Chapitre 1 : Introduction – 30 à 50 % de l'O2 atmosphérique – 36 000 à 50 000 espèces – Groupe très varié (structure – morphologie et localisation) 2/3 unicellulaires (microalgues : phytoplancton → libres dans la colonne d'eau – microphytobenthos → fixées sur le sédiment) 1/3 pluricellulaire (macroalgues) 3 grandes divisions : • Algues rouges (Rhodophyta) • Algues brunes (Ochrophyta) • Algues vertes (Chlorophyta) 5000 AR 1500 AB et 1000 AV AB et AR essentiellement marines Algues géantes (>50 m) ✔ Macrocystis ✔ Néréocystis On trouve les algues : – dans le milieu marin – fixées sur les rochers – dans les eaux douces – sur la surface des sédiments – sur la face nord des troncs d'arbre et sous l'écorce des arbres A - Définition • • • •
Organisme eucaryotes Végétaux inférieurs (cryptogames) → s'oppose aux phanérogames (plantes à fleur) Milieu aquatique Organismes photosynthétiques (autotrophes) → chlorophylle
La lumière est essentielle à la vie sur Terre Producteurs primaires photosynthétiques Conversion de l'énergie lumineuse en énergie chimique Transfert trophique Photosynthèse : nCO2 + nH2O → [CH20]n + nO2 • •
Pas de différentiation cellulaire, non vasculaires Appareil végétatif = thalle (sans feuille, sans tige et sans racine) différent du cormus => Thallophytes
✔ Différents types de thalles : 1 - Archéthalles En général unicellulaire mais parfois filament non ramifié Cellules isolées ou associées en colonies 2 - Nématothalles Thalles hétérotriches • Filaments rampants ramifiés • Filaments dressés ramifiés 3 - Cladomothalles (cladothalle ou cladome) • • •
1 filament rampant ramifié 1 filament axial à croissance non définie (axe principal) filaments axiaux à croissance définie (pleuridies) Image de Lamina Digitata
Organes de reproduction non protégés par des structures cellulaires : cystes (sporocystes et gamétocystes) B . Situation des algues dans le monde vivant 1 - La classification de Cavalier-Smith (1998) ✔ • • • • • •
6 règnes : Bactéria Protozoa Animalia Fungi Chromista Plantae
Algue brunes dans Chromista Algues vertes et rouges dans Plantae 2 - La classification suivant « Classification phylogénétique du vivant » A titre informatif car on n'est pas interrogé sur cette classification •
Suffixes utilisés pour désigner les groupes (Code de nomenclature botanique)
Division (phylum) : -phyta Classe : -phyceae
Chapitre 2 : Élément de l'écologie des algues A - Quelques définitions ✔ Milieu aquatique Eau douce Eau saumâtre (eau à salinité variable) Eau marine ✔ Algue Pélagique : libre de tout contact avec le fond, dans la colonne d'eau (phytoplancton) Benthique : Fixée (macroalgues) ✔ Zone intertidale = estran Zone de balancement des marées environnement sévère : conditions écologiques extrêmes (lumière, température, salinité, hydrodynamisme...) mais riches en nutriments
B - Un exemple développé Les macroalgues marines vivant fixées (benthiques) sur un estran rocheux Les algues subissent l'effet de la marrée Alternance immersion émersion liée à la marée Durée varie selon l'amplitude des marées Positionnement des algues sur la zone intertidale selon leur capacité à subir des variations plus ou moins importantes des facteurs environnementaux Facteurs abiotiques : – Lumière – Température – Hydrodynamisme – Salinité – Composition eau
nutrition → métabolisme → croissance → reproduction → propagation → mort et dégradation Étagement des algues : – Algues vertes en haut de l'estran – Algues brunes au niveau intermédiaire de l'estran – Algues rouges en bas de l'estran 1 - Les différents étages de la zone intertidale On définit 3 étages principaux : – Le supralittoral (Haut niveau) – Le médiolittoral (zone de balancement des marrées – Très grandes variations des facteurs environnementaux) – L'infralittoral ✔ Etage supralittoral : zone supérieur, soumise aux embruns, rarement immergée (uniquement lors des grandes marées d'équinoxe) => lichens (Verrucaria maura) – hostile ✔ Etage médiolittoral : zone de balancement des marrées (moitié immergé, moitié émergé) => algues subissant les plus fortes variations (Fucus, Porphyra...) ✔ Etage infralittoral : exondé uniquement lors des marées basses de grandes vives eaux Suivant les conditions d'hydrodynamisme, on peut aussi distinguer 2 modes : abrité et battu Pelvetia canaliculata : Médiolittoral supérieur, mode abrité, espèce indicatrice de zone Fucus vesiculosis : Médiolittoral moyen, mode abrité Fucus spiralis : Médiolittoral moyen, mode battu Fucus serratus : Algue brune, indicatrice de zone Laminaria digitata : Algue brune, mode battu, indicatrice de zone 2 - Les adaptations des algues face aux variations des conditions environnementales de la zone intertidale a – Adaptation face aux variations de lumière C'est le facteur principal induisant l'étagement des algues sur la zone intertidale Photosynthèse et lumière ✔ Algues : organismes autotrophes photosynthétiques ✔ Réaction globale : nCO2 + nH2O → [CH2O]n + nO2 ✔ L'énergie provient de la radiation lumineuse capturée par la chlorophylle ✔ Répartition des algues et différences physiologiques et morphologiques liées à des adaptations aux conditions de lumière ✔ Variations régies par la marée (émersion/immersion) → double altération dans la colonne d'eau (intensité et composition spectrale)
Photosynthèse et lumière : quantité ✔ Diminution de la quantité de lumière lumineuse avec la profondeur ✔ Espèces : – Photophiles : recherchent fortes intensités (hauts niveaux) – Sciaphiles : espèces d'ombre (bas niveaux) Photosynthèse et lumière : qualité Absorption sélective des longueurs d'onde (couleurs) en fonction de la profondeur Profondeurs : dominance des rayons bleu-vert Photosynthèse et lumière Distribution des algues selon leur capacité à capturer les différentes longueurs d'ondes et à faire face aux variations de l'intensité de l'énergie lumineuse – Algues vertes sur les hauts niveaux de l'estran – Algues brunes en position intermédiaire – Algues rouges en profondeur La lumière ✔ Adaptation grâce à : – Composition pigmentaire (voir TD) – Accolement ou non des thylakoïdes – Présence ou non de cycle photorécepteur (xanthophylles) : protection contre des stress lumineux (violaxanthine, anthéraxanthine, zéaxanthine) → vertes et brunes – Épaisseur du thalles (protection des plastes) – Phénomène de cyclose (comme chez les végétaux supérieurs) b – Face aux conditions d'hydrodynamisme (force des vagues) Mode battu : – Fixations particulières (les haptères de Laminaria Digitata) – Thalle plus ramassé, plus ramifié, plus digité fronde épaisse, stipe rigide – En mode battu : pas de vésicules aérifères c – Face aux variations de température et de salinité Température – Influence tous les processus métaboliques et reproducteurs – Niveau supérieur : fortes variations → espèces eurythermes (contraires : sténothermes) – Adaptations aux faibles températures : augmentation du degré d'insaturation des acides gras Salinité – Dans l'océan : 35 (pour mille) = 35 g de sels par litre – teneur stable – espèces sténohalines – Dans les cuvettes : variations importantes – dilution (pluie) ou surconcentration (soleil à marée basse) espèces euryhalines
Les espèces euryhalines → variations de la pression osmotique intracellulaire ex : accumulation de manitol, proline ...
Chapitre 3 : Utilisation des algues dans l'industrie Algues ou extraits d'algues : – Alimentation et industrie agroalimentaire – Diverses industries : textile, papier, électrode, peintures, traitement des eaux – Bioengrais – Cosmétologie – Industrie pharmaceutique A – Utilisation des algues dans l'alimentation – Consommation d'algues entières : surtout en extrême orient Chine et Japon : 1er rang mondial Consommation journalière de 1 à 2 kg – Consommation de produits d'extraction des algues : les phyco-colloïdes ou hydrocolloïdes Surtout en Occident Pas de consommation d'algues entières 1 – Les algues entières Valeur alimentaire *Minéraux (+ou – 36 % de la matière sèche) ex : iode surtout chez les laminaires et les fuccales ex : calcium chez les litothamne ou maërl *Vitamines ex : Provitamine A (algues rouges) ex : Vitamine C (algues brunes et vertes) Vitamine B12 (non présente chez les végétaux supérieurs) *Protéines en général, faible teneur – difficulté d'extraction à cause des polysaccharides des parois – faible digestibilité (adaptation de la flore intestinale nécessaire) *Glucides : forte concentration mais non assimilables *Fibres : teneur entre 37 – 40 %. Fibres solubles. Rôle essentiel dans le bon transit intestinale *Lipides : très faible teneur en lipides Proportion en AG insaturés supérieure à celle des végétaux supérieurs Production des algues entières Sur 8 millions de tonnes d'algues (poid sec)/an, 67 % est utilisé pour la consommation d'algues entières, directes
3 pays (¾ de la production) : – La Chine – Le Japon – La Corée Diminution de la récolte traditionnelle au profit de l'agroagriculture 90 % des algues consommées sont issues de la culture Consommées fraîches ou sèches : Himanthalia elongata (haricots de mer) Ulva lactuca (laitue de mer) 3 genres concernés : – Porphyra (algues rouges) – Laminaria (algue brune) – Undaria pinnatifida (algue brune) a – Porphyra tenera et Porphyra yezoensis 700 000 tonnes mondiale Production surtout au Japon Connue sous le nom de NORI – Riche en protéines – AG particulier – Vitamine B12 Consommée séché, grillé (chips aromatisé …) Sushi (Japon) et Kim Pa (corée) Système fixe suspendu ou Système flottant Support calcaire b – Laminaria japonica 3 millions de tonnes produites dont 90 % par la Chine (plus forte production d'algues) Consommée sous le nom de KOMBU « bonheur » en japonais Algues brune 4-6 m de long Jeune algues consommée crûe, en salade sinon séché au soleil Chips aromatisés, cubes au goût de crevettes, tomates... Confiture, bonbons, saké, thé Kombu = aliment très peu énergétique Faible teneur en protéines et lipides Forte teneur en provitamine B12 et riches en oligoéléments Presence de laminine : diminution du taux de cholestérol, élévation de la fluidité du sang et baisse la tension artérielle c – Undaria pinnatifida Produite surtout par la Corée du Sud
Consommée sous le nom de Wakamé – en salade – en poudre pour aromatiser les pâtes, soupes... Riches en vitamine K1 et protéines Petite production aussi au large d'Ouessant : la « ouessane » 2 – Les phycocolloïdes – Les alginates (algues brune) = E400 à E405 – Les carraghénanes (algues rouge) = E407 – L'agar (algue rouge)= E406 Macromolécules capables de lier une grande quantité d'eau = hydrocolloïdes a – Les alginates chez les algues brunes – Polymère d'acide mannuronique et d'acide guluronique, présent dans la paroi (groupements COO- ; liaisons aux ions positifs ex : Ca2+ egg box) → formation d'un gel On trouve ce polymère dans la Laminaria digitata et Laminaria hyperborea Récolte avec un scoubidou Production française : 3000 t d'alginates/an 4ème rang mondial (USA = 1er rang) A partir des alginates on a formation d'un gel incolore, inodore et sans goût → Épaississant, gélifiant émulsifiant E400 à E405 – Crèmes glacées – Sirops – Mayonnaise Tarte aux pommes... Salade de fruits... Olives... « Cerise de boeuf » b – Les carraghénanes chez les algues rouges Production de polysaccharides pariétaux par les algues rouges Polysaccharides sulfatés : galactose + 3 , 6 anhydrogalactose ; β 1 , 4 et α 1 , 3 Réaction avec le lait Épaississant → E407 Production française : 3400 tonnes / 24 000 t mondiale (USA → 1er rang)
Chondrus crispus : Autrefois récolté par bretons à marée basse. Dessert en les faisant bouillir dans du lait Sud-est asiatique : production importante
c – L'agar chez les algues rouges – – – –
Le plus cher des 3 phycocolloïdes Galactoses sulfatés pariétaux Formation d'un gel spontané dans l'eau Gels thermoréversibles : *solution visqueuse si température > 85°C *redonne un gel en refroidissant
– Gels non dégradés par les températures de stérilisation – Commercialisé sous le code E406 Utilisation à 88 % dans l'industrie agroalimentaire – – – – – – –
utilisation en boulangerie salade de fruits confitures yaourts allégés viandes en gelées sauces – boissons fabrication des hosties
Les principaux producteurs d'agar : Japon, Corée, Espagne, Chili (1er fournisseur mondial de la matière première) et Portugal Cultures de graciliaires (Gracilaria) et Gelidium Situation française : Gelidium sur la côte basque, 9ème rang mondial B – Utilisation des algues dans l'alimentation animale – Autrefois, broutage des moutons sur la plage (Fucus sp.) – Actuellement : farines d'algues brunes (très riche en éléments minéraux) C – Utilisation des algues en agriculture – Amendement des sols : le goémon-épave a été utilisé pour la culture de pomme de terre et de primeurs – Amendement des sols trop acides par le maërl – Fabrication de fertilisants agricoles : *accélèrent la maturation des fruits *stimulent la croissance (molécules à activité hormonal) *molécules à activité antibiotique *protègent contre la pénétration de germes pathogènes externes – Enrobage des semences D – Utilisation des algues en cosmétique et thalassothérapie – Utilisation des propriétés gélifiantes pour les crèmes (surtout les carraghénanes – améliorent la texture)
– Richesse en éléments minéraux – Action supposée positive mais pas réellement démontrée *savons *mousse à raser *shampoing *crèmes toniques, maquillage... France : 2ème marché européen après l'Allemagne Japon : 1er mondial Entreprise française : Bioetica, Sederma, Phytomer... E – Utilisation des algues en pharmacie – Dès le XVIème siècle, en Chine : utilisation des algues brunes pour le traitement du goitre (richesse en iode) – Propriétés laxatives (constipation) – Propriétés indigestibles (obésité) – Propriétés hémostatiques (plaies) ex : film d'alginates sur les pansements – Propriétés protectrices (carraghénanes pour les ulcères de l'estomac) – Activité antibactérienne, antiviral, antifongique... – Fragments d'algues calcaires utilisés come implants biologiques pour des greffes en chirurgie osseuse – Traitement contre l'ostéoporose – Laminine : lutte contre hyperdolichocéphale, l'hypertension, améliore l'état des phanères, effet réducteur de l'angoisse et l'anxiété (prise quotidienne de Laminaria japonica) F – Utilisation diverses – – – – –
Utilisation de l'agar en microbiologie, culture in vitro de plantules Utilisation de l'agarose en Électrophorèse Protection des plats Carraghénanes dans les diffuseurs d'ambiance Alginates : accélérateur de sédimentation (traitements ds eaux), film protecteurs des miroirs, des pellicules photos, stabilisation des bordures d'autoroutes, fabrication des empreintes dentaires, couches culotte, impression des tissus billes d'alginate : fermentation du Champagne, fabrication du yaourt... Systèmes de culture intégrée
Chapitre 4 : Les algues invasives A – Définitions et généralités 1 – Terminologie – Espèce indigène / native : organisme qui vit naturellement dans une région – Espèce introduite / non-indigène / exotique / étrangère : organisme apporté dans une région dans laquelle il ne pousse pas naturellement – Espèce invasive / envahissante / nuisible : organisme qui croît excessivement, formé des blooms, domine les paysages, se tient de manière monospécifique 2 – Pourquoi les espèces invasives sont-elles gênantes ? – – – – – – –
Compétition avec le biotope indigène (faune et flore) Peut tuer directement d'autres espèces (coraux par exemple) Peut significativement altérer la structure de l'écosystème Peut réduire la biodiversité (nombre espèces dans une zone donnée) Réduit la valeur esthétique de l'écosystème Pertes économiques par l'industrie du tourisme Dégâts irréversibles possibles 3 – Étapes dans l'invasion 1 . Introduction
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Immigration à travers une barrière (physique, géographique, climat...) par un vecteur (l'Homme, les bateaux, avions …) – Intentionnel (aquaculture – relâché d'un aquarium) – Non intentionnel (eaux de ballast – nettoyage de la coque des navires – ancres – aquaculture – relâché d'un aquarium) 2 . Installation
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La population peut subvenir à elle-même 3 . Expansion
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La population grandit et colonise de nouvelles zones 4 . Impact
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Affecte les espèces indigènes B – Le cas de Caulerpa taxifolia « l'algue tueuse » 1 – Description de l'algue
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Algue verte : Division des Chlorophyta et règne des Plantae Structure du thalle : Nématothalle, Structure siphonnée Multiplication végétative (bouturage) Origine tropicale 2 – Sa propagation en Méditerranée
– Repérée pour la première fois en 1984 en Méditerranée en face du Musée Océanographique de Monaco (1m2). Utilisée dans les années 1980 pour la décoration des aquariums • 1984 : 1 m2 • 1989 : 1 ha • 1993 : 1000 ha • 2004 : 5000 ha → 6 pays 100 km de côtes jusqu'à 100 m de profondeur 3 – Pourquoi est-elle si prolifique ? – Tolérante aux variations de température (froid) et de salinité – Se propage très facilement (reproduction par voie végétative – fragmentation « bouturage ») - croissance rapide – Algues toxique – décourage le broutage par oursins – absence de prédateurs – Peut croître sous éclairement restreint (peut coloniser de grandes profondeurs) – Peut croître dans des milieux pauvres en sels nutritifs et des milieux pollués – A poussé à l'origine dans des aquariums aux conditions stressantes pendant des années (exposition aux produits chimiques et aux UV) 4 – Quels problèmes cause t-elle ? – Se propage très rapidement à cause de la pêche (filets et ancres) – Croissance rapide : recouvre tout (diminution de la biodiversité) – Choque les espèces indigènes (herbiers à Posidonies Posidonia oceanica et Zostères Zostera marina ) – Diminution de la biodiversité végétale (herbiers à Posidonies et Zostères ; autres espèces d'algues) – N'est pas une source de nourriture – Peu d'espèces animales trouvées où elle se trouve (diminution de la biodiversité animale) 5 – Contrôle de la prolifération – Éradication par les plongeurs (zones petites et isolées) – Chlore (zones plus grandes – Lutte biologique : gastéropode (limace) 6 – Polémiques – Origine longtemps discutée : plusieurs hypothèses – Origine aujourd'hui identifiée : Musée Océanographique de Monaco (aquarium) – Confirmation par des analyses génétiques (marqueurs moléculaires)
Chapitre 5 : Les marées vertes A – Introduction – Dérèglement : équilibre interspécifique des écosystèmes modifié au profit d'une espèce – Causes : sites côtiers soumis à une augmentation importante des apports en sels nutritifs Origine urbaine : ➢ Effluents de stations d'épuration ➢ Tourisme Origine agricole : ➢ Lessivage de terres cultivées trop enrichies en engrais ➢ Porcheries – Caractéristiques visibles : prolifération saisonnière rapide et massive d'une algue verte « marée verte » en Bretagne depuis les années 1970. Accumulation sur les plages tous les ans à la belle saison – Espèces impliquées : Ulves ou « laitue de mer » : Ulva armoricana et Ulva rotundata B – Description du phénomène – Évolution saisonnière typique : Démarrage printanier (avril) : fragments de thalles en suspension dans l'eau du rivage. Accélération de la prolifération en juin. Biomasse maximale début juillet (apogée). Recouvre la totalité de l'estran lors des marées descendantes. Dessèchement et putréfaction estivales des algues des dépôts de haut de plage non-reprises par la mer lors des marées d'amplitude décroissante. Odeur nauséabonde. Ramassage mécanique estival par les pouvoirs publiques (riverains – touristes) 50 000 t en juillet sur le littoral breton Problèmes : ➢ Propreté des plages non restaurée ➢ Quantités indues de sable prélevées ➢ Pollution reportée vers la nappe phréatique Seule une petite partie des milliers de tonnes ramassées par an réemployée comme engrais et amendement calcaire C – Explication scientifique du phénomène 1 – Cycle de vie de Ulva lactuca (némathothalle) Espèce dioïque → sexes séparées Gamétophyte (individu) mâle (thalle) et Gamétophyte (individu) femelle (thalle) Gamétocyste mâle (sac) et Gamétocyste femelle (sac) La fécondation donne un zigote qui produit des spores (sporophytes) dans des
sporocystes (sac) Spore subit la méiose et germe en donnant un individu mâle/femelle 2 – Les paramètres environnementaux nécessaires La lumière ulvales = espèces très photophiles (également eurytherme : supporte de fortes variations de température) – lumière accessible aux thalles suffisante (intensité et durée) à partir du printemps jusque fin septembre Les nutriments disponibles (éléments minéraux) – L'azote = élément nutritif limitant de la croissance algale en fin de printemps et en été – Lessivage important des terres agricoles – Les ulves sont adoptées à des milieux très riches (eutrophes) D – Gestion du problème Traitement curatif (nettoyage de plages) privilégié par les pouvoirs publics pendant de nombreuses années par rapport aux actions préventives (limitation des apports en azote) Politique de réduction à a source des excédents azotés – Faire respecter les normes permettant une utilisation respectueuse de l'environnement – Faire passer l'intérêt général avant celui d'un groupe professionnel particulier
Chapitre 6 : Les blooms phytoplanctoniques (Algues unicellulaires pélagiques) A – Les blooms de diatomées – – – – – –
Algues brunes de la classe des Bacillariophyceae Algues unicellulaires (parfois colonies) En général pélagiques (phytoplancton Aussi benthiques : microphytobenthos (biofilm) Diatomées très abondantes (blooms) au printemps (température et lumière) Enveloppe siliceuse = frustule = 2 valves emboîtées = 2 thèques
2 types de frustules : – Symétrie bilatérale (plan) : ordre des pennales. Essentiellement dulçaquicoles (eau douce) – Symétrie radiale (axe) : ordre des centrales. Essentiellement marines – Fente sur la région médiane de la thèque supérieur = raphé (canal pour communication avec l'extérieur et locomotion par excrétion de mucilage) – Reproduction essentiellement végétative (bipartition) – Chaque cellule fille conserve une valve et en régénère une autre – La valve régénérée est plus petite – La moitié des cellules de chaque génération devient progressivement plus petite (arrêt quand taille limite) – La taille reste constante dans l'autre moitié B – Les blooms de Phaeocystis globosa – Algue unicellulaire – Développement important au printemps sur le littoral Nord-Pas-de-Calais : bloom de Phaeocystis – Cycle biologique à 2 phases distinctes : • •
Unicellulaire et flagellé (2 flagelles) Colonies : amas globulaire dans un abondant mucus polysaccharidique
Altération de l'aspect des eaux du large (mer « huileuse »). Accumulation spectaculaire d'écume souvent nauséabonde sur les plages Non toxique mais nuisances : – colmatage des filets de pêche – déviation des migrations de harengs : diminution du rendement des pêches C – Les algues toxiques – Algues toxiques de la division des Dinophyta (Règne Protozoa) = dinobiontes ou
dinoflagellés 1 – Alexandrium excavatum Ordre des Péridiniales (pigment roux : péridine) Coloration « rouge sang » des eaux = marée rouge Paroi très épaisse de nature cellulosique Mobile (2 flagelles) Reproduction végétative Formation de bloom ou efflorescence (100 millions de cellules par litre) Sécrétion de substances toxiques (neurotoxines = gonyautoxines) pour l'homme et les végétaux ✔ Toxines concentrées dans les mollusques filtreurs (moules, huîtres) non affectés ✔ Inhibition chez l'homme de la transmission de l'influx nerveux ✔ Espèce à haut risque (mortelle) ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔
2 – Dinophysis (surtout sur Côtes Atlantiques) ✔ Pas besoin de proliférer pour agir ✔ Accumulation par les mollusques filtreurs ✔ Chez l'homme, modification de la perméabilité vasculaire (malaises, diarrhées, vomissements) ✔ Mise en place par l'IFREMER d'un réseau de surveillance : si [toxine] > 80 – 100 µg/g de chair de coquillage → arrêté interdisant la mise en marché des coquillages 3 – Gambierdiscus toxicus ✔ Autre dinoflagellé qui produit une neurotoxine = cignatera ✔ Vit sur les fonds, accrochées aux coraux et aux grandes algues ✔ Ingestion des grandes algues par les poissons et donc des dinoflagellés qui les recouvrent Cignatera soluble dans les graisses → accumulation dans les tissus des poissons → remonte la chaîne alimentaire Poissons les plus dangereux = les plus vieux et les plus gros ✔ Paralysie mortelle 4 – Ostreopsis ovata ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔
Localisée en mer méditerranée (Italie) sur la côte ligurienne (Gênes) en juillet 2005 Dinoflagellé benthique (et surface quand bloom) 180 personnes hospitalisées Normalement, eaux chaudes des caraïbes et de l'Océan Pacifique Neurotoxine (aérosols marins → intoxication par inhalation ou ingestion d'eau) Toxine peut également se concentrer dans la chaîne alimentaire Fièvre, toux, problèmes respiratoires, vertiges, diarrhées