
les
contre la vitalité des microzymas pancréatiques, etc.
ne
Je
me
de faire
propose pas
qui m'ont permis de fonder
physiologique de
la
fermentation
1864 M. Pasteur en
était
avait laissé la question
que
le
il,
le
c'est
il
recherches
;
je rappelle
seulement qu'en
encore au point où Cagniard-Latour admettait que le ferment est vivant
il
ferment.
que
n'avait,
«
Mon
« l'acte
opinion présente
chimique de
Jement un phénomène et
l'histoire des
d'aucune manière, reconnu ou admis phénomène fût d'ordre physiologique et s'accomplissait
et c'est tout;
dans
:
ici
sur des faits certains la théorie
s'arrètant avec ce
la
corrélatif d'un
dernier {i).
»
la
plus arrêtée
», disait-
fermentation est essentielacte
vital,
Encore une
commençant fois,
c'est
ce
qu'avait dit Cagniard.
La démonstration ayant elle,
été fournie
que
tout formé, le ferment qui opère
la
kvure contient en du sucre
l'interversion
de canne et, par suite, le forme sans cesse, j'ai tenté de démontrer que l'acte de la fermentation lui-même s'accomplit dans la cellule; c'est-à-dire que l'alcool, l'acide acétique, l'acide carbonique, trois termes essentiels de la fermentation du sucre interverti par la levure sont
(1)
Comptes rendus,
(2)
Annales de chimie
t.
LXXXIII, et
formés dans p.
celle-ci,
en provien-
5 (1876).
de physique, 3« série,
t.
LVIII, p. 359.
—
-^ 27o
Pour démontrer que ces divers produits viennent de
nent.
comme
levure,
donné
±
Comme
aban-
levure à elle-même dans l'eau distillée; or, elle a dé-
la
gagé de
l'urée vient de l'animal qui la forme, j'ai
la
l'acide
carbonique
formé
et
on ne peut pas dire que
l'alcool et l'acide acétique.
l'eau distillée fermente, force
a bien été d'admettre que ces trois produits et d'autres venaient
de
substance
la
même
muler
la théorie
de
la levure.
comment
Cela posé, voici
me
je
physiologique de
exprimé
suis la
pour for-
(1)
fermentation
je disais
;
:
Pour moi, la fermentation alcoolique et les autres fermentations par ferments organisés ne sont pas des fermentations proprement dites ce sont des actes de nutrition, c'est-à-dire de digestion, d'assimilation, de respiration et de désassimilation. "-
;
•>>
Et je donnais de cet énoncé rc
commentaire suivant
le
La levure transforme d'abord, hors d'elle-mènio,
glucose par
le
moyen de
sa
ce glucose et s'en nourrit;
zymase
sucre de
le
c'est la difjestion; elle
:
elle assimile,
:
canne en
absorbe ensuite
se multiplie, s'accroît et désasn-
mi'e. Elle assimile, c'est-à-dire qu'une portion de la matière fermentescible
modifiée fait à
momentanément ou définitivement
soo accroissement
au dehors les parties usées de ses sont les produits de 31.
partie de son êire
la
tissus,
sous
la
forme des composés qui
Pasteur prétendait démontrer que ;
l'alcool,
carbo-
l'acide
dont
l'acide acétique,
il
avait
de
a Ils doivent, d'après la physiologie, venir tous
venir d'elle, de
même
que
de nous, qui ont d'abord composé notre organisme. De
<ôl.
Cl.
mé-
l'existence dans^^les produits de la fermentation alcoolique,
soutenait qu'il provenait de la levure. Je lui répondais
il
sert
fermentation. »
nique, etc., venaient du sucre
connu
et
et à sa vie. Elle désassimile, c'est-à-dire qu'elle rejette
l'urée vient
Bernard voit se former dans
ment des
aliments, de
même
le
foie,
la
levure. Ils doivent
c'est-à-dire des
même
vient
que
du
:
foie
le
et
matériaux
sucre,
non
que
dii-ecte-
lacool vient de la levure. »
Vous voyez par là, mon cher ami, que, pour moi, les phénomènes de fermentation n'étaient qu'un cas particulier d'un phénomène général, celui de la nutrition dans les êtres vivants quelconques. M. Pasteur voudrait faire croire aujourd'hui que cette théorie est de lui,
mais ni
naient pas encore en I860
lui ni
M. Duclaux ne la compre-
et plus tard.
M. Duclaux, critiquant celte théorie,
disait
:
dans une fermentation alcoolique, on voit un poids déterminé de sucre être transformé en alcool par un poids de levure cent et mille fois « Lorsque,
plus petit,
[1;
il
est bien difficile
Comptes rendus, 4
de croire que ce sucre a
avril 1864.
fait,
à
une époque
—
quelconque, partie des matériaux de chose
comme un
—
276
produit d'excrétion
la
levure et qu'il est
(1).
(l'alcool)
quelque
»
Cette façon de concevoir les choses est absolument l'expres-
sion de l'enseignement et
publications de M. Pasteur
des
qui,
lui-même, sept ans plus tard, maintenant ses anciennes opinions, s'exprimait en ces termes
d'autres et
les
décomposition d'uo
poiils
du ferment en action
A la
:
phénomènes chimiques des fermentations d'une foule particulièrement des actes de la vie commune, c'est le fait de la
Ce qui sépare
a
de matière fermentescible bien supérieur au poids
(2). »
singulière physiologie de M. Duclaux, conforme
de M. Pasteur, pour qui
les
«
mais d'une nature à part On
a
a fait à cette théorie
à celle
ferments seraient des êtres vivants,
répondais
», je
:
physiologique de la
fermentation alcoolique
on a dit que l'on ne saurait admettre que, dans une opéraune objection tion où un poids donné de levure peut décomposer plusieurs centaines de à aucun moment du fois son poids de sucre, celui-ci ou l'alcool ait pu, phénomène, faire partie de la substance de la levure. Parler ainsi, c'est ne pas comprendre l'essence des opérations physiologiques. L'objection est du Supposez un homme adulte, ayant vécu un siècle et genre de celle-ci pesant en moyenne 6iJ kilogrammes il a consommé, en même temps que d'autres aliments, l'équivalent de 20,000 kilogrammes de viande, et produit à peu près 800 kilogrammes d'urée. Dirait-on qu'il est impossible d'admettre que cette masse de viande et d'urée ait pu, à aucun moment de sa vie, | faire partie de son être ? Or, de même qu'un homme ne consomme tout cela qu'en répétant le même acte un grand nombre de fois, la cellule de levure ne consomme les grandes masses de sucre qu'en l'assimilant et le :
:
;
:
homme
désassimilant sans discontinuiié portion par portion. Mais ce qu'un
ne consommerait
et
ne produirait que dans
un
un nombre
siècle,
suffisant
d'hommes l'absorberaient et le formeraient dans un jour. Il en est de même le sucre qu'un petit nombre de cellules ne consomme que de la levure dans un an, un plus grand nombre le détruit en un jour; dans les deux :
nombreux
cas, plus
tion
(3).
Je vous le si
sont
plus
individus,
les
rapide est la
consomma-
»
demande, des savants qui avaient une connaissance
incomplète des phénomènes physiologiques, qui s'imaginaient
que
les
ferments organisés étaient des êtres vivants d'une na-
que les ferments fussent comprendre ensuite que
ture à part, pouvaient-ils découvrir d'abord
producteurs de ferments solubles et (1)
Annales sc'entifîqurs de l'École normale supérieure,
Le Teste du Mémoire dont
davantage l'abîme qui sépare celle de M. Pasteur. (2)
Comptes rendus,
t.
(3)
Comptes rendus,
t.
la circulation
U, page 249(1865). fait qu'accentuer manière d'interpréter les mêmes faits de
Cftte citation est
ma
LXXV, LXXV,
du carbone dans
la
extraite
t.
ne
p. 785 (18721. p. 1522.
Nature
— v,
Extrait de la Conférence p. 71 (1867).
:
«
De
'
— cette production était
par
les
microzymas
même
da
Non,
?
—
277
ordre, dans les êtres supérieurs,^ n'était
cela
pas
combien
la théorie
du microzyma
car
possible,
étaient des physiologistes à rebours. C'est parce qu'ils
ils
sentent
est contraire à leur système,
qu'après avoir tenté de s'approprier la découverte de productrice des ferments solubles dans les
la
fonction
ferments organisés
en général, et dans les microzymas atmosphériques, confondus essaient de rompre microzymas des êtres vivants ne sont pas vivants et ne sont pas doués de la même onction. Oui, M. Duclaux sait bien que ni M. Pasteur ni lui ne sont pour rien dans la solution de cet important problème, mais
par eux sous l'appellation
l'analogie
il
agit
de microbes,
en tâchant de prouver que
comme
découle de
ils
les
tiendrait le pari de faire croire qu'elle
celui qui
microhie et de ses propres recherches.
la
Je vous en prie, croyez-le,
gnaler dans autrui
je
n'éprouve
un manque de
sincérité.
aucun
plaisir à
si-
J'admets donc que
M. Duclaux. était sincère lorsqu'il a parlé comme il a fait des microzymas gastriques et pancréatiques, et que c'était parce qu'un voile lui dérobait la vérité dans l'histoire, qu'il ne voyait pas que celle-ci établissait sans conteste que la question de l'origine des ferments solubles, et du rôle des organismes microscopiques dans la digestion était résolue longtemps avant la publication des Mémoires concernant les microzymas, du pancréas et des
glandes stomacales
longtemps aussi avant
;
qu'il
s'en occupât à son tour.
Cependant où
dont je parlais n'a peut-être pas assez
le voile
protégé la sincérité de lorsqu'il croit et
mon
affirme avec
un
de microzymas qui m'avait introduit la confusion
découverte; si
»
2"
quand
petit grain d'ironie
moléculaires
baptisant les granulations
nom même
honorable contradicteur
il
sei'vi
mon
dans
remplace
le
nettement adapté à son objet, par
qui prête à confusion
on rencontre
;
3"
quand
les diastases
du pancréas,
à tant d'usages,
le
c'est «
:
1"
qu'en
etc., j'ai
du
moi-
sujet et masqué ma mot zymase, si précis,
vocable les diastases,
assure que dans l'organisme
il
sous la forme de matériaux en dis-
solution et sous forme solide, c'est-à-dire lorsqu'il laisse croire
que
la
science n'était pas fixée sur l'état physique sous lequel
peuvent se présenter ou agir
les
quand, soutenant une autre thèse, sont matière
inerte
simplement
ferments solubles il
;
4° enfin,
assure que les granulations
imprégnée de
la
diastase des
glandes.
Tout cela
me
paraît être
le fruit
d'une tactique et révèle un
—
278
~
homme
embarrassé. Je remarque d'abord que dans ses Notes ou Communications à l'Académie des sciences M. Duclaux ne dit pas un mot laissant supposer que ces granulations ne sont pas des microzymas, c'est-à-dire ne sont pas vivantes. C'est seulement dans le volume de l'Encyclopédie chimique de M. Fremy qu'il s'est donné carrière. Dans la préface de son ouvrage il déclare adopter
doctrine de M. Pasteur et ajoute
la
que d'elle, a donné lieu que
«
:
je n'ai pris des discussions
quelles elle
les faits »
faudra, bon gré malgré, que les de ces discussions et pour les faire cadrer avec
défigurés
comme
présentés
s'y prendra-t-il ?
l'assertion
faudra à tout
il
;
de M.
voici
:
il
saisira
doctrine
la
ils
ne soient pas Comment M. Duclaux
prix
vivants et sécrétants.
Le
aux-
nouveaux dont ces disConformément à ce plan, il microzymas deviennent le fruit
cussions ont enrichi la science.
seront
fait
J'ai
plus, je n'ai parlé
qu'ils
comme une
balle
au bond
Gautier, selon laquelle les granulations gas-
triques sont de la pepsine insoluble; et sur cette assertion aussi
sophistique qu'imprévue fantaisie sur et
il
écrira
un
chapitre merveilleux
un paragraphe non moins étonnant sur
diastases
.
État physique des diastases d'écrire ceci
«
:
scientifique,
C'est
à nous
les
l'état
diastases!
termes qui
se
gazeux.
ou ferments
«
de cette question. Dans présente
sous
langage
le
de
d'être
la
solide,
l'état
pourraient être solides,
ou gazeux. Or, que savait-on de certain sur Persoz ont employé
manière
mal'état
La question suppose donc que
solubles
signifie
Duclaux
physique sous lequel peuvent se
Vétat physique c'est la
mot grec qui
!
La première question que nous ayons
les
l'état
!
permis
pondérable,
diastases
rêver
Cela fait
s'est
présenter ou agir
Pesons bien
!
sérieux que M.
poser, dit-il, est celle de
liquide et
»
physique des
« l'état
»
pourtant en tenant son
tière
de
conditions physiques de l'action des diastases,
les
«
distance,
la
diastase (mot tiré d'un
Payen
et
supposait d'abord que
la
écartement
parce que l'on
les
liquides
matière qu'il servait à désigner avait pour
et
effet
que
de rompre, de
diviser le granule d'amidon), dont M. Duclaux, après M. Pasteur
a
fait
solide,
un terme générique? On amorphe, soluble dans
certaines conditions de
blement dissoute dans
savait qu'elle est
l'eau, agissant sur
une substance l'amidon, dans
température, lorsqu'elle a l'eau. Bref,
la diastase était
été
préala-
devenue
le
—
279
—
type des ferments solubies, c'est-à-dire des
ques azotées,
substances organi-
en dissolution aqueuse, d'opé-
solides, capables,
dans certaines conditions parfaitement connues,
rer,
chimique d'autres substances
formation
trans-
ia
organiques
les
plus
diverses.
Les noms qui servaient à désigner
comme
bles étaient,
leur fonction
par
et
avec
produits et sécrétés par les
qu'ils sont
microzymas,
les
avec leur
indique,
ferments solu-
les divers
de diastase, sans aucun rapport avec leur origine. Lorsque j'eus démontré
celui
formé
j'ai
mot
le
organisés et
terminaison
fonction; et la
leur
origine,
ferments
z-ymase, dont la racine
ase leur analogie fonctionnelle et de propriété avec Ja diastase.
Eh
bien! toutes ces
bien établies dans
si
notions
obscurcir pour arriver à
Le
M. Duclaux Et
les effacer.
si
claires,
s'est efforcé
mis
qu'à-t-il
contradiction
confusion,la
caprice, la
expérimentales et
si
la science,
l'erreur.
et
de
les
à la place? Il
faut
par quelques citations précises mettre ce jugement hors de doute.
En
effet,
touchant
comme
M. Duclaux ayant posé physique
l'état
ceci
la
question, citée plus haut,
ferments solubles, y a répondu
des
:
Tout ce que nous savons sur les diastases, et tout ce que nous apprendrons, indique qu'elles peuvent prendre l'état 1° «
liquide.
»
Or, cela est tout à fait erroné; sait et tout ce les ils
au contraire
:
que M. Duclaux a pu apprendre,
tout ce que l'on c'est
que tous
ferments solubles sont solides et ne peuvent être liquéfiés
ne peuvent pas prendre
dire, sans doute, qu'ils sont solubles
ser ce qui suit
:
M. Duclaux a voulu c'est ce que fait suppo-
l'état liquide. ;
:
Dans l'organisme on rencontre les diastases sous forme de et sous forme solide. » Or, ceci est de la logomachie l'auteur a voulu dire que dans l'oiganisme les diastases existent en dissolution. Quant à leur existence sous forme solide dans l'organisme, l'auteur a voulu dire que 2° c
matériaux en dissolution
:
c'était
à
l'état insoluble.
n'est autre
que
les
En
effet,
la foj-me solide
dont
il
s'agit,
granulations qui, insolubles, se transforme-
raient en ferment soluble. Or, c'est ce que M. Duclaux n'aurait
pas pu dire sans contradiction dans
les
termes; car
s'il
avait dit
y a des diastases insolubles, cela aurait signifié qu'il y a des ferments solubles insolubles. Cela est si vrai que M. Duclaux en est venu à se poser deux nouvelles questions au sujet de la qu'il
forme
solide, c'est-à-dire des granulations; les voici
:
— 280 — 3" « Sont-ce quelques-unes de ces granulations qui se
vent et qui représentent une pepsine
ment
soluhle) insoluble ?
Ou
«
ces
4°
diastase,
antérieurement imprégnées?
le sait
Cependant
il
dissol-
un
fer-
»
deux questions M. Duclaux répond
On ne
«
une
bien ces granulations cèdent-elles à l'eau
elles se seraient
A
(lisez
la diastase
dont
»
:
»
!
évident
lui paraît
«
que
la
seconde explication
connus concernant les diastases et à une foule d'autres. » Et parmi cette foule d'autres faits l'auteur cite la fixation des couleurs par les mordants dans est plus
conforme à l'ensemble des
la teinture. «
seront,
si
faits
Les granulations insolubles des liquides diastasiques
l'on veut, dit-il, les plus chargées
les diastases. »
Mais
ici
de mordants pour
M. Duclaux oublie qu'une couleur fixée
par un mordant n'est pas enlevée par
les
lavages à l'eau.
Enfin, pour mettre le comble à tant de contradictions et d'incertitudes,
M. Duclaux, qui avait soutenu que
les
granulations
sont la forme solide des diastases ou ferments solubles, termine
par
la
5°
déclaration suivante
«
:
Rien n'autorise à croire que
les
granulations soient les
diastases (lisez ferments solubles) elles-mêmes.
Le préjugé,
passion et l'intérêt ont
la
»
empêché M. Duclaux
d'apercevoir les contradictions et les impossibilités dans lesquelles l'engageaient sa gageure.
Il
ne
s'est
pas aperçu
claration qu'il venait de faire ruinait
nière de voir de M.
Armand
mer spontanément en ferments graphe Il
intitulé
la :
la
la
dé-
ma-
Gautier touchant les granulations
moléculaires insolubles, considérées pourtant, a été
même que
de fond en comble
comme pouvant
solubles;
base sur laquelle
il
se transfor-
manière de voir qui, avait
construit le para-
État physique des diastases.
ne reste donc rien des prétentions de M.
Daclaux. Voilà
pourtant de quelles armes on se sert pour combattre une théorie vraiment expérimentale et adéquate aux faits. C'est assez
pour aujourd'hui.
—
-
281
VINGT-HUITIÈME LETTRE
—
—
—
Indépendance fonctionnelle. Un aveu Sommaire. But à atteindre. Les preuves non sérieuses et une inconséquence. qu'on ne fera pas. Encore la Les vertus de transformation et les infiniment petits. Les microzymas du sang et de la fonction productrice des zymases. fibrine. Un rapport de J. B. Dumas: la fibrine et l'eau oxygénée. Développements. La matière organisée et la matière organique en Conclusion. présence de l'eau oxygénée.
—
—
—
—
la réfutation
aujourd'hui!
»
en terminant
disais-je
des objections soulevées par M. Duclaux touchant
nature des g ranulatioiis très ténues du pancréas et des
la vraie
Mais ce
glandes gastriques.
en
j'avais
—
—
pour
assez
C'est
«
—
—
vue,
savoir
n'était claire,
la
:
pas assez pour l'objet que précise
exacte,
pleine
et
compréhension de ce qu'est l'organisation et lar vie. Je reprends donc les choses au point où je les ai laissées, retenant d'abord que M. Duclaux a été obligé d'admettre, comme démontré, le fait que ^ les granulations très ténues du pancréas
et
degré
propriétés des glandes auxquelles on
les
de l'estomac sont capables de manifester à
un haut
emprunte.
les
»
Et
comme, au point de vue des opinions physiologiques,
M.
Duclaux ne
le maître,
qu'un avec M, Pasteur,
l'ait
que
lui aussi, reconnaît
les
il
en résulte que
granulations très ténues
de deux organes glandulaires importants possèdent une autonomie fonctionnelle distincte et indépendante, qui se confond avec
l'activité
propre
par
et
destination de
ces glandes elles-
mêmes. Mais, de
ce
fait
capital, qu'il
n'a
pu
nier, quoi qu'il
fît,
M. Duclaux a été impuissant à trouver l'explication. S'il ne l'a pas trouvée, c'est qu'il n'y en a point d'autre que celle qui
du
ressort de l'observation
dence qui s'impose,
il
que tème pasteurien dont il
croire, je le répète,
En
effet,
si
MM.
fait
refuse c'est
lui-même. Et
d'y
si,
malgré
l'évi-
comment ne pas
par intérêt, pour sauver
s'est fait
Pasteur et
souscrire,
le
sys-
l'apôtre?
Duclaux
admettaient
que ces
granulations très ténues sont des microzymas, c'est-à-dire sont organisées,
mettre
vivantes
sécrétantes,
et
également que
les
ils
granulations
seraient
obligés
d'ad-
semblables des autres
centres organiques sont pareillement des microzymas. Mais, l'admettre, ce serait avouer que l'indétermination
granulations moléculaires, dont M. Pasteur a parlé
ment, a cessé sans l'analogie
de nature
des
superbe-
Ce serait avouer y concourussent de fonction des microzymas des êtres
qu'ils et
si
!
vivants avec ceux de Tatraosphère et ceux d'une autre origine
quelconque
Ce
!
avouer que M. Pasleur
serait
faisant son expérience
chercher rels
la
sur
pureté (l'absence de germes) dans
d'animaux ou de plantes
(1) »;
quand il se demandait en 1876 comprendre que les liquides qui
:
corps des animaux,
l'amnios
s'était
(?),
etc.,
microscopiques? de pareils hôtes,
sang,
le
pussent
qu'il s'était
Ne
'<
allait
les liquides natu-
trompé
aussi,
serait-il pas difficile
de
circulent dans les organes
du
«
ïiirine
(?);
«
le
lait (?),
l'eau
de
germes d'organismes
des
receler
croyant que
»
(2)
la vie
trompé en
sang, s'imaginant qu'il
le
vraisemblablement, avec
promptement impossible! (3) » avec tout le monde, que l'intérieur
deviendrait
Bref, quand il se figurait, du corps des animaux et de Thomme ne contenait rien d'autonomiquement vivant, de résistant à la mort; rien de susceptible, pendant la vie ou après la mort, de devenir vibrionien s'imaginant, singulier physiologiste, que toute spontanéité, la spontanéité morbide surtout, était absente, dans un organisme vivant, comme dans un vase rempli de moût, de vin ou de bière! Ce serait avouer que, dans son discours de réception à l'Académie française, il a eu tort de dire que « dans la question ardue de l'origine des infiniment petits, il a apporté une rigueur ;
expérimentale qui a
fini
par lasser la contradiction.
avouer que
tort
de soutenir, sur
tion,
l'on a
eu
que M. Pasteur
tion spontanée
»
et
«
la
foi
a victorieusement combattu
qu'on
lui
doit
«
la
»
Ce
serait
de cette asserla
généra-
découverte du rôle des
infiniment petits dans la circulation de la vie et dans le mécanisme des transformations incessantes de la matière. » Ce serait, enfin, avouer l'inanité du système microbien tout entier, de la panspermie morbifique et de toute leur pathologie parasitaire. Non, cet aveu ils ne le feront pas; mais il était nécessaire de montrer, une fois de plus, combien est grand l'intérêt qu'iisont à combattre une théorie qui consomme la ruine de leur système. 3Iais cet aveu que l'on ne veut pas faire, il est implicitement contenu dans la reconnaissance du fait de l'activité puissante possédée spécifiquement par les microzymas pancréatiques et gastriques et dans les tentatives infructueuses de M, Duclaux pour en trouver une explication différente de celle qui découle
de Tobservation. Voiià ce que dans l'intérêt de
la
science et de la théorie
(Il
L. Pasteur. Éludes sur la bière, p. 40,
|2)
Ibid.
(3)
Ibid.
il
—
—
283
convenait de bien constater. De sorte que, lorsque M. Duclaux assure que je n'ai
de
dées
par
il
gratuitement
c'est
le sait fort bien, la
donnée pour
sérieuse
»
en faveur
fonction productrice des zymases possé-
la
microzymas,
les
d'ailleurs,
donné aucune preuve
«
de
la vitalité et
preuve est
ferments organisés
les autres
;
la
qu'il
le fait
même que
or, celle-ci,
il
;
j'ai
l'a
si
bien acceptée qu'il a tenté de faire croire qu'elle découlait des travaux de M. Pasteur et des siens
propres pour
l'appro-
se
démontré jusqu'à l'évidence que la rigueur expérimentale de M. Pasteur n'est pour rien dans la solution de ces questions ardues et que M. Duclaux prier. Je n'insiste plus et je dis qu'il est
n'évite pas les inconséquences.
Ce n'est pas sans de très sérieux motifs que je me suis si longuement étendu sur la fonction productrice des zymases possédée par les microzymas C'est que cette fonction avec la propriété d'évoluer pour devenir vibrioniens sont le plus accessibles à l'expérimentation, et que ces deux propriétés considérées ensemble sont les deux fondements de la théorie du mi.
crozyma. . C'est, ainsi que je l'ai fait remarquer, parce que l'on n'avait aucune idée de la relation de dépendance qui lie les ferments solubles aux ferments organisés que les plus grands savants chimistes et physiologistes, un Liebig et un Cl. Bernard, ont commis de si graves erreurs et après eux MM. Pasteur et
Duclaux.
Cl.
Bernard s"imaginait ou bien que tous
alcalins de l'économie pouvaient se tase,
ou bien que
putréfaction,
dans
l'activiti
de
bouche,
la
la
comporter
salive
des
les
comme
liquides la
était le résultat
qu'y
salives
dias-
de
versent
glandes salivaires. Quant aux causes des transformations de
matière
pendant
sassimilation,
on ne
M. Pasteur, avec transformation savant
ait
les
la
actes de la nutrition, assimilation et déles
connaissait
{îas et,
les protoplasmistes,
le
pour
les
expliquer
imaginait des vertus de
que VéhulUtion détruit,
découvert
la
les
cÀz.
rôle des infiniment
Et
petits
loin
dans
que ce le mé-
canisme des transformations incessantes de la matière, il la niait lorsqu'on la lui montrait; et nous avons vu à l'aide de quels
arguments M. Duclaux cherchait à justifier son maître. iMais vous, vous ne vous y êtes pas trompé, et, dans la page magistrale que vous avez écrite sur les microzymas pancréatiques, rapportée dans la 25'^ lettre, vous souscrivez à toutes les conséquences qui découlent de la démonslration, en faisant remarquer, toutefois,
qu'il
faut distinguer entre les
microzymas
—
-
284
des organes ou tissus à fonction chimique, à
fonction
méca-
dynamique, etc. C'était très juste; mais il faut aussi reconnaître, ce que je ferai ressortir tout à l'heure,
nique
et à fonction
qu'une fonction mécanique et dynamique n'est pas contradicavec la fonction chimique et que celles-là supposent celle-ci, car tout acte de l'organisme suppose la fonction dé-
toire
nutrition et celle-ci, la fonction chimique corrélative.
zymases qui va nous
C'est encore la fonction productrice des
aider à comprendre cela; j'y vais insister d'autant
plus
que,
dans l'étude des microzymas au point de vue de l'organisation de
la
pathologie, j'aurai
à
m'appuyer sur
les faits
que
et
je vais
faire connaître.
Oui
les
microzymas, dans chaque centre organique, opèrent
bien des transformations, que
si
on
actives
Pour de
faits
être bref et
où
là
celles-ci sont les plus
de trouver quelque zymase.
est certain
même
pour prouver en
démontrés, je vais invoquer
le
temps
qu'il s'agit
témoignage deJ. B. Dumas.
Dans un rapport à l'Académie des sciences, sur mon Mémoire aux matières albuminoïdes, l'illustre Secrétaire perpé-
relatif
eu l'occasion de se prononcer sur mes expériences
tuel a
rela-
aux zymases et aux microzymas des œufs et de la fibrine. Il s'est exprimé comme ceci, en appelant ferments et les zymases et les microzymas tives
:
c Le ferment découvert dans le blanc d'œuf par l'auteur explique quelquesuns des phénomènes qui se passent pendant l'incubation. Sa présence lui a donné l'occasion de le rechercher dans d'autres produits albuminoïdes,
prend une idée générale de son
et l'on
à dédoubler ceux-ci
en deux ou
un ferment bien
propriétés des produits albumineux. et en »
A
en disant qu'il est parvenu
travail
substances distinctes, possédant les
trois
quelle fin tous les liquides albumineux sont-ils
caractérisé.
accompagnés de ces
ferments ? « Quel rapport existe-t-il entre la matière
animale abondante, coagulable,
paraissant destinée à fournir les matériaux des organes, et ces ferments en petite
dont
quantité
la
présence semble toujours annoncer
prochaine des combinaisons altérables
auxquelles
ils
la
destruction
sont associés? D'où
viennent ces ferments? Où vont-ils? Quels rôles ont-ils à remplir? Autant de questions d'un intérêt considérable assurément car on les observe dans ;
le
sérum du sang de tous
les
animaux, dans
jaune, dans
le lait, c'est-à-dire
mation ou à
la
dans tous
les
le
blanc de l'œuf et dans le
liquides
destinés
à
la
for-
réparation de nos organes. »
Voilà pour les zymases dont
j'ai
eu à parler dans mes études
matières albuminoïdes. Voici ce qu'il a dit des microzymas
sur
les
de
la fibrine
:
—
—
28o
y a longtemps que Thenard, découvrant l'eau oxygénée
« Il
que
l'action destructive singulière
exercent sur
certains corps, tels que
cette circonstance à celle des ferments.
parmi
que,
les
matières organiques,
sang, qui exerçait à
y avait été d'autant plus disposé
Il
en
il
la fibrine extraite
cette influence
en
frap[ié,
présence du
qui en
une,
élait
un degré remarquable
osygénée. On devait être
l'eau
levure de bière,
constatant
comparer leur manière d'agir dans
été conduit à
elle, avait
et
l'argent divisé,
de cette analogie entre
effet,
sucre
du
décomposante sur la
détruit et le convertit en
le
alcool et acide carbonique, d'une part, et la fibrine, de l'autre, qui convertit
oxygénée en oxygène
l'eau
La levure de bière
et en eau.
paraissent ni l'une ni l'autre agir en vertu
un
auraient vital
:
en
de
serait-il ainsi
au sujet de
Mais
rôle à jouer.
la
levure
la
en
agit
Nous
fibrine?
la
et
la
fibrine
d'une action chimique vertu d'un
ne ils
phénomène
quoique
l'ignorons, et,
où
les idées
fermentation et des ferments se soient bien modifiées depuis
que Thenard s'est livré à l'étude de l'eau oxygénée, on n'est pas encore en mesure d'expliquer comment la fibrine décompose l'eau oxygénée, sans rien lui emprunter, sans rien lui céder, en apparence du moins. « M. Béchamp fait avancer d'un pas cette question, dont l'intérêt n'a pas échappé aux physiologistes. La fibrine du sang et l'oxygène condensé dans les globules pourraient bien, en effet, avoT à jouer, dans les phénomènes complexes de la respiration, un rô e se rattachant à celte action singulière sur l'eau oxygénée qu'aucune autre matière animale ne présente. Votre rapporteur a cherché autrefois, mais en vain, nait pas d'eau oxygénée, et
ne
il
le
sang artériel ne conte-
serait pas surpris
qu'un expérimentateur
si
plus habile vînt à y découvrir sa présence. a
Quand on
traite
la
'
par
fibrine
chlorhydrique faible,
l'acide
elle
se
gonfle et se dissout pour la
majeure partie; mais, ainsi que l'a constaté M. Bouchardat, elle laisse toujours un résidu insoluble. C'est dans ce résidu, M. Béchamp l'a démontré, que se trouve le pouvoir décomposant à l'égard de l'eau oxygénée, et non dans la partie soluble qui a été enlevée par l'acide chlorhydrique. «
La substance granuleuse insoluble dans
encore une matière albuminoïde Portée à l'ébuUition dans l'eau
elle
perd
l'eau oxygénée. Desséchée dans le vide à traire.
Il
en est de
même
l'acide
en possède
elle
;
son froid,
lorsqu'on la traite par
chlorhydrique faible est les
propriétés générales.
pouvoir décomposant sur elle
la
l'alcool
conserve au conet l'éther;
ils
lui
enlèvent un peu de matière grasse, sans modifier son pouvoir décomposant.
Quand
cette substance singulière a
oxygénée
est aussi rapide
que
celle
été bien préparée, son action sur l'eau
des oxydes métalliques propres à opérer
sa décomposition. » (1)
M. Dumas, selon l'usage, s'est borné à constater les faits sans dans les considérations théoriques. Les granulations moléculaires de la fibrine il les désigne comme substance graentrer
nuleuse sans leur donner avais appliqué. Mais les
le
faits
nom et
éloignées sont exposés et compris
de
microzyma que
je
leur
leurs conséquences les
plus
comme un
tel
savant devait
l'Aca(1) Sur le Mémoire relatif aux matières albuminoïdes, présenté à démie par M. A. Béchamp. Commissaires MM. Milne-Edwards, Peligot, Fremv, Cahours Dumas, rapporteur. Comptes rendus t. xciv; séance du 8 mai 1882. :
;
.
— exposer
les
286 -
comprendre.
et les
Et, je
remarquer, M. Dumas,
faire
respect de
de ces
la vérité,
faits
comme
de
qui
la justice et
de
ne dois pas négliger de un si haut degré
avait à
le
des droits d'aulrui, a parlé
non encore aperçus
faits
le
et constituant
des découvertes originales. «
D'oh viennent ces ferments? où vont-ils? quel rôle ont-ils
à remplir?
»
A
Dumas, mon Mé-
ces questions, posées par M.
moire n'avait pas répondu, parce que ce
n'était pas le lieu,
bien
qu'il laissât pressentir les réponses.
Les microzymas de
elle-même
fibrine
;
viennent
fibrine
la
zymase, laquelle possède
la propriété
du sang comme la sang contient une
Or
le
de
fluidifier l'empois
c'est incontestable.
de
fécule et de transformer celle-ci en fécule soluble et endextrine.
Mais d'où vient cette hémazymase? M. Pasteur diraient
qu'elle
existent dans
le
des verlus de
est le fruit
et
M. Duclaux
transformation qui
sang. La théorie dit qu'elle est
le
produit des
microzymas du sang, sécrétée par eux or, vraiment, les microzymas que l'on isole de la fibrine possèdent la propriété de fluidifier l'empois et de former de la fécule soluble et de la dexIrine. Ils sécrètent donc la zymase nécessaire à la transformaet tion. Donc, encore une fois, nous trouv.ons que zymase ;
microzymas possèdent
la
même
activité transformatrice
leurs la fibrine elle-même possède, quoique à gré, la
même
aptitude. Mais
il
faut
;
d'ail-
un moindre de-
un peu nous
arrêter à con-
sidérer attentivement ces faits
On
sait
que
la fibrine
ne s'obtient blanche
de très longs lavages à l'eau.
Si
M. Duclaux
et
pure qu'après
s'avisait
de sou-
que la fibrine fluidifie l'empois, parce qu'elle retient de la zymase du sang, je lui demanderais pourquoi il en faut mille fois plus que de mycrozymas fibrineux pour produire le même tenir
effet?
En
fibrine fraîche ne fournit guère
effet, la
qu'un mil-
lième de son poids de microzymas, lesquels, pour être isolés à l'état
de pureté, exigent à leur tour
l'acide
chlorhydrique faible
que dans ces conditions elle-même Or,
fibrine
!
ils ils
et
de longs traitements
ensuite à l'eau.
est
à
évident
devraient être moins actifs que
Ja
sont plus actifs!! Donc, etc.; et par
suite la propriété de fluidifier l'empois et de
oxygénée, que possède
Il
la
fibrine,
décomposer
appartient en
l'eau
propre aux
microzymas du sang. Et cette double propriété de décomposer l'eau oxygénée fluidifier l'empois est
et
de
absolument supprimée par une ébuUition
de quelques minutes dans
l'eau,
absolumement comme
l'acli-
— vite des
ferments organisés
"287
—
est détruite
dans
les
mêmes
condi-
tions.
doués de deux aptitudes et, si que ceux qui ont opéré la fluidification de l'empois peuvent encore décomposer l'eau oxygénée, il sera facile de comprendre que ce sont probablement deux fonctions indépenVoilà donc des microzymas
j'ajoute
dantes dans
quand
le
même
être.
Mais
la
réciproque n'est pas vraie:
microzymas de la fibrine ont épuisé leur faculté destructive du bioxyde d'hydrogène, ils ne fluidifient plus l'empois serait-ce que l'eau oxygénée tuerait les microzymas de la fibrine en détruisant spécialement la substance qui en eux se transforme en zymase? Le fait est que, contrairement à ce que croyait Thenard, la fibrine et les microzymas fîbrineux perdent de leur substance pendant la décomposition. Un autre fait, chimiquement très digne d'attention, si les microzymas en question ne sont pas des organismes vivants et sécrétants, c'est que les microzymas du sang et la fibrine ellemême ne dégagent pas l'oxygène du bioxyde d'hydrogène dans un milieu acide, il faut que le milieu soit neutre ou alcalin comme est le sang. Cela rappelle les microzymas gastriques, mais en sens inverse, qui ne digèrent les matières alhuminoïdes que dans un milieu acide. Et ce n'est pas tout; dans mon Mémoire (1) j'ai prouvé que la dissolution de la fibrine dans l'acide chlorhydrique faible, ou de la fibrine abandonnée à elle-même dans l'eau pure était le résultat d'une autre fonction des microzymas du sang qu'elle contient. Et, dans l'uije et l'autre circonstance les microzymas restent avec leur aptitude à décomposer l'eau oxygénée et à liquéfier l'empois. Nous avons donc là une troisième fonction constatée des microzymas du sang. Et, à ce propos je ne peux m'empêcher de vous rappeler la fameuse expérience sur le sang, si mal interprétée par M. Pasles
;
teur et sur laquelle
il
s'appuyait croyant prouver que l'intérieur
du corps des animaux ne niens. Nous avons vu que
recelait point les
de germes de vibrio-
hématies de ce sang
cytes y étaient rapidement détruits et
et les leuco-
que des transformations
accompHssaient. M. Pasteur n'avait pas pris s'y garde aux granulations moléculaires qui y fourmillent, les considérant avec tout le monde alors comme matière amorphe
chimiques
sans signification. (I)
gers,
On
le
comprend maintenant,
Mémoire sur les matières albuminoïdes t. XXVIII p. 212 et 408.
;
Recueil des
les transforServants élraiv-
— 288 — mations observées
et la destruction des cellules n'ont
pas d'au-
que l'activité de ces granulations qui ne sont autres que les microzymas. Eh bien! ces microzymas je les ai isolés: Donc, encore une fois, tout ils décomposent l'eau oxygénée. n'est pas mort dans le sang issu d'un organisme, même après tre cause
de ses cellules.
la destruction
ou du sang qui décomposent peuvent évoluer pour devenir vibrioniens, ce qui achève de démontrer qu'ils sont vivants. Ils sont si bien vivants que, lorsqu'on les a soumis à l'ébullition dans l'eau, soit libres, soit encore contenus dans la fibrine, non seulement ils ne fluidifient plus fempois et n'exercent plus d'action décomposante sur l'eau oxygénée, mais ils n'évoluent plus pour devenir bactéries ou vibrioniens quelconques. Il en est de même des microzymas et de la fibrine qui ont épuisé leur activité décomposante sur l'eau oxygénée ils ne deviennent plus bactéries dans l'une et l'autre Et
microzymas de
les
oxygénée
l'eau
et
la fibrine
fluidifient
l'empois
:
;
circonstance
Vous
ils
sont tués.
mon
voyez,
le
cher
l'on
croit
communément,
c'est
une
sorte de fausse
ami,
membrane
pas ce que un principe immédiat
fibrine n'est
la
c'est-à-dire
:
qui ne se constitue
dans
la sortie de celui-ci des vaisseaux; elle est ce que microzymas du sang qu'elle contient. Nous aurons à rechercher si l'augmentation de la fibrine dans les maladies inflammatoires, ou sa diminution dans certaines fièvres, n'est pas liée à quelque changement dans le nombre ou les propriétés des microzymas hématiques, le
sang qu'après
la font les
A
ces faits concernant la fibrine, je dois
découverts par Thenard que
regardé
la fibrine
comme un
Dumas a
rattacher les faits
rappelés.
Thenard
avait
principe immédiat purement or-
avait constaté que le tissu de certains organes, poumons, etc., décomposait l'eau oxygénée à la façon de certains métaux et oxydes métalliques et il avait été très frappé du fait que la fibrine, principe immédiat, partageât la même aptitude, tandis que d'autres principes immédiats ne la
ganique; or,
il
foie, reins, rate,
possédaient point; vous venez de voir qu'à l'égard de la fibrine, il y avait quelque n'était qu'apparente. Eh bien chose de vrai dans l'observation de Thenard consistant à attri-
l'exception
buer par la
décomposante en question aux tissus des orque l'oxygène dégagé fibrine était pur, ne contenait pas d'acide carbonique
la
ganes.
!
Il
faculté
avait soigneusement constaté
c'est très exact,
;
mais
il
croyait en
même
temps que
la fibrine
—
^289
-
ne perdait rien de sa substance, ce qui, nous l'avons vu, ne pas la fibrine et les microzymas fibrineux perdent quel-
l'est
:
que chose et perdent certaines propriétés; rappelons enfin, ce que le célèbre savant ignorait, que l'action d'une température élevée supprime dans la fibrine l'activité décomposante. Cela posé, rappelons-nous que Dumas a été très frappé de la propriété des microzymas dont il s'agit et qu'il l'a rattachée à l'existence possible de l'eau oxygénée dans le sang artériel. Cette question m'avait également préoccupé ; mais j'ai bien vite recomm qu'il y avait une seconde cause de décomposition de l'eau oxygénée dans le sang et que celle-ci résidait dans les globules rouges exclusivement. En effet, si par une filtration soignée sur un filtre garni de sulfate de baryte, on éloigne du sérum sanguin tous les éléments organisés, microzymas et globules, le sérum ainsi filtré, contrairement à ce que croyaient MM. Paul Bert et P. Regnard, ne dégage pas une trace d'oxygène du bioxyde d'hydrogène, et reste inaltéré. D'autre part, j'ai
préparé de l'hémoglobine par un
procédé particulier, qui
consiste à l'isoler de sa combinaison plombique et à l'obtenir,
conséquemment, absolument pure et exempte d'éléments orgaOr, l'hémoglobine décompose l'eau oxygénée, énergiquement, avec dégagement de chaleur elle se décolore en
nisés.
;
produisant
des
matières
albuminoïdes nouvelles, solubles
mais elle n'agit pas à la manière de la l'oxygène dégagé contient de l'acide carbonique, de insolubles
;
et
fibrine, car telle
façon
dégagement d'oxygène est corrélatif à une réaction profonde et non pas une simple action comme celle des métaux ou oxydes métalliques qui ne perdent ni ne gagnent. Bref, l'action de l'eau oxygénée sur l'hémoglobine est une oxydation énergique. Mais là n'est point ce qui nous intéresse spécialement ici. En effet, cette action, déjà profondément différente de celle des microzymas de la fibrine, l'est encore en ce que que
le
l'hémoglobine opère état soluble, lition et
de
la
décomposition non seulement dans son
mais après qu'elle a été coagulée, portée à l'ébul-
même
chauffée à 140°. Enfin l'hématosine qu'on isole
l'hémoglobine
possède la
de
façon que
même
activité,
bien plus éner-
décompose le bioxyde d'hydrogène par la molécule d'hématosine que sa propre molécule contient. C'est donc en tant que composé chimique qu'agit l'hémoglobine, tandis que les microzymas agissent en tant qu'organisés et vivants. ÏA donc pu dire à M. Dumas décom« 11 est clair que le stng contient deux causes de gique,
l'hémoglobine
:
19
—
^290
—
Les microzymas et l'hémoglobine vainement recherché l'eau oxygénée dans le sang; j'imagine que personne ne sera plus habile que vous; puisque, si elle se forme, c'est pour être aussitôt utilisée et position de l'eau oxygénée
:
;
vous avez
or,
produire
les
transformations dont celles que je viens de faire
connaître ne sont sans doute que l'image.
Le
résultat de cette étude,
posent l'eau oxygénée
J'ai
devraient cette
;
il
en
propriété
foie sont
leurs
doués de
est résulté
que
même
sous
la
:
la rate, du pancréas, du vitellus de gastriques ne la possèdent pas et il glandes ceux des ; certes très remarquable que les microzymas des amandes
viennent
ceux de
poule est
décom-
soit à
ceux du sang, du poumon, plus grande activité décomposante;
ce rapport les microzymas diffèient
puis
(1)
tissus qui
soit à
divers centres d'organisation
du
»
les
l'hémoglobine on à quelque substance anaétudié au même point de vue les microzymas de
microzymas, logue.
que
c'est
;
les plus rapprochés des microzymas du sang. Les microzymas nerveux et les microzymas musculaires, dont l'activité zymasique est faible, ont aussi une faible action sur l'eau oxygénée. Mais, à propos de votre classilication des organes selon la fonction chimique, mécanique et dynamique, j'aurai encore à présenter quelques consi-
douces sont, sous ce rapport,
dérations.
En
résumé, sous quelque face qu'on les étudie, les microapparaissent comme doués de propriétés qui n'ont que dans la notion qu'ils sont vivants. d'autre explication
zymas
La preuve première que c'est qu'ils
autour de ce grand autres.
j'ai
donné que
cette notion est vraie,
peuvent évoluer pour devenir vibrioniens fait
MM. Duclaux
que
et
viennent
Pasteur ont
se fini
grouper
et c'est
tous
par reconnaître
les la
fonction zymasique: Pourquoi passent-ils systématiquement sous silence leur évolution vibrionienne, la preuve la plus toire
(1) t.
péremp-
de leur vitalité?
Voir pour plus de
xcv, p. 925. (1882)
ô.éia'ils
'.Comptes rendus,
t.
xciv. p.p. 1601 et 1720;
—
—
291
VINGT-NEUVIÈME LETTRE
—
Sommaire.
Observations justes et désintéressées sur
marques à ce
—
sujet.
Les
vivants d'une nature à part.
dans
l'état
de santé
selon Cuvier
organes. taire,
—
et la
dans
et
chimie.
—
de Littré.
L'organisation et
vie,
avancé.
Bichat et Liebig.
la
— —
—
Re-
du poumon, du sang,
Les microzyinas
—
pathologique'.
—
Les sciences naturelles
Une vue profonde de Cuvier louchant
—
Xewton.
—
jamais
—
l'état
—
Observation à ce sujet.
mort, selon Bichat.
microbie.
la
ferments organisés ne sont pas des êtres
Et
La vie
—
vie?
la
les
Réponse de Vol-
et les fonctions qui résistent à la
La doctrine de Bichat et la théorie cellulaire. selon Lavoisier.
—
que Lavoisier
Ce
—
n'aurait
—
Une critique par un vitaliste. La doctrine de Conclusion sur une assertion du docteur Mayer, de
Heilbronn.
Ces
lettres,
que
vous accueillez avec tant de
amitié dans la Revue médicale,
j'ai
commencé
bienveillante
à les écrire après
une Communication que
je venais de taire, à l'Académie de pathogéniqae des microzymas. Cette communication a inspiré à M. le docteur F. de Ranse les lignes
médecine,
sur
le
rôle
demande
suivantes, que je vous
vos yeux
la
permission de remettre sous
:
« M. Béchamp, a dit notre très distingué confrère, est venu de Lille pour rappeler à l'Académie de médecine, en présence, ou plutôt à rencontre de la théorie microbienne de M. Pasteur, la doctrine qu'il défend depuis 1868, et qui attribue les maladies infectieuses à une évolution morbide des microzymas normaux de l'organisme. Les microbes que JI. Pasteur fait toujours venir du dehors, qui, d'après lui, constituent des espèces animales ou végétales, et qui, à ce titre, remonteraient de génération en génération jusqu'à l'origine du monde, ces microbes, disons-nous, trouveraient leur genèse dans l'économie vivante ce serait les microzymas, dont on peut :
observer, suivant les conditions, l'évolution en bactéries, bactéridies, etc. B
les
Quelque nom que
l'on
microbes,
dans
dériver,
on ne
compte de
trouvés saurait,
donne aux éléments de l'organisme vivant dont des produits pathologiques, semblent pouvoir dans l'état actuel de la science, ne pas tenir grand
cette possibilité d'origine des microbes.
posent ainsi à l'endroit de
la
théorie
parasitaire
incertitudes, parfois des contradictions dont
nous offrent de fréquents décrit le bacille de
démontré que ce
la
exemples.
un
soit
être
de cette théorie Koch, M. Cornil a
les partisans
après
Ainsi,
31.
M. Klebs, il ne serait pas En tous cas, il ne serait
tuberculose; or, d'après
bacille
Les réserves qui s'imencore des
s'accroissent
organisé.
agent résiderait dans des
pas l'agent de transmission de
la
micrococcus qui ont échappé à
M. Koch. La technique microscopique pa-
rait
tiiberculose
;
cet
jouer un rôle capital dans la découverte et
micro-organismes
;
lieu à des résultats
(l)
la
détermination
de ces
chaque procédé d'examen ou d'analyse donne différents, que conclure de ces résultats (1) ?
mais,
si
Gazette médicale 6« série,
t.
V,
j).
2i8,
— 292 — C'est évident
l'observation
;
est
que fondée
aussi juste
et
désintéressée. Et cela est d'accord avec ce que je disais précé-
demment
(16® et
touchant
17"^ lettres),
les dissidences relatives
au prétendu microbe du choléra dont MM. Pasteur, Roch, Strauss et Roux ont donné le spectacle. Ces savants ne s'accordaient ni
sur la forme, ni sur le siège, ni sur la présence
ou l'absence dans réalité nécessaire.
l'air
M.
du
parasite, dont tous admettaient la
Duclaux,
c'est
là
que
n'est pas plus certain de ce qu'il avance
que
tel
microbe, dont
quand
affirme
il
une espèce nouvelle, en
fait
il
en ve-
je voulais
nir,
se fon-
dant exclusivement sur l'apparence micrographiijue, est vivant,
ou quand
il
Soutient
que
microzyma ne
tel
l'est
pas.
Il
n'est
pas plus certain de ce qu'il avance lorsque, pour expliquer la
productrice
fonction
du
granulation moléculaire
dont
elle
provient
;
se retourne contre
ferment sort
mais
il
soluble,
il
imprégnée de
la
ne s'aperçoit pas que l'hypothèse
lui, lorsqu'il
crobe, la levure de
imagine que la zymase du lieu
admet
à son
bière par exemple,
tour que
tel
mi-
vraiment produc-
est
demander pourquoi cette du milieu dont la levure est issue et qui l'imprégnait M. Duclaux a beau se débattre contre l'évidence les difficultés, les contradictions de toutes sortes que le système microbien présente, que l'on commence à apercevoir, que M. de Ranse signale, ne peuvent être levées que jpar ductrice de zymase; on peut aussi lui
zymase ne
serait pas celle !
:
la théorie
Dans
des microzymas, seule capable de
l'intérêt
du
lier
sujet je ne devais négliger
ces
faits.
aucune contradic-
aucune objection élevée contre la microzymas sont vivants; c'est pour cela qu'il était indispensable de discuter à fond les assertions de M. Duclaux et de les réduire à néant. Il en est résulté qu'on n'a pas pu prouver que les granulations très ténues du pancréas ne sont pas des microzymas et, en outre, quoi qu'on en ait, que sur la question particulière, si grave, si importante au point de vue de l'organisation, de l'origine des zymases on a purement et simplement confirmé la théorie. M. Duclaux s'est fait l'avocat d'une mauvaise cause. Oui, MM. Pasteur et Duclaux ont été obligés de reconnaître que les ferments organisés, appelés par eux microbes, sont les producteurs des zymases; et s'ils ne veulent pas convenir qu'elles sont formées par les microzymas comme par les autres ferments organisés, c'est certainement parce qu'ils ne veulent pas voir ou ne comprennent pas encore que leur production dans tion, laisser
notion
que
dans l'ombre
les
—
293
—
organismes supérieurs n'est pas une fonction générale de dans des appareils spéciaux, dans des cellules, dans les microzymas de ces appales
ces organismes, mais qu'elle y est localisée
reils; c'esl aussi
parce qu'ils s'imaginent que les ferments orga-
nisés sont des êtres vivants d'une nature à part et qu'ils n'ont la vie. non seuun microbe. Oui, même couramment
pas l'idée nette de ce qu'est l'organisation et
lement dans
supérieurs, mais dans
les êtres
ces messieurs et les autres parasîtistes parlent
des micrococcus
crozymas),
(nom
même
ont arbitrairement donné aux mi-
qu'ils
de ceux dont
ils
ne peuvent constater
sence que sur des êtres encore en vie,
comme
comme
la
pré-
étant des microbes
demandez pas sur quelle nient que telle forme décrite par tel auteur soit vivante; ne leur demandez pas non plus le motif de leur négation. Surtout ne demandez pas à MM. Pasteur et Duclaux ce que c'est que la vie? car ils vous répondraient par une conception physique ou chimique et vous et
preuve
ils
ne leur
vivants. Mais
fondent leur affirmation. D'autres
parleraient de vertus de transformation,
de voie de continuelle
transformation, c'est-à-dire par des mots et des qualités occultes
dont arbitrairement
supposent
ils
que
la
matière est douée.
mon
Mais après cette introiuction, je reviens à
sujet.
La fonction productrice des zymases est une fonction générale des microzymas, car dans chaque centre d'organisation s'accomplissent nécessairement des mutations de la mat'ère, qui
sont une condition de cause;
c'est
rapport dont entre
la
la vie, et qu'à ces mutations il faut une que M. Dumas avait compris quand, dans le « Quel rapport existe-t-il parlé, il demandait
ce j'ai
:
matière animale abondante, coagulable, paraissant des-
matériaux des organes, et ces ferments en
tinée à fournir les petite
quantité dont la présence semble
destruction ils
toujours
annoncer
la
prochaine des combinaisons altérables auxquelles
sont associés?
ne s'explique pas
»
Sans et
les
microzymas
la
présence des zymases
sans elles certaines de ces transformations
seraient des effets sans cause!
Et cela est aussi vrai d'un
mal donné voici
ou
globule de levure que d'un ani-
de l'homme.
En
voulez-vous la preuve?
La
:
Le pancréas digère les matières albuminoïdes autrement que Dans le pancréas en même temps que la pancréazymase se forment des composés cristallisables parmi lesquels l'estomac.
Dans
la leucine
et la tyrosine.
cielles ces
corps ne se produisent pas; or,
les digestions
gastriques artifi-
j'ai
démontré
qu'ils
— se
forment dans
les
leucine et
digestions artilicielles par microzymas pan-
Béchamp parla pancréazyniase. Eh!
créatiques et M. J. la
—
294
en
tion alcoolique par la levure de bière,
abondamment par
la
par
digestions
les
cristallisables.
les a passés sous silence,
mêmes
des
une zymase M.
la papa'ine,
composés
petite quantité
;
mais
levure toute seule abandonnée dans l'eau
M.
à l'autophagie (1). Et ce n'est pas tout:
montré que
bien,
tyrosine peuvent apparaître dans la fermenta-
la
J.
Béchamp
également ces
végétale, formaient
Duclaux, que
^'on,
non,
a dé-
matières albuminoïdes
ces faits gênaient,
ferments organisés ne
les
sont pas des êtres vivants d'une nature à part, puisque voilà la levure,
un
végétal inférieur, et
rapprochés, par
la
fonction
le
Carica
un arbre, animaux et de
'pa-paija,
zymasique, des
l'homme. Sans doute
je suis loin d'avoir étudié
avec autant de soin
et
mais il résulte microzymas de tous les tissus des i'aits concernant ceux du foie, du pancréas, de l'estomac, du sang, des amandes, etc., que les microzymas des ditférents organes et systèmes organiques possèdent, chacun selon sa nature, une ou plusieurs fonctions déterminées et que, morphode détails
les
;
logiquement identiques,
ils
sont fonctionnellement différents.
La fonction toute spéciale et si caractéristique des microzymas du foie, du poumon, du sang, de décomposer l'eau oxygénée mérite encore une mention. Certes AI. Dumas avait raison de penser que l'eau oxygénée devait se former dans le sang artériel, lieu où l'oxygène acquiert une si grande énergie comburante. Ne vous paraît-il pas admirable que dans le globule sanguin, le lieu ou s'accumule l'oxygène, là où l'eau oxygénée devait se former se trouvaient aussi réunis les agents de son incessante destruction l'hémoglobine et les microzymas? Le bioxyde d'hydrogène finit par tuer les microzymas du sang, puisqu'après son action ils n'évoluent plus pour devenir bactél'hémoglobine en est altérée or si l'eau oxygénée s'accuries :
;
;
mulait dans Il
le
sang, qu'adviendrait-il ?
y aurait un grand intérêt
sang, du
même
poumon, du
point
lièvre, les
de vue que
phénomènes
à
foie, etc.,
dans
dits
étudier
dans
l'état
de
les
l'état
microzymas pathologique
santé.
Qui
du du
sait si la
inflammatoires ne sont pas
liés
à
(1) A. Béchamp. Comptes rendus, t. LXXIV, p. 184. Et je faisais observer que tout l'intérêt de celt^ observation était dans le fait que la levure forme la leucine et la tyrosine ph.ysiologiqueraent, sans ferment étranger et sans phénomène de putréfaction.
—
—
295
une certaine diminution des
microzymas
propriété de décomposer l'eau oxygénée
Mais cette recherche du rôle jouée par l'évolution pathologique sera plus
que
développé
j'aurai
avec perte
la
dans
les microzyjorcôs
utilement
conséquences qui
les
de
?
entreprise
me
couler, quant à l'organisation et à la vie, de
après
paraissent dé-
la
nature et des
ces microzymas.
propriétés de
J'ai assez insisté, dans les premières lettres, sur ce que la chimie est, à l'égard des sciences naturelles, une science maîtiesse, sans laquelle celles ci ne peuvent rendre compte de rien dans les questions d'origine. Nous avons vu qu'elle seule explique les phénomènes d'ordre purement chimique s'accomplissant dans les corps vivants et découvre leurs causes; qu'elle éclaire même la physiologie et l'histologie en démontrant la nécessité de l'élément organisé vivant per se pour la manifostation des phénomènes vitaux. Et si Cuvier pensait avec raison que «
toutes les sciences naturelles n'en forment réellement qu'une
seule,
dont
ou moins
les
différentes branches
directes et
chimie forme
la
s'éclaircissent
Selon Cuvier encore «tous
les
organes d'un
«
fondé
os,
»
unes sur
Et l'on
autres; et
les
sait
que
même
par une seule facette d'os
que
c'est
ne peut y avoir de
il
amènent d'analogues
sur ce
principe
.
qu'il a
seul
»
d'une vue profonde. Mais
l'expression
pourquoi en
plus
animal for-
méthode pour reconnaître un animal par un
la
C'est là
c'est
les parties se tiennent, agissent
modifications dans l'une d'elles, qui n'en
dans toutes.
»
de cette grande unité.
le lien
ment un système unique dont toutes et réagissent les
des connexions
ont
mutuellement,
comment
et
ainsi?
est-il
Il y a des chimistes et même des physiologistes de race qui nient qu'il y ait quelque chose d'autonomiquement vivant dans
un organisme vivant
un organisme longtemps
On être
et
;
qui nient qu'un élément anatomique soit
soit vivant.
et c'est parce
que
Cela
c'est
me
parait
avec Cuvier, que toutes
croit pourtant,
vivant se tiennent et
étrange depuis
étrange que je veux insister. les parties
d'un
sont solidaires les unes des autres.
Mais pourquoi ces parties, ces organes sont-ils doués d'activités distinctes?
Quelle est
la
cause de
l'activité
qui est
en eux?
Pourquoi l'un a-t-il de l'influence sur l'activité de l'autre? etc., etc. Sans doute on imagine, pour l'explication, un protoplasma, c'est-à-dire
aptitudes
une matière vivante qui requises.
J'ai
serait
douée de toutes les la théorie dont il
assez exposé que
—
—
à accorder ce qui est en question, savoir:
s'agit consiste
vie procède de
priétés
296
la
chimiques
comme eu
matière et
la
si
procèdent certaines pro-
physiques, par combinaison
pour n'avoir
?
plus à y revenir j'ajoute seulement que les proloplasmistes ne Le protoplasma, s'aperçoivent pas du paralogisme que voici ;
:
quoicjue
non morphologiquement
constitué, est vivant
il
;
forme
éléments anatomiques structurés qui ne sont ni des organismes, ni vivants ; de telle sorte que ce qui est réputé per-
les
sonnellement vivant pour former que ces parties sont formées. répète, la
Mais, je le
incomplète
;
los parties, cesse
théorie du
protoplasma
de
parce que
dès
fausse ou
est
en ce qu'elle aboutit à
elle est fausse
l'être
généne com-
la
elle est incomplète prend pas comment ce qui n'a pas de parties produise un être
ration spontanée
;
l'on
qui en possède. L'erreur vient de ce que
ments de Bichat qui
l'on
a perdu de vue les enseigne-
plaçait les propriétés vitales
dans ce qui
L'anatomie générale que l'on appelle dédaigneusement l'anatomie microscopique n'est plus qu'une science descriptive. On s'ingénie à décrire les formes des éléments et leurs est structuré.
variations sans s'enquérir de la fonction des objets décrits.
Et
avec M. Pasteur, tant son influence a été et est encore désastreuse, on a fini par n'accorder la vie à des objets microsco-
piques que lorsque ces objets, sous
le
nom
de microbes, sont
ou dans des organes malades germes invisibles ont pénétré dans lesquels on admet que des pour s'y développer en parasites. Mais du moins quelle idée de la vie ont-ils pour ces microbes? J'avoue que je n'ai pas pu le savoir: «M. Pasteur soutient que ce sont des êtres vivants à découverts dans
l'air,
part, et c'est tout.
dans
le sol
»
Essayons donc de nous faire une idée des lumières que l'histoire des microzymas nous fournit pour la solution du problème de l'organisation et de la vie. Je répète d'abord
que
les
protoplasmistes en
avec une erreur en plus, au préjugé de
la
physiologie d'avant Lavoisier. Ce préjugé,
physiologie et à la médecine, a été la fait
négliger les vues
si
originales,
si
sont revenus,
matière vivante de si
cause
la
préjudiciable à la principale qui a
profondes
et si
élevées
de Bichat. Quelle idée se fait-on de la vie au siècle présent, au
moment
actuel? pour ainsi dire. «
Et
la
vie? vous
me
direz bien ce
que
c'est;
»
Et Voltaire
— de répondre
C'est la végétation
«
:
—
297
corps organisé (1).
avec
le
sentiment dans un
»
en son Dictionnaire ne répond gnère' mieux. Vie
Littré
:
En
«
général, état d'activité de la substance organisée, activité qui est
commune aux est constituée
chez
animaux
les
bilité (2).
Cela
plantes et aux animaux. Chez les plantes la vie
par deux fonctions
me
chaque espèce de choses
sance d'agir et de produire des
du
la
sensi-
tout.
citée
par
:
occulte spécifique, par laquelle
dire
nutrition et la génération;
remet en mémoire une pensée de Newton,
Dire que
«
la
»
M. Dumas, que voici lité
:
y a en plus la contraction et
il
est
effets
douée d'une qua-
a une certaine puis-
elle
sensibles,
c'est
ne rien
»
Oui, dire de la vie ce qu'en dit Littré avec les protoplasmistes, Je vous
comme et la «
du
rien dire
c'est
tout.
l'avoue,
ceci les
plutôt
avec
commençant
Bichat,
mort.
On
cherche,
disait-il,
définition de la vie;
général la
suis
je
fameuses Recherches physiologiques sur la vie
La
:
mort.
on
vie est
dans des considérations abstraites
la trouvera, je crois,
l'ensemble,
des
qui résistent à
»
Cela est plein de lumières. Mais taire suivant qu'il avait ajouté « Tel est
fonctions
la
dans cet aperçu
en
effet,
donnons encore
le
commen-
:
continuait l'illustre savant,
mode
le
d'existence
corps vivants, que tout ce qui les entoure tend à les détruire.
des
Les corps
eux-mêmes exercent, les uns sur une action continuelle; bientôt ils succomberaient s'ils n'avaient en eux un principe permanent de réaction. Ce principe est celui de la vie; inconnu dans sa nature, il ne peut être apprécié que par ses phénomènes or le plus général de ces phénomènes est cette alternative habituelle d'action de la part des corps extérieurs, et de réaction de la part du corps inorganiques agissent sans cesse sur eux,-
les autres,
:
vivant, alternative dont les proportions varient suivant l'âge. »
Je retiens de cette citation le
un aveu,
c'est que, selon Bichat,
principe de la vie est inconnu dans sa nature.
que ce grand
homme
loin de le croire,
le
concevait
comme
Il
en dérivant ou se confondant avec
Mais ce pri7icipe pe7^m,anent de réaction, où et concevait-il agissant?
est-il
uni à toute
est
clair
distinct de la matière,
la
elle.
comment
le
substance du corps
vivant, à la façon de la force vitale barthezienne ou des vertus
(1)
et (2) Littré, Dictionnaire de la langue française.
—
—
298
de transformation imaginées par M. Pasteur? Non;
que
\es propriétés vitales sont des
pi'opriétés de
sont l'apanage de la
revient à dire qu'elles
admettait
il
tissu.
matière
Ce qui
organisée,
structurée, figurée.
Et vous l'avez dit excellemment
:
La doctrine de Bichat, par sa grandeur et sa simplicité, fermait la porte à beaucoup d'hypothèsessurannées qui, jusque-là, avaient inutilement encombré la science; elle l'ouvrait toute grande, au contraire, aux recherches, aux investigations nouvelles, en un mot au progrès. L'idée seule de propriétés vitales ou de tissu provoquait les investigations minutieuses des organes et ce
poussait
gique
(1)
naturellement
les
travailleurs
Oui, c'est la gloire immortelle de Bichat les propriétés vitales sont des propriétés
effort
surprenant de génie qu'il
pour ne
la
tissu.
est
peu
à
conçu que
C'est par
gré les efforts de Riiss, et de M.
un
hauteur. C'est
peu revenu
matière vivante sans structure que l'on
maintenant 6/as^eme on protoplasma admettre que
d'avoir
de
s'est élevé à cette
compris qu'on en
l'avoir pas
notion de
la
physiolo-
l'expérimentation
vers
35.
à
nomme
Et on y est revenu malVirchow après lui, pour faire .
propriétés vitales sont des propriétés de cel-
les
lules.
Voyons maintenant quelle a pu être sur Bichat. Je
l'ai
l'influence de Lavoisier
déjà dit, Lavoisier ayant découvert que toute
en corps simples,
matière est réductible
par ses composants, avait découvert du
c'est-à-dire minérale
même
coup
qu'il n'y
pas de chimie spécialement organique, puisqu'il n'y a pas
matière organique par
de matière organique, chapitre curieux
calorique avec
«
il
Sur
essence. Mais
ne devait pas parler
a distingué les corps organisés. Dans
combinaisons de
les
substances
les différentes
écrire les lignes suivantes,
touchant l'organisation
s'il
où
a
de
»,
l'on découvre
il
un
lumière et du
la
a
amené
été
sa pensée
à
intime
et la vie.
a L'organisation, le sentiment, le
mouvement spontané,
la vie,
n'existe qu'à
dans les lieux exposés à la lumière. On dirait que la fable du flambeau de Prométhée était l'expression d'une vérité philosophique qui n'avait point échappé aux anciens. Sans la lumière la nature un Dieu bienfaisant, en apporétait sans vie, elle était morte et inanimée la
surface de
la
terre et
:
tant la lumière, a répandu sur
timent T>
surface de la terre l'organisation, le sen-
et la pensée.
Mais ce n'est point
ici le lieu
organisés; c'est à dessein que
(1)
la
E. Fournie
:
j'ai
d'entrer dans aucuns détails sur les corps évité
de m'en occuper dans cet Ouvrage.
Applica'ion des nciences à la médechie, p. 110.
qui m'a
et c'est ce
de
empêché de parler des phénomènes de
sanguification et de
la
objets
(1)
la
respiration,
la
chaleur animale. Je reviendrai un jour sur ces
».
N'est-il
mon
pas vrai,
évanouir tant de chimères
fait
et
—
par destination,
mouvement
sation, de sentiment, de
les
:
matière orga-
l'alchimie, la transmutation, le phlogistique, la
nique par essence
— dont
cher ami, que pour Lavoisier,
découvertes mémorables ont
les
—
299
notions d'organi-
spontané, de
étaient
vie,
notions corrélatives? Certes, celui qui avait découvert que toute matière est minérale par ses composants élémentaires n'admet-
en aucune
tait
façon que
l'organisation
la vie dérivassent
et
naturellement des corps simples. La substance des corps orga-
un jour
nisés lui apparaissait sous
ne voulait
particulier, qu'il
si
pas s'en occuper dans un traité de chimie ordinaire. Certaine-
ment pour
comme
le
lui
l'organisation n'était pas quelque chose de vague
conçoivent
les
protoplasmistes
mais quelque chose
;
de concret, de défini qui veut être étudié à part tence suppose
un Auteur. Sans
doute, on peut
et
à Bichat plus tard, la vie ne lui apparaissait point
on ne
entité abstraite, principe vital, archée, unie
comme comme une
sait
comment
combinaisons chimiques,
à la matière et capable de créer des ainsi
dont l'exis-
le croire,
que se l'imaginait M. Pasleur parlant des substances naun autre chimiste émi-
turelles telles que la vie les élabore, et
nent, Ch.
Gerhardt,
disant
:
«
démontre que
Je
tout l'opposé de la nature vivante
fait
:
par analyse; la force vilale opère par synthèse, l'édifice
abattu par les forces chimiques.
elle
reconstitue
»
Certainement, Lavoisier n'aurait avancé car lui aussi 'croyait fermement que
chimiste
le
brûle, détruit, opère
il
de semblable,
rien
l'attribution d'une qualité
occulte spécifique, en vertu de laquelle chaque espèce de chose aurait
une certaine puissance
d'agir et de produire des
effets
sensibles, n'explique rien. L'organisation et la vie, l'une sup-
posant l'autre, étaient pour qualités occultes, mais des riel, jen
pas, la
lui,
non des
dépendant, dans une certaine mesure,
mais apportées par un Dieu bienfaisant en
lumière
comme
Je dirais volontiers ceci
:
pour Lavoisier
indépendant des dissertations sur Lavoisier
:
le
et
n'en dérivant
même
temps que
comme pour ;
t.
I,
Bichat,
et ce fait est vrai,
pourquoi
Traité de Chimie élémentaire,
braires associés (1805).
ou des
condition de leur manifestation.
cette corrélation est l'expression d'un fait
(1)
abstractions
au substralum maté-
réalités liées
et le
comment
p. 202. Édition des
!
li-
— Et
ce
ples,
est aussi
fait
que
vrai
—
300
celui-ci
quatre
:
sim-
corps
carbone, l'hydrogène, l'azote et l'oxygène, nécessaires,
le
avec un petit nombre d'autres, suffisent à former
combinaisons organiques
comme
et,
substratum,
l'infinité
des
multitude
la
des corps organisés. Une philosophie sophistique peut ne pas s'en contenter
;
mais
pour
c'est assez
la
science à qui les réa-
lités suffisent.
Ce que
veux
je
encore
pour,
créatrice
avec
constater,
reconnu
faisant intervenir Dieu, a
matière
la
c'est
que Lavoisier,
la nécessité
de
en
Puissance
la
minérale, produire
les êtres
que l'on nomme vivants, affirmant ainsi que c'est par transcendance que la matière devient organisée et vivante en même temps.
Et cette constatation,
je
devais la faire,
de nos
très savants confrères,
vieille
roche
M.
le
voici pourquoi
D' Vitteaut, un
convaincu, peu de jours après mes
et très
:
vitaliste
Un de
com-
munications à l'Académie de médecine sur les microzymas, et en particulier sur ceux du pancréas, me faisait l'honneur de m'écrire que
mon
loir les idées
qui ont cours
dit-il
effet,
:
«
«
système tendait, au fond, à faire préva-
Je vous
ai
», c'est-à-dire le
déjà
fait
matérialisme.
En
observer que derrière vos
microzymas il fallait admettre quelque chose pour les vivifier. Je crains que vos découvertes ne tournent contre le spiritualisme. » Et, comme c'est après un dîner, où il avait été question de mes communications, qu'il m'écrivait, il terminait ainsi « Inutile d'ajouter que les croyants qui étaient là furent de mon :
avis. »
C'est très singulier. Mais
pas
sidérait
l'organisation
que moi. J'espère que Bévue
médicale, est
qu'il fallait je l'avais
qui, à
ne
l'état
lui
la
vie
que M. Vitteaut ne condu même point de vue
savant docteur,
maintenant
s'il
continue à
lire la
détrompé. Ce quelque chose
les
les microzymas, il doit voir que microzymas, ce qui valait mieux et ce
loin de nuire
au spiritualisme,
doit le plus
le faire prévaloir.
Quoiqu'il en sur
est clair
admettre derrière
mis dans
mes yeux,
fortement
le
il
et
soit,
Lavoisier ne s'est pas autrement prononcé
de la matière dans
ont pas
laissé le
les
temps
C'est Bichat qu'il faut regarder
corps organisés, et «
les
méchants
de révenir sur ces objets.
comme
»
son continuateur. C'est
qui a conçu cette grande idée que la vie est liée aux tissus, aux parties solides de l'organisme, refusant les propriétés vi-
lui
tales
aux
parties fluides, c'est-à-dire
aux parties non structurées,
— non organisées de
cet
—
301
organisme.
Et
docteur Jules Robert
le
Mayer, de Heilbronn, l'auteur fameux, du principe de VÉquivaentre
valence
la nutrition
de
chaleur
la
Mémoire sur
«
et
a remarqué que Liebig
»
l'organisme
notion s'impose
Liebig,
bien, la doctrine de
si
il
solides de
n'y a pas de
tluides (1).
Bichat est
M. Ch. Robin lui-même
lettre,
a
»
Et cette bien
si
nous l'avons vu dans
exacte, que,
d'une observation
fixe le siège
«
parties
les
amorphes ou
force vitale dans les parties
sixième
même
et que, selon le
«
ses rapports avec
aussi
lui
dans
uq
dans
mécanique,
travail
force vitale exclusivement
la
fruit
le
mouvement organique dans
le
reconnaît.
la
En
le
la
effet,
ce savant a formellement énoncé cette vérité, que les attributs
loppement,
la nutrition, le
reproduction, l'innervation,
la naissance, la
—
—
de l'organisme vivant,
les plus élevés
déve-
con-
la
que comme des attributs de ce qui est structuré dans les parties du corps vivant. Mais, nous le savons déjà, la doctrine de Bichat est méconnue. Le D"" Mayer a même vivement critiqué les vues de son tractilité
ne
se manifestent
compatriote Liebig. force vitale après la rie
de
Liebig
le
(2)
devrait développer
chaleur
:
Rien
rien. raît
«
»,
demande
se
:
Nihil
«
et
dit-il,
il
bien!
la
quel sera ;
«
l'effet
de
la
D'après la théo-
Que devient il
conclut
force que
d'effet
mécanique ou de
Enfin, revenant à la charge,
))
:
la force vitale après la «
:
»
Donc
la force
il
se
mort?
»
vitale n'est
une force ou cause qui dispa-
sans avoir agi n'est pas une force
Eh
«
répond
cadavre, avant d'entrer en putréfaction,
ad nihilum
fil
Et
»
une grande somme
n'en est rien
il
demande encore «
Il
mort?
Mayer
(3)
croit
»
.
perdue,
qu'il
croyait
devoir se manifester sous forme de chaleur ou de mouvement, se retrouve
par des
tout
effets
entière dans
les
microzyraas et se manifeste
chimiques.
mouvement organique,
(i)
Mémoire
(2)
La théorio de Liebig sur
(3)
Mayer, Le mouvement organique, p. 71.
sur le
le
etc.,
p. 63.
nio.ivement organique.
—
—
302
TRENTIÈME LETTRE
—
Sommaire.
— Points rela— vie. — Voltaire et les causes finales. — Les partimatière et le mouvement selon Newton. — Principe
Questions concernant sur
à ces questions
tifs
la vie et la force
lesquels les
L'organisation et la cules primigènes, la fondamental de Lavoisier selon
vitale.
compétents sont d'accord.
plus
—
Dumas.
Sa signiûcation et ses conséLa matière, médecine. le mouvement et la force dans la théorie de Mayer. La théorie de l'équivalence des forces n'est pas appliquée à la matière animée. Ce que J.-R. Mayer a négligé. Les particules primigènes de l'organisation. Les monades ou atomes organiques. La cellule est un organisme quences.
—
Son importance ea physiologie
—
—
comme un
vivant
terminé
J'ai
et en
—
—
—
—
autre.
la dernière lettre sur
une remarque du docteur
Robert Mayer. Ce iatromécanicien, pour réfuter de Liebig d'après lesquelles
« l'effet
consommation de
vivant dépend d'une
les
assertions
mécanique dans force vitale »,
le
corps
ou bien
encore, que
« la quantité de force disponible pour produire des mécaniques doit être égale à la quantité de force vitale de toutes les formes appropriées à la nutrition » se demandait: « quel sera l'effet de la force vitale après la mort? » et, supposant que cette force devait être quelque chose de comparable à la chaleur ou au mouvement, il répondait « le cadavre, avant
effets
—
:
une grande somme mécanique ou de chaleur il n'en est rien » et il con« donc la force vitale n'est rien ».
d'entrer en putréfaction, devrait développer d'effet
cluait
:
:
;
Vous me blâmepour discuter longuement ou brièvement leurs opinions, j'interrogeais les auteurs, le D'' Mayer lui-même, pour Je ne veux pas disserter sur la force vitale.
justement
riez
leur
si,
demander sur quels
chimiques
s'a[>puient
ils
question de savoir
ou sont
différents
si le ;
si
faits
pour
d'expériences physiologiques et discourir
principe vital et
l'un et l'autre
sur
la
vie
;
sur la
lame sont même chose
sont ou ne sont pas des
propriétés de la matière, laquelle, existant par elle-même, aurait la
donner spontanément à elle-même le moucelle-ci est ou n'est pas du mouvement force vitale est une entité située derrière ou
force iimée de se
vement
et la
transformé
dans
;
vie; si
la
si
si la vie est un apanage de morphologiquement définie, c'est-à-dire structurée, seulement ou de cette matière non structurée, c'est-à-dire purement et simplement physico-chimiquemenl constituée, car, nous le savons, ils ne pourraient répondre par
la
la
matière des corps vivants
matière organisée
;
;
— plausible, de
de
rien
303
—
démontré conformément à
méthode
la
expérimentale.
par
Cependant,
des
la force
quoique
suis arrivé,
au
choses,
suffisamment
j'aie déjà
où
j'en
pressentir
mon
point
fait
sentiment concernant certaines de ces questions, je suis obligé de dire avec plus de précision en quoi la découverte des microzymas apporte plus de clartés pour la solution de ces grands problèmes, en montrantce que négligent non seulement
mais
Mayer,
le D""
savants qui s'en occupent.
les autres
Ce n'est pourtant pas sans quelque appréhension que j'entre en Eh quoi il s'agit delà vie, de cette réalité dont tout
matière.
!
monde
le
que plusieurs prétendent connaître ou expliquer,
parle,
serais sans inquiétudes
et je
Mon
sur l'issue de l'entreprise?
appréhension s'accroît encore
à la
pensée que
vous que
c'est à
ces Lettres s'adressent, pour être lues par de savants médecins.
Mais
y a force majeure quel que soit le péril il faut parler attendu que, selon une pensée de Joseph Joubert
il
;
et se hâter,
de
:
Quand on a trouvé
«
le dire
Or,
il
:
ce qu'on cherchait,
faut mourir (1).
on n'a pas
temps
le
»
certainement trouvé une partie de ce que je cherchais; le dire avant qu'il soit trop tard; et je, le dirai
j'ai
je dois
malgré
de n'être d'accord avec personne, tout en grand nombre, le plus grand nombre et des
la certitude
avec un
l'étant
plus compétents, sur certains points fondamentaux que voici 1°
On
reconnaît volontiers,
est organisé
;
qu'il est
comme un
fait,
:
qu'un corps vivant
formé de parties structurées
et qu'il est
un organisme. Mais, chose étrange et qu'il ne faut
dans
pas cesser de signaler,
de Bicliat, après les découvertes en histologie que ses propres travaux ont suscitées, tout en reconnaissant que le siècle
l'élément anatomique le plus étudié, la cellule, est également
organisée,
formée de parties
affirme pas
moins
un organisme. Et dans
même
le
et
par suite structurée,
on n'en
qu'elle n'est pas vivante et qu'elle n'est pas
ce qu'on affirme de
la cellule
on
l'affirme
sens de chaque élément anatomique en particu-
lier.
Mais
gage
n'est-il
de
vivant est
pas vrai que la conclusion légitime qui
manière de voir est la suivante? formé de parties qui ne le sont point! »
cette
une contradiction ou un paralogisme que
(1)
Œuvres de
J.
Joubeil,
t.
Il,
p. 99.
j'ai
«
se
Un Il
y
dé-
corps
a
là
déjà signalé et
— qu'il
importe à
la
—
304
physiologie et à
médecine de
la
faire dis-
paraître.
La notion que tout être vivant procède d'un être semblable lui-même est une notion physiologique d'expérience omne vivum ex vivo, a dit M. Ch. Robin. C'est une notion qui a cessé d'être vague ou d'itituition et qui s'est imposée a la Science comme une vérité première, car la génération spontanée, fût-ce d'an vibrion ou d'un microzyma, a été prouvée non seulement chimérique, mais impossible. 3'' La génération spontanée étant expérimentalement impossible, tous les hommes vraiment savants reconnaissent que pour former avec la matière chimiquement et non morphologiquement définie, telle que nous la connaissons, un organisme vivant, il faut un pouvoir supérieur à celui du plus instruit parmi les humains; bref, il faut le Créateur, c'est-à-dire Dieu. C'est ce que Gaudi2"
à
:
chaud, a
membre de l'Académie
l'illustre botaniste,
exprimé dans
les
termes saisissants que voici
des sciences,
:
de sa « Dieu, après avoir créé le monde, a > oulu le féconder main puissante il a répandu des germes infinis, végétaux et animaux, qui sont allés peupler la terre et les eaux, depuis le sommet des plus hautes montagnes jusqu'aux plus grandes pro:
fondeurs des mers... »
La physiologie, comme tout ce qui
tion. ..(1)
4°
est,
date de
la créa-
»
Pour manifester
reconnaissent qu^il ne
les
caractères de la vie, tous les savanîs
pas que la matière soit formée d'un mélange complexe d'un plus ou moins grand nombre de principes immédiats différents et d'eau; il faut, de plus, qu'elle soit
suffit
physico-chimiquement
constituée
(Cl.
Bernard),
c'est-à-
dire qu'elle ait acquis des propriétés nouvelles, spéciales,
M. Ch. Robin
faisait
dériver d'un
mode
par union molécule à molécule, par combinaison spéciale lution réciproque. C'est
la
substance ainsi constituée,
protoplasma, blastème, que l'on transformation
suppose
(Pasteur), d'aptitude à
que
particuher de réaction, et disso-
nommée
douée de vertus de
continuelle transforma-
tion (Van Tieghem), de facultés génésiques (Needham), etc., en vertu desquelles on la suppose organisée et capable de devenir spontanément tel ou tel être, si l'on est spontépariste à la façon de Pouchet; tel ou tel tissu, si l'on antihétérogéuiste à la manière de M. Pasteur. (Ij
Gaudichaud
:flec/)erc/ies
végétaux; Comptes rendus,
générales sur la physiologie et l'organor/énie des t.
XIV. p. 974 (1842).
.
— Je répète
ici
ce
que
dans
je disais
que
suppose gratuitement
—
30o
précédente
la
de quelque qualité occulte spécifique, par laquelle certaine puissance d'agir
qui se manifestent dans
que
ton,
« c'est
et
les
Mais, abstraction faite
on douée
elle
a une
:
de produire des effets sensibles », êtres vivants. Et je dis, avec New-
ne rien dire du tout
là
«
lettre
matière ainsi définie est
la
des
qualités
».
occultes imaginées par
M. Pasteur, après Needham, je m'empare des deux déclarations suivantes de M. Ch. Robin, dont j'ai parlé dans la sixième
comme
lettre
n'y a vie que
«
Il
«
On
concevoir la ma-
de
:
où
là
y a organisation
il
a tort de dire que
nisation
manière
découlant de sa
tière organisée, savoir
la vie
est
un
»
de
résultat
l'orga-
».
à dire que l'organisation est une condiou bien que vie et organisation sont notions corrélatives; et, en outre, que, pour pouvoir être réputée vivante il faut dans la matière quelque chose de plus que l'organisation. Dans ces termes, M. Ch. Robin a très justement résumé sa manière de voir dans l'énoncé suivant « On donne vie à la manifestation des prole nom de
Ce
qui
revient
tion de la vie
;
:
priétés inhérentes
et spéciales à
ment ». Énoncé qui nous ramène vitales des
profond, c'est qu'elle
à
substance organisée seule-
de Bichat
à celui
concernanl
les
y a dans la définition de quelque chose de plus et de plus célèbre médecin, du
propriétés la vie
la
tissus.
Mais
il
fondions
qui résistent
en énonçant
sa définition,
est l'ensemb!e des
mort.
la
Et
il
faut bien le remarquer, tout
Bichat ne croyait pas moins que
la vie est
(.(
un principe inconnu
comme pour
Chaptal « force vitale ne vouque force inconnue ». Ne semble-t-il pas, d'après cela que pour Bichat, comme pour les vitalistes purs le principe vital était conçu comme la cause de la vie, indé-
dans sa nature lait
»,
dire autre chose
,
pendamment de
la
substance organisée ? Cette force
vitale,
un
médecin hygiéniste éminent, Fonssagrives, la concevait comme évoquée, à l'origine des chose>, au même titre que la force
autonome et il la considérait comme il pensait aux forces physico-chimiques propriétés qu' « elle préexiste aux organes et leur donne des qui ne sont pas celles de la matière brute, mais bien des propriétés spéciales, prêtées à la matière organisée pour un temps chimique
et
physique
jamais réductible
;
;
20
— détermine, que cissent
y>.
conditions de milieu prolongent ou raccour-
les
Et à
—
yo()
manière de considérer
cette
cru trouver une démonstration en disant
La
«
dans
vie n'est pas le rés'jltat de l'organisation, car elle existe
le
germe avant
Mais je reviens à pénétrer ft
choses on a
les
:
La
sens
le
qu'il
ait
y
des organes
la définition
de M.
Cli.
»
Robin pour en bien
:
manifestation des propriétés inhérentes et
vie, c'est la
spéciales à la matière organisée. » Il
importe de
remarquer cette définition suppose quelque dans la substance de la matière organi-
le
:
essentialité de nature sée, celle
qui
résulterait
combinaison spéciale
M. Robin. S'il en est
d'un mode particulier d'union, de de dissolution réciproque, admis par
le
qui appartient eu propre à ce corps, qui
lui
(c'est-à-dire
Elle revient
La
la
iiiséparablement joint)
Mais
donc à dire que
vie est
organisée.
dans
celle
propriété d'un corps est
«
et
d'une manière déterminée sur nous
«
que
ainsi, elle n'est pas autre
priété; en effet: tivité
et
lui
mode
d'ac-
est inhérent
permet
d'agir
et sur ies autres corps (1).»
:
d'un corps appelé matière
d'activité
» fait
j'ai
les
mode
le
qui
du mot pro-
dans
voir
sixième
organique par essence binaison, de
les
premières
notamment
lettres,
septième, qu'il n'existe pas de matière
et
et
quelque
par destination
ordre
qu'il
soit,
que l'acte de comne crée pas dans les ;
composés chimiques d'énergies nouvelles qui n'existassent primitivement dans les corps simples servant à les former et, enfin, que l'aptitude à manifester les phénomènes vitaux possédée par la matière dans les êtres vivants, ne résulte pas des énergies chimiques des principes immédiats qui les composent et que l'analyse eu sépare. Or, cette matière organisée, telle que
mique
la
c'est-à-dire
conçoit, n'est
de
la
que de
la
le
matière èonite ou morte,
fon pour la distinguer
synonyme de matière
de
la
système protoplas-
matière au sens chimique,
comme
matière organisée
virante, (voir
sixième
disait
qu'il
lettre)
;
Butfaisait
bref une
modilicalion, que l'en suppose déterminée, de la matière pure-
ment chimique. Mais je
(1)
Lillré,
l'ai
dit,
Dicl.- laiig.
l'organisation
franc.
ne consiste pas,
comme
le
— supposait
307
—
Boûuet, en une modification de la matière; en un arrangement, une édification, une cons-
Cil,
elle consiste
truction, à l'aide de certaines substances résulte
une machine pouvant
être
nécessaires, d'où ré-
mise en mouvement, rendue
vivante en vue d'un but délini et voulu.
me
C'est là,
dira-t-on,
être linaliste. Certes, ces
de-
lettres,
commencement, prouvent que je n'abuse pas des causes finales. Mais quand je considère le monde vivant, je suis avec « Quant à moi, si une horloge "Voltaire et je dis avec lui puis
le
:
n'est pas faite
causes finales
pour montrer l'heure, j'avouerai alors que les sont des chimères, et je trouverai fort bon qu'on
m'appelle cause-final ier, c'est-à-dire un imbécile.
la
»
Et maintenant, avant de chercher à savoir ce que c'est que vie, il est évident qu'il faut mieux connaître la machine
en mouvement. Lorsque Newton voulut se rendre compte de
qu'elle mettra
corps bruts
se
il
chipiiste
fît
et
ce qu'il concluait de ses observations «
telle
A
l'origine des choses, disait-il.
que
façon
par la suite
la
nature des
expérimenta.
il
Or,
Dieu forma
la
matière de
particules primigènes, dont devait
ses
voici
:
toute nature corporelle,
sortir
fermes,
fussent sohdes,
dures, impénétrables et mobiles, avec telles grandeurs et figures, et
en outre
en
telles propriétés,
tel
nombre
et
en
telle
propor-
tion qu'il convenait, à raison de l'espace oîi elles devaient se
mouvoir, fins
et
de manière qu'elles puissent
pour lesquelles
elles
le
mieux atteindre
étaient formées...
Et
primigènes ne peuvent être ni usées, ni fractionnées.
«
les
ces particules »
Et J.--B. Dumas, à qui j'emprunte cette citation, disait que la définition qu'il donne des atomes serait encore aujourd'hui
la meilleure introduction à l'exposé des idées qu'il est possible
de se former des atomes de dent avec
la
chimie actuelle, qui se confon-
nomme
les particules qu'il
primigènes
Et ces particules primigènes. Newton
les
»
(1),
concevait
comme
non seulement la force d'inertie mais comme soumises aux lois passives du mouvement qui résultent néces-
ayant en
elles
sairement de cette force; mais, de plus, disait-il, elles reçoivent perpétuellement le mouvement de certains principes actifs, tels
que
la gravité,
rence des corps.
la
muse
de la fermentation et de la cohé-
»
Newton, enfin, voulait que
(l)
Annales de chimie
et
l'on dédui&it des
de physique, h" série,
t.
XV,
phénomènes de
p. 76.
—
a08
— généraux de mouvement
nalure deax ou trois pi-incipes
la
voir ensuite
fit
les
comment
les
choses corporelles découlent de
quoique
principes
ces
constatés,
causes de ces principes eux-mêmes ne fussent pas
les
encore connues.
Sur ce fondement,
«
de proposer
difficulté
et
propriétés et les actions de toutes
ne
fais
pas
mouvement dont
j'ai
disait-il, je
principes de
les
que la nature entière les révèle de la manière la plus évidente, mais je laisse à d'autres le soin d'en découvrir
parlé, parce
les causes.
Et
»
Dumas
que ne
rapporte
estimait
faisait
le
«
qu'il serait
Newton
chimique.
l'affinité
de définir mieux
difficile
l'attraction moléculaire, à laquelle se >>
La matière formée de particules primigènes, solides, douées de certaines propriétés, ne pouvant être ni usées, ni fractionnées indestructibles, en un mot et quelque principe de mouvement, voilà ce que Newton jugeait suffisant pour expliquer
—
—
les propriétés et les actions
de toutes,
les
choses corporelles.
Et je ne dois pas négliger de faire remarquer que la cause de la fermentation était conçue par gravité actifs
et
l'atiraction
moléculaire,
lui,
au
même
comme un
titre
que
la
des principes
de mouvement.
Ces vues de Newton sont d'autant plus remarquable:) qu'elles
remontent à plus d'un demi-siècle avant l'avènement de Lavoisier. fait la
traités
Stahl,
Mais
elles
remarque, de
furent
—
chimie.
le
C'est
que Lavoisier a eu
dominait
l'esprit
si
peu comprises que
nom même
— Dumas
en a
de leur auteur a disparu des
qu'alors le système
phlogislique de
tant de peine à effacer de la science,
des savants,
comme
le
domine aujourd'hui
le
système microbien. Lavoisier a fait voir que les derniers sectateurs du système chimique de Stahl sont allés « jusqu'à supposer au phlogistique une pesanteur négative, une tendance à s'éloigner du centre de la terre ». C'est une pareille attribution, contraire aux lois de la gravitation universelle, qui a empêché les vues de Newton d'être comprises. C'est l'absurdité d'une matière
non pondérable, non soumise à la gravité, que Lavoisier a mis quinze ans à extirper de l'esprit humain. C'est en révélant au monde étonné que toute matière est pesante la matière avec son autonomie, son immutabilité et son activité, que ;
Lavoisier a fondé
la
chimie
scientifique
et
rais
les
sciences
expérimentales dans des voies jusque-là inconnues. Mais aussi en découvrant
c'est
un principe non aperçu, en créant une
— méthode
—
309
pas à parler de sa méthode, mais
nouvelle. Je n'ai
il
faut connaître son principe.
Ce principe a été mis dans tout son jour par J.-B. Dumas.
dans
en 1836,
C'était
Leçons sur la philosophie
célèbres
les
au Collège de France, que Dumas a mouvement d'enthousiasme superbe chimique,
dit
dans un
:
« La pensée première de Lavoisier, dominante et agissante, la voici
reparaissant
toujours
:
Rien ne se jjerd, rien ne se crée
«
la
même
mais
il
ny
Et Dumas pouvait
de vue dans l'étude de
comme
la
chimie.
quoique Lavoisier
effet,
une
dire avec
1<3
encore n'a présenté Lavoisier en
»
Je ne veux
:
«
si
que
tion est aussi ancien
la
qu'on
formulé à nouveau.
J'a
de nouveau
Personne
peu aperçu
ne
convient sur cet
mérite de Lavoisier ou de Dumas.
qu'il n'y avait là rien
et
que
science et
le
le D""
On
a dit
principe en ques-
Mayer
redit
vo-
:
E-xnihilo nil
Lucrèce avait
même
fit.
Nil
ad
fit
osé écrire
nihiluîn.
:
Nullam rem a nihilo gigni divinités unquam. fameux épicurien avait affirmé que rien ne se peut de rien, que la nature n'anéantit rien et que les éléments
Oui, faire
avait été
11
m'étendre plus qu'il
pas
et sur le
lontiers
juste fierté
ayant introduit ce point
nettement formulé,
l'eût
pourrait justement soutenir qu'il
énoncé
matière reste toujours
la
;
peut y avoir des transformations dans sa forme, a jamais d'altération dans sonj)oids. »
il
;
le
sont indestructibles. Mariotte, lui aussi, avait dit «
La nature ne
point.
fait
:
rien de rien et la
matière ne se perd
»
Mais cela était énoncé comme une vérité abstraite et n'avait empêché aucune erreur. Stahl connaissait son Lucrèce; cela ne l'a pas empêché d'imaginer le système phlogis tique et celuici de dominer dans la science et d'égarer les savants. Le principe mis en lumière par M. Dumas est un principe d'expérience, démontré et désormais évident comme un axiome.
Sans doute on crée
:
mais
la
disait
:
dans
nouveauté
la
nature rien ne se perd, rien ne se
la voici
:
y a équivalence quantitative jwndéi'able entre les corps réagissants et les produits engendrés dans les réactions. La ma«
tière
Il
peut se transformer, se modifier, acquérir des propriétés
nouvelles
;
mais
ii
travers tous
les
changements de qualité, de
— sa substance
pi'upriété,
et
—
810
sa quantité, mesurée par son poids,
restent invariables.
Voilà ce qu'avant Lavoisier on ne comprenait pas, ce dont les phlogisticiens n'avaient aucune idée.
Et
faut le dire bien haut, Lavoisier avait considéré la cha-
il
comme
leur et la lumière
Et
c'est
des produits des réactions chimiques.
que
seulement depuis
principe fondamental de
le
Lavoisier est compris que les chimistes et les physiciens ont constitué les
deux sciences maîtresses dont on contemple avec admi-
ration les étonnantes créations et les splendides progrès.
fécond de l'équivalence
C'est ce principe
de
bilité
la
et
de l'indestructi-
matière dans ses particules primigènes
par transformer
physique
la
cevoir l'indestructibilité de la des forces, c'est
qui a
fini
mécanique et conduit à conforce. Le principe de Véquivalence
et la
principe fondamental de Lavoisier appliqué à
le
mécanique.
la
par la deux sciences ne deviendront des sciences exactes que lorsqu'il sera prouvé qu'il leur est nécesn'a pas encore été appliqué par la physiologie et
11
médecine. saire.
A
mes yeux
ces
comme
Alors elles seront,
la
chimie, des sciences capables
de créer leur objet. C'est parce qu'elles ne
pas encore
l'ont
reconnu qu'elles sont ballottées de système en système. Aussi longtemps qu'il ne sera pas compris M. Pasteur admettra ses vertus de transformation, et
provocatrice est
;
et
lui-même, quand
dans un corps sain de
la «
la
formation des zymases sans cause
y aura des spontéparistes, dont M. Pasteur
il
;
il
n'admet rien d'autonomiquement vivant
dont
était Cl.
Bernard, par sa conception
matière vivante non morphologiquement définie.
La géométrie, disait Pascal, ne peut définir ni le mouveles nombres, ni l'espace et, cependant, ces trois
ment, ni
;
choses sont celles qu'elle considère particulièrement. Faisons
comme
»
Pascal et n'essayons pas de définir le
mou-
vement ou la force. « Le mouvement existe », dit le docteur Mayer, et il ajoute nous revendiquons hautement ce droit d'être, cette substantialité et nous contestons à la chaleur et à l'électricité toute matérialité. » Cela est vrai Fresnel avait déjà démontré que la lumière est un mouvement vibratoire de l'éther. Nous pou:
«.
;
:
vons
encore êtn; d'accord avec
lui
en admettant
la
substan-
du mouvement, dans le sens de nature substantielle, de ce qui subsiste par soi-même. Mais nous devons lui laisser la responsabilité de ceci qu'il donne comme une vérité simple tialité
—
:
— —
n'y a pas
« //
de substance immatérielle (1)
ne sont
et l'électricité
cable qu'
dont
disait-il,
—
>)
j)as matérielles.
pour
en
nature
la
découvrir
soi
lois, il posa en principe donner aucun mouvement »,
se
le
dans son essence
dans
autre.
et
«
puiqu'il ne
de raison pour se mouvoir dans un sens
que dans un l'homme de génie. Disons donc que plutôt
cet étrange
«
toujours inexpli-
sera
disant en manière d'explication, qu'il en est ainsi
renferme pas en
chaleur
la
les
un point matériel ne peut
«
—
mouvement
s'occupa du
Lorsque Laplace
phénomène,
expression,
»
;
avec l'assertion vraie que
contradictoire
d'ailleurs,
—
311
La réserve de Laplace convient à
»
mouvement
est,
sa cause.
dans
L'idée nouvelle introduite
mais
qu'il est
inconnu
existe, c'est assez.
Il
par
science
la
le
D"^
Mayer
y a transformation du travail ou de la force vive en chaleur, et réciproquement (2). » Et cette idée est devenue «
le
c'est qu'il
fondement de
thermodynamique.
la
La question de
l'unité de
depuis longtemps
matière est
la
Dumas lui-même l'a traitée. Mayer se l'est posée il s'est demandé si les éléments (les corps simples) se « réduire à un petit nombre d'éléments, ou à
posée; J.-B. à
son tour
;
pourraient
une seule matière génératrice?
»
douteux.
« il
causes
»
Mais
pensait, qu'
il
Il
a répondu
:
«
du mouvement; qu'on peut démontrer a
l'expérience
ne
que
cesse de confirmer,
se transforment les unes dans les autres.
diment
Cela est bien
même
des
priori ce
que
n'en est pas de
»
les différentes forces
Et
concluait har-
il
:
» « Il n'y a en réalité quune seule force (3) pour ajouter tout de suite après « Le mouvement est une force. Dans l'énumération des ;
:
le «
mouvement réclame
un échange
cette force circule par
morte, aussi bien que l'autre
force.
première place
la
dans
la
(4).
C'est ce qu'il faut
Certainement
la
perpétuel, dans la nature
théorie de l'équivalence, de la transforma-
d'une
(1)
Mayer
(2)
Annales de chimie
(3)
Mouvement organique,
(4)
Ibid.,
:
p.
Mémoire sur
7.
transformation de
examiner.
tion et de l'indestructibilité des est l'expression
forces,
Et, disait-il,
nature vivante. Dans l'un et
domaine, point de phénomène sans ))
»
loi
le
et de
de
la
forces, entrevue
mouvement organique, physique, 3"
p. 6.
par Newton,
nature qui découle,
séi-ie,
t.
comme
p. 30.
XXXIV,
p. 501.
de
—
312
—
du principe Javoisiérien. Et Mayer le dit très justeCe que la chimie a démontré relativement à la substance (matière), la physique doit l'établir à l'égard de la force. Le but de la physique est d'étudier les différentes formes de la car la création, foi'ce, et les conditions de ses métamorphoses sa source,
ment:
«
;
que l'anéantissement d'une force, est au-dessus des C'est parfait, et nous nous en souviendrons, facultés humaines. médecin qui parle ainsi. un c'est car Il ne faut pas perdre de vue ce principe de mécanique que Mayer, à son tour, formule dès le début de son mémoire, « Pour mettre en mouvement une masse actuellement en repos, il est nécessaire d'y appliquer une force. Aucun mouvement ne naît par lui-même; il provient d'une cause, la force. » Si ce principe est une loi de la nature, si la vie est une force, on comprend immédiatement l'erreur des spontéparistes et de M. Pasteur et en même temps l'importance que son application aurait pour la physiologie. La théorie de l'équivalence des forces a très heureusement expliqué les phénomènes de la combinaison chimique et le développement de lumière, de chaleur et d'électricité qui en sont le résultat. Le D'' Mayer, dans le Mémoire sur le mouvement organique dans ses rapports avec la nutrition ne me
aussi bien
^)
paraît pas avoir été aussi heureux. Sir la
William Thomson n'a pas trouvé qu'elle fût applicable à parce que sans doute, a-t-on pensé, « il y
matière animée
a peut-être dans
;
matière organique un mécanisme de trans-
la
formation particulier. laissé le
»
Voilà pourquoi
monde organique en dehors
Peut-être, dirai-je à
mon
tour,
le
savant physicien a
de ses généralisations.
Mayer
et les
continuateurs de
son œuvre ont-ils négligé quelque chose dans leur conception de la
matière organique.
on
Oui, la
n'a pas trouvé
transformation des
mée. Et
il
en
est
que
la théorie
forces fût
de l'équivalence et de
applicable à la
matière ani-
ainsi précisément parce qu'elle est animée,
est ce qu'elle est grâce à ce quelque chose de mystérieux dont parlait M. G.- G. Stockes (8® lettre) et que Tonne sait ou ne veut pas prendre en considération, savoir l'organisa-
qu'elle
:
tion, la stucture qui,
avec
la
chines capables d'être mises en sions qui leur
font
produire
des mamouvement par des impul-
matière inanimée,
les effets
fait
en vue desquels
elles
ont été construites.
La
théorie de l'équivalence et de la transformation des forces
—
-
313
a ramené l'explication des phénomènes de la combinaison chimique aux vues simples de Newton et de Lavoisier. « Mayer, dit Dumas, considère les phénomènes chimiques comme dus à une force attractive qui précipite les atomes les uns sur les autres; leur choc, au moment du rapprochement, produirait
lumière
la chaleur, l'électricité, la
leur
mouvement propre ou
)>
par
transformation que proviennent
transformation de
la
communiqué,
cette
la lumière, etc.,
chaleur,
la
de
c'est
et
que Lavoisier expliquait autrement. Eh bien dès que 3Iayer veut appliquer sa théorie à l'organisme vivant il est fort embarrassé. Son embarras se trahit d'un bout à l'autre de son Mémoire sur le mouvement organique, soit qu'il parlât en physiologiste ou en médecin. Il se !
possession d'un principe très
en
croyait
général, capable de
tout expliquer en supposant seulement l'existence de la matière et
du mouvement;
ganisé,
affaire à
gories.
dès qu'il voulut l'appliquer à
de
reconnaître
quelque chose
de
aisément
les
expliquait parler
or,
fut obligé
il
si
comme nous Mais
vie
la
l'être
non seulement
fort différent
de
matière dont
la
phénomènes chimiques
la
matière des
êtres
il
mais de
;
des être vivants- et d'en distinguer
dans
or-
qu'il avait
les caté-
vivants est-elle
du mouvement transformé ? de la chaleur transformée ? est-elle une dépendance de la thermodynamiaue ? Il n'en sait rien ou lui-même emploie l'expression de propriétés n'ose pas le dire vitales sans lesquelles il ne peut rien expliquer même en mécanique animale. Oui, J.-R. Mayer nie la force vitale et ne ;
peut pas se passer des propriétés vitales;
de propriétés particulières dans qu'il
ne découvre pas dans
physique, mais
il
la
la
il
constate l'existence
substance des êtres vivants,
matière simplement chimique ou
n'en recherche pas la cause
cupe pas de savoir pourquoi propriétés qu'il leur
attribue.
les tissus
sont
;
le
substrat um des
En reconnaissant
propriétés vitales, moins sage que Bichat,
il
ne se préoc-
il
qu'il
nature de la cause de ces propriétés est inconnue. curieux de
voir
comment,
l'invocation de ces propriétés,
ne pouvant pas il
trine de Bichat (1). Bref, dès que
y a des
n'avoue pas que Il
est
la
même
se soustraire à
pour nier
la
doc-
Mayer en vînt à vouloir
faire
fait effort
(1) J.-R. Mayer, sans s'en douter peut-être, a attribué à Liebig la ception de Bichat concernant le fait que les propriétés vitales sont des priétés de tissu et la notion que les parties fluides de l'organisme dépourvues de ces propriétés. Voici \c curieux passage dans lequel son
conprosont opi-
nion est exprimée « 11 s'agit de savoir si les fluides organiques offrent au point de vue chimique une résistance plus grande (à la décomposition) que :
—
314
—
l'application
de son principe à rexplication des phénomènes
de
ne
la vie,
il
vitales
priétés
obligé de Il
contractilité,
irritabilité,
mais
etc.,
mon
fallait,
cela.
mon
pour atteindre
cher ami,
Il
une
est donc,
fois
thermodynamique, que
la
la
admises par Newton, ne la vie. C'est que
phénomènes de
le
matière toute seule,
douées
constituée à l'aide des particules primigènes priétés
que je
but,
de plus, démontré,
l'exemple d'un profond physicien qui était médecin et teur de
fut
il
supposer, sans en rechercher la cause.
les
montrasse
pas abstraction de l'organisation et des pro-
lit
:
suffit
les
pas
par créa-
même
des pro-
pour expliquer
les
corps vivants ne sont pas
ils sont, je le répète, des machines simplement matériels construites en vue d'un but déterrûiné. Or, comme toute machine est composée de parties, les corps vivants le sont; d'eux aussi on peut dire avec Joseph Joubert, que « Toute machine a été mise en jeu par un esprit qui s'est ;
:
retiré. »
parties solides, sous thèse,
le
chimiques dont
agents
comment
cours de
avoir admis l'affirmative,
Liebig paraît
les solides.
de
force vitale,
puisqu'il attribue
aux
une puissance opposée aux
privés. En effet, sans cette hypoque les fluides échappent, sans le seaux agents chimiques ? Faudrait-il croire à une
les fluides sont
pourrait-il expliquer
force vitale,
la
nom
émanation transcendante, mystique, de
la
force vitale, à
—
une
sorte d'épan-
Les relations dont passer des solides aux liquides? s'agit sont parfaitement explicables sans passer par l'intermédiaire de il l'hypothèse d'une force vitale. [Mouvement organique, etc., p. 64.) 5 Voici quelques passages qui trahissent l'embarras de Mayer et fournissent la preuve que le savant auteur, au besoin, imaginait ou invoquait des hypothèses; par exemple, il admet que « les fluides stagnants restent inaltérables au contact des formes vivantes, tandis qu'ils se décomposent sans ce
chement qui
contact
».
la fait
Il
que
pense
«
la
tendance à
constitution chimique des liquides
:
la
décomposition dépend de
le lait, le vin, les huiles, l'alcool,
la
dit-il,
—
Il ne voit dans l'orse comportent très inégalement, etc., p. 64 et 65» ganisme rien de chimiquement actif; rien que des appareils et des agents
physiques
:
«
Dans
l'être vivant,
de nombreux organes mécaniques servent
chimiques, à activer ces actions, à reléguer dans des compartiments spéciaux les produits de la décomposition, pour les éloigner ensuite; et enfin à empêcher surtout la formation et l'aceuraulaiion des ferments putrides, p. 63 ». Il ne nous dit pas comment naissent ou d'où proviennent ces ferments dont il suppose l'accumulation possible: par contre, voici de quoi rendre jaloux M. Pasteur il croit que « si l'on mêle aux hudont il est également ua précurseur meurs de l'homme le plus sain, un grain de ferment, ni la na ure, ni l'art ne seront assez puissants pour arrêter la décomposition, la fièvre putride où donc, s'écrie-t-il, se cache alors la force vitale qui devrait acmortelle Hic Rhodus, complir sa mission de résister à l'élément de perturbation « Les parties solides de l'organisme dans les circonshic salta, p. 63 ». tances ordinaires, et à l'exclusion de l'oxygène libre n'ont qu'une tendance « C'est la dépense d'oxygène insignifiante à la décomposition, p. 67». qui constitue l'action chimique dans l'organisme. L'action chimique et le à filtrer, à aspirer, à régler les
actions
les limiter, à
:
:
:
—
—
—
—
31o
pensée très juste qui va être
C'est cette
mon
guide. Je vais
montrer que les rouages de ia machine animée sont eux-mêmes animés par l'esprit qui s'est retiré ce qui les différencie des machines construites de main d'homme, qui ont besoin de sa main pour tendre le ressort et pour les remettre en mouve;
ment quand le Nous savons construire ou vivantes.
Il
ressort est détendu.
quelles sont les parties animées qui servent
qui
construisent
les
à
machines
montrer dans tout leur jour. utile, pour condenser le choses de plus loin et de montrer com-
faut maintenant
Mais auparavant il sujet, de reprendre
sous nos yeux
serait les
les
peut-être
bien est philosophique leur prise en considération.
Nous avons vu comment on en
venu à regarder la celanatomique qui possède un centre d'énergie rapportant toutes les parties à lui-même
lule
comme
est
étant le plus petit élément
et à ses besoins.
En
d'autres termes,
comment
la
cellule est
la force ont lieu aussi bien dans les poumons que dans autres parties du corps ; le sang prend dans les poumons de l'oxygène, corps La dépense de cet oxygène le charrie dans toutes les parties du constitue l'action chimique; p. 75-76». Meyer ne sait pas à quelle partie de la masse du corps se combine l'oxygène, ni quelle est la condition de la combinaison; mais « il n'y a pas de doute que la graisse et la régénération des parois ne peut se faire qu'à l'aide de la protéine et du liquide
développement de les
:
—
—
salé sortant des vaisseaux, p. 77 ». Il fait bien remarquer que œ l'on ne ispeut méconnaître que les parties solides de l'organisme, les parois des seaux, et indirectement les tissus, pariiculièrement les tissus nerveux, ont inune influence très grande sur la métamorphose chimique du sang, «On flufnce par laquelle est exaltée l'énergie de la combustion, p. 79». sait, dit-il plus loin, que la seule présence de certaines substances sufEt pour produire des actions chimiques, sans que ces substances prennent
m
— —
part à la transformation pour donner à celte influence constatée, un nom exempt de tout caractère hypothétique, on peut l'appeler influence de contact; p. 80 », et il ne s'aperçoit pas qu'il fait là une hypothèse, car même de son temps les bons esprits parmi les chimistes ne voyaient dans la faL'irritabilité, il la déQnit meuse théorie qu'une explication par un mot. a la faculté que possède un tissu vivant de transformer une force chimique en force mécanique; p. 98 ». Et pour éclaircir la nature de l'irritabilité, les fluides de transformer la chail la compare à la faculté que possèdent leur en efl'et mécanique et que l'on appelle expansibilité, p. 99 ». Cependaot, dit-il la comparaison entre l'irritabilité des muscles et l'élasticité des gaz, comme toutes les analogies, devient artificielle et dégénère en paradoxe, si on la poursuit ». En effet, il veut bien reconnaître que les gaz sont dépourvus « de forme caractéristique et que les muscles sont organisés » et en outre qu'il y a d'autres influences. A la fin du mémoire, le « Les phénosavant auteur nous apprend que la vie est dans l'harmonie mènes de la vie sont comme une musique admirable, composée de sons ;
—
:
—
:
le jeu simultané des instrudans l'harmonie seule est la vie.^ C'est une conclusion qui a sa valeur; la vie n'est pas une dépendance de la thermodynamique tel est en somme ce qui ressort du mémoire de M. Mayer.
divins et de dissonances affreuses; mais dans
ments se trouve l'harmonie, :
et
— devenue, pour
316
quelques-uns,
mique fondamental duquel
Vanité vitale,
tout l'organisme
multiplication, l'assemblage et la
ganisme;
si
bien que
—
la cellule
l'élément
anato-
procède, dont la
métamorphose engendrent
l'or-
a été aussi appelée élément de
formation, élément constitutif de la forme organique.
Mais j'ai déjà dit et fait voir que la cellule, étant quelque chose d'essentiellement transitoire, ne pouvait pas être l'unité vitale que la philosophie conçoit. Cependant la conception qui a conduit à la considérer de ce point de vue n'en est pas
moins profonde;
découlait
elle
d'ailleurs
de
doctrine
la
de
Bichat. L'illustre médecin n'avait-il pas regardé ses vingt et un tissus
comme
corps
organisés
simples il
l'azote, etc., c'est-à-dire
regardait ses tissus
forme plus simple. à
qu'en leur
et
comparait à
qualité
d'éléments
l'hydrogène,
aux éléments lavoisériens
élémentaires
comme
? Bref,
irréductibles
C'est cette irréductibilité
des
au carbone, à Bichat à
une
qu'on a attribuée
la cellule.
L'idée de Bichat,
on ne conçoit pas
il
la
En
effet,
des corps
sans
faut la conserver précieusement. simplicité lavoisiérienne
l'irréductibilité et l'indestructibilité.
La cellule, pas plus que l'un quelconque des tissus de Bichat, ne possède anatomiquement et physiologiquement la simplicité que les corps simples lavoisiérieus possèdent chimiquement. Buffon, en imaginant ce qu'il appelait les molécules organiques, avait la vue claire que l'organisation et la vie devaient avoir pour support quelque chose de concret, de déterminé morphologiquement, et possédant le genre de simplicité conçue par Bichat. L'immortel naturaUste et philosophe avait cru que les formes très petites, aperçues par lui au microscope, les animalcules infusoires ou séminaux, etc., n'étaient autre chose que les molécules organiques. Plus près de nous, Oken, autre naturaliste philosophe, a renouvelé le système des molécules organiques sous
Et nous Henle.
le
un
autre
nom.
retrouvons exposé, dans
Dans son
les
termes suivants, par
Traité d'anatomie générale, ce
savant qui,
certes, connaissait bien la cellule et qui n'admettait ni le sys-
tème de Schwann, ni genèse, disait
celui
de Raspail
et autres,
concernant sa
:
ot L'organisme se compose de parties élémentaires, monades pu atomes organiques qui, dominés et retenus ensemble par une puissance soustraite à nos moyens d'investigation, s'arrangent et se développent conformément à un type. Il leur suffit d'une source commune, le jaune (de l'œuf) ou le
—
—
317
sang, pour former et nourrir toutes les cellules, chacune dans son espèce; l'anatomie générale, pour être la science des parties élémentaires efficaces du corps, devrait donc aujourd'hui partir de ces monades, commencer par en étudier la structure, la formation, les forces, les propriétés chimiques et physiques, puis en faire naître les tissus, qui ne sont autre chose que des
agrégats d'une multitude de particules élémentaires homogènes.
En exprimant
ainsi le résultat
reproduire
croyait pas
les
»
(1).
de ses méditations, Henle ne
tendances
innées des anciens, qui
avaient imaginé de ramener les différentes formes de la création
à des parties primitives simples
V homœomérie
d'Anaxagore,
;
inventa
qui
muscle, un os,
suppose qu'un
laquelle
,
l'or,
sont formés d'éléments de muscle, d'os, d'or, etc; d'Épi-
etc.,
cure ou de Leibnitz qui imaginèrent leurs atomes, leurs monades, sans consulter l'observation et sans avoir l'espoir qu'elle confirmât jamais leurs vues.
par
le
même
«
Poussés sciemment ou à leur insu,
en s'armant du microscope, de réduire
déforme
similaire...
spermatiques les
modernes ont essayé, corps en particules
instinct, dit Henle, plusieuis
Oken regardait
comme
les
les
animalcules infusoires
et
étant de véritables monades. Suivant lui
organismes supérieurs, animaux
et
végétaux, seraient com-
posés d'êtres animés plus petits, qui n'auraient renoncé à leur
indépendance que pour un certain laps de temps. » Mais après avoir fait la critique des tendances anciennes, Henle n'en arriva pas moins à proposer quelque chose de semblable. Tant
est vrai
il
que
conception des particules ou
la
molécules organiques vivantes, simples, philosophe
comme une
s'impose au
actives,
nécessité logique. Henle, toutefois, n'en
que Leibnitz ou Épicare sur ces parties élémenmonades ou atomes organiques. Ce qu'il y a de certain pourtant, c'est que Henle ne croyait pas que ce fussent ni les cellules, ni quelque chose de semblable aux animalcules aperçus savait pas plus taires,
par Buffon et par
Oken
Certes, à l'époque
rôle
anatomique
et
après
où pour
lui.
la
première
naissais ni les pensées de Buffon
Henle.
Oa ne nous
fois,
j'ai
entrevu
le
physiologique des microzymas, je ne con-
parlait
ou d'Oken,
ni l'opinion de
pas de ces choses-là.
De
plus, la
théorie cellulaire que nous enseignait Kûss à Strasbourg,
devait
d'abord m'empêcher de l'apercevoir. Dans
môme
voir la théorie cellulaire
toplasma J'ai
(l)
succomber
et
la suite je
triompher
devais celle
du pro-
.
rappelé ces choses pour montrer d'abord que je ne
Voir:
«
Les microzymas dans leurs rapports, etc..
»
p, 53}.
me
—
àlH
—
suis pas inspiré des écrits de Henle,
que
je
ne connaissais pas;
du microzyma
étant adé-
ensuite pour rappeler
que
quate aux
expérimentalement, anatomiqueraent et conception philosophique de tant de sa-
faits, réalise
physiologiquement vants
la théorie
la
hommes et notamment
pas dans
la
de Bichat, savoir
:
la vie réside
non
matière en tant que matière, mais dans une forme
de cette matière. C'est il faut le rappeler ici, ce que Lavoisier a clairement aperçu lorsqu'il a dit que la condition de l'aptitude à manifester les phénomènes
simple
à
construite
l'aide
,
vitaux, possédée par la matière dans les corps vivants, est liée
à ce qu'il a appelé V organisation, vie,
dont l'ensemble constitue
Je ne ou non
le
les granulations moléculaires
les étudiât
sous
comme
spontané, la
dont parlait Henle étaient des auteurs, mais il est
structurées et qu'il voulait
rapport de
le
mouvement
organisé.
sais si les parties élémentaires
évident qu'il les concevait
qu'on
l'être
leur formation d'abord,
puis des forces qui les animent, et des propriétés chimiques et
physiques dont
douées. Enfin,
elles sont
il
les croyait les
matrices des cellules. C'étaient là des vues de
l'esprit,
for-
pas
et,
monades ou des atomes, aucune démonstration il est même arrivé que M. Yifchow les a absolument répudiées lorsqu'il considéra la cellule comme étant l'unité vitale. J'ajoute que Henle, voulant qu'on les étudiât sous le rapport de leur formation, parait
plus que la doctrine des
elle
fondées sur
;
s'imaginer qu'elles sont
produit d'une génération spontanée,
le
ce qui est contradictoire avec la trices
n'étaient
notion qu'elles sont forma-
.
Mais, quoi qu'il en soit, les microzymas, tels que nous les avons étudiés, satisfont vraiment à la conception philosophique de Henle, et des savanis qui ont cru l'unité vitale structurée nécessaire à
la
de l'organisation
formation
vivante
dont
la
pour parler le langage de Newton, on peut dire que les microzymas sont aux corps organisés, à partir de la cellule, ce que les particules primigènes newtonniennes cellule
est le type
;
et,
sont aux corps simples lavoisiériens. Pour former les particules pi'imigènes des corps bruts.
pour former -le
les particules
Newton in\oquait Dieu
;
de même,
primigènes des corps vivants,
il
faut
Créateur.
Je peux donc dire avec Newton ce que Gaudichaud aurait dit lui-même des niicrozymas, s'il les avait connus « Dieu ayant formé la matière forma avec elle la matière organisée de telle façon que les microzymas, ses particules primigènes, dont de:
.
— vait
tome nature corporelle vivante,
sortir
fermes, impénétrables, mobiles, tibles
avec
;
de l'espace où
formées
le
nombre,
elles
solides,
et
en outre
pro-
telles
proportion qu'il convenait, à raison
telle
devaient se mouvoir,
mieux atteiudre
les fins
et de manière qu'elles pour lesquelles elles étaient
».
Les microzymas sont facteurs de deviennent vibrioniens
ils
sont les producteurs des zymases
ils
:
cellules,
et,
par évolution,
sont donc histologiquement actifs
ils
quement
lussent
physiologiquement indestruc-
grandeurs et iigures,
telles
priétés et en tel
puissent
—
819
:
ils
;
sont donc physiologi-
et si l'on note que les zymases sont des agents chimique transformatrice ou de décomposition, on peut dire que les microzymas sont producteurs de force chimique ; c'est grâce aux microzymas que nous digérons et que nous transformons pour les faire nôtres les malériaux qui
doués
actifs
;
d'activité
nous servent de nourriture
:
sont donc chimiquement actifs
ils
;
placés dans certains milieux artificiels, dit fermentiscibles, dans
des conditions favorables,
en opèrent
ils
la
décomposition
ce qu'on appelle la fermentation), c'est-à-dire qu'ils s'en rissent
en
multipliant,
se
soit
vibrioniens ou n'évoluent pas
pour devenir donc individuellement
qu'ils évoluent ils
:
(c'est
nour-
sont
des organismes comparables à
ceux qu'on appelle ferments or-
ganisés et vivants, etc., etc.
enfin
tion, et, si
j'ajoute qu'ils
;
ils
résistent à la putréfac-
ne sont pas digérés dans
tions oii les matières animales le sont,
on peut dire
les
condi-
qu'ils sont
physiologiquement indestructibles Les
microzymas
satisfont
donc à toutes
les
conditions de
l'énoncé imité de Newton. Mais voici une notion qu'il importe
newloniennes et
—
H y a autant de particules primigènes y a d'espèces de corps simples lavoisiériens; à chaque corps simple répond une seule espèce de particules
de mettre en évidence. qu'il
—
De même il y a autant d'espèces de microzymas primordiaux (ceux du vitellus) que d'espèces de corps organisés mais dans chaque espèce de corps vivant compliqué il peut exister plusieurs espèces de microzymas différenciés par leur primigènes.
;
fonction (microzymas du
poumon,
etc., etc.)
Il
foie,
du pancréas, de l'estomac, du
y a quelque chose de plus: chaque espèce
de particule primigène de corps simple reste identique à elle-
même
dans toutes
les transforjuations
que peut subir ce corps
simple, soit physiquement, soil chimiquement.
Au contraire,
les
microzymas en restant morphologiquement identiques varient de fonction depuis l'œuf jusqu'à l'état adulte de l'être qui en
—
320
—
comparative des microzymas du pancréas, de l'estomac, du du ainsi que des matière nerveuse, etc. sang, la du de poumon, études de M. J. Bécliamp sur les microzymas aux divers âges d'un même être depuis l'état fœtal. Et cette notion du changement de fonction, résultat d'expériences précises, fera comprendre comment les microzymas peuvent devenir morbides provient
cela résulte de l'étude
:
de ceux du
vitellus et
foie,
;
dans certaines circonstances,
ne sont plus dans les
lorsqu'ils
conditions physiologiques de leur vie.
Sans doute, ces choses peuvent paraître extraordinaires elles il y en a encore de plus extraor;
n'en existent pas moins. Mais
dinaires, qui rendent le mystère de la vie encore plus obscur, et
qui pourtant aideront à C'est
un
fait
le
pénétrer.
d'expérience
les propriétés
:
mique dépendent essentiellement de des rapports dans lesquels
ils
d'un composé chi-
de ses composants,
celles
comme on
sont unis et non,
l'a
voici dit, de l'arrangement des atomes qui y entrent. Eh bien je l'analyse et que de d'attention qui résulte digne fait très le !
signale à votre pénétrante philosophie
Les
:
microzymas
plus divers par leurs
fonctions chimiques et autres
seulement formés des
mêmes
dans
les
mêmes
de microzymas, identiques
de
et
corps simples, mais sensiblement
proportions! et
il
en
est
Oiii, j'ai
analysé plusieurs espèces
morphologiquement
résulté que,
fonctionnellement différents,
même composition,
les
sont non
ils
sont sensiblement
laquelle est conservée après
l'évolution
bactérienne (1). Sans doute, c'est sous la forme de combinaison, plus ou moins voisine des matières albuminoïdes, que le
carbone
existe avec l'hydrogène, l'azote et l'oxygène, dans les
microzymas associés à des proportions variables de composés purement minéraux que l'on retrouve dans les cendres. En cela les microzymas ne diffèrent guère des matières animales en général et cette considération donne encore plus de force à l'identité décomposition. Mais là n'est pas la difficulté, puisque (l).
Voici quelques analyses qui mettent ce fait important en évidence
—
Hydrogène.
—
Azote.
52,4
7.90
14,01
4,48
iiépatiques (mouton)
.53,8
7,60
16,20
3à4
vitellius (poule)
52,4 53,8 53,82 53,u7
7,17
15,70
2,5 à 4,3
7,70
13,92
7,76
13,92
7,80
13,82
3 à 4,5 5,03 3 3
Microzymas pancréatiques
— —
Bactéries pancréatiques
Bactéries de diverses origines Microzjn.as et
bacléries
agylulJDés (zooglsea)
La composition est calculée pour inscrit est donné par dilféreiice.
—
cent, cendres déduites;
:
m
Cai'bone.
Matières inur. ou cendres.
l'oxygène non
—
—
321
admettent sans embarras que
es protoplasmistes transformistes
l'organisme humain, à son
origine dans l'œuf et dans chaque
organe, n'est qu'un assemblage de corpuscules de protoplasma et,
en outre, que celui-ci provient d'un protoplasma
initial
sem-
blable à l'albumine, lequel se transformerait spontanément, sans
cause connue, en d'espèces et
même
lement que
c'est
autant de protoplasmas différents qu'il y a les espèces Je remarque seu-
de sexes dans
.
une erreur de croire qu'un protoplasma ainsi constitué de matière albuminoïde puisse suffire, car il n'y a pas d'organisme qui ne contienne, en plus ou moins grande proportion les composés minéraux dont analysait chimiquement, en bloc,
autre mammifère, on
Et
identiquement
leur trouverait
composition élémentaire, organique Il
j'ai parlé.
si
l'on
un homme, un bœuf, oa et
la
tel
même
minérale.
est'donc constant qu'une grande similitude ou l'identiié de
composition dans
absolument
les
corps vivants se traduit par des fonctions
différentes. Cela est aussi vrai des
microzymas que
des êtres d'où on les sépare. Pourtant, fonctionnellement,
microzymas
a plus de dissemblance entre les
extraits
du
il
y
foie
ou du pancréas d'un bœuf qu'entre ce bœuf et un mouton. Concluons donc que la matière dans ses particules primigènes, ou constituée sous l'état de combinaison organique ou minérale, ne suffit pas à l'explication de ce fait étrange. Non, il il n'y a même aucun rapport, de n'y a pas de matière vivante n'importe quel ordre, entre un composé chimique quelconque ou un mélange de tels composés et un organisme vivant, (ût-ce ;
un microzyma. Mais pénétrer
On
le
il y a des appareils vivants. Entrons, pour mystère, dans cette idée.
sans irrévérence, de l'homme qu'il est une
dit très bien,
le microzyma est une machine élémenà certains usages, à remplir certaines fonctions. Soient plusieurs machines différentes, construites avec les
machine. Disons que taire destinée
mêmes matériaux
peuvent produire des effets différents elles ont été faites. Soient, d'autre part, une montre, un chronomètre de Bréguet formés de métaux
selon
le
:
elles
but en vue duquel
mouvement par un resune horloge grossière de la Forêt de métaux communs, mise en mou-
divers et de pierres précieuses, mis en sort construit
savamment,
Noire, formée de bois et
et
vement par des poids suspendus différentes, construites avec les
bles, construites avec des
pas moins des
à des cordes.
matériaux
effets différents
Ces machines
mêmes matériaux, ou ou
différents, n'en
le
même
effet.
sembla-
produiront
La matière 21
— qui a servi à
322
les construire, la
—
maDière dont
elles
ont été mises
en mouvement, sont-elles ces machines ? Pour ce qui est de la matière, non évidemment; quant au mouvement qui peut n'être autre que la pesanteur, non plus. Qu'est-ce donc qu'une machine ? Une montre, cette machine destinée à marquer l'heure cette chose qui n'existerait pas si l'homme n'était pas, avant tout, une intelligence; oui, une montre est-elle de la matière? Non. ;
Elle est toute dans sa construction le
mouvement qui
les
:
rouages, le ressort et
font mouvoir les aiguilles
la loi qui lui a été
imposée par
celui
;
dans
bref, elle est
qui en a conçu le plan
Avec les mômes matériaux l'homme peut faire en foule les machines que son génie invente quotidiennement; dans chacune la même matière obéit à la loi qu'il lui impose, au mouvement qu'il lui imprime. Or, de même que les matières diverses qui entrent dans la composition d'une machine ne sont pas cette machine, de même les composés chimiques qui servent à former les microzymas ne sont pas ces microzymas. Sans forcer l'analogie, on peut dire que le microzyma est ce qu'il est, non pas seulement grâce aux propriétés de la matière qui le compose, mais par sa structure, et l'a exécuté.
par
mouvement
qui lui a été imposée, par la nature du
la loi
communiqué;
qui lui a été
pour rien;
elle est inerte,
qui
donnée,
lui est
la
matière par elle-même n'y est
mais mobile, subissant l'impulsion
lui obéissant,
mais ne pouvant se
comment on peut comprendre
l'attribuer.
morphologiquement et substantiellement identiques, les microzymas sont fonctionnellement différents. Mais on objecte que le microzyma n'est pas un organisme, qu'on ne voit pas ses rouages si une horloge était réduite aux dimensions d'un ciron, on n'y verrait Voilà
que,
;
pas davantage! Oui, cela
est vrai, toute
esprit qui s'est
venir,
entre
d'homme
La
machine a
été
différence, c'est
mise en jeu par un là que j'en voulais
machines faites et mises en jeu de main machines vivantes, c'est que les premières ont remontées et que les secondes n'en ont pas besoin. les
et les
besoin d'être
Un
retiré.
faisait admirer, à un penseur, une locomoteur de Seguin pour la vapeur animait la mécanique non moins admirable de Stephenson « ne voilà-t-il pas, dit-il, un véritable animal, travaillant pour l'homme et créé par lui? » « Il vous manque, pour rivaliser avec Dieu,
jour
motive où
Babinet
le
;
—
fut-ii
répondu, de pouvoir établir un haras de locomotives
!
»
—
par Babinet dans
rapportée
L'anecdole est
—
323
Études
ses
et
Lectures.
La qu'il
un microzyma
vie flans
mouvement,
ce
mouvement
est ce
qu'il a
conserve sans qu'il soit besoin de remonter
reçu en propre,
il l'a
gine des choses,
et
il
la
reçu et
machine
;
transmet depuis l'orimodiiie au besoin, sous des influences
le
il
le
morbide si on le surmène. microzymas sont des organismes, parce qu'ils sont des machines dans lesquelles l'esprit a laissé ce mouvement pour diverses, jusqu'à devenir
Et
les
se transmettre et se modifier physiologiquement.
étant
un organisme
peut former des cellules,
comme
Le microzvma
simplicité et dans
il
la vie en soi, animé en résulte que celles-ci sont
organismes vivants comme les autres, car sont formées de ces rouages animés et sim-
des
pareillement
la
physiologique, ayant
l'indestructibilité et qui
dans
ainsi constitué
eux. elles
ples.
TRENTE-UNIÈME LETTRE
—
Sommaire.
La maladie selon
la
médecine et selon les protoplasmistes. mort que ce qui est doué d'orf^ani-
N'est susceptible de maladie et de
sation et de vie.
crozymas,
nant
matière
la
Qu'est-ce que
physiologique
mique.
—
La maladie dans dialhèses et
la vie, les
—
vie.
matière
—
?
la
et
la
—
la
système microbien.
le
maladie.
La matière,
organisable,
explicatives.
—
la
—
Les mide Babinet concer-
l'organisation et la vie.
l'organisation
Développements selon
Analogies
— Idées
vie au sens thermodynale tout de la
et la
doctrine de
la
L'organisation est
physiologie.
La maladie, nous sommes aussi impuissants à la définir que géomètres le mouvement, les nombres, et l'espace nous en
les
;
parlons cependant cruelle
réalité;
résumant
la
et
comme
sachant à nos dépens qu'elle est une Pidoux, dans un énoncé plein de justesse,
croyance
commune
aux.
plus
grands médecins a
dit: « La maladie naît de nous et en nous. » De votre côté vous avez dit que « La maladie ;
conditions anormales de toire avec l'énoncé
tions
la vie »
;
ce qui n'est pas
naissait des
contradic-
du célèbre médecin philosophe. Les condi-
anormales peuvent naître d'accidents qui modifient le de nos fautes, de nos
milieu en nous, de nos imprudences, excès
comme
dans tous
de nos
les cas, c'est
du mal moral nous qui sommes malades,
privations,
même
;
mais
et la maladie,
.
— nous en avons duit
souvent
l'intuition et
un mal physique
par
—
3-24
démonstration, se tra-
la
s'imprime en nous par des
qui
lésions
au sens physiologique, qu'est-ce que nous? Esl-ce
Or,
l'eau
qui entre dans notre corps pour près des quatre cinquièmes? divers qui forment le nous ne sommes que cela c'est donc l'un ou l'autre de ces composés chimiques divers qui est malade ou tous ensemble. Se figure-t-on de l'eau, du chlorure de sodium, du phosphate de chaux, de l'urée, de la créatine, de l'hématosiuo, de l'albumine fébricitants, cholériques, syphilitiques, etc ? Non,
Sont-ce les autres composés chimiques
reste ? Si
c'est
absurde
M. Pasteur lui-même,
;
du
lui
qui parle des maladies
ou du moût, n'oserait le soutenir. Mais je ne veux pas revenir sur ce que j'ai dit sur ce sujet dans la neuvième lettre, qu'il faut relire, et je demande à M. Pasteur de nous dire quoi devient malade dans le vin, ou en nous, quand un de
la bière,
vin,
microbe y pénètre pour s'y développer en parasite. Si ce n'est aucun des composés que j'ai énumérés, sont-ce « les vertus de d'après M. Pas, dont, composés chimiques de l'intérieur du doctrine est la même que celle des vitalistes
transformaiion que l'èbullition détruit sont
teur,
animés
y)
les
corps? Mais alors sa
purs, qui considéraient la maladie
comme
dans
étant
prin-
le
cipe vital lui-même.
un composé chimique, ni quelque qualité aux vertus de transformation qui devient malade; mais avec Bichat, pour qui il « était évident que les phénomènes raorbifiques résident essentiellement dans les solides et que les maladies ne sont que des altérations des proNon, ce
n'est pas
occulte semblable
priétés vitales qui siègent dans ces parties»,
que
Oui,
faut soutenir
il
comme une
sens la proposition suivante «
il
faut
soutenir
c'est ce qui est structuré et vivant.
N'est
susceptible de
vérité première et de
bon
:
maladie
doué d'organisation et de vie
et
de mort que
ce qui est
».
Cette proposition étant vraie, les doctrines microbiennes sont fausses.
Avant de passer outre,
veux
je
le faire
voir
claire-
ment. Selon M. Duclaux, l'interprète autorisé des idées de M. Pasteur, celui-ci aurait la bacteridie,
démontré que
comme
veut dire que la gale l'acarus
ou de
la
la gale est la
comme
le
charbon
le
est la
maladie de
maladie de l'acarus, ce qui
charbon sont
bacteridie en nous
;
les
l'insecte
et
maladies de les vibrio-
— niens porteurs de
la
—
325
maladie seraient donc malades. Les vrais
médecins n'ont jamais parlé ainsi une maladie de la peau déterminée
disent que la
ils
:
une
par
gale
est
irritation occa-
sionnée par la présence du sarcopte, mais
ils n'ont jamais pensé lui-même. La présence malade des entozoaique res et autres parasites peuvent rendre malade, mais on ne peut pas dire qu'ils le soient et souvent c'est parce que nous sommes maladeS; ou que nous réalisons pour eux des conditions favo-
l'insecte fût
;
rables de milieux, qu'ils envahissent nos tissus,
humeurs
nos
ou nos organes. Sans doute, une maladie peut être communiquée par des vibrioniens ou par des microzymas. Mais dans la doctrine microbienne, qui suppose la préexistence des microbes
qu'un vibrionien, ou tel milui-même malade car un être quelconque vit pour lui-même et sa vie suppose la santé. D'ailleurs, en supposant même qu'ils aient la maladie en eux, morbifiques,
on ne peut pas
crobe qu'on prétend
dire
est
spécifier,
;
puisque selon M. Pasteur -l'organisme ne conslitue pour eux qu'un milieu de culture semblable au vin ou à la bière, il faut soutenir qu'ils
communiquent
ment chimique
et,
cette maladie à ce qui est pure-
par suite, ne pouvant
pas
être dit
vivant,
ni malade.
Tenant donc pour certain que nous,
n'est-il
maladie naît de nous, en
la
pas évident qu'on ne peut pas,
sans absurdité,
composé chimique ou une qualité occulte devient malade et souffre. 11 faut, au contraire, soutenir, avec Bichat, que c'est ce qui est organisé et doué de vie. Or, il est désormais hors de doute que l'intérieur du corps humain, des animaux, etc., n'est pas simplement un milieu inerte, sans spontanéité et de nature purement chimique. Contrairement au dire qu'un
système pasteurien,
il
est certain
n'est
qu'il
plus
difficile
de
comprendre que cet intérieur, dans toutes ses parties, recèle la vie dans un organisme élémentaire pouvant devenir vibrionien, seulement compatible avec la le microzyma, lequel est non vie, mais sans lequel la vie n'existe pas. Oui, physiologiquement, la vie de l'ensemble, la vie en nous, résulte des microzymas qui sont autonomiquement vivants. D'eux procèdent toutes vités
tissus
histogéniques ;
les
dynamiques
activités et
et
que
activités
de l'organisme
transformatrices
physiologiques,
des
:
cellules
chimiques,
ainsi
que
je l'ai rappelé.
vous
l'avez
Non, tout
cela
les acti-
et
des
calorifiques,
motrices; bref, toutes les activités que
siologiste considère,
reconnu
et
les
phy-
le
magnifiquement ne
résulte
pas
— 326 — de qualités occultes gratuitement attribuées à des
a pour siège
concrètes,
réalités
mêmes microzymas.
sont ces
Et ce
la
matière
pas
n'est
mais
;
tangibles, qui
visibles,
tout
est
il
:
microzymas subissent une évolution fonctionnelle, depuis l'œuf, pendant le développement, jusqu'à l'état adulte. Cette évolution, qui nous montre les microzymas, dans un centre organique donné, acquérant peu à peu les activités de l'état adulte, expliquera comment les microzymas sont ce par quoi on est doué de tel ou tel tempérament ce par quoi on est lymphatique, scrofuleux ou atfcclé de telle ou démontré que
les
;
telle diathèse
;
qui
ce
maladies en nous et
les
peut
devenir
transmettre
si
morbide, elles
produire des
sont contagieuses
infectieuses; ce qui explique aussi la guérison.
ou
qu'en pathologie dérable.
En
fait,
même
les
les
ainsi
toutes les formations anormales, concrétions,
dans
tubercules et fausses organisations,
organes, dans
C'est
microzymas jouent un rôle consiles
dans
tissus,
vaisseaux, ne s'expliquent que par
les
une dévia-
tion fonctionnelle des microzymas.
de comprendre et d'admettre que le doué d'autant d'aptitudes à la fois pendant longtemps cette considération m'a arrêté je ne pouvais pas non plus me figurer qu'il en puisse être ainsi mais, après avoir bien réfléchi, j'ai enfin reconnu que la difficulté est la même dans la théorie du protoplasma, laquelle suppose en peut paraître
Il
difficile
microzyma puisse
être
;
;
;
outre la génération spontanée et conduit à croire à
la
micro-
si
néces-
biatrie.
Je vais essayer d'établir solidement cette théorie saire à la
médecine, en recherchant en quoi consiste
l'organisation dans
Et
je rappelle
la vie et
un microzyma.
une dernière
pourquoi on ne peut
fois
pas
nier qu'un microzyma est organisé et vivant. N'est-il pas vrai,
un
on admet sans
vibrion et ce que l'on
nomme
conteste
qu'une bactérie,
micrococcus ou microbe
point, monococcus sont organisés et vivants? Or, je
l'ai
en
démontré,
ce que Ion appelle microccocus sont des microzymas; or, ces microzymas deviennent vibrioniens par évolution. De plus, depuis que j'en ai donné la preuve, tout le monde recoimait que les vibrions, voire les bactéries peuvent, par régression, de diverses manières, redevenir microzymas; les bactéries, à cause de cela, on les a même, improprement, appelés schizomycètes, schizophycètes ; ce qui, à tort, nous l'avons vu, fait
— 327 — supposer que
en
vibrioniens
les bactéries, les
général,
sont
de nature essentiellement végétale.
invoquer
Et à ce propos laissez-moi
d'un
manière
de voir
finaliste;
Babinet
la
chimérique, ni
savant qui n'était ni
Chaque être vivant est un ensemble isolé du monde entier et un tout ayant en soi un germe de reproduction; » expression aussi juste que caractéristique. Or, nous savons qu'un germe de reproduction en parlant des êtres organisés
disait,
est ce qu'il
Eh
par ses microzymas.
est
du microzyma
caractéristique
«
:
est
pourtant de pouvoir se multiplier;
bien!
et
en
il
lui-même
tible,
ce par quoi les autres germes sont formés.
Et un
germe, car
savant reproduisant
tel
servation,
mécanique,
la
par exemple,
;
«
;
W. Thomson,
Dans
les sciences
la
chimie nous
distinguent
mouvement,
le
irréduc-
vitale
pensée de M.
physique,
la
connaître les propriétés qui matériels
la
que
disait encore, très justement,
est l'unité
il
parce qu'il
est ainsi
est à
son
nouvelle
la
de n'avoir pas de germe et
les
d'obfont
purement
corps
la vitesse, le choc, la
composiLà point de vie,
dureté, le poids, l'étendue, la chaleur, la couleur, la
tion élémentaire,
les
de spontanéité, point d'organisa-
point de reproduction, point point de
tion,
mutuelles.
réactions
mouvement
volontaire.
Là,
»
ensuite,
disait-il
nous reconnaissons tout de suite une organisation qui déroge à toutes les lois de la mécanique, de la physique et de la «
chimie des
purement matériels.
corps
pénétré de ces vérités,
vons ramener
il
uns aux autres
les
ganisés et ceux des corps bruts «
tel
nom
que
qu'on voudra
lui
«
était
êtres or-
y voyait
nécessité
donner,
— —
la
la vie,
pourvu
l'organisme qu'il
Mais
la
la vie
»
soit
—
bien admis qu'ils contiennent deux principes distincts, matière et
si
nous ne pou-
phénomènes des
qu'il
un principe nouveau,
d'y reconnaître
ou
les »,
Babinet
Et
»
croyait si bien
la
(1).
matière d'un être vivant
conque aussi? Non,
elle est
quelconque
est-elle
de nature déterminée
corps simples qui la composent et à la nature
quel-
quant aux
des combinai-
qui y entrent; c'est donc une expression trop générale que de dire : « La matière et la vie I » et en même temps ce
sons
n'est pas assez.
dans un trois
(l)
:
être
Il
n'y a pas seulement deux principes distincts,
vivant
comme
dans
un microzyma,
la matière, l'organisation et la vie,
Babinet
:
Éludas
et Lectures,
t.
I,
page 93-94.
il
y en a
— Il
328
—
importe de bien savoir quelle
zyma. Dans
la
sixième
simples sont nécessaires et
est la
matière d'un micro-
comment 16 corps pour constituer le subparmi ces corps le car-
expliqué
lettre, j'ai
suffisants
stratum matériel des corps vivants,
et
Le carbone uni à l'hydrogène, à l'azote bone ce qu'en chimie on appelle matière orforme l'oxygène, à et ganique, et il n'y a pas de matière organique sans carbone. Il n'y a pas de matière organique sans carbone, si bien que premier.
est le
Dumas disait de ce corps qu'il est un Aux quatre corps désignés peuvent se
corps simple organique. joindre dans une molé-
cule organique, le soufre, le phosphore et
fer;
le
de
telle fa-
çon qu'une molécule organique peut être formée de 2, de 3, de 4, de 5, de 6, de 7 éléments différents. C'est là ce qu'on appelle les principes
lement ou réunis,
immédiats organiques, lesquels, individuelmême associés à une quantité convenable
de substances purement minérales, ne sont pas vivants et ne peuvent pas spontanément le devenir. Mais tous les principes immédiats organiques ne peuvent pas,
microzyma ou
indistinctement, concourir à la formation d'un
d'un élément anatomique proprement dit; il n'y en a qu'un certain nombre, de ceux qu'on désigne comme matières albuminoïdes, protéiques, gélatinigènes, hydrates de
comme
quels,
quoique pouvant Et
différents.
même
qu'un
être
il
faut
même
identiquement de
isomères, n'en sont
c'est-à-dire
carbone, les-
la fécule, la cellulose, l'inuline, la lichénine, etc..
pas moins
noter ceci on sait en chimie ou un composé, peut revêtir des
encore
corps simple,
composition,
substantiellement
:
propriétés physiques et chimiques fort dissemblables sans cesser
d'être
substantiellement
le
même
corps
:
ce sont les états
allotropiques.
chose très digne d'attention, certains isomères ne sont pour cela des allotropes, mais ils peuvent eux-mêmes subir des modifications allotropiques (1). Et ce genre de modiEt,
pas
fication peut aller jusqu'à sait
changer
la
fonction chimique.
pas expliquer cette étrange propriété de
produit à volonté, ou constate que
pas la
mais
même
si
dans deux
la
matière
;
On ne on
les
chaleur spécifique n'est
états allotropiques
l'on n'en sait pas davantage,
la
on
du même corps,
sait
etc.
;
avec certitude que
On connaît plusieurs états allotropiques du soufre, du phosphore, etc. y a de même plusieurs modiflcations allotropiques d'isomères tels que la matière amylacée, la cellulose ou d'autres corps tels que l'albumine (1)
Il
l'osséine, etc.
— les
éléments y sont restés les
3-29
—
mêmes
qu'on peut souvent, à
et
volonté, passer d'un état allotropique à l'autre. Mais chose égale-
ment
très
digne d'attention,
les états allotropiques
immédiats organiques qui peuvent servir stables les
;
des principes
à l'organisation
sont
moyens purement chimiques ne permettent pas de
les
changer,
faut
il
l'influence de
l'organisme vivant.
Voilà
donc déjà un fait considérable la matière, dans les corps simples ou dans les combinaisons peut, posséder des propriétés qui ne dépendent pas essentiellement de la composition élémentaire. Je dis, ne dépendent pas essentiellement, car si de même :
pas de sulfates sans acide sulfurique,
qu'il n'y a
il
n'y a pas
non plus de matière organique sans carbone en effet, il faut bien se garder de croire que les propriétés des combinaisons, ;
même
organiques,
composants
;
elles
dépendent dépendent
de
des atomes
l'arrangement
au
surtout,
Voilà pourquoi
nature différente de ces composants.
de
contraire,
la
n'y a
il
pas de matière organique sans carbone et pas de matière organisée
sans
matières
les
que
organiques
réserves étant faites, reconnaissons
y a des propriétés de quées par la composition. qu'il
spécifiées.
Ces
donc, déjà, ce grand
fait,
j'ai
matière qui ne sont pas expli-
la
La composition des microzymas répond à mentaire générale des corps organisés
;
la
composition
en outre des
élé-
principes
immédiats organiques dont cette composition révèle la nature, ils renferment des principes immédiats purement minéraux, qui restent sous
la
forme de cendres quand on
qui sont composés par quelques-uns des
les a incinérés et
mêmes 16
corps sim-
ples qui suffisent à constituer leur substance.
Le premier caractère des microzymas est d'ordre chimique. Leur composition élémentaire, d'après ce que je viens de dire, quoique sensiblement la même ou identique, pourrait correspondre à celle de corps bien différents quoique de même composition. De façon que des microzymas, différents par leurs fonctions l'état
physiologiques, pourraient bien
isomérique
et allotropique
des
différents
par
principes immédiats
qui
être
ont servi à les construire.
La matière, dans un microzyma, sans
être d'essence spéciale
comme
des
par destination,
la
matière
organique
savants
d'avant Lavoisier, est donc particulière. Elle ne constitue pas, à proprement
parler,
un
composé chimique,
pas physico -chimiquement constituée
dénomination
qui
ressort
de
la
;
mais
nature
et
elle
des
elle
mérite
choses
:
n'est
une c'est
— organisable .
matière
choses
la
;
Et
—
330
cette
première, qu'elle
est
dénomination exprime deux formée de certaines combi-
naisons complexes du carbone associées sons minérales nécessaires
;
à
combinai-
certaines
seconde, qu'elle
la
capable de recevoir l'organisation, ce qui suppose
ou ne
digne
est
qu'elle
peut pas s'en douer elle-même.
La matière organisable,
c'est un fait, n'existe que dans les aucune trace n'en existe ailleurs que dans La matière organique peut être faite de main de
corps organisés ces êtres.
;
chimiste, à l'aide des
corps simples lavoisiériens,
magnifique démonstration que
la
la science doit
et
c'est
là
à M. Berthe-
La matière organisable ne se forme que par et dans l'organisme vivant à l'aide des matériaux qu'il trouve dans le milieu ambiant. En effet, le végétal forme la matière organisa-
lot.
ble de ses différentes parties en n'employant que l'acide
carbonique,
de l'ammoniaque
matières minérales du
sol
brasseur ne contient pas une trace de
que contient
la cellule
de levure qui
née des microzymas qui tière
organisable
qui
la
s'y
l'eau, et
torme ;
les
de des
La cuve du
matière organisable
multiplie après y être
formée. Pas un atome de
l'ont
dans l'œuf avant l'incubation
de
nitrates
est minéralivore.
il
:
ou des
organes
et la poule,
la
ma-
du poulet
n'existe
avant de
pondre,
ne contient pas une trace des malériaux de l'œuf d'où sortira le poulet, si ce n'est les microzymas - de l'ovule J'ai vainement cherché l'osséine ou les matières gélatinigènes dans le blanc et dans le jaune de l'œuf. C'est pendant le développe!
ment que
les
microzymas d'abord
et les autres parties vivantes
ensuite, fabriquent les matières organisables des tissus à naître,
chacune selon son espèce et sa destination. Que parle-t-on du protoplasma initial dont seraient issus tous les corps vivants!!
Non, non,
l'existence
pose l'organe, l'appareil, la produit, dans le lieu
même le oii
de
la
matière organisable sup-
microzyma, elle
la cellule
qui la forme,
s'organise. Voilà
une notion
importante, capitale, qu'il faut ajouter aux précédentes et qui les
domine. Elle nous servira à comprendre comment on peut les phénomènes chimiques des corps vivants des
rapprocher
phénomènes de
la
fermentation.
maintenant, en quoi consiste-t-elle? Je remarque d'abord qu'il ne suffit pas de constater un certain arL'organisation,
rangement appelé structure pour dire qu'il y a organisation. granule d'amidon est évidemment structuré; le microscope
Un
— et certains
—
331
procédés d'observation mettent cette
évidence. Et quoique M. Pasteur
l'ait
comparé
à
structure
en
une organite,
au globule du pus ou du sang, il ne peut pas être réputé organisé au sens physiologique. D'abord il n'est pas formé de matière organisable et ensuite
n'est pas vivant, n'étant
il
d'aucune activité physiologique et n'ayant pas en
soi le
doué germe
la preuve que l'apparence strucpour qu'on dise qu'il y a organisation et
de sa propre reproduction. Et turée ne vie, c'est
suffit
pas
qu'on a contesté
la vie
comme
û'étant pas vivants,
de
la cellule
de levure, et
du sang et du pus ni végétaux, ni animaux
que M. Pasteur a considéré
globule
le
!
Par contre un corps peut être vraiment organisé, formé de matière orpanisable, structuré, sans qu'on n'aperçoive en lui au-
cune apparence de structure, sans qu'on y puisse constater de que c'est sur cette absence d'apparence qu'on
parties. J'ai dit s'est
fondé pour nier qu'un microzyma fût vivant.
Mais alors qu'est-ce que définition
que
je
que l'organisation? Voici
c'est
comme
propose
la
découlant de la nature des
choses.
L'organisation c'est l'aptitude acquise par la matière organià être constituée morphologiquement pour manifester phénomènes vitaux. Et pour que les principes immédiats organiques et minéraux prochains de la matière organisable
sable
les
morphologiquement, morphologiquement constitué
puissent devenir cette matière constituée il
faut la présence de ce qui est
et déjà
ou encore vivant.
Je dis encore vivant; car la matière
organisable constituée en organisation et vivante qui a perdu la vie par
un procédé quelconque, ne peut pas
faire
de matière
organisable avec les matàriaux qui pouvaient lui servir auparavant. Bref, l'organisation, c'est l'arrangement de la substance
organisable dans une forme définie en vue d'un but déterminé.
Maintenant qu'est-ce que titué. Faut-il,
vues, dire que la vie est il
la vie
avec l'École dont
dans un système ainsi consBabinet semble partager les
un principe nouveau? Ou bien fautde mouvement com-
soutenir qu'elle est quelque principe
muniqué au microzyma,
c'est-à-dire à ce qui est
organisé, à
Personne n'en sait rien. Mais si l'on n'en sait rien il y a cependant un fait considérable qui paut faire pencher vers la seconde hypothèse. Ce fait, le voici les microzymas subissent, pendant qu'ils se multiplient dans l'organisme qui se développe, une évolution fonctionnelle qui lui fait l'origine des
choses?
:
acquérir peu à peu les propriétés qu'il possédera dans
l'être
— Ne
adulte.
avec
une
avec leurs
de plus
principe. Mais
il
y a d'or-
tel
confondre un microzyma
sont pliysiologiquement
que
admettre
pancréatique
en
qu'il
vie
d'autant d'espèces
d'activités physiologiques diverses
etc.,
chaon voit
dans
différent
est
on un
faudrait donc
ce principe est appelé force vitale,
si
admettre
faut
de
il
:
et
du cerveau,
vivants pourtant;
principe
le
cun, etc., etc. Et
tons
qui les
contradictoire
microzymas des divers centres
gastrique; le microzyma du sang avec celui ils
principe
le
sont réellement différents par leurs fonctions
pas
peut
les
:
que
fonctions? ce qui est
qu'on peut se faire d'un
l'idée
difîîcullé
ganisation
ne
—
soutenir
faudrait-il pas
anime varie
332
que nous consta-
non seulement dans
les
microzymas d'un même être, mais des diverses espèces d'êtres. En vérité, il ne faut pas, sans nécessité, imaginer ainsi des entités. N'est-il pas plus convenable d'admettre, avec Newton, que les particules primigènes dans la matière organisable, dans la forme organisée, ont été mises en mouvement en même temps que l'organisation était faite? Et qu'il y a autant de sortes de
mouvement de ces particules qu'il y mouvement se transforme
constituées et que ce
a d'activités à
mesure que
fonctionnelle s'accomplit?
l'évolution
Oui, on peut considérer l'organisation
comme
le
lieu d'ap-
mouvement que nous appelons vie. I/organisation a pour effet de communiquer à la matière organisable la propriété de conserver ce mouplication et d'action de la force qui produit le
vement, lequel se transformerait parallèlement à
la
composi-
tion de cette matière pendant l'évolution histologique, physio-
logique et fonctionnelle.
Pénétrons dans cette idée.
microzymas
Soient les
ment
des
vibratoire
dans ces microzymas
physiques l'œuf de
et
mation (1)
:
la
en
fait
mis par
la
les
la
mesure que, sous
les influences
par
les
même
le
l'air),
changements
non pas
la
développement se
transformé;
est
la
corrélatifs
qui
matière organisée. En de matière organisée.
qu'il n'y a pas
fait,
transfor-
sur-
effet, il
Comme
où le génie de rhomme a rais la force qui rouages pour indiquer l'heure, indication qui est le ainsi, l'organisation est l'instrument où le Créateur a
est l'instrument
mouvoir
produit de
mouve-
l'organisation
chaleur et
l'organisation et
résulte de la définition
une horloge
la vie, c'est le
de
vibratoire initial
est accusée
Je dis
A
(1).
:
primigènes
chimiques nécessaires pour chaque espèce (pour
poule,
mouvement
le
dans l'œuf
particules
les
force,
force qui manifeste ses effets par les phénomènes appelés vitaux et produits chimiques engendrés sous son activité.
— vieunont
veaux
multiplication
:
éléments
formation
de
333 ^^ microzymas, formation de nou-
des
anatomiques
(cellules
immédiats
principes
d'oxygène, dégagement d'acide diverses
;
carbonique, actions chimiques
nouvelles vibrations
les
embryonnaires, etc.), nouveaux, absorption
sont
la
cause
de
l'activité
nouveaux microzymas qui concourent à la formation de nouveaux éléments anatomiques, qui forment de nouveaux centres organiques d'activité ou d'énergie, d'où procèdent de nouvelles formations et de nouveaux changements manifestée par
chimiques
et
les
physiologiques
de façon
;
que,
bientôt,
il
n'y a
plus rien de ce qui était primitivement dans l'œuf, tout s'étant
transformé, la
matière organisable, l'organisation,
la
vie.
Et
quand l'organisme est développé, il arrive un moment microzymas devenus adultes ont acquis toutes les proqu'ils posséderont désormais dans chaque centre d'ac-
à la fin, oîi
les
priétés
tivité et d'organisation. Et, chose bien digne d'attention, ces microzymas sont producteurs des zyraases, lesquelles, non organisées, mais des principes immédiats^ sont douées de certaines activités chimiques ou physiologiques des microzymas dont elles proviennent. Ces zymases sont donc, elles aussi, capables de conserver une partie du mouvement vibratoire qu'elles ont emprunté aux microzymas et qu'elles peuvent manifester et dépenser sous la forme d'énergie chimique transformatrice. Il faut, par analogie, montrer en ([uoi l'hypothèse est plau-
sible .
Bien que
très
éloignée,
quelque
y a
il
analogie entre les
propriétés de la matière organisable et celles de la matière qui
peut devenir un aimant; entre l'organisation qui peut devenir le lieu
d'application de la force qui est la vie et l'acier qui est
le lieu
de
l'application
de
la
qui
force
le
fait
devenir
un
aimant. Autrefois Thaïes expliquait les propriétés des aimants
par l'ùme qu'il y supposait, c'est-à-dire par une force spéciale. Grâce au génie d'Ampère le fluide magnétique est devenu une
dépendance du fluide électrique. Or l'électricité a été ramenée au mouvement transformé. De façon que, comme la chaleur, la lumière
et l'électricité,
le
magnétisme
est
devenu une dépen-
dance delà thermodynamique. Cela posé,
organisable nisation, vie,
est
de
il
est
faut considérer ceci
pour devenir
même
:
de
même que
la
matière
seulement ce qui a l'aptitude à revêtir l'orgale lieu
aussi l'acier
d'application de la force appelée
—
un
certain carbure
seulement ce qui a l'aptitude à revêtir
l'état
de
fer
—
moléculaire qui
—
334
—
permet de devenir le lieu d'application de la force appelée magnétisme et de la conserver. En etïét, l'acier quelconque n'est pas et ne devient pas spontanément un aimant; déplus, lui
l'étant
devenu par l'influence d'un aimant, il ne conserve pas la force acquise. Pour que l'acier puisse devenir
naturellement
un
véritable aimant, c'est-à-dire puisse conserver la force
ma-
mouvement transformé qu'elle représente, certaines actions physiques, notamment par la il faut, par trempe à un certain degré de température, lui communiquer ce que l'on a appelé la force coercitive, c'est-à-dire un certain arrangement moléculaire qui lui permet de retenir le magnégnétique ou plutôt
tisme
le
acquis par l'aimantation. Exactement de
nière que
matière organisable
la
la
même ma-
ne devient vivante, capable
vie, que grâce à l'état et de communiquer la morphologique défini appelé organisation dans un micro zyma. Ce qu'il y a de certain, c'est que l'énergie actuelle, le mouvement vibratoire n'est pas plus spontanément acquis par la matière dont un aimant est fait que par la matière dont a été fait un microzyma; il faut, de part et d'autre, qu'il soit communiqué
de conserver
^
par ce qui
le
Seulement,
possède après l'avoir reçu.
coercitive peut être
communiquée par
l'intervention de
la
mais, pour faire l'organisation il a fallu celle de Dieu et pour cela que l'organisation est le tout de la physiologie. L'analogie
force
l'homme; c'est
poursuit plus loin entre l'aimant et l'organi-
se
sation vivante. Mais c'est assez pour aujourd'hui.
TRENTE-DEUXIÈME LETTRE
—
Sommaire. La force coercitive et l'organisation; le mouvement et la vie. La suppression du magnétisme, de la vie et de l'activité transformaLes zymases et les acides comme trice des zymases par la chaleur.
—
— — Différences essentielles entre force coerciméchants pourraient dire. tive et l'organisation. — Ce que les sots ou — Les microzymas et cellule. — Les fondateurs français de théorie forme uniccUulaire. — cellulaire. — y a des êtres qui vivent sous Pourquoi on a nié que la cellule fût vivante? — Les cellules qui trouvent agents transformateurs.
la
les
la
la
la
Il
réunies dans
le
même
celles qui ont besoin
cellule est
un
lieu toutes
appareil.
—
ne
le
conditions
de
leur
formation
et
—
La
naître.
Conclusion.
en ce qui regarde un esprit comme suis pas au sujet de ce que plusieurs, qui n'y
Si je suis sans inquiétude le vôtre, je
les
du concours de deux organismes pour
—
33o
—
le bout de leur nez, penseront de ma comparaison. Cependant, en y regardant de près, est-ce un si grand tort d'avoir osé comparer la force coercitive dans l'acier et le magnétisme qu'elle retient, à
voient pas plus loin que dernière lettre et de
ma
V organisation dans la matière organisable Est-ce un cas si pendable d'avoir pensé
et la vie qu'elle fixe?
qu'il
y avait quelque
du mouvement transforque l'on dit être un mouvement ou une force et par suite, concevoir comme un mouvement des
analogie entre le magnétisme, qui est
mé, que
et la vie,
l'on peut,
particules priinigènes de la matière organisable dans le micro-
zyma? Mais
nommer
que
ce
nomme
l'on
là coercition,
ici
organisation, que l'on peut
pour ne pas tomber
sous
les
sens et
pour ne pas être apercovables au microscope, n'en sont-elles pas moins choses aussi réelles que nécessaires? Pour être indépendantes, l'une de la substance de l'acier, l'autre de la substance de la matière organisable,
et l'organisation
la coercition
moins besoin de ces substances pour N'en est-ce pas moins une étrange réalité
n'ont-elles pas fester ?
se
mani-
que, se
manifestant, l'une dans l'acier et l'autre dans la matière orga-
moins chimiquement ce qu'ils étaient auparavant seront quand la coercition et l'organisation auront
nisable, l'acier et la matière organisable n'en restent pas
matériellement et ce qu'ils
disparu
et
Et l'étrange n'en
?
quand on
ces
voit
est-il
pas plus extraordinaire encore
substances rester ce qu'elles étaient après
que, grâce à la force coercitive et à l'organisation, elles ont été
de magnétisme, l'autre de vie ? Et ces mouve-
animées l'une
magnétisme, sont-ils plus étonnants que le cette chose étrange qui emporte dans l'espace le mobile qu'elle anime, qui passe de ma main en lui dont nous connaissons les lois quand je lance le projectile,
ments appelés
vie,
mouvement commun,
—
—
que nous soumettons au calcul ? Ici comme là, le mouvement ne resterait-il pas identique à lui -même, indéfiniment, si rien ne venait le modifier ou l'arrêter ? Ici comme là l'objet qui est mû et se meut ne demeure-t-il pas ce qu'il était, matériellement et chimiquement? et
Certes,
qu'on
le veuille
part et d'autre,
Mais
si,
comme
ou ne
le
je
le
disais
force coercitive et le
il.
de
faut compter.
en terminant la dernière
l'analogie peut se poursuivre plus
menses
veuille point, ce sont là,
des réalités avec lesquelles
lettre,
y a aussi, entre la magnétisme, l'organisation et la vie, d'imloin,
il
différences.
Poursuivons d'abord l'analogie. La plus
remarquable,
c'est
— qu'un aimant
et
336
un corps vivant
étant soumis à certaines in-
tluences perdent l'un le magnétisme, l'autre la vie.
La plus étonnante de ces influences est celle de la chaleur. Un aimant et un corps vivant, fût-ce un microzyma, soumis à un certain degré de chaleur déterminé, variable selon l'espèce du corps vivant, constant pour l'aimant, perdent l'un le magnétisme,
l'autre la vie.
Rapi)roclîons tout
de suite de ce
fait
celui qui concerne les
zymases. N'est-il pas re-.narquable que les zymases, composés chimiques, vrais principes immédiats issus des microzymas, perdent, elles aussi, leur pouvoir transformateur, la force chiest en elles, à ce même degré de chaleur qui tue les microzymas ? Et ne peut-on pas dire que la zymase sécrétée par l'être vivant emporte de celui-ci le mouvement qui la rend active? Un aimant abandonné à lui-même, sans armature, perd de sa force. Une zymase perd de môme peu à peu sa force trans-
mique qui
formatrice
;
et
les
microzymas, sans être
tués, c'est-à-dire sans
perdre la faculté d'évoluer pour devenir bactéries, sont dans
même
le
microzymas du pancréas et les gastriques, conservés pendant longtemps, perdent plus ou moins force de digérer les matières albuminoïdes et conservent la plus longtemps la propriété de fluidifier l'empois de fécule. Et nous verrons la conséquence remarquable de ce fait dans ses cas
:
par exemple,
les
applications à la pathologie.
Et (1)
qu'il s'agisse d'aimant,
11
est
de zymase
(1)
remarquable qu'une zymase n'exerce son
ou de microzymas, activité transformatrice
perdant. On a comparé l'action des zymases à celle de l'acide sulfurique. La diastase et la sialozyraase comme cet acide transforment la fécule en glucose et Ton a conclu que leur activité était du même ordre. C'est une erreur. Si l'on soumet deux masses égales d'empois de fécule, l'une à l'ac-
qu'en
la
do l'acide sulfurique convenablement étendu, l'autre à celle de la sialozymase, à la température ordinaire, quoique la quantité de l'acide soit énorme comparée à celle de la zymase, son action sera indéfiniment nulle, tandis que la sialozymase opérera la transformation et le glucose se produira. Que fautIl faut, en plus, l'influence d'un il donc de plus pour que l'acide agisse? certain degré de chaleur; bref, l'action de l'acide est fonction de la température. D'ailleurs, la chaleur seule, aune température plus élevée, produit sensiblement les mêmes effets; de sorte que la présence de l'acide suppléerait l'influence d'un certain degré de chaleur. La sialozymase, au contraire, opérera la transformation sans aucun secours. Sans doute un certain degré de chaleur exalte son activité, mais seulement jusqu'à un certain degré au delà duquel elle l'annihile. Et si j'ajoute que l'activité de la zymase s'exerce encore en abaissant la température jusque vers zéro, on peut dire qu'elle opère comme si elle agissait à la manière de la chaleur seule qu'elle aurait emmagasinée sous la forme de mouvement particulier. L'acide d'ailleurs reste ce qu'il était, tandis que la zymase, quoique restée substantiellement identique, a cessé d'être comme agent transformateur sa force est épuisée.
tion
:
—
337
—
perd sans Ja perte d'aucune trace du substratum Ce qui disparaît n'étant pas de la matière, de même
la propriété se
matériel.
que pour l'nimant, on ne dit plus que c'est son âme, mais du mouvement, pourquoi n'en serait-il pas ainsi d'un microzyma, d'une zymase ? Voilà certes de remarquables analogies. Les différences sont
immenses. La nature de aimant, par
les
c'est-à-dire le
nente, des
l'acier et
de
la
force coercitive sout telles,
procédés d'aimantation, évoque
qu'un
magnétisme, mouvement vibratoire, d'une manière permaprimigènes de
particules
l'acier
le
pourvu de force
coercitive sans rien perdre de sa substance et de sa force.
Mais
mouvement
le
vibratoire des particules primigènes de la
matière organisable, dans l'organisation morphologiquement définie, leur est si
intimement imprimé, que la vie ne
se peut trans-
mettre que grâce à une perte de substance et de force sous la
forme de microzyma. 11
est superflu
de rappeler que l'aimant, qui perd son magné-
tisme par l'action de
la
qu'on peut
du même coup
chaleur, perd
rendre par la trempe. Mais
la force
microen apparence, ne perd pas l'organisation, sans qu'on lui puisse rendre ce qu'il a perdu autrement qu'en faisant rentrer sa substance dans le torrent vital. coercitive,
zyma qui perd
11
qu'il
occultes,
le
la vie,
serait oiseux
montrer
lui
de pousser plus loin<;es parallèles. d'imaginer
n'était point nécessaire
comme
J'ai
des
voulu
qualités
vertus de trans foi'mation àoïii?>e coni&nlQ
les
M. Pasteur, quelque vie physique ou chimique selon le même savant, pour expliquer les phénomènes de la vie. Puisque ce qui disparaît quand un
microzyma cesse d'être vivant, une aimant un d'attirer le fer, un mobile de zymase se mouvoir, un corps chaud ou lumineux de rayonner, dispad'être active,
raît
sans perte de substance matérielle, pourquoi ne pas recon-
que mant dans
naître
c'est
du mouvement qui
disparait en
tous les cas? Si nous admettons
plus simple et nous rentrons
qu'il
dans
se transfor-
en
est ainsi,
vues de Newton, de Lavoisier, qui consistent à chercher l'explication des phénomènes dans la nature, et dans la nature des choses et
tout devient
non dans il
les rêveries
ne faut pas juger
lité
à la concevoir
;
de l'imagination personnelle. Sans doute d'une théorie par notre faci-
la simplicité
mais lorsque
celle
paraît la plus simple, s'accordant, d'une
mieux
les
constatés, ainsi qu'avec tous les
que
l'on
propose nous
part, avec les faits les
phénomènes,
et,
22
d'autre
,
—
—
338
part, avec les théories rigoureuses
sommes
canique, nous
comme
vraie et
de
géométrie et de
la
fondés à la regarder à
comme je
l'ai
définie, est
tion tient compte, ce que l'on n'avait pas riée et variable de
matière
la
microzyma. Oui,
dépendent à
fois
de l'organisation. divers
la
un
fait,
La
fait.
de
défini-
nature va-
la
les [)roprjétés
de la nature de
la
des microzymas
substance organisable et
que
C'est par l'organisation
les particules pri-
matière deviennent capables d'être animées des
modes de mouvement plus ou moins semblables,
de forme
comme ceux que
et d'intensité,
—
mé-
organisable dans chaque forme
définie appelée
raigènes de
la
comme
fois
démontrée.
L'organisation,
la
la
variés
mécanique
la
décrit
du son, de la chaleur, de la lumière, de l'électricité, du magnétisme, et c'est par elle que s'explique comment les microzymas sont vivants chacun et calcule
quand
il
s'agit
—
selon son espèce, sa nature et sa destination.
Dans un microzyma on constate aisément plusieurs modes Il peut évoluer pour devenir vibrionien c'est un
d'activité.
:
mouvement d'expansion
microzymas en se groupant peuvent être facteurs de cellules en vertu d'un mouvement attractif; il peut produire des zymases c'est un mouvement se transformant en force chimique, créant la force chimique transforma;
les
:
peut se nourrir, se multiplier, assimiler
et
désassi-
miler, ce qui suppose plusieurs forces en action. Or,
chacune
trice
il
;
de ces
activités,
comme un mode
et il y en a d'autres, peut être considérée de mouvement. Dans un microzyma il y aurait
donc plusieurs mouvements superposés Oui et celte conséquence même est d'accord avec la géométrie et avec la mécanique et nous en trouverons l'application à la pathologie, car un microzyma donné peut devenir morbide et transmettre la mor1
;
;
bidité qu'il a acquise.
Et que
les sots ou les méchants ne viennent pas dire que c'est du matérialisme, La théorie que j'ai esquissée, concernant l'organisation et la* vie, explique ce que j'entendais quand je disais que la matière^ devient vivante par transcendance. La transcendance, elle est là
tout entière dans la construction de l'organisation moi'phologiquement déterminée, et dans le mouvement qu'elle a élé^ rendue capable de recevoir, de conserver et de transaiettre^
toujours
le
môme, de
cliaque espèce
à travers les âges. La transcendance la
nature des choses vues
comme
...:::
?
\i in^nv^
(
elles
espècel ,
doivent letre
et
dans
non
;
—
339
—
tians des explications imaginaires
qui
ost-nt dire
que
comme en
du microzyma
théorie
la
conçoivent ceux est
une
doctrine^
matérialiste.
Cette théorie, qui est la négation
cisément
le contraire
du tiansformisme
pré-
est
des doctrines matériahstes. Et pour couper
court à toute discussion sur cet objet, permettez-moi, cher et
savant ami, de remettre sous vos yeux un court passage de la
de
fin
vous
mon Mémoire sur déjà parlé comme
ai
matières
les
ayant été
dont je
albuminoïtles
le sujet
d'un rapport de
J.-B. Dumas. Parlant du système transformiste concernant
bumine primordiale, je
disais
l'al-
:
etc., seront un jour obtenus par synthèse mais pour cela on n'aura pas créé queiqae chose de vivant, capable de s'élever spontanément à. la dignité du plus humble
Certainement, l'albumiiie,
o:
chimique ni
même
nr
'.-inisin
tolale:
5
•:':
::
Xn:i_ rAr
i;i
\':
ni^: nniir snr.-.ri:'
ti';î
i-:i
,<,rn ,a,p
«•himlnue strue*
jii-ei) i'
"
H;
dans cet
°t
phéno-
les
ls :
1
'.'Osent, i
t:-'
iaii-es.
P'j" 1
n:^
la
^
la \-ie,
'il
'.',••
macar,
J'ose
vue de sponta-
j;ale
ment
toiiu
C'est parce que les microzymas sont tout ce que j'ai dit : morphologiquement détermiués et vivants, physiologiquement
simples^
résistant
constante,
C'est parce qu'il la
mort, qu'ils
à la
nécessaire,
en
essentielle
est ainsi
matière tout court
et qu'il
que
de
sont partie tout
la vie n'a
n'y a pas
constituante
organisme
vivant.
pas pour support
de génération
spon-
tanée . Il
taut montrer raaintenaiii
que sans obscurcir aucune
vérité
acquise, la découverte des microzymas peut lier entre eux tous les faits épars,
l'ont été
empiriquement constatés
rexplication pathologie.
à
la fois
rationnelle
et
ceux qui
autrefois, et
depuis mes premières recherches,
et
dont
elle
expérimentale
a fourni
même en
alors comment la théorie qui grandes doctrines médicales qui ont
Nous comprendrons
en a découlé illumine
les
toujours prévalu, dans les bons esprits, contre les empiétements
des systématiques et des empiriques. {].)
Recueil des mémoires des Savants étrangers, etc.,
t.
XXV III.
—
340
—
Ce n'est pas assez d'avoir démontré que le microzyma est vitale Irréductible à une forme plus simple; il faut encore avoir une idée nette de ce qu'est la cellule, pour se figu-
l'unité
exactement en
rer
quoi
un organisme composé de
consiste
formés
d'organes
cellules,
de
cellules
de microzymas.
et
microzyma
faut rechercher surtout en quoi la vie d'un
suite,
a dit de la cellule qu'elle n'est pas
pas un organisme.
on pourrait opposer l'ont regardée
ne
être vivant, et par
de quelques auteurs
auteurs qui non seulement
comme
vivante, mais il
un
cette assertion
d'autres
celle
comme
nomiquement. Mais
A
Il
mo-
d'une cellule.
difiée lorsqu'il fait partie intégrante
On
est
s'agit plus
l'étant per se, auto-
d'assertions,
il
des
faut
preuves.
Pour d'une
se faire
cellule
il
une idée nette de l'organisation
Posons nettement
de la vie
la question.
y a quarante-trois ans
Il
et
faut quitter les voies battues.
Gaudichaud
disait
Œ Les physiologistes se sont demandé quels sont yégétaux? Les uns forment-ils les autres?
:
les tissus
Et il pensait qu' « ils auraient résolu la question » pensée de se proposer celles-ci
s'il
primitifs des
leur était venu à
la
:
» Connait-on des végétaux qui soient primitivement cellulaires? » Connaît-on des végétaux
vasculaires?
—
A
Oui.
Non.
» Connait-on des végétaux qui, avec lulaire,
—
qui soient originairement composés de tissus
deviennent cellulo-vasculaires?
ces questions
une organisation primitivement
—
Oui
on peut ajouter
(1).
celle-ci
cel-
i)
:
Connaît-on des végétaux qui avec une organisation cellulaire
peuvent vivre indépendants, finiment cette organisation?
se multiplier
— Oui.
en conservant indé-
[l] La théorie cellulaire, appliquée spécialement à la botanique, a d'abord été largement développée par Gaudichaud, presque en même temps queMirbel et celui-ci après Tnrpin. Voici comment s'exprimait l'illustre botaniste :
a
Je supposerai qu'une
cellule
vivante,
isolée,
provenant d'un
végétal
soumise aux conditions qui sont les plus favorables à la véde vivre, de s'accroître, et enfin de se convertir en un végétal complet, c'est-à-dire en un embryon on un bourgeon qui appartiendra au groupe végétal d'où provenait cette cellule, et très exactement quelconque
et
gétation, peut continuer
même espèce, et sera aussi du même sexe si la plante était dioique. .» C'est tout à fait la formule de M. Virchow. Dans ces termes elle est aussi inexacte que celle de l'histologiste prussien appliquée aux animaux; mais à la
prouve à quel point Gaudichaud croyait à l'autonomie de la cellule. La cellulo-genèse de Gaudichaud était tout aussi erronée que celle de Turpin, qui croyait que la cellule naissait de ses globulins. Mais où il était profond physiologiste c'est lorsqu'il soutenait qu'il n'y a pas « dans les végétaux de fonctions physiologiques sans qu'il y ait en même temps fonct'ons organogéniques, ï etc. Comptes rendus, t. XIV, p. 977 à 991 (1842). elle
— La
—
341
conduisait nécessairement à poser ces
théorie cellulaire
de définir un végétal ou un animal, un organisme quelconque comme primitivement questions; et dès
qu'il était possible
cellulaire et surtout
pouvant vivre
cellulaire, la, théorie était
Oui,
est certain
il
que
et se multiplier
sous
la
forme
l'aile.
levure de bière et une foule d'êtres
la
analogues sont unicellulaires
et
peuvent indéfiniment être cul-
purement cellulaire. Mais on refuse de regarder ce fait si considérable. M, Duclaux a fait de longs raisonnements pour se convaincre que les cellules animales no sont pas comparables à celle de la levure. Et c'est parce que l'on ne peut pas, en effet, prendre telle cellule animale ou végétale pour l'élever à part et la cultiver comme on élève et cultive celle-là, que l'on s'imagine qu'elle n'est pas un organisme et n'est pas vivante. tivés et reproduits sous l'organisation
Ces insuccès prouvent seulement qu'elles sont d'un ordre particulier,
ne pouvant régulièrement manifester
phénomènes
les
et
phases de leur existence que dans leur milieu naturel, dans
les
où
le lieu
de toutes
pendant
elles sont nées,
fonctionnement régulier
le
composé auquel elles apexpliqué que cet ordre de cellules
parties de l'organisme
les
partiennent. Mais
assez
j'ai
est transitoire, ainsi
que
les
circonstances de leur destruction,
pour n'avoir plus rien à dire sur ce sujet. Je rappelle seulement que la levure elle-même, cette cellule si vivace, si personnelle et
de
si
résistante,
conserver dans
la
dans l'empois de Il
aune
y
leviire,
on
de
sait
si,
au
lieu
la
met
fécule..
comment
telle sorte
cellule,
du
globules
elle
commune. Une
cellule de
procède d'une autre cellule sem-
pas d'une
qu'on a pu vouloir démontrer qu'un leucocyte, le produit d'une génération spontanée. Une
comme pus
autre
,
les
les
cellules vitellines, les
cellules
embryonnaires
préexistante
cellule
ioutes pièces par les microzymas, s'en
se détruit
fermentation, on
la
autre cause à l'illusion
par exemple, est telle
vite et
Mais on ne connaît pas toujours l'origine d'une cel-
blable. lule,
meurt
produit de
le
forme par ceux de
la
mère de
;
elles
hématies, les ,
ne procèdent
sont formées
de
comme nous avons vu qu'il vinaigre et comme la levure
de bière se forme à l'aide des microzymas qu'on en isole par broiement. La différence, c'est que j'ai pu artifîcielle:nent composer
le
milieu où ces microzymas peuvent les
former
étant formées elles peuvent vivre et fonctionner; tandis
microzymas animaux, chacun selon leur espèce, ne
et
où
que
les
les
pr<>-
—
342
-
duisent que dans les milieux et dans
où
le lieu
jouer leur rôle, aussi longtemps que ce rôle
Non, une
elles
est
doivent
nécessaire.
ne procède pas nécessairement d'une autre que j'avais vainement recherché l'osséine dans on y rechercherait en vain telle le vitellus de l'œuf de poule ou telle matière albuminoïde dont on constate l'existence dans le poulet. De même ce serait inutilement qu'on prétendrait y découvrir la cellule d'où procéderait celle de telle ou telle partie du même poulet. Sans doute le vitellus contient ce que l'on a appelé globules ou sphérules vitellins mais ces cellules énormes sont essentiellement éphémères; elles sont sans cesse formées par les microzymas vitellins, et sont sans cesse détruites, cellule
cellule; j'ai dit
;
;
mettant leurs mycrozymas
en liberté;
si
bien qu'au
de l'incubation on n'en découvre plus aucune. De
que, tQutes les cellules, tous les tissus du poulet sont tat
les
l'activité histogénique des microzymas vitellins, composés chimiques qui n'existaient pas sont le
de
moment
telle
sorte
le résul-
comme fruit
de
leur activité chimique.
La
cellule étant
et elle est
formée par
un organisme,
les
microzymas
est
donc vivante
;
puisqu'elle est formée de parties dont
microzymas sont les facteurs. Et cette cellule est un organisme dont les fonctions multiples sont dominées, caractérisées par les fonctions de ses microzymas; en d'autres termes une cellule est ce que ses microzymas l'ont faite ou la feront par la suite; car une cellule étant faite, elle ne devient capable de jouer son rôle défmitif que lorsque ses microzymas ont euxmêmes acquis toutes leurs propriétés, en vertu de la loi du changement de fonction dont j'ai déjà dit un mot. En résumé, ce que rexpérience démontre avec précision, c'est que la cellule animale en général et la cellule végétale, malgré la croyance de Gaudichaud, de Kûss et de M. Wirchow, n'est les
pas vivante per
se,
rî'est
pas l'unité
vitale.
Être vivant per
se,
non transitoire; c'est résister à la mort physiologique comme le microzyma. Mais de ce qu'il en est ainsi, de ce que la cellule a une existence dont la durée est limitée; de ce qu'on ne peut pas la cultiver, on n'a pas le droit de conclure qu'elle n'est pas vivante Est-ce que la durée est un élément dont il faille tenir compte pour caractériser un être comme vivant? Est-ce que les douves, les ascarides, les ta?nias, les trichines, etc., ne sont pas vivants par ce qu'on ne peut les étudier que là où on les découvre? S'il y a des cellules qui ne naissent que pour êtres détruites à c'est être simple,
!
— bref délai, dont
343
—
caractère le plus singulier, disait Kûss, est
le
il y en a qui mettent un très long temps à atteindre leur perfection et à devenir capables de
la mobilité
jouer
de leur constitution,
le rôle
Celles-là,
pour lequel elles ont été formées. chacune dans le lieu oii elle doit
fonctionner,
com-
rencontrent toutes les conditions de leur développement plet
:
elles restent
rences différentes,
jusqu'au
identiques à elles-mêmes,
quoique d'appaselon qu'elle sont au repos ou en activité,
moment où
Celles-ci,
elles finissent leur carrière.
au contraire, ne trouvent pas réunies, dans toutes les conditions de
oîi elles naissent,
le lieu
leur développement
achevé. Ces cellules, intéressantes entre toutes, sont celles qui sont destinées à devenir l'œuf. C'est
un
pour être fécond l'œuf a besoin du concours
fait,
de deux cellules nées dans deux individus distincts par
le
sexe
conséquemment, par leur nature. Pour comprendre que la cellule-œuf ne procède pas d'une prolifération cellulaire, comme le veut une fameuse théorie, et,
mais qu'elle
est le fruit
présent à l'esprit
dans celui-ci
le
la vésicule
à
de Graaf
le
à
bien
et
dans
celle-ci
cellule
la
un ovule
et
l'amener à maturité.
montre, à l'évidence, que cela tient
attentif des faits
l'activité
faut avoir
C'est
nisme, pour mener
L'examen
il
une bien étrange chose que la longue grand travail qu'il faut, de la part de l'orga-
qui sera l'ovule.
préparation et
d'une création incessante,
processus hystogénique qui produit l'ovaire,
histogénique et chimique des microzymas.
L'ovule
ne procède donc pas d'une cellule qui préexistait dans le lus. Eh bien ce grand et long travail ne suffit pas pour !
un œut.
de l'ovule
organisme,
en
11
faut que,
vertu d'un
parallèlement,
vitel-
faire
dans un autre
processus semblable, soit d'abord
formée une cellule qui deviendra ce que l'on a appelé V ovule mâle, lequel, à un moment donné, parvenu à maturité, contiendra les spermatozoïdes. L'ovule mâle, non plus,
ne
vient pas d'une cellule préexistante, mais
prouvent
qu'il est le résultat
devienne
de
l'activité
l'œuf fécond
il
Et
c'est
faits
pro-
des microzymas . Pour que l'ovule
faut
les spermatozoïdes y pénètre les accompagnent, etc. :
les
que
le
contenu de l'ovule mâle
et peut-être les
microzymas qui
d'une machine construite au prix de tant
d'efforts,
un temps variable substance de laquelle on constate un
n'atteignant sa perfection dernière qu'après
selon l'espèce; dans
arrangement
la
anatomique
d'une
excessive
délicatesse,
sans
-
—
344
—
lequel elle n'atteindrait pas la lin pour laquelle elle a été cons-
dans laquelle la matière organisable môme change incessamment à mesure qu'elle se perfectionne et s'achève oui, c'est d'une machine destinée à devenir un homme, un mammifère, un oiseau, un reptile, un poisson, un mollusque, un truite
;
;
insecte, etc.,
un
qu'on ose dire qu'elle n'est pas
organisme,
ne contient que de la matière sans structure, telle que la vie l'élabore, ainsi que s'exprime M. Pasteur! Ne nous payons pas de mots et disons hardiment que, phyqu'elle
siologiquement,
cellule-œuf,
la
comme
toute
cellule,
est
un
appareil de fonction spéciale, construit par des microzymas qui
en sont
les
licateurs
rouages nécessaires en
chimiques
et
même
temps que
les
modi-
histogéniques incessants, pendant sa for-
mation et après, lorsque, placés dans des conditions nouvelles, le développement commence, se poursuit et s'achève. Oui,
la
comme
cellule-œuf
est
un appareil de fonction
spéciale,
hépatique, pancréatique, gastrique, sanguine,
la cellule
nerveuse, etc., sont des appareils de fonctions spéciales; et ces cellules,
dans tous
les cas,
deviennent ce que deviennent, fonc-
tionnellement, les microzymas qui les ont construites
!
Mais au point de vue physiologique, pour en dégager certaines conséquences relativement à cessité
la
pathologie,
il
y aura
né-
de développer cette idée que, dans l'organisme achevé, à
chaque fonction correspond ainsi un appareil tion est trop importante
Je termine donc
spécial. Cette
no-
pour être énoncée seulement en passant.
lettre par l'observation que j'ai déjà que dans l'œuf, l'appareil dans lequel se développe l'être qui y est en puissance, tout serait le produit delà génémtion spontanée si les microzymas n'y étaient pas; que dis-je, l'œuf lui-même, Vouule et Vœuf mâle, seraient le
souvent
fruit
cette
faite, savoir,
de ce
mode
imaginaire de génération.
Et maintenant on peut voir clairement l'erreur de Gaudichaud qui croyait qu'une cellule quelconque issue d'un végétal pouvait
reproduire ce végétal et l'erreur de M. Virchow qui croyait la cellule-œuf la dérivation cellulaire d'une autre cellule l'erreur ristes
!
de M. Pasteur
elle est la
même que
celle des
!
Quant à
spontépa-
-^ 34o
—
TRENTE-TROISIÈME LETTRE
—
—
Si l'iiomme (Jiffère médecine humaine. Sil'y a une pathologie humaine et une pathologie vétérinaire. Conceptions métaphysiques anciennes et modernes. Si l'on peut conclure de l'identité de structure à l'identité de fonction physiologique. Réponses fondées sur l'embryogénie et l'histologie générales. Le végétal appareil de synthèse; l'animal d'analyse.
Sommaire.
Les microbes
et la
essentiellement de l'animal.
—
—
—
—
—
—
Les simpliDcalions hâtives.
nisme.
—
A chaque
Organes
fonction un appareil
fait l'organe.
Dans
—
—
La hiérarchie des organes dans
et fonctions nécessaires
à l'individu
un organe.
et
—
et à
Comment
l'orga-
l'espèce. la
—
fonction
Signiûcation et explication.
dernière lettre je disais que, sans obscurcir aucune
la
vérité acquise, la découverte des microzyinas, la théorie physiolier entre eux les empiriquement constatés autrefois^et ceux qui ont été découverts depuis; elle peut davantage; elle peut, notamment, faire évanouir un fantôme d'ignorance ou un préjugé qui, plus que tout autre, est préjudiciable à la vraie médecine. Ce préjugé je veux le faire connaître par une citation précise. II y a deux ans, à l'Académie de médBcine, dans la discussion relative à la lièvre typho'ide, M. le professeur Peter soutenait avec raison que « les recherches sur les microbes sont surtout du domaine de l'histoire naturelle; qu'il ne faut les introduire dans le domaine de la médecine humaine qu'avec une réserve que ne comprennent pas toujours les chimistes. » Et l'éminent professeur disait avec intention « médecine humaine », pour bien faire entendre qu'il fallait distinguer les maladies de l'homme des maladies animales. Cette manière de
logique qui en est la conséquence, pouvait faits
:
encore
voir, qui est
celle des vrais
par M. Bouley. Séance tenante, a
On
il
médecins, n'est pas partagée a répondu ceci
:
M. Peler, que l'organisme humain diffère des animaux et qu'il se cqûiporte d'une autre ma-
dirait vraiment, à écouter
essentiellement de celui
nière sous linfluence des causes qui font les maladies. Erreur profonde, qui résulte de la
permanence dans
les
espcils d'aucienoes
conceptions méta-
physiques. »
Mais est-ce que, histol')giq;emenf, l'homme diffère d'un animal?
» Est-ce qu'il
Est-ce
»
que
en diffère anatoraiquement? ses
fondions
physiologiques
s'exécutent
d'après
d'autres
lois? »
Évidemment non
» Il n'y a pas
thologies
(\\
(1).
!
deux physiologies
et,
conséquemraent,
il
n'y a pas deux pa-
»
Bulletin de V Académie de médecine, 2" série,
t.
XII, p. 563.
—
346
—
hardiment que ces affirmations sont la conséquence la source est dans certaines conceptions métaphysiques très anciennes, qu'après M. Pasteur, M. Bouley croit nouvellos, parce que celui-là les propage comme telles. Nous les connaissons ces conceptions: elles remontent bien haut dans le cours des âges ; au point de vue des doctrines microbiennes elles sont peut-être vieilles comme le déluge elles sont Je dis
d'un préjugé dont
;
à
la
base du système protopiasmiste et transtbrmiste qui admet
une matière vivante partout la même dans une substance dénuée de structure. M. Bouley ne nous a pas dit en quoi consistent les conceptions métaphysiques qui seraient la cause de l'erreur profonde dans laquelle seraient tombés ceux qui, avec M. Peter, croient feriiu'inent
lement de il
que l'organisme humain diffère, en effet, essentielcelui des animaux Il n'a pas dit non plus sur quoi .
fonde son opinion bien arrêtée, concernant l'identité Iiisto-
logique, auatomique et physiologique de
pour conclure ensuite à
l'homme
et
de l'animal,
deux pathologies. Pourtant, l'identité n'est pas absolue et M. Bouley est obhgé de le constater. « La différence entre les deux médecines, a-t-il dit, est constituée exclusivement par l'expression des symptômes » car l'homme, « en raison du développement supérieur de son système nerveux et de son intelligence, exprime plus vivement ce qu'il éprouve dans ses différents états pathologiques o voilà ce qui distingue la médecine humaine de celle des bêtes. « Mais cette distinction, a-t-il ajouté, ne résulte pas d'une différence FONDAMENTALE ct u'autorisc nullement à rejeter comme l'identité des
;
;
inapplicables à
l'organisme
humain des
résultats obtenus
par
l'expérimentation sur l'organisme des animaux. »
M. Bouley n'a pas pas
dit non plus en quoi consiste la supédu développement du système nerveux humain mais malgré cette supériorité constatée et indéniable, il ne pense pas moins que l'organisme humain ne diffère ni essentiellement, ni fondamentalement de celui des animaux. C'est pour n'avoir vu des choses que la surface, que M. Bouley a pu conclure comme il a fait. Au contraire, tout ce que j'ai dit précédemment démontre que les différences sont fonda-
riorité
;
mentales parce qu'elles sont essentielles, c'est-à-dire de l'essence
même
des choses. Mais
tout
cela,
à cause
des conséquences
médicales, est trop grave pour ne pas y regarder encore de plus près. Et c'est ce que je vais faire, en développant les consé-
quences des
faits
et
des questions déjà agitées, concernant la
—
—
347
matière organisable, l'organisation et par rapport à
d'abord,
la cellule
pour
la vie,
les
considérer
rapport aux
ensuite par
et
organes et à tout l'organisme. réponse
la
Sur
question
la
de savoir
qu'un savant
information, je
au
permis d'appliquer à l'homme les animaux, j'avoue que je suis surpris
est
s'il
que M. Bouley l'afErme aussi positivement. Je comprends Eh bien! non; jusqu'à plus ample soutiens qu'il n'est pas permis, dans tous les cas, de con-
scrupules des médecins.
clure de l'animal à l'homme.
volontiers a
faite
j'ai
tel
les
fance à l'âge
ami, de vous
:
résultats des expériences faites sur les
bien mieux
cher
de temps après,
peu
que,
savant académicien. Je disais 1
mon
permettez-moi,
Maïs, auparavant,
rappeler
mùr
.sa
même permis de conclure de l'enchaque âge a ses maladies je dirais plus forte raison en est-il ainsi des diverses
Il
n'est pas
et à la vieillesse
physiologie; à
;
;
espèces animales comparées entre elles. »
Je
on est naturellement porté à conclure de
le sais bien,
l'identité
de
structure anatomique et histologique à l'identité de fonction. »
Si je
démontre
qu'il n'est pas
permis de conclure de
rentes d'animaux,
il
me semble
non plus de conclure à la
réserve faite par
II.
l'identité
(1).
en
diffé-
résultera qu'il ne sera pas permis
pathologique,
Bouley lorsqu'il a
deux médecines humaine
symptômes
qu'il
l'identité structu-
organes dans des espèces
rale à l'identité fonctionnelle de certnins
dit
et vétérinaire est
même
que
la
en tenant compte de différence
entre
exclusivement constituée par
les les
»
Pour soutenir sa
thèse,
M. Bouley me semble admettre, a
priori, que, de l'identité apparente de structure
anatomique
histologique résulte, nécessairement,
de
l'identité
et
propriétés
nous le savons pertinemment, les microzymas, pour être morphologiquement identiques, n'en sont pas moins, dans différents organes du même être, ou dans des êtres différents, spécifiquement distincts par leurs fonctions. et de fonction. Or,
Cela posé, de
même
durée, mais surtout vie de l'être
vivant; de
qu'il
que Ton veut
même,
par rapport à son
ne faut
du mode
aussi,
mode
définir il
pas se préoccuper de
d'existence et des conditions
comme organisme
et
la
de
comme
faut considérer la cellule surtout
d'existence et par rapport aux condi-
tions de son fonctionnement. Je
l'ai fait
remarquer, une cellule
peut être réputée individuellement vivante, autonome, posséder une fonction propre en rapport avec sa destination, sans qu'on puisse
dans
la cultiver, la
le lieu
où
voir agissante
elle est construite et
ou l'étudier ailleurs que dans le milieu actuel ou
particulier qui lui fournit l'organisme, la partie de l'organisme
où
elle est
(1)
née ou dont
elle est issue.
Je
Bulletin de V Académie de médecine, 'i,* série,
m'explique. t.
III, p. 618.
Une
cel-
—
—
348
ou de pancréas, par exemple, ne se que dans l'une ou l'autre de ces glandes; elles ne trouvent que là les conditions de leur formaL'ovule né dans tion et de leur fonctionnement particulier. l'ovaire ne s'y multiplie pas; on r;e peut l'étudier que dans la
Iule de glande gastrique
forme
ne
n'existe,
el
vit
plus, soit dans
l'utérus
oiseaux, etc., mais sein duquel
il
ne
il
l'oviducte,
trouve dans l'utérus ou dans
elle-même, je dois
se développerait pas.
La
des
s'agit
s'il
plongé dans l'œuf d'oiseau,
est
sans lesquelles
il
dans
soil
non
multiplie pas
de Graaf. L'ovule fécondé ne se
vésicule
milieu au
le
conditions
les
cellule de levure
ne manifeste toutes ses propriétés les phases de son
le répéter,
d'organisme indépendant, ne parcourt toutes existence que dans artificiels
moût du
le
brasseur, ou dans
les
milieux
qui en contiennent les matériaux chimiquement orga-
niques et minéraux. les microzymas de deux glandes de dans deux mammifères d'espèces différentes, peuvent être démontrés fonctionnellement différents, c'est donc que
Mais,
les cellules, et
si
même nom,
ces glandes diffèrent essentiellement
;
de mt-me des organismes dont
être
paraît
évident.
Mais allons au fond des choses
dans tout son jour
fait
le
important que deux
et
me
iden-
cellules,
essentiellement différentes par l'une de leurs fonctions,
je reprends, Et, ce
;
cela
:
pour mettre
peuvent être fondamentale-
tiques par la structure apparente,
ment
en doit, par conséquent,
il
elles font partie
que
pour je
développer, ce que
le
en
vais
dire,
je
un embryologiste éminent
est chirurgien, après avoir été
collaborateur de Costc, M.
le
de l'œuf.
déjà dit
j'ai
l'emprunte ù un médecin, qui
professeur Courty,
mon
et le
cher ancien
collègue à la Faculté de Montpellier.
L'œuf
doit être considéré
ce d'une cellule
gnant
sa
construite
comme
le
type de
au prix de tant
perfection, sa maturité qu'après
plus ou moins long,
la cellule.
un temps
Est-
n'attei-
d'efforts,
variable,
ou animal ou un homme, que l'on pourrait dire qu'elle n'est pas vivante ? Est-ce de deux cellules semblables, dont l'une est destmée à être un ho'mme, l'autre un éléphant ou une souris, selon
les
espèces, qui deviendra tel
tel
que
l'on pourrait dire
ment
et
identique
partout,
même
même
expliqué,
œuf,
par
puisque M. Huxley croit que le
ne diffèrent pas fondamentale-
qu'elles
essentiellement? Cet
protoplasma ils
diffèrent
qui
le
sa
c'est
sans
doute,
partout la
forme
nous paraît
composition élémentaire,
;
mais,
même ainsi
albumine,
que
je l'ai
essentiellement par leur matière organi-
— sable;
mêmes albumfnes
les
du protoplasma est le soit dit pour rappeler
l'uuilé
ceci
deux œufs d'espèces
n'y a peutrêire pas
il
qui conliennent
—
349
œufs sont nécessairement
et
que,
de
une illusion, chimiquement, deux
d'un système
fruit
ditterentes
L'hypothèse
(1).
même
fondamentalement
et
distincts.
Cepen-
dant, laissons cela, pour ne considérer cette cellule que sous le
point de vue de l'identité structurale et pour admirer
en
veille qui est
L'œuf
«
iiL'St
elle.
Voici
pas l'animal, mais
comment en il
représente;
le
mer-
la
parle M. Courty
:
est ce qui sera l'ani-
il
œuf, qui nous paraît identique partout, ce blastoderme, qui se forme partout ou presque partout d'une manière analogue, c'est déjà un mal... Cet
c'est un homme, un mammifère, un poisson, un mollusque, un : une éponge; c'est un individu qui est lui, qui peut mourir, mais qui ne peut être que lui, et qui, s'il se développe, ne sera jamais que ce qu'il est déjà. Nous ne voyons qu'un œuf; mais, cet œuf, c'est une espèce, c'est une variété, c'est une race, c'est un individu... C'est déjà un individu qui sera màle ou femelle... L'observation rigoureuse des faits me le démontre cet œuf ne pourra être que ce qu'il est. Tout ce qu'il sera il l'est déjà virtuellement. Non seulemeut il ne dépend, comme individu, ni des milieux, ni des circonstances extérieures, mais il n'en dépend pas davantage pour les traits qui distinguent son organisation de celle de ses propres frères
individu
insecte,
:
:
son sexe est déjà arrêté. »
En
réalité,
des cellules qui sont capables d& devenir, par dé-
veloppement, ce que M. Courty élevé, diffèrent,
vraiment
a
exprimé en un langage
et essentiellement,
rente de la matière organisable
.et
par
nature
la
'
si
diifé-
fondamenta-
elles diffèrent
lement par leur destination qui est de produire une espèce, une
un individu Je
tel
cela peut-il être? Je
le
tion spontanée,
n'est pas,
race,
démontrée.,
qui
constante,
sexe plutôt que de
il
nécessaire
tel
faut dire
du
Comment
autre.
moins d'admettre
répète, à
la
c'est la
:
microzyma,
généra-
présence
qui écarte
toute hypothèse et qui explique la merveilleuse naissance d'un
homme
dans
plutôt que
tel
une
cellule fabriquée
comme
existant par myriades dans l'œuf, dans les
conditions
moment proche, selon la le
et
circonstances
la
favorables
venu, produiront dans l'œuf, dans
lules, les
éléments toute
loi
anatomiques,
l'organisation, les
qui a tout réglé dans
bourgeon
;
je l'ai expliqué,
autre mammifère. Ce sont les
qui
lui
les tissus
microzymas, qui
graine, qui, toutes étant réalisées, le
graine, les cel-
la
de proche en
et,
organes: et tout l'organisme, l'œuf,
dans
la
graine, dans
a imposé l'obligation de devenir ce qu'il
(1) Conséquence déduite d'un œufs d'ovipares.
travail
inédit de M,
J.
Béchamp, sur
les
—
—
3o0
chacan selon sou espèce. Ce sont
doit être,
les niicrozymias,
qui sont avanl la cellule, qui existent nécessairement dans tout miiicu capable de produire Uiie cellule, qui empêchent de dire soit. tl..;is un milieu donné ou né sponlanémenl, ;ence des microzymas iacteurs de cellules et de lissus ou d Licments anatomiqucs, qui iioris fait comprendre pourquoi et crnimcut telle
avec véritc que, quoi que co daiis j'œuC, est
gi'aittè.
m
,
'
'
^sl
él:
iligible
i
virluellemenU
sont déjà,
i
pour bien peu de chose. C'est ce qu'il laut trois exemples choisis enUe des
par deux ou
Soient les graines d'une plante dioïque.
concours
deux
de
comme un œuf
scx^
ind^
Pourtant ces graines
même
la
maiière, dans
semées dans le
étant,
unes des pieds femelles,
une plante monoïque
Soit
Et et
les autres
sur
:
même
sont
femelle
non seulement Ces la loi,
sol
faits
à la
produiront
lige,
même
le
les
;
j'ai
pied
unes pror.
encore plus grande lorsque l'organe mâle
dans
même
même
la
fleur, puisant leur
source, mais
ne s'expliquent que grâce à
dont
le
lieu.
des pieds mâles.
même
la
même
pollen fécondant, les autres l'ovade h fécond'
le
la merveille est
le
absolument
le
produira des fleurs mâles et des fleurs femelles duiront
sont nées du
Elles
différent,
de mannu.:; n-. Elles ont été formées sur
mêhie pied femelie, de les
iiiii-
matière, au point de vue ac ju cumposition
le la
au
même
matière
lieu.
ou plutôt
la notion,
à
déjà parlé, du changement de fonction des mi-
crozymas, qui se diftérencient
ainsi,
pendant
développement.
le
La théorie du protoplasma, dans l'hypothèse des auteurs, est car la maimpuissante à rendre compte de telles merveilles tière n'a pas par elle-même la vertu de changer de fonction ;
ou de mouvement.
C'est là l'apanage
de ce qui
est
doué
d'or-
ganisation et de vie, c'est-à-dire de spontanéité.
Mais
la
ley nie,
génique; des
notion des ditférences et de ressenlialité, que M. Bou-
ne repose pas seulement sur elle
repose aussi sur
organismes
nés du
la
les
faits
d'ordre organo-
nature fonctionnelle différente
développement
des
graines ou
des
œufs.
La graine
l'appareil où se un animal. Considéré par rapport à l'économie du monde vivant, le végétal est avant tout un appareil de synthèse où se prépare la nourriture des animaux il est minéralivore, c'est là sa destiet l'œuf
construisent, là
un
ne sont autre chose que
végétal,
;
ici
—
—
351
nation première. Considéré par rapport à lui-même,
il
est
un
individu qui a sa fonction propre, laquelle est essentiellement et
fondamentalement
de
distincte
d'une
d'un individu
celle
autre espèce. Le quinquina fabrique la quinine, la cinchonine
que ne fabriquera pas la garance, laquelle produit l'alizarine que ne formera jamais le quinquina. Le pavot somnifère fait l'opiumj la noix vomique la strychnine et la brucine. Bref, chacun à sa fonction et sa physiologie particulières. L'animal est, avant tout, un appareil d'analyse, se nourrissant de la matière organique créée dans les végétaux et non ailleurs, la consommant et la réduisant, de proche en proche, en eau, acide carbonique, ammoniaque, matières minérales dont se nourriront les végétaux. C'est là sa destination première dans l'économie générale du monde. Mais cette consommation de
animaux ne se chacun a sa fonction
matière par
manière et
;
les
pas dans tous de
et sa physiologie
synthèses elles ne sont
s'y fait des
s'il
fait
ces synthèses
particulières
opérées qu'avec
matière organique fournie par les végétaux, et
la
même
la
la
produits de
les
les mêmes dans chacun de ses orbœuf produit d'autres acides biliaires que le
ne sont pas
ganes. Le foie de
La glande parotide de l'homme produit une vivement l'empois, tandis que celle du chien n'opère que la fluidification du même empois, et que celle du cheval n'y opère aucune transformation la glande mammaire de Ja femme produit un lait qui ne contient pas les mêmes matières alburainoïdeb que le lait de vache; le lait de femme contient unf^ zymase sacchariliant l'empois, tandis que le lait de vache en c; il? nt uno autre qnine le sacchariiie pas. foie du zymase
porc.
saccliarifiant
;
Cela qu'il
an
s'^fnt
-.
et j'ai
de
11';
ri(îc: 'M
lé
droit
^:"''ent,
d'affirmer
de struclure à
l'identité
physiologique
la loi
dans deux organes a.
-':i.
c
3
Dans tous
' ,
.
e..
,i
c'
.
ii..,
forme
v.v.uio
!•
y
o;i
devrait
a quelque
et la structure
;
c'est !a
iui posée.
:
•
e dans rcntance relativement à l'analyse c
'i
misL
ia
o
les
s^mt corréla-
b
e.
ul. .:.
noïdes et on
ci
cl
1
unité
des animaux.
Hier encore les chi-
substantielle des
oyait pouvoir assurer
que
le
matières albumi-
protoplasma
était
— albumine unique.
celte
où
l'on
était à cet égard, et j'ai
croyait à l'unicité
spécifique
multiplicité
mis plus de vingt ans h démontrer
J'ai
l'erreur profonde où l'on
—
sm
il
prouvé que Oui,
y avait l'infinité.
là
y a la
il
matières albuminoïdes parce qu'il
des
y a la multiplicité spécifique des matières organ'sables dans les microzymas. Et ce n'est là qu'une partie de cet important problème.
On
néglige
Loin
quand on généralise comme on le fait. l'homme à l'aiiimal sous ces divers rapports, il
tout cela
d'identifier
faut les séparer
par l'intelligence.
séparés
sont
autant qu'ils
que rien n'autorise à affirmer qne les sangs mêmes de deux espèces de vertébrés donnés^ abstraction faite des hématies qui ne sont pas anatomiquement identiques, soient identiques par la composition de leurs matières albuminoïdes.
J'ose assurer
La méthode expérimentale proteste contre des simplifications hâtives que celles qui résultent des affirmations de
aussi
Certainement
M. Bouley.
M. Peter, refusent de
les
les
médecins
se fondaient sur leurs observations clim'ques;
diment s'appuyer sur Je crains,
mon
la
comme
éminents qui,
admettre, ont grandement raison ils
;
théorie du raicrozyma et sur la chimie.
cher ami, d'avoir donné trop d'étendue à
critique des assertions de n'est pas plus la vôtre
ils
peuvent har-
M. Bouley, dont
que
celle des
cins dont vous êtes. Mais je m'assure
la
méde-
éminents
vrais et
ma
manière de voir
qu'elle était nécessaire à
cause de la situation du savant académicien et de sa compro-
mission avec je
les
ne me L'organisme
titué
doctrines microbiennes. Cependant, au
suis pas trop éloigné de
animal,
le
un appareil cons-
but en Vue duquel
La physiologie, après l'anatomie, y a
rarchie impressionnable
quement par
fond,
sujet et j'y reviens.
tout organisme, est
dans l'unité pour atteindre
construit.
mon
révélé
il
a été
une hié-
d'organes divers, distingués anatomi-
leur forme, histologiquement par leur structure et
physiologiquement par leurs activités fonctionnelles diverses chimiques, mécaniques et dynamiques. Et ces activités, multi:
chaque organe quel qu'il soit, dans chaque cellule dans chaque microzyma, convergent vers l'unité au profit de l'ensemble, pour la conservation de l'individu et de l'espèce, grâce à un régulateur qui les régit et qui occupe le sommet de la hiérarchie. Ce régulateur est visible dans les aniples dans
même
maux
et
déjà supérieurs
;
nous
le
nommons
le
système nerveux
;
mais pour n'être pas visible dans les êtres dépourvus de nerfs, il n'en existe pas moins. Il y a des organes dont la vie du tout
dépend plus particulièrement, sans
le
fonctionnement desquels
— la
—
vie de l'ensemble
je
353
—
—
serait ne dis pas dans l'ensemble supprimée il y en a d'autres supprimée, qui souvent se supprime
instantanément ou rapidement
dont
la fonction
spontanément,
que
la vie
ou que
l'on peut extirper
ou détruire, sans
de l'individu soit compromise ou atteinte. Parmi ces
un
—
remarquable, sont surtout, car il y organes qui ont plus spécialement trait à conservation de l'espèce. Les premiers sont tous ceux qui
derniers, c'est
en a d'autres la
peut être
—
;
—
ont rapport à
la
fait
les
à la digestion,
nutrition,
à l'assimilation, à
l'oxydation, à la désassimilation et à l'élimination.
Quelle est la signification et
l'explication physiologique de
La signification est profonde et l'explication, dans la théorie du microzyma, simple. La signification, c'est que, dans l'organisme achevé, même le plus compliqué, à chaque fonction correspond un appareil spécial, et que la propriété de chaque organe, de chaque cellule, ces faits?
de chaque microzyma
est
indépendante de
la propriété
de l'or-
gane voisin. Sans doute les fonctions de chaque organe, des cellules et des microzymas dépendent, dans une certaine mesure nécessaire, des fonctions des autres organes mais leurs ;
fonctions individuelles ne
dantes de la
formés
;
nature particulière
ce sont
gane qui sont ganes
de
et
et
;
la
sont pas moins spéciales et dépen-
liés
c'est
des microzymas qui
surtout les produits de la fonction
ont
aux produits des fonctions des autres or-
de l'intégrité fonctionnelle de chaque organe,
constance des produits de la fonction, que dépend
un mot, de
vie physiologique régulière, la santé, en
La fonction
«
les
d'un or-
fait
l'organe
»,
la
l'individu.
a dit M. Jules Guérin. Cela n'est
du microzyma j'espère que l'illustre chirurgien le reconnaîtra un jour. C'est parce que le microzyma est la forme organisée élémentaire, ayant la vie en soi, vrai
que dans
la
comme
je
et qui,
théorie
l'ai
;
dit et le prouverai,
peut changer de fonc-
que l'organe est fait par lui avec la fonction qu'il possédera lorsque le microzyma formateur aura achevé son évolution fonctionnelle. Le pancréas est ce qu'il est parce qu'il a été formé par un microzyma qui est devenu pancréatique, etc.
tion,
il y a des organes à fonctions diverses parce qu'ils ont formés par des microzymas qui leur impriment les propriéauxquelles ils doivent ces fonctions. Voilà pour la signifi-
Bref, été tés
cation; elle est générale. L'explication la voici
:
Considérons d'abord
les
organes dont les fonctions peuvent
23
— être
—
su
supprimées ou que l'on peut extirper saus compromettre de l'individu. Je reprends ce que j'ai dit de la formation
la vie
de l'œuf.
pas profondément remarquable que, dans
N'est-il
travail reproducteur qui
donne naissance à
l'ovule mâle, puis à l'œuf, qui est déjà celui-ci n'est stitutif
le
l'ovule femelle et à
un individu nouveau, du tissu con-
pas la conséquence de l'extension
des géniteurs ou de l'individu souche
plantes monoïques ou
comme dans
phanérogames? En un mot, l'œuf
les
n'est
pas produit comme un globule de levure qui naît par bourgeonnement d'un autre globule. Et cette considération, je le répète, ruine par la base la théorie cellulaire appliquée aux êtres non uiiicellulaires. La matière et les microzymas, qui donnent naissance à l'œuf, sont produits par les géniteurs sans être en continuité de substance avec eux. La substance de l'œuf, même chez les vivipares, est en quelque sorte indépen-
encore indépendant avant d'être
dante d'eux; l'œuf en est
le
phénomène embryogénique appréciable et après il n'en dépend que par contiguïté l'œuf d'oiseau ou des ovipares siège d'aucun
;
;
n'en dépend plus aucunement. & Tout en étant logé plus ou moins profondément dans la substance du tissu vivant de l'individu souche,
adhère pas,
reproducteur,
corps
le
et dès
l'origine
il
est isolé
l'œuf, n'y
c'est-à-dire
de façon à
Ainsi l'œuf est bien dirais création,
sent
—
et
si
je
un
cet appareil
—
appareil de nouvelle formation,
ne connaissais
les
agents qui
reproducteur d'un
être
le
une
avoir
individualité propre (1) ».
je
construi-
nouveau
est,
pendant toute sa durée, simplement greffe sur l'individu dont il tire les matériaux nécessaires à sa nutrition pour se développer. Mais l'ovaire lui-même, qui n'apparaît que tardivement, n'est
que
souche; mais la cellule de Graaf, ou elle-même greffée sur l'ovaire ; de telle sorte que séparée de l'individu souche par deux appareils déjà
greffé sur l'individu
o\isac, est l'ovule est
séparés de cet individu.
Comme
les ovaires, l'utérus, les testi-
mammaires sont ainsi greffés sur l'individu mais au moins ils communiquent avec lui par la cir-
cules, les glandes
souche
;
culation et sont soumis a son innervation le
cristaUin?
ne sont pas dans
Ils
le
;
môme
mais l'ovule cas.
Le
?
mais
cristalhn,
qui n'a ni nerfs, ni vaisseaux, qui malgré sa structure anato-
mique compliquée est si transparent, le cristallin est absolument isolé dans la capsule qui le sépare encore mieux de l'en(1)
Milne-Edward
p. 326.
:
Leçons de physiologie
et
d'anatomie comparée,
t.
VIII
—
— 35o — semble
un
!
Oui, à chaque fonction
un
appareil spécial
appareil pour la formation d'un autre appareil
de Graaf,
la vésicule
devenir l'œuf tre,
celle-ci
et
Les cheveux
!
pour
et les poils
:
l'ovule,
pour
l'ovule
pour
eux-mêmes, pour naî-
ont besoin qu'un appareil spécial soit construit
dans l'épiderme
;
souvent,
et,
l'ovaire
et greifé
etc., etc.
Mais ce n'est pas assez d'avoir établi qu'à chaque fonction
correspond un organe et un appareil spécial rechercher
comment
la fonction se
;
faut
il
encore
conserve dans son intégrité
au point de vue chimique, comment elle s'exerce par la dans celle-ci par le microzyma, dans les organes qui ont rapport à la vie et à la conservation de l'individu.
et,
cellule et
TREINTE-QUATRIÈiME LETTRE
—
La cellule selon les auteurs de la théorie cellulaire et selon du microzyma. Le contenu et le contenant de la cellule. Les parties structurées de la Le plasma et les microzymas cellulaires. cellule sont seules vivantes. Un liquide ne peut pas être réputé vivant.
Sommaire. la
—
théorie
—
—
—
Étude particulière d'une
pante cellulaire.
—
cellule.
—
Rôle de
la
membrane envelop-
Propriétés osmotiques de cette membrane.
—
PourLa fermentation est un phénomène de nutrition. Le globule et le plasma sanguin par rapport à la potasse Pourquoi l'urine ne se diffuse-t-elle pas? et à la soude. Pourquoi
—
quoi une cellule est insoluble.
—
—
—
une étude plus développée de
la cellule est nécessaire.
—
—
Une
antithèse
—
La matière vivante et l'être vivant. Une substance idéale. Un être vivant idéal. La cellule, l'irritabilité et la vie selon Cl. Bernard. Le protoplasma est-il doué ou dénuéde vie ? Une nouvelle antithèse. La première et la plus essentielle fonction de la cellule. DévelopL'œuf et le proloplasma. pements. L'œuf secoué. Ce que l'on néglige dans l'étude du protoplasma de l'œuf. La multiplication des microzymas dans l'ovule. Le rajeunissement des microzymas. La notion expérimentale du changement de fonction. - Les microzymas du système nerveux. Ce qui dirige est-il quelque chose ? La fermentation étrange.
— — —
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
et la putréfaction considérées
La
cellule,
du moins mais
que les auteurs de la théorie celdonc vivante; non pas parce qu'ils
celle
lulaire considéraient, est
l'affirmaient,
dans l'organisme vivant et Cl. Bernard.
elle l'est
parce que les microzymas qui l'ont
construite le sont; et les microzymas étant les constructeurs de la cellule
grante.
Il
eu font nécessairement partie constituante et intéimporte grandement de rappeler qu'il ne s'agit pas là
— d'hypothèses, mais de
faits
en résulte que la cellule comme le microzyma; et ne peut pas
être
—
356
constatés,
voilà
et contrôlés.
vériiiés
11
pas quelque chose de simple
n'est
pom-quoi
transitoire et
elle est
vivante per
l'unité vitale,
mistes philosophes cherchaient. La cellule
que les anatodonc déjà un
se,
est
composé physiologique et anatomique qu'il convient d'étudier comme tel, pour rechercher en quoi sa constitution hislologique était nécessaire
pour qu'elle exerçât
les
fonctions et jouât les
rôles auxquels elle était destinée.
L'étude attentive des propriétés de
cellule
la
permettra de
comprendre pourquoi un appareil spécial est nécessaire pour chaque grande fonction soit chimique, soit physiologique, lequel pour y concourir doit posséder dépendance, à la fois, dont je étude, sous toutes les faces, la constitution
de
j'ai
le
genre d'indépendance
parlais. fini
et
En poursuivant
de
cette
par comprendre en quoi
à l'état d'organisme indépendant,
la cellule,
était nécessaire à la multiplication
des microzymas eux-mêmes,
avec la conservation de leur fonction acquise, ou pour amener un changement de fonction déterminé pendant le développe-
ment de l'organisme
un rôle microzymas
issu de l'œuf. Oui, la cellule joue
nécessaire considérable par
la
muliiplication des
s'accomplit en elle. C'est cette multiplication qui développement progressif de l'ovule et la sorte de maturation dont je parlais qui le rend apte à devenir l'œuf, selon que je l'ai expliqué. Et, grâce à cette notion expérimen-
normaux qui explique
le
talement acquise, on arrive à concevoir en quoi consiste cette merveille qui fait sortir de l'œuf le germe d'un être nouveau,
en passant par l'état d'embryon, de fœtus et de nouveau-né; comment dans l'œuf ce germe peut être le fruit de la fécondité de l'âge adulte, de
l'âge
grâce à cette notion être
d'expliquer
il
ce
mûr
et quelquefois
fait
la vieillesse.
compte
Oui,
et peut-
prodigieux du rajeunissement inces-
sant dans l'espèce, dans la race et variétés.
de
sera possible de se rendre
même
quelquefois dans les
Les phénomènes étranges de l'hérédité
et
de l'atavisme
du microzyma. Mais après avoir expliqué comment à chaque fonction correspond un appareil spécial, soit pour la conservation de l'espèce, soit pour celle de l'individu et l'exercice de ces facultés,
n'ont d'explication que dans
la théorie
faut rechercher comment la fonction peut se conserver et comment pour cette conservation la cellule est nécessaire. La cellule ^est le premier et le plus important des rouages que il
forment
les
microzymas pour constituer
les
organes
et les ap-
— pareils. J'ai traité
qu'elle
physiologique
mon
que
convenait,
chimique de
la cellule,
anatomistes de cette école, tout en
et les
un élément anatomique
la cellule est
et qu'elle n'est
pas un organisme, ni vivante, assurent néanmoins que vivante de
toplasma lui
se
la cellule est le
protoplasma.
matière vivante
est la
forment d'abord
qui
noyau
le
l'enveloppe qui achève
puis
qui
puiserai ce
J'y
.
sujet actuel.
Les protoplasmisles disant
et
de mes recherches
résultait
sera nécessaire à
avec l'ampleur qui
ailleurs (1),
l'histoire histoiogique, telle
—
3o7
et
Ils
apparaît le
la
nucléole,
cellule.
la
partie
la
estiment que ce pro-
Et
il
première s'il
y a
;
en
lieu,
convient de le
noter, les premiers observateurs de la cellule ne la concevaient
pas sans cette enveloppe la suite
d'observations
ce n'est que
;
beaucoup plus
tard, à
qu'on en arriva à concevoir
fautives,
des cellules sans enveloppe.
Claude Bernard aussi ne voyait de vivant dans l'élément ana-
tomique que
protoplasma
le
au
trine de ce savant
de
résulte
Il
même
mais j'aurai à esquisser
;
de
du protoplasma par
définition
la
la
doc-
la vie.
l'auteur (2)
qui en a conçu la nature, que ce qui est vivant dans la
cellule, ce qui l'est
Un
sujet
primitivement, est un liquide.
Mais la liquidité, la fluidité, c'est précisément ce qui répugne le plus à l'idée de forme déterminée, qui est justement celle que nous avons expérimentalement de ce qui est vivant. Je n'ai plus besoin de combattre cette doctrine
liquide vivant
;
je répète
!
seulement qu'elle revient à attribuer tous
les
changements qui surviennent pendant les développements emaux transformations sans cause, spontanées et bryonnaires, conséquent, d'un liquide nécessairement
sans régulateur par
amorphe que
même, dans
l'on suppose unique,
partout
identique
à lui-
tous les règnes et dans toutes les espèces vivantes.
comme une
Cette erreur, admise dans l'école
ne peut pas être trop signalée nard inclinait à
la
même
opinion qui,
(1)
Les Microzymas, etc., p. 478,
(2)
C'est le botaniste
autorisé, disait-il,
à
fluide, azotée, jaunie
Mohl qui
donner par
le
etc.,
si elle
était
fondée, serait
chez J.-B. Baillière.
a imaginé le protoplasma, œ Je
nom de proloplasma
l'iode,
nom,
vérité première,
d'autant plus que Claude Ber-
;
qui
est
me
à la substance
répandue dans
crois
demi-
les cavités cellu-
rapporte à sa Ibnclion physiologique partout où les cellules doivent naitre, ce liquide précède les premières productions solides qui indiquent les cellules à venir. « Les définitions qui en ont été données plus tard ne font qu'accentuer ce qu'a d'incomplet et de superficiel la conception de Mohl.
laires des plantes; ce ;
ajoutait-il,
se
—
—
3S8
une monstruosité philosophique avant
d'être la plus grave des
erreurs physiologiques et médicales.
un
C'est
d'expérience, la
fait
formée
étant
cellule
par les
un organisme. La cellule est un espace clos, un contenant enfermant un contenu; elle est un organisme, un appareil où tout est essentiel, le contenu aussi bien que le microzymas
est
contenant, c'est-à-dire l'enveloppe.
Sans doute, quelque chose de liquide, de non morphologiquement défini, peut exister dans la cellule il peut môme arriver que le contenu paraisse absolument homogène, même ;
sous
microscope
le
mais ce n'est
:
qu'une
apparence
et
ne
microzymas contenus est alors le même que celui du plasma, du liquide où ils sont immergés. Quoi de plus homogène en appa-
prouve qu'une chose,
c'est
que
pouvoir rétriogent
le
des
rence que
le cristallin et de plus transparent? Pourtant il conen une trame très serrée des tubes ou libres cristalliniennes et des microzymas aisçs à mettre en évidence. Il faut se faire du liquide cellulaire une idée différente de
tient
celle des auteurs.
La
partie liquide
c'est ce
ou demi-liquide du contenu de
dans quoi sont plongés
microzymas,
comme
hématies dans
les
jaune de l'œuf dans
le
vaisseaux sont eux-mêmes
un
contenant,
La
la cellule.
la cellule.
Une
microzymas, dans
circulatoire,
un contenu dans
es'pace clos,
lésion des parois vascu-
ou plarjmatique sanguin aux
partie liquide
est aussi néces-
à la cellule que le plasma
saire
le
le sont,
et le
plasma
La
vasculaire.
noyau formé de microzymas,
cellulaire
l'enveloppe
comme
solution
n'est pas vivant, le sont,
comme
l'état
Les
existe, vivent
hématies dans
mais
comme
le reste.
Le liquide
des matériaux
le
plasma
il
intracellulaire,
solubles qu'il contient,
est nécessaire
aux
parties structurées
l'aliment digéré est nécessaire à l'être vi-
vant quelconque qui manifeste
Dans
les
vaisseaux. s'il
cellule étant vivante, toutes les parties structurées
c'est-à-dire la
qui
le
peut se produire aussi bien qu'une lésion de l'enveloppe
laires
de
un
la cellule,
y en a un, et les plasma sanguin ou
s'il
blanc. Dans l'appareil
le
les
comme
noyau,
le
les
phénomènes
vitaux.
physiologique normal, ce qui s'use dans
la cellule
ce n'est pas ce qui est vivant, mais ce qui ne l'est pas, c'està-dire les matériaux laire,
les
microzymas
quelle
chimiquement organiques du plasma
dont une partie
ils
former
sert à
se serviront
communiqueront
la
pour leur multiplication,
le
cellu-
matière organisable dont
mouvement
vital
et à la-
qui est en eux.
— expliqué
J'ai
359
—
comment ce n'est que dans l'état d'inanition, un état quasi pathologique, que les microzymas
c'est-à-dire dans
de
de levure s'attaquent à l'enveloppe elle-même pour
la cellule
la
détruire et devenir libres
le
plus longtemps.
:
mais l'enveloppe
est ce
qui résiste
comprendre la cellule pourrait être traiceux qui seraient tentés de la regarder du même œil que M. Pasteur regardait le globule sanguin ou C'est pour cela que, ne pouvant pas prendre celui du pus. un organisme non unicellulaire pour cellule dans telle Cette manière de
tée d'imaginaire par
dans
l'étudier
conditions physiologiques
les
normalement, j'en
prends une dont
oîi elle
l'histoire est
fonctionne
bien connue
et que M. Pasteur voudra bien ne pas regarder comme étant une organite (ni végétal, ni animal, selon ce savant) la cellule :
appelée levure de bière
Comme
(1).
une vésicule close, une enveloppe membraneuse distincte. enveloppe que la cellule est constituée à
toute cellule, celle de la levure est
limitée dans l'espace par C'est grâce à cette
d'appareil, d'organisme, et c'est grâce à la connaissance
l'état
du rôle de cette membrane que l'on comprend pourquoi, chaque fois qu'une nouvelle fonction s'établit et s'individualise dans un organisme, il est nécessaire qu'un appareil spécial, clos comme la cellule, soit construit et séparé du reste par un tégument.
normal la levure est insoluble dans l'eau. Pourune grande quantité de matériaux solubles, organiques et minéraux, notamment de la zymase et beaucoup d'acide phosphorique et de phosphates. Pourquoi la levure étant délayée dans une grande masse d'eau ne lui cède-t-elle qu'une quantité insignifiante d'acide phosphorique et de zymase? Et, de plus, pourquoi la levure étant insoluble, quelque chose se dissout-il. La réponse à ces deux pourquoi, pour être très simple, demande quelques déve-
Dans son
état
tant elle contient
loppements.
La
cellule
et qu'il
de levure
empêche
le
est insoluble
parce que son tégument
contenu soluble de
sortir
pour
l'est
se dissou-
(1) M. Pasteur [Annales de chimie et de physique, 3' série, t. LXIV, p. 23) a parlé de « l'hypothèse de Cagniai'd de Latour, d'une relation probable entre l'organisation de ce ferment (la levure) et sa propriété d'être ferment.»
M. Pasteur
à Cagniard. Ce grand physicien n'a pas donné son hypothèse, mais comme un fait. Turpin, Dumas, ont interprété exactement la doctrine de Cagniard en disant que le ferment est organisé et qu'il se nourrit.
opinion
fait
tort
comme une
—
cela?
Pour
comprendre
le
de se rappeler
les
travaux de Dutrochet sur l'endosmose
ceux de Dubrunfaut
et
de Graham sur l'osmose en général.
suffit
et
—
Comment
dre dans l'eau extérieure. il
360
Ces recherches ont prouvé que
les
membranes possèdent
cer-
taines propriétés physiques en vertu desquelles elles se laissent
traverser difficilement par certaines substances en solution, fa-
cilement par d'autres.
membrane pendant
On
a
noté
aussi que la
a quelque influence sur le vie
la
y
il
taines solutions. Les
en
a
imperméables
qui sont
membranes qui
nature de
la
phénomène de l'osmose limitent les
;
cer-
à
diverses es-
pèces de cellules sont douées de ces propriétés chacune selon
son espèce;
et ces propriétés
peuvent être modifiées par
l'in-
fluence de certaines substances et dans certains états physiolo-
giques. C'est donc en vertu des propriétés
enveloppe que
contenu de
le
la levure
osmotiques de son
ne se dissout pas dans
l'eau.
Pour mettre en évidence ces propriétés vure jeune, sortant d'une bonne
j'ai
recueilli
de
la le-
fermentation très active du
moût de bière. L'ayant bien lavée à l'eau distillée et recueillie sur un filtre, je l'ai mise à essorer sur une plaque de porcelaine dégourdie. Il arriva un moment où la masse des cellules masse presque blanche se désagrégeait entre dans cet état de siccité apparente, elle contient plus de soixante-dix pour cent d'eau, une quantité beaucoup plus que suffisante pour dissoudre
parut sèche les doigts
les
cette
;
comme une matière pulvérulente. Pourtant,
substances solubles qu'elle contient. Cette énorme quantité
d'eau, néanmoins, n'est pas
perceptible au toucher, pas plus que celle de mon corps ne l'est au toucher de mon épiderme. La cellule de levure est sèche à la surface, comme la surface de ma main, parce que la solution aqueuse qu'elle contient n'en
peut pas sortir par osmose. Mais
si
exemple, substance
deux
la cellule par quelque agent convenable, je coup son enveloppe et l'exosmose a lieu Par j'ajoute à cette levure sèche du sucre en poudre,
j'excite
modifie du si
même sèche,
corps, le
ramollira peu à
.
et
que je mêle intimement en broyant les au lieu de paraître plus sec, se
mélange,
peu, deviendra coulant et l'eau
levure sera suffisante pour dissoudre
issue
de
la
un poids de sucre supé-
rieur au poids des cellules. L'explication est toute physiologique.
La cellule de levure est vivante même essorée et physiologiquement sèche le contact du sucre l'irrite, modifie en quelque chose sa membrane enveloppante et l'eau sort par exosmose et ;
— va dissoudre
le
sucre
;
—
361
ne sort pas seule^ mais tenant en
elle
dissolution de la zythozymase qui intervertit le sucre.
que l'explication vraie du phénomène, c'est de soude en petite quantité, par exemple, se comportent comme le sucre de canne ils déterminent l'issue de l'eau, tenant en dissolution la zymase, de l'acide phosphorique et des phosphates, et le dissolvent; au Et
la
preuve
que certains
c'est
l'acétate
sels,
;
contraire, certains autres sels et certaines substances organiques
solubles sont incapables de la
même
action
le
:
mélange reste
sec.
Quelqu'un
En
voyant ainsi
en parlant de
s'écria,
mélange de levure se liquéfier Veau lui vient à la bouche.
le
la levure
:
se produit
lorsqu'il
certaines substances.
que
que
système nerveux intervient
c'est
préféré. Mais
que
le
en modifiant
aliments ou de en vertu d'une action
glandes entrent en action et sécrètent, parce ;
et c'est
vient à la bouche rien qu'à la pensée
je dis
qui
contact des
Nous disons que
réflexe
les
celui
y a afflux de salive dans la bouche, de suc
gastrique dans l'estomac, par le
le
phénomène de
on peut rapprocher ce
effet
une
cellule n'a
vrai,
puisque l'eau
d'un mets savoureux ou
pas de nerfs
c'est
:
pour
cela
que
contact du sucre, de l'acétate de soude Virrilent
la faculté
une
l'irritabilité étant
L'enveloppe de
osmotique de
la
membrane enveloppante,
faculté de ce qui est vivant.
la cellule
possède donc une propriété de pre-
d'empêcher son contenu soluble de s'échapper au dehors. Elle en a une autre, qui lui est corrélative: c'est de ne laisser pénétrer dans l'intérieur que ce qui lui convient, mier ordre
:
c'est
qui possède la diffusibilité en rapport avec sa nature. Par exemple, ainsi
que
je l'ai
exposé dans
mise dans l'empois
la
dix-neuvième
lettre,
la
levure
quoique devenue soluble ne fermente pas. Il en est ainsi parce que la solution ne pénètre pas à l'intérieur, au contact des microzymas. Mais la levure se détruisant, des microzymas sont mis en liberté, évoluent pour devenir vibrioniens et une fermentation butyrique s'établit,
vive, avec
le fluidifie
;
et
la fécule
dégagement d'acide carbonique
et d'hydro-
gène, pourvu qu'il y ait du carbonate de chaux pur en présence. J'ai expliqué (vingt-septième lettre), comment la desiructiondu
sucre dans la fermentation alcoolique s'opérait dans la cellule. Or, le sucre de canne, quoique très soluble,
tement
ment
la
fermentation alcoolique
interverti, c'est-à-dire
qui composent
le
;
il
ne subit pas direc-
faut qu'il soit préalable-
transformé dans
les
deux glucoses
sucre interverti. Or, dès que la levure est mise
— dans
solution
la
—
36-2
du sucre de canne, sa zymase en
sort par os-
mose et l'interversion du sucre a lieu. Alors la fermentation commence parce que les glucoses peuvent pénétrer dans la cavité des cellules et y être transformés en alcool, acide carbonique, acide acétique, etc. En définitive, la cellule de levure pour se nourrir de sucre
de canne
—
le convertit
la salive
—
créas,
même titre que celle de la fécule par ou des matières albuminoïdes par l'estomac ou le panle glucose formé se diffuse dans la cavité de la cel-
lule, s'assimile
sous
do sa substance et
de
la
d'abord en glucose. Après cette digestion
une au
car c'en est
un
élat
y est
inconnu, devient partie intégrante
transformé
et détruit.
Les produits
décomposition, ce que l'on appelle les produits de
mentation
alcoolique
milieu ambiant; mais
en
la
fer-
sens contraire dans
se
diffusent
ils
ne sont pas seuls éliminés
chose des matériaux propres de la levure temps: acide phosphorique, zymase, etc.,
:
en
est éliminé
le
quelque
même
et voilà pourquoi le fermentation solution de sucre levure, après la d'une poids de la à ce que l'on moindre qu'auparavant contrairement est pur, :
croyait, la levure tue, à
perd quelque chose. Et cette élimination consti-
proprement parler,
la
désassimilation qui succède à
digestion, à l'absorption et à l'assimilation.
Vous
le
voyez,
la
mon
cher ami, 'vue en face, l'expérience froidement consultée, un bon guide aidant, la fermentation n'a rien de plus mystérieux que la nutrition. Oui, la fermentation alcoolique n'est pas autre chose qu'un phénomène de nutrition, et vue ainsi elle me paraît bien plus significative que tout ce que l'on en a écrit. La membrane enveloppante cellulaire- peut donc laisser pénétrer
dont
par diffusion la
cellule
osmotique certaines substances digérées
peut
se
assimiler, faire siennes,
nourrir,
pour
les
qu'elle
peut transformer,
détruire grâce h l'activité de
microzymas et dcsassimiler après les avoir transformées ou détruites. Réciproquement, la même membrane peut donc laisser sortir de la cavité cellulaire, par un mouvement osmoses
tique inverse, les matériaux qui les a
transformés
ou
détruits
et
étrangers à son être, doivent être
A
travers la
fonctionne,
dehors en
y ont pénétré après qui,
désassimilés,
éliminés
comme
qu'elles
devenus nuisibles.
membrane enveloppante, pendant que la cellule il se produit donc un double courant, l'un du
dedans qui
introduit l'aliment
digéré,
Vautre de
dedans en dehors pour l'élimination des produits de la désassimilation. Les produits désassimilés, devenus étrangers ou
—
—
363
ne peuvent plus y ren-
nuisibles à la cellule, cela se conçoit,
en vertu de
trer
môme
la
vées la constance
cause, et c'est ainsi que sont conser-
du phénomène
l'harmonie de la fonction.
et
Tel est, expérimentalement constaté, le rôle de la cellulaire
lule je
il
;
a pour
de mettre
effet
les
dans une condition constante de milieu
l'ai
expliqué,
ils
ne
changent
membrane
microzymas de
la cel-
que morphologiquement, ni
ni
alors,
:
ainsi
fonctionncliement.
Mais pourquoi l'insolubilité de
de levure n'est-elle
la cellule
pas absolue ? Tout simplement parce que ses microzymas sont sans
cesse
agissants,
c'est-à-dire
que,
et
ne nourrit pas
ne
lorsqu'on
la cellule
fournissant des matériaux à transformer,
plasma de
la cellule
dans lequel
nourrit pas,
les
qui les contient en
leur
s'attaquent à ce
ils
sont plongés. C'est ce que
ils
mis en évidence par une expérience en elle-même simple, mais féconde en conséquences.
j'ai
Pour démontrer
et faire
comprendre que
les produits
très
de
la
fermentation alcoolique, l'acide carbonique, l'alcool lui-même
viennent
et l'acide
acétique,
comme
croyait M. Pasteur,
le
elle a
lormé de
l'alcool,
levure et
la
j'ai
a dégagé
l'eau distillée. Or, elle
d'autres produits en
de
mis de de
pure dans
carbonique pur,
l'acide
de Facide acétique
même temps que
non du sucre
la levure
et,
l'acide
naturellement,
phosphorique
et
Évidemment, pour former ces produits, n'ayant pas de sucre à consommer, elle a consommé la réserve des matériaux transformables de son plasma. Et cela n'a rien d'étonnant si la cellule est un organisme Est-ce qu'un animal soumis à l'inanition ne se consomme pas lui-même, produisant l'urée, l'acide carbonique, etc. Dans l'un et l'autre cas, les microzymas continuent d'agir, transforment successivement des
phosphates.
!
ce dont
ils
peuvent
disposer
dans
les
organes, dans les cel-
de réserve de matière tranformable Donc, la cellule de levure ne nous paraît pas complètement
lules,
1
que les microzymas sont sans cesse en activité que sa membrane élimine sans cesse des produits désassimilés provenant de cette activité. Nous l'avons vu, les microzymas ne cessent d'agir qu'après avoir détruit la cellule elle-même.
insoluble, parce et
Mais alors commence pour eux un nouveau Et cette théorie est tout à fait générale, aussi bien
aux
cellules
organismes composés;
mode elle
d'existence.
est applicable
organes et aux appareils des que je viens de dire fait comprendre
qu'aux
et ce
ce qu'a de chimérique l'admission de cellules sans enveloppe
:
— dans
que
de
Dans
l'enveloppe
l'on nie
si
théorie
sang, par exemple, le plasma contient beaucoup de
le
et
peu de potasse
peu de soude.
;
hématies, beaucoup de potasse et
les
Si à cet égard les globules et le
vent pas à
l'équihbre,
soude dans
le
même
n'arri-
rapport, cela tient uniquement à ce que
osmotique
l'échange
à
s'oppose
plasma
c'est-à-dire à contenir la potasse et le
globule sanguin est limité par une enveloppe,
le
et la
exposée.
j'ai
soude
cellule
la
—
sans contenant. Rien ne s'explique
cavité sans paroi, contenu le rôle
364
qui
membrane
qui
pour
nécessaire
serait
cet équilibre.
ne
Si l'urine
oppose. Si
Comme
;
la circulation
riaux à transformer
de
la
elc, sont ce qu'ils sont, c'est qu'une
pour
la cellule,
la
cause de tous les
n'a pour objet que d'amener des et à
Mais, je m'aperçois,
sur la
que
c'est
protège et conserve la constance de
d'emporter
et
utiliser,
transformation qui sont destinés à
longuement pardonner deux
la vessie,
cellules épithéliales qui s'y
surviennent dans ces organes est en
changements qui
mêmes
les
de
hors
couche de
la raie,
le foie,
enveloppe particulière leur composition.
pas
diffuse
se
celle-ci est revêtue d'une
mon
les
euxmaté-
résultats
l'être.
cher ami, que je vous écris bien
cellule.
faut
Il
fois, car je n'ai
me
pas
pardonner
le
me le mon
et
Et tenez, pour
fini.
excuse, je vais vous citer quelques phrases de Chauffard, que j'ai là
où
sous
je suis
les
yeux. Vous
comprendrez alors
l'impossibilité
de m'arrêter.
Chauffard a été un enthousiaste
de
pleinement sa physiologie et ce sont
pleinement
présente des objections et Chauffard,
cite,
Claude Bernard:
«
fait
;
il
adopte
propres expressions du
sa pensée qu'il exprime. Si son
célèbre savant qu'il emploie, vitalisme n'est pas
Bernard
Cl,
les
c'est
satisfait,
timidement
qu'il
des réserves.
par exemple, en l'admirant, cette pensée de On ne vit pas de ses aliments actuels, mais
de ceux que l'on a mangés antérieurement, modifiés,
et
en
quelque sorte créés par l'assimilation. » Voilà àoncV assimilation, qui est un résultat, érigé, « en quelque sorte », en puissance créatrice. Mais la vie est aussi créatrice soit, dit-il, « la
;
en
nécessairement deux ordres de phénomènes vitale
effet,
quoi qu'il en
vie, dès qu'elle se manifeste en actes, présente
ou de synthèse organisatrice
truction organique.
»
et
ceux de création ceux de mort ou de des-
Cela dit, voici le
synthèse organisatrice reste
intérieure,
:
développement silencieuse,
:
a
La
cachée.
— irifaisissable
—
oÔo
dans ses procédés, rassoinblaul sans bvuit les matéd Celte synthèse est ce qu'il y a de
qui seront dépensés,
riaux,
elle crée morphologiquement « L'organe au point de vue de sa structure, de sa forme et.de ses propriétés; la vie cest la création. » Ecoutez maintenant et
véritablement vital
:
;
est créé
admirez
superbe antithèse à laquelle l'auteur
la
va aboutir.
«
La destruction organique (que Chauffard appelle aussi des tyniclion vitale), au contraire, est d'ordre physico-chimique, le plus d'une combustion, d'une fermentation, d'une phénomènes de mort... Ces phénomènes de destruction ou de mort vitale sautent aux yeux
souvent
le résultat
putréfaction. Ce sont de véritables
à caractériser
et servent
plement
«
:
mouvement volonté et
la vie
»;
comment cela? Mais
Les signes en sont évidents, se
éclatants
:
qu'un muscle se contracte,
produit,
manifestent,
la sensibilité se
quand
très
sim-
quand quand
le
la
pensée s'exerce,
la
substance des muscles^ des nerfs, quand glandulaire se désorganise et se consume. tissu du cerveau, du De sorte que toute manifestation de l'être vivant est liée à une la
glande sécrète,
destruction organique
la
la vie c'est la
:
l'expression
même
de
la création et celle
mence par
la dernière,
il
de
ajoutait
:
«
création vitale n'esl-elle
dit-il, les
»
Son
s'écriait
:
précède la
«
La synthèse organique mort! » quoi qu'il en
réduit à la fermentation
les êtres
vivants, et
môme
n'apparaît pas en dehors d'eux. la
chimie vivante
pas juste non plus.
(l)
l'être,
»
et
débutent
pas antérieure à celle-
l'éminent
est le fait soit,
il
le
dit-il
Revue des Deux Mondes,
«
:
de
la
leur serait
la vie
;
Bernard
destruction
spécial puisqu'il
La fermentation
la
Cl.
procédé chimique général
combat
15 novembre 1878
et
:
caractériserait
mode commun de
Cette nouvelle assertion
Chauffard
médecin
primordial
et la putréfaction serait le
cette fermentation.
Chauffard.
de
toutes les actions
organique. La fermentation serait
dans
et,
Bernard comphénomènes de des-
médical se révoltant,
instinct
Bernard,
deux études,
C'est ce
apparaisse et par conséquent n'est-elle »
Cl.
ces
que Chauffard ne pouvait Cette assertion est-elle bien juste? La pas nécessaire pour que la destruction
avec l'apparition de la vie. pas admettre, disant:
De
«
la destruction, Cl.
parce que,
truction vitale se montrent dès l'orgine
ci?
».
(1)
des idées et de la pensée de
en manière de commentaire, celle
mort
donné par Chauffard, comme étant
Je le répèle, tout cela est
ne il
lui paraissant
conclut
:
«
La
Claude Bernard, par
—
366
—
matière orgadisée et morte se maintient inaltérable lorsqu'elle est à l'abri de l'air, ou en contact avec de l'air pur, non chargé
de parasites. Ce sont ceux-ci qui introduisent la destruction de ce n'est pas cette matière qui se détruit la matière morte :
A
elle-même.
quelque point de vue qu'on se place,
donc pas une pourriture.
vie n'est
la
«
Chauffard, tout naturellement, admirait la sagacité de l'expé-
rimentateur
;
mais
il
n'acceptait,
on
venteur du déterminisme
:
quoi qu'il
que sous bénéfice
le voit,
fit, il
ne put pas
d'accord avec sa philosophie et son vilalisme à C'est
un
spectacle curieux et fort
decin savant
imbu des grandes
si
habitué aux réalités de
de
vitalisme
d'inventaire, les idées, la philosophie et le
lui.
émouvant de voir ce mémédicales et
traditions
aux prises avec Bernard. La médecine
la pratique,
thèses protoplasmistes de Cl.
l'in-
mettre
les
les
si
hypo-
lui crie et
lui-même que « la matière vivante n'existe pas sans les êtres vivants et que tout être vivant possède sa forme spécifique. » Mais, ne sachant pas se dégages du vieux préjugé, dont j'ai souvent parlé, concernant la matière vivante par essence et par destination, dont le proLoplasnia est une réminiscence il
se répète à
transformée, de guerre lasse,
un
l'hypothèse sous
sidéré en lui-même,
il
a
dit-il,
fini
le
proloplasma
idéale; » et après avoir rappelé que il
par se soumettre et admettre « Conune substance
point de vue que voici
certain
le
mot
est
de
est
trouve « qu'il est juste et qu'il convient de
:
Cl.
Bernard,
s'y tenir;
»
et
pourquoi cela? parce que « l'étude de cette substance idéale, ajoute-t-il, permet de saisir les liens qui unissent tous les règnes c'est là son éminente utilité. » vivants Le protoplasma permet tout ce que l'on veut. C'est une ;
même
hypothèse, l'on
invente
seulement un mot, que l'on imagine ou que
pour exphquer
à expliquer autrement.
chimique
et
ce
que
l'on
Que peut bien
être,
se sent impuissant
au point
de
vue
physiologique, une substance idéale, l'étude d'une
substance qui n'a d'existence
que dans l'idée? Je ne réponds
pas et je suppose que
substance corporelle hypothétique
c'est la
pour comprendre ce qu'il croyait imcomprendre sans elle. Cependant, tel était l'empire des faits médicaux sur son esqu'en se j'allais dire sur sa conscience de médecin prit
que Mohl
s'est figurée
possible de
—
—
se soumettant.
Chauffard
de ce qu'il avait accordé. dit-il, inclinait
prolestait
En
contre
voici la
à cette opinion que le
conséquences
les
preuve:
«
protoplasma
Cl.
est
Bernard, partout
—
361
—
identique à lui-même maigre la diversitt! infinie des êtres
à l'état de nudité
vivant spécifique.
mière
d'un être
pas partie nécessaire
n'étant
et »
et
;
que l'on admet un protoplasma existant
alors
elle se conçoit,
Cette nouvelle hypothèse ajoutée à la pre-
le révoltait et il doutait.
Il
demandait
se
s'il
ne pouvait
pas y avoir autant de protoplasmas que d'espèces animales ou végétales ; si chaque protoplasma à l'origine de chaque être ne devait pas porter en lui le contient, qu'il crée par
caractère
de
l'être spécifique qu'il
une évolution ininterrompue
et
toujours
conforme à l'espèce vivante d'où il sort. Il allait plus loin il se demandait, ce médecin, si chaque individu même n'a pas son protoplasma individualisé, en quelque sorte. Enfin, s'ar;
mant de
toute sa science de
l'embryogénie, l'analomie sans doute,
cluait que,
médecin, invoquant
et la
«
l'identité
avait
il
raison de penser
il
con-
des protoplasmas est aussi
peu probable que leur apparition à l'état nu forme spécifique. » Et
l'ovulation,
physiologie comparées,
que
et
en dehors de toute
la multiplicité spécifique
des êtres supposait la multiplicité des substances et
même
leur
deux individus ne se ressemblent rapport. Mais ce que sa raison lui faisous aucun absolument sait supposer n'a sa réalisation que dans les microzymas, lesquels sont nécessairements différents, chacun selon sou espèce, individualisation,
par
la
puisque
nature de leur substance organisée, de leur vie
et
par
que leur matière organisabie et leur plasma intérieur ne sont pas ^es mêmes que les uni fournisleur fonction. C'est parce
sent la pepsine, ceux-ci la pancréazymase, ceux-là la sialozy-
mase,
etc.,
etc.
La médecine, en Chauffard, protestait ainsi contre cette invraisemblance fondamentale du système protoplasmiste et transformiste, auquel Cl. Bernard a tant sacrifié. C'est lui qui l'a conduit à concevoir l'être vivant idéal à côté de Fêtre vivant vivant idéal, réduit à la substance, est dépourvu spécifique. L'être vivant réel, au contraire, est forme de toute avec un mécanisme et avec une forme il apparaît façonné spécifique. Mais dans les deux le protoplasma supporte la vie, dans le règne végétal comme dans le règne animal. Et Chauffard se demandait avec embarras, sans pouvoir répondre topiréel. L'être
;
quement, l'idéal
même
et
si
le
l'être
idéal existe aussi
réel, le
puissance et
déterminé
même
bien
que
l'être réel; si
et l'indéterminé
existence? Et
il
possédaient
répondait que Cl.
— Bernard semble
avait accepté
puisqu'il
comme
être
fameux Bathyhius Haeckelii. donc pas étonnant que Cl. Bernard affirmât que Il n'était ce n'est pas la cellule à forme déterminée qui est la base
vivant
«
le croire,
—
368
le
première de la vie, mais le protoplasma, substance sans forme propre, masse gélatineuse et albumineuse. » Mais du moins
protoplasma
le
comment
Chauffard,
lement vivantes du protoplasma «
pas seulement
jeu celte puissance, molilité.
»
d'après
Voici,
les propriétés
réel-
:
création organique, ne pos-
de synthèse chimique; pour mettre en posséder les facultés de l'irritabilité et de la
puissance
la
doit
il
aborde
«
phénomènes de
atjent des
Le proloplasma,
scde
vivant ?
est-il
Bernard
Cl.
peut, en effet, réagir et se contracter sous la provocation d'ex-
Il
en lui-même aucune faculté d'iil iva Les phénomènes de la vie ne sont pas la manifestation spontanée d'un principe vital inlérieur, ils sont, au contraire, le résultat d'un conflit entre la matière vivante cl les conditions extérieures. »
citants qui lui sont extérieurs, car niliative.
C'est
biguïté
et après l'avoir
;
de
la
pensée
réflé-
pourtant je suis fort embarrassé pour en
;
définition correcte qui
une
tirer
même
évidemment, l'expression
là,
chie de Cl. Bernard
ne
laisse prise à
méditée je suis obligé de
aucune amdemander,
me
malgré ce que j'en ai dit dans les précédentes lettres, si le protaplasma, pour Cl. Bernard, est, oui ou non, vivant. Cela me parait évident « la matière vivante » de la dernière phrase :
de
la
nécessairement
est
bien
citation, c'est
doué
c'est-à-dire
nagent motilité
», qu'il »
de
vie.
possède
qu'il puisse
;
ence des
le
vivante,
excitants
proloplasma. Une matière vivante
donc
protaplasma
le
On comprend de
les « facultés «
alors
»
protoplasma qui
ce
ils
sont
le
vante)
et
que
les
si
conflij,
qui
un
cet agent qui est réputé vivant
de
l'activité
résultat
«
du
conflit entre
conditions extérieures
les
cet ».
de
la
sous l'influ-
lui-même « aucune faculté d'initiative sorte qu'il est un « agent » qui n'a pas la puissance lors « les phénomènes de la vie » ne sont pas le vivant n'a en
un
soit
l'irritabilité et
réagir et se contracter
extérieurs. Mais
vivant,
es!
qu'il
»
;
est
de
d'agir
telle ;
dès
résultat de
néanmoins, mais
agent (matière vi-
Mais
n'est-il
pas
vrai
phénomènes de la vie ne sont que le résultat d'un (un choc), c'est que la vie elle-même, le mouvement
la caractérise,
résultat
des facteurs
il ;
estie résultat de ce conflit; mais pour être
fallait
or,
que ce mouvement
la vie n'existe
n'existât dans
aucun
pas dans les conditions exté-
rieures (eau, chaleur, lumière, oxygène, etc.), elle n'existe pas
— non plus daûs le
—
immédiats du protoplasma
les principes
protoplasma n'est
369
pas vivant, et
:
donc,
matière vivante de
la
la
citation est dénuée de vie.
Mais qu'est-ce donc que posséder
doit
Bernard,
la
faculté?
l'irritabilité est la
anatomique
(c'est-à-dire le
stitution), d'être
l'irritabilité «
mis en
D'une façon
dont
le
protoplasma
générale,
disait Cl.
propriété que po.-sèJe tout élément
protoplasma qui entre dans sa conet de réagir d'une certaine
activité
manière sous rintluence des excitants extérieurs. » Comme la vie, l'irritabilité n'appartient donc pas en propre à l'élément anatomique ou au protoplasma qui est supposé la constituer : non,
elle est
également
le résultat
d'un
conllit.
Écoutez pourtant. Interprétant l'aciiou des aueslhésiques sur l'organisme vivant, Cl. Bernard dit que cette action a atteint l'irritabilité
du protoplasma,
» ajoutant qu' « il en devait au proloplasma quù nuus rallaclious vitales » oubliant que lirritabilité comme
éire ainsi, puisque c'est
toutes les activités
;
ne sont que des résultats. Pour ce qui est de la ijuissance de synthèse chimique que posséderait le protoplasma, Cl. Bernard la suppose, tout comme M. Yan Tegliem suppose les facultés de continuelle Iransfoi^mala \ii
tion,
tt
détruit.
M. Pasteur
les vertus
de transfunnalion que iébuUition
C'est toujours l'admission des qualités occultes,
dont Newton, en guise d'explication. S il ne s'agissait pas de Cl, Bernard, il n'y aurait pas à tenir compte de cette suite d'alïirmations sans preuves. Oui, l'illustre physiologiste est incomparable dans ks expériences où parlait
il
sagit de constater un
c'est autre
somme
chose! Ce
fait.
Quand
s'agit
il
qu'il faut retenir
de
les interpréter,
de tout ceci, c'est qu'en
Bernard n'admettant aucune faculté d initiative, aucune spontanéité dans le protoplasma, n'en devait admettre aucune dans l'élément anatomique. Il se payait de mots dès qu'il interprétait les faits. C'est pourquoi, en terminant son étude sur les anestliésiques il a dit a Par les anestliésiques on n'atteint ^ds l'irritabilité qui est quelque chose d'immatériel, mais bien le protoplasma qui est matériel, h De sorte que \ instabilité qui est, tour à tour, une faculté ou une propriété, comnae on voudra, du protoplasma, n'appartient pas au protoplasma qui la possède et qui, par aiUeurs, n'est qu'un Cl.
c'est-à-dire
:
résultat. C'est ainsi qu'ayant
pas moins
:
«
La force
produit pas; les
k
nié
la force
vitale,
il
n'en écrit
phénomènes qu'elle ne agents physiques produisent des phénomènes vital* dirige les
44
—
ne dirigent pas. » Cette antithèse, aussi expressive quelle prouve que Cl. Bernard, comme J.-R. Mayer,
qu'ils
est
—
370
singulière,
tout en niant la
i'orce vilale,
ne pouvaient ou ne savaient pas
s'en passer.
Quoi qu'il en soit, il est clair qu'en niant toute spontanéité dans l'organisme vivant. Cl. Bernard devait arriver à dire « La vie c'est la mort »; antithèse qui procède de l'ensemble de la :
physiologie
du déterminisme,
Bichat, pour qui
«
mort.
»
tent à
la
la vie est
Mais,
selon Bichat,
étant des propriétés de tissus, résistent à la
tout l'opposé de ce
mort ne peuvent
il
est clair
être,
les
propriétés vitales
que
les
moment où
les
de tant insister
fonc-
les
comme
choses au point où je
m'excusais
je
fonctions qui
précisément, que
tions de ces tissus vivants qu'il avait regardés
Mais je reprends
que pensait
l'ensemble des fonctions qui résis-
simples.
les ai laissées
au
sur l'étude de la
cellule.
La première
non pas
la
de
et la plus essentielle fonction
la cellule, c'est,
production, mais la multiplication des microzymas
;
puisque ce sont ceux-ci qui la forment et peuvent seuls lui permettre de se multiplier et de fonctionner. Et la première condition de cette multiphcation c'est qu'on leur fournisse les
tériaux à l'aide
organisable.
desquels
ils
Ces matériaux sont,
albumiuo'ides appropriées à éi^alement appropriées et bref, les
en général, des
matières
substances
des matières
cellule,
la
les
ma-
pourront composer leur matière ternaires
minérales nécessaires
:
matériaux dont se compose tout aliment complet ca-
pable de nourrir
un animal. Le
levure, par exemple, ne trouve
naturellement réunies les conditions qui
lui
permettent de par-
courir toutes les
phases de son développement
cation que dans
le
moût du brasseur
:
les
et
de
sa multipli-
matières organiques
y compris l'acide phosphorique. Il n'y a pas, dans moùl, ce que l'on appelle le protoplasma de la cellule de levure. C'est dans la cellule que s'opère le groupement, l'arranet minérales,
le
gement des matériaux solubles qui y ont pénétré par osmose et où les microzymas opèrent les transformations qui les rendent aptes à constituer leur
matière organisable
qui servira à kui* multiplicatioii, ainsi que lequel les
bien
le
microzymas sont immergés
remarquer,
particulière,
celle
plasma spécial dans
et l'enveloppe.
Et
il
faut
protoplasmistes purs reconnaissent que
où se lait cette importante opération c'est que Molli a placé son protoplasma et non pas ailleurs. L'opi-
la cellule est le lieu là
les
le
:
nion qui croll à l'existence d'un protoplasma nu, existant hors
— de
la cellule, sg
de
la
—
371
formant sans
concours d'un être vivant, doué
le
puissance organisatrice,
que dans l'imagination
n'existe
Comment une
d'un transformiste à outrance.
telle
substance
pourrait-elle spontanément devenir ce que Cl. Bernard a appelé
un
être ?^éel, c'est-à-dire structuré, puisqu'il n'est pas morphologiquement défini ? Gomment pourrait-il communiquer ce dont il n'est pas doué l'organisation et la vie? Nul ne peut donner que ce qu'il a or le protO])lasma n'a pas de forme et il n'est pas sûr que Cl. Bernard lui accordât une vie active, se manifestant spontanément. Mais une expérience fort simple permet de se convaincre qu'un protoplasma cellulaire, même encore contenu dans sa cellule, ne peut pas devenir ce que l'on suppose par le con:
:
cours des conditions extérieures.
ou celui d'autruche, sur pour donner un oiseau, chacun selon
Soit l'œuf d'oiseau, celui de poule
lesquels
j'ai
opéré.
Il
est fait
son espèce, lorsqu'au contact de Je
prends l'un ou
l'autre
l'échauffer et je le secoue et
fait, elle
ne
la
la
il
est
abandonné à lui-même.
de ces œufs, je m'arrange pour ne pas vigoureusement pour rompre le viteJlus
mêler son contenu avec
pas changer
sous l'influence d'une
l'air et
température suffisaute, déterminée,
blanc. L'action de secouer ne peut
le
nature chimique du contenu de l'œuf,
change pas. Pourtant
cet
œuf
en
et,
ainsi préparé
mis
à la température requise, ou couvé par la un œuf de poule, ne donnera plus d'oiseau. Pourtant j'ai soumis son contenu, son protoplasma aux influendu conflit de ce protoplasma, ces qui devaient le faire naître de cette matière vivante, comme dit Cl. Bernard, et descou litions extérieures n'est pas résulté l'ensemble des phénomènes de la
dans une couveuse,
poule,
si
c'est
;
vie qui font l'oiseau.
Mais
si les
secousses n'ont pas changé la nature chimique du
contenu de l'œuf,
elles n'ont pas,
ni les cellules vitellines
que
non
le vitellus
plus, tué les
microzymas,
pouvait contenir. Seule-
ment, au lieu de former un oiseau, c'est-à-dire de former matière organisable qui devait leur servir
ments anatomiques de
cet oi-eau,
ils
à,
ont produit de l'alcool, de
l'acide acétique, de l'acide butyrique avec le glucose et les tières
glucogènes de l'œuf,
tières albumiiioïdes et
gène
et
comme
la
construire les élé-
ont quelque peu
modilié
les
ma-
ma-
dégagé de l'acide carbonique, de l'hvdro-
de l'hydrogène sulfuré.
Bref, les
microzymas ont agi
là
de vulgaires ferments.
Celte expérience est fondamentale. Elle a beaucoup contrarié
— M. Pasteur
et
il
a
fait
372
—
tout ce qu'il a pu, par lui-même et
par
pour faire croire que cette fermentation de l'œuf secoué a pour cause des germes de l'air qui auraient pénétré dans son intérieur. 11 serait trop long de redire les discussions ses
élèves,
que
j'ai
dans
eues à soutenir à ce sujet.
le livre
besoins
dont
de
ses
j'ai
parlé
(1).
On
trouvera résumées
les
Je dis seulement
doctrines microbiennes
iM.
que pour
les
Pasteur était obligé
dans l'œuf rien d'autonomiquement que de la matière pouvant devenir la proie des vibrioniens nés des germes atmosphériques. Attentivement considérée, la fermentation spontanée des œufs est une de de
faire croire qu'il n'y a
organisé et vivant
;
rien
bannir de
celles qui doivent faire
la science le
plasmiste et les doctrines microbiennes,
qui
système proto-
sont l'une
de
ses
conséquences.
Que néclige-t-on, que négligeait Cl. Bernard, quand il ne l'œuf que du protoplasma? Un négligeait d'abord structure analomique très apparente du contenu de l'œuf
voyait dans la
:
suspendu dans le blanc et dirigé par les chalazes, ainsi que les deux zones du blanc; les parties du jaune; la latebra creusée dans sa masse depuis le centre jusqu'au le vitellus
point de la surface où se vésicule germinative et la coquille,
ces
à travers laquelle pénètre
membranes
si
attentif
fait
et
On
néglige enlin
que
du jaune
le
la coquille,
de l'œuf
au contact des Or, un examen un peu
contenu de
la latobra est plus fluide
filtre
l'air
des organes
voir
plus près possible de
l'air.
arlistement arrangées qui tapissent
à travers lesquelles
matériaux
trouve la vésicule de Purkinje dite
la cicatricule, le
avant d'arriver
moins aisément coagulable; que les cellules de la latebra et ses microzymas aussi bien que ceux de la vésicule de Purkinje sont ainsi contenus dans un plasma particulier, différent de celui de la masse du jaune, lequel contiect des microzymas et des cellules semblables. Eh bien l'agitation a eu pour effet de mêler les microzymas et les cellules de la latebra et de la vésicule germinative avec ceux du reste du jaune et ceux-ci avec le blanc et ses propres microzymas; de les placer ainsi dans un milieu différent de celui où ils devaient agir pour produire avec le concours de l'air et de la chaleur les phénomènes chimiques et histologiques qui président au développement de l'animal ou l'accompagnent successivement. Ainsi dispiirsés, ils ne sont pas tués, mais ils manifestent que
le
reste
et
!
(1)
Les microzymas, elc, p. 373 et suivantes. J.-B.
Baillicre
ei
Gis.
— leur
par
activité
néglige; voilà
quelles on a passé
protoplasmiste
—
cliangements
des
Voilà ce que l'on
373
sans
ordre
autre
(1).
merveilles à côté des-
apercevoir, parce que le système
les
aveuglait
d'un
les
ses sectateurs.
Mais quand
je
pense
que voilà vingt ans que cela est publié, je me prends à être épouvanté de la persistance des vieilles idées métaphysiques que M. Bouley dit être dans mon esprit et non dans celui de Cl. Bernard et dans le sien. Ah! qu'elle est belle la science qui se fonde sur la méthode expérimentale au lieu d'être constituée a prioî^i sur des conceptions individuelles.
Pour qu'un c'est
à
ou
l'œuf est ce qui
«
œuf
matière de cet être les
est
condition
cette
M. Courly,
il faut donc que, dans la vésidevenue l'œuf, rien ne soit dérangé; que, selon le très juste énoncé de
être vivant naisse,
cule close, qui sera
mêmes,
et
sera
l'animal
»
;
sans
elle la
conditions extérieures auront beau
les
la synthèse organisatrice
ou création
vitale de
Bernard n'entrera pas en jeu, parce que la vie ne résulte vraiment pas du conflit de cette matière et de ces conditions. Cl.
L'organisation
et la vie
par ce qui est organisé Cl.
ne
Bernard, n'étant
peuvent
ne
et vivant
;
le
être
communi(|uées que
protoplasma, de l'aveu de
ni doué de vie manifestée, que ce qu'on a. Et donner peut
ni organisé,
peut pas, car on
ne que l'hypothèse de la multiplicité des protoplasmas n'explique rien en ovologie il faudrait en plus admettre dans protochaque être autant de protoplasmas que d'appareils plasma sanguin, hépatique, gastrique, rénal, splénique; nerveux, etc., et ce ne serait pas assez. plus l'être sera élevé dans la série plus il Et j'ajoute ceci le
j'ajoute
:
:
:
sera pris de précautions pour
que
la
vésicule,
qui
deviendra
l'œuf, ne soit pas en continuité de substance avec le géniteur.
Eh
bien, les
microzymas, qui sont destinés à former les celde proche en proche, successivement les
lules, les tissus et,
organes,
dans
les
des
appareils divers des êtres supérieurs, se multiplient
cellules
closes
contenues
dans
le
vitellus.
Sans
(1) Quand on a imaginé le protoplasraa unique, on a oublié qu'une température déterminée, ditférente pour chaque espèce, est nécessaire pour que le développement régulier ait lieu. Or, un degré de chaleur de plus ou de moins ne change pas la nature chimique de ce protoplasma et pourtant le développement n'a pas lieu si la température n'est pas celle qui convient à l'espèce de l'œuf; si donc ce degré de chaleur, en plus ou en
moins,
a
de l'influence, ce ne
niicrozjmas.
peut être que sur
le
mode
d'activité
dfts
— un microzyma
doute
lui-même, ou en
à
mais les microou des organismes
divisera ensuite
se
zymas qui sont destinés à faire des cellules plus
compliqués, ne
multiplient
se
dans un
se multiplier
identique
restant
devenant vibrionien qui
—
donné pourra
isole
approprié, en
milieu
374
que
;
dans
vésicules
les
sont contenues dans l'ovule. Je veux montrer cela
closes qui
rapidement, en renvoyant pour les
détails
au
livre
dont
j'ai
parlé (i).
Lorsqu'on examine, sous un grossissement convenable, les le moment où leur diamètre est de près
ovules de poule depuis
celui où ils atteignent trente-deux on en trouve, parmi ceux qui ont le même volume, dont toute la masse est finement granuleuse (à l'exception des globules graisseux qui sont aisés à distinguer), ne contenant aucune cellule viteiline; d'autres où coexistent la masse finement granuleuse et les cellules vitellines en nombre variable d'autres enlin où l'on ne voit que des cellules vitellines. La masse finement granuleuse est constituée par les microzymas
d'un millimètre jusqu'à
millimètres,
;
et
de diamètre
secondes
l'œuf técondé
dans tous cellules
cellules
les
premières sont
les jeunes,
que dans
le
les
jaune de
mêmes circonstances peuvent se présenter au moment où l'incubation commence, les ;
les cas,
vitellines
;
anciennes. J'ajoute
les
Les
plasma.
leur
d'apparence homogène, tantôt granuleuses
variable
plus
les
dans
plongés
(qu'on peut isoler)
vitellines sont tantôt
complètement disparu. Ainsi, on peut
ont
y a alternativement, pendant le développement de l'ovule, disparition complète soit des microzymas soit des celdire qu'il
lules vitellines.
Que
signifient ces faits ?
Si l'on voulait attentivement considérer le fait de la dispari-
tion
alternative
moins complète ou incomplète
plus ou
microzymas on comprendrait que microzymas normaux
vitellins et des cellules vitellines
En
appliquant
des cellules selon
la
le
des
vitellus,
multiplication et le développement des
la
se fait
la loi
dans
de
la
selon la loi embryogénique.
conservation et de la destruction
variation des conditions
où
elles se
trouvent
fortuitement ou naturellement placées, on comprendrait que
les
ayant formé les cellules en s'y enfermant, celles-ci continuent de vivre par leurs microzymas, lesquels, placés ainsi pendant un certain temps dans un milieu de com-
microzymas
vitellins
position constante, s'y multiplient selon leur
[Ij
Les mkruzii>iia>i, p. 490.
loi, et
que
la cellule
grâce à leur mulliplicalion ; on comprendrait aussi qu'il peut arriver un ruoraeut où, ayant consommé, pour leur multiplication, tout le plasma intérieur, ils consomment également grossit,
celui de
l'enveloppe
nouveau des
cellules,
redeviennent
et
pour
libres,
de
refaire
grâce à un nouvel apport osmotique de
matériaux transformables, pour être de nouveau détruits, et ainsi de suite jusqu'à ce que, la maturation étant achevée, l'ovule soit prêt à être fécondé.
Encore une fois l'enveloppe de la cellule a pour rôle essentiel de conserver constante, pendant un temps suffisant, la composition du milieu, afin de conserver l'harmonie de la fonction. Et voyez quelles précautions sont prises pour que l'ovule, dans son entier, vive dans un milieu de composition déterl'ovaire tire sa substance de l'individu souche et se minée :
nourrit ensuite des matériaux que lui apporte la la
vésicule
de
la
Graaf
de
vésicule de Graaf, les
microzymas des dans l'ovule, qui
mtctériaux
tire ses
cellules
cellules
vitellines.
élabore la
;
l'ovaire
en lournit que
de l'ovule,
vitellines
;
les
organes spéciaux ont été
les
matériaux que l'ovaire de Graaf élabore
la vésicule
que
vésicule de Graaf en fournit
circulation
l'ovaire, l'ovule
Pour que rien ne pénètre
n'ait été élaboré, des
préparés. L'individu souche fournit
de
l'ovule élabore
;
;
en
l'ovule
fournit que les cellules vitellines élaborent, et les cellules vitellines
de ces maténouveaux microzymas Oui, voilà le cycle que la matière fournie par l'individu souche doit parcourir pour former la matière organisable que les miet
leurs
microzymas achèvent
transformation
la
riaux en matière organisable pour
crozymas organiseront tendu protoplasma nu avec
et
quelconque de
Non,
il
apparition dans la
!
animeront. Que vient
et partout le
transformistes?
les
moment de son
les
substance
même, dont n'y a pas.
la vésicule
de
l'œuf
faire
ici
ce pré-
parle Cl. Bernard
dans
l'ovule,
au
de Graaf, une trace
dans lequel l'individu
souche, l'ovaire, après lui, et la vésicule ensuite, ont été formés;
que
dis-je,
il
n'y en a plus dans l'ovaire lui-même,
des microzymas ayant changé de
ment
se
ce n'est
produira dans les cellules vitellines.
donc par une microzymas ovulaires C'est
si
fonction, dont le rajeunisse-
suite de
formations cellulaires que
les
Mais pendant l'incubation se forment de nouvelles cellules, à l'aide desquelles sont construits les premiers linéaments des appareils de l'embryon; et, ces cellules, on a été obligé de les distinguer par une dénose multiplient.
mination parliculière; ce sont
les cellules
embryonnaires,
les
—
même temps
quelles servent en
microzymas, lesquels
microzymas
se
— nouveaux
à la miiltiplicntion de
distinguent
vitellins déjà distincts,
sition élémentaire, des
une
376
de
plus
en
plus
microzymas ovulaires.
C'est donc, encore
nouvelles
par une suite de générations cellulaires
fois,
qu'apparaissent les différentes espèces de microzymas distinctes,
il
faut
mais espèces par
le
la
des
du moins par leur compo-
espèces
;
non pas
morphologiquement, nature différente de leur matière orgarépéter,
nisable. de leur plasma, de leur organisation et de
leur fonc-
tion (I).
importe d'insister sur celte différentiation spécifique pro-
Il
gressive des cellules et des microzymas.
De
même
que l'ovule
n'acquiert que peu à peu l'aptitude à être fécondé, c'est-à-dire
microzymas
ses
à
cliaquc appareil,
plénitude
de ses
jouer leur rôle embryogénique, de même chaque organe n'acquiert que peu à peu la propriétés, c'est-à-dire ses microzymas leur
le rôle auquel ils sont dt-stinés dans l'organisme achevé. C'est ce que maintenant il faut mettre dans tout son jour. Je rappelle sommairement que dans un animal adulte donné, la
aptitude
à jouer
fonction des microzymas est différente dans les divers organes
de cet animal; les microzymas du foie fluidifient l'empois sans
microzymas du pancréas le fluidifient et le les microzymas d'une même glande dans deux espèces différentes peuvent n'avoir pas la même fonction par exemple, les microzymas de la parotide du cheval ne saccharifient pas l'empois et peuvent même ne pas le fluidifier, tandis que les microzymas de la parotide humaine le le saccharifier;
les
saccharifient; etc.
D'un autre côté,
:
fluidifient et le saccharifient
Eh
bien,
M.
J.
Béchamp
puissamment. a
fait plus,
il
a étudié les micro-
fœtus, soit humain,
zymas des divers
tissus et glandes
soit anirnal, et
a constaté le fait très significatif,
il
dans
le
que
la
fonc-
tion chimique d'une glande, d'un tissu ou de leurs microzymas
Si l'on voulait voir les choses comme elles sont, dans le vrai cl le on comprendrait la haute signification de celte loi que j"ai formulée dans sa généralité en disant « à chaque fonction un appareil spécial. » (1(
réel,
:
Voilà l'œuf du ver-à-soie; il devient chenille, laquelle se nourrit, grandit, devient apte à filer sa soie et à s'enfermer dans son cocon; là, la chenille devient chrysalide, qui est comme un nouvel œuf où s'opéreront de nouvelles transformations, matérielles et organogéniqnes, dont le résultat sera les papillons, f^^melle ici, mâle là. Et ces papillons ne sont que les appareils où (sans nourriture nouvelle) sont fabriqués l'ovulo et Torganisnie fécondant
de
la
réunion d>?squels résultera l'œuf qui recommencera
le
même
cercle.
i
— isolés, n'est
pas
même
la
3"7
—
à tous les âges de ce fœtus et qu'elle
ne devient que peu à peu ce qu'elle sera dans l'âge adulte. Par exemple, Cl. Bernard avait fait voir que le sucre n'apparait dans le foie du fœtus humain ou du veau que vers le quatrième ou le cinquième mois; c'est précisément vers la même époque que les microzymas hépatiques tluidilient l'empois; auparavant,
ils
sont sans action sur
lui.
microzymas du pancréas de fœtus et les tissus de la glande ne fluidifient ni ne saccharitient l'empois avant le sixième mois de la vie intra-utérine. Il en est de même du tissu de la parotide et des microzymas de cette glande de fœtus humain, tandis que leur activité est très granae dans l'adulte. Les
Et, n'est-il pas
remarquable que
la parotide n'acquière pas chez
cheval l'activité qu'elle possède chez
le
C'est
depuis
en étudiant le
vitellus,
s'élève à la
l'homme?
microzymas dans divers organes, fœtal jusqu'à l'état adulte, que l'on
ainsi les l'état
i
du changement de fonction dont
notion
j'ai
si
nous servira à concevoir comment un microzyma restant lui-même peut devenir morbide. Et je ne peux pas ne pas faire ici un retour sur ce que disait M. Buuley de la supériorité du développement du système souvent parlé;
notion
capitale
qui
nerveux humain. Mais, d'après ce que je viens de dire, ne faut-il pas aussi considérer les espèces des microzymas nerveux comme y a
il
les csi>èces
des microzymas
parotidiens? iS'y a-t-il pas
microzymas nerveux d'adulte, d'enfant, de fœtus, et, en forçant un peu l'analogie, ne pourrait-on pas dire, d'homme de génie, d'idiot, d'animal? La supériorité du système nerveux humain, c'est qu'il a pour facteur des microzymas humains. Mais les microzymas qui sont avant les cellules embryonnaires
les
sont aussi
avant
le
système nerveux.
On
peut, à
laide
de
toute cette histoire de l'évolution fonctionnelle des microzymas,
concevoir comment, tandis qu'il n'y a pas encore de nerfs,
il
y a déjà des cellules nerveuses embryonnaires dans lesquelles les microzymas qui les ont formées sont déjà devenus les régulateurs de l'évolution embryonnaire dans chaque espèce, dans
chaque individu.
du système nerveux examiner de plus près la fameuse « La force antithèse de Cl. Bernard dont je parlais plus haut vitale dirige les phénomènes qu'elle ne produit pas; les agents physiques produisent des phénomènes qu'ils ne dirigent pas » Et cette notion de
me
porte,
la
fonction régulatrice
en terminant,
à
:
Il
y aurait beaucoup à
dire
sur
chacun des termes de
cette
— 378 — qui est autant dans
antithèse,
me borne
Je
que chose, car
pensée que dans
la
que
à faire observer
la
mots.
les
force qui dirige est quel-
Bernard
ce qui dirUje existe. Or, Cl.
comme
néanmoins, non
niait cette
mais au microzyraa, selon que je l'ai expliqué, par la matière organisable douée d'organisation. Bref, le directeur ou plutôt le régulateur d'un système histologique et physiologique ne peut être que ce qui est constitué histologiquement et phylaquelle
force,
comme
existe
abstraite,
liée
comme
un microzyma et une cellule. temps un agent physique capable de produire des phénomènes et de les diriger. La levure de bière est un agent physique assurément, et cet agent produit les phénomènes physiques et chimiques de la fermentation siologiquement Or,
un
et
les dirige;
il
sont
le
directeur est en
tel
féremment
même
bien que le sucre, qui pourrait indifen acide lactique, en acide acétique,
les dirige si
il
se transformer
en acide butyrique, avec ou sans dégagement d'acide carbonique,
en alcool, acide acétique, glydégagement d'acide carbonique beau d'avoir de l'esprit et de dire de belles choses,
est toujours transformé par lui
cérine, avec
!
C'est très
mais, en matière aussi grave, ce n'est pas assez. Oui, c'est aller contre les
faits
siologiste,
que
vivants
même
que de soutenir,
produisent
des
comme
physiques
agents
les
:
rique et l'agent
appelé base métallique
phénomène de
combinaison vers
mon
Je crois,
que
le fait
la
cellule, c'est
la
que
phénomènes sans
inexact à d'autres points de vue
la
le fait l'illustre
tels
la
les
les
phy-
organismes
diriger
;
c'est
l'agent acide sulfu-
dirigent
toujours
le
formation d'un sulfate
!
cher ami, avoir suffisamment mis en lumière
première
et
la
multiplication
plus essentielle fonction de la
des microzymas pendant qu'ils
acquièrent des propriétés nouvelles. Elle en a une seconde qui lui est corrélative
comme
la
physiques ce
:
c'est qu'elle
peut
être, elle est
levure de bière, un agent producteur des et
chimiques qu'elle dirige. C'est en l'étudiant sous
second point de vue que
savoir
si la
réellement,
phénomènes
vie est
dire avec vérité
:
ou « la
nous résoudrons une pourriture, c'est la mort s
n'est pas vie,
la
question de
et si l'on
peut
!
i
—
379
—
TRENTE-CINQUIÈME LETTRE
—
— Impuissances du système — La vie, jeunesse, vieillesse aux yeux d'un clinicien érainent. — La vie donnée ou prêtée. — La vie et mort selon Littré. — Un contrôleur. — Réflexions. — Une pensée de La Bruyère imilée. — La vie est la résultante de deux vies. — Moment de naissance. — L'élément quantitatif dans plan et vie
Sommaire.
Le propre de ce qui
protoplasmiste.
—
Un
tort
est vivant.
irrémissible.
la
la
la
la
de
crozymas. l'être
—
Multiplication et
L'accroissement,
organisé.
—
la
—
L'hérédité.
maturation
maturation
les privations,
et
renouvellement
de
et se développer, foncvieillir,
souffrir par les
devenir malade, mourir et se dé-
pas avoir été ovule, ovule fécondé ou œuf,
faut-il
embryon, fœtus
le
propre de ce qui est vivant? Mais avant
truire, n'esl-ce pas le
de naître ne
reproduire,
se
et
corrélative des mi-
Conclusion.
Naître, vivre, se nourrir, s'accroître
tionner et SB reposer,
excès ou par
la
le
—
organisé.
l'être
fœtus à terme?
Le système protoplasmiste, on l'a vu, est impuissant à donner de ce fait considérable une explication rationnelle et expérimentale. Mais
les tnots
mômes
qui lîgurent dans ce tableau
n'ont pas de sens dans ce système!
A mes
yeux,
le
système protoplasmiste
et les doctrnies
mi-
crobiennes, qui en sont une conséquence, indépendamment de l'erreur fondamentale, qui est à leur base, ont le tort irrémissible
de supprimer
la
médecine ou de
risme déplorable, précisément tout en s'imposant
comme
à
Et cependant
la
cette impuissance,
fondées sur l'expérience et
l'expression de la vérité scientifique
d'avoir cette
comme
même.
médecine a besoin,
un exemple frappant,
réduire à un empi-
la
cause de
je
veux
le
explication
montrer par
rationnelle
et
expérimentale.
Un clinicien éininent, dans une de ses lumineuses leçons, où sans cesse il s'efforce de remonter à la cause du phénomène morbide pour en rechercher l'explication physiologique, parlant sur signalait
«
l'Endartérite
non seulement
niques qui régissent
et les les
dégénérescences artérielles
»,
causes physiques et les lois méca-
les lésions artérielles,
mais
la
série étio-
— dont
logique
(goutte,
scrofule).
»
vieillesse,
«
:
rhumatisme, syphilis,
et
alcoolisme,
j'ajoute,
disait-il,
Et, le savaiiL professeur, après avoir dit pourquoi
en
la vieillesse est
à coup
—
l'énumération
voici
diat/iéses
380
tête
de cette série étiologique,
s'écria tout
:
Qu'est-ce que la vieillesse?
K
Mais qu'esl-ce d'abord que
»
Voici les réponses
la
jeunesse
?
qu'est-ce
que
la
vie ? »
:
vie est une force temporairement prêtée à la matière, revêtue d'une déterminée ou organitsme ce qui distingue immédiatement la vie des forces physico-chimiques, qui sont immanentes à la matière (qu'on ne saurait concevoir sans elles), et qui résident et persistent dans la matière, quelque forme que celle-ci revête. La vie ne se sert de la matière qu'à la condition de l'user. L'organisme vivant est doué d'une force de réparation spontanée, on peut la concevoir comme un tourbillon dans lequel la matière ne pénètre que pour y vivre un instant et mourir. » Dans la jeunesse la vie appelle à soi plus de matière quelle n'en i-e«
La
forme
;
Dans
jelte et l'organisme grandit.
réparation et
apparence
;
l'âge adulte,
cependant
la vie
est
y
la
y a équilibre
encore assez exubérante
être transmise à d'autres particules de matière vieillesse,
il
entre
la
destruction, de sorte que l'organisme reste stationnaire en
la
destruction l'emporte sur
la
:
c'est la
pour
pouvoir
généialion. Dans /a
réparation et l'organisme décroît.
donc qu'une chose très relative, puisqu'il y a successivele même organisme vie et mort tout ensemble. Dans l'organisme vieilli, la somme des molécules mortes tend à l'emporter sur celle des molécules vivantes, une portion de celles-là persiste dans l'organisme, quell'i encombre et dont elle gêne le fonctionnement elle y persiste à l'état d'af/ié»
La vie ment dans
n'est
;
rome. qui est J'ai
quelle
comme
transcrit ce
la rouille
de la
morceau
très
(1)
.
»
pour
significatif
montrer
à
hauteur peut s'élever un médecin émiueut, doué d'un
esprit très philosophique, qui
exigences de laissé
vie..
clinique et
la
dans l'ombie,
On y
ni la pratique.
m
les
sent
se
trouve aux. prises avec
du haut enseignement. Rien
les
n'est
plus hautes conceptions de la science,
le
savant tout imprégné des grandes
traditions médicales, cherchant la cause de la maladie dans le
eu
sujet malade, et
moment où
il
même
écrit.
temps maître de l'étal de la science au tient compte de cet état de la
M. Peter
science sans rien sacrifier de ce qui
fait la
grandeur, l'autono-
mie et la dignité de la médecine. On y sent à la fois la prédominance de l'empire des doctrines hi[)pocratiques et le besoin de ne pas négliger ce que la science a acquis de connaissances nouvelles. (1)
Michel Peler
:
Leçons de
cli.iique médicale,
t.
I,
p.
289 (1873).
-
381
—
on y sent le médecin qui, contre Cl. Bernard, ne que dans ce qui est morphologiquement défini; qui voit clairement que la vie ne serait rien si elle n'était que le résultat d'un conflit. Avec les naturalistes, dont était M. MilneEdwards, il s'élève ainsi contre ceux, dont était Cl. Bernard, pour qui « la vie devait être considérée, non comme la conséquence d'une force qui aurait été donnée en propre aux corps organisés, mais comme une propriété générale de la matière, protoplasma, qui se manifesterait dès que les circonstances exBref,
conçoit
la vie
térieures deviendraient favorables à son apparition. Il
disait
convient de remarquer,
La
:
vie
est
seulement prêtée.
pourtant, qu'où
me
Il
paraît évident que
Edwards
Milne
donnée en propre, M. Peter
dit
qu'elle est
pour
ce prêt est
phénomène étrange qu'on appelle la mort ce qui n'est que prêté pour un temps peut être supprimé ou retiré après ce temps écoulé. Sans doute M. Peter n'admet pas, comme expliquer ce
:
Bernard, que la vie soit la mort, mais il est vivement préoccupé de ce que, dans l'ordre de la natr.re, l'une suppose l'autre, ne va pas sans l'autre. Précédemment, j'ai dit que Fonssail y grives aussi avait exprimé l'idée d'un pré/ de la vie a
Cl.
;
pourtant une différence entre fait:
selon
les
Fonssagrives c'est à
deux la
objets auxquels
matière tout
a été
il
court; selon
forme déterminée c'est à la matière revêtue d'une devenue un organisme, ce que Milne Edwards appelait un corps évidemment il y avait dans ces deux notions, pour orfjanisé ces deux savants, quelque chose de très essentiel. En effet, un organisme, un corps organisé peut être conçu comme jeune,
M. Peter
;
comme
vieux,
comme
diathésique, etc.. ce qui ne peut être en
parlant de la matièl-e, c'est-à-dire de composés chimiques.
Oui, la médecine tout entière est constituée sur cette
notion
de bon sens que les êtres vivants sont des organismesi. Les protoplasmistes
eux-mêmes
sont obligés de s'y tenir. Sans doute,
tout en protestant, Chauftard pensait que le protoplasma (sub-
stance idéale) permettait de saisir les liens qui unissent tous les
règnes vivants. Mais
la
question est da savoir
si
les
règnes sont
y a des rapports, des analogies ; de liens je n'en vois nulle part mais partout des différences qui sont comme
unis. Certes,
il
;
des abîmes infranchissables. La substance idéale dont
il
s'agit
ne permet pas de combler ces abîmes précisément parce qu'elle n'est qu'idéale, imaginée pour essayer de comprendre ce que la ;
méthode expérimentale ne paraissait pas pouvoir expliquer. Mais si elle ne permet de saisir les lluà de rien da tout, elle
— de
est capable
faire
—
concevoir des erreurs monstrueuses
ont enfanté
celles qui
382
comme
microbiennes.
les doctrines
Et non seulement la médecine est constituée sur celte notion de bon sens, mais, en outre, elle reconnaît que la vie ne résulte pas de l'organisation; grande vérité que
Ch. Robin n'a pas soit donnée en
31.
Que
négligé de mettre au premier rang.
la vie
propre ou
seulement prêtée à l'organisme, n'est-il pas vrai que H.Milne Edwards, MM. Peter et Foiissagrivesla concevaient comme indépendante de lui, quoique si bien confondue avec l'organisme vivant! En fait, lui qu'ils ne font plus qu'un: quand la mort survient, l'organisme qu'elle animait ui. instant auparavant n'en subsiste pas moins. Oui, rée
comme une
la vie a été
force surajoutée à l'organisation et
comme
substance subsistant par elle-même,
qui ne peut être anéantie. Écoutez Littré
le
considé-
comme une
mouvement,
et
:
biologiques doivent d'abord satisfaire aux lois chimiques: mais la récipro-
que
n'est pas vraie, et le fait
manquant de chose est
la
chimique ne
ce quelque chose qui
mobilité
du composé
est
le
satisfait
caractère
pas aux lois biologiques,
de la vie.
vivant, linstabililé
Ce quelque
des molécules qui le
dune manière relative du moins que l'énergie vitale diminue. La vieillesse s'achemine, et bientôt, la moindre circonstance venant à contrarier un mouvement qui de lui-même tend à s'arrêter, la mort survient. A peine est-elle survenue, que la chimie, délivrée du contrôle, rentre dans lous ses
forment. Là la elle
fixité est
commence
absente, et quand,
à s'établir, c'est
droits, dissocie les éléments, suivant les
propres, et rend au fond
un moment
les
combinaisons stables qui lui sont
matériaux qui avaient été prêtés pour
à l'individu. »
C'est évident,
contrôle
commun
»,
il
pour pouvoir dire: « la chimie délivrée du que Littré admit un contrôleur présent,
fallait
agissant de conserve avec la chimie, mais indépendant et qui
champ libre. Certes, en comparant ce morque j'ai pris à M. Peter, on arrive à la môme conclusion: pour l'un comme pour Tautre la vie est liée à l'organisme, donnée ou prêtée, mais indépendante de lui. Mais pour l'un comme pour l'autre et aus^i pour vous, mon cher ami, c'est l'organisme dans son ensemble qui est matière orga-
parti, lui laisse le
ceau avec celui
nique ajiimée, matière vivante; sans souci de l'organisation, de de la vie indépendante et des fonctions particu-
la structure,
culièrcs
des
parties,
cellules
ou autres.
Tenez,
dans votre
— magistrale la
et
si
philosophique
méthode expérimentale
lustre physiologiste qu'
«
étude
sur
Cl.
«
Bernard
après avoir soutenu contre
», il
—
383
et l'il-
n'y a pas d'inertie dans le corps
au contraire, une activité incessante depuis la naissance jusqu'à la mort que c'est dans la spécialité toute particulière de cette activité que résident les vrais caracvivant,
qu'il
a,
y
;
tères de la vie et qu'on
ne saurait admettre que le déterminisme biologique repose sur la même base que le détermi« la vie est un nisme physico-chimique », vous vous écriez mode d'activité de la matière, ne l'oublions pas. » C'est parce que tout le monde en est là, que les uns soutiennent que la cellule est un élément anatomique, mais n'est pas un organisme, ni vivante et pourtant agissante; que les autres soutiennent qu'elle est vivante mais point active Je sais bien que sous votre plume, tout votre travail le prouve d'ailleurs, la ma:
!
tière
dont vous parlez,
c'est la
matière organisée de l'organisme
;
ne critique que la forme absolue sous laquelle vous avez exprimé votre pensée, il fallait dire « la vie est un mode d'acc'est seulement ainsi que nous restons tivité de l'organisme » dans le domaine des faits si c'était la matière tout court, ce
je
:
;
:
protoplasma, c'est-à-dire la matière sans organisation
serait le et
non morphologiquement Quoi
et
qu'il
en
soit, cette
définie.
importante notion de
indépendante de l'organisme, que tous
les
la vie, existante
grands médecins,
avant ou après Bichat, ont eue,
il importe de la conserver, car voyons aujourd'hui, est condamnée à verser dans l'empirisme, dont je parlais. Oui, ces grands
sans elle
la
médecine, nous
médecins, sans
comme une
le
s'expliquer
réalité
sur
sa nature,
sans laquelle
il
ont admis
la
vie
n'y a ni physiologie, ni
pathologie rationnelle et scientifiaue. Mais à cette réalité
il
faut
en l'appuyant sur la théorie du microzyma. Voilà pourquoi, avant de tenir ma promesse de la tin de la dernière lettre, malgré que je ne voulais pas m'y étendre et malgré tout ce que j'ai déjà dit de la matière vivante -par essence et par destination, ainsi que du protoplasma, je reviens sur d'anciennes considérations pour les mieux préciser encore. La vie, les protoplasmistes ne se la figurent pas comme donner plus de
fixité
existant par elle-même.
N'oublions pas
nard, elle n'est qu'un résultat
plasma
et des
conditions
:
que, suivant Cl. Ber-
le résultat
extérieures
du
qu'il
conflit
appelle
du protoaussi
les
Quels sont ces excitants ou conditions? C'est Chauffard exposant la pensée de Cl. Bernard qui répon-
excitants
extérieurs.
— dra
Les excitants généraux du protoplasma sont
«
:
—
384
:
l'eau, la
chaleur, l'oxygène, certaines substances dissoutes dans le milieu
ambiant.
»
vent que
comme un mélange
Or, répétons-le,
chimiques semblables
proloplasma,
le
d'eau
ne
ils
conçoi-
le
de certaines substances
et
dans
à celles qui sont dissoutes
le
milieu
La chaleur elle-même n'étant que du mouvement transformé, delà matière en vibration, dire que la vie est le résultat du conflit dont il a été parlé, c'est dire qu'elle est le résultat du conflit de la matière et de la matière, ambiant dont on
comme
de
l'eau, et
sont
tricité,
parlait.
chaleur, voire de
la
du
le résultat
lumière
la
et
do
l'élec-
l'hydrogène et de l'oxy-
conflit de
gène.
La Bruyère, parlant
ment peut- elle
Comment
son propre être?
qui est à
c'est-à-dire ce
matière?
n'est pas
Ne peut-on pas ment peut-elle être vivants et qui
duit
pour
les
« La matière, comdomine dans les êtres dont elle n'est capable que
aussi justement
l'oblige à des actes
mort?
la
est-elie dans l'homme ce qui pense, l'homme même une conviction qu'il
»,
le
ce qui par conflit avec elle-même peul-elle être dans
puisqu'on a dit
système
:
beau
la vie, c'est la
«
taire, je u'arrive
pro-
l'homme ce qui pro-
protop'asmiste n'a pas
hautes questions qu'agitent
cliniciens. J'ai
:
principe de ce qui la
le
comment
Non, non,
La matière, com-
(.<
:
»
dire
dans ces êlres? Etant duit la vie,
de l'âme, disait
être le principe de ce qui la nie et l'exclut de
mort!
»
de solutions
physiologistes et les
les
pa> à comprendre que
les
composants d'un mélange de principes immédiats divers, tel qu'on dit être le
proloplasma
—
gène,
le soufre, le chlore,
sium,
le
fer
—
sodium,
le
le
carbone, i'bydrogène, l'azote, l'oxyle
calcium,
phosphore, le
le
siliciam,
magnésium,,
puissent être répjtés jeunes ou vieux
fournir la
vie
comme
résultat de leur union.
le
potas-
manganèse,
le
et
le
capables de
Une préparation
chimique peut êlrs récente ouuDcienue: c'est par abus de langage qu'on pourrait la dire jeune ou vieille. Mais c'est en pathologie surtout que le système est impuissant et heurte le bon sens. Se ligure-t-on un médecin parlant de la série étiologique signalée par M. Peter en l'appliquant au protoplasma, c'esl-àdire aux corps simples qui le composent, aux combinaisons chi-
miques
formées et à leur mélange! Et qu'on ne se protoplasma n'a d'existence que grâce à ces coips
qu'ils ont
récrie pas
:
le
simples. Depuis Lavoisier, c'est
un non-sens que
de parler do
—
comme on
matière organique
la
toute matière est
minérale;
plus forte
nique, et à
385
— le fait
réputée vivante autrement qu'organisée,
déterminée qui
En
vérité,
ses
composants,
matière
matière
pas de
raison
par
:
n'y a pas de
il
revêtue d'une
la constitue à l'état d'appareil,
tout cela n'a de signiiicalion
org;a-
qui puisse être
forme
de machine.
que
si
l'être
vivant
un organisme, une. machine qui a éié mise en mouvement, dans laquelle le moteur ou la force, le mouvement même qui est
l'anime, se conserve et peut se transmettre, se modifier
d'une machine dont tous
soin, etc. C'est
je l'ai expliqué, sont construits,
les rouages,
au be-
selon que
formés de particules primigènes
vivantes, qui sont les microzymas, dans lesquels
la. matière ormais spéciale par particulière des principes immédiats qui la com-
ganisable (non pas la
nature très
matière en général,
la
posent), l'organisation et la vie sont unies en
qu'on peut dire qu'elle est jeune ou diathésique.
d'un
tel
alcoolique,
épileptique,
système que l'on
un
tout inséparable,
devenue somnambule, etc. C'est doué de spontanéité, de
vieille, qu'elle est
dit qu'il est
de se réparer; qu'il peut croître, grandir, rester sta-
la faculté
tionnaire, s'user, vieillir, se régénérer, être lésé; qu'il peut se
nourrir, se servant spontanément de la nourriture pour l'assimiler, pour former les siens la
pour
la
douer d'organisation,
communiquer
et lui
les
matériaux assimilés
le
la revêtir
mouvement
et
de leur propre forme
qui est
la vie.
montré par Texpérience de l'œuf fécondé
J'ai
le
lui-même avec
matière organisable dont ses microzymas se serviront
prétendu protoplasma
pas pour former
un
et
secoué que
et les excitants extérieurs
ne suffisent
poulet; au lieu de l'oiseau on obtient les
produits de la transformation de certaines substances de l'œuf; et
comme pour
rieurs
cette sorte de fermentation les excitants
peuvent être supprimés,
il
est clair
que
c'est
exté-
dans l'œuf
lui-même que sont réunies les conditions qui la déterminent; d'ailleurs l'œuf non fécondé subit la même fermentation; et je le répète, les microzymas de ces œufs sont les seuls agents de cette fermentation.
Mais
le
protoplasma
et les excitants extérieurs suffisent si
peu
à donner naissance au poulet, qu'il faut de toute nécessité que
dans l'ovule pénètrent
les
spermatozoïdes et
mâle. La fécondation, voilà qut^lle
que
la
les microzymas du grande condition, celle sans la-
l'embryon ne naîtrait pas, ne se développerait pas, parce embryonnaires ne se formeraient pas. Pour que
les cellules
ces cellules se forment la matière et les microzymas de l'ovule
25
— 386 — ne suffisent pas;
ovarien
embryonnaires naissent
cellules
les
du concours de deux espèces de microzymas, c'est-à-dire de microzymas formés de matière organisable, d'organisation et de différentes. Les cellules embryonnaires sont construites et animées par des microzymas de deux sources; la vie du poulet est la résultante de deux vies Et si l'on tient compte de toutes ces circonstances ne faut-il pas dire que la naissance commence avec le premier groupement des microzymas qui forment, d'une part, la vésicule qui
vie
!
sera l'ovule et, d'autre part, celle qui deviendra le lieu de for-
mation des spermatazoïdes
De
?
sorte
que, à rigoureusement
achève virtuelle-
parler, la fécondation est l'acte nécessaire qui
ment
naissance
la
en puissance. La
et
qui constitue dans l'œuf
nouvel individu
le
que le développement de ce qui, virtuellement, est déjà; ce que l'on nomme les conditions extérieures, différentes pour les diverses catégories d'organismes vivants dont l'œuf est le représentant, n'introduisent rien dont dépende l'individu qui en sortira. Mais, pénétrons plus avant suite n'est
dans cette considération.
La
yo«
vie, disait
dans
tion,
la
Agassiz avec profondeur, suppose l'introduc-
structure de
tout
être
d'un élément
organisé,
quantitatif aussi rigoureusement tixé, aussi exactement pondéré
que n'importe quelle autre condition se rattachant surtout à des organes ou de leurs parties. » Oui, le plan et
qualité vie de
l'être
qui doit sortir de
l'œuf supposent
la la
dans celui-ci
élément quantitatif absolument déterminé,
l'introduction
d'un
de façon que
la taille
même
de chaque
espèce et de chaque
race est bornée entre d'étroites limites. Cet élément important,
qui
a été introduit dans l'œuf par
ment
eux, et
plus spécialement
dans l'ovaire mâle vésicules qui,
en
les géniteurs, est évidemautonomiquement vivant en par les premiers microzymas qui,
par ce qui est
représenté
ici,
s'y multipliant
cubation ces
dans
et
l'ovaire
comme
il
où leur multiplication fœtus dans lequel,
à
se continue
foule
des
la
succession,
microzymias
et
Or pendant
de
l'in-
emiiryonnaires,
pendant que
organes
constitué les
l'ovule femelle,
uns
et
les
l'embryon
et
du
les
apparaît l'ovaire, dans
vésicule de Graaf et dans celle-ci la
qui sera l'ovule, etc.
vues dans leur
les cellules
un moment donné,
stroma duquel naît
vésicule
ici
a été expliqué.
microzymas forment
autres construisent les tissus et
le
femelle, ont
sont devenues l'ovule mâle,
il
les
De façon que, se
trouve
cellules
que
les
choses étant
dans
vitellines sont
l'œuf
la
quelque
—
387
—
chose de plus nouvelle formation que
embryon-
cellules
les
vésicule de Graaf et que l'ovule
que que la lui-même. Et il importe de ne pas l'oublier dans l'ovule les microzymas se multiplient dans une substance plasmatique qui n'y arrive qu'après avoir été élaborée d'abord dans l'organisme du géniteur, ensuite dans le stroma de l'ovaire, puis dans la vésicule de Graaf et qui le sera encore dans les cell'ovaire,
naires,
:
vitellines ovulaires
lules
et
microzymas nés, dans de
de l'œuf.
pas vrai que les
N'est-il
et si extraordinaires circons-
telles
microzymas microzymas
tances, d'autres microzymas, sont évidemuient des
renouvelés et jeunes?
me
Je
assuré que
suis
les
de l'œuf l'éiondé de poule n'ont pas rigoureusement
que ceux des ovules; de
composition élémentaire que, pendant leur
aorte
ma-
multiplication, tandis qu'ils arrivent à
changent
turité ils
même
la
telle
même
organisable
leur matière
résulte
il
:
donc de l'observation attentive des faits, que les microzymas de l'œuf sont, en quelque sorte, presque tous de nouvelle naissance. C'est de l'ensemble de ce processus que résulte le rajeunissement
qui
incessant
quelquefois avec
la
l'enfance
refait
vieillesse,
avec
mùr
l'âge
quante-deux ans et des pères plus âgés. Ainsi les microzymas se multiplient, se renouvellent
même
bissent en
peu à peu tinés
la
temps
la
fait
de
la
absolument dans dérez ce qui se passe pour sition, est
avant leur maturité
ils
et
su-
leur fait acquérir
mutipiication et de
qui s'accomplissent
corrélatives,
ties,
maturation qui
fonction qui convient au rôle auquel
dans l'œuf. Et ce
et
a vu des mères de cin-
car on
sont des-
ils
la
maturation
changement de compo-
avec
l'ordre naturel des choses. Consi-
d'un
les fruits
sont constitués dans
arbre
:
longtemps
toutes leurs par-
dans leur forme, avec une certaine composition chimique
mêmes, mais
arrivés à maturité les parties sont les sition
chimique a changé
plissant
en
fécondées,
eux,
ne
les
;
contiennent,
quoique
conditions ou
excitants
qu'ils
germeraient pas,
les
:
compo-
changements, s'accom-
et sans ces
semences
la
extérieurs étant d'ailleurs en tout favorables.
La maturation
et la
maturité, ces notions
qui résultent de l'observation des faits
les
de sens
commun
plus vulgaires, n'ont
pas de sens ni d'explication non plus dans mis. Le fruit n'acquiert-il pas d'être
mùr?
nomènes qui prendre
tout
son
les systèmes addéveloppement avant
l^'accroissement et la maturation sont deux phése succèdent.
l'autre.
Pour comprendre
l'un
il
faut
com-
—
—
388
L'accroissement ne résulte
pas seulement, ainsi qu'on se
le
en un apport de matière que la vie appellerait à soi. 11 consiste en la muUiplicatiou des microzymas et la formation figure,
de nouvelles cellules, de nouveaux tissus dans constitués dès l'état foetal; bref,
séquence de
leur prolifération. C'est seulement
ganisme sont achevés, dans le
phénomène de
la
changements qui
font acquérir
centre d'organisation, leurs fonctions
;
du moment où
organes déjà
microzymas
conde
et
lorsque les organes et l'or-
même, que
lequel
s'accentue
dans
consiste,
les
aux microzymas, dans chaque
plénitude
la
c'est ce
des
l'état foetal
maturation,
les
est essentiellement la
histogénique
fonction
la
il
de
leurs propriétés
et
qui est rendu évident par ce que
de j'ai
glucogénique du foie et microzymas du paocréas ont acquis la propriété de saccharilier la matière amylacée, etc. Pendant le développement des organes c'est surtout la fonclion histogénique sans doute, môme dans la période embryogéqui prédomine nique, les microzymas exercent leur activité chimique, mais
dit
du moment
s'établit la fonction
oîi les
;
c'est surtout
pour
former
la
matière organisable
leur multiplication et à la synthèse des
Le développement étant
achevé,
ayant succédé à l'enfance,
la
la
cellules
jeunesse
et
qui sert à des tissus.
et l'âge adulte
fonction histogénique ne prédo-
mine plus; mais, comme sans cesse, des cellules, des microzymas se détachent de l'organisme, que sans cesse des cellules s'usent, se réduisent en microzymas, elle est réparatrice. Quant à la vieillesse on peut la considérer comme la période de l'existence où la fonction histogénique normale est minimum; c'est alors alors surtout prédomine la fonction conservatrice surtout qu'il faut se garder de surmener l'organisme par des excès. En étudiant de ces points de vue le phénomène de la nutrition nous verrons que la multiplication des microzymas ;
et des cellules n'est
pas l'unique cause de l'accroissement, mais
dans l'organisme de l'énorme masse d'eau qui est une condition du fonctionnement des tissus, au sens chimique surtout. l'espèce, que C'est ainsi que se renouvelle incessamment s'accroit et se conserve l'individu; c'est ainsi que l'organisme est de proche en proche le produit de l'activité histogénique, physiologique et chimique des microzymas et qu'il est vivant
qu'elle a
pour
dans toutes
patiemment simples.
Au
effet l'introduction
ses parties.
et
Les choses, vues à
la
lumière des
persévéramment observés, deviennent
lieu
de ce
faits
ainsi très
mystérieux protoplasma (qu'on
a
dû
— 389 — appeler une substance idéale), réminiscence de la thèse d'une matière vivante
par
essence
et par
vieille
hypo-
destination,
partout identique à elle-même et pourtant se difîérentiant sans sans cause) dans
cesse (et
espèces et dans
les
nous avons maintenant une
les individus,
nettement définie,
le microlui-même, parce qu'il est autonomiquevivant, ayant en lui-même le principe de la faculté de changer de fonctions en changeant progressivement la nature
zyma ment
réalité
difîérentiant
se
de sa matière organisable, son
organisation et sa vie;
crozyma vitellin devenant microzymas de
cellules
de mi-
embryonnaires,
de cellules etorganes fœtaux, de cellules etorganes infantiles, etc., pancréatiques, hépatiques, vertu de
met de
gastriques,
Le microzyma, en
etc.
expérimentale du changement de fonction, per-
la loi
conccA'oir la possibilité de l'individualis-îtion que Chauf-
comprendre en partant du protoplasma nature du microzyma qui fait que le nouvel être, en passant par l'état embryonnaire, fœtal, infantile, tout en tenant de ses parents, par leurs microzymas ovulaires, fard tentait en vain de
unique
et
nu.
C'est la
l'organisation et la vie, s'en distingue comme individu. Et ces microzymas, qui représentent en organisation et en substance les géniteurs, peuvent introduire dans l'œuf, avec l'organisation vie, les perfections
et la
ces géniteurs.
Là
aussi bien
que les imperfections de du redoutable problème
se trouve l'explication
de l'hérédité. Certes, vous aviez raison de soutenir, contre Cl. Bernard,
le
déterminisme biologique ne repose pas sur la déterminisme physico-chimique et que dans
il
y a
le
une
depuis
activité incessante,
même le
feste
;
elle est multiple,
des phénomènes
corps vivant
nais>ance jusqu'à
la
mort. Cette activité est non seulement incessante tiple et variable
que
base que
puisque
l'être
de plusieurs ordres;
:
la
mulvivant manielle est
elle est
variable,
malade sans cesser de vivre, et cela durant de longues années. La médecine rapportait la variation des phénomènes à une force surajoutée à l'organisme elle avait raison et la théorie du microzyma démontre que. dans l'organisme vivant, celte force est liée, non pas à la puisqu'il peut souffrir et devenir
;
matière quelconque, mais à la matière organisable, par l'organisation,
dans une forme définie, autonome^ physiologiquement
indestructible et impérissable qui est le microzyma. C'est parce
que
le
microzyma
que
le
propre caractère de
est tout cela
vivant et linstabilité
la vie
que
Littré avait tort de croire
« c'est
la
des molécules qui
mobilité du composé le
forment.
»
C'est
—
-^ 390 précisément l'iuverse qui est
nisme
essentiellement résistantes
essentiellement stables,
qui sont
énergie,
tient à
une portion de par conséquent.
vivante
dans leur
microzymas. La mobilité apparente que
les
nous y constatons s'exerce sur ni
Le composé vivant, l'orga-
vrai.
au contraire, une macliine formée par des molécules
est,
ce
qu'une partie de leur énergie
la
substance qui n'est ni organisée.
Mais
n'ai plus
je
de place et je
m'arrête.
TREiNTE-SlXlt:ME
LETTRE
—
—
Un L'organisme vivant selon la théorie du microzyma. Sommaire. postulatum démontré et rappelé. La mobilité et l'instabilité du comLa maUn organisme vivant meurt, est destructible. posé vivant. Les deux parties elle est inanéanlissable. tière ne nait ni ne meurt
—
—
—
—
;
inégales, en poids,
du corps vivant
mais point morte.
—
—
Leurs
:
l'autre non vivante La permanence de l'élément
l'une vivante,
relations.
—
vivant. La variabilité et la constance dans la comitosilion de la partie non vivante ou plasmalique. De l'ordre des transformations dans l'orL'homme comparé à la celQu'est-ce que l'organisme? ganisme. lule de la levure. Une justification et une restitution.
—
—
—
—
Je rattache cette lettre à la précédente
pour en compléter
le
pour dire quelle idée il iaut se faire de l'organisme vivant selon la tiiéorie du microzyma. Et d'abord cette théorie a mis en vive lumière et rendu insujet,
et
telligible
même,
que
ce
consacrait,
le
savoir
;
o:
bon sens admettait et ce que le langage Un végétal, un animai, l'homme lui-
sont des machines,
comme
construites d'une certaine manière
de
fonctions
disait Bossuet, qui
et
déterminées, chacune
ont été
douées de propriétés
selon
et
son espèce. Et ces
laites de main d'homme, germe de leur reproduction spécifique
machines, en cela ditïérentes de celles ont en elles-mêmes
en
elles,
par
le
;
un phéuomène appelé de nutrUijn,
zymas, qui en sont de proche en proche
les
micro-
les constructeurs, et
—
391
—
qui en constituent les éléments vivants per tière organisabie à
nisent en lui
l'aide
se,
torment
des matériaux ambiants, et
communiquant avec
leur
ma-
la
l'orga-
ils
tonne leur propre
vie
Les propriétés de ces machines ont la matière pour support, mais elles sont, dans une certaine mesure, indépen-
actuelle.
dantes de cette matière
;
dépendent essentiellement de
elles
la
structure, de Vorganisation et de la vie particulière des micrO'
zymas qui les animent. Une telle machine, que l'on appelle un organisme vivant, que l'on a aussi appelée le composé vivant, n'est donc pas seulement un composé de matière tout court l'organisation en elle ne résulte donc pas d'une modihcation plus ou moins '>
;
de cette matière
excellente
(1)
;
mais
elle
a été construite et
formée par des molécules, particules primigènes, stables, mor-
phologiquement
définies, essentiellement
résistantes dans leur
organisation et dans leur énergie ou leur vie, qui sont les
miLe composé vivant n'est donc pas seulement vivant dans son tout, il l'est dans chacune de ses parties, dans n'imcrozyraas.
porte quelle h-action,
si
petite qu'elle soit, de sa totalité.
pour moi, ce qui résulte clairement de l'expérience, et ainsi que se trouve démontré le postulatum que j'énon-
Voilà, c'est
çais
au début de
la
Les microzymas
vingt-quatrième
lettre
;
un organisme, une
sont ce par quoi
cellule,
sont vivants; tout organisme est réductible au microzyma. C'est parce qu'il
en est
jusque dans
vivants,
les
ainsi,
c'est
parce que nous
dernières particules de
sommes
notre
sub-
stance, par des éléments histologiques vivants per se, irréductibles
une forme plus simple,
à
sommes
pas seulement
chimique,
comme
le
les
microzymas,
que nous
ne;
matière au sens chimique ou physico-
pensait
Cl.
Bernard avec
les
protoplas-
mistes. C'est parce que tout organisme est réductible au micro-
zyma, que la vie existe dans le germe avant qu'il y ait ce que l'ouappehe des organes. C'est parce qu'il en est ainsi que les
mots
ont une signification prémicrozyma un principe per-
vie, irritabilité, contractilité,
cise. C'est
manent de
parce qu'il y a dans
le
que nous avons enfin l'idée de la vie quelque chose que dans cette réalisation visible comme le magnétisme l'est dans l'aimant. C'est parce que les microzymas sont doués d'une vie indépendante, individuelle, chacun selon son espèce, qu'il y en a dans les diifé-
réalisée
(1)
;
réaction,
la vie n'étant
Ch. Bonnet avait dit, il faut le rappeler, que « de toutes les de la matière, la plus excellente est l'organisation. *
fications
niodi^
— rents
centres
392
d'organisation
—
de fonctionnellemont
divers
et
capables de changer de foiiciion, et que le système protoplasmisle, erroné dans son principe, est faux dans ses conséquences
expérimentalement. C'est parce qu'jl en est système microbien est également faux dans le même sens que le système protoplasmiste l'est. C'est, enfin, parce qu'il en est ainsi qu'il faut être prudent quand on veut pratiquer les prétendues vaccinations microbiennes pour
comme ainsi
il
que
l'est
le
procurer Timmunité ; car ils ne savent ni ce qu'ils font ni ce qu'ils disent ceux qui s'imaginent qu'il n'y a que de la rnaiière
comparable au moût, au vin ou à la bière dans un organisme vivant; car on ne sait pas dans quel sens ces pratiques peuvent modifier l'aptitude à changer de fonction qui est dans les
microzymas de l'orgaulsme. Oui, c'est parce tout organisme est réductible au microzyma; c'est parce que les microzymas sont susceptibles de changer de fonction que s'expliquent non seulement les phénomènes qui précèdent la naissance en procurant le rajeunissement incessant de l'espèce, de la race, mais la naissance elle-même et l'ensemble des phénomènes que nous avons compris sous le nom de maturation. C'est grâce aux propriétés des microzymas et des cellules que l'on s'exphque
comment
l'irritabilité et la
spon-
tanéité de l'organisme peut procurer la guérison après avoir produit la maladie. C'est aussi grâce à la puissance histogé-
nique des microzymas qu'après
les
lésions
traumatiqaes ou
autres s'opèrent les réparations et les guérisons chirurgicales.
Les systèmes protoplasmiste et microbien nomment les plié nomènes, ils ne les expliquent vraiment pas; les mots mêmes
emploient n'ont pas de sens pour eux. Et s'ils essayent de comprendre, ce n'est ((n'en imaginant de nouvelles hypothèses et en émettant des affirmations sans preuves. Et il n'en
qu'ils
peut vraiment pas être autrement,
puisqu'ils n'ont
pas
l'idée
nette de ce qu'est l'organisation et la vie.
Ce qui frappe les protoplasmistes, ce qui a frappé les vitalistes eux-mêmes, c'est la mobilité, l'instabilité apparente qu'ils constatent, comme tout le monde, dans l'organisme vivant. C'est cette instabilité, et l'impossibilité pour eux de s"élever à la vraie notion de l'organisation et de la vie, qui les a portés à ne voir
que de la matière dans les parties même structurées, figurées, du composé vivant. C'est pourquoi, même des savants éminents, qui n'admettent la vie que dans l'organisme doué d'une forme déterminée, n'en pensent pas moins que la matière n'y pénètre
— que pour y vivre un instant
393
et
—
mourir! Tant a d'empire, sur
meilleurs esprits, l'ancien préjugé concernant
qu'on ne veut pas assez se rappeler
C'est
le
la
les
matière vivante!
principe de Lavoi-
on comprendrait que la matière toute seule, ou ses modifications, pour excellentes qu'elles soient, ne peut pas être réputée vivante ou mourante. La matière ne vit ni ne sier. Si
on
le faisait
meurt, car
de
elle est
la
nature des choses qui ne se créent ni
ne se détruisent, ne naissent ni ne meurent.
comme
en est de
Il
la
ou du mouvement, dont J. R. Mayer, après Lavoisier, disait que la création aussi bien que l'anéantissement sont impossibles (1), La mort de la matière ne pourrait être que sa destruction, ou plutôt son anéantissement, car la destruction elle-même de la matière ne peut être que la cessation de son existence or, la matière, physiquement, chimiquement et physiologiquement, est inanéantissable. Un organisme peut mourir, car il peut naître, être créé sous nos yeux nous ne pouvons jamais voir naître un atome de matière corps simple, ce qui est le tout de la matière. Un organisme peut se détruire, car il est structuré; cela est même élymologiquement exact (2). La destruction d'un organisme c'est son anéantissement, mais point celui de la matière qui a servi à le former; car dans l'organisme, encore une fois, ce n'est pas la matière qui vit, mais matière
de
la force
;
:
ce qui est structuré.
me
Et tout cela
paraît
important, physiologiquement
si
médicalement, que je ne peux pas m'empêcher de répéter
que
je disais en 1868,
dans
ici
et
ce
Cimférence du Palais Saint-Pierre,
la
On
à Lyon, dont
j'ai
mystère de
génération des êtres avant d'avoir cherché à péné-
la
déjà parlé
:
«
veut, disais-je, pénétrer
le
au lieu formé que d'une cellule, on l'étudié dans ceux qui sont formés d'un agrégat de cellules de plusieurs sortes. » Évidemment, ce n'est pas ainsi qu'il fallait agir, et vous remarquez, mon cher ami, que c'est la voie opposée que je suis depuis le commencement de ces lettres, m'etforçant de bien faire connaître le microzyma et la cellule, pour arriver à bîen connaître les organismes plus comtrer celui
de
la
formation des éléments de ces êtres
d'étudier la cellule dans
un
;
être qui n'est
posés.
En (1)
biologie,
Je réserve,
c'est
là
un point
d'accord avec Newton,
capital,
la
il
faut
le
redire,
Toute-Puissance de Dieu, sans
laquelle la matière et la force ne seraient pas. (2)
nisés.
Détruire, destruere. Détruire c'est débôfir, quand
il
s'agit d'êtres
orga-
—
—
394
matière de nature déterminée que
la
appelée matière orga-
j'ai
comme
nisable n'est que le support de Y organisation et delà vie, l'acier n'est
tisme;
la
que
support de
le
la
du magnénon pas la
force coercitive et
des pliénomènes
cause
de la vie c'est, lorme déterminée qui est douée
substance organisable, mais
la
d'organisation et de vie; de
même
nes magnétiques n'est pas
le
que
la
cause des phénomè-
carbure de fer appelé acier, mais
la masse de l'acier douée de force coercitive et de magnétisme. Non, encore une fois, la matière n'est point vivante et ne peut
pas
le
comme
devenir l'acier
coercitive.
sans
d'une
l'organisation
ne peut devenir aimant
De plus, comment
substance
sans
la matière,
la
spéciale;
force appelée
qui par sa nature est
inanéantissable et peut devenir le support de l'organisation et
de la
la vie,
pourrait-elle être la cause de la
mort qui suppose
vie?
La vie et la mort « Le principe de
l'une et l'autre
!
vie
la
mort; ce qui nous fait mourir.
est
un grand mystère
précisément
vivî'e est
!
principe
le
de
la
qui nous fait
réellement ce
»
Cet aphorisme est de Ch. Bonnet;
losophe aurait pu ajouter
:
« ce
célèbre naturahste phiest aussi ce
énoncé qui rappelle ce fameux apho-
qui 710US fait malades;
»
risme d'Hippocrale,
plein
si
le
qui nous fait vivre
de profondeur
:
«
Quœ
faciunt
eadem in œgroto, morbosas. » qui fout dans l'homme des actions si quœ Les choses Hippocrate les prenait où il différentes, quelles sont-elles? pouvait; M. Pasteur, lui, les prend dans l'air; souvenons-nous que le célèbre microbiste (après avoir admis, non pas démontré, in liomine sano actiones sanas,
—
—
que la cause de nos maladies réside exclusivement dans les germes morbiiîques que contiendrait l'atmosphère), dans un but facile à deviner, a suggéré à M. Duclaus des expériences destinées à démontrer que sans les germes atmosphériques la vie deviendrait impossible (l). Dans la pensée de M. Pasteur nous ne digérerions nos aliments, nous n'assimilerions nos ali-
ments digérés que grâce au concours de ferments dont les ger existeraient dans l'air à côté des germes producteurs des maladies. M. Pasteur et M. Duclaux devaient en venir là, du moment que d'après le maître le contenu du corps vivant n'est que chose comparable au contenu d'un vase, rempli de vin.
mes
de moût ou de bière
(1)
Comptes rendus,
t.
!
C
le
système prolopJasmiste s'accule à
p. 68.
Voir
la
vingt-septième
lettre.
la
— 39S même
difficulté
:
tout est protoplasma dans l'organisme, toute
si
transformation chimique ou autre y est sans cause. Les clioses que le génie philosophique et médical d'Hippocraie croyait, avec raison, être les
mêmes, M. Pasteur
les
sup-
pose différentes. D'Hippocrale ou de M. Pasteur, qui est dans vrai ?
La théorie du microzyma démontre que
c'est le
le
Père de
médecine.
la
Nous
le
savions déjà; mais
il
faut encore
mieux
l'établir. Je
considérerai d'abord les actions saines, au sens chimique surtout,
qui
se font
dans l'organisme sain;
car,
employant vos
propres expressions, avant de chercher à connaître les conditions anormales de la vie, qui font la maladie, les
il
faut connaître
conditions normales qui font la santé. C'est seulement après
cette
double étude aue nous pourrons essayer de pénétrer
mystère de
la
Oui, et bien que nous
le
sachions,
il
faut le répéter, les mi-
crozymas, dans l'organisme sain, sont non
nous
fait
le
mort.
seulement ce qui
vivants et vivre, mais ce sont eux qui font les actions
saines dont parlait Hippocrate; car
il
n'y a de vivant dans cet
doué d'organisation et de vie indépendantes et qui, de proche en proche, fait les cellules et les tissus qui, à leur tour, font les organes. Cependant l'organisme, et dans celui-ci les cellules, les tissus et les organes, ne sont pas seulement composés de microzymas; à côté, dans les miorganisme que ce qui
est
crozymas eux-mêmes, les cellules, les tissus et les organes, il y a des matériaux qui n'étant pas structurés ne sont pas vivants; et qui, pourtant, d'après ce que j'ai dit plus haut, ne peuvent pas être considérés comme morts. Ces matériaux, variables suivant les régions, les
départements divers de l'orga-
nisme composé, sont des mélanges de substances nombreuses tant organiques (principes immédiats) que minérales, soit à l'état de dissolutions aqueuses liquides ou demi-liquides, soit à l'état de masses insolubles très aqueuses. Us constituent ce que j'ai appelé plasma dans la cellule et dans le microzyma; on peut doue conserver le môme nom à ceux qui existent autour des microzymas, des cellules et des organes c'est la matière que ;
nomme
ou cette partie de la masse intracellulaire qui n'est pas organisée. Ces matériaux composent ce que J.-R. Mayer appelait les fluides stagnants, l'on
intercellulaire, interlissulaire
lesquels, pensait-il, « restent inaltérables
;
au contact des formes
vivantes, taudis qu'ils se décomposent sans ce contact. » Telles sont les
deux
parties, d'ailleurs fort inégales
en poids,
— de l'organisme vivant
— que
inégales, en effet,
si
;
396
de
cinquièmes
totalité
la
masse de
la
l'eau et des substances dissoutes représentent près
des quatre
de façon, qu'en poids absolu,
;
éléments anatomiques ne sont que
les
moindre partie du composé vivant. Et c'est là un rapport très remarquable qui, nous le verrons, ne paraît pas être fortuit, mais lié à l'élément la
quantitatif dont parlait Agassiz.
Ue
moment
est
existent entre les
mais également nécessaires, de l'organisme
différentes, les fluides
venu de rechercher quelles relations étroites deux parties constituantes si inégales et si
stagnants et ces éléments anatomiques que les
organisé. Est-il vrai, d'une part,
comme
les fluides
.
entre
;
R. Mayer,
formes vivantes du corps
lui-même, a été obligé d'appeler
«
J
croyait Mayer, que
le
stagnants restent inaltérables au contact des formes
vivantes, tandis
décomposent sans ce contact
qu'ils se
éléments anatomiques soient et les plus
vivants
instables ?
comme
dans
aucune spontanéité,
de
»
les telle
principes
corps
les
phénomènes
bruts
un
les
corps
matière ne peut avoir
la
observent) étant
(qui s'y
toujours le résultat de l'influence exercée sur
par
dans
«
le
corps réagissant
excitant physico-chimique qui lui est extérieur (2).
Relativement
purement desquels
gratuite il
l'assertion de Mayer, je
à :
en
»
réponds qu'elle
réalité les iluides stagnants
supposait que les
les
«
plus altérables
les
façon que
les
(1) ?
»
D'autre part, est-il permis de dire avec Cl. Bernard que
à
est
l'égard
vivantes exerçaient une
formes
influence conservatrice s'altèrent sans cesse au contact des élé-
ments anatomiques; et si leur composition nous paraît sensiblement invariable, c'est en vertu d'une aptitude merveilleuse de l'organisme qui ne tient pas à la fonction chimique des éléments, mais à une activité physique et purement mécanique d'appareils vivants spéciaux dans cet organisme. Quant à leur altérabilité spontanée, elle est nulle filtration
;
en
lorsque par leur
effet,
soignée on les sépare complètement des microzymas
de leur lieu d'origine
qu'en
et
même
temps on
les
met, par
des moyens appropriés, à l'abri des microzymas atmosphériques, leur conservation est indéfmie.
Pour ce qui montré
ai déjà
est
de
la
manière de voir de
la fausseté. C'est la tyrannie
plasmiste qui lui
fait dire
(t)
Le Mouvement organique,
(2)
IiUrcduf.-lion à l'étude
a Cl.
Bernard
et la
de
que etc., la
Cl.
Bernard, j'en
du système
proto-
les
éléments anatomiques sont
p. 64.
Voir aussi la trentième Lettre.
médecine expérimentale,
méthode expérimentale,
»
par M.
le
p. 134, cité dans
D' E. Fournie.
— des principes et altérabilité
c'est
397
—
par abus de langage qu'il soutient une
comparable à
flueiict'S
in-
corps bruis, par les
des
celle
physico-chimiques extérieures. Et
tyrannie
c'est cette
appuyant cet abus qui lui lait dénier toute spontanéité aux éléments auatomiques, ainsi qu'aux corps vivants L'instabilité apparente que tous constatent dans le composé !
vivant n'est qu'une illusion.
Ce qui
est
vraiment vivant dans
composé jouit, au contraire, d'une puissance de résistance en même temps que d'une fixité qui est assurément surprenante. Cette résistance et cette fixité n'ont de comparable que la persistance du moi à travers toutes les vicissitudes de la vie, ce
la plus extrême vieillesse. Certainement, normal, à travers mille occasions de trouble ou de dérangements, les fonctions de tous les organes nécessaires à
depuis l'enfance jusqu'à
dans la
l'état
conservation de l'individu restent entières
que
structure de ces
la
;
précisément parce
organes, de leurs cellules;
la vitalité
microzymas ont été conCe qui varie sans cesse tout en conservant la
particulière et les propriétés de leurs
servées intactes.
même composition c'est le milieu plasmatique dont je parlais. Et cette variation incessante avec conservation de la composition, est
précisément
et
intimement
liée
à
l'activité
propre,
spontanée, constante et incessante autant que conservatrice et personnelle, des microzymas
de ces cellules et organes. Cette incessamment sur leur propre plasma et sur la matière plasmatique du milieu qui les entoure pour y opérer des transformations chimiques diverses, dépendantes à la fois
activité s'exerce
de l'espèce fonctionnelle des microzymas des cellules
de
et
la
nature chimique des matériaux
et
organes
plasmatiques
de
ce
Quant aux produits des transformations ils sont, les uns utilisés par les microzymas, les cellules et les organes, qui demeurent, pour réparer leurs pertes ou pour se reproduire et se milieu.
multiplier, rejetés
s'il
s'agit
au dehors
être transformés
des cellules et des microzymas; les autres
comme
impropres ou
en matière
aucune partie de l'organisme. mentale, en contradiction avec aboutit, sur cj point spécial, la Je rechercherai à les
quel
comme ne pouvant
organisable ou être
par conséquence expériles systèmes reçus, à laquelle théorie du microzyma. Voilà
la
ordre de phénomènes appartiennent
transformations opérées par les microzymas et
dans
le
composé
pour entrer dans
vivant. le vif
plus
utilisés
Auparavant, sortons des de certains
les voir teller- qu'elles sont.
faits
et
des
les
cellules
généralités
choses,
pour
— Et d'abord qu'est-ce que Je vous
i
—
398
'organisme?
demande d'avance pardon de
réponse, paradoxale
la
me
trompe,
si l'on a de bons arguments pour me contredire, je suis prêt à me rendre. Je crois avoir démoniré que le rôle et la fonction de la cellule sont inexplicables sans l'enveloppe qui la limite dans
en apparence, que
je vais faire
microzymas qui
l'espace, et sans les
contient,
noyau
et
Si je
!
le
Or, en partant de cette notion acquise, rien
formée
l'ont
et
qu'elle
y aperçoive ou qu'on n'y aperçoive point le nucléole eux-mêmes formés par des microzymas.
qu'on
montré
j'ai
ne s'explique, non plus, dans l'organisme sans
aussi
que
la cellule
douée des propriétés dont j'ai parlé. Ni la généiatioii, ni le développement et l'accroissement par la multiplication des microzymas avec le changement corrélatif de la fonction, la maturiition, ne s'expliquent sans la constitution de la cellule telle
que l'observation
révèle (1).
la
Gela posé, je dis que
si
regarde de près, avec atten-
l'on y
tion, on découvre, sans surprise, qu'un organisme supérieur tel que l'homme lui-même, est constitué sur le type de la cellule; je ne dis pas, comme les partisans de la théorie cellulaire, que
l'homme sur
le
est le produit
type de
la cellule
d'une
cellule,
pour vivre k
ce qui est bien différent. Voilà
en demeure de
l'aire
le
mais la
qu'il
cellule,
paradoxe que je suis mis
disparaître. Auparavant,
davantage, je vous en préviens, c'est à bière, à l'organisme de cette cellule
est constitué
manière dune
pour l'accentuer de levure de comparer celui
la cellule
que
je vais
de l'homme.
En premier lieu, j'ai démontré que la cellule de levure se forme ou plutôt est formée, par des microzymas spécifiques, lesquels, placés dans un milieu convenablement plasmatique pour eux, se groupant ensemble, constituent veloppant de
la
membrane
qui
l'achève
(!2j,
la cellule
La
en s'en-
cellule, étant
formée, se multiplie ensuite elle-même du dedans au dehors;
En parlant de la maturation des microzymas, j'ai omis une eoasidéde la plus haute importance que voici, La maluration des microzymas dans la cellule (ceux du pancréas aussi bien que ceux de l'ov'de), dépend d'un élément quantitatif nouveau et déterminé, variable avec espèce de l'être organisé, qui est le temps. Oui, la durée est une condition non négligeable qui dépend essentiellement de la nature spéciale de chaque être. Pourquoi telle espèce atteint-i;lle avant (elle aulre l'âge adulte ou de sa fécondité? Si ce n'est que le développement depuis létal d'ovule et ses conséquences sont fonctions de la durée de la maturation des microzymaî? (1)
lion
1
(2)
Annales de Chimie
cl
de Physique,
4-=
série,
t.
XXIII; p. 440 (1871).
— que
c'est
— fait,
on cons-
par un procédé semblable à celui qui
la consti-
comment
parviendra à voir
et lorsqu'on
tatera
399
tue à l'aide de ses microzymas libres
microzymas
les
intracellulaires qui,
pent pour construire
pour
sortir
de
En second
que
intérieur, se grou-
l'on
VGit
faire effort
mère.
un
lieu, c'est
que ce sont
c'est-à-dire
:
dans son
la cellule fille
la cellule
cela se
fait
démontré, ce sont des microzymas
spéciaux qui forment l'ovaire, dans l'ovaire la vésicule de Graaf,
dans lines
qui
de Graaf l'ovule et dans l'ovule les cellules viteldans lesquelles se multiplient et mûrissent les microzymas seront les microzymas de l'œuf fécondé. La maturation la vésicule
dans l'œuf fécondé et le développement commenle vitellus que se constitue le blastoderme (double feuillet qui est encore une cellule). C'est, enfin, dans ce blastoderme que s'accomplissent tous les phénomènes histogé' niques qui aboutissent au fœtus à terme. Voilà l'homme né. Le feuillet externe du blastoderme est devenu la membrane
étant achevée çant,
c'est
dans
enveloppante
(la
peau
nisme humain dans
que
tout
extérieur
même
à
alimentaire
canal
le
dépendances) qui limitent l'orga-
et ses
l'espace. Et
l'organisme; que
il
et
ne faut pas perdre de vue intestinal
la vessie
est
elle-même
réellement est
dans
le
cas, etc.
et absolument, le contenu de l'enveloppe est à proprement parler ce qui constitue l'organisme. Cette enveloppe, elle-même structurée et vivante, est absolument comparable à
Réellement
même
elle est
plus
L'enveloppe enferme un ensemble d'organes, d'appareils
liés
l'enveloppe cellulaire
de
la
levure de bière
:
composée, voilà tout.
uns aux autres, indépendants et solidaires à la fois; ils sont en simple contiguité, ne communiquant pas entre eux, ou communiquant directement avec le système circulatoire, comme le les
foie.
de
Ces divers organes sont eux-mêmes constitués sur
la cellule^
le
type
ayant chacun son enveloppe et ses parois distinctes*
Ces organes sont comparables au noyau et au nucléole de cellule lorsqu'ils y existent. reils
est
cellliles,
formé par
la
la
Et chacun de ces organes ou appa-
juxtaposition plus ou moins serrée des
des fibres, des tissus reliés entre eux, collés en quelque
sorte par la matière intercellulaire, le tout réductible en micro-
zymas
et vivant
et lié.
Mais
les
par eux. Cet ensemble forme un tout indivisible systèmes d'organes ou d'appareils
—
—
qu'ils
com-
muniquent ou non les cellules, les microzymas n'en vivent pas moins de leur vie propre, ne fonctionnent pas moins indé-
— pendamiuent de tous
—
400
uns des autres, quoique chacun
les
soil solidaire
de cliacuu.
et tous
L'organisme
d'une
tbrmé
ainsi
est
d'éléments vivants où chacun
immense
pour lui-même
vit
association
pour tous
et
et
tous pour chacun. C'est dans l'harmonie parfaite de toutes ces
que consiste
vies
physiologique normal
l'état
et l'état
de santé
parfaite.
L'homme est donc comme une immense cellule où les éléments anatomiques des organes, et les organes euK-mêmes, fonctionnent dans les milieux aqueux et plasmaliques déterminés dont j'ai parlé plus haut, comme nous avons vu que fonctionnent les microzymas dans
le
plasma de
cellule de
la
levure.
me
Il
en quoi
reste à dire
transforme
rit et
ments anatomiques se nourrit et
la
manière dont l'homme
se nour-
matériaux du milieu où vivent ses élé-
les
du même ordre que
est
celle
dont
la
levure
use les matériaux du plasma où vivent ses mi-
crozymas. Mais
le
temps
et l'espace
me manquent
utilement aujourd'hui. Je veux user de
la
pour
place qui
le faire
me
reste
que je me suis faite de l'organisme avait déjà été entrevue. Et c'est parce que je ne connaissais pas ce que je vais rapporter, lorsque, pour la première fois la vérité m'est apparue, qu'il est juste de le rapporter pour pour
faire voir
comment
de son auteur
la gloire
Vous avez
l'idée
pour
et
ma
avec raison que
dit
«
justification. les
principaux
dogmes de
la théorie cellulaire avaient été formulés en France bien avant
que
les
Allemands eussent inventé la théorie cellulaire (1). » faut donner la preuve avec il en
Cela est absolument vrai et
quelque
détail.
C'est surtout depuis
prends
la
que
microzymas que
j'étudie les
levure de bière et les écrits de Turpin sant, dernièrement, le
Mémoire de ce
sion des recherches de Cagniard,
de
lui
y
plaide
concrétions
com-
pour »
«
la
maladie de
la
En
la
reli-
botaniste, écrit à l'occa-
trouvé
un 11
autre
travail
sagit du
Mé-
vache appelée Cocow
i.2).
l'existence individuelle, vivante des glo-
qui
«
globuleuses
furent considérés
comme
de
simples
de matières organiques sans vie
et
E. Fournie. Application des sciences à la meietine, p. 131.
Mémoires de l'Académie royale des Sciences de l'InsUlut de France XVII (1840 j.
(2) t.
dans
le lait
bules sanguins
(1)
j'ai
sur ce sujet.
qui est de la plus haute signification.
moire sur Il
je
portée des recherches de Cagniard de Latour sur
— sans organisation particulière. sidéré
comme un
«
leux, et
doué de
la
—
401
Le globule du
»
y est con-
lait
être organisé distinct, globuleux, vésicu-
double faculté de sécréter dans son inté-
rieur l'huile butyreuse destinée à se concréter en beurre et
globulins qui s'y forment,
o
II
dit
les
encore:
a Par l'analogie, on sera forcé de reconnaître que chaque globule lymphathique, chaque globule muqueux, chaque organe élémentaire servant à former les masses tissulaires, soit des végétaux, soit des animaux, sont
autant d'individualités douées de leur centre vital organiqiie, absorbant et nourrissant, chacune, pour leur compte, sur le lieu qu'elles occupent dans l'organisation générale du végétal ou de l'animal, lieu où elles sont nées et où elles ne sont qu'en simple contiguïté, quoiqu elles soient ordonnées et destinées à faire partie d'un corps organisé plus ou moins complexe se
et
de
la vie
d'association
commune, muqueuse C'est là,
mon
de ce corps,
et nutritive (1).
le
quoique baignées
dans une eau
cher ami, une magnifique ébauche de la phy-
siologie cellulaire. C'est
tuer
et »
donc à Turpin
qu'il
mérite d'avoir conçu l'organisme
convient de
comme formé
resti-
par
la
juxtaposition de cellules vivantes. Mais, cette restitution faite, il
me
sera bien permis de dire que ce n'était là
qu'une con-
ception: car, ni Turpin, ni Mirbel, ni Gaudichaud, ni M. Vir-
cliow après eux, n'avaient prouvé que vivante dans tous
les
sens
;
c'est
la cellule fût
réellement
parce que cette preuve n'avait
pas été fournie que les uns soutiennent encore que la cellule est
un élément anatomique non vivant, que
Cl.
Bernard
l'a
Lorsque Mirbel eut formulé son opinion touchant l'organisation végéen ces termes a II est vrai, souvent toutes ces utricules (vésicules) juxtaposées restent unies par une sorte de collage..., mais il ne parait pas que jamais il s'établisse entre elles une véritable liaison organique. Ce sont autant d'individus vivants, jouissant chacun de la propriété de croître, de se multiplier, de se modiûer dans certaines limites, travaillant en commun à l'édiûcation de la plante, dont ils deviennent eux-mêmes les matériaux constituants. La plante est un être collectif, » Turpin formula une récla« Nous avons vu dernièrement, dit-il, avec mation de priorité, la voici autant de plaisir que de surprise, que M. le professeur de Mirbel adoptait, (1)
tale
:
;
sans restriction la pluralité des individualilés simples et organisées, comme servant à former collectivement et par simple contiguïté les individualités plus ou moins composées de végétaux. Nous avons maintenant lieu d'espérer que cette grande vérité, tout à fait fondamentale de l'organisation vivante, sera bientôt reconnue par tout le monde, vérité que nous avons depuis longtemps formulée sous toutes ses faces, soit en parlant de la constitution tissulaire des végétaux, soit en parlant de celle des animaux. . Tous ceux qui, depuis vingt ans, ont lu ce que nous avons écrit sur ce sujet, si philosophique et si analogue à la formation des autres corps de la nature, compareront et jugeront. Quelques-uns peut-être penseront que la citation d'un nom fait défaut. » Oui, dans le mémoire de Mirbel sur le cambium, qui est de 1839, la citation du nom de Turpin fait défaut! Mais il doit rester acquis que le nom omis est un nom glorieux .
-26
méconnue
et
que d'autres disent
u la
:
cellule vit et
ne fonctionne
La preuve qui manquait a été fournie par la découverte c'est cette découverte et ses conséquences des microzymas qui, logiquement, montrent l'organisme constitué dans le sens
pas.
»
:
de
conception de Turpin.
la
TRENTE-SEPTIÈME LETTRE
Sommaire.
—
Une chose plus facile à faire qu'une autre touchant l'organi— Résumé concernant l'organisme vivant. Une néces-
—
sation et la vie.
—
— —
Aperçu rapide concernant le ferment et les fermentations. La classe des êtres zymiques ou anaérobies. Un sacrifice à 1 usage. Le protoplasma est à lui-même son ferment Critique et admirables harmonies. La fermentation alcoolique et la levure. Les transformations du sucre et explications. Produits d'oxydation et produits de réduction dans la fermentation. L'explication statique. Les multiples sité.
— — !
—
—
— —
transformations du sucre par
Le système des
—
considérée dans un être
Phénomène ramené
II
nous
Equation impossible.
êtres zymiques ou anaérobies n'explique
— — simple. —
formé sans levure et sans sucre. ou lactique, ou butyrique, etc.
k
—
les ferments.
est
à l'unité
du
fait
Il
avec
découvrir
la
le
—
Alcool
—
biologique.
bien plus facile de
nous
faire
du De même,
des notions
(1) ».
de se faire des notions de l'organisation
est plus facile
la vie
—
n'y a pas de ferments alcoolique, La fermentation c'est la nutrition L homme comparé à la levure.
chaos que des justes proportions de Tunivers il
rien.
protoplasma, qui en est
comme
le
et
de
chaos, que de
vraie nature de l'organisme vivant, c'est-à-dire, des
justes rapports
du monde purement matériel
et
du monde
animé. Mais, aujourd'hui, j'ose l'espérer, on reconnaîtra enfin que l'organisme vivant est vraiment un agrégat d'organes et d'appareils vivants, construits avec vivants,
eux-mêmes
des éléments anatomiques
construits avec et par des particules pri-
migènes vivantes, parce que cela est absolument démontré. Oui, ce que l'esprit philosophique d'un Turpin, d'un Gaudichaud, de l'observation anatoune conséquence inaperçue de la doctrine de
d'un Mirbel, avait déduit de l'analyse miques, (1)
comme
Chateaubriand
:
Lettre sur l'art
du
et
dessin.
—
403 -^
Bichat, est expérimentalement vrai. El,
faut Je redire,
il
la
si
conception de ces savants, exposée plus tard sous l'appellation
de théorie
cellulaire,
n'a pas été
reçue dans
la
science, c'est
parce qu'il n'était pas prouvé que la cellule fût l'unilé vitale, ni
même
vivante, n'étant pas de l'ordre des particules prîtni-
rjènes vivantes
per
se.
microzymas qui a
C'est la découverte des
abouti à l'énoncé du postulatum physiologique et histogénique
que
j'ai
rappelé
;
qui, enfin, a
donné une base solide à la grande la médecine elle-même son
découverte de Bichat et fourni à véritable principe.
En résumé,
humain ou une
l'organisme
donc une association d'éléments vivants divers unis par contiguïté, non pas comme les atomes dans les corps bruts, c'est-à-dire sans union propre et sans intermédiaire, mais juxtaposés et collés par cellule, -n'est
pas constitué par une masse continue de protoplasma
la m.atière
:
il
est
plasmalique inlercellulaire, inlertissulaire dont
j'ai
parlé.
La constitution de l'organisme humain, l'expérience, sera, je l'espère, aisément avait été
admise par des
savants
déduite de l'expérimentation
la
telle qu'elle résulte
comprise,
illustres
même
avant
de
puisqu'elle d'être
plus rigoureuse et rigoureuse-
ment démontrée. Mais ia comparaison
humain
l'organisme
de
cellule, et particulièrement à la cellule
une simple
à
de levure de bière, pour
moins fondée sur l'expérience et pas moins philosomoins facilement tolérée parce qu'elle paraîtra étrange. Celte étraugelé, il faut la faire disparaître, pour ôter de la science le dernier refuge que pourrait se ménager le système microbien, en essayant de se retrancher derrière une équivoque que j'ai déjà signalée et que voici les microbes n'être pas
phique, sera
:
seraient des êtres à part
des
phénomènes
—
les
ferments
singuliers, sans
—
et les
analogues.
Il
fermentations
ne
faut
pas
oublier que la dénomination de microbe, primitivement appli^
quée aux seuls
vibrioniens morbiiiques,
tous les vibrioniens;
même,
il
l'a
été,
l'a
été,
enfin, à la levure
plus
tard,
de bière
à
elle-
aux autres productions analogues; de façon que mide ferment figuré. C'est un abus condamnable que la théorie du microzyma dévoile en effet, il y a un abîme, même dans la structure, entre une cellule de levure faite de microzymas et un microzyma ou un vibrionienqui en procède par évolution. Le but que l'on s'est proposé en faiet
crobe est devenu synonyme
:
sant ces confusions est facile à deviner.
— Eh
bien,
l'organisme
pour arriver à rendre évidente la nécessité de comparer humainà une cellule, je veux montrer qu'il est néces-
du langage scieutitîqaeet
saire de bannir
de fermentation avec
La chose
serve.
—
iU4
mot de ferment et celui
le
historique qu'on leur con-
la signification
de trop d'importance pour que vous ne
est
pardonniez pas les détails dans lesquels
me
je vais entrer.
La supposition que les ferments sont des agents de nature phénomènes dits de fermentation des phénomènes d'ordre particulier, est fort ancienne. Elle domine encore dans spéciale, et les
la
science; les doctrines microbiennes la fortifient et cette consta-
tation
me
remet en mémoire une pensée
fortement exprimée
par Lavoisier sur les abus des autorités scientifiques. •<
Dans
sciences. dit-il, les faux
la pratique des
jugements que nous poraucun intérêt phy-
tons n'intéressent ni notre existence ni notre bien-êlre;
nous oblige de nous
ne
sique
rectlûer:
l'imaginalion, au
contraire, qui
tend à nous porter continuellement au delà du vrai, l'amour-propre et la
nous-mêmes
contiance en
qu'il sait
bien nous inspirer, nous sollicitent à
si
conséquences qui ne dérivent pas immédiatement des faits; en sorte que nous sommes, en quelque façon, intéressés à nous séduire noustirer des
mêmes.
donc pas étonnant
n'est
Il
aurait pu ajouter:
en
que, dans les
en
sciences
en médecine en
physiologie et
général
(il
on
particulier)
ait
souvent supposé au lieu de conclure-, que les suppositions, transmises d'âge
en âge, soient devenues de plus en plus imposantes par torités quelles ont acquises, et qu'elles aient
vérités fondamentales,
même
enûn
le
poids des au-
été adoptées
par de très bans esprits
(1).
comme
des
»
En fait, les mots ferment, fermentation, ont été imaginés pour désigner une cause et un phénomène dont on ne conde
naissait ni la nature
manifeste
de
lors
tains acides (2).
dans
servé
la
que
le
la
exprimé (1)
l'idée
:
que
de
même
ferment,
la
est sous ces
On
levure,
;
se
la
après
avait
métaux par cermots a été con-
après que Cagniard de la
levure
l'autre.
d'effervescence qui se
dissolution de certains
végétation de cet être
Lavoisier
Le
phénomène
nettement dit que
vivant et qu'il eut
de
le
Le vague qui science,
la
eut démontré
effet
l'un, ni l'essence
même
appelé fermentation
est
un
Latour
être organisé
fermentation était un
même que
Turpin eut
nourrissait de sucre.
N'ou-
Discours préliminaire du Traité de chimie élémentaire.
même
ferment: a C'est réellement le feu qui produit le tous les corps. » On distinguait les fermentations froides et les chaudes, de façon que Voltaire pouvait dire « Le feu comment peut-il exciter des fermentations fioides qui font baisser !e thermo(2)
feu
mouvenienl
elail
interne de
:
mètre
On
!
»
disait
encore
i II
humeurs. » Fermentum, vient de
se fait
dans
fervere, être
le
cœur une fermentation du sang, des
chaud;
c'est
)
étymologie de Littré.
— Newton,
blious pas que
le
ment, sans savoir en quoi étudiant
qui,
voisier
nettement ferment
les
la
conditions
comme
—
grand Newton lui-même, considérait
fermentation
la cause de la
405
comme un
fermentation
alcoolique,
du phénomène,
substance azotée et
qui enfin, a donné
principe actif de mouve-
fermentation consiste.
la
l'équation qui
la
La-
précisé
composition du
la
composition du sucre
;
produits aux maté-
les
lie
C'est
a
riaux réagissants. [.avoisier
ne
s'est
pas expliqué sur
testable qu'il a noté le fait important
ment
participait à la
réaction
(1).
la
cause, mais
que
la
il
Liebig a épousé
hypothèse de quelques-uns, d'après laquelle
est incon-
substance du fer-
le
l'ancienne
ferment serait
un corps mis en état de décomposition, et communiquant ce prétendu mouvement à la matière fermentescible; vers la même époque, Mitscherlich, qui admettait l'organisation de disait
que
zélius,
la fermentation était
qui ne
voyait
dans
le
un phénomène
la
de contact
ferment qu'un
levure, ;
précipiié
Bersous
forme globuleuse de matière azotée, disait que la fermentation était un phénomène cataly tique. Quanta M. Pasteur, il a simplement exprimé l'opinion que la fermentation est un phénomène vital commençant et s'arrêtant avec celui-ci, sans nous dire ce que c'est qu'un tel phénomène. Ce savant a même supposé que les ferments appartiennent à une classe d'êtres inférieurs
qu'il
regarde
comme
anaérobies
(2).
Ainsi,
de toute
(1) On trouve encore, dans des livres classiques, exprimée l'idée que la fermentation est une réaction spontanée qui s'opère dans un corps d'origine organique par la seule présence d'un ferment, lequel n'emprunte ni ne cède rien au corps qu'il décompose; et que le ferment est une substance qui a la propriété de développer, dans les matières organiques avec lesquelles on la met en contact, une action moléculaire d'où résultent diffé-
rents produits.
—
Dict.
de Littré.
Dès aujourd'hui, dit M. Pasteur, on peut aflirmer que l'on rencontre deux genres de vie parmi les êtres inférieurs, un qui exige la présence du gaz oxygène libre, l'autre qui s'effectue en dehors du contact de ce gaz Comptes rendus t. LVI, et que le caractère ferment accompagne toujours, [i]
a
I
jj
p. 420. .Je propose », dit M. Pasteur plus tard, «je propose avec toutes sortes scrupules les mots nouveaux aérobies et anaérobies, pour indiquer l'existence de deux classes d'êtres inférieurs, les uns incapables de vivre en dehors de la présence du gaz oxygène libre, les autres pouvant se multiplier à l'infini en dehors du contact de ce gaz. La classe nouvelle des anaérobies pourrait être appelée la classe des zymiques (Zûu-t), levain, ferment), c'est-à-dire la classe des ferments. Les aérobies constitueraient par opposition les azymiques. » Comptes rendus, t. LVI, p. 1192. Il ne faudrait pas croire pourtant que M. Pasteur soit bien sûr de riqu'il avance, et ses scrupules ne lui paraissent pas .absolument sans fonde-
«
de
— façon,
le
ferment
et
-
406
fermentations sont choses très parti-
les
commun
culières qui n'ont rien de
avec
Ja vie
des êtres supé-
rieurs.
De
cet aperçu
malgré
les
la vraie
rapide,
n'est-il
pas permis de conclure que,
recherches de Cagniard et malgré
nature du ferment, défini
comme
la
découverte de
être vivant,
on n'en
du phénomène
sait pas plus que les anciens sur l'essence
?
Et
que, en définitive, ce sont les suppositions anciennes transmises d'âge en âge et devenues imposantes par qui, aujourd'hui
damentales,
même,
font regarder
par de très bons
esprits,
ferments sont des êtres à part et
les
le
poids des autorités,
comme les
des vérités fon-
hypothèses que
les
fermentations des phéno-
mènes sans analogues. Puisqu'il en
«^st
ainsi,
il
estsuperlki de dire
ici
ce que croyaient,
des ferments et des fermentations au point de vue physiologique, les Willis,
Bœrhaave,
les Slahl, les
tant d'autres. Mais
il
est utile
passages suivants, pour montrer
avons «
les
Van Helmont
de remettre sous vos yeux
comment M. Estor
et
et les
moi, nous
sacrifié à l'usage.
lui-mèmo les mort et de la totale desne nous étonne pas trop,
L'être vivant liisions-nous, remplide microzymas, porte eu
éléments essentiels de truction. Et
que
la
vie,
de
cette diversité
ia
maladie, de
dans
la
les résultats
ment eu homme prudent, il accentue ses réserves dans les deux passages suivants, rais en note dans ses Mémoires a Les êtres inférieurs qui peuvent vivre eu dehors de toute influence du :
:
gaz oxygène libre n'ont-ils pas la faculté de pouvoir passer au genre de vie des autres et inversement? C'est une question difficile que je réserve '>
!
Ibid., p. 420. « Je réserve toujours, ainsi que je l'ai fait antérieurement, la question de savoir si les ferments, notamment les vibrions, ne deviennent pas aérobies dans certaines circonstances, d'anaérobies qu'ils sont lorsqu'ils agissent
comme
ferments. » Ibid... p. 1192. Malgré ces réserves le savant microbiste n'écrit pas moins ce que voici, où les scrupules disparaissent a Le nombre des êtres pouvant vivre sans air et déterminant des actes de :
fermentation, je le crois considérable, qu'il s'agissede végétaux, c'est-à-dire d'organismes qui n'ont pas de mouvement propre, ou qu'il s'agisse danimaux, c'est-à-dire d'organismes qui ont un mouvement en apparence volontaire. »
démontrer que les animalcules infusoires, vivant sans gaz oxysont les ferments de la putréfaction quand cet acte s'effectue ài l'abri de l'air etque ce sont aussi les ferments de la putréfaction au contacti « J'espère
gène
libre,
à des infusoires qui consomment de roxygènej libre et qui remplissent le double rôle d'agents de combustion pour la matière organique et d'agent? préservateurs de l'action directe de l'oxygène de
de lair, mais alors associés
l'air
Ce
pour
les infusoires ferments. » Ibid., p. 420. passages sont très expressifs; il en sera reparlé; c'est pour cela quel
je les ai transcrits
ici.
— mêmes.
procédés sont les
les
tous
les instants, se
407
Nos
—
cellules, c'est
un
fait
détruisent sans cesse, par suite de
analogues à celles qui succèdent à
En entrant dans
mort.
la
d'observation de
fermentations
fort
l'intimité des
phénomènes, on pourrait vraiment dire, n'était le caractère choquant de l'expression que nous nous putréfions sans cesse. »
En
nous
écrivant cela
entendre.
sauf
Alais
sacrifiions à
générale
l'idée
l'usage,
pour nous
concernant
le
inicrozymas. les expressions sont impropres. Quoi qu'il en
Bernard, après nous, avait tenu
Cl.
inconséquence
de
plus. Je laisse
manière de voir de
l'illustre
le
même
des soit,
langage avec une
Chauffard nous
physiologiste
faire
rôle
exposer
la
:
« Cl. Bernard, dit-il, réduit à la fermentation toutes les actions de destruction organique. La fermentation serait le procédé chimique général dans les
êtres
vivants, et
même
leur
il
serait
spécial,
puisqu'il
n'apparait pas
en dehors d'eux. La fermentation caractériserait la chimie vivante, et la putréfaction serait le mode commun de cette fermentation. Cl. Bernard adopterait ainsi la formule La vie n'est qu'une pourriture l » :
3Iais
si
vivants et
unique,
la si
c'est
fermentation
n'apparaît pas en dehors des êtres
ceux-ci ne sont vivants
donc que
que par leur protoplasma
'protoplasma est à lui-même son fer-
le
ment et son propre destructeur ! C'est là la nouvelle inconséquence à laquelle devait aboutir Cl. Bernard avec son système. Mettons-la dans tout son jour
La vie, d'après du protoplasma
:
du conflit de la matière ou excitants extérieurs. Considérons la levure de bière, le sucre de canne et l'eau, en proportions physiologiques, placés dans le vide ou dans l'acide le
et
système,
des
résulte
conditioos
carbonique. La levure, par hypothèse, n'est pas vivante, car
elle
que du protoplasma, un mélange de principes immédiats et d'eau, n'ayant, selon Cl. Bernard, aucune faculté d'initia^ tive; les conditions ou excitants extérieurs sont ici l'eau, le sucre, le vide ou l'acide carbonique, lesquels ne sont certes pas vivants et certainement dépourvus de faculté d'initiative. Il n'y a, toujours par hypothèse, dans la levure rien qui puisse la porter à décomposer le sucre, c'est-à-dire à le faire fermenter; il n'y a rien dans l'eau, dans le vide ou dans l'acide carbon'est
nique
(c'est
un
fait
d'expérience),
qui
les
porte à faire fer-
menter ce même sucre. Pourtant du conflit de tous ces corps (tous également purement matière au sens chimique et dépourvus
d'initiative)
va résulter
disparaître le sucre avec
la vie et la
fermentation qui feront
dégagement d'acide carbonique
duction d'alcool, d'acide acétique, d'acide cérine et
de divers
et pro-
succinique, de gly-
composés azotés contenant de
la
zytho-
— zymase. Et
je
me
—
408
on verra pourquoi, qu'une addi-
suis assuré,
un autre excitant change en rien d'essentiel le phénomène. Maintenant, sans rien changer aux conditions tion de carbonate de chaux,
remplace
ia cellule
de levure par certaine autre
formée du
d'après le système, est
dant
le
même
poids de
d'acide acétique, et la
même
protoplasma. Cepenmoins d'alcool, plus temps beaucoup de viscose et de
produisent jamais
se
extérieures, je
cellule, laquelle,
fournira
sucre
même
en
qui ne
mannite,
ne
extérieur,
avec
de
levure
la
bière.
Voici maintenant
que dans
mélange de sucre de canne,
le
d'eau et de carbonate de chaux, je remplace les cellules précédentes par
lois et tels
microzymas ou par certains vibriouiens,
de leur évolution. Toujours
fruits
hypothèse, ces micro-
par
zymas ou vibrioniens sont composés du même protophasma cependant, voilà excitants extérieurs n'ont pas changé les
;
;
qu'outre l'acide carbonique
produira encore de
l'alcool,
il
se
dégage de l'hydrogène
tique et d'abord, beaucoup d'acide lactique à
chaux. Plus tard ce laclate de des
mêmes microzymas
il
;
bonique, de l'hydrogène
il
;
Puisque, selon
dans
le
système
de lactate
il
d'acide butyrique
accompagné
n'y a pas de faculté d'initiative
ont pas non plus, ne les
tous
cas, à opérer le
sucre, c'est-à-dire la
quoi une
déterminent-ils
dans
pas
même mode de décomposition du même vie et la même fermentation? Pour-
telle cellule fait-elle
et telle. autre surtout
ces vibrioniens
cellules, ces
vibrioniens, pourquoi les excitants extérieurs
qui n'en les
de.
chaux disparaîtra en présence
protoplasma unique dont sont formés ces
microzymas, ces
se
acé-
se produira encore de l'alcool, de
et
le
l'état
il
se dégagera encore de l'acide car-
beaucoup d'autres acides homologues. acétique
l'acide
:
mais bien davantage d'acide
de
font-ils
surtout de l'alcool avec
la viscose et
de
la
surtout de l'acide
sucre
le
mannite? Pourquoi lactique,
de
l'acide
deux acides et de l'acide butyrique avec le même sucre, quoique les circonstances extérieures soient les contrairement à ce que s'imaginait mêmes? Si ce n'est parce que Cl. Bernard et conformément à ce qn'enseigne la théorie du microzyma il y a dans ces cellules, dans ces microzymas
acétique ou
ces
—
—
ou dans ces vibrioniens, à qui dirige le
la
fois
phénomène dans un
agent est doué d'un
chacun de ces êtres?
mode
Tagent qui produit sens
d'activité
déterminé
et
et celui
que
spécial et différent
cet
dans
—
409
—
Avant de passer outre, généralisons un peu. Soient un bœuf, un porc et une oie; par hypothèse,
par
conslitués
mêmes
même
le
abreuvés de
aliments,
même
air; bref,
quoi,
indépendamment
tondes dans leurs foies,
la si
les
la
même
sont
ils
;
eau et
ils
ils
sont
nourris
des
respirent
le
excitants extérieurs ne diffèrent pas. Pourd'autres
différences
extrêmement pro-
nature des produits chimiques qu'ils fabriquent,
semblables, ne tàbriquent-ils pas les
celui-ci l'acide
biliaires:
protoplasma
mêmes
acides
taurocholique; celui-là l'acide hyocho-
lique et cet oiseau l'acide chénocholique(l) ?
Soient aussi divers végétaux l'ail,
la
dans
le
riaux
moutarde,
le
même sol, arrosés du même air. Par
même,
:
le
pavot somnifère, l'asperge.
tabac de Virginie,
de
la
même
hypothèse,
etc.,
semés ou plantés maté-
pluie, nourris des
leur
les excitants extérieurs sont aussi
les
protoplasma
est le
mêmes. Pourquoi
l'un produit-il l'opium; le second l'asparagine
le
;
troisième
le
ou essence d'ail; le quatrième le sulfocyanate d'allyle ou essence de moutarde; le cinquième la nicotine, etc., etc., que ne produiront pas d'autres espèces? La réponse est. selon moi, pour ces animaux et pour ces végétaux, exactement la même que pour les cellules et pour les microzymas ou les vibrioniens. C'est pure illusion de répondre que ces derniers sont des ferments et que les autres n'en sont point. La grandeur ou la petitesse, la simplicité ou la complexité de l'être vivant ne font rien à l'affaire; ici comme là sulfure d'allyle
s'agit d'êtres
il
organisés et c'est gratuitement qu'on
fait
des
comme en fait M. Pasteur; distinctions que ne Turpin. ni même Cl. Bernard, de son point de vue
distinctions faisait
pas
erroné. Si l'on n'était
pas aveuglé par
les
systèmes reçus,
—
qui ne
sont fondés que sur des suppositions transmises d'âge en âge
on
—
admirables harmonies dont une étude atdes choses, considérées dans leur ensemble, révélerait
serait frappé des
tentive
l'existence; elles
échappent quand on
fait
inconsidérément des
catégories imaginaires parmi les êtres organisés. clarté
il
faut d'abord examiner les
faits
Pour plus de
biologiques dans
les
êtres les plus simples
(1) L'herbivore que l'on pourrait nourrir de feuilles de mûrier produirait avec les matériaux qu'il en extrairait, de la viande et les substances nécessaires à la constitution de ses divers tissus. Le ver à soie en extrait les matériaux à l'aide desquels il constitue ses tissus et, en outre, la soie autres appareils, autres produits avec le même aliment. :
— Par exemple,
était
il
—
410
admis que
l'alcool
sucre que grâce à un ferment
par
le
que
la levure
présent
;
ne pouvait être formé
alcoolique
de plus,
et,
ne pouvait former de l'alcool que si le sucre était que l'acide lactique ne pouvait être formé par le sucre
que grâce à un ferment dit lactique; sucre et uu ferment butyrique; etc., Lorsque j'eus
dans l'eau
que
fait voir
distillée, à l'abri
l'acide acétique et dégageait
quer que ce
le
produisait de l'alcool, de
l'air,
de l'acide carbonique,
prouvait deux choses
fait
butyrique par
levure de bière, abandonnée
la
de
l'acide etc.
levure toute seule les formait; la seconde,
je fis
première,
la
:
que
le
remarque la
sucre n'était
pas nécessaire pour que la levure produisît de ralcool. Et je
que
concluais légitimement
levure elle-même, de
peut pas de
provenaient
manière que, dans sucre se forme dans
dans
la
célèbre expérience
la
de
la
puisque l'eau ne
qu'ils naissaient ainsi
fournir, et
les
même
la
produits
ces
propre substance,
sa
levure
de
Cl.
animal soumis au jeûne, ou que l'urée apparaît dans l'urine d'un animal que c'est l'on ne nourrit pas. Cette expérience est fondamentale Bernard,
le
foie
le
d'un
:
d'elle
que
j'ai
selon que je cellule
de
conclu que l'ai
l'acte
de
décomposition du sucre,
la
expliqué précédemment, s'accomplit dans
comme
la levure,
l'acte
de
la
transformation des
la
ali-
ments absorbés et assimilés s'accomplit en nous. C'est le fondement de la théorie physiologique de la fermentation et, par suite, la base sur laquelle je m'appuie pour affirmer que les
phénomènes de fermenlation sont des phénomènes de nutrition (1). Mais poursuivons, car tout est capital dans cette étude
de
la
fonction de la levure de bière.
Lavoisier,
pour
employait pour de canne
i
dissous
une
fermentation alcoolique
normale, 4 parties de sucre dans 16 parties d'eau. C'est à des fermen-
faire
partie de levure de bière,
tations faites dans ces conditions
que
se rapportera
ce que je
vais dire.
Pour bien me faire comprendre, il faut, pour une pardonner quelques formules et équations chimiques. (1)
Dans
la 27»
leUre,
j'ai
fois,
me
que M. Pasteur avait combattu cette conque le sucre pénétrât dans la cellule. Mais
dit
clusion et qu'il ne pensait pas
puisque ce savant croyait que le sucre ne pénétrait pas dans la levure pour y être transformé, c'est donc qu'il s'imaginait, avec Mitscherlich, que le contact de la levure suffit; ou avec Liebig que la décomposition était le résultat de quelque influence occulte, vitale, non spéciOée ou verlu de transformation. Mais si le phénomène est d'ordre physiologique de nutrition, on comprend qu'il ne peut s'accomplir que dans la cellule.
,
^
411
^
Le premier phénomène résultant de la rencontre de la levure du sucre de canne est la digestion de celui-ci par l'action de la zylhozymase sécrétée par la levure. Cette digestion consiste dans la fixation de l'eau sur le sucre et son dédoublement en suer»'
et
interverti,
formé de deux glucoses, selon l'équation
nu
2C10
Qii 4-
=
2H0
sucre de canne Il
est clair
que
+
G^2 Hi- 0^^
je fournissais
H''^
O''^
glucose gauche
glucose droit si
:
C*-^
d'emblée du glucose à
la le-
vure, la zylhozymase n'eu serait pas moins sécrétée, mais qu'elle serait sans emploi,
de
même
que
celle qui le serait
en excès
où l'on aurait employé le sucre de canne. Le second phénomène, dont la durée est incomparablement
daus
le
cas
comme
plus longue, c'est celui que je considère
du
l'assimilation
Les produits de produits de
la
glucose
la
et
de nutrition
désassimilation
la
désassimilation sont ce que l'on
;
corrélative.
nomme
les
fermentation. Pendant longtemps on a cru, avec
que ces produits provieny a dans la science de singulières méprises sur ce point. Lavoisier, Gay-Lussac et M. Pasteur, ont cru que le sucre de canne fermentait directement, sans aucune transformation préalable c'est J,-B. Dumas qui, le premier, lit voir qu'il fallait nécessairement que l'eau et le sucre de canne intervinssent, à la fois, pour que Lavoisier et
Gay-Lussac, après
nent exclusivement du sucre
;
lui,
et
il
;
le
phénomène pût
Lavoisier
que
le
avait
être expliqué et
entrevue
bientôt
;
sucre et l'eau formaient
cédente.
le
exprimé par l'équation que après, Dubrunfaut prouva
glucose selon l'équation pré-
du glucose en
Alors, l'équation de la transformation
alcool et acide carbonique fut la suivante C12 H12
on
—
glucose
:
4 c;02 4- 2 G' H«
ac. carbon.
2
alcool
Cette équation exprimait à la fois, la relation qui
cose
l'acide
carbonique
et l'alcool, et la
lie
au glu-
suppostion que dans
l'opération le glucose ne fournissait pas autre chose.
Dans
l'étude de l'action de certaines moisissures sur le sucro
de canne, après l'interversion, j'avais trouvé
qu'il se formait,
j'ai
reconnu pour de
l'acide acétique. Je découvris ensuite l'acide
acétique et d'au-
outre l'alcool, un
acide,
que plus tard
homologues en très petite quantité, tel que l'acide butyrique, parmi les produits de la fermentation alcoolique. tres acides
le même temps, M. Pasteur découvrait l'acide succinique qu'un chimiste allemand avait déjà signalé, et la glycérine. Dp ces diverses recherches il fallait conclure que la fermenta-
Vers
—
—
412
moins simple qu'on
tion alcoolique était
par des dosages soignés, les
mina,
nalyse avait révélés
l'avait
cru
on déter-
;
que
différents termes
l'a-
toujours préoccupés de l'hypothèse qu'ils
et,
proviennent exclusivement du sucre, on chercha l'équation qui
au
les lie
décomposé, dans l'intention d'exprimer
ci^lucose
fermentation alcoohque par une
exactement toutes tions destinées à
la
transformation du sucre en glycé-
rine et acide succinique, qui ont été publiées, sont
quées
en ressort évidemment
et si ditt'érentes, qu'il
la tentative.
Mais ce n'est pas tout. Je
déterminations précises, que
la
comme ou exprime
chimiques ordinaires. Les équa-
les réactions
exprimer
équation,
me
si
compli-
la vanité
suis assuré
de
par des
quantité d'acide acétique, entre
la
autres, varie dans des limites très étendues, avec les conditions
de température, de pression, de présence ou d'absence de Elle varie aussi selon
que
l'on fait
l'air.
du poids
varier le rapport
du sucre quand la levure augmente, l'acide du sucre, diminue; quand la levure diminue, l'acide acéti((ue, rapporté toujours au sucre, augmente et il augmente si bien que sa quantité peut dépasser de beaude
la levure à celui
:
acétique, rapporté au poids
;
coup le poids de la levure^ de façon que, contrairement à ce que pensait M. Pasteur, l'acide acétique ne peut pas être dit provenir de cette
Mais
il
levure,
mais du sucre décomposé par
faut insister davantage
elle.
nous voulons avoir une idée
du phénomène.
plus nette Voici
si
les
formules des différents termes de
alcoolique, placés dans l'ordre décroissant relatives, qu'il faut
comparer à
0H Glucose. G*H^O, HO Alcool ou
la
la
fermentation
de leurs
quantités
formule du glucose
:
C12H12
hydrate d'oxyde d'éthyle.
CO^ Acide carbonique.
3H0 Glycérine ou hydrate de tritoxyde d'allyle. HO Acide succinique ou succinate d'oxyde d'hydrogène. C*H^O%HO Acide acétique ou acétate d'eau. C« H^ 0', HO Acide butyrique.
G* H' 0-^ G* W^O'^,
La formide du glucose peut C12 Hi2 0^^
Ge qui nous
fait
voir
que
le
s'écrire
:
= C'\ 12 HO. carbone, l'hydrogène et l'oxygène
y sont dans un rapport numérique tel que ces derniers y existent dans le rapport exact de la composition de l'eau ce qui a ;
fait dire,
mais
très
improprement, que
Je glucose est
un hydrate
de carbone. Si l'on
compare
à la formule
du glucose,
ainsi représentée,
—
—
Uà
de ce tableau, voici ce que l'on constate
Jes dittérentes l'ormules
:
un produit d'oxydation achevée; son carbone représente, le tiers du carbone de l'équivalent du glucose, et son oxygène les deux tiers de celui du même équivalent de glucose; les deux autres îiers se retrouvent, avec tout l'hydrogène et le reste de l'oxygène dans les deux équivalents de l'alcool formé. Dans l'acide succinique il y a plus d'oxygène carbonique
l'acide
est
pour former de l'eau avec sou hydrogène; il donc plus oxygéné que le glucose; c'est encore un produit
qu'il n'en faut
est
d'oxydation. L'acide acétique est représenté,
par
un hydrate de carbone d'un équivalent
comme
glucose.
le
trois fois plus petit;
donc pas plus oxygéné que lui. Enfin, dans l'alcool, glycérine et dans l'acide butyrique, il y a moins d'oxygène qu'il n'en faut pour former de l'eau avec leur hydrogène; ces composés sont donc des produits moins oxydés que le glucose; ils sont ce qu'en chimie on appelle des proil
n'est
dans
la
duits de réduction. Or,
remarquable que, malgré
est
il
peut constater dans posés,
il
oxygénés
se trouve
—
les
que
les
variations
que
quantités relatives de ces divers la
somme
l'on
com-
des poids des composés moins
alcool, glycérine, acide butyrique, etc., est toujours
supérieure au poids des composés aussi oxygénés et plus oxygé-
nés Il
— acide faut
acétique, acide succinique et acide carbonique.
donner quelque attention à
cette
remarque pour en
saisir la portée.
Voilà, n'est-il pas vrai,
une substance organique,
qui, par le fait de la levure, se trouve partagée en
le glucose,
deux grou-
pes de composés, les uns moins oxygénés, les autres plus oxy-
génés qu'elle. Mais en
donné
soit
chimie
générale, pour qu'un
désoxygéné, c'est-à-dire
de l'oxygène par quelque agent,
réduit,
il
appelé réducteur,
empare pour former un composé plus oxygéné pour oxygéner davantage un composé il faut dit
oxydant, qui peut
fournit pas d'oxygënc faite
dans
le vide.
c'est-à-dire
et,
lui
Et
lui fournir
de
un composé
eu céder. Or,
par hypothèse,
D'autre part,
la
moins oxygénés que
la
la
levure ne
fermentation a été
quantité des composés réduits, le
glucose est
levure ne peut pas fournir la quantité du corps serait nécessaire
qui s'en
qu'il n'était.
l'oxygène, soit directement, soit indirectement, par
oxygéné,
composé
faut lui enlever
telle,
que
la
réducteur qui
1
Mais, des faits connus dans
la
science,
il
résulte
que
l'on
ne
sait pas, par l'emploi des agents oxydants et réducteurs, obte-
—
—
414
nir avec le glucose les différents termes, ni ensemble, ni isolés,
qui caractérisent la
fermentation
alcoolique. D'ailleurs,
le
ré-
de Toxydation de toute matière organique aboutis-
sultat linal
sant toujours à l'acide carbonique et à l'eau, composés de la combustion achevée de leur carbone et de leur hydrogène et les plus rapprochés de la matière purement minérale, il en résulte,
par la définition même de la matière organique que j'ai donnée, qu'un composé organique moins oxygéné qu'un autre, c'est-àdire plus riche en carbone et en hydrogène, est plus organique
que
Donc
autre.
cet
glycérine,
la
l'alcool,
que, etc., sont plus organiques que le résultat
le
butyri-
l'acide
glucose
:
sont donc
ils
d'une synthèse plus élevée que ce glucose, quoique
leur molécule et leur équivalent soient moindres que les siens.
reviendrai
Je
sur
fonction synthétique des
cette
êtres orga-
nisés.
dans cette transformation du glucose en deux groupes
C'est
de composés plus oxygénés
et
consiste, suivant les auteurs, le
moins oxygénés que lui, que phénomène de la fermentation
alcoolique. Lavoisier concevait l'acte chimique de celte trans-
formation, d'une part, comme étant la combustion d'une partie du carbone du sucre par une partie de l'oxygène de celui-ci et, d'autre part, comme le groupement du resle des éléments pour former l'alcool et les autres termes moins oxygénés de la fermentation. Sans doute, c'est là l'explication statique du phénomène actuel. Mais elle ne remonte pas à la cause et ne nous dit
pas pourquoi
le
sucre subit
ou décomposition, que est susceptible
là
telle autre,
plutôt
celte transformation
également possible, dont
il
ou moins semblables
à
par d'autres êtres plus
la levure.
La que
M.
cause, la
pose que air; tielle
»
la
cherchée dans
l'a
a
supposition 11
sup-
toutes les fois qu'il y a vie sans
fermentation alcoolique a
l'absence de
la
être zymique, c'est-à-dire ariaérobie.
sucre fermente
le
que
Pasteur
un
levure est
pour condition
l'oxygèue libre; que,
pourtant,
essen--
levure
la
ayant besoin d'oxygène pour vivre l'enlève, à défaut d'oxygène libre,
au sucre
position
du
et
que
cette soustraction a
pour
effet la
L'explication ne vaut rien, car
il
n'a pas élé
démontré que
levure enlevât au sucre de l'oxygène de préférence à
de ses éléments lique
décora-
sucre.
pouvait
;
car
j'ai
commencer
prouvé que et
la
fermentation
s'achever tandis qu'un
d'oxygène ininterrompu traversait
la
tel
masse
la
autre alcoo-
courant
fermentante;
la
—
—
MS
quantité d'alcool formé n'a pas été moindre et celle de l'acide augmoUée. J'ai même opéré des fermentations
acétique point
décomposant
alcooliques en
un puissant courant
en présence de
l'eau
où
voltaïque
je
la
levure par
démontrais l'absorption
d'une grande quantité d'oxygène. Enfin, dans certaines expégr. 1 de j'ai détruit 100 grammes de sucre par
riences,
levure
dans lesquels
cas
:
l'explication est
mathématiquement
absurde.
La transformation quée
qu'elle
ne
donc pas plus rationnellement expli-
n'est
suppositions de M. Pasteur qu'elle ne occultes appelées foixe ailleurs qu'il faut
Mais,
il
faut
le
pas plus
expérimentalement;
l'est
par
l'était
contact ou force
de
en chercher
par
les
les intluences
catalytique. C'est
cause.
la
répéter, la levure fournit de
l'alcool
et
de
carbonique par elle-même, lorsqu'on l'abandonne dans l'eau distillée. Pour expliquer ce phénomène, M. Pasteur a l'acide
une nouvelle supposition
fait la
levure
transformait
a admis, sans le prouver, que
il
:
cellulose,
la
ou
en sucre et que
carbone de son tissu
tel
autre hydrate de
c'était
le
sucre ainsi
formé par elle-même qu'elle transformait. Mais j'avais démontré qu'il n'y a rien dans la levure de capable de former du sucre avec de la cellulose, et que la levure mise dans l'empois de fécule, le fluidifie, s'y détruit selon que je l'ai expli-
qué
et
ne
objection
le
Pour écarter définitivement cette que certains ferments pouavec des substances qui ne pouvaient
saccharifie pas.
j'ai
démontré,
vaient former de l'alcool
enfin,
pas être transformées en sucre.
Avant de
fournir la preuve
d'observer que la
levure et
de ce
fait
capital,
il
est utile
organismes cellulaires analo-
les
gues ont été appelés ferments alcooliques, parce que l'on
imaginé que
était
l'alcool
le
s'était
produit essentiel de leur activité
décomposante du sucre. En l'ait, l'alcool est le terme le plus abondant de cette décomposition mais si l'on calcule la quantité d'alcool et d'acide carbonique qui résulte d'un équivalent de glucose, d'après l'équation^ on trouve 88 gr. d'acide carbonique pour 92 gr. d'alcool mais la glycérine, l'acide acél'acide tique, succinique, formés en même temps sont, quoiqu'en moindre quantité, au même titre, des produits essentiels de l'activité de la levure à cet égard on pourrait tout aussi justement soutenir qu'elle est ferment carbonique, glycérique, acétique, succinique La dénomination adoptée est donc fondée sur une illusion. Et encore ne sont-ce pas là tous les pro;
;
!
!
— duits fournis par j'y insisterai
la
416
—
levure pendant la décomposition du sucre;
tout à l'heure.
Auparavant voyons si l'on peut, avec plus de justesse, dire un ferment lactique, un butyrique, etc.? La fermentation lactique ou la butyrique du glucose ou du sucre de canne est produite régulièrement par des vibrioniens qu'il y a
Quand
réputés zymiqiien, c'esl-à-dire anaérobies.
on
cose, voici les équations par lesquelles le
phénomène de
transformation.
la
=2O
Cl. H'^ 0'^
Cl. Hi^
:
0% HO
H^
Acide lactique.
=
0'-'
il s'agit du glucoutume d'exprimer
a
(>
0'
H-^
HO
+
4 CO^
+
6
H
Acide butyrique.
Or,
trouvé que- dans toute
j'ai
butyrique
considérable
:
ou en quantité
fermentation lactique
se formait de l'acide acétique, souvent
il
l'équation de sa formation par le glucose serait
=
G^^ fli^ 0»^
:
0\ HO
3 G* H»
Acide acétique.
Et ce
n'est
pas tout
en
:
même
temps peuvent apparaître même série que l'acide
d'autres acides volatils appartenant à la
acétique
et,
ce qui est
important, de
possible d'attribuer sa présence à ce
ment £t
l'alcool,
que
sans
qu'il soit
un
l'on appelle
fer-
alcoolique. si
j'ajoute
que
les
tyrique, produisent les
sur l'empois de et qu'il s'y
fécule,
mêmes mêmes
buquand on les fait agir en présence du carbonate de chaux, ferments, dits lactique ou acides
produit également de l'alcool, sans qu'on puisse, à la formation du glucose, il deviendra un terme constant et, par suite, né-
aucun moment, constater évident que l'alcool est cessaire,
Enfin, sible
de
l'activité
comme dans
de ces organismes. le
cas de la levure de bière,
de représenter par une équation
lactique,
la
est
s'il
formation de
de l'acide acétique ou de l'acide butyrique,
la
pos-
l'acide
chose
devient impossible dès que l'on veut représenter l'ensemble de la
réaction, d'autant plus
termes varie avec
les
impossible que l'un ou l'autre des
conditions de la fermentation.
Concluons donc que si dans la fermentation dite butyrique ou dans la lactique, l'acide lactique et le butyrique sont souvent les produits dominants de la transformation du glucose, il y a ucauaioins production d'autres composés et que, par suite, l'expression de ferments lactique ou butyrique est aussi impropre que celle de ferment alcoolique. V<àlà donc que le sucre est décomposable par ces ferments
—
41T
—
comme il l'est par la le\Tire, ils sont ferments alcooliques quand on considère spécialement la formation de l'alcool, comme la levnre est ferment acétique, voire en plusieurs produits
quand on donne spécialement son
butyrique,
deux
attention à ces
acides.
Mais pourquoi sous
l'influence des
comme
sucre fournit-il l'alcool
mène«;
le
ferments alcooliques, le terme dominant du pliéno-
pourquoi, sous l'influence des ferments lactique ou
et
butyrique, est-ce l'acide
lactique ou le butyrique? Et dans pourquoi celui-ci plulôt que celui-là? Oui, pourquoi ? si les uns et les autres étant également anaérobies, le phénomène a pour cause une soustraction d'oxygène au sucre au prolit de la vie de l'être anaérobie ? Voyez-vous ce qu'a de merveilleux cette soustraction d'oxygène
chaque cas
particulier,
qui
surtout de
fait ici
surtout
aiUeurs
l'alcool,
de l'acide
surtout de l'acide lactique,
là
bulyrique, etc,
etc.,
et
en
même
temps détermine la variation de certains de ces produits ? Non, ce n'est pas cela; la cause est plus cachée, elle doit être cherchée ailleurs, car le phénomène, pour être d'ordre chimique, a pour cause un acte physiologique. L'erreur qui est sous
la
supposition de M. Pasteur éclate avec
force lorsqu'on démontre,
comme je l'ai fail, que l'alcool peut mêmes de la fermentation dite
être produit par les vibrioniens
lactique avec
une substance qui ne peut pas
en glucose. Le
être transformée de trop de conséquence pour que je ne
pas convenablement ressortir.
le fasse
une fermentation lactique en employant
J'ai fait
le sucre de matière fermentescible. L'opération étant achevée recueilli les ferments (vibrioniens) et j'ai fait recristalliser
comme
canne j'ai
fait est
le lactate
de chaux produit. Ce
délayé dans une quantité
sel,
recristallisé et séché,
suffisante
ferments qui l'avaient formé.
J'ai
d'eau
constaté
et
le
a été
remis avec
les
dégagement d'acide
d'hydrogène caractéristique de la fermentation de chaux a disparu, etc. D se produisit par sa décomposition, de l'acide butyrique, de l'acide acétique,
carbonique butyrique;
et
le
lactate
une quantité notable d'alcool. La production de l'alcool dans ces conditions démontre deux la première, c'est que cet alcool produit sans glucose, choses etc., et
:
à l'aide d'un produit de fermentation, ce qui revient à
l'a été
dire
que
cibles
;
les
produits fermentes peuvent encore être fermentes-
la seconde, c'est
qu'un ferment
lactique et vice versa, de façon
dit
butyrique, peut être le ferment lacti-
que lorsque
27
— que a détruit
le lactate
comme
laclate
brioniens puissent
manière
très
fait
du
se servant
le
avec
des
choses
de chaux, de
lactate
formeraient avec
en
qu'ils
l'alcool
glucose et
le
que ces vi-
digne d'attention
former de
ainsi
aussi dissemblables que
même
devenu butyrique,
est
il
—
d'un produit récrémentitiel.
assurément un
C'est
418
la
fécule sans la
la
que la levure en produit sans matière fermenpour n'avoir pas réfléchi à ces merveilles qu'on n'aperçoit pas les harmonies qu'elles recèlent (1). Jusqu'ici j'ai parlé seulement de ce que devient le sucre dans saccharifier
la
et
C'est
tescible.
fermentation dite alcoolique,
mentescible dans la partie
les autres
et,
en général,
apparente du phénomène, ce
Que
devient
sien
:
la
levure elle-même?
non seulement
matière
la
fer-
fermentations. Mais ce n'est là que
l'activité,
En
qui
aux yeux. y met du
saute
réalité elle
l'énergie qui est
en
elle,
mais
de sa propre substance. Il
y a vraiment deux phases distinctes à considérer quand de l'action de la levure sur le sucre de canne.
il
s'agit
c'est la digestion ou La première, nous la connaissons déjà zymasique. La levure sécrète la zymase et transforme :
l'action le
sucre de canne en glucose. Elle se fait son milieu. C'est
un phénomène purement chimique exprimable, comme les actions
là
toutes
zymasiques, par une équation simple.
La seconde, qui constitue c'est, à proprement parler, cose, sou assimilation et
carbonique, d'alcool,
etc.
ce la
que
l'on appelle la fermentalion,
nutrition
:
l'absorption
du glu-
désassimilation sous forme d acide
la
Là
aussi,
c'est
un
fait
important à
noter et à prouver, la levure met du sien. La preuve directe, l'avons dans
nous
nique, etc., par
la
la
formation de
l'alcool,
de
l'acide
carbo-
levure abandonnée duns l'eau distillée; mais
pourquoi les vibrioniens produisant de l'alcool (1) On peut se deraonder avec le glucose, ils ea fournissent si peu. C'est qu'ils peuvent le consommer c'est-à-dire qu'il est récrémentitiel pour eux et ne après l'avoir produit l'est point pour la levure; car ne pouvant pas rentrer dans la cellule, il ne peut pas y être transformé par ses microzymas. J'ai fourni la preuve directe de l'exactitude de ces deux interprétations 1° Les microzymas de la craie, qui sont ferments alcoolique, lactique, acé;
:
peuvent consommer l'alcool lui-même et produire, à un dégagement d'hydrogène, d'hydrogène protocarboné, de acétique, de 1 acide caproïque, etc. Les microzymas du foie de bœuf
tique
et
l'abri
de
l'acide
agissent
butyrique,
l'air,
comme
Cfux de
li
craie
;
La levure qui se détruit dans l'empois, met ses microzymas en liberté; chaux au mélange, il se dégage de si alors on ajiute du carbonate de l'hydrogène, de l'acide carbonique; il se produit de l'acide acétique, de l'acide butyrique et seulement peu d'alcool. 2°
— même
on
temps
sécrète
elle
—
419
beaucoup d'aulres produits
de
:
l'acide pliosphorique, des phosphates, des sulfates, des mati'^res
organiques incristallisables
énormément de leuciue
et des crislallisables.
parmi lesquels
Eh bien
de lyrosine.
et
séparé d'une fermentation alcoolique normale tous
!
lorsqu'on a les
produits
suppose provenir du sucre, il reste un résidu fixe, notable, très complexe, où existent de Tacido pliospliorique. des
que
l'on
phosphates, autres,
et
de de
zytlioymase,
la la
leucinc,
de
des matières albuminoïdes
la
et
Ces divers produits
tyrosine.
sont extrêmement variables, selon que beaucoup de cellules de
un
nombre ont été employées pour La levure désassimile donc produits provenant du sucre, mais ceux qui
levure ou seulement
consommer
même
le
non seulement
les
petit
poids
du
sucre.
proviennent de son propre plasma.
y a certainement équation
Il
entre ce que la levure perd et ces produits: mais à cause de
on ne peut pas représenter par une équation
leur variabilité
semble du phénomène,
l'en-
et cela ajoute à l'impossibilité d'expri-
mer par une équation la relation qui lie le sucre et la levure aux produits si nombreux de leur réaction mutuelle. C'est tout cela que l'on négligeait quand on imaginait des causes occultes pour expliquer un phénomène de pure physio3Jais puisqu'il s'agit ici bien plus de physiologie que do chimie, je dois faire observer qu'il est contre nature de nouren vérité, cette pauvre levure rir la levure seulement de sucre
logie
!
:
dans une situation fort anormale. Comme un être que l'on ne nourrirait que d'un aliment simple et unique, toujours le même, elle est plus ou moins dans l'état d'inanisation elle dépérit rapidement;, se multiplie mal; elle souffre et atteint cette était là
:
où
limite d'épuisement qui est l'inanition,
de sécréter sa
zymase
sans pouvoir assimiler
cette opération.
me
En
cas
aussi,
On a beaucoup cherdiminue de poids dans
vérité,
il
la levure
ne pouvait pas en être autrement
et
rappelle les expériencesde Chaussât concernant l'alimen-
tation insuffisante et l'inanition des
un
encore capable
de canne, mais
glucose digéré.
le
ché à comprendre pourquoi cela
elle est
et d'intervertir le sucre
comme
dans
animaux! L'explication, dans
l'autre, la voiià.
M. Pasteur a introduit,
là
de graves erreurs.
La levure, bien que de nature végétale, ne
se nourrit que de pas minéralivore ; aliment complet, qu'elle
matières organiques appropriées,
elle n'est
comme aux animaux
un
trouve dans
la
il
lui faut
cuve du brasseur.
indétlniment, ou dans un milieu
C'est
là qu'elle
nutritif
se
multiplie
semblable qu'on
lui
— procure
420
—
produisant
artificiellement,
décomposition
la
la plus
normale du sucre et lo moins d'acide acétique. Là, elle désassimile en apparence le moini possible de son plasma, parce qu'elle répare incessamment ses portes, etc., etc. Et de même les vibrioniens usent leur plasma et ne vivent régulièrement que dans un milieu complexe contenant l'aliment complet, etc., etc.
Disons donc que dans bière, dans les
fonctions
la
:
aliments et se nière que
faire
cellules
analogues à
conclure
pouvoir
l'on considère
moment comme
et la fonction
leur milieu,
maintenant
crois
Je
les
la
levure de
microzymas et les vibrioniens, coexistent deux fonction zymasique qui leur fait digérer leurs
les
fermentations,
de nutrition.
de quelque ma-
:
—
je parle
en ce
astronomes quand ils disent que le soleil se 1ère et se couche, sachant bien que l'expn^ssion est impropre, il est impossible de méconnaître que les êtres organisés appelés les
—
ferments ont en eux-mêmes
du phénomène de
à la fois,
fermentescible.
Il
la la
cause productrice et directrice,
transformation de
faut donc, ou bannir
du langage
la
matière
scientifique
—
comme mot de ferment et le laisser au langage populaire, ou bien il faut renoncera quand il dit ferment de discorde, rien comprendre aux phénomènes de la vie de ces très petits
le
—
Selon
êtres.
La
les faits et selon la raison
il
faut dire:
feî^mentation n'est autre chose que la nutrition considérée
dans un être
dans un vibrionien
cellulaire,
et
dans un micro-
zyma. Oui, de
a digéré
même que
et
l'animal n'absorbe, n'assimile que ce qu'il
ne désassimile que ce
qu'il
aussi la levure et les vibrioniens. Et
a
assimilé,
de
même
en éclairant un phéno-
mène
par l'autre, je ne fais pas de cercle vicieux; je confonds seulement ce que M. Pasteur a tenté de violemment séparer. Voilà ce qu'il
fallait
mettre en évidence
avant d'étudier la
ne laut donc plus perdre de vue reconnu par Cl. Bernard lui-même, physiologie, ce principe de qu'il quel soit, que se trouve, vivant, dans l'être c'est que nutrition dans
uniquement,
l'homme.
la cause
II
des transformations de
la
matière qui lui
permet de se nourrir. C'est cette cause et le besoin de se nourrir, chacun selon son espèce, qui explique le fait que des êtres différents quelconques, nourris des mêmes aliments, ne fournissent pas les mêmes produits de décomposition ou de transformation.
— Tout
nom
—
cela, c'est évident, doit aboutir à cette conclusion que,
malgré
l'on voulait,
si
421
continuer à donner à
tout,
de ferment, ainsi qu'aux vibrioniens
faudrait, logiquement, l'appliquer
et
levure le
la
aux microzymas,
il
aux organismes supérieurs, à
l'homme lui-même. C'est
pour arriver à
cette grave conclusion, depuis
longtemps
pressentie dans ces lettres, qu'il a été nécessaire de faire celte
digression sur la théorie physiologique de
fermentation
la
telle
mes recherches, j'espère que vous me parlongueur et les détails un peu spéciaux dans lesquels
qu'elle découle de
donnerez sa
en considération de leur
je suis entré,
ce n'est pas
nécessité. D'ailleurs,
ma
importance faute
et
de leur
plus d'efforts et
si
plus de temps doivent être dépensés pour déraciner de vieilles
erreurs que pour découvrir et exposer une vérité nouvelle.
donc l'homme comme une immense
Je considère
laquelle
la cellule
comme
par sa surface,
sépare celle-ci du les
les
monde
la
membrane de
le
la levure
extérieur. C'est dans cette cavité
aliments seront soumis à l'acte de la digestion
sucre dans
dans
aliments
d'eau nécessaire. Cette cavité sépare l'intérieur
et la quantité
de
cellule
une cavité intérieure est destinée à recevoir
que
comme
le
milieu ambiant qui contient la levure.
Les aliments
:
matières glucogènes diverses, substances albu-
minoïdes nombreuses, corps gras, matières minérales et autres, après avoir subi dans la bouche une trituration, un émulsionne-
ment et une première transformation chimique de
certains d'entre
eux, arrivent dans l'estomac. Dans la bouche déjà, dans l'estomac ensuite, les aliments déterminent la sécrétion d'un liquide
dant, complexe, contenant les
organiques
et
zymases
et
d'autres
abon-
substances
minérales diverses.
Dans l'estomac les matières alburainoïdes subissent une première transformation par l'action de la pepsine dans un milieu acide; certains autres aliments y sont aussi partiellement transformés. Ce qui n'a pas été digéré, c'est-à-dire rendu absorbable,
dans l'estomac,
le
sera
dans
l'intestin,
les
oiî
matières
albuminoïdes du chyme subiront une autre transformation plus profonde.
Comme
dans
la
bouche
et
dans
l'estomac, de
nombreuses
glandes spéciales entrent en jeu dans l'intestin. Elles y versent les zymases et les autres proiluits organiques et minéraux qui sont les produits de leur activité particulière. Les zymases dé-
terminent
les
dans l'estomac
transformations des matériaux et font subir
aux matières de
non transformés la
digestion sto-
_ macale 01
i\Iiii<;,
les
de
—
une dernière Iransforiuation
d'un
die lurl diffcreui (1). iiiiépeiidaiiiineut des produits
glandes,
et
aihuminoïdeb
'les
4-2-2
il
y
a,
dans tout
le
organiques solubles des
cours du canal idinienlaire
et digestif,
microzyinas qui proviennent des tissu- propres de l'animal, la
de
bouche
et des glandes salivaires, des glandes
l'intostin
a^ cntin, les
y
il
;
du
viande, des œufs,
lait,
du
pain, des léguqaes, des fruits, etc.),
lesquels ne sont pas digérés, c'est-à-dire dissous.
zymas ajoutent des zymases;
les
ils
de l'eslomac
niicrozynias des aliments (de la
Tous
ces micro-
produits de leur activité à ceux, do l'activité
agissent dans l'intestin
pareils de laboratoire.
On
comme dans
nos ap-
trouve de ces microzymas évolués eu
bactéries de diverses
formes et grandeurs dans dans l'estomac, malgré l'acidité du milieu dans
bouche
la
celui-ci.
et
Mais,
important, dans le duodénum et dans l'intestin grêle on ne trouve que des microzymas; ce n'est que plus loin que l'on retrouve des microzymas évolués et des vibrioniens, Quoi qu'il eu soit, leur activité s'exerce là, inévitablement, sur les mafait très
tières
qui s'y trouvent;
dégagent
les
dans l'estomac
gaz et
ils
se nourrissent à
nécessaires au
dans
leur manière et
mécanisme de
la
digestion,
l'intestin.
Le produit général de la digestion est donc quelque chose d'extrêmement complexe, où n'existe plus rien de l'aliment ingéré. Et il ne faut pas oublier que, parmi ces produits, il y en a énormément qui proviennent de nous-mêmes de façon ;
que,
non seulement nous digérons nos aliments par des agents
la digestion gastrique des (1) L. Corvisart croyait que les produits de alburninoïdes étaient le résultat d'une transformation achevée, ne subissant dans l'intestin aucun changement ultérieur, s'imaginant que le suc pancréatique, par exemple, n'agissait que sur les matières qui ont échappé à l'action du suc gastrique. C'était une erreur. Le suc gastrique opère un dédoublement des matières albuminoïdes assez peu profond, plus ou moins semblable à celui que la zjthozymase lait éprouver au sucre de canne, dont les termes sont encore de nature albuminoïde II résulte de mes recherches et de celles de fli. J. Béchamp que les microzymas pancréatiques et la pancréazymase exercent sur les matières albuminoïdes un dédoublement d'un autre ordre. Comme dans la digestion gastrique, les éléments de l'eau interviennent; parmi les produits qui en résultent, il y en a qui ont la constitution albuminoïde, mais il y en a d'autres, des composés cristallisables, la leucine, etc., qui n'ont plus le caractère albuminoïde. Or. si l'on prend les produits du la digestion gastrique d'une substance albuminoïde quelconque, pour les soumettre à l'action de la pancréazymase, ils sont encore dédoublés ; il en résulte des substances nouvelles, de constitution encore albuminoïde, et en outre, des composés cristallisables, la leucine, etc., et des corps d'une solubilité plus grande dans les liqueurs alcooliques et même .
dans l'éther.
—
de notre propre subs-
en nous, mais nous mettons
produits
dans
tance
—
4-23
que
produits
les
nous
absorbons
nous
pour
nourrir. Telle est la
première phase de l'action de
la
cellule-homme
sur ses aliments. La seconde phase, c'est, à proprement parler, la nutrition.
C'est dans le mélan^re complexe qu'il s'est préparé, que l'organisme puise par toute la surface du tube digestif, comme la levure dans le milieu qu'elle s'est fait. Par l'absorption l'aliment digéré devient partie intégrante de l'organisme. 11 y subit les transformations diverses qui aboutissent iiiialement à reproduire des substances identiques à celles
que
digestion a transformées; de
la
levure
avec
fait,
complète,
la
le
même
substance
nisme admirable, que les produits
de
la
même
manière que
de son être. Oui, par un méca-
l'on connaît et
la digestion, qui
que
je n'ai pas à décrire,
ont déjà subi un premier degré
d'élaboration en traversant les divers tissus qu'ils
sur leur
qu'iîlle s'est
Mais entre
comme
utilisés
la
les
maté-
complication à
part,
levure utilise
préparés.
y a une différence
il
rencontrent
sont distribués dans toutes les parties de l'or-
trajet,
ganisme pour y être riaux
la cellule-levure
et
essentielle,
cellule-homme
la
:
la
première, bien
qu'accomplissant mieux ses fonctions en présence de les
le
sucre et les matériaux de son alimentation
accomplir aussi en son absence
;
l'air,
peut
seconde a impérieuse-
la
ment besoin d'air, car la présence constante de l'oxygène est une condition essentielle du fonctionnement de certains groupes de ses éléments histologiques sous l'influence desquels
il
acquiert
comburante. Pourtant, malgré cet oxygène, le phénomène des transformations y est du même ordre que dans la sa faculté
il y a des phénomènes d'oxydation et des phénomènes de synthèse. Certes, Ihomme est un être qui consomme de
levure
:
l'oxygène;
M.
Pasteur,
dirait qu'il est aérobie
pourtant
il
:
forme sans cesse de
et
dans sa chair l'acide
Mais
si,
il
;
La cellule-homme
tique, lactique, tout
comme
la
l'alcool
forme aussi de l'acide acétique, lactique sous la forme d'acide sarco-
cerveau, dans ses muscles
lactique.
comme levure
donc ferment alcoolique, acémicrozymas et vibrioniens! les vibrioniens, il met du sien
est
certains et
pour préparer ks matériaux dont
com.me eux
il
met du
comme un ferment, imprégné d'oxygène, dans son foie, dans son
considérait
le
s'il
tout son être est
sien
il
durant
se nourrit par assimilation, la
phase de
la
nutrition
—
424
—
qu'on appelle désassimilation. Toutefois, pour comprendre
une
qui a
f;rande importance en patlioloiiie,
en quoi consistent lation,
V assimilation
la nutrition,
cela,
faudra préciser
il
désassimi-
et la
pour pouvoir donner à ces mots leur signification scien-
tifique.
C'est
de
la
donc dans
mations de
comme
biologique très général et nécessaire
fait
matière organique dans tous les êtres.
la
tout être vivant, tout animal,
pour remplacer son
plir
le
nutrition que devait être cherchée la cause des transfor-
rôle
a
besoin
Une cellule
de nourriture
matière qu'il perd incessamment pour rem-
la
dans
de
l'ordre
nature.
la
être opère la
Cet
transformation des matériaux de l'aliment pour se procurer la
matière organisahle nécessaire à sa multiplication et rénovation, et la réserve plasmatique dont chaque élément anatomique et lui-même ont besoin individuellement pour leur conservation.
C'est cette nécessité, celte loi de
qui
opérer
lui fait
les réactions
biologique prime et domine
que
moyen dont
si
bien
se
ci
n'est
le
grand but de sa conservation
lui
-le
l'agent dont
qui crée
il
son individu, de son espèce, chimiques nécessaires. Le fait le
lait
chimique, que celui-
sert l'être vivant ;
il
le
se sert
domine
si
pour atteindre bien que c'est
pour transformer, digérer
son aliment et ensuite pour assimiler
le
produit digéré.
TRENTE-HUITIÈME LETTRE
Sommaire.
morsure
—
Digression sur
r>
—
.
Un
sairement enragé.
la «
cbien qui
—
a
Méthode
du
pour prévenir
foin dans
la
l'estomac n'est
lage après pas néces-
La valeur des preuves appréciées selon qu'on est
chimiste et selon qu'on n'est pas médecin.
La
loi
de
Entre
la
la
quantité en biologie.
dernière lettre et celle-ci
—
subi tant de retards, que je vous prie de
événement, aussi
dont l'envoi, hélas
me
pardonner,
considérable que surprenant selon
—
les
!
a
un
uns,
aussi prématuré qu'inattendu selon les autres, téméraire autant
que prévu, parce
qu'il
était
préparé de longue
main,
selon
—
42o
ému
les
—
Académies, les Sociétés savantes et même certains Conseils municipaux. Il a passionné le public incompétent autant que les savants. C'est qu'il s'agissait de 31. Pasteur et de sa « Méthode pour prévenir la rage moi, est survenu.
après morsure
Il
».
J'étais à Paris et,
la
découverte
médecine.
:
naître,
de
par deux
Quelque regret que j'ai
Pasteur
j'aie
éprouvé de m'isoler des me hâte de le recon-
été le témoin, je
l'expérimentation, 31.
entendu l'exposition de et à TAcadémie de
fois, j'ai
l'Académie des sciences
à
manifestations dont
celle
a
l'était
même dans
— — peut quel-
purement empirique,
le cas
quefois aboutir à des résultats utiles.
particulier,
et
ne faut donc pas conil ne faut pas
Il
damner a priori ce genre de tentatives mais non plus en admettre les conséquences sans ;
un
très
mûr
examen. Je reviendrai plus tard,
comme
je
ms
l'étais
proposé, sur les
pour les examiner à la lumière de la théorie du microzyma, afin de mettre en évidence les conséquences qui en découlent relativement recherches de M. Pasteur, relatives à
rage,
la
aux doctrines microbiennes. Je montrerai, comme je l'ai fait il y a déjà longtemps à l'Académie de médecine (1), qu'elles ont porté le dernier coup au système parasitique des maladies et des germes morbifiques préexistants. 3Iais avant de reprendre
de ne pas il m'a paru bon communication retentissante des 26 et â" octobre dernier, et de m'associer ainsi aux réserves d«jà présentées par un savant tel que M. Jules Guérin (2). Il y a deux choses à considérer dans la Communication de la
suite de notre Correspondance,
laisser passer sans observation la
M. Pasteur
La
:
'première est do savoir
si
le
chien, qui a
mordu renfant
sur lequel M. Pasteur a expérimenté, était réellement enragé.
La seconde, c'est l'annonce d'une nouvelle explication des phénomènes observés sur les moelles rabiques et, surtout, de savoir si les conséquences des faits d'expérimentation in anima vili
pouvaient,
sans témérité,
d'après
système
le
même
de
l'homme. Aujourd'hui je ne veux consacrer que quelques mots à la première la seconde sera examinée plus tard, car elle se lie à
M. Pasteur,
être légitimement appliquées à
;
l'ensemble de ces études.
(1)
(2)
Bulletin de l'Académie de médecine, 2' série, Ibid. 2« série,
t.
XIV,
i«.
270 (octobre 1S85).
l.
xiii,
p. 429 [mai 188'j).
—
—
4^26
Le chien qui a mordu l'enfant était-il enragé? Je le dis sans hésiter M. Pasteur mieux instruit n'aurait pas pu déclarer qu'/7 avait prévenu la rage après morsure, car il n'avait pas donné de preuve saus réplique que le chien était hydrophobe. :
Voici les faits
Le 6
:
personnes arrivant d'Alsace se présentent
trois
juillet
au laboiatoire de M. Pasteur 1°
Un marchand
épicier
:
mordu au
«
son propre chien devenu enragé 2° 11
Le
petit Meister,
cuisses
quelques-unes,
«
;
difficile
mordu
le
même jour
nombreuses blessures
portait de
par
bras, le 4 juillet,
»;
par
le
même
chieu.
main, aux jambes, aux
à la
rendaient
profondes,
marche
la
»;
La troisième n'avait pas été mordue. Le premier n'avait au bras que de fortes contusions, « la chemise n'avait pas été traversée parles crocs du chien. Comme 3°
il
n'y avait rien à craindre, M.
pour l'Alsace
repartir
le
jour
Pasteur
même
dit
lui
En
».
qu'il
eliét, c'était
pouvait
sage, car
mordu il ne devait point devenir enragé « mais, M. Pasteur, je gardai auprès de moi le petit Meister et sa mère >;, la troisième personne. el Le mordu « n'avait pas moins de quatorze blessures » M. Pasteur ajoute; « Les avis de M. Vulpian et du D^' Gran-
n'ayant pas été
;
dit
;
cher furent que, par l'intensité
Joseph Meister
était
rage... La mort
de cet
enfant
non sans de vives
décidai,
et
nombre des
le
exposé presque
fatalement
Voilà
était
la
me
ou doit bien méthode qui m'avait
et cruelles inquiétudes,
réussi sur les chiens.
chien
le
:
morsures,
prendre
paraissant inévitable, je
penser, à tenter sur Joseph Meister
le
constamment
à
la
»
certainement enragé, donc presque cer-
tainement aussi le mordu devait mourir de la rage. Mais sur quoi repose l'affirmation que le chien était enrage
Le voici textuellement. « A l'autopsie du chien abattu
—
trouvé pli
dit
de foin, de paille
bien enragé.
par
et
maître, on
sou
M. Pasteur en son Mémoire,
—
Un
avait
l'estomac rem-
de fragments de bois. Le chien
était
me
fonde
»
Cela suliit-il? assurément non, et voici sur quoi je
pour
?
l'affirmer.
chien peut
enragé
;
triques,
en il
effet,
m'est
avoir
l'estomac
plein de foin
pendant mes études sur arrivé d'en
trouver
dans
et n'être
pas
microzymas gasl'estomac de ceux
les
— que
—
4-27
les confi-
soumettais à un jeûne rigoureux lorsque je
je
foin
ou
ger.
MM.
chenil dont la litière était formée de
un
nais dans
Baltus et
E.
les D^^
Béchamp ont
J.
man-
procurer rien autre à
ne pouvaient se
lorsqu'ils
de
paille et
plusieurs
fait
même remarque. Pourtant ces pauvres bêtes nous caressaient, léchaient nos mains au moment même où nous allions fois la
cruellement
mais
C'est
donc à
enragé
était
mettre à mort. Nos chiens n'étaient pas enragés,
les
avaient été affamés.
ils
que
que M. Pasteur a supposé
tort
que
et
le
chien
jeune Meister pourrait être atteint de
le
la
rage.
me conduit à faire une remarque. M. Pasteur, certes, de beaux travaux de chimie pure, qui resteront dans la Science comme un témoignage de sa sagacité. Certainement, Ceci
a
fait
dans aucun «
:
Le chien
était bien
ment parce que, avant de la
chimie
et qu'il
enragé
»
comme
en connaît
Évidemment
M
les
Comment
.
Pasteur admet
conçue, à
laquelle M.
humain ne
difïère
pas
se
d'une
pour
s'é-
fait-il
donc
Tout simple-
?
de chimie,
il
exigences ainsi que
médecin,
l'avaient traitée le P. ils
contenté
lui a suffi
faire des recherches
contenté des preuves dont
s'est
!
physiologiste, ni
principes. N'étant ni
médecine
serait
se
médecine avec moins de rigueur
qu'il traite la
appris
ne
il
équivoque que celle qui
preuve aussi crier
travaux
de ces
Kircher
il
et
a
a
les
traité la
Raspail,
il
se contentaient.
comme
Bouley avait
certaine l'opinion pré-
adhéré, que
essentiellement de
l'organisme
l'organisme animal,
anatomiquement, ni histologiquement, ni physiologiquement. C'est pourquoi il croit avec M. Bouley que la pathologie humaine et la pathologie animale sont une seule et même pathologie. C'est cette erreur, qu'il accepte comme l'expression d'une ni
vérité scienlitique, qui l'a
l'égaré
redressée, ainsi que je
l'ai
;
mais la théorie du microzyma montré dans la trente-troisième
lettre.
Mais on pensera peut-être qu'un
que
le
ragé,
chien qui a
mordu
le petit
fait
reste acquis;
Meister ait été ou
en
effet,
non en-
on dira que M. Pasteur n'en a pas moins injecté de la lui donner la rage. Oui,
moelle rabique au pauvre garçon sans
l'expérience a été tentée impuune autre question. M. Jules Guérin, à son point de vue, qui est celui d'un médecin compétent, en a déjà touché un mot dans les réserves qu'il a présentées le jour même de la lecture de M. Pasteur à l'Académie de médecine.
c'est vrai,
du moins
nément. Mais
c'est
jusqu'ici,
là
— mon
J'en parlerai à
tour, et
En
an point de vue de
dans
Oui,
la
dernière
iaul
il
M. Pasteur a
point où
établi sa
je les ai
lettre.
répéier,
le
du
théorie
lettre.
attendant, je reprends les choses au
laissées
la
Pasteur lui-même,
doctrines de M.
niicrozyma et à celui des
dans une prochaine
—
4-28
sans motif sérieux qu'il a
aucun fondement que
sans
c'est
c\sLSi>e
des èires zy iniques on anaérobies at
distingué les
phénomènes de
fer-
comme singuliers. Non; il n'y a pas d'êtres vivants méritent le nom de ferment et point de phénomènes qui
mentation (jui
méritent d'être appelés de fermentation. Vuilà théorie
du microzyma a
que
la vérité
la
révélée.
n'est que trop vrai qu'une opinion, vraie emprunte quelque chose de son importance ou de sa gravité à la réputation, à la situation ou à l'autorité de celui qui la professe, il faut encore insister, d'autant plus que c'est sur une connaissance aussi imparfaite de la constitution des êtres vivants, de la nature et de la cause des phénomènes biologiques, que M. Pasteur et plusieurs savants après lui prétendent nous faire admettre, comme une vérité d'ordre expéri-
Mais, puisqu'il
ou
fausse,
mental,
supposition, transmise d'âge en âge, qu'il
la
ferments de maladies^
comme
il
croit qu'il
y a des
y a vraiment
des
êtres zymiques.
Je ne
me
d'aucune
dissimule
manière ce que peut avoir de
choquant, du moins pour les savants qui ont si libéralement admis les idées de 31. Pasteur comme originales et comme démontrées,
la
et la tentative
l'uniformité,
comparaison de l'homme à une cellule de levure, de ramener à l'unité, à l'unité et non pas à
— tous
—
phénomènes
les
piiénomènes de nutrition. Pourtant
dits
de fermentation
et les
déjà été
cette vérité avait
aperçue.
En
etfel.
Dumas, avec
J.-U.
le
coup d'œil d'un chimiste
d'un physiologiste également profond, interprétant de Gagniard de Latour sur longtemps, ce que voici «
Le rôle que joue
même
dans
le ferraenl,
les
formes
compléter l'analogie entre
de
même
qu'il faut
écrivait,
tous les animaux le jouent; ou
ne sont pas
vertes.
consomment des matières organiques,
ramènent vers
et
travaux il
y a
:
les parties des plantes qui
tous ces organes les
levure de bière,
la
les
les
plus
le
retrouve
Tous ces êtres ou dédoublent ci les
simples de
ferments et
les
aux animaux, pour vivre
la chimie minérale. Pouianimaux, on doit ajouter que.
et se dé>elopper,
une nourri-
— ture formée de
malièrcs
—
429
animales;
même
de
tous les ferments exigent,
pour se développer, une nourriture formée aussi de ces mêmes matières animales dont les animaux se nourrissent. Dès qu'un ferment trouve réunies les conditions de son existence, c'est-à-dire une malièie organique à décomposer, et celles de son développement, ce ferm nt semble donc agir et se développer comme le ferait une suite de générations d'êtres organisés
quelconques
(1). »
C'était là l'énoncé
qu'à l'homme de
d'une vérité d'intuition
éclatante, qu'elle éblouit,
au point de
coup présentée.
était tout à
elle
qu'il n'était
donné
génie d'apercevoir. Mais cette vérité était les
C'est
pourquoi
Regnault,
Berzélius, Liebig, Mitsclierlich, V.
si
aveugler, ceux à qui les
Ch.
—
savants,
—
Gerhardt
et
qu'ils regardtissent ou non le ferment comme M. Pasteur, un organisme vivant, continuèrent à considérer les fermenta-
comme
tions
prouvé que dans
l'animal et solubles
le
C'est
comme
la
le
même
que
eux-mêmes
ferment,
les
ferments
—
et vous en faisant
les ai fournies,
savez avec quelle difficulté elles ont été admises,
—
voir que la levure produisait l'alcool sans sucre,
comme
le
alimentation féculente, et dans
d'une
la levure, les
la
l'inanisation;
vibrioniens ou les microzymas libres produi-
comme l'homme
sent leurs zymases respectives, tout
mase,
l'ani-
sucre dans sou foie, l'urée dans son organisme, sans le
concours
que
le
le
mécanisme, en vue de trans-
formations analogues. Ces pi^euves je
mal
pas
s'accomplissait
nutrition dans l'animal ou dans
végétal produisissent en
ou zymases, par
n'était
qu'il
aussi qu'il n'était pas évident
c'est
;
part.
phénomène appelé fermentation
ferment,
le
végétal
des phénomènes à
le
pancréazymase,
la gastérase.
l'orge
etc.,
la sialozy-
la
diastase,
amandes la synaptase, etc. Il faut donc regarder la conclusion de la dernière lettre comme une vérité d'ordre expérimental, comme une loi de la nature, que la philosophie doit conserver précieusement, sales
voir
:
la classe
des zymiques n'existe pas;
de fermentation se con fonder; 1 avec tion
les
les
phénotnènes
dits
phénomènes de nutri-
.
Mais qu'est-ce donc que
la
qu'est-ce
que se
dont nous parlons
comme
nutrition
et
nourrir ?
Ce sont encore les connaissant, et
là
de ces
réalités
sans savoir précisément en quoi elles consistent
sans savoir les définir. Leur
(1)
Dumas
:
connaissance plus exacte im-
Traité de chimie appliquée
aux
arts, t.
vu, p. 433.
—
430
—
porte pourtant à la pathologie autant qu'à
que
médecins reconnaissent que
physiologie, puis-
la
de la nugrand nombre des maladies chroniques expliquent l'apparition de beaucoup de maladies aiguës », les
«
les
troubles
trition régissent le plus et
que la génération elle-même est donnée comme une dépendance de la nutrition. Le célèbre physiologiste Mueller disait que « l'aptitude à vivre de la matière organique consiste en ce qu'elle peut nouret
un corps organique vivant
ri'
par
c'est
Ce qui revient
».
que
à dire
nutrition que la matière organique de nos aliments
la
devient vivante. Littré,
en son Dictionnaire, définit
la nutrition
en disant que
c'est la « propriété
élémentaire des
risée par le double
mouvement continu de combinaison
décombinaison que présentent, sans
animaux )). On remarquera
corps organisés, caracté-
se détruire, les
et
végétaux
de et
les
lait
défaut capital de celte définition, qui est
le
nommer
de ne pas
l'aliment, la matière
organique dont par-
Mueller; mais on notera que pour l'un et l'autre
tion est
la
nutri-
une propriété du corps organique vivant, du corps or-
ganisé. Si le corps
n'était pas
ne pourrait pas se nourrir,
d'abord vivant et
organisé,
il
n'y aurait pas de nutrition.
il
Cela posé et conformément à ce que j'ai dit précédemment, au point de vue de la nutrition les êtres organisés peuvent, à les minéralivores la rigueur, être partagés en deux catégories :
ceux qui se nourrissent de matière organique mais au fond cette division même est arbitraire; en attendant, voici les deux et
;
catégories
:
1° Les êtres minéralivores
prement
dits, c'est-à-dire les
taux verts 2**
:
ce
sont tous les végétaux pro-
végétaux à chlorophylle,
les
végé-
;
Les êtres qui se nourrissent de matières organiques
;
ils
peuvent se subdiviser en plusieurs groupes Les microzymas libres, les vibrioniens qui en proviennent par évolution et les microzymas des êtres complexes :
;
Les cellules libres, levure de bière
et autres, ainsi
que
les
champignons les cellules dans les êtres complexes; Les animaux proprement dits en général. Dans chacun de ces êtres, nous le verrons, la fonction de nutrition est non seulement une réalité, mais une réalité définie, en quelque sorte mesurable, qui est une fonction dépendivers
;
dante d'une autre réalité supérieure qui est l'existeMce
même.
— la
de cet être
loi
une fonction
;
—
431
liée à la
tion individuelle et spécifique qui est en
fonction de conservalui.
C'est ce qu'il faut
mettre en lumière avant tout. Il
comme
faut se souvenir d'abord,
même comme
d'une vérité première
et
d'une vérité d'expérience, que l'organisalion et
de chacun de ces êtres ne se produisent ni ne se créent spontanément, mais qu'elles se transmettent, se perpétuent et se transforment. Et il faut aussi se souvenir que Mueller avait été obligé de reconnaître un fait capital, savoir « l'activité
la vie
:
qui se déploie dans la
continuelle
organique vivante
l'organisme vivant) jouit aussi à\\n pouvoir créateur sou-
(lisez
mis aux
d'un plan raisonné.
lois
C'est parce
tion
matière
que
ne peut pas
»
les
choses sont vraiment ainsi, que
être
une de ces qualités occultes
la nutri-
comme
ce
que l'on nomme vertus de transformation, mais qu'elle est une fonction déterminée de l'organisme vivant et, pour dire toute ma pensée, qu'elle est un résultat de cette fonction. Mais elle est plus qu'un simple résultat: elle est la résultante de deux autres résultats, qui sont l'assimilation et la désassimilation. Ce sont aussi des crèvent les
faits
yeux. Mais,
constater des
faits si
comprendre
si
que tout
c'est
on ne
monde admet
le
évident, sait
pas
ce les
et
qui
que de interpréter pour les n'est
rien
ne remonte pas à leurs causes. Oui, les faits sont si peu expressifs, par eux-mêmes que, Dumas ayant justement rapproché les faits de fermentation des
faits
et
l'on
de nutrition,
ferments des animaux pour comprendre
les
rapprochement a laissé M. Pasteur que le fait isolé ne signifie rien si on ne le montre adéquat à sa cause? Dans chaque être vivant, que! qu'il soit, des deux catégories, la cause productrice et directrice dont j'ai parlé précédemment, c'est la fonction de nutrition, dépendante de la fonction supéla fonction des premiers, ce
insensible; pourquoi ?
si
ce n'est parce
de conservation de cet être et de ce pouvoir créateur
rieure
soumis aux
lois
d'un plan raisonné dont parlait Mueller.
Mais ce pouvoir créateur
un
et ces lois obligent
de reconnaître
trop négligé, cest qiCun être virant quelconque des r!eux
fait
catégories, considéré individuellement, est une quantité déterminée. Cette quantité
achevé,
peut varier;
de diminution. C'est ce que
mais
le
développement étant
quoique susceptible d'augmentation ou évident; mais éclaircissons cela, d'après
elle est définie,
j'ai dit
Tant que
dans
l'être
les lettres
complexe
précédentes.
s'accroît, le
nombre de
ses
microzymas
—
de ses cellules augmente par
et
—
432 la
rélative de la malièie organisable
formation continue et cornécessaire
il
;
entre la quantité de malière digérée et absorbée et
y a équation quantité de
la
matière organisable qu'il relient et les matériaux désassirnilés ou organises qu'il rejette. Dans l'être qui a achevé son développement, la même matière absorbée sert au renouvellement des matériaux de ses éléments anatomiques et au remplacement de ceux qui se détruisent et qu'il perd sans cesse et il y a encore ;
équation entre ce qui entre et ce qui reste et ce qui est rejeté.
Tous les éléments anatomiques de ses tissus et organes, les matériaux non structurés de son organisme, se renouvellent, tout rajeunit sans cesse en vieillissant; et au milieu de ce tourbillon, s'agit
une chose
reste constante
de l'homme,
la
:
la taille, les
dimensions
et, s'il
personnalité, le moi.
Oui tout être vivant, considéré en soi, est une quantité; mais une quantité qui est fonction d'autres quantités. Entrons dans cette idée pour tâcher de la rendre plus claire. En mathématiques une quantité est dite fonction d'une ou de plusieurs autres quantités quand elle en dépend, que l'on sache ou ne sache pas exprimer analytiquement cette dépendance. Appliquons cette délinition à la physiologie. L'existence
individuelle
et
spécifique
de
l'être
vivant,
sa
quantité, à chaque instant, est fonction de la fonction de con-
servation qui, elle-même, est tion
;
fond ion de
la
fonction de nutri-
laquelle, à son tour, est fonction de la fonction des cellules,
etc., qui composent l'organisme de cet être. Nous pouvons ou ne savons pas analytiquement exprimer ces dépendances, parce que sans doute elles dépendent d'un trop grand nombre de variables dont la connaissance nous échappe mais elles ne sont pas et peut-être nous échappera toujours moins des réalités. Et c'est parce que chaque individu dans l'espèce est une réalité définie conmic quantité, non seulement dans son tout, mais dans chacune de ses parties, qu'il y a un rapport quantitatif constant entre le tout et chacune de ces parties, comme il convient à une machine soumise aux lois du plan raisonné de
microzymas,
ne
;
sa construction.
Oui, Agassiz avait raison de penser que
«
la vie
suppose
l'in-
troduction, dans la structure de tout être organisé, d'un élément quantitatif aussi rigoureusement fixé, aussi exactement pondéré
que n'importe quelle autre condition se rattachant surtout qualité des organes ou de leurs parties ».
cà
la
— Et
même
la
et
le
et d'Isidore
Qu'est-ce, en effet,
iîls.
de plan dans
l'unité
—
pensée se retrouve, bien que non exprimée, dans
l'œuvre d'Etienne Geoffroy père
433
Geoffroy Saint-Hilaire,
que
composition des
la
la
le
notion concernant
du premier,
êlres,
et les
conclusions du second, touchant les anomalies de l'organisation,
monstruosités et les vices d'organisation,
les
ception claire de la
dans ses variations ou ses écarts Ainsi d.ms
l'être
si
ce n'est la per-
de quantité dans sa constance et jusque
loi
!
vivant chaque individu est
une quantité
harmoniquement et physiologiqueraent déterminée. Il faut donc le reconnaître, en biologie, c'est-à-dire en physiologie, en anatomie
en histologie
et
comme en
toqt le reste de la
création,
mesure. En pathologie même, rien ne se fait au hasard. Et il en est ainsi parce que l'organisme est déterminé dans tous les sens^ le contenant tout a été ordonné avec nombre, poids
et le
contenu
:
il
n'est
donc pas exact de
inerte plein de matières
quent, de devenir
la
et
le
comparer à un vase
sans énergie et capables, par consé-
proie de la première cause venue de des-
aucune force de résistance. ne peux pas trop le faire remarquer, sont notion qu'un être vivant est une machine
truction, puisqu'il n'y a en elles
Ces notions, je à
corrélatives
construite
la
non seulement en vue d'une
en vue d'un but déterminé d'avance les autres
êtres vivants
fia individuelle,
de
avec l'univers
et
toutes les parties, liées et
et
solidaires,
;
ses
mais
relations avec
une machine dont
sont soumises en
même
temps à une puissance directrice et régulatrice qui les fait concourir au bien commun et à la conservation de l'ensemble. Cette solidarité est tellement essentielle qu'elle n'a pas échappé aux physiologistes mais ils n'en ont pas plus aperçu la portée qu'ils n'en ont recherché la cause. Il en devait être ainsi, car ils n'avaient pas la notion de la loi de la quantité en biopuisqu'ils s'imaginaient que ce logie, dont je m'occupe ici, qu'ils appellent matière vivante n'était pas morphologiquement ;
définie.
Pour mettre
cette loi
de
la
quantité en biologie dans tout son
jour, afin de remonter à sa cause, laissez-moi, en finissant, re-
venir en quelques lignes sur certaines conséquences des travaux d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Lorsque
voir
fit
que
sont dès tels
et
le
la
taille
des
ce savant naturaliste
nains permanents,
de ceux
sein de leur mère, à leur naissance et
pendant toute leur
vie,
dont Ihistoire a gardé
dont quelques-uns sont célèbres,
était
qui
le
demeurent le
souvenir
comprise entre 2 28
et
— 3 pieds (0"',Go à 0'",97) grands,
très
double de à
l'",9),
il
que
l'ou
;
que d'autre
même
remarquer on
sont presque toujours
stériles
ceux-ci retournent au type duisent pas. Bref,
la
dans
de
et
géants
ont des enfants,
s'ils
ne se repro-
c'est-à-dire
malformations se transmettent
les propriétés
le
génie ou les
de
la
qualités
mo-
matière que l'on pour-
matière tout court, est pour
la
dans ces anomalies, que l'intelligence l'esprit
le
cause de ces phénomènes étranges?
rait trouver la
La matière,
jamais
temps que nains
commun,
normalement encore moins que rales. Est-ce
n'atteint
type, 5 à 6 pieds (1"',6
que,
et
taille et les
hommes
part, la taille des
des géants,
appelle
moyenne de l'homme
la taille lit
—
434
ne sont pas en rapport avec
la taille, c'est-à-dire
vient du portier géant
stupide a été, dans
le
les
et
si
peu de chose
autres qualités de
grandeur ou l'exiguïté
la
avec la masse matérielle. Qui ne se sou-
du château de Kenilworth dont la lenteur roman de Walter Scott, mise eji parallèle,
dans des scènes amusantes, avec
la pétulance,
la grâce et
la
jactance de Geoffrey Hudson, ce nain historique qu'on servait
dans un pâté sur une table royale, qui mérita par sa bravoure
de capitaine dans l'armée anglaise, et qui, après avoir, dans un duel à cheval, tué son adversaire d'un coup de pistolet, le titre
alla
terminer sa vie en prison
comme
conspirateur?
Le système protoplasmiste ne peut pas rendre compte de faits,
ni d'une foule d'autres semblables
;
ces
car, cela est évident,
un composé chimique, ou à un mélange de composés, d'être grand ou petit; ils n'en restent pas moins, quelque place qu'ils occupent dans l'espace, ce qu'ils sont. Et il en est ainsi, même lorsque le composé chimique est de telle
il
est indifférent â
tels
nature qu'il
ment
délinie,
peut affecter
comme
une forme
lorsqu'il
est
définie,
mathématique-
cristalli sable.
Un
octaèdre
d'alun peut être réduit à une grandeur d'ordre microscopique
ou acquérir les dimensions d'un décimètre cube et davantage, sans avoir pour cela plus de courage et d'esprit, de couardise de stupidité.
et
Ad commencement du sophes croyaient tière suffisent
à
si
xvni*^ siècle,
peu que
les
savants et les philo-
les propriétés
connues de
la
ma-
l'explication des faits relatifs à la génération,
Académies sur la question de savoir si en germe ou si, provenant d'un germe régulier, ils le devenaient par accident. La théorie des germes était si bien reçue comme fondée, que Winslow n'hésitait pas à admettre des germes monstrueux destinés à devenir des
qu'on discutait dans les
monstres
les
l'étaient
— êtres difformes.
tenait
Il
est
remarquable que
Panatomiste
contre
le
chimiste Lémery sou-
devenu français, Ja thè^e Charles Bonnet était obhge,
danois,
Beaucoup plus
contraire.
—
435
lard,
par son système des germes préexistants, de supposer l'existence de germes originairement monstrueux, ce qui scandaUsa Buffon
(1).
Aujourd'hui
système protoplasmiste remplace
le
des germes préexistants. Mais, on
tème
mêmes
a de pénible à être qui a ainsi qualifié C'est assez lettre je
port à
vous
la
pour
sait
le
système
maintenant, ce sys-
impuissant à rendre compte des
tout aussi
est
conduit aux
le
laits et
pour atténuer ce que ce mot écrit, je m'appuie sur l'autorité de Buffon, le système des germes. absurdités
cette fois,
:
et
mou
écrirai sur la loi
cher ami; dans la prochaine de quantité considérée par rap-
nutrition.
TRENTE-NEUVIÈME LETTRE
—
Sommaire. La loi de la quantilé en physiologie et les vrais fondements de la théorie de la nutrilion. Les systèmes des germes. Les systèmes de Ch. Bonnet. Opinion de Cuvier sur les germes. La génération selon lîonnet et Haller. Les systèmes des germes depuis Bichat. Le second système des germes et le système protoplasmique. La vésicule et la cellule. La cellule germe ou cellule primaire. La cellule préexistante et l'unité vitale. Le germe dans l'œuf est le fruit d'une nouvelle création. La plus haute fonction de l'organisme.
—
—
—
— —
—
—
— —
—
—
—
Conclusion.
Pour présenter son n jour,
la loi
de
la quantité,
pour découvrir
et aussi
les
en physiologie, dans tout vrais fondements de Ja
Quelques anatomisles, disait Buffon, préoccupés des germes préde bonne foi qu'il y avait aussi des germes monstrueux, et que Dieu avait créé ces germes monstrueux dès le commencement; mais n'est-ce pas ajouter une absurdité ridicule et indigne du Créateur à un A quoi Bonnet se contentait de répondre qu' « il ne système mal conçu ? Dieu dire Cela est sage, donc l'a fait; pas fallait mais qu'il fallait dire: Dieu l'a fait, donc cela est sage car on ne démontrait point que Dieu eût fait des germes monstrueux». Ce n'était certes pas répondre à la sortie de (1)
«
existants, ont cru
^^
:
;
Buffon
!
ne peut plus être question en fait de généraadmis, par iVI. Pasteur et ses adeptes, que pour les germes morbifiques; qu'en dirait aujourd'hui Buffon? Ke trouverait-il pas que le système, même réduit à ces termes, fait injure au Créateur?
Des germes préexistants
tion.
Le système
n'est plus
il
—
43ti
—
théorie de la nutrition et la véritable cause de cette capitale fonction, le
il
me
parait nécessaire de connaître plus exactement
système des germes et ses vicissitudes avant d'aboutir au sys-
tème
cellulaire.
plus
quate aux
faits.
Que
la loi
Après
cela, la théorie
de
en biologie,
la quantité,
ne découle pas des
sentée,
du microzyma en paraîtra
du microzyma repose
Cette remarque, à elle seule,
de ceux de
et
en
s'il
en évidence l'erreur essentielle
était
que
telle
lois statiques et
matière, cela ressort incontestablement des théorie
adé-
scientifique parce qu'elle apparaîtra plus
peut-être
je l'ai pré-
des propriétés de la faits
la
sur lesquels la
précédente
lettre.
encore besoin, mettrait
fondamentale des protoplas-
et
mistes.
Mais qu'est-ce qu'un germe d'abord, quelle
Et,
est
?
la signification
de ce mot? Je reque l'usage a consa-
marque avant
tout qu'il est l'un de ceux
crés; qu'il est
employé avec d'autant plus de complaisance
qu'il
vague ou que l'on s'imagine mieux connaître l'objet désigne ou, enfin, en avoir mieux pénétré le sens profond.
est plus qu'il
Cependant, au fond, j'ai parlé.
désigne
la
En
effet,
il
en
est
de
lui
comme du mot
étymologiquement, selon
lemot^e/'me
mot
sanscrit qui
chose conçue et a pour radical un
Évidemment,
ferment dont
Littré,
ne préjuge rien au sens anatomique. Il en est de même de la définition qu'en a donnée M. Pasteur, qui l'emploie si volontiers; on sait que pressé par M. Ch. Robin de dire quelle signification il y attachait, il a déclaré que, dans les questions de fermentation ou de générations spontanées traitées par lui, « le mot germe voulait dire surtout origine de vie ». La déclaration n'était point compromettante, car elle ne contrarie ni ceux qui font procéiler l'organisation et la vie de la matière et de ses vertus, ni ceux qui les croient liées à une forme déterminée. Dans tous les cas, ce n'était point cette idée vague, prêtant à équivoque, que les plus savants signifie
concevoir.
naturalistes ou
cela
physiologistes et les chimistes d'autrefois
les
avaient des germes.
Lorsque, pour s'expliquer l'origine et
la
formation des êtres
organisés avec la constance de leurs caractères spécifiques, Ch.
Bonnet imagina son système de l'emboîtement
et ensuite
celui
des germes préexistants universellement disséminés qui, l'un et l'autre,
n'admettaient la vie que dans ce qui est primitivement
organisé, enfermant le tout de l'être futur, prédestiné à devenir tel
ou
tel être
et
point
tel
autre,
il
est certain qu'il avait
—
4bi
—
d'une constitution anatomique définie du germe devait aussi avoir entrevu la grande vérité il
l'idée nette
;
naturellement
que
de mettre en
je m'efforce
Haller après
que
lui,
ganes futurs de
relief.
vivant achevé
l'être
En
effet,
il
croyait, et
germe contient en miniature
le
les or-
résultant de son dévelop-
pement. Il a même pris le soin de nous dire à cet égard le reprenant à son compte, en la précisant, fond de sa pensée une opinion émise plus de deux mille ans auparavant par Empédocle, qui avait ingénieusement comparé les semences des plantes aux œufs des animaux, Ch. Bonnet assurait que « ce que la graine et le germe sont à la plante, l'œuf et l'embryon :
le
sont à l'animal
».
du germe. Un germe pour uû corps organisé au sens anatomique; l'être vivant
Oui, voilà l'idée qu'avait Bonnet lui était
achevé n'est que
résultat
le
que, dans ses œuvres, «
Tant de
faits
il
de son
évolution
a précisé avec
divers que
j'ai
et
c'est
là
ce
beaucoup d'insistance
:
rassemblés en laveur de l'évo-
prouvent assez que les corps organisés ne sont proprement engendres, mais qu'ils préexistaient originairement en petit. Il s'agit donc, pour expliquer le grand myslution, disait-il,
point
tère de la Génération, d'assigner les causes physiques qui opèrent les
premiers développements de ces corps
produit, tout se développe, et
il
car
;
n'est pas plus
rien
si
n'est
de vraies géné-
que de vraies métamorphoses. » Et s'appuyant sur les il soutenait que « l'Embryon préexiste dans l'œuf à la fécondation (1) ». Mais Haller lui-même en était arrivé à adopter la manière de voir du grand naturaliste de Genève rations
recherches de Haller,
:
«
Après
mon
avoir
incliné
fortement vers ïépigenèse,
regrettable ami, M. de Haller,
faits
à Vévolution,
ment
;
il
s'en est
avait
été
feu
dit-il,
ramené par
les
elle-même conduit à Vemboiteexpliqué ouvertement dans sa grande Phyqui
l'avait
siologie (2). » .)e
ne voudrais pas soutenir que
Bonnet
le
fît
mot germe
synonyme d'embryon; mais, j'en suis assuré, lorsqu'il n'y voyait pas de parties comme on en voit dans l'embryon d'une graine, étaient trop petites pour y être c'est qu'il pensait qu'elles visibles.
Il
admettait certainement que
lement en raccourci toutes à l'animal
qu"il représente (3) ».
(1)
Ch. Bonnet. Considérations sur
(2)
Ibid., p.
(3)
Ibid.,
t.
426 V., p.
106.
le
germe
«
contient actuel-
les parties essentielles à la plante
les
Et ailleurs
:
«
corps organisés;
Toutes t.
VI,
p.
les
ou
par-
318-324.
— tics
coexistent
à la
fois
;
leur
transparence et à leur petitesse
En
—
438
ne
invisibilité
qu'à leur
tient
(1). »
1810, Cuvier ne pensait pas autrement; agitant
tion de l'origine et de la formation des êtres organisés,
il
la
ques-
écrivait:
Le seul point qui soit certain, c'est que nous ne voyons autre chose qu'un développement, et que ce n'est pas à l'instant où elles deviennent visibles pour nous que les parties se forment; mais qu'on nous fait remonter à leur germe toutes les fois qu'on peut aider nos sens par des instruments plus parfaits aussi, dans presque tous les systèmes de physiologie, :
commence-t-on par supposer IVHre vivant tout formé au moins en germe; et bien peu de physiologistes ont-ils élé assez hardis (faisant allusion aux spontéparistes) pouf vouloir déduire d'un même principe et sa formation primitive et les phénomènes qu'il manifeste une fois qu'il jouit de l'existence: l'admission tacite de cette existence est même si nécessaire que c'est sur la liaison réciproque des diverses parties que repose jusqu'à présent pour nous l'unité de l'être vivant... (2)
Et cette conception était si absolue, que Bonnet croyait le germe existant dans l'œuf et dans la graine avant la fécondation, celle-ci ne réalisant qu'une des conditions de son développement. Cette
conséquence
formula toutefois qu'après nale ne serait pas
« le
système
demandé
si la
(3),
il
ne
la
matière sémi-
véhicule du germe, et la graine ou l'œuf,
le
logement destiné à
là
deux hypothèses qui
bat n'est pas près de
de son
s'être
recevoir?
la
»
¥à
il
l'avouait: « Ce sont
se disputent îa préférence, et leur
finir. »
Sommes-nous sur
ce point
com-
beaucoup
plus avancés?
V., p. 427.
(1)
Ibùl
(2)
Rapport historique
etc., p.
,
t.
stir les
progrès des sciences naturelles depuis 4789,
255.
est une œuvre de la jeunesse de Bonnet; il est de ses méditations. Il me paraît intéressant de rapporter, d'après lui-même, sa conception première. a .lavais admis, dit-il, révolution comme le principe le plus conforme aux faits et à la saine physiolologie. Je supposais que tout corps organisé préexistait à la fécondation et que celle-ci ne faisait que procurer le développement du tout organique dessiné auparavant en miniature dans les graines ou dans l'œuf. » (Considérations sur les corps organisés. Préface.) D'autre part, la philosophie ayant compris l'impossibilité où elle était d'expliquer mécaniquement la formation des êtres organisés, a imaginé heureusement qu'ils existaient déjà en petit, sous la forme de germes ou de corpuscules organisés. Et cette idée a produit deux hypothèses qui plaisent beaucoup à la raison « La première, VEmhoUement, suppose que les germes de tous les corps organisés d'une même espèce étaient renfermés les uns dans les autres, et se sont développés successivement. y> Mais, comme étonné de cette supposition, il cherche à l'expliquer en (3)
Le système des germes
le résultat
:
— 439 — Quelle que soit
Bonnet,
il
la
part de vérité que renferme la doctrine de
bon de rappeler que
est
et d'ailleurs si sage posait
croît par
nisé
commence
développement,
on
d'être visible,
cet esprit
si
en principe que c'est qu'
»
lui
voit très
«
si
philosophique
tout corps orga-
«
au moment où
en
petit
les
il
mêmes
en grand dans la suite ». que nous fassions pour expliquer mécaniquement la formation du moindre organe, nous ne saurions en venir à bout ». Et c'est cette impossibilité qui lui fait « Nous sommes donc conduits à penser que les corps ajouter parties essentielles qu'il offrira plus
Or, disait-il,
«
quelque
effort
:
organisés qui existent aujourd'hui
existaient avant leur nais-
sauce dans des germes ou corpuscules organiques. L'acte de
génération peut donc n'être que des germes.
s'aidant des
de
la
le
la
principe du développement
»
inOniment
petits
de Leibnitz
et
de
la
notion de
la divisibilité
matière.
dit-il, est un des grands efforts de l'esprit sur Les dilTèrents ordres d'infiniment petits, abîmés les uns dans les autres, que cette hypothèse admet, accablent l'imagination sans effrayer la raison La raison envisage avec plai>ir la graine d'une plante ou l'œuf d'un animal comme un petit monde peuplé d'une multitude d'êtres organisés, appelés à se succéder dans toute la durée des siècles. Les preuvas qui établissent la division de la matière à l'indéfini servent donc de base à la a
La première hypothèse,
les sens.
théorie des enveloppements... »
Longtemps après il est revenu sur rEmboîtemenl et s'est exprimé comme « On a beaucoup parlé de l'emboîlement des germes ce mot est impropre; les germes ne sont pas de petites boites insérées les unes dans les ceci
:
;
autres:
ils
étaient les parties intégrantes des premiers fouts organisés sortis
immédiatement des mains du Créateur. La seconde, la Dissémination, snpposeAes germes semés de tous y>
côtés. Elle
de l'eau, de la terre, et de tous les corps solides, de vastes et nombreux magasins, où la nature a déposé ses principales richesses. 3j Là se trouve en raccourci toute la suite des générations futures. La prodigieuse petitesse des germes les met hors de l'atteinte des causes qui opèrent la dissolution des mixtes. Ils entrent dans l'intérieur des plantes parties composantes, et lorsque et des animaux; ils en deviennent même ces composés viennent à subir la loi des dissolutions, ils en sortent, sans altération, pour flotter dans l'air ou dans l'eau, ou pour entrer dans d'autres corps organisés. 35 La seconde hypothèse suppose, en outre « que les germes ne parviennent à se développer que lorsqu'ils rencontrent des matrices convenables, ou des corps de même espèce, disposés à les retenir, à les fomenter et à les faire croître. Il n'y a que les germes qui contiennent des Touts organiques, de même espèce que celui dans lequel ils se sont introduits, qui s'y développent. Portés dans l'écorce d'un arbre, ils s'y arrêtent, ils y grossissent peu à peu, et donnent ainsi naissance aux boutons, aux racines, aux branches, aux feuilles, aux fleurs et aux fruits. Portés dans les ovaires de la femelle ou dans les vésicules séminales du mâle, ils y sont le principe de » [Considérations sur les corps organisés, t. \, la génération du fœtus. fait «
de
l'air,
p. «3-86.)
— Quant
4i()
—
à ses idées sur la génération,
il
ne
les
donnait pareil-
lement que pour des conjectures si bien qu'après avoir écrit une page tort intéressante sur l'utilité des conjectures pour atteindre au vrai, sans trop sacrilier à l'imagination, il dit avec « C'est dans cet esprit que je une bonne grâce charmante ;
;
hasarde de publier mes songes sur
En résumé. Bonnet
a
imaginé
existants parce que, sans le
génération
la
le
germe,
(l).
»
système des germes le
Tout de
l'être
pré-
organisé
moindres organes seraient les produits de la génération c'est-à-dire un effet sans cause; difficulté devant laquelle ne reculent pas les protoplasmistes, devant laquelle n'avait pas reculé Cl. Bernard et ne recule pas M. Pasteur lorsqu'il DB voit dans l'œuf rien de vivant 'per se, mais simplement de et ses
spontanée,
la
matière et une cause occulte
translormation
qu'il
a
nommée
«
de
vertu
».
Bonnet n'ignorait certes pas qu'avant l'œuf il y a « la vésicule qui se détache de l'ovaire et tombe par la trompe dans la matrice
;
que
la
graine, avant la
fécondation, n'est pareillement
qu'une vésicule pleine d'une liqueur limpide, dans laquelle
les
meilleurs microscopes ne découvrent aucune trace d'embryon...
»
(l)On peut se demander coin ment Bonnet s'y prenait pour concilier l'e/?iboitemeni avec la dissémination. Il ne conciliait pas du tout. Après avoir constaté que dans ce qu'il venait d'exposer sur la génération, l'hypothèse des germes répandus partout paraît être l'hypothèse dominante, il ajoute: « Ce n'est pas que j'aie rejeté celle des germes enveloppés les uns dans les autres j'ai toujours regardé les difficultés qu'on fait contre cette hypothèse comme des monstres qui terrassent l'imagination, et que la raison terrasse à son tour. Mais j'ai cru devoir préférer un système dont la raison et l'imagination s'accommodent également. Pourquoi ni pas complaire un peu à l'imagination, quand la raison le permet? » Il y aurait un grand intérêt à exjjoser la façon dont Bonnet se servait de ses systèmes pour expliquer les faits qu'il observait il en ressortirait que les deux systèmes n'ont d'autre raison d'être qu'une nécessité métaphysique. Bonnet n'a pas plus prouvé l'existence d'un seul de ses germes, que M. Pasteur un seul de ses germes morbifiques. Seulement Bonnet obéissait à la philosophie, tandis que M. Pasteur s'est fait l'esclave de l'opinion préconçue d'autrui du P. Kircher, de Raspail et de Davaine. Il en est de même du système des molécules organiques imaginé par Buffon, qui était spontépariste. Qu'est-ce que ces molécules organiques? Ce sont des êtres imaginaires qui procurent inditréremment la formation et Tarcroissement des cristaux, le développement et 1 accroissement des végétaux et des aniniiiux. Ces mnlécuks organiques que Buffon suppose toujours adirés^ partout répandue^ comme les germes de Bonnet, sont supposées vivantes, mais point organisées. J'ai exposé ailleurs [les Microzijmas, etc. Première conférence) le système de Bulion en le mettant en parallèle avec celui de Bonnet. J'en dis un mot ici parce que l'on tend à rapprocher les microzymas d(! ces molécules organiques, comme on les avait confondus avec les micrococcus. Ce sont des confusions non permises. :
:
:
— Mais
il
était égaré
par l'opinion qui voyait dans
dans
tique ce qui devait se développer
vaire
,
et
comme un
qui
croyait
petit
œuf qui
voir
dans
coolient
se développer
et qui devait
—
441
dans
«
le
le
ver spermavenue de l'o-
le
la vésicule
globule des
germe de
la
la vésicule
étamines,
plante future
où
il
»,
pénétrait.
Bonnet ne comprenait pas des faits qui devaient, mieux le fondement de l'embryologie moderne.
Bref,
compris, devenir
La physiologie nouvelle, celle qui fut la conséquence du mouvement imprimé par les découvertes de Bichat à l'anatomie générale, conserva la notion du germe. Ayant mieux compris le sens des observations qui avaient laissé Bonnet insensible, par reconnaître l'importance des découvertes de
elle avait fini
Régnier de Graaf, desquelles y a l'ovule, et que étant survenue, n'est point
résultait
il
qu'avant l'œuf
et
la
germe qui y nait, la fécondation la miniature de l'être organisé et de ses organes futurs, comme le croyaient Bonnet et Haller. Elle reconnut ensuite que les rudiments des organes ne devien-
graine
il
nent pas visibles par
un
l'eifet
le
seul
du grossissement, car
ont
ils
grand volume dès leur première apparition, mais qu'ils sont simples et que c'est seulement peu à peu qu'on voit naître les parties complexes de l'organe primitivement simple. L'anatomie de l'ovule fécondé ne laissa plus de doute, et dans assez
celui de la poule, ce
que
l'on
nommait
le
germe qui
est
des-
tiné à devenir l'embryon, sous les plus forts grossissements,
on
ne voit rien de semblable à ce que l'on pourrait appeler un rudiment d'organe. La notion ancienne du germe fut cependant conservée; mais au lieu d'admettre qu'il est la miniature de l'être organisé à venir, on supposa qu'il contient la force qu'on a appelée organisatrice. Cette force on admit qu'elle était créatrice, intelligente
même
(voir le Manuel' de Physiologie de
manifestant suivant une
ganes l'idée
comme de
l'être
loi
J.
Mueller), se
rigoureuse. Elle crée tous les or-
autant de parties nécessaires à
la réalisation
de
organisé particulier, plante ou animal, qui existe
virtuellement dans
le
germe. Bref, dans
la
nouvelle conception,
germe ne contient rien de primitivement organisé, de figuré, pouvant être considéré comme un rudiment d'organe; il ne contient que de la matière^ mais la force organisatrice y existe avant même que les futures parties de l'être vivant soient séparées. En d'autres termes, le germe est bien encore le Tout de l'être, non pas comme l'admettait l'hypothèse de Bonnet, mais le
le
Tout en puissance; dans ce Tout
potentiel,
c'est
seulement
— quand
la force créatrice
442
—
entre en jeu que ses parties entrent en
acte.
Dans le nouveau système comme dans l'ancien, le germe donc encore comme un Tout distinct des autres parties
existe
de l'œuf, dont
les
matériaux sont exclusivement destinés à
la
du germe devenu l'embryon; la force créatrice continuant d'agir pour la formation et le développement des parties. Les deux systèmes donnaient satisfaction, l'un comme l'aule premier, en ce que le germe tre, à la loi de la quantité était le Tout déjà déterminé de l'être en miniature; le second, en ce que le germe contient Ja raison suffisante du même Tout, de son développement et de sa conservation. Dans l'un et l'autre système un germe est déjà un organisme donné et non tel nutrition
:
autre.
cependant, que le nouveau sysIl convient de remarquer, tème, en repoussant l'ancienne hypothèse, ne voit plus dans le
germe que de
la matière
amorphe, unie,
force organisatrice. Or. que cette
il
est vrai,
à la
force soit réputée créatrice,
voire intelligente, elle n'en est pas moins une influence occulte,
ne vois pas en quoi elle dilfère de la force productrice des spontéparistes ou des vertus de transformation dont M. Paset je
teur se contente.
Un
protopla'smiste affirme
aussi que
la
matière contient
la
organismes possibles Voici le langage d'un savant qui croit au Pouvoir créateur; « Un protoplasma M. Naudin, parlant du protoplasma, dit primordial, uniforme, instable, éminemment plastique où le Pouvoir créateur a tracé d'abord les grandes lignes de l'organisation, puis les lignes secondaires et descendant graduellement raison
du Tout de tous
suffisante
les
!
:
du général au
particulier, toutes les
formes actuellement exis-
tantes, qui sont nos espèces, nos races et nos variétés.
Voilà donc que
séquence que
le
le
système nouveau aboutit à la
»
môme
con-
système protoplasmiste; l'invocation d'un Pou-
voir créateur ou d'une Force créatrice intelligente ne fait rien
à
l'affaire,
remarquer,
car dans l'un les
organes
et l'autre,
et leurs
par génération spontanée
et,
tion de leur formation est
il
faut
toujours
le
faire
éléments anatomiques naissent
comme
disait
Bonnet,
purement mécanique
l'explica-
(4).
« Tout ce que (li Que j"aime bien mieux la noble franchise de Bonnet! je viens d'exposer sur la génération, dil-il quelque part, on ne le prendra, si l'on veut, que pour un roman. Je suis moi-même fort disposé à l'envisager sous le même point de vue. Je sens que je n'ai satisfait qu'imparfai-
Je l'avoue sans détour,
malgré ses
difficultés,
443
le
système des r/ermes pi^êexistants,
mes
ses obscurités, aurait
mieux à mettre
je n'avais quelque chose de
me
—
—
donnerait l'explication de
préférences,
si
à sa place, car
il
expérimentale de
la loi
la
quan-
comprends qu'un germe fait pour devenir un éléphant devienne un éléphant, et non pas indifiléremment un cirou ou un ûlobule de levure, car, en vertu de sa loi, cela ne lui est pas indifférent: tandis qu'il est indifférent à une matière purement chimique, comme est le protoplasma, unique, multiple et même primordial, non morphologiquement défini, c'est-àdire amorphe, de s'accumuler en un mammouth, ou de se réduire aux dimensions d'un vibrion. Le point de rencontre du nouveau système des germes et du tité.
Je
système protoplasmiste est visible et les la
éléments anatomiques de
génération spontanée. Le
de
dans l'un
et l'autre les
organes
vivant sont les produits de
même
vague des suppositions se qu'ils ne satisfassent physiologistes philosophes qui ont souci de la dignité
retrouve dans l'un et l'autre.
point les
:
l'être
la science et
On comprend
qui sont amoureux de
C'est pourquoi
la méthode expérimentale. on a cherché à remplacer les deux systèmes
des germes par un autre qui fût plus d'accord avec l'observation et
faits. Voyons comment on y est parvenu. de l'étude plus attentive de Tobjet que, du temps de
avec les C'est
Bonnet, on connaissait l'on
nomma
et décrivait
sous
le
nom
de vésicule, que
ensuite cellule, que naquit la théorie cellulaire. La
cellule,
après les travaux de Schwann,
comme
l'élément anatomique le plus important de l'organisme;
elle
en fut enfin regardée
comme Télément
tout le reste procède. Bref,
contient la force
du corps
et
fut
on imagina une
du Tout, dont toutes
des organes proviennent.
Il
les
d'abord considérée
primitif,
celui dont
cellule primaire,
qui
parties élémentaires
est clair
que
cette cellule
primaire, pour ceux qui Font imaginée, n'est autre chose que le
germe;
c'est
ce
qui ressort
Manuel de Physiologie de
J.
avec évidence de ce Mueller
:
«
passage du
Les éléments de l'orga-
nisation, dit-il, tirent leur origine première des cellules,
comme
teraent aux phénomènes. Mais je demanderai si l'on trouve que les aulres hypothèses y satisfassent mieux. » Et il lait là-dessus deux réflexions K 1° Il ne saurait se résoudi-e à abandonner une aussi belle théorie que l'est celle des germes préexistants, pour embrasser «les explications purement mécaniques; » 2» «Il lui paraît qu'on aurait du tâcher d'approfondir davantage la manière dont s'opère le développement, avant que de chercher à pénétrer celle dont s'opère la génération, s (Considérations sur les corps organises, t. V, p. 114). C'est un conseil que j'ai suivi sans le connaiire. :
—
444
—
toutes les parties élémentaires du corps animal, et les cellules
elles-mêmes proviennent toutes de la cellule primaire, c'est-àdire du germe, qui contient la force du tout. » Et nous allons voir que c'est là le fond de la pensée de M. Virchovv lui-même, qui. dans la forme> seulement, diffère de Bonnet. Telles sont les diverses phases par lesquelles l'antique idée de si déterminée en Ch. Bonnet, une autre forme eu J. Mueller dabord, puis en M. Virchow. Le germe ou la cellule primaire n'est plus, sans doute, le Tout en miniature, mais il est une cellule de nature particulière et non pas une cellule quelconque. Cette cellule primaire, on la suppose primiUve elle contient implicitement la
germe
a passé. Cette idée, si nette et
a seulement revêtu
;
raison suffisante de la reproduction de toutes les autres cellules, dites secondaires, que J. Mueller en distingue soigneusement; en effet, si la cellule primaire contient la raison suffisante da Tout (explicitement), les cellules secondaires ne })roduisent que
leurs semblables. Il
serait
curieux de montrer que
le
point de vue de
J.
Muel-
Schwann, ni celui de Henle; je ne veux pas revenir sur ce que j'ai déjà dit de la cellule et de la théorie cellulaire, ni sur les considérations que j'ai présentées ler
n'a été
de
ni celui
dans les trentième, trente-deuxième et trente-troisième lettres, mais il m'importe de mettre en regard l'idée de Mueller, touchant la cellule primaire, avec l'idée de Gaudichaud, qui a été plus tard celle de Virchow. Selon Gaudichaud, le Créateur a primitivement répandu les
germes de tout ce qui est vivant; mais, un végétal étant formé par le développement d'un de ces germes, une cellule quelconque provenant de ce végétal, les conditions favorables étant réalisées, pourra reproduire ce végétal. Chaque cellule provenant d'un végétal est donc le germe de ce végétal. M. Virchow n'est pas allé tout à fait aussi loin, bien qu'il regarde
comme
étant « l'élément organique per se;
lule est Vunilé vitale.
affirme qu' «
Il
taire (la cellule) traverse tout le
jours
la
même. On
chose, rien
ne peut
végétal; représente
»
la
cellule
selon lui, la cel-
une seule forme élémen-
règne organique restant tou-
chercherait en vain à lui substituer autre la
remplacer...
une
somme
;
que l'animal, comme
d'unités
vitales,
le
qui portent
chacune en elle-même les caractères complets de la vie. » Enfin, niant absolument la génération spontanée, le célèbre savant affirme que « sans la préexistence de la cellule, aucune forme vivante ne peut exister; à elle sont liées la marche et la
,
.
de
conservation «
omnis rellula a
A
vie
la
—
'*4o
(i).
Si
ou
part l'hypothèse que
germe
le
du système des
remonter,
manière ont
Bonnet,
avec
été créés ces
qui serait une
on peut dans
affirmer
est
le
les a
germes
Gaudichaud ou
avec
germes ou ces
germe ou
la cellule
la
avec quelle
cellules préexistantes,
qu'impuissante,
pu
n'a
et
quelque chose possédant
supposé contenir
l'être
vus. Et
choses pour découvrir de
que personne n'a découvert
de ce qu'on appelle
de
miniature
est la
système des germes préexis-
tentative aussi vaine
les êtres vivants actuels,
de ce qui
enfin son
cellules préexistantes.. Ces
M. Virchow, à l'origiae des
— ce
le
M. Virchow, pas plus que Bonnet, ne
cellules,
sans
bien qu'il énonce
cellula. »
achevé, je ne vois pas en quoi tants diffère
—
—
voir,
les vertus
primaire, c'est-à-dire
raison suffisante de la repro-
duction de l'un quelconque de ces êtres par évolution. Ces germes ou ces cellules sont des créations de l'imagination, nées du besoin qu'a la philosophie d'échapper à la génération spontanée et de s'expliquer la constance dans la forme et dans la grandeur, dans les qualités et dans la quantité, dans la reproduction et dans la conservation de l'infinité des espèces, sans invoquer exclusivement les propriétés et les forces de la matière. En d'autres termes, c'est parce que la philosophie armée de l'expérimentation n'a pas pu découvrir dans la matière seule la
raison suffisante de
la
production des êtres vivants,
germes
qu'elle a cherché et a fini par imaginer les
et les cellules
préexistants j'ai assez montré que la cellule, toute cellule, étant un ou une forme transitoire, ne pouvait pas être ce qui est vivant per se, comme se le figure M. Virchow, en fait, ce savant n'a pas prouvé que la celiule fût cette chose. J'ai fait voir, au contraire, d'accord avec l'histologie et avec l'embryologie, que l'œuf ne procède pas primitivement d'une autre cellule que non seulement il n'en procède point, mais que pour former la
Mais
être
;
cellule le
complète qui deviendra l'œuf
il
faut,
de toute nécessité,
concours de deux cellules différentes, nées séparément dans
deux
êtres distincts de
sexe ditïérent.
qu'aucune des deux cellules dont
le
ne naissait elle-même d'une autre recherches gisles,
(1)
les plus délicates
En
j'ai
fait
voir
cellule
;
d'accord
avec
les
des embryologistes et des histolo-
on constate toujours que deux
Virchow, Pathologie
outre,
concours est indispensable
cellulaire, pp. 7 à 11.
cellules
naissent, dans
—
446
chacun des deuv organismes
— amorphe
amas
d'un
facteurs,
de matière granuleuse, dont
les
granulations actives sont essen-
tiellement des microzymas.
En
toute
même
que
formation de toutes
la
microzymas,
les
une création nouvelle,
est
on peut affirmer
vérité,
pièces de ces cellules, par et constitue la plus
haute fonction de chacun des deux organismes dans lesquels elles sont créées. C'est si bien la plus haute fonction de ces
organismes,
celle à laquelle à partir
de
la nutrition toutes les
que pour amener ces
autres concourent,
maturité,
cellules à
c'est-à-dire ù devenir capables de remplir à leur tour leur fonction,
un temps
faut
il
tions de
leur vie
:
variable selon les espèces et les condi-
dans l'espèce humaine, par exemple,
pour chacun des deux durée qui précède
ne
que
sait
la
facteurs, depuis l'état
fœtal,
puberté. Et ce n'est pas tout
;
il
en
faut,
longue
la
effet,
qui
pubères peuvent n'être pas nubiles?
les individus
Mueller avait déjà aperçu une partie de cette vérité lorsqu'il
J.
a dit
«
qu'un nouveau Tout ne peut se produire,
primilive ou (jermc, que par
le
comme
concours de toutes
les
cellule
cellules
que la force du Tout se maintient intégralement dans toutes les molécules diverses de tissus, et les domine toutes (1) ». Mais l'illustre physiologiste n'avait entrevu que la moitié de la vérité, puisque, encore une fois, pour for-
diverses... parce
même
la
mer
le
sente,
germe dans l'œuf ou il
faut
le
concours
la cellule qui,
di' la
force de
finalement, la repré-
deux
Toids,
du Tout qui
produit l'ovule femelle et du Tout qui produit l'ovule mâle.
En résumé, raison d'être, cessité
que
le
système des cellules préexistantes, n'a d'autre
comme
philosophique
celui des ;
germes préexistants, qu'une né-
mais une nécessité de premier ordre,
la raison et l'expérience
proclament avec
la
même
énergie.
Oui, la raison conçoit, dans tous les temps, que la vie ne réside
pas dans la matière, mais dans quelque chose de primitivement organisé et de vivant per les
se.
Ce quelque chose
les naturalistes,
physiologistes et les histologistes l'ont cherché en vain, et
ne l'ayant pas trouvé ils l'ont supposé. Longtemps après la publication des Recherches microscopkiues de Schwann, voici ce qu'écrivait J. Mueller pour compléter la citation de toute l'heure
:
L'organisme, considéré dans son ensemble, est un système de partiun certain point indépendantes les unes des autres, qui se complètent réciproquement, de manière à constituer ensemble un seul cules jusqu'à
(1)
Manuel de physiologie,
t.
II,
p. 537.
— 44" — Tout, et qui possèdent l'aptitude à reproduire leurs semblables;
pose pour ainsi dire de monades secondaires,
ayant leur
il
se
com-
cause dans
monade primaire du germe, et qui, par leur réunion, représentent tement cette monade, ou la cellule du germe.
la
explici-
Mais que sont ces monades? expressément remarquer, ajoute Mueller, que j'entends mais les parties primitives organisées et périssables, dont tous les tissus organiques sont originairement composés, d'après l'importante découverte de Schwann, parties qui, bien (ju'au service de la force plastique du germe, ditièrent les unes des autres eu égard Je
dois
faire
par monades, non des atomes,
ici
aux forces, et [)Ossèdeut l'indépendance en ce sens que, domination exercée sur elles par la puissance du Tout qui les englobe, elles n'en ont pas moins le pouvoir de produire en elles et hors à la matière et
malgré
la
d'elles leurs semblables... (1)
Comme
notion de germe est dominante! et que Mueller était
la
loin de la théorie cellulaire
Mais aujourd'hui nion sur
même
!
les histologistes
question de savoir
la
si la
ou préexistante, ou
cellule primaire
comme
sont partagés d'opi-
cellule-germe provient d'une si elle
est
le
d'une
fruit
Schwann, qui s'imaginait qu'elle se formait par cristallisation du Cijtoblastème (c'està-dire blaslème générateur de cellule ou protoplasma) comme un
génération spontanée
cristal
que
le croyait
d'une solution saline. Malgré M.
cet
embryologiste a prouvé que
viennent de cellules préexistantes arrivé à la cellulaire;
de
la
même
Remaketen
malgré M. Virchow, qui
;
malgré la constatation de
sent d'admettre, disant que c'est
nant qu'
on ne
est
conclusion dans ses recherches de pathologie la
génération endogène
multiplication par division des cellules,
cellules nouvelles
reconnaissant
des embryons pro-
les cellules
et
y en a qui refuun dogme scientilique, que les il
proviennent de cellules préexistantes, soute-
saurait jamais prouver d'une
manière pérempformer spontanément » et même « qu'il sera impossible de démontrer qu'il ne se développe point des éléments d'une manière spontanée au milieu de tissus presque inaccessibles à nos recherches » (2). toire
«
que des
cellules
ne puissent
se
;
C'est clair, aucun des systèmes des germes ne repose sur une donnée expérimentale certaine, puisque, plus de deux siècles
après la capitale découverte de
la
pas encore lixé sur l'importante vants, savoir
^l)
le
germe
et la
t.
II,
p.
on
n'est
les sa-
cellule sont-ils préexistants,
Mueller, Manuel de Physiologie, section III
l'organisme, (2)
:
vésicule de Graaf,
alternative qui divise
:
Du
conflit
de l'âme
ou et de
537.
H. Frey, Traité d'Hislolor/ie, traduction PaulSpielmann,
p. 106, (1877).
— 448 — sont-ils les fruits de la génération spontanée? C'est même la seconde alternative qui a les préférences du plus grand nombre, Cl. Bernard et M. Pasteur en têle.
Tout ce que
j'ai écrit
mes
jusqu'ici dans ces lettres, toutes
re-
cherches prouvent qu'il n'y a ni germes, ni cellules primaires préexistants et que, pourtant, la génération spontanée n'est pas
pas plus pour une
pour
les cellules
cellule primaire qui
secondaires
à nos recherches ».
«
serait
au milieu des
le
!
germe, que
tissus inaccessibles
microzymas partout présents dans un organisme les microzymas, éléments primigènes organisés, ayant la vie en soi, qui font les uns et les autres ce sont ces microzymas qui, dans tous les sens, empêchent de dire qu'il Ce sont
les
;
;
y a génération spontanée de cellules, de tissus et d'organes,
pendant
développement embryonnaire et après, aussi bien Il n'y a do préexistant que le microzyma, car il n'y a de vivant per se et de physiologiquement impérissable que lui. C'est le microzyma qui fait le germe et tout son devenir. Les microzymas vivants jfvey se, morphologiquement déterminés, susceptibles de changer de fonction, sont seuls capables de nous donner l'explication de la grande loi de la quantité et, en même temps, celle du phénomène de la nutrition, ainsi que nous Talle
qu'auparavant.
ions voir.
QUARANTIÈME LETTRE
— —
Vue d'ensemble louchant la loi de la quantité en biologie et Sommaire. les admirables harmonies qui en ressortant. La nutrition est une grave question. La définition savante d'Ambroise Paré de la nutrition. Les êtres organisés n'ont pas leur racine dans la matière inorganique. Deux créations successives. La matière intraorrjanique et la matière extraorganique : une étude sur Cl. Bernard à ce sujet. Trois vies nouvelles d'après le même savant embarrassé. Cl. Bernard, l'idée créatrice et le
—
—
germe
vivant.
—
— —
—
—
Conclusion.
Je crois qu'il résulte clairement de la dernière Lettre la preuve
que
si
aucun des systèmes imaginés pour expliquer
mordial de l'organisation et de l'esprit,
c'est
parce
la vie
ne
satisfait
qu'aucun n'est expérimental
le l'ait pri-
pleinement et
adéquat
— aux
Aussi
faits.
de profession,
de le
la cellule
arrivé
est-il
comme
dans
le
M.
Frey^,
même
—
449
qu'un savant
et
un
histologiste
conclut à la génération spontanée
sens queSclnvann lui-même. C'est
triomphe du système protoplasmique. A mon avis, la notion supérieure de quantité, incompréhen-
sible
dans
trancher espèce,
le
système des protoplasraistes, est seule capable de de faire comprendre pourquoi chaque
la difficulté et
chaque individu dans
l'espèce, se diiîerencie des autres
espèces et des autres individus.
aux composés chimiques qui
C'est parce qu'il est indifférent
entrant dans la composition des corps organisés de s'accumuler
en masses de diverses grandeurs,
qu'il faut
que
cette indifférence soit maîtrisée. Or, elle
par
la
de toute nécessité
ne peut pas
matière elle-même et on dirait qu'en imaginant
préexistants qui seraient la miniature de l'être futur, tiendraient en puissance la force
du Tout de
les
l'être
germes
ou qui con-
cet être, les anciens
avaient trouvé la cause qui oblige la matière de ne s'accumuler
que jusqu'à un certain point, dépendant de la nature du germe, de l'être à venir dont celui-ci serait le Tout po-
c'est-à-dire tentiel.
La notion de germe, ou de la cellule primaire, qui serait ce germe, expliquait pourquoi ladifferentiation dont je parlais se fait non seulement dans la taille, le volume, îles dimensions et les autres apparences des organes extérieurs, mais aussi dans les organes intérieurs et dans les relations quantitatives qui les Uent au Tout, et entre eux, suivant un rapport fixe et presque invariable dans l'état de santé. De sorte que la forme, les dimensions, la structure intime, les qualités, les propriétés dépendantes des aptitudes fonctionnelles de ces organes sont, elles aussi, rigoureusement fixées et dans un rapport déterminé avec la
quantité et les quahtés des tissus, fibres cellules divers de
ces organes. Mais ce
n'est
pas
tout
:
la
du
notion
expliquait pourquoi les relations des différents organes
germe entre
eux et avec le Tout sont, à leur tour, dans un rapport déterminé avec le genre de vie, la nature des aliments et la manière de
les
appréhender, de
les
digérer
et
de transformer les pro-
duits digérés, après leur absorption et leur assimilation, pour
en user au profit de chaque partie, chacune selon ses besoins. Quoi qu'il en soit de ces conséquences du système des germes, c'est parce que chaque individu dans l'espèce est réellement, personnellement, une quantité de nature particulières, qu'il e?t doué de telles dispositions
et
de qualité
et propriétés
29
— 430 — déterminées
de ses organes, de ses éléments ana-
et spéciales
tomiques, de ses cellules et de ses microzymas, c'est-à-dire de ce qui est exclusivement vivant en lui, qu'il est constitué avec tel
ou
tel
tempérament,
d'une manière qui
ou
telle
est
lui
telle
propre
diathèse et qu'il
ressent
diverses des
influences
les
milieux, des agents et des aliments, qu'on appelle à cause de cela idiosyncrasie.
Et l'est
c'est
parce que cela est
aussi pathologiquement
;
physiologiquement vrai
une vérité hautement scientifique
lorsqu'il a dit qu'
comme une
personne n'est précisément malade
ne
peut
viduels
donner
de
que ce
de sorte que Halle avait énoncé «
aucune
autre et qu'on
que des portraits indi-
nos infirmités
».
Cette vue d'ensemble
temps déjà mesurer les
concernant
de
la loi
la
quantité n'a
mêmes. Il y a longque les physiologistes ont coutume de peser, de viscères, et de noter la constance du rapport des
rien d'arbitraire
:
des faits
ressort
elle
poids, des volumes, des longueurs de ces viscères, au poids, au
volume ou à la longueur d'un autre viscère et de les comparer au poids ou au volume du corps. Ils ont aussi déterminé la quantité du sang, compté le nombre de ses globules et en ont rapporté les nombres à l'unité de poids ou de volume du corps ou à sa masse. MM. Bouchardat et Sandras ont même noté « l'ampleur du pancréas chez le pigeon et la petitesse du canal intestinal comme une de ces admirables harmonies dont une étude attentive nous révèle chaque jour l'existence », affirmant ainsi que le pancréas, par son ampleur, devait suppléer à l'absence de quelques glandes dans un intestin plus petit. Des exemples analogues se retrouvent partout dans les êtres organisés. C'est une conséquence de la loi de quantité et des rapports qu'elle
met en évidence.
Mais quelle
est
la
cause de
cet
étonnant
et
harmonieux
si
emsemble, qui a frappé deux observateurs sagaces dans l'un de ses détails?
Les systèmes des germes
une réponse
et cellules
satisfaisante à cette
préexistants donnaient
question;
mais
les
sont pas venus les vérifier ec leur ont donné tort:
germes ni
cellules
à ne découvrir J.
de cette sorte;
comme
Mueller, cet esprit
écrivant sur
avoir dit que
« le :
et les
distingué et
conflit entre
friits
ne
n'y a ni
savants en sont arrivés
préexistante que la matière; si
il
si
si
bien que
vraiment supérieur,
l'àme et l'organisme
»,
a^rès
— Le rapport entre
«
—
451
mentales et
les forces
la
forces physiques et cette
matière ne diffère de
même
tion entre
d'autres
les forces
mentales se déploient uniquement dans
la rela-
matière qu'en ce
que
corps organisés, en
les
particulier chez les animaux, et ne se propagent qu'aux
produits qui leur
ressemblent, tandis que les forces physiques générales ont une sphère d'ac-
dans
tion bien plus étendue
en
la nature,
passage étonnant
est arrivé à écrire ce
comme
»
:
eux-mêmes prennent leur racine animaux vivent d'animaux et de végétaux, et que les végétaux se nourrissent en partie do matières inorganiques, il demeure incertain si l'aptitude aux phénomènes intellectuels n'est a
Cependant,
dans
les corps organisés
nature inorganique, puisque
la
les
pas inhérente à toute matière, aussi bien que les forces physiques générales, et si ce n'est pas seulement par l'effet des structures existantes qu'elle arrive à se manifester d'une manière déterminée
Il
ne faut pas dissimuler
»
(1).
de cette conclusion d'un
la gravité
physiologiste aussi éminent, qui est aussi celle à laquelle aboutit Cl.
Bernard avec toute l'École proloplasmiste car elle est desmédecine et de la psychologie qui, si elle ;
tructive à la fois de la est
vraie,
purement
deviendraient ainsi
dépendances d'un
de physique
traité
et
simplement
et
des
de chimie générales.
Pourtant, c'est seulement par abus de langage, et parce que
qu'on en arrive
l'on n'a pas l'idée nette de ce qu'est la nutrition,
En
à formuler de pareilles énormités.
abus de langage, végétaux
une
c'est
grosse
effet,
erreur
si
ce n'est pas
un
que
les
de
croire
nourrissent de matières inorganiques, c'est-à-dire
se
purement minérales.
Je
l'ai
précédemment,
dit
verts sont essentiellement minéralivores,
sont essentiellement carnivores et herbivores. Les
gent de
la
même
de matières inorganiques
peut ainsi parler, pour font les
les
les :
ils
Ambroise Paré,
même
les
mangent seulement,
«
celles
l'on
et
Nutrition, disait le vieil
est parfaite assimilation
Elle est très savante la définition
de
si
comme
Manducation
qu'ils prennent.
chose.
de
la
nourrir, avec la partie qui doit être nourrie.
cent coudées
ne s'en
ils
végétaux ne se nourrissent pas
rendre aptes à s'en nourrir,
animaux des aliments
nutrition ne sont pas
passe
animaux animaux manles
matière organique, animale ou végétale,
nourrissent pas; de
végétaux
les
comme
chose qui doit
»
du célèbre médecin
des modernes.
Il
faut
et
dé-
bien
le
remarquer, pour Paré, ce n'est pas l'aliment qui nourrit, c'est la chose qui doit nourrir l'animal qui se l'assimile, non pas
L
(1) J.
Mueller
:
Manuel de
physiologie,
t.
II,
p. 536.
— seulement
—
45iî
Tout de cet animal, mais
le
partie qui doit être
la
nourrie.
Sans doute, en disant que les animaux vivent d'animaux et que ces derniers se nourrissent de matières inor-
de végétaux
;
ganiques; Mueller, certes, ne voulait pas dire que vivre est syno-
nyme de nourrir, ni admettre que la substance d'un animal, ou d'un végétal, la substance inorganique, passassent en nature dans l'animal et dans le végétal qui s'en nourrissent mais, il n'en a pas moins laissé dans l'ombre la nécessité pour l'aliment de devenir la chose qui doit nourrir et la nécessité pour celle-ci ;
de sa parfaite assimilation avec
il
la
partie qui doit être nourrie.
que dans l'expression de
Je sais bien
pensée de Mueller,
la
y a bien plus vice de langage qu'ignorance des conditions de
la nutrition,
mais
il
n'en laisse pas moins dans
qui revient à l'animal ou
au végétal dans
vague la part phénomène, et
le
le
semble admettre que la structure même procède des propriétés et des forces de la matière. Pour Paré, assimilation signifie devenir parfaitement semblable
dans
vague de sa pensée, celle des végétaux et la matière inorganique se rend d'elle-même semblable à la substance de l'animal ou du végétal qui la mangent pour s'en
Muller laisse croire que
la
or,
;
comme ne
nourrir.
Ne
que
corps onjanisés prennent
les
pas lui-même,
dit-il
le
matière des animaux,
faisant pas de doute,
leur racine dans la matière
inorganique? Et cela ne revient-il pas à dire que, pour produire l'organisation, la vie et C'est
évident,
même
la pensée, la
tous les êtres organisés, mais sans qu'on
pour
cela,
comme
matière suffit?
matière inorganique préexiste vraiment à
la
Mueller
le
avec
fait
soit autorisé à dire
les spontéparistes,
qu'ils
y ont leur racine. Le savant physiologiste reconnaissait qu'il demeurait au moins incertain si l'aptitude aux pliénomènes inpas inhérente à
tellectuels n'est
indécise la question de savoir
qui ces
phénomènes arrivent
si
à
toute matière, mais les
se
il
laisse
structures existaïUes, en
manifester, n'en sont pas
directement issues.
nw,
pas ainsi, et c'est l'impuissance où ou de distinguer un organi-me vivr.nt préexistant quelconque, germe ou cellule, que la philosophie supposait, qui a conduit aux incertitudes qui troublaient l'es-
Mais
il
n'en est
l'on était de découvrir,
prit
de Mueller. Or, aujourd'hui, l'existence d'un
nisé est certaine
ment per
se.
:
le
microzyma
impérissable, peut
Et puisque cela
être
est,
seul, qui
considéré
c'est à
est
tel
être orga-
physiologique-
comme
l'être
vivant
prouver qu'un microzyma
— peut naître de
matière inorganique que
la
dans
et tout
hétérogénistes
les
du microzyma,
protoplasraistes sont acculés. L'existence
et les
de
—
453
science, oblige d'affirmer qu'après la création
la
matière inorganique, une seconde création est survenue
la
pour former, avec un
nombre de corps simples de cette communiquer, mouvement et la vie, le mouvement
petit
matière, l'élément structuré fondamental et lui
avec l'organisation,
propre
une seconde création
Oui,
même
croyait
matière
tuels »,
à
il
arrive
instinclivemeut Mueller lui-
et
!
nécessité
sa
seulement par
n'est pas la
le
qui. est sa vie.
lorsqu'il
;
manifester
à
demandait
se
des structures
l'effet
ou
«
ce
que
phénomènes intelleccomme un système
les
considérait, en effet, l'organisme
de monades en quelque sorte indépendantes tres,
si
existantes
mais représentant par leur réunion
unes des au-
les
monade primaire
la
cellule-germe, et par conséquent, bien qu'il ne le dise
la
point explicitement, vivantes. Mais, dans tous
supposées vivantes per
nades n'étaient pas expressément,
ces
les cas, se,
car,
il
mo-
l'a dit
ne sont pas des atomes, c'est-à-dire qu'elles
elles
ne sont pas, physiologiquement, à l'organisme, ce que les atomes des corps simples le sont, physiquement, à la matière brûle
:
comme
elles sont périssables, a-t-il ajouté
aurait
Bonnet,
dit
hors
de
qui opèrent la dissolution des mixtes
ce que la
matière
des organismes
que pour
posât dès lors et
comme
les
lui
la
de l'organisme.
l'organisme,
si
laite.
l'a
la
Dès
que
n'est
qui pense
étaient
la
qu'il
et
conflit
se
de l'âme
En somme, qu'importe la structure dans monade périssable est issue de la matière
cela,
elle
n'est
forces
matière? Si
de cette
que matière
et c'est la
matière
!
et
longtemps,
du
un problème dont
c'est
chimie
matière
pure
question embarrassante du
Je n'ai pas à m'occuper
nisme;
que
bien que Mueller parlât
de structures existantes, on comprend
monades
inorganique en vertu des seules elle
causes
des
bref, leur vie n'est
;
lors,
ne sont pas,
elles
;
l'atteinte
pour
l'objet
la
de
conflit
de l'âme et de l'orga-
la solution est
inabordable pour
physiologie et qui sera encore, pendant disputes
et
de conjectures
physiologie et la chimie, en restant dans
leur
stériles.
La
domaine, ont
mieux à faire. Elles ont d'abord à se renseigner plus exactement sur la constitution de l'être vivant et, ensuite, à rechercher de quelle nature sont le
les relations
de son organisme avec
milieu cosmique. C'est de la notion expérimentale exacte de
— ce qu'est
un organisme que
tions dont
même
résultera l'explication vraie des rela-
on connaît
s'agit. Certes,
il
depuis que l'on
—
454
les faits; ils s'accumulent observer méthodiquement, mais ils
sait
restent stériles parce qu'on ne sait pas remonter à leurs causes.
Le milieu
est le tout
complexe qui
est extérieur à l'être orga-
nisé; les aliments dont ces êtres se servent
po^r entretenir
les
conditions de leur vie et les renouveler, nous l'avons vu, doivent
comme
être considérés
Claude Bernard milieux;
les
partie importante
du milieu
extérieur.
occupé des relations de l'organisme avec importe de connaître les idées que les faits lui
il
s'est
ont suggérées.
Dans
savante étude que vous avez consacrée au célèbre physio-
la
logiste vous avez relevé
une idée
singulière, qu'il est nécessaire
de méditer, d'autant plus qu'il y attachait une grande importance
:
Dans l'expérimentation sur
K
que
(l'un seul milieu, c'est le
les êtres vivants élevés,
lieu extérieur
il
et le milieu intérieur
Et cette distinction entre tion dont a à
il
les
il
n'y a àtenir compte ;
tandis
que chez
ou intraorganique
(1). »
les êtres
vivants
comme une
concep-
corps bruis et
capitale, qu'il la regardait
si
revendiquait pour lui la découverte; en effet:
Chaque année,
la
disait-il,
y a au moins deux milieux à considérer: le mi-
ou extraorganique
lui paraissait
corps bruts,
les
milieu cosmique extérieur
ajoute-t-il, je
développe dans
mon
cours de physiologie,
Faculté des Sciences, ces idées nouvelles sur les milieux organiques,
idées que je considère
comme
nécessairement aussi
base de
la
la la
base de
la
physiologie générale; elles sont
pathologie générale, et ces
mêmes
notions
nous guideront dans l'application de l'expérimentation aux êtres vivants.
Du milieu nard
:
extérieur nous avons la
c'est ce qu'il appelle
le
même
«
idée que Cl. Ber-
milieu cosmique. Mais qu'est-ce
que le milieu intérieur? Vous avez répondu à cette question. « Ce milieu, dites-vous, est tout simplement l'objet même de la physiologie, c'est-à-dire cet espace caché à nos yeux où se développent tous les phénomènes intimes de la vie; vulgo : l'intérieur du corps. » Et, ayant dit que l'illustre physiologiste a été dupe de l'invention plus ou moins nouvelle du mot milieu organique, vous rappelez que Ch. Robin avait revendiqué pour lui et Verdeil cette invention du milieu intérieur (2) et toutes ses conséquences, telles que Cl. Bernard les énonce dans les termes suivants où le milieu intraorganique est simplement V organisme : (1)
E. Fournie: Claude Bernard
(2)
Loc.
cit.,
p. 34.
et la
méthode expérimentale,
p. 33.
—
—
455
a Nous avons, disait-il, d'une part, l'organisme dans lequel s'accomplissent les phénomènes vitaux, et d'autre part le milieu cosm,ique dans lequel
corps vivants,
les
sables
pour
la
comme
Les conditions de
»
les corps bruts, trouvent les conditions indispen-
manifestation de leurs phénomènes. la
vie ne sont ni dans l'organisme, ni dans le milieu
extérinur- mais dans les deux à la altère l'organisme, la vie cesse,
côté on enlève ou
que l'organisme
Vous avez lières idées.
si
En
fois.
quoique
l'on vicie le milieu,
n'ait point été détruit
effet, si l'on
supprime ou
le milieu reste intact; la
(1).
vie disparaît
si
l'on
si
d'un antre
également, quoi-
»
critiqué, en physiologiste et en médecin, ces singuPour moi, je n'y vois que les conséquences de son
système protoplasmique,
et
s'il
ne
s'agissait pas
d'un savant
si
considérable, je n'insisterais pas davantage, je renverrais à ce
que
j'ai
rilités.
dit
Mais
de ce système il
s'agit
que ce sont
et je dirais
là
des pué-
des idées d'un savant et sagace observa-
teur; or, ce sont de telles idées, aussi inacceptables, selon moi,
en chimie qu'en physiologie générales, qui dominent dans la science et qui sont acceptées, sans examen, par un grand nom]
bre. Ce sont elles qui l'intérieur
du corps à
même
d'histologistes. Elles sont la cause des
que font sans cesse les
permis à M. Pasteur de comparer tonneau de vin ou de bière,
un grand nombre de médecins, de physiolo-
sans faire frémir gistes et
ont
l'intérieur d'un
les
plus antimédicaies. Hier c'était la
triomphait grâce à
progrès
doctrines les plus antiphysiologiques et
elles, et voici
que
microbie morbitique qui se
montre
à l'horizon
la
doctrine nouvelle des ptomaines. Les maladies, après avoir été réputées des empoisonnements par les microbes, vont être considé-
comme des empoisonnements par des alcaloïdes plus ou moins cadavériques. Oui, grâce aux idées nouvelles de CI. Bernard, les causes de nos maladies seront de plus en plus cherchées hors de l'organisme, au lieu d'essayer de les découvrir dans cet organisme qui les produit. Ces idées nouvelles répondaient à la préoccupation con« La science des phéstante de Cl. Bernard, qui était celle-ci nomènes de la vie ne peut pas avoir d'autres bases que la rées
:
science
des
phénomènes des corps
bruts, et
ce rapport, aucune différence entre les
il
n'y
biologiques et ceux des sciences physico-chimiques. Cela posé,
il
prétend prouver
sont dans l'organisme et dans fois,
(1)
sans l'être
Loc.
cit., p.
le
que
a,
sous
principes des sciences
les
»
conditions de la vie
milieu extraorganique
à la
dans aucun des deux facteurs. Et pour cela
35.
— comment
—
456
prend-il ? Trè<î simplement,
s'y
successivement l'un des milieux, cesse
la vie
En
!
certains êtres
En
vérité, c'était
altère
et l'autre cas,
prévu pour certains cas
pour
et
!
et c'est évident,
effet,
supprime ou
il
dans l'un
et,
rien sur quoi
l'organisme étant supprimé, le mi-
n'aura plus rien
lieu extérieur
il
à
puisse agir. Mais
car
faire,
n'y aura plus
il
l'organisme est supprimé,
si
deux choses peuvent arriver, ce mot ayant, dans l'espèce, deux significations car supprimer veut dire aussi bien « faire disannuler ». L'annulation serait plus que la supparaître » qu' pression et h mort de l'organisme; ce serait son anéantissement. C'est donc la seconde acception que l'auteur a eue en vue; mais alors la suppression n'implique pas nécessairement la mort de l'organisme ce peut être le mettre hors de l'in;
((
;
fluence
du milieu
supprimer
extérieur, ce qui revient, par rapport à lui, à
Par exemple,
celui-ci.
ils
d'inanition lorsqu'on les en prive.
Eh
pendant
fort
rente qui
vivants;
un
bien
ils
peuvent rester
l'état
de mort appa-
!
résulte de la suppression de l'oxygène, sans perdre
ils
n'étaient
la vie. Ils
n'avaient donc pas cessé d'être
donc pas morts;
être organisé, c'est être vivant;
perdu
qu'ils n'avaient pas
cette idée, et montrer,
s'il
vent rester vivants lors
même
ils
car, n'être pas
vie.
de revenir
Mais
qu'on
les
à
la vie;
les
pourrais [loursuivre
je
une foule
le fallait,
mort pour
n'étaient pas morts, puis-
faculté
la
morts ne reviennent pas à la
le
s'asphyxient et meurent
longtemps sans manger, dans
de revenir à
la faculté
nourrissent et
les insectes se
consomment beaucoup d'oxygène;
d'êtres qui
conserve dans
peuvide
le
plus parfait que nous puissions réaliser, ce qui est aussi une
façon de les supprimer par rapport au milieu cosmique.
Il
est
Bernard a entendu parler du milieu intérieur des êtres vivants élevés et qu'il s'agit ici de microzymas, de vibrioniens, de cellules, comme la levure de bière ou d'auvrai, pourtant,
que
Cl,
tres êtres inférieurs.
On
n'est pas là l'affaire, et
pourrait répondre,
que
sa doctrine, le milieu intérieur des
même
du
il
est
vrai,
que ce
cela n'importe pas, puisque,
protophasma. Voyons
si
uns les
et des autres est
dans formé
conséquences sont plus
vraies dans les autres alternatives posées par le grand physiologiste. «
Si, a-t-il dit,
on
altère l'organisme
lieu extérieur, la vie cesse également.
l'on enfonce
un poignard dans
ou »
Viiiiérieiir
Il
si
mique si
l'on vicie le est certain
d'un organisme élevé,
de façon à blesser assez fortement son cœur, ou
si
l'on
mde
le
—
457
—
milieu extérieur par une dose suffisante d'acide cyanhydrique, la
organisme cessera infailliblement
vie de cet
non
rieur
vicié
sera impuissant à
le faire
milieu exté-
et le
revivre
:
Cl.
Bernard
savait bien pourquoi.
Mais on peut altérer
autrement
le
milieu
exemple, d'un bélier ou d'un taureau on peut
intérieur
faire
par
;
un mouton
ou un bœuf, ce qui modifie ou altère assez profondément son organisme: est-ce que pour cela le reste de leur milieu intérieur ne continue pas de vivre ? Il est vrai que leurs relations avec
le
milieu cosmique et avec d'autres êtres seront quelque peu
mouton ou de bœuf, que leurs milieux intérieurs n'auraient point fait à l'état de bélier ou de taureau. Certes, il n'est pas indifférent de devenir chapon ou de rester coq mais enfin le chapon vit à sa manière et sa chair devient succulente. Allons plus loin est-ce que les malades, dont le milieu intérieur est plus ou moins profondément altéré ou lésé un phtisique, un cancéreux, un goutteux, ne vivent pas? Et lorsque la maladie est devenue chronique, ne peuvent-ils pas fournir une longue carrière ? Une autre observation encore. Le grand physiologiste a djt que si l'on enlève ou vicie le milieu extérieur, la vie disparaît quoique l'organisme n'ait point été détruit. Certes, cela est modifiées, mais enfin
pour
ils
vivent, à l'état de
faire d'excellente viande, ce
;
:
:
vrai
dans certains cas
été modifié
mais en quelque chose ;
expériences sur l'oxyde
rie
s'il
n'a pas été détruit, n'a-t-il pas
? Cl.
Bernard
carbone ont
cas particulier, quelle est la partie
le
fait
savait bien et ses
connaître, dans ce
du milieu intérieur qui a
subi la modification cause de la cessation de la vie.
La mort elle-même ne mort subite, auparavant pleins de nisme non détruit et
cas de
détruit pas l'organisme et
il
y a des
Les individus, un
moment
vie et de santé, ont certes laissé
un orga-
foudroyante.
ils
ont succombé en plein milieu extérieur,
se demande vraiment pourquoi Bernard ne s'est pas demandé pour quel motif le conflit des deux milieux a cessé, et puisque, en apparence, rien n'était changé, pourquoi il ne recommence pas et ne reproduit pas
souvent pour en avoir abusé. On Cl.
la vie.
En
tout ceci Cl.
voit bien dans lier; il
1.3
Bernard
m'apparaît
comme
embarrassé
;
il
milieu intérieur quelque chose de particu-
il ne sait pas le définir. Au fond, que dans l'organisme altéré et mort par la
mais ce quelque chose,
n'est pas vrai
suppression du milieu extérieur,
il
n'y ait plus rien de vivant
;
— nous savons
contraire;
le
458
mais
— Bernard ne voulait
Cl.
pas
reconnaître ce qui
y reste plein de vie, et, à sa suite, d'autres n'ont pas voulu le reconnaître non plus. Ci. Bernard était aveuglé par son système et vous avez justement fait remarquer
que
la
si
«
conception du milieu intérieur
sente était réelle,
il
tel
qu'il
le
n'y aurait aucune différence entre
le
précorps
un milieu chimique quelconque » aussi démontrezvous qu'elle est fausse et ne repose que sur une illusion. La grande erreur de CI. Bernard a été de croire que le milieu
vivant et
;
intérieur,
c'est-à-dire
propre et
autonome.
l'organisme, C'est
était
pourquoi
il
dépourvu ne
d'activité
voyait pas qu'en
supprimant le milieu intérieur il supprimait la cause réelle et unique des phénomènes biologiques qui résultent du conflit de ce milieu et
du milieu extérieur
(1).
(1) Oui, Cl. Bernard était embarrassé; il était tourmenté de ne pouvoir pas se figurer la vie, ni la comprendre, ni la définir, Après en avoir imaginé deux formes la vie réelle et la vie idéale, il s'en figura trois autres 1° La vie latente, qu'il appelait la vie non manifestée. Cette sorte de vie existe dans les êtres qui peuvent être desséchés sans périr les rotifères, les tardigrades, les aHguillules du blé niellé, les infusoires enkystés, les ferments figurés, les graines, les spores. :
:
:
2°
La
vie oscillante, qu'il
définit la vie à manifestation variable, existe végétaux qui sont engourdis pendant l'hiver; dans tous les invertébrés dont le froid atténue la vie; les vertébrés à sang froid sont dans le même cas et parmi les mammifères les hibernants. L'œul, même celui des animaux à sang chaud, offre aussi un exemple de vie oscillante, puisque son travail évolutif peut être ralenti ou activé suivant les conditions de température, etc.
dans
les
;
3" La vie constante et libre appartient aux animaux les plus élevés en organisation, dont la vie s'écoule d'un cours constant, a n'est pas soumise aux alternatives du milieu cosmique et reste la même à travers des conditions extérieures mobiles et souvent opposées s. Et pourquoi en est-il ainsi ?
Parce que le milieu intérieur ne change pas » seulement ici le milieu intérieur, ce n'est plus l'organisme, « c'est celui qui enveloppe les organes, les tissus, les éléments des tissus. » Et ce milieu, distinct de tout ce qui est structuré, possède une vertu extraordinaire « il fournit à
;
:
l'animal supérieur comme une atmosphère propre et à température constante dans le milieu cosmique toujours changeant. » L'animal supérieur a est un organisme qiii s'est mis lui-même en serre chaude, et que dès lors les variations
cosmiques n'atteignent pas ». Et pour nous faire comprendre on nous apprend que c'est dans le milieu qui entoure et baigne tous éléments anatomiques a que la vie s'accomplit et s'écoule ». La fixité
cela, les
de ce milieu, qui « est la condition de la vie libre, indépendante », suppose, dit Cl. Bernard, œ un perfectionnement de ce milieu (organisme), tel que les variations externes soient à chaque instant compensées et équilibrées. » L'animal élevé n'est pas indifférent au monde extérieur « il est au contraire dans une étroite et savante relation avec lui, de telle façon que son équilibre résulte d'une continuelle et délicate compensation établie comme par la plus sensible des balances. » Oui, Cl. Bernard est un homme embarrassé qui cache son embarrassons des formules et des phrases où l'accord fait souvent défaut. ;
—
— La
vie est
bien
si
liée à
—
4S9
non pas en
l'organisme,
tant
que
milieu chimique, mais en tant que morphologiquement déter-
miné dans
toutes
vivants, dans
le
ses
sens
y a des êtres qui restent lors même qu'on les
parties,
qu'il
vulgaire
du mot,
soustrait à toutes les conditions extérieures de milieu. Si cette
que l'on n'a jamais en vue que les Sans doute un mammifère que l'on ne nourrirait pas ou que l'on empêcherait de respirer pendant un temps trop long, cesserait de vivre en tant que mammifère et ne vérité n'est pas aperçue, c'est
êtres élevés.
pourrait plus, ensuite, ni respirer, ni
quoi?
Au
un
contraire,
pourront être desséchés
se nourrir
un
vibrion,
:
mais pour-
un tardigrade
rotifère,
et soustraits à l'air et à l'alimentation
Oui, dans les deux cas, pourquoi? que ce sont des machines vivantes et que la vie dans machines ne tient pas uniquement à leur protoplasma,
sans mourir. Pourquoi? C'est
ces
c'est-à-dire à leur substance chimique.
Non, encore une ne résultent
vie en général et les vies particu-
la
fois,
du
pas
lières
dont parlait
conflit
Bernard.
Cl.
Mais, lui-même, lorsqu'il parvenait à s'abstraire de son système
considérer
favori et à arrivait
penser
à
les
comme
vivants en
êtres
origine et à leur développement.
comme
parlant
trer
pas
la
Ch. Bonnet
caractérise
nature de ses
plexes qu'elles soient,
la
«
:
d'un seul mot, je dirais
Ce qui
il
en
mon-
nécessaire de le
est
Il
aurait parlé
disait-il, définir la vie
création....
eux-mêmes,
tous les philosophes, quant à leur
:
fallait,
S'il
la vie, c'est la
machine vivante, ce
propriétés
physico-chimiques,
mais bien
la création
si
n'est
com-
de cette machine
qui se développe sous nos yeux dans des conditions qui lui sont
propres et d'après une l'être
vivant et l'essence
tiellement
idée
du domaine de
sique, ni à
la
définie qui
même
chimie, ni
de
la vie et
il
—
Pendant
sous l'influence de cette rive lorsqu'elle
même
ne peut plus
tout dérive de l'idée, qui,
toujours cette
toute sa
même
force
chose
et
durée,
(1),
se
seule,
Ici
c'est l'idée
vivant reste
et la
mort
comme
ar-
partout,
crée et dirige... C'est
idée vitale qui conserve l'être, en recons-;
tituant les parties vivantes désorganisées par l'exercice truites par les accidents et par les maladies. » (1)
essen-
manifeste par
l'être
créatrice,
se réaliser.
elle
est
Dans tout germe vivant,
y une idée créatrice qui se développe
—
nature de
la
Ce qui
n'appartient ni à la phy-
à rien autre
directrice de cette évolution vitale.
l'organisation.
exprime
la vie...
Et par conséquent point à
la
matière
I
ou dé-
— 460 — Tout Ja vie
n'est pas expérimental
mais
;
tel
que
ce que l'illustre
dans cette nouvelle conception de
cela est, cela n'est-il pas la
a
physiologiste
négation de
écrit sur le conflit des
deux
milieux
et
ment
admet un germe vivant, il arrive à la même conque Bonnet et il est évolutionniste en cessant d'être
sur ses autres conceptions de
la
vie? Mais du mo-
qu'il
clusion
proloplasmiste.
QUARANTE ET UNIÈME LETTRE
—
Sommaire.
Digression nécessaire concernant
vitale créatrice et la cause
propre
logique de Cl. Bernard.
Conclusions.
Nous en avons
même
:
du
le
système physio-
la
lui
la vie,
effet,
apparaissait
qui, dans
comme un
des ré-
matière avec elle-même, lui apparaît
comme
dans d'autres c'est la
de
conflit
En
était vitaliste.
certains de ses ouvrages, sultats
dans
l'aveu franc, sans déguisement, fait par lui-
Beruard
Cl.
—
créatrice, la force
« l'idée
et directrice »
création;
du domaine de
n'en procédant point. « La vie, disait-il, ou bien encore « ce qui est essentiellement
»
:
la vie et n'appartient ni à la
physique, ni à la
chimie, ni à rien autre chose, c'est l'idée directrice de l'évolution vitale
et plus loin
»
;
:
« c'est
Vidée vitale, la fo}'ce vitale
créatrice qui seule crée, dirige et conserve l'être
c'est elle
qui
recoristitue les parties vivantes désorganisées par l'exercice
ou
détruitps par les accidents et par les maladies.
»
;
Et enfin, pour
couronnement, cette déclaration « Dans tout germe vivant il y a une idée créatrice qui se développe et se manifeste par :
l'organisation.
»
du vitalisme pur, que Banhez n'eût pas désavoué, une notion du germe que Ch. Bonnet aurait facilement ad-
Oui, voilà et
mise. Cela est se
demander
bien ainsi, que Chauffard pouvait justement
si si
«
l'autonomie vitale a jamais
été
exprimée
avec plus de décision, montrée sous des aspects plus divers et plus saisissants » Cependant il fait observer aussitôt que !
Cl.
Bernard
se séparait pourtant
vitalistes. C'est
rassé, qui
ne
que
sav^iit
physique avec
le
pas
de ce
qu'il appelait les doctrines
célèbre savant était
comment
la véritable
un
vitaliste
embar-
concilier son vitalisme
autonomie
vitale, ni
méta-
l'ensemble des
— phénomènes biologiques avec pres découvertes avaient
Son embarras principes a
se
—
461
de
les faits
encore dans cette
trahit
que
détail
ses pro-
connaître.
fait
déclaration
de
bien que
les
:
Nous nous séparons des
matérialistes
disait-il, car,
^l),
manifestations vitales restent placées directement sous l'influence des conditions physicochimiques, ces
phénomènes dans
les
conditions ne sauraient grouper, harmoniser
l'ordre et la succession qu'ils afTectont
dans les êtres vivants. Ce groupement, cette ordonnée des phénomènes vitaux, l'unité qui lequel
Cl.
ils
tendent, tout cela traduit
Bernard,
spécialement harmonie, cette succession
les
relie, le
une cause propre
but
final vers
et directrice. »
ne prétendait pas donner pour
certainement,
une découverte personnelle la croyance, je veux, dire la conviction intime, que les êtres vivants en général, et chaque espèce en particulier, ont été conçus et créés sur un plan prémédité; non certes, car c'était, il le savait bien, la conviction de tous ceux, qui croient
au Créateur de toutes choses
clusion de toute
saine philosophie. C'est
et aussi la
con-
cette conviction
que
Joubert a rendue dans cette pensée très juste
J.
Rien ne se
0-.
de
l'esprit (2).
de
fait
Dieu n'est pas rien
;
rien, disent-ils
elle est la
mais
;
source de
la
la
:
souveraine puissance de
matière aussi
bien que celle
b
Cette croyance, que son système de la matière vivante non morphologiquement définie et ses travaux n'ont pas pu déraétrange et en contradiction avec l'histoire, mais Cependant GhaufTard a pu dire On peut, suivant sa tendance ou ses désirs, ranger Cl. Bernard, soit parmi ceux qui font de la vie une cause propre et distincte de tout ordre physique, s >it parmi ceux qui iden(1)
Cela peut paraître
cela est.
tifient la vie
:
ce
avec cet ordre et font rentrer la cause vivante dans
la
causa-
une de la matière, .soit encore parmi ceux qui, sous le nom de positivistes, semblent déclarer impossibles de telles distinctions et professent l'abandon absolu de ces questions, quelques efforts que l'homme ait dépensés pour les résoudre... Nous ne cacherons rien, dit Chauffard en poursuivant, ni des hésitalious qui le to ai mentent et qui se trahissent malgré lui, ni de ses répulsions doctrinales, alors même qu'il les justifie mal, ni des contradictions involontaires où il tombe et qui afiirment sa « Ou pourrait être haute sincérité. » Voyez en effet ce qu'il dit lui-même tenté d'j nous comprendre parmi les matérialistes ou physicochimistes. Nous ne leur appartenons point. Car, nous admettons une modalité spéciale Sommes-nous dans les phénomènes physicochimiques de l'organisme, parmi les vitaiistLS? Non encore, car nous n'admettons aucune forme executive en dehors des forces physicochiraiques »— C'est pour sortir d'embarras qu'il a inventé le déterminisme. lité
:
—
!
2.
Œuvres deJ.
Joubert,
t.
II,
p.
13.
-
462
—
ciner de son intelligence, Cl. Bernard
l'a
acceptée en en ac^mi-
rant la majestueuse harmonie, mais sans essayer d'en pénétrer
profonde signification il n'a pas même tenté de découvrir en quoi consiste cette cause propre et directrice, qu'après tant d'autres il n'a pu s'empêcher de constater et d'admettre dans la
;
l'organisme
comme Œ
comme ne
Joubert que
Le Dieu de
procédant pas de
métaphysique
la
du ciel une force
religions, le Créateur et
des pensées, est
et
pensait
(1
(1).
la terre, le
le Dieu des Juge souverain des actions
»
Mais cette pensée étant aussi et directrice,
qu'une idée, mais que
n'est
de
la sienne,
une
s'apercevoir qu'en imaginant créatrice
la matière.
:
idée
en dehors
placées
il
n'a pas eu
vitale, et
une
l'air
de
foj'ce vitale
au-dessus de
la
matière, qui seules créent, dirigent et conservent l'être organisé
en font une unité destinée à atteindre un but final prévu, du domaine de la physiologie pure pour entrer dans
et il
sortait
celui de l'ontologie
ou de
la
métaphysique, ce qui est
la
même
il
décla-
chose.
Je le demande, lorsque se défendant d'être vitaliste,
rait n' « admettre aucune forxe executive en dehors des forces physicochimiques, » et, en même temps, assurait que la force vitale créatrice ou Vidée vitale dirige cette force executive, qui n'est autre que les forces physicochimiques, c'est-à-dire maté-
Bernard n'avouai l-il pas que sans Y idée vitale la comme non avenue ou stérile ? Mais, pardessus tout, n'était-ce pas admettre au-dessus des forces physicochimiques et de la matière, pour expliquer les phénomènes, Cl.
rielles,
force executive serait
une cause occulte que d'autres désignent autrement
:
voie de
continuelle transformation, vertu de transformation, force végé-
ou productrice?
tative
Chauffard, qui
a noté
les
contradictions de Cl. Bernard, a
Pour moi,
assuré qu'il justifie mal ses répulsions doctrinales. je
me
suis efforcé
de comprendre ce
qu'il entendait
par ce qu'il
« l'essentiel du domaine de la vie », et je crois que groupement harmonique, cette succession ordonnée des phénomènes, l'unité qui les relie et qui trahissent une cause
appelait c'est ce
propre
et
directrice,
etc.
comprends à merveille que 1.
Ibid. p. 12.
Si
c'est
les «
là
l'essentiel
de
la vie, je
conditions nées des influences
— physicochimiques propre
—
463
ne puissent être
»
et directrice »
dont
il
nismes vivants. Mais on peut
la
cause
de cette cause
«
conçoit la nécessité dans les orgafaire
observer que
manifesta-
les
tions vitales restant directement sous l'influence des conditions
physicochimiques, on ne voit pas pourquoi
du domaine de
tiellement
«
ce qui est essen-
n'appartient ni à la physique,
la vie »
ni à la chimie, ni à autre chose », c'est-à-dire point à la matière
par laquelle seule, pourtant, sont réalisées siologiques de
maintes
Une
la vie,
selon
ce
que
conditions phy-
les
physiologiste a
l'illustre
fois affirmé.
seule chose est à retenir des contradictions involontaires
ou des hésitations qui troublaient
Bernard
Cl,
:
que l'ob-
c'est
servation et les faits l'avaient obligé de reconnaître dans l'être
vivant
a
paroles,
une cause propre
—
et directrice »,
— ce
sont ses propres
qui ne procède pas des propriétés et des forces de
la matière.
Et
me
il
cause
paraît évident
dominatrice et
qui seule
lui
que
c'est
directrice
l'admission formelle de cette des
forces
expliquait pourquoi tous les
physicochimiques
phénomènes
vitaux,
dans leur simultanéité ou dans leur succession, convergent vers l'unité de la vie de l'être organisé, pour sa conservation et pour lui
faire atteindre sa lin.
deux autres
:
l'idée
Et cette idée
l'a
conduit à en admettre
du gei^me vivant qui contient Vidée
créatrice^
c'est-à-dire, selon le langage de Mueller, la raison suffisante la force
du
sation
et l'idée
;
ou
Tout, qui se développe et se manifeste par l'organi-
que
l'être
organisé
est
une machine vivante
qui se développe dans des conditions qui lui sont propres.
il
Nous voilà revenus exactement au point où en y a un siècle. Cl.
Bernard, de son propre aveu, était
était
Ch. Bonnet
vitaliste et
évolution-
du ne procède pas delà matière; et l'on est ôvolutionniste si l'on admet les germes dans les termes qu'il a employés pour les définir c'est-à-dire que l'illustre savant, dans le for intérieur, croyait sûrement que la matière devient vivante par transcendance. Et s'il avait clairement exprimé cette idée, il aurait eu raison. Entrons-y sans ambages. L'idée créatrice, pour Cl. Bernard, est, par la manière dont il l'a exprimée, un objet purement métaphysique; elle devient une réalité si l'on reconnaît que l'organisme est une machine faite, construite niste;
car c'est être
domaine de
la vie
vitaliste
d'admetlre que
«
l'essentiel
»
;
par Dieu. Or, selon
la
pensée de Joubert, dont
j'ai
déjà parlé
:
—
464
—
Toute machine a ét« mise en jeu par un esprit qui
«
retiré (1).
machines
Cela est rigoureusement vrai des
d'homme. En ce
qu'il
de
cette
s'est
«
faites
de
main
autrement de la machine vivante ? C'est faut examiner si nous voulons avoir l'idée nette « cause propre et directrice », dont parlait Cl. Berest-il
nard. Cela est certain, au point de vue chimique,
il
n'y a que de
matière dans les unes et dans les autres; l'analyse élémentaire
la
ne retire d'un poids donné de matière organiqu'un poids exactement égal des corps simples qui la composent. Dans un poids donné d'aimant, l'analyse ne retrouve pareillement que le même poids des corps simples qui composent l'acier. Mais dans les machines et dans l'aimant n'y a-t-il que cela? Non, pour n'être pas révélés par l'analyse chimique, il y a dans toute machine, outre la matière dont elle est formée, la loi qui lui a été imposée par son inventeur en vue du Ixit la plus délicate
sée
qu'il a
dans
voulu atteindre;
particulier appelé
mouvement appelé
il y a le mouvement dans un corps chaud le
l'aimant
comme
magnétisme, chaleur.
machines ordinaires destinées à être mises en mouvement pour communiquer le mouvement reçu, il faut que sans cesse un ouvrier y mette la main, car elles n'ont pas en elles-mêmes la cause de ce mouvement. Dans la machine
Dans
les
vivante ce
mouvement
et transmissible
ce
mouvement
en
est spontané,
totalité,
elle le
est
vraiment perpétuel la
cause de
possède en elle-même.
Dans une machine ordinaire pale et
il
précisément parce que
il
y
a
la
pièce maîtresse princi-
des pièces secondaires, toutes nécessaires; mais
mière est
celle qui
maintient
la
régularité
la
pre-
du mouvement qui
communiqué à cette machine. De même dans une machine vivante
a été
il y a des pièces maîou n'altère, ou ne supprime pas impunément; je n'ai pas besoin de les nommer; mais il en est d'autres qui peuvent être altérées ou supprimées sans suspendre autres et de toute la machine, quoique le mouvement des appartenant à la catégorie de celles qui ne sont pas nécessaires
tresses:
celles
qu'on ne
lèse,
à la propagation de l'espèce.
Pour la matière d'une montre, c'est une sorte de transcendance que de pouvoir marquer l'heure; mais cette aptitude 1.
Œuvres de
J. Joubert,
t.
II, p.
162.
— — 465 — volonté de l'ouvrier qui l'a façond'un mouvement déterminé. Pour la matière très spéciale qui compose les êtres organisés, c'est une transcendance d'un ordre plus élevé de posséder l'ap-
elle
ne l'acquiert que par
née
et l'a assujettie à la loi
la
mouvement
titude à transmettre avec l'organisation le
sa vie. Cette transcendance, la
— cela
communiquer
matière ne peut pas se la
avec l'organisation, que par l'a
façonnée
machine,
une
Force créatrice a
dire le principe
elle
du mouvement,
Dans
loi.
son
laissé
loppement; de sa conservation
;
ne
l'a
acquise,
volonté de l'ouvrier divin qui
la
et l'a assujettie à
la
qui est
est scientifiquement prouvé,
la
cause propre de son déve-
de sa
et
cette merveilleuse
empreinte, je veux
reproduction. Et cette
cause, sans cesse agissante, est à la fois créatrice, directrice
conservatrice,
luttant,
non sans
et
fatigue, contre les influences
extérieures qui, à chaque instant, menacent ce qu'elle est char-
gée de conserver. C'est
ainsi que
comme une
« l'idée
nécessité,
conçue par Cl. Bernard chose que « la force suffisante ou la force du Tout »
créatrice, »
qui n'est autre
créatrice intelligente, la liaison
dont parlait Mueller, est vraiment une
réalité objective (dans le
sens de la philosophie de Descartes) et cesse d'être tion métaphysique. Voilà
la réalité
une concep-
dont l'analyse élémentaire
ne révèle pas plus l'existence dans la matière organisée qu'elle ne révèle le magnétisme dans l'aimant, ou dans un corps quelconque qu'un autre mouvement anime, la cause de ce mouvement, mais qui n'en sont pas moins des réalités objectives. En résumé, de l'aveu du plus grand physiologiste de notre temps, la science ne peut pas se passer de ce qu'il a appelé la force vitale créatrice, ni ne pas admettre dans un corps vivant une cause propre et directrice. Bref, tout en croyant à une matière vivante appelée protoplasma et à une vie qui
du
le résultat
que
et les
conflit
de cette matière avec
ces êtres, sans l'admission en
eux-mêmes d'une cause
qui ne procédât point
il
ne
l'a
pas
des
Oui, c'est cela
sur ce sujet, -
;
la
conditions matière.
mais, ainsi que
physicochimi-
La cause de J.
de
extrin-
Joubert
cette
l'a dit,
philosophie avec elles l'ont appelée Dieu.
les religions et la
passé inaperçu,
nommée
com-
êtres vivants, à la vie réelle
ques des milieux, c'est-à-dire de cause,
serait
matière cosmi-
conditions du milieu extérieur. Cl. Bernard ne
prenait rien à l'existence des
sèque,
la
;
—
et je crois
ce
sera
ainsi avoir
mon
mis en lumière ce
fait
excuse de m'être tant étendu
ce fait, qu'il a été impossible à Cl. Bernard de
30
— 466 — se
rendre compte de l'existence, de
conservation, de la et
de
la lin
manière
d'être,
de
la
des êtres vivants, sans admettre en eux une trans-
cendance. Et cette tradictions,
la
guérison en cas de maladie ou d'accident constatation
fait
disparaître certaines con-
qui, sans cette remarque, dépareraient certains de
ses ouvrages.
Par exemple, lorsque, parlant de ce qu'il appelait dans les êtres élevés, il disait que la « fixité du
la vie constante
un perfectionnement de l'organisme
milieu intérieur supposait
que les variations du milieu extérieur sont à chaque instant compensées et équilibrées... que ce milieu fournit à l'animal supérieur comme une atmosphère propre et à température constante dans le milieu cosmique toujours changeant... que c'est un organisme qui s'est mis lui-même enserre chaude, et que dès lors les variations cosmiques n'atteignent plus... », on peut se demander en quoi consiste ce perfectionnement du milieu intérieur qui lui permet d'établir ces compensations, cet équilibre et de se mettre lui-même en serre chaude? Si, comme il l'a si souvent et si nettement exprimé, le milieu intérieur n'est que du protoplasma, et s'il n'y a qu'un protoplasma unique, ainsi qu'il l'a supposé, on se demande aussitôt qu'est-ce que le protoplasma perfectionné ? La réponse n'est point embarrassante, car il n'y en a pas. Le protoplasma, n!étant que matière composée de principes immédiats, ne peut pas être perfectionné. Un composé chimique est ce qu'il est; il n'a d'autre perfection que sa pureté. On perfectionne un procédé de fabrication, un instrument, on ne perfectionne pas un composé chimique, pas plus que les corps simples qui le for(milieu
intérieur)
tel,
:
qu'il admettait au-dessus de son protoplasma unique une cause extrinsèque, la cause propre et directrice, que Cl. Bernard a pu supposer un certain perfectionnement, non pas du proloplasma, mais de ses relations avec cette cause, et, par suite, s'expliquer le perfectionnement qu'il voyait dans les
ment. C'est parce
êtres supérieurs.
Mais
Cl.
Bernard a parlé aussi des corps organisés comme il y a un certain ensemble de mé-
de machines dans lesquelles
canismes gouvernés par de la cause propre fois sur le
qu'il
et
le
système nerveux. Avec cette notion qui exerce son empire à la
directrice,
système nerveux
et sur
l'ensemble des mécanismes
gouverne, l'idée d'un perfectionnement se conçoit encore
mieux, et c'est là que j'en voulais venir car j'avais besoin de montrer que le physiologiste le plus expérimentateur de ce ;
siècle n'avait pas
pu, en
somme,
se faire
une idée de l'organi-
—
—
467
sation et de la vie sans admettre
une transcendance dont
Cependant,
matière ne peut pas se douer
son système du protoplasma unique;
que
cellules
les
résulte
mêmes ne
du conflit de
et
son affirmation réitérée
que de
vivantes
sont
la
ne faut pas oublier
il
la vie qui
ce protoplasma et des conditions extérieures.
Si l'illustre physiologiste n'est point
parvenu à
éviter la
con-
tradiction évidente qui existe entre la doctrine de la vie consi-
dérée
comme
d'un
le résultat
conflit et sa
créatrice ou de la force vitale créatrice, «
du domaine de
ce qui est essentiellement
ni à
la
physique ni à
chimie, ni
la
conception de
en vertu de
à
la
l'idée
laquelle
vie n'appartient
autre chose
c'est-à-
»,
que ne pouvant rattacher la transcendance que l'expression d'idée créatrice suppose à la matière, il n'a pas su à quoi elle pourrait être liée. Pour s'expliquer la contradiction, il faut se rappeler que CL Bernard, comme tout le monde alors, ne voyait partout dans l'organisme trandire point à la matière, c'est
sitoire,
que des formes
de
la
elles-mêmes. Je
transitoires
que M. Virchow
théorie cellulaire, telle
Ne voyant la
formulée.
l'avait
rien au delà de la cellule et la cellule ne possédant
pas le caractère essentiel de ce qui est vivant per dire
répète,
le
réputée unité vitale n'avait pas tenu les promesses
la cellule
permanence avec
c'est-à-
se,
l'indestructibilité physiologique,
célèbre savant s'est rejeté sur le système protoplasmique sa raison,
autant que les
du système,
il
s'est
faits,
échoué dans
lui
ayant montré l'insuffisance
que
contradiction
la
;
le
mais
je viejis
de mettre en évidence.
Non, Claude Bernard
n'avait
pas l'idée de l'existence dans
l'organisme d'une forme vivante à vie autonome^ de
quelque chose de comparable à ce que l'on appelle ferments figurés et à ce que l'on nomme maintenant les microbes et particulière-
ment
micrococcus. Le milieu
les
des mécanismes qu'il y
propre; et
—
intérieur,
voyait, selon
lui,
faut sans cesse le répéter
malgré l'ensemble pas
n'avait
—
de vie
qui a comparer, par M. Pasteur, ce milieu intérieur au contenu d'un vase rempli de moût, de vin ou de bière. Et si j'inil
c'est là ce
fait
siste
sur
cette
étrange manière de voir, c'est que
anime en ce moment
la
discus-
de l'Académie de médecine, concernant l'origine des alcaloïdes de l'économie animale dans leurs rapports avec la pathologie, m'y oblige, sion qui
les
séances
—
—
car elle est au les doctrines
fond de
la
pensée des savants qui y défendent
microbiennes.
La contradiction qui
était
dans
la
pensée
de
Cl.
Bernard,
— que
n'était
là et
468
—
point dans les choses. La découverle des mi-
crozymas, qu'il connaissait
—
je le
sais
pertinemment
qui contrariait tout l'ensemble de ses opinions,
—
mais
comme
elle
contrarie les systèmes de M. Pasteur, pouvait seule faire évala contradiction, comme elle a fait évanouir, pour quiconque y regarde de près, le fantôme qui l'a produite. Un clinicien et un maître éminent, M. le professeur Peter, ne s'y est pas trompé; il s'en est expliqué catégoriquement dans la discussion que j'ai rappelée et à laquelle, à mon tour, je compte
nouir
prendre part.
En
attendant, et pour en revenir à la loi de la quantité,
il
faut bien en convenir. Vidée créatrice, la force vitale créatrice et directrice, la cause
comprendre
le
propre dont
pourquoi
et le
supposait déjà existant dans
que
J.
Cl.
le
germe,
Joubert disait du Dieu de
abstraites, des causes occultes;
Bernard avait besoin pour
comment des la
êtres vivants et qu'il
ne sont pas ce métaphysique des idées si
elles
:
mais des réahtés.de vraies forces,
ne sont autre chose que Fimpulsion de la force de Dieu le germe et ensuite dans le Tout de l'être qui en est le développement par évolution. Mais telle ne paraît pas avoir été la pensée de Cl. Bernard. Il ne nous a pas dit, que elles
empreinte dans
je
sache, auquel des systèmes des germes
quelle représentation
il
se faisait
il
se rattachait, ni
d'un germe;
s'il
l'avait fait,
nous saurions à quoi nous en tenir. 11 me paraît évident, au contraire, que l'idée ou la force créatrice, car il a laissé dans dans sa manière de voir, n'est pas le vague la distinction, empreinte dans la substance organisée de l'être vivant. En effet, et il faut bien peser les mots dont il s'est servi pour rendre il a dit que « Pendant toute sa durée, l'être visa pensée, vant reste sous l'influence de la force vitale créatrice, et la mort
—
—
—
—
:
arrive lorsqu'elle ne peut plus se
conviction est nettement exprimée;
réaliser. il
ne
»
s'agit
Sans doute,
sa
pas d'une cause
occulte, d'une idée métaphysique, non, car pendant la vie, la
force
l'idée créatrice est réalisée. Mais, à part cette affirma-
ou
l'idée ou la force vitale créatrice, du principe vital, âme, archée, des vitalistes dont Cl. Bernard se séparait. Cependant, on peut toujours demander où, comment, en quoi cette force se réalise. Il ne suffit pas de dire que c'est pendant la vie, dans le corps les vitalistes aussi pensaient que le principe vital était présent pendant la vie et que la mort arrive quand il ne peut plus être
tion, je
qui
ne vois pas en quoi
crée
et dirige, diffère
:
présent.
—
—
469
Voici pourtant qui peut servir à nous renseigner sur tion de savoir l'idée
s'il
de réalisation de sa force dans
exprimé
ques-
la
supposait quelque relation précise, impliquant la matière.
avait, ail-
Il
que dans l'organisme il n'y a « aucune force executive en dehors des forces physicochimiques ». Ces dernières forces ne sont, cela est évident, que dans et par la matière et ce sont elles qui exécutent leurs,
autre pensée,
cette
savoir
:
et produisent la vie. Bref, la force vitale créatrice est à
semblable de haut, dirige ceux qui sont chargés d'émonument dont il a conçu le plan et qui, ensuite, res-
l'architecte qui,
difier le
terait
comme majordome pour surveiller et diriger les monument a été construit. Ce
divers
services en vue desquels le
dome non ment
plus ne pourrait pas réaliser ses services,
La
venait à s'effondrer.
major-
monu-
si le
de
Bernard n'est donc indissolublement unie à aucune partie de la substance de l'être vivant; et, répétons-le, elle lui est extrinsèque; en cela certes
fond pas avec
il
lOx^ce vitale créatrice
Cl.
logique: l'architecte ne se con-
élait
matériaux des édifices dont son cénie conçoit
les
les plans.
Mais que devient
doute
elle se retire,
jordome après R.
direction.
force vitale et
la
force vitale créatrice après
comme
que
inutile, ainsi
la
mort? Sans
le ferait le
ma-
du monument dont il avait aussi demandé ce que devenait
destruction
la
Mayer s'était ne le trouvant pas,
il
la
la
avait conclu qu'elle ii'était
rien. Cl. Bernard, sans doute, supposait qu'elle retournait d'où elle était
venue
1
veux essayer de rendre autrement
Je
siologiste touchant la nature des à expliquer, dans son vitale.
crire,
Selon
ainsi
de
système, l'évanouissement de
que cela résulte de ce que
force
la
pouvant plus se
du célèbre phy-
vivants, pour
organisé n'est vivant qu'autant
l'être
l'influence
lui,
l'idée
corps
vitale
réahsée
;
réaliser, elle se retire.
Une comparaison peut
il
arriver
force
la
je viens d'é-
qu'il « reste
sous
meurt lorsque, ne
»
comprendre l'idée qui que le fer doux n'est aimant que s'il reste sous l'influence du magnétisme d'une source quelconque, de même aussi un organisme n'est vivant a dicté cet énoncé
que
s'il
reste
;
la
servir
voici
:
de
sous l'influence de
à faire
même
la force
vitale d'une
source
également quelconque, mais inconnue. Peut-on la
le
comprendre autrement
pensée de Cl. Bernard,
disparaît
ou
la
? N'est-il
pas vrai que, dans
force vitale, cessant de se réaliser,
s'évanouit, et le cadavre
reste;
comme
reste le
doux, lorsque l'influence cessant, le magnétisme a disparu ou a cessé de se réaliser en lui. Le fer doux qui a cessé d'être aimant est identiquement le fer
même
qu'il était
auparavant. Est-ce vrai du corps, appelé ca-
davre, qui a cessé d'être vivant?
doux peut Je nouveau subir
Si le fer
changé en atomes ou
lui
;
ses
l'influence
du magné-
que rien n'était après comme avant il est pure matière, et ses parties ont repris, les uns à Pégard des autres, aimant temporaire,
tisme et redevenir
c'est
leurs relations antérieures.
Le cadavre, de
certain,
cela est
car
la force vitale,
elle
ne peut plus subir l'iafluence
a cessé de pouvoir s'y réaliser, di-
Bernard, conformément à l'énoncé ci-dessus. La diiférence est de grande importance. Pourtant, dans les deux cas, ce qui était pure matière y est resté le même en rait Cl.
Où est donc la différence? Je ne sais pas répondu le savant physiologiste ; mais je sais qu'il ne s'est pas demandé si rien de vivant ne subsiste dans le corps où la force vitale ne peut plus se réaliser. Or nous savons que tout n'est pas mort dans un cadavre. Cela posé, la poids et en qualité. ce qu'aurait
différence la voici
Tout ce qui Toui
de
autonomiquement vivant dans
le restant
dant la vie, le
:
était
l'être
dans
le
cadavre,
il
le
corps pen-
en résulte que
c'est
organisé qui meurt, et non pas les parties.
La mort survient non parce que
ou ne ne peuvent plus concourir au fonctionnement les unes des autres au profit du Tout. Dans le corps qui meurt, comme dans le fer doux qui a force vitale se retire
la
peut plus se réaliser, mais lorsque les parties
cessé d'être aimant, elle est
passive et
ce
n'est pas
inanéantissable
la ;
matière qui
elle
fait
défaut
;
ne meurt pas. Le ca-
davre n'est pas seulement matière; il est encore une- machine, mais une machine qui s'est arrêtée dans son ensemble ou dans
son unité, parce que quelque pièce maîtresse a cessé de fonctionner. Bref, dans le cadavre les atomes vivants, les parties qui sont composées de ces atomes, ne peuvent plus reprendre les le
unes à l'égard des autres leurs relations antérieures, comme purement matériels du fer doux, précisément
font les atomes
parce que
le
cadavre n'est pas pure matière, mais une machine
pièce maîtresse ne fonctionne plus et ne règle plus
dont une le fonctionnement des autres. En somme, la conception de lisant
dans
les
la force vitale créatrice, se réa-
corps vivants, est
la
conséquence de
la
fausse
— notion de la vie que
comme une
vie fois,
j'ai
si
—
471
souvent signalée.
comme
cause et
tandis qu'elle est une réalité
vement à
On
s'imagine la
quelque chose de vague à la déterminée, unie quantitati-
matière organisable dans une forme définie,
la
élé-
mentaire, qui est déjà une machine anatomiqiiemeut constituée.
La les
force vitale créatrice n'est pas
corps vivants,
elle fait
elle est
corps avec
lui.
seulement réalisable dans
intimement Mais
il
faut,
liée à l'élément
organisé,
pour ne plus y revenir,
que je m'explique une dernière fois sur cette délicate question. La vie se manifeste activement, au sens chimique et physiologique, dans une machine simple qui est le microzyma, la particule primigène des cellules et ensuite des machines plus compliquées. Ces particules primigènes quantitativement constituées
quanta
la matière qui
pendant
le
en est
le
développement, dans
substratum et à les êtres
la vie, subissent
plus complexes qu'elles
servent à construire, une évolution fonctionnelle qui différencie ces êtres.
C'est ainsi
science distingue
manière qui dans
comme
lui est
et leur
évolution
êtres
vivants,
espèce^ manifeste son activité
propre
telles autres. C'est la
zymas
que chacun des
:
que
la
d'une
l'un dans telles conditions, l'autre
détermination quantitative des microfonctionnelle qui, dans
germe né
le
selon la loi embryologique de chaque espèce, est la cause de la
détermination corrélative de ce gerine
et
de
l'être
achevé qui
non par évolution, mais par épigenèse, et qui, par conséquent, le soumet à la loi de la quantité, non seulement dans son Tout, mais dans chacune de ses parties et dans en provient,
les
fonctions de ces parties.
Précédemment j'ai exprimé l'idée que la vie, conformément à une pensée de Newton, pouvait être considérée comme un mode particulier de mouvement inhérent au microzyma comme le magnétisme est inhérent à l'aimant. La vie du Tout d'un organisme serait la vie de l'ensemble des microzymas et des éléments anatomiques vivants, formés par eux, qui le composent. Le mouvement de tous ces éléments vivants convergeant vers l'unité réalise l'unité vitale
du Tout, comme tous
les
mou-
vements d'une machine concourent à l'unité de fonction de cette machine, conformément au plan de sa construction. La vie, si elle est un mouvement, n'est pourtant pas un mou-
vement comme
que l'on peut aisément soumettre au propagent sans perle ni gain, en se transformant ou ne se transformant pas, La vie, si elle est un mouvement, est un mouvement qui ne se propage et ne se transmet calcul,
qui
se
les autres,
—
—
472
que dans et avec la forme élémentaire qui qucmenl; et il s'augmente, se modifie ou tant inhérent à cette forme.
s'attendait
Il
contient autonomi-
le
se
transforme en res-
Mayer
faut se souvenir que J.-R.
à constater une élévation de
température au mo-
ment de la mort, parce qa'il croyait qu'elle était une cessamouvement. Il n'en est rien les microzymas conservent leur vie propre, et le mouvement de chacun, qui aboutissait au mouvement résultant qui est la vie du Tout, ne s'exerce plus qu'au profit d'eux-mêmes; ils se multiplient, détruisent tion de
les
:
éléments anatomiques qu'ils ont formés et opèrent dans
le
cadavre des transformations chimiques qui, pour s'opérer dans
de nouvelles conditions, ne sont pas moins celles qu'ils opéraient
Non,
la physiologie
auparavant
semblables à
fort
!
ne connaissait rien de semblable
Et
!
faut le dire, dans le cours de la seconde moitié de ce siècle,
il
—
après la chute irrévocable des systèmes des germes et des sys-
tèmes
—
cellulaires,
la physiologie,
lustre représentant, a
compris
de l'aveu de son plus
la nécessité
mettre, dans l'organisme vivant,
la
préexistence non seulement
d'une cause
d'une idée créatrice, mais d'une force créatrice,
propre
et directrice, distinctes
réalisées pourtant et
en
lui.
là
des forces purement matérielles et
Mais en dépit de cette réalisation, conçue
admise, on n'a pu voir
physique. De
là
qu'une conception purement métaImpuissance impuissance
sa stérilité et son
!
à déraciner l'erreur des spontéparistes
;
impuissance à
triompher la doctrine profondément médicale de tanée des maladies,
même
la
des
doctrines
des virulentes et des contagieuses;
dites
cale; impuissance^ enfin, de trition et celle
de
faire
genèse spon-
impuissance, par conséquent, à empêcher d'apercevoir faible
il-
de concevoir et d'ad-
microbiennes
donner
et leur
la vraie théorie
la génération des germes
IMPRIMEKIE CHAIX, RUK BERGÈRE, 20, PARIS.
!
—
le
point
erreur radi-
11424-5.
de
la
nu-
TABLE DES SOMMAIRES
..........
Préface.
—
Première lettre.
— Un
médecine.
—
physiologique. l'état
Un
pathologique.
bienveillant
et
Sur
rôle de
le
chimiste et
le rôle
—
—
Une
—
—
Conditions d'une
—
— —
La maladie
Trolsième lettre.
—
—
La microhie
et
Un
et l'histoire
les corps des
Comment corps.
—
il
que
le
L'utilité
ou
le 1
— Pro-
ou
l'inutilité
—
—
9
de sa conception.
devenu
parasitiste, est
parasitiste.
—
—
Une
Maladie du
......
animaux?
—
— Des germes de ferments
Comment
il
aurait fallu agir
17
Le système des germes morbifiques préexistants.
préjugé qui équivaut à une ignorance.
croit prouver
—
une conversion de M. Pasteur.
pour conclure rigoureusement.
Quatrième lettre.
matière
microbialrie et les discussions con-
vin et ferments de maladie selon M. Pasteur.
—
de la bière.
et la détérioration
La
définie
.......
non
Pasteur,
maladie du ver à soie
dans
profitable
et la
Le système des germes morbifiques du P. Kircher à
Raspail et à M. Pasteur.
Comment M.
savant délicat,
alliance
La matière organique
choléra et les maladies contagieuses.
des quarantaines.
dans l'évolution
.......
Conclusion
Seconde lettre.
existent-ils
— Un
explication nécessaire.
bien informé.
testation des vrais médecins. le
physiologie et en
La matière vivante non morphologiquement
protoplasma.
cernant
en
des infiniment pelils
autre chimiste et le rôle des infiniment petits dans
entre la chimie et la médecine. vivante.
la cliimie
v
—
Comment M,
corps est fermé à l'introduction
croit prouver qu'il n'y a pas de
Une fameuse expérience
sur
le
des
Pasteur
germes.
germes de ferments dans
sang.
~
A
— le
quoi tient l'erreur 31
de M. Pasteur.
—
existants.
—
—
Etounements.
tration par l'absurde de la
On
-
474
L'excuse des microbistes.
n'a jamais rencontré
Démons-
un de ces germes dans
—
L'itinéraire du choléra de Calcutta à Paris.
— Les microbes
Cinquième lettre.
—
non existence des germes morbifiques pré-
Conclusion.
sont des vibrioniens.
—
l'air.
27
.
—
Ignorance
—
concernant l'origine des vibrioniens causes des erreurs commises.
monde
Elle est l'excuse des gens du
préjugés concernant l'organisation et la saigne,
Kaut
et Muller.
—
—
vivante selon divers savants.
—
Sixième lettre.
—
—
protoplasma. —
la théorie lavoisiérienne.
Septième lettre. y a organisation
;
—
— Suite
la
— Théorie
vie.
Théorie des blastèmes.
—
—
Berzélius et
— Bichat
—
de
....
de la précédente.
Développements.
est spontépariste.
velle excuse.
—
—
—
Il
n'y a vie
—
que
et
M. Pasteur avec
—
Le transformisme.
iion détruit,
il
elle est
but
les protoplasmistes
—
....... M. E. Fournie
Une nou38
.........
—
—
et le vieil
Oken.
—
La base physique de
chimique selon M. Pasteur.
vie élabore selon
le
;
Un jugement
la vie.
—
d'Agassiz.
M, Pasteur.
du même.
—
—
Tout
ment anatomique vivant per
se?
et
— Vie
Substances naturelles que
la
Les vertus de transformation que l'éhulli-
est-il
système protoplasmiste.
—
67
Le protoplasma
de conlinuelle transformation; l'instabilité et la plasticité.
physique
où
darwi-
Neuvième lettre.
dans
là
— L'or-
et le
M. Yirchow
Développements.
la voie
—
47
une construction en vue d'un
Les difficultés de la théorie cellulaire.
Conclusion.
Huitième lettre. nisme.
—
vitaux.
— La matière Bichat. — Théorie du
Ces théories examinées dans
Conclusion.
édification,
et
37
phénomènes
les
la vie n'est pas le résultat de l'organisation.
un arrangement, une
pro-
maladie.
ganisation ne consiste pas dans une modification de la matière
déterminé,
les
:
....
Deux hypothèses touchant
organique, l'organisation et la
Les
La substance organisée
Conclusion.
Leurs conséquences au point de vue de
—
Buffon, Leuret et Las-
et la force vitale.
sont propriétés de tissus.
priétés vitales
—
vie.
Lettre de Cuvier à Mertroud.
— Ch. Gerhardt
la nature vivante.
M. Pasteur lui-même.
et de
—
mort dans
le
cadavre
—
?
— La maladie
...... Encore Bichat.
Existe-t-il
un
élé-
79
—
— Dixième lettre. des microzymas
—
—
47o
......... Expériences
—
Onzième lettre.
précédé
et faits qui ont
de
MM. Fremy
—
l'air.
fermentations lactique et
—
butyrique.
— Le rôle
et butyrique.
— La
Treizième lettre.
—
laires)
du
Nature foie.
—
—
les
L'origine des
faits
même
les
Quinzième lettre.
—
— Considérations
—
tissus
—
111
—
la
concernant
—
molécu-
.... Sur
nature essentielle
les
121
microzymas en
Microzyma
et
microbe.
en Suisse,
La naissance
—
Allemagne
en
des bactéries à
Réponse.
—
—
La
en
et
même
Angle131
les tissus.
L'évolution bactérienne des
.......•••
Seizième lettre.
—
Une
illusions de
MM.
Pasteur et Koch.
Dix-septième lettre.
— Un
les tissus.
fait
—
théorie de l'antisepticité.
digression à propos du
Application des connaissances acquises.
médecine.
Micro-
concernant l'évolution bactérienne des micro-
Nouvelles contestations.
Conclusion
—
Le choléra
—
choléra de 1884.
.....
et
fruit
—
et les
133
une lecture à l'Académie de :
vibrioniens
développés à
Trois interprétations possibles de ce le
— 1^2
Le microbe en virgule
important fondamental
vibrioniens ne sont pas
—
— La créosote
microzymas (granulations
bactéries.
microzymas d'une origine quelconque.
même
fermentations lactique
...........
zymas à terre
les
100
Les granulations moléculaires des organismes
discussion avec M. Pasteur.
Confirmations des
craie et le lait.
études de générations spontanées.
et fonction des
Quatorzième lettre.
les
des granulations
microzymas.
des corpuscules organisés de l'atmosphère.
général. — Une
Les travaux
........
et bactéries.
vivants.
et
De
de M. Pasteur sur
nature
de la craie dans
Granulations moléculaires
phénique dans
et l'acide
zymas
—
et
La
moléculaires des fermentations méconnues.
Douzième lettre.
—
des corpus-
—
Les microzymas de la craie.
Boutrou, de M. Berthelot
et
90
Les poussières organisées de l'atmosphère.
l'emploi de la créosote ou de l'acide phénique dans l'étude cules organisés de
découverte
la
de la génération spontanée
fait. :
—
Les
discussion.
Les vibrioniens ont-ils pour origine des germes extérieurs
:
discus-
— — Germes
sion.
d'organismes qui échappent à notre investigation.
sur les
qu'il faut crier
—
476
toits.
—
Un
—
apophtegme.
Suuin
cuic/ue.
—
Ce
—
Et
— Un rapport à l'Académie des sciences. — Observations — Les corps sont fermés à l'introduction des germes extéde M. Trécul. rieurs conséquences. — Comment on démontre que les microbes ne 163 traversent pas l'enveloppe cellulaire. — Troisième interprétation.
nunc erudimini.
:
Dix-huitième lettre.
—
Les vibrioniens qui se développent à
les tissus.
—
à la mort.
— Raisonnements à
Une croyance
l'intention des esprits sincères.
la plénitude des attributs
réside
de la vie.
—
— Les vibrioniens n'apparaissent — Faits anatomopathologiques qui ont
comme
pas
machina.
conduit à
—
Phases de l'évolution bactérienne des microzymas. faits.
microbistes.
—
En quoi
le
Deus ex
le
prouver.
et de
M. Pasteur, d'après M.
M. Pasteur.
—
Joly.
—
Une
—
les
Les germes des observation mal
de M. Pasteur qui prouve l'évolution des microzymas.
Dix-neuvième lettre.
—
Conclusions con-
Pourquoi ces conclusions sont repoussées par
Excuse de Davaine
bactéries selon faite
—
—
L'histoire naturelle des
microzymas.
formes aux
même
qui subsiste encore au sujet de ce qui résiste
174
,
L'évolution vibrionienne des microzymas et
— Deux nouvelles observations motifs — Conservation du milieu physiologique et des microzymas pendant la vie. — Changement de milieu et évolution des microzymas après la mort. — Première observation Évolution vibrionienne les hésitations
de M. Pasteur.
:
qui y ont conduit.
:
des microzymas dans un kyste.
—
évolués du tubercule pulmonaire.
zymas dans
la gangrène.
du mécanisme de
—
— L'évolution
— Les microzymas
Les microzymas
et l'histologie.
—
la destruction cellulaire.
:
vibrionienne des micro-
— Découverte
Expérience sur une cellule
...........
très résistante,
éviter
Seconde observation
Remarques
Vingtième lettre.
—
et conclusions.
Le phénomène de
levure et l'une de ses conséquences.
—
—
Note
:
une confusion à 184
la destruction de la cellule de
Le système microbien suppose
vibrioniennes. — Cette — Influence des milieux sur l'évolution des microzymas en vibrioniens. — Bactéries et microzymas du canal alimentaire dans l'état de santé et dans un état pathologique relatif. — Évolu-
autant d'espèces de germes qu'il y a de formes
supposition
est
erronée.
tion bactérienne des
microzymas
—
L'alcalinité
vibrionien.
— Influence
zymas.
et
et régression des bactéries en
l'acidité
du milieu
relativement
nutritif.
au
micro-
développement
— M. Pasteur et une citation.
— —
Un jugement
dominatrice
Doutes
—
téméraire.
—
—
—
Critique
—
Le
— Deux
Mémoires sur
lose et des maladies contagieuses.
de
—
Influence
—
deux expériences.
la
194
.
.
— Tout est
minéral dans un
genèse des parasites de
— Importance
tubercu-
la
— Les
de ces Mémoires.
.....
organites selon M. Bouchardat et leur prétendue bacilles.
—
sort des vérités nouvelles selon l'his-
Les organites selon M. Pasteur.
être vivant.
et tenace.
— Conclusions.
Effets sans cause.
Vingt et unième lettre. toire.
Erreur enracinée
d'un violent désir.
et illusions.
—
477
Conclusions et réserves.
en
transformation
îQli
— Une théorie médicale nouvelle en opposition avec la théorie pasteurienne. — Fondement de la nouvelle théorie. — Nouvelle hypothèse concernant l'origine des bacilles. — Les organites normaux et leur transformation en parasites. — Remarque au sujet des ViNGT-DEuxiKMELETTR.E.
—
transformations des organismes vivants.
fondement de que
la nouvelle théorie.
l'on voulait prouver. -— Elles
—
—
La
selon
les auteurs. —
—
cellule
—
Introduction.
—
—
—
selon
de la
bacilles .
.
214
.
Les éléments anatomiques
— Les
— Les microzymas et la con-
microzymas des roches calcaires les
demande de M.
réclamation de priorité
le
et autres.
microzymas des organismes
Simplicité physiologique des microzymas.
ouverte sur la
le
Signification philosophique de la théorie cellulaire.
Les microzymas des roches sont
parus.
La tuberculose
découverte des
dans la théorie du microzyma.
servation de la vitalité.
—
la
—
phtisie n'est pas parasitique.
Vingt-troisième lettre.
touchant
ne contrarient pas les parasitistes.
Une remarque concernant
tuberculose.
La
Constatations
Elles prouvent le contraire de ce
dans la théorie du microzyma.
Explications Kiiss.
—
directeur de
la
—
dis-
Une parenthèse
Revue médicale.
—
Une
de propriété à l'occasion des Communications
et
— Les microbes producteurs des diastases ou une nouvelle appropriation. — Les mots à signification indéterminée. — Confirmations. — Conséquences. — Une note à propos de l'épithète de
de
MM. Duclaux
clérical.
et Pasteur.
..........
Vingt-quatrième lettre.
225
— Considérations générales touchant la cellu— Un posiulatum. — Le plus grand
logenèse et la génération spontanée.
tourment selon Goethe. théorie cellulaire.
mère de
vinaigre.
— —
—
La formation mécanique de
Microzymas atmosphériques
la cellule et la
et cellulogenèse.
—
La
Les microzymas de la mère de vinaigre facteurs de
— cellules.
—
—
478
Destruction mécanique et mort d'une cellule.— Résurrection
—
d'une cellule par ses microzymas.
Encore M. Pasteur.
—
—
Vingt-cinquième lettre.
microzymas.
—
.....
— Les
Vingt-sixième lettre.
sont-ils végétaux?
— Ce
et niés.
.
microzymas, l'organisation
—
genre de preuve qui a bien sou mérite. reconnus, admis
— 23G
État de la question touchant la nature des
animaux ou
Sont-ils
embryonnaire.
Cellulogenèse
Conclusion.
247
.
et la vie.
— Un
Les microzymas gastriques
qu'un microbiste ne devait pas accorder.—
Histoire des microzymas pancréatiques et gastriques.
— Intervention pos-
térieure de deux savants par des recherches incomplètes et imparfaites.
— Réduction
du problème à sa plus simple expression.
faits rétablie.
— Une
— La
......
gageure.
réalité des
238
— L'organisation et l'origine des ferments — Solution donnée par la théorie du microzyma. — Objections, conviction, intérêt, passion et préjugés. — Une réclamation de priorité au Vingt-septième lettre.
solubles.
sujet des microbes producteurs de ferments solubles.
—
MRL Duclaux et — MM. Du-
Pasteur pouvaient-ils avoir l'idée de microbes semblables?
—
claux et Pasteur physiologistes à rebours.
—
ture à part selon M. Pasteur.
— Conclusion
de la clarté expérimentale.
—
Vingt-huitième lettre. nelle.
— Un
Encore et
née.
—
— Les vertus de transformation —
Un
rapport de J.-B.
— Développements, —
Vingt-neuvième lettre.
Remarques à
et les
—
Dumas
—
—
Conclusion.
269
Indépendance fonctionsérieuses et
une
infiniment petits.
—
Les microzymas du sang :
la fibrine et l'eau oxygé-
matière organique
....
La matière organisée
en présence de l'eau oxygénée.
microbie. —
—
Les preuves non
la fonction productrice des zymases.
de la fibrine.
êtres (Time na-
.....
But à atteindre.
aveu qu'on ne fera pas.
inconséquence.
Les ferments,
Caprice, contradiction et erreur en face
et la
281
Observations justes et désintéressées sur la
ce sujet.
— Les ferments organisés ne sont pas — Les microzymas du poumon, du
des êtres vivants d'une nature à part.
sang, dans
l'état
de santé et dans
l'état
naturelles, selon Cuvier, et la chimie.
touchant
les organes.
de Voltaire, deLittré.
— Observation —Newton.
à la mort, selon Bichat.
—
—
—
pathologique.
à ce sujet.
La
— Les
sciences
Une vue profonde de Cuvier
— Et la
vie?
—
Réponse
vie et les fonctions qui résistent
La doctrine de Bichat
et la théorie cellulaire.
— —
479
—
L'organisation et la vie, selon Lavoisier.
jamais avancé.
—
et Liebig.
— Une
—
Ce que Lavoisiei" n'aurait
critique par un vitaliste.
— La doctrine
de Bichat
Conclusion sur une assertion du docteur Mayer, de Heil291
bronn
Trentième lettre.
— Questions concernant la vie et la force vitale. —
Points relatifs à ces questions sur lesquels les plus compétents sont d'accord.
— L'organisation
et la vie.
—
Voltaire et les causes finales.
particules
cation et
ses conséquences.
médecine.
—
—
La
La
matière,
mouvement
le
Sa
signifi-
Son importance en physiologie et la
en
et
force dans la théorie de
théorie de l'équivalence des forces n'est pas appliquée à la
matière animée.
— Ce que — Les
R. Mayer a négligé.
J.
....
un organisme vivant comme un autre.
Trente et unième lettre, protoplasmistes.
—
— Les particules primigènes — La cellule
monades ou atomes organiques.
de l'organisation. est
—
—
Dumas.
cipe fondamental de la doctrine de Lavoisier selon
Mayer.
— Les
primigènes, la matière et le mouvement selon Newton. — Prin-
— La maladie
302
selon la médecine et selon les
mort que ce qui
N'est susceptible de maladie et de
est
— La maladie dans le système microbien. — Les microzymas, la vie, les diathèses et la maladie. — Idées de Babiuet concernant la matière et la vie. — La matière, l'organisation et la vie. — doué d'organisation
et de vie.
Qu'est-ce que la matière organisable, l'organisation et la vie au sens phy-
siologique?
—
— Analogies
Développements selon explicatives.
—
la doctrine de la
L'organisation
est
thermodynamique. tout de la physio-
le
323
logie
—
Trente-deuxième lettre. mouvement l'activité les acides tielles
les
et la vie.
—
La
La suppression du magnétisme, de
transformatrice des zymases par la chaleur. considérés
comme
méchants pourraient
—
dire.
fondateurs français de la théorie cellulaire. sous la forme unicellulaire.
vante?
—
Les microzymas
—
—
Il
;
le
de
la vie et
— Les zymases
et
— Différences essen-
agents transformateui*s.
entre la force coercitive et l'organisation.
— Les cellules
l'organisation
et
force coercitive
Ce que
les sots
et la cellule.
—
ou Les
y a des êtres qui vivent
Pourquoi on a nié que
qui trouvent réunies dans le
la cellule fût vi-
même
lieu toutes les
conditions de leur formation et celles qui ont besoin du concours de deux
organismes pour sion
naître.
—
La
cellule est
un appareil.
—
Conclu33i
—
— Les
Trente-troisième lettre. Si
rhomme
humaine
480
microbes
— Si
l'on
— Le
génie et l'histologie générales.
—
mal, d'analyse.
A
—
Organes
S'il
y a une pathologie
Conceptions métaphysiques
—
Réponses fondées sur l'embryo-
—
et fonctions
La hiérarchie des organes
nécessaires à
chaque fonction un appareil et un organe.
— Signification et
fonction fait l'organe.
Trente-quatrième lettre.
—
cellulaire et selon la théorie la cellule,
—
La
explication.
de la
membrane,
cette
tion est
— Pourquoi
345
.
—
Le contenu
microzymas
et les
—
Étude particulière d'une cellulaire.
—
et le conte-
cellulaires.
Un
— Les
liquide ne
cellule.
—
Rôle
Propriétés osmotiques de
est insoluble. — La fermenta— Le globule et le plasma sanguins et à la soude. — Pourquoi l'urine ne se diffuse-
une cellule
un phénomène de nutrition.
par rapport à la potasse t-ellepas? saire.
—
membrane enveloppante
à
Comment la
.
parties structurées de la cellule sont seules vivantes.
peut pas être réputé vivant.
l'individu,
—
cellule selon les auteurs de la théorie
du microzyma.
Le plasma
—
médecine humaine.
végétal, appareil de synthèse; l'ani-
Les simplifications hâtives.
dans l'organisme.
—
peut conclure de l'identité de structure
à l'identité de fonction physiologique.
nant de
—
une pathologie vétérinaire.
anciennes et modernes.
l'espèce.
et la
diffère essentiellement de l'animal.
et
—
—
—
— Pourquoi
Une
une étude plus développée delà
antithèse étrange,
Une substance
idéale.
—
Un
— La matière
être vivant idéal.
cellule est néces-
vivante et l'être vivant,
—
La
—
cellule, l'irritabilité
— Le protoplasma est-il doué ou dénué de — La première et la plus essentielle vie? Une — — L'œuf et protoplasma. — Développements. fonction de la cellule. L'œuf secoué. — Ce que l'on néglige dans l'étude du protoplasma de l'œuf. — La multiplication des microzymas dans l'ovule. — Le rajeunissement des microzymas. — La notion expéi'imentale du changement de fonction. — Les microzymas du système nerveux, — Ce qui dirige quelque chose? — La fermentation et la putréfaction considérées dans et la vie selon Cl.
—
Bernard.
nouvelle antithèse.
le
est-il
l'organisme vivant et
Cl.
Bernard,
Trente-cinquième lettre.
—
Le propre de ce qui
puissance du système protoplasmiste, la jeunesse,
la vieillesse
—
Réflexion.
titatif
dans
— Un
—
Im-
—
La
vie,
—
La
vie
est vivant.
tort irrémissible.
aux yeux d'un clinicien éminent.
3aîî
— Un contrôleur. — Une pensée de La Bruyère imitée. — La vie est la deux vies, — Moment de la naissance. — L'élément quan. plan et la vie de l'être organisé. — Multiplication et
donnée ou prêtée,
résultante de
—
.....
le
La
vie et la
mort selon
Littré.
—
—
481
—
maturation corrélative des microzymas. ration
renouvellement
le
Conclusion
Trente-sixième lettre. crozyma. — Un
tible.
— La
—
de
vivant.
L'organisme vivant selon
—
Un organisme
matière ne naît ni ne meurt
—
:
non vivante mais point morte.
—
:
Trente-septième lettre.
— Une
vivant.
— Une
nécessité.
—
et l'ins-
—
.
Les
l'une vivante, l'autre
—
La permanence de
constance dans la composition de la
—
De
l'ordre des transformations
— Qu'est-ce que l'organisme? — L'homme levure. — Une justification et une restitution.
touchant l'organisation et la
du mi-
la théorie
La mobilité
dans l'organisme. de la
379
vivant meurt, est destruc-
Leurs relations.
— La variabilité et la
partie non vivante ou plasmatique.
la cellule
—
L'hérédité.
elle est inanéanlissable
deux parties inégales, en poids, du corps vivant
l'élément vivant.
—
organisé.
l'être
postulatum démontré et rappelé.
du composé
tabilité
L'accroissement, la matu-
..........
et
comparé à 390
.
chose plus facile à faire qu'une autre
vie.
—
Résumé concernant l'organisme
Aperçu rapide concernant
ferment
le
et les
— La classe des êtres zymiques ou anaérobies. — Un sacri— Le protoplasma est à lui-même son ferment — Critique
fermentations. fice à l'usage.
et
!
admirables harmonies. — La fermentation alcoolique
Les transformations du sucre
et explications.
—
Les multiples transformations du sucre par
— Le système des êtres zymiques ou — Alcool formé sans levure et sans sucre. —
impossible.'
— —
alcoolique, ou lactique, ou butyrique, etc.
considérée dans un être simple.
nutrition levure.
—
Phénomène ramené
à l'unité
du
—
Produits d'oxydation et
— L'explication statique. — les ferments. — Equation
produits de réduction dans la fermentation.
rien.
et la levure.
fait
anaérobies n'explique Il
n'y a
pas de ferment
La fermentation
c'est la
L'homme comparé biologique.
à la
.
402
— Digression sur la Méthode pour prévenir — Un chien qui a du foin dans l'estomac n'est pas nécessairement enragé. — La valeur des preuves appréciée selon qu'on est chimiste et selon qu'on n'est pas médecin. — La loi de la quanTrente-huitième lettre.
la
rage après morsure.
tité
en biologie.
.........
Trente-neuvième lettre. vrais
«
»
—
La
loi
fondements de la théorie do
germes. germes.
— —
de la quantité en physiologie et les la
nutrition.
Les systèmes de Ch. Bonnet.
La génération
42i
selon Bonnet
— et
—
Les systèmes des
Opinion de Cuvier sur
Haller.
—
les
Les systèmes des
— germes depuis Bichat.
—
protoplasmique.
La
lule primaire.
—
dans l'œuf est
le fruit
de l'organisme.
La
tion
et
Le second système des germes
vésicule et la cellule.
—
—
La
— La
—
cel-
Le germe
......
Vue d'ensemble touchant
plus haute fonction
— La définition
435
la loi de la quantité
admirables harmonies qui en ressortent.
une grave question.
système
et le
germe ou
cellule
l'unité vitale.
d'une nouvelle création.
— Conclusion.
les
—
cellule préexistante et
QUARANTIÈME LETTRE. en biologie et
—
482
— La
nutri-
savante d'Ambroise Paré de
la nutrition.
—
Les êtres organisés n'ont pas leur racine dans la matière
inorganique.
—
Deux créations
et la
matière extraorganique
Trois vies nouvelles d'après l'idée créatrice et le
germe
Quarante et unième
:
le
successives.
—
une étude sur
même —
vivant.
lettre.
—
trice
Bernard à ce
savant embarrassé. Conclusion.
.
—
Cl.
sujet.
dans
le
système
physiologique
de
concernant
Cl.
Bernard.
ERRATUM Page
29o,
au
lieu
de Microziures
,
lisez
448
cause propre et direc-
la
..... ......—
»
—
Bernard, .
.
nécessaire
Digression
« l'idée créatrice, la force vitale créatrice, et
sions
La matière intraorganique Cl.
:
Microzymas.
Conclu460
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
AcARus
maladie de
(gale,
Accroître
1'),
17.
Assimilation, 361, 431, 452.
Atomes,
379.
(s'),
Acide phénique (en génération spon-
—
307.
organiques, 317.
tanée et antisepticité), 9i, 98, 120,
Autre
142, 191.
Aveu impossible,
(T), xxii.
281.
Acidité et évolution bactérienne des
microzymas,
198.
-Oacille et parasite, 244. Activité continuelle, 431.
—
propre
et
Bacilles (une nouvelle origine des).
spontanée, 397.
Aérobies, 40o.
Agrégat vivant,
Aimant
et
402.
Bactéridie (maladie de
magnétisme,
409.
Air (volume admis par mons), 31.
Albumine,
73,
214.
Bacille courbe ou en virgule, 196.
les
pou-
différenciés
par
leurs), 349.
Albuminoïdes (digestion
pâncréat.
du méconium,
— — —
bactérienne
des microzymas, 198.
nées des microzymas, 245.
de la salive, 196.
Base physique de
la vie, 72, 79.
Bathybius, 73, 368.
Aliment, 430, 4ol.
Bête
Allotropiques (états), 328.
Blanc d'œuf,
Altéré (organisme), 4o6.
Blastème,
Amorphe,
Brownien (mouvement),
46.
Anaérobies, 403, 428.
Cadavre
73.
viii, 48,
298. 115, 176.
(tout est-il
mort dans
le),
79.
(fonction), 3ol.
Antisepticité (théorie
de
132, 191.
Canal alimentaire (milieux variés 1"),
144,
du), 195.
Carbone, 53.
Antithèse étrange, 363.
—
(la), xxii.
171, 190, 257.
Anéantissement, 393.
Animale
196.
des plantes gelées, 130.
Baclerium termo et Monas termo, 256.
et stom.), 193.
Alcalinité et évolution
Amylobacters,
17.
Bactéries de l'estomac, 196.
—
7.j,
Albumines (œufs
la),
Bactéridies, 18.
nouvelle, 369.
Archée, 299. Ascococcus, 248.
Carica papaya, 294.
Catalytique
(théorie
95, 403.
Causes
finales, 307.
de
la
force),
484 Cause propre
-
Coagulation spontanée du
et dii'ectrice, i(5i.
Composés
Ce qui
résiste à la mort, 174.
Ce qui
u'est pas impossible, 201.
Ce qu'on aurait désiré rechercher,
lait, 166.
allotropes, 328.
—
isomères, 328.
Composition élémentaire des bactéries, 320.
201.
Cellularistes, x. Cellule, 48, 50, 77, 88, 218, 227, 353.
—
animale comparée à
la cel-
lule de levure, 3il.
Cellule et multiplication des micro-
Composition élémentaire des microzymas, 320, 329. Conditions de la
—
vie, 305.
pour l'évolution des mi-
crozyraas,
184,
186, 192, 197, 198,
201, 20i, 218, 222.
zymas, 370.
i
Conservation de l'individu, 388.
Cellule et organisme, 403.
—
(partie vivante de la), 355.
Constitution physico-chimique, 51.
—
(pourquoi on a nié qu'elle
Constructeurs (microzymas) de ganisme, 253.
fut vivante), oil.
Contact (théorie du), 93, 405.
Cellule primaire, 443.
—
Contractilité, 391.
primitive, 446.
Cellules dépendantes et cellules in-
dépendantes, 54.
Contrôle et contrôleur, 382.
du
Conservation
Cellules (destruction spontanée des),
pendant
milieu
intérieur
la vie, 184.
Corps bruts, 327.
188,221. Cellules (contenant et contenu),
— —
l'or-
3.^5.
Corps organisés, 298, 327.
(épithéliales), 208.
Corpuscules-germes, 235, 237.
formées par des microzy-
Corpuscules oscillants ou vibrants,
mas, 2i3.
19.
Cellules qui ont besoin de deux organismes pour naître, 343.
Craie, 111.
Cellules vitellines pendant l'incuba-
Création vitale (Cl. Bernard), 373.
tion, 37i.
—
ferment, 103.
Créosote (en génération
Cellulogeuèse embryonnaire par microzymas, 24G.
spontanée
et antisepticité), 94, 98, 120, 191.
Cytode, 122.
Cellulogenèse expérimentale parmicrozymas, 2iG.
Changement de
—
fonction, 3'6.
du
milieu
intérieur
après la mort, 185.
Charbon,
Chimie
Désir violent.
et sciences naturelles, 295.
—
Choses indéterminées (selon M. Pasteur), 199. vitaliste
et
évolution-
niste, 463.
Classification
des microzymas, 258,
332.
Coccobactérie, 2i8.
Coccos, 139.
Destructeur (protoplasma), 407. Destruction des cellules, 188, 189.
Choléracrobe, 160.
Bernard
67.
DésassimilatioD, 431.
17, 207.
Choléra, 35, 153.
Cl.
Darwinisme,
Défense d'une mauvaise cause, 137.
(conditions de
la)
des
cellules, 192, 204, 220, 274.
Destruction mécanique de la levure de bière, 243.
Destruction par régression cellule de levure, 189.
Destruction
organique
365, 393.
Détruire (se), 379, 393.
ou
de la vitale,
.
-
485
Deiis ex machina, 177.
Développer
Évolution vibrionienne des microzymas pendant la maladie, 187.
(se), 379.
Excitants extérieurs, 385.
Diastase insoluble, 279.
Diastases et zymases,
9C, '200,
2G8,
269, 273.
Expérience fameuse sur
Diastases (état physique des), 278.
—
sang,
le
28, 202.
(conditions physiques de
l'action des), 278.
rACULTÉs génésiques,
(microbes
Diastases
producteurs
de), 233.
G3,
7J,
163,
175, 364.
Faculté d'initiative, 407.
progressive des cellules et des microzy-
Différenciation
spécifique
mas, 376.
Facteurs (microzymas) de cellules, 242.
Ferments
Digestion par l'animal, 421.
—
Exigences à l'égard des preuves, 205.
(J.-B.
Dumas
et les), 284
293.
par la levure
et les
fer-
ments, 418. Digestion (produit de
la), i22.
Ferment
lactique, 108.
Ferments de maladies,
Digression (une), 424.
Dissémination, 439.
24.
—
figurés, 250.
-
solubles, 269, 272, 274, 275,
284, 429.
Doctrines microbiennes, 235,247,268.
Fermentation, xvii,
95, 107, 192, 275,
308, 404, 407, 410.
xLau oxygénée
et tissus divers, 288,
289.
Eau oxygénée
et
microzymas, 288. d'),
Élément quantitatif (1'), Emboîtement, 71, 436. Embryon, 437. Empoisonnements, 455.
Epithélium
des
du corps aux germes
Feu
et
ferment, 404.
Fibre musculaire, 208.
246.
pulmo-
Fibrine et eau oxygénée, 285, 287.
— —
et
empois de fécule, 286, 287.
(fausse
membrane
Fluides stagnants, 395.
Et nunc erudimini, 169. vivant idéal, 367.
Fluides et solides, 43.
vivant réel, 367.
Foie et eau oxygénée, 288,
Evolution bactérienne des microzy-
Foin dans l'estomac,
signe de
la
rage! 420.
mas, 180. Evolution (conditions de V) des microzymas, 183,180, 197. Evolution des microzymas à
à micro-
zymas), 244, 286, 288. Flacherie, 23, 177.
naires, 223.
les tissus, 18î.
comme
nutrition, 362, 410,
extérieurs, 26, 37, 139, 172, 18 J.
439.
alvéoles
considérée
420.
Fermeture
Energies chimiques et physiques, 81
Enveloppements,
274, 410.
la),
phénomène de
386.
Ensemencements spontanés,
et maladie, 31.
(théorie physiologique
Fermentation
208.
Elément de formation, 31C. Eléments granuliformes, 261.
(!')
— — de
se, 90.
—
192,
Fermentation lactique, 106, 108.
170.
anatomique vivant per
(1')
Eléments anatomiques,
Être
106,
275.
Echùiocactiis (bactéries
Elément
Fermentation alcoolique,
même
Fonction
—
(la) et l'organe, 353.
(double) de la levure, 273.
Fonctions des microzymas, 177, 289, 290.
—
Granulations moléculaires,
Fonction de nutrition, 432.
— —
(changement de),
—
de la fonction des cellules
Granule de fécule
376.
432.
Fonctionner, 379.
Fondateurs
de la théorie
(les vrais)
Hématosine Hémazymase,
et
Hémoglobine
et
et organites, 209.
eau oxygénée, 289.
286.
eau oxygénée,
—
organisatrice, 442.
—
productrice, 442.
Histologie, v.
Homme (1')
comparé à
Homœomérie,
—
du
—
vitale, 299, 301, 302, 312.
Tout, 443.
la cellule, 421.
317.
Hypothèse fondamentale de
la micro-
bie, 30, 32,
—
créatrice, 463,
Forces vitales, 47.
Iatromécanicien (un moderne),
Force vive, 311.
Idée créatrice, 465.
structurée, 53.
Formes vibrioniennes cité
— —
et fonction, 261.
—
et multipli-
supposée des germes, 194.
Formes
289.
175.
Force créatrice, 442.
Forme
107,
Histoire naturelle des microzymas,
cellulaire, 340, 401.
—
4,
116, 121, 175, 2i4, 251, 262.
de conservation, 432.
ou des microzymas,
—
486
vivantes,
302.
évolutionniste, 68.
(une) inspiratrice, 271.
Identité apparente
de structure et
différence de fonction, 347.
39f).
Illusions pasteuriennes, 200,210.
Immatérielle (substance), 311.
Gtageure
Inanéantissable (la matière
(une), 268.
Inanitiation
Gale, 17, 39.
Gangrène,
21,
Incubation de l'œuf de poule, 374. 32,
61,
Indétermination des
97, 171, 237, 304.
Génie philosophique,
Germe
—
des
vie, 2.
Infiniment petits et état
4 il.
gique,
patholo-
2.
Infiniment petits et évolution phy-
Germe ou Germes,
origine de vie, 101.
siologique, 1.
16, 33, 95, 251.
Infusoires, 257.
atmosphériques,
— —
97.
Inorganique, 44.
morbifiques, 13.
—
dans
l'air, 26,
du composé
Instabilité 397.
vivant, 392,
Interversion du sucre de canne par
32, 245.
Germes morbifiques
préexistants, 27.
d'organismes qui échappent
à notre investigation, 166,
173,
202.
Germes
et
Infiniment petits et circulation de la
3i3.
(au sens embryologique), 436,
—
mots
choses, 234, 281.
136.
vivant, 460.
-~
est), 393.
condition de l'évo-
lution des microzymas, 192.
80, 188.
Générations spontanées,
Genèse de l'œuf,
(!'),
les
germes de
Isomères (corps), 328. Itinéraire
et multiplicité
des formes
l'air, 96.
Irritabilité, 369, ,391.
du choléra de Calcutta à
Paris. 35.
vibrioniennes, 19i.
Germes
préexistants, ix, 32,71,201,
214, 436, 443.
Germes de vibrions dans
Lait,
111.
Levure de bière le lait, 201.
lule, 339.
comme
type de cel-
.
—
487
Levure de bière (sa destruction), 189. Levure de bière
double fonction),
(sa
Méthode nouvelle pour 120.
273.
Levure de bière
se réduisant en
mi-
crozymas, 189.
Microbe en virgule, Microbes,
— Machines animales
et végétales, 390,
433.
Magnétisme
et force coercitive; vie
et organisation, 331.
Malade (devenir),
3"9.
Maladie,
22G, 323, 325, 455.
— —
l'étude des de génération spontanée.
faits dits
9, 13, 39,
de la bactéridie,
17.
Maladies parasitaires, 22.
du
bienfaisants, 2oi.
Microbes
microzymas,
et
en point, 255.
—
producteurs de diastases,
morbifiques, 25i.
Microbes
utiles, 271.
—
et vibrioniens, 33, 61, 325.
—
(êtres vivants à part), 296.
Microbie, 11,
17, 33.
Microbiennes (doctrines), 87, 282, 291
vin, 23.
Malice (une), 234.
Microbistes, 174, 258.
Matérialisme, 300, 338, 461.
Micrococcus, 139, 212, 256.
Matière inauéantissable, 390.
Microcoque, 207.
— — —
de vie,
—
73.
(divisibilité
de
la),
—
non morphologiquement dé-
— — —
55, 312, 330.
animée, 382. par essence,
52.
— — — —
organisée, 41,
—
physico-chimiquemenl cons-
et organisation, 6, 53, 59.
et
morte,
237, 2i8,
253,
255,
258, 281,
318,
Microzymas accouplés,
—
178.
animaux,117,127,li0,157. la flacherie,
178.
Microzymas
—
par essence, 366.
—
-
per
se, 255, 296.
Maturation et maturité,
.387,
392, 398.
laire, 188, 189.
la craie, 103, 111,113,
Microzymas
devenant vibrioniens,
119, 125, 127,
1.30,
141, 142, 156.
179, 183, 185, 188, 251.
13, 53.
Microzymas différenciés
Megacoccos, 248.
par
leur
fonction, 332.
vitelline et pénétration
des germes, 173.
Mesococcos, 248.
constructeurs des parde l'organisme, 253.
115, 167, 176, 227.
la destruction cellu-
Mère de vinaigre,
cellulaires, 355. (classification des), 258.
Microzymas de vi, 75.
128,
— ties
Matières albuminoïdes,
251,
320, 325,
52,
Matière vivante par destination, 366.
Membrane
175, 176,
166, 176, 233, 2i0.
89, 209, 306.
Médecine,
160,
Microzymas atmosphériques,
Matière vivante, brute
Mécanisme de
34, 90, 91, 119, 1,35,
4,
151,
Microzymas associés de
.306.
tituée, 302.
—
Microzymas,
330, 348.
vivante, 49.
organisable, 380, 385, 424.
—
ferments, 252.
Microsporon, 255, 256.
Matière organique, 41,52,
—
étranglé, 207.
Microphytes, 249.
439.
finie, 174.
—
131.
— —
233, 271.
de l'acarus, 17.
—
159, 163, 196.
11, 23, 90, 230, 234.
Microzymas (évolution bactérienne des), 179.
241.
Microzymas, état normal logique, 294.
et
patho-
488 Microzymas de
— — mas
la flacherie, 119, 171.
Minéralivores, 430.
de la fibrine, 203, 213.
Mobilité du composé vivant, 392.
de la fibrine (J.-B. Du-
Mode (mots à
Microzymas du foie, 117, 123. Microzymas facteurs de cellules, 228, 237, 242, 2i4.
dans
eau oxygénée.
et
290.
Moisissures, 92, 93, 97,
et
eau oxygé-
née, 288.
Microzymas gastriques,
259, 260, 263,
263, 277.
Microzymas géologiques, 128, 166, 167, 229, 233.
grandeur
des), 173,
Microzymas intestinaux,
— —
du
—
317.
Monadina,
161, 177.
Monas corpusculum, 139, 256. Monas termo, 236, 257. Monas tuberculonmi, 212. Monère,
Mort
lait, 111, 166, 201.
5, 73.
complète, 42.
levure devenant
—
foudroyante, 437.
—
vitale, 363.
la
vibrioniens, 190.
Mots vagues,
kyste, 187.
de la mère de vinaigre,
2il. la
fonction des), 177.
—
micro-
234.
199,.
Mourir, 379, 393.
Mouvement,
Microzymas (multiplicité quant à
les
(la), 301, 381, 470.
—
Microzymas dans un
Microzymas
236.
primaires, 447.
de la levure de bière, 242.
de
—
— —
Morbidité transmise par zymas, 338.
176.
6, 42, 71,
316, 440.
Monades,
Microzymas fibrineux
(la
d'activité
microzymas), 338.
les
Molécules organiques, ix,
Microzymas divers
Microzymas
la), 249.
Modes (plusieurs modes
et les), 285.
311.
—
(le) et la vie, .334,
—
brownien,
176.
et organisation, 237.
Mucus primordial,
pancréatiques, 2o2. 239,
Multiplication des microzymas, 370,
262.
Mijcoderma
73.
aceti, 241.
Microzynias pancréatiques et M. Duclaux, 259, 260, 267, 277.
Microzymas des poussières des rues, 129, 233.
Microzymas de la salive, 117, du sang, 203.
— —
196.
319.
Nature des microzymas animaux ou végétaux? 247, 251, 257. Nourrir
de la tuberculose, 187,
(se), 379, 429, 430.
Nunc erudimini!
169.
Nutrition, 361, 423, 429, 430, 435.
224.
Microzymas végétaux. Microzymas
—
—
129, 130, 170,
loi
ment de
171, 257.
(_Cjuf
Œufs
(1'),
et
sa genèse, 343.
animaux,
intérieur, 438.
—
intraorganique, 454.
mines, 349.
Minéral (tout
est)
différenciés
Œuf (l'), appareil
Milieux, 43, 210.
vant, 205.
de la quantité (fonde-
la théorie de la), 433.
vitellins, 246.
et force vitale, 300.
Milieu extérieur ou cosmique, 454.
— —
Naître,
dans un corps
vi-
348.
par leurs
de nouvelle forma-
tion, 334.
—
(1')
albu-
et l'ovaire, 373.
.
— Œuf secoué,
secoué (fermentation de
—
de vibrionien, 102, 182. (!')
—
Parenthèse (une), 230.
371, 372.
—
Organe
489
371
1'),
Particules primigènes, 307, 383.
—
vivantes pcr
se, 403.
et la fonction, 3o3.
Organismes, 208, 398, 446.
Parties élémentaires, 318.
Organismes (machines), 322, 314,
Pathologie
Organisme
— — —
pathologie
et
(P) le plus élevé, 84.
Pébrine, 19.
(microzymas construc-
Pénétration des germes, 179, 181.
teurs des parties de
Organique,
humaine
vétérinaire, 343.
390, 464.
1'),
Pepsine insoluble
2o3.
(!) et
microzymas
gastriques, 266.
44.
par essence,
Pepsine
47, 52.
:
origine, 269.
Pellicule proligère, 231.
et minéral, 59.
Organisés, 208.
Petits corps (les), 92, 99, 100.
Organites, 21, 81, 19i, 206, 208, 223.
Phénomènes des corps bruts, etc., 433. Philippique véhémente, 229.
227.
Organites
normaux,
213, 214, 21o.
—
parasites, 216.
—
du pancréas,
—
révoltés, 216.
—
restant à découvrir, 217.
Plagiat (un), 230, 233.
Plan raisonné,
227.
Organisation et vie, v, 21,
37, 46, o2,
Préjugé
d'),
eau oxygénée,
288.
45, 71.
concernant l'organisation
Préjugé enraciné, 200.
170.
Origine des ferments solubles
et
et la vie, 41, 270.
et force vitale, 469.
Opuntia (bactéries
237, 391.
Poumon
Pouvoir créateur,
et cellule, 403.
—
43.
Postulat concernant les microzymas,
23a, 281, 298, 306, 331, 38a.
Organisme
Physiologie cellulaire, 401.
:
zy-
mases, 269, 273, 277. Origine des vibrioniens morbifiques. 164.
Origine de vie ou germe, 101, 430.
Principe de chimie, 309.
— — —
de
—
vital, 299, 302.
permanent de réaction, 297. la vie, 394.
de la mort, 394.
Ovaire (sa genèse), 343.
Principes immédiats, 75.
Ovules de poule (accroissement des).
Productions ni végétales, ni ani-
37Î.
males, selon M. Pasteur, 19, 206. Propriétés de tissus, 43, 47,
r
AILLE dans l'estomac
comme
signe
—
Protiste, 73.
Pancréatique (microzym.as, suc), 252.
Protobathybius, 73.
Pancréatine
Protoplasma, vu,
origine, 269.
Pansement antiseptique,
—
169.
ouaté, 170, 172.
Parasitaire, 180. 185,207, 210, 234, i23.
Parasites des maladies contagieuses, 211.
Parasitisme, 180. Parasitistes, 17.
298.
Protéine, vu, 73.
de rage! 427. Pancréas, 450.
:
48,
vitales, 43, 48, 298, 312.
296, 298, .373,
337,
8,
48, 73, 79, 270,
367, 368, 369,
.371,
383, 407, 442.
Protoplasma
destructeur, 407.
—
ferment. 407.
— —
unique, 367, 407, 408.
primordial, 71, 442.
Protoplasmistes, 32, 232, 233, 296. 32
— Psorospermie,
490
—
Substance immatérielle, 311.
81.
Ptomaïues, xxviii, 453. Puissance de synthèse chimique,
— 3G9.
naturelle que la vie éla-
bore, 33, 299.
Pureté des liquides de rorganisrae;29.
Substance organisée,
Putréfaction, 14i, 1C8.
Supposition erronée, 194.
Situm
Qualités Quantité
occultes, 293
,
"297, 304, 30o.
—
36.
(puissance
de),
369.
453. 448, 4G8.
Quarantaine,
cuique..., 167, 199.
Synthèse chimique,
de la), 431, 432, 433,
(loi
4G.
Synthèse organisatrice, 373.
11, 3G.
Système nerveux,
—
xvage, 42 î.
377.
microbien, 291.
Rate, rein et eau oxygénée, 288.
Réclamations et explications au sujet des microzymas, 133, lil. Régression de bactéries et vibrions en microzymas, 190, 197.
Renouvellement de
l'espèce, 388.
Reposer (se), 379. Reproduire (se), 379. 199.
le), 28.
Sarcode animé,
73.
et
schizophycètes,
XXI, 212, 237.
Simples points
:
ni bacilles,
ni
mi-
crocoques..., 207.
cellulaire, 317, 400, 402, 403.
blaslématique, 47.
de Bichat, 47. microbienne, 291. physiologique de la fermen-
tation, 274, 273.
—
protoplasmique,
Tout (le) vivant, 83. Transcendance (vivant par),
nor-
212.
— —
Souffrir, 379.
68, 77, 82, 193.
mitigé, 69. radical, 71.
vibrio-
Spermatozoïde, 208. Spontanéité morbide, 39,83, 234,327. Streptococcos, 248.
Structure, 44, 30, 248, 302.
Transformistes, 233. Travail, 311.
Tubercule, 323.
Tube nerveux,
TURPINet
208.
la théorie cellulaire, 401.
Structures existantes, 433.
Substance granuleuse, 283.
—
corporelle hypothétique.
366.
Substance idéale, 3CC, 389.
et
338.
d'organites
Transformisme,
Sots ou méchants! 338.
formes
47.
poumon)
Tœnia (influence sur l'évolution des microzymas), 197.
maux,
Solides et fluides, 45.
des niennes, 193.
156, 220.
Théorie de l'antisepticité, 154.
Transformation
Simplifications hâtives, 332.
Spécificité
microzyma,
Tissus (foie, rate, rein, eau oxygénée, 288.
rate, 18.
Schizomycètes
et
—
Oalive humaine, 93, 193. Sang (expérience de M. Pasteur sur
Sang de
Têtard
Terrain de culture, 181.
— — — —
Restitution (une), 401.
Rhétorique.
Iactique (une), 277. Taille (loi de la), 433.
Unisme,
68, 82.
Unité de force et de matière, 311.
—
vitale, 84, 226,228, 316.
Ufschlcim,
vil, 73.
— Végétale
491
Vie
(fonction), 330.
Végétaux (les) sont minéralivores,3a0. Vérités nouvelles
(le sort des), i06.
Vertus de transformation, xvi,
—
SI, So,
16o,220, 2'0, 283, 280,293,297, 30i, 324, 369, i31, 442.
Vésicule de Graaf (la), l'ovule
et
l'ovaire, 375.
et
— — — — —
mouvement,
physique
et
31, 80.
prêtée, 381. et pourriture, 407. et organisation, 52. (la) c'est la
mort, 365, 384.
Vieillesse, 380. Vieillir, 379,
Vésicule ovarienne, 440.
Vitalisme, 460.
Vibrioniens, xxi, 174. du canal alimentaire,
Vivant ptr
—
194, 197.
—
se,
226.
(qu'est-ce que être) per se ?
342.
Vibrioniens et microzymas, 220.
—
332, 471.
chimique,
et microbes, 33, 61.
Vibrions naissant à
même les
Voie
de
continuelle
transforma-
tion, 31, 79, 369.
tissus,
216.
Vie
—
—
(la), 296, 302, 306, 312, 370, 386.
(conditions de
la), 303.
— Zymase,
et création, 365.
—
donnée en propre,
—
idéale, vie réelle, vie latente,
381.
vie constante et libre, lante, 4o8.
Z(00GL.EA, 248.
vie oscil-
termo, 162. 96.
Zymases,
—
429. (les) et les
aimants, 336.
Zythozymase, 411.
Zymiques
(les), 405, 428, 429.
TABLE DES AUTEURS CITES
Buffon,
Agassiz,
67, 386.
Alembert
(d'), 87.
Anaxagore,
IX, 6,
41,
Burdon Sanderson,
141.
317.
Cagxiard de Latour,
Aristote, i9.
Chamberland,
Babinet,
il, 51, 52, 71, 133,
317, 433.
Chateaubriant, 402.
322, 327.
Babès, 213.
Chauffart, 361, 407.
Bacon, lli.
Chauveau,
Balbiani, 22.
Chevreul,
Baltus (E.), 427.
Chiene (John),
Barthez, 460.
Ciccone, 19.
Beaumont (Elie de), 128. Béchamp (J.), xii, 131, 140,
33. 7,
149. 141.
Cohn,248. loi, 183,
186, 294, 320, 349, 427.
Colin (G.), 218. Condillac, li2.
Béclard(J.), 11.
Cornil, xxviii, 213, 221.
Bennett, 89.
Corvisart
Berché, 249.
Cossart Ewart
Bernard (Cl .), vu,
XVII, 54, 274.
166, 182, 202.
8, 40, 48, 62, 77,
120,
361, 368, Î07, i34, 4oo, 461, 462, 472.
Bert (Paul), 39, 289.
(L.), 422.
(T.), 141.
Costa, 348.
Courty, 348. Cuvier,
8, 42,
53, 83, 293, 438.
Berthelot, 56, 105, 106.
JJarwin,
Berzélius, 93.
Bichat,
8,
44, 45, 46, 47,
9,
48, 82,
Davaine,
67, 78.
18, 38, 40, 50, 181.
Dehérain, 232.
225, 296, 297.
Billroth, 139.
Descartes, 206.
Boerhaave, 406.
Donné,
Bonnet(Ch.),
Bossu
IX,
44,39,71, 394, 43o,i37.
(l'abbé), 205.
l.'i,
Bouley, 38, 39,
211, 214, 450. 40, 345.
Bruyère (La),
384.
(F.), 18, 61, 93, 107, 236.
Dujardin-Beaumetz,
32.
Dumas, xxvi,7, 36,60, 232, Dusch,
Boutron, 105.
81, 230, 239, 270, 273,
278, 341, 394.
Dujardin
Bossuet, 390.
Bouchardat,
64.
Duclaux, 26, 34,
Duval
62.
(E.), 133.
284,309,428.
— Ehrenberg,
494 Joly (N), 63.
139, 167.
Joubert
Épicure, 86, 317. Euclide, 237.
Estor
Kant,
(A..), 8i, 118, 123,
r AUVEL,
178, 187, iOG.
Koch,
Feller, 16.
Kuss,
Foutenclle, 239.
Fonssagrives, 381.
Fremy,
42, 46.
Klebs, 248.
Kircher
12, 134.
(le P.
67, 82.
16.
Laplace, 311.
Frey, 449.
Lassaigne et Leuret,
Fourcroy,
57, 144.
Fournie (Edouard), xxv,
13, 67, 90,
248, 252, 298, 323, 389, 40O, 4o4.
GAUDICHAtD, 304, 340. Gautier (Armand), 2o9,
Leibnitz, 230, 317, 439263, 270.
Lemaire,
115.
Gayon
Leuckhart
(A.) 64. (Ch.), 45, 35, Oi, 299.
Leuret,
(R.), 182.
6, 42.
Gélis, 106.
Liebig, 54.
Geofifroy-Saint-Hilaire, 433.
Linné, 16.
Giacosa, 141.
Lister, 143, 179.
Glénard, 117.
Littré, XVII, 382, 430.
Lucrèce, 309.
Goethe, 238.
Lûders, 248,
Gosselin, 170.
Guériu
(A.), 170.
Guérin
(Jules), 12, 134, 423.
Macbride,
Guérin-Méneville, 19.
144.
Maillet (de), 67.
Maistre (X. de), xxii.
Guichardin, 239.
Mangin (Arthur), Haller, 433, 437.
Marchand
Haîlier, 139.
Mariette, 309.
62, 120.
Helmont (Van),
12,
Mantegazza, 222.
122.
Helmholtz,
406.
Mayer
(L.), 81.
(J.-R.), 301, 309, 313, 395.
Meister, 427.
Henle, 77,73,84,317.
Mertroud,
Henssen, 248.
Meunier
42.
(V.), 62.
Hippocrate, 394.
Mialhe, 95.
Hooke,
131.
Michel, 11
Huber,
149.
Milne Edwards, 381.
Hudson
(Geoffroy), 434.
î.
Mirbel (de), 114.
Huxley, vu, 72.
Mitscherlich, 93.
Huyghens,
Mohl,
131.
VII, 337.
Molière, 133.
Jaccoud,
32.
42.
Lebert, 19.
Leplat et Jaillart, 18.
Haeckel,
6,
Lavoisier, 7, 41, 43, 40, 48, 35, 60, 68, 87, 269, 298, 308, 404.
Gay-Lussac, 155.
Gehrhardt
13, 39, 47.
48, 66, 84, 222, 298, 317.
Langius,
Freppel, 39.
Athanase),
153,193.
3,
Lamarck,
105.
462.
(J.), 303, 314, 461,
Montagne,
107.
— Morren,
495
—
Robin (Ch.),
19.
Mûller, 23i. Mtieller (J.), 42, 44. 43, 444, 431.
viii,
16, 46, 49,
30, 32,
74, 248, 230.
39,
Roux, 163, 193.
Muentz, 232. OAINTPIERRE, 118.
Musset, 182.
Sandras, 450.
iNAUDlN,
Scheele, 103.
79.
Needham,
63, 71.
Nencki, 138, 230.
Schroeder, 62. Schultze, 62.
Nepveu, 248.
Schwann,
Newton,
Sédillot, 38, 274.
131, 297, 307, 311.
240.
Serval, 141, 188.
Okex,
tii, 73, 317.
Onimus,
XARÉ
246.
Simon
(J.), 39.
Spallanzani, 62. Stahl, 308, 406.
(Ambroise), 431.
Pascal, 142, 203.
Pasteur (Louis), xvi, xxviii.2, 11,17, 23, 28, 38, 38, 79, 97, 103. 108, 120,
133, 167, 169, 181, 182, 183. 193, 199.
201, 209, 227, 229, 230. 246. 269, 270, 272, 27i, 276, 282, 290,372, 394, 423.
Stern, 249.
Stokes (G.-G.), 78, 312. Straus, 163, 193.
Ihomson
(sir
William), 312, 327.
Tiegel, 139.
Pelouze, 106.
Torricelli, 205.
Pennetier, 62.
Trécul, 166, 170, 171, 237.
Peter, xxix, 10, 16, 207, 3io, 380.
Trousseau,
Pidoux,
Turpin, 133, 400.
39, 323.
Tyndall, 68.
Pineau, 133-
Pouchet,
.33,
xxiii.
38, 62, 71, 94, 101, 146.
Ure,
62.
Pringle, 144.
Van WUATREFAGES, R.vNSE (F.
67.
Virchow, de), 291.
Ranvier, 213. Raspail, 16, 39, 80.
Rayer,
Tieghem,
18.
48, 63, 84, 298.
Vitteau, 300. Voltaire, 83, 307.
Wagner
Regnauld (V.), 429. Regnard (P.), 289.
Walter
Remak,
Winslow,
447.
79, 270.
Villemin, 33.
(R.), 182.
Scott, 434.
Willis, 406. 434.