L’ESCALIER DES SAGES BARENT COENDERS VAN HELPEN
PRÉFACE.
A
mis Lecteu Lecteurs. rs. Puisqu Puisqu’il ’il sembl semblee que le réduirai chacun #egré en plusieurs paragraphes, vu Mond Monde, e, à prés présen entt est est char charmé mé d’un d’un si que les susdits di( degrés auront leur source de ces grand désir de posséder des trésors d’or quatre livres comme le nombre de #i( a son origine et et d’argent, et que les hommes son accomplissement des quatre premiers nombres. n’emploient leurs esprits à rien, avec plus $ar, de zèle, qu’a tâcher d’acquérir des grands biens et des Le remier Livre livrera, le remier !tre. !tre. grandes richesses, ain de satisaire, s’il est possible, à Le "econd, les Deux #ontraires. #ontraires. cette urieuse amine qu’ils ont après l’argent, et qu’il Le $roisi%me, $roisi%me, les Quatre &léments. &léments. viennent pour cela aire peu de cas, et m!me à mépriser 8t le Quatri%me, Quatri%me, les $rois rincipes. rincipes. les plus grands bien, qui doivent véritablement !tre désirés " à savoir la vraie sapience, qui consiste dans la connaissance de #ieu leur $réateur, et leur Premier Les nombres desquels, étant aussi assemblés, ont de %tre, et dans celle de ses créatures, laquelle, encore m!me le nombre de di(, comme nous venons de dire qu’elle soit plus haute et la plus nécessaire de toutes, ils des 9uatre premiers nombres. la regar regarden dentt de trave travers, rs, comme comme super superlue lue,, et d’une d’une a&on tellement dédaigneuse, que, lorsqu’on vient à $e sont, dis*1e, ces #i( #egrés que les ncien )ages ont déco découv uvri rirr la vrai vraiee Phil hilosop osophi hiee, on ose ose bien ien montés, et étant parvenus sur la sommité d’iceu(, ils erontément répondre ' Non est de pane lucrando, lucrando, c’est à ont vu par les 1eu( de leur entendement, que, comme avance avec avec bon ordre ordre depuis depuis l’:nit l’:nitéé 1usqu’ 1usqu’au au dire ' ce n’est pas pour gagner du pain, ou pour aire on avance nombre #i(, comme tous les nombres sont compris proit. sous ce nombre di(, et qu’il ne se peut aire aucun $es sortes de gens ne pensent à rien qu’au( paroles très progrès à d’autres nombres outre le nombre #i(, par saluta salutaire iress de )alust )alustre re ' Non oportet nos vitam silentio aucune autre voie, qu’en retournant à l’:nité. 9u’ainsi transire veluti pecora, sed studebimus memoriam nostram de m!me on monte par ordre de l’:nité de #ieu ou du quam maxime longam essicere. Premier %tre de tous les !tres, au( #eu( $ontraires, $’est*à*dire ' +l ne aut pas que nous passions la vie au( 9uatre 9uatre ;léments, ;léments, et au( 3rois Principes, Principes, 1usqu’au 1usqu’au sous silence, comme sont les b!tes, mais nous devons nombre #i( " que toutes choses sont aussi comprises nous étudier, de aire en sorte, que l’on se souvienne de sous ce
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PRÉFACE.
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mis Lecteu Lecteurs. rs. Puisqu Puisqu’il ’il sembl semblee que le réduirai chacun #egré en plusieurs paragraphes, vu Mond Monde, e, à prés présen entt est est char charmé mé d’un d’un si que les susdits di( degrés auront leur source de ces grand désir de posséder des trésors d’or quatre livres comme le nombre de #i( a son origine et et d’argent, et que les hommes son accomplissement des quatre premiers nombres. n’emploient leurs esprits à rien, avec plus $ar, de zèle, qu’a tâcher d’acquérir des grands biens et des Le remier Livre livrera, le remier !tre. !tre. grandes richesses, ain de satisaire, s’il est possible, à Le "econd, les Deux #ontraires. #ontraires. cette urieuse amine qu’ils ont après l’argent, et qu’il Le $roisi%me, $roisi%me, les Quatre &léments. &léments. viennent pour cela aire peu de cas, et m!me à mépriser 8t le Quatri%me, Quatri%me, les $rois rincipes. rincipes. les plus grands bien, qui doivent véritablement !tre désirés " à savoir la vraie sapience, qui consiste dans la connaissance de #ieu leur $réateur, et leur Premier Les nombres desquels, étant aussi assemblés, ont de %tre, et dans celle de ses créatures, laquelle, encore m!me le nombre de di(, comme nous venons de dire qu’elle soit plus haute et la plus nécessaire de toutes, ils des 9uatre premiers nombres. la regar regarden dentt de trave travers, rs, comme comme super superlue lue,, et d’une d’une a&on tellement dédaigneuse, que, lorsqu’on vient à $e sont, dis*1e, ces #i( #egrés que les ncien )ages ont déco découv uvri rirr la vrai vraiee Phil hilosop osophi hiee, on ose ose bien ien montés, et étant parvenus sur la sommité d’iceu(, ils erontément répondre ' Non est de pane lucrando, lucrando, c’est à ont vu par les 1eu( de leur entendement, que, comme avance avec avec bon ordre ordre depuis depuis l’:nit l’:nitéé 1usqu’ 1usqu’au au dire ' ce n’est pas pour gagner du pain, ou pour aire on avance nombre #i(, comme tous les nombres sont compris proit. sous ce nombre di(, et qu’il ne se peut aire aucun $es sortes de gens ne pensent à rien qu’au( paroles très progrès à d’autres nombres outre le nombre #i(, par saluta salutaire iress de )alust )alustre re ' Non oportet nos vitam silentio aucune autre voie, qu’en retournant à l’:nité. 9u’ainsi transire veluti pecora, sed studebimus memoriam nostram de m!me on monte par ordre de l’:nité de #ieu ou du quam maxime longam essicere. Premier %tre de tous les !tres, au( #eu( $ontraires, $’est*à*dire ' +l ne aut pas que nous passions la vie au( 9uatre 9uatre ;léments, ;léments, et au( 3rois Principes, Principes, 1usqu’au 1usqu’au sous silence, comme sont les b!tes, mais nous devons nombre #i( " que toutes choses sont aussi comprises nous étudier, de aire en sorte, que l’on se souvienne de sous ce
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PREMIER LIVRE DE LA PHILOSOPHIE DES ANCIENS TRAITANT
DE L’UNITÉ DE DIEU DU PREMIER ÊTRE, ET DE LA PREMIÈRE MATIÈRE DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES. DIALOGUE
ENTRE FRANÇOIS ET VREDERY. FRANÇOIS COMMENÇANT ! MONTER
LE PREMIER DEGRÉ. CHAPITRE I. De la connaissance du Créateur Créateur et des créatures. créatures. De l’Unité. De Dieu. Que les anciens Philosophes ont exprimés le Créateur et les créatures par des caractères. Comme aussi les lettres. lettres. Que toutes les lettres ont leur origine de l’O et de l’I démonstration Géométrique de cela.
M
on très cher ami ' 1e vous trouve bien pensi et dans une bien proonde méditation ' Pai( soit soit avec avec vous, vous, et le $réate $réateur ur de toute toutess choses choses vous vous veuille veuille rendre rendre véritable véritablement ment rich richee de pai( pai( >0re >0rede deri ri?? c’es c’estt à dire dire en @lamand 7iche de pai(A selon votre nom de bapt!me qui vous est donné au nom de #ieu le Père, le @ils et le )aint 8sprit.
VREDERY. Mon plus cher ami, 1e vous remercie très aectueusement d’un abord tant aimable et vous souhaite réciproquement que vous so-ez envo-é du grand #ieu du $iel et de la 3erre à tous tous les humains humains pour tacher d’aider à les retirer du goure des ténèbres et d’ignorance, oB la plupart, >hélas CA est plongé pour le présent et pour les transplacer à une étendue ininie de clarté et de connaissance ' c’est sur ce su1et que 1’ai i(é mes pensées, et que 1’adresse mes soupirs, car 1e vois, de plus en plus clairement, que le monde d’à présent devient tellement obscur, et ignorant à la connaissance de #ieu et de sa
encore qu’ils soient savants savants à parler parler curieuse curieusement ment plusieurs plusieurs langue langue et qui passent pour &a pour des grands savantsA sont pourtant peu savants à la connaissance de leur #ieu, et de la nature de leur $réateur " des #eu( 9ualités $ontraires " des 3rois Principes " et des 9uatre ;léments ' desquels, es quels, avec lesquels, et par lesquels toutes choses sont aites, soutenues, gouvernées, et au(quelles elles sont réduites ' et >ce qui est grandement à plaindreA qui ne s’étudient à rien plus qu’à amasser de l’argent et des biens à droit ou à tort, ou par quelle voie que ce soit, ain de se rendre grand et bien venus par*là auprès des impies et auprès des
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ignorants es sciences #ivines et
FRANÇOIS. 4e vous suis obligé d’un souhait tant gracieu( que vous avez la bonté de me reaire, et m’estime heureu( de vous rencontrer ici, ain d’avoir occasion de tenir avec vous un propos sérieu( et ondamental sur cette matière qu’il vous à plu d’entamer de la plus haute science de #ieu le tout puissant, et de sa
VREDERY. 4e m’estime aussi bien heureu( de l’honneur l’honneur du rencontre, que le bon dieu m’a ait na2tre d’avoir avec vous " et puisque 1’aper&ois que, nous sommes à peu près, d’un m!me génie, d’une m!me inclinaison, d’une m!me étude, et d’un d’un m!me m!me cali calibr bre, e, 1e tien tiendr drai ai ort ort volo volont ntie iers rs un discours avec vous qui soit bien ondé, et m!me sur des démonstrations et sur des e(périences Mathématiques et $himiques.
FRANÇOIS. Le grand #ieu de pai( soit avec nous par son )aint 8sprit C et nous veuille envo-er des telles inluences dans nos esprits que, nous puissions heureusement paraire notre dessein, puisque nous sommes bien intentionnés de le produi produire re en lumièr lumièree à sa plus plus grande grande gloire gloire,, pour pour le service du $hristianisme et pour le salut éternel de nos âmes.
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VREDERY. 4e 1oins mon souhait au votre et ce d’un zèle autant ardent qu’il peut !tre e(primé.
FRANÇOIS. 4e prendrai donc, si vous pla2t le commencement de notre discours sur moi " mais pur tacher de savoir, si le grand #ieu a également illuminé nos esprits de la lumière de sa grâce, tellement que nous so-ons en tout environ d’un m!me sentiment, 1e prendrai la liberté de vous demander tout premier, qu’elle est votre opinion de l’origine des %tres G
VREDERY. 0ous commencez sagement votre discours, puisqu’il n’- a rien qui n’aie un commencement, et tout ce qui est, qu’il aut nécessairement qu’il aie une origine. Pour vous répondre donc quel puisse !tre mon opinion de l’origine de tous les %tres ' 1e vous dirai là dessus, que le commencement ou l’origine de tous les %tres est un %tre :nique " et comme tous les nombres prennent leurs origines de l’:nité, qu’ainsi tous les %tres prennent leurs commencements d’un seul %tre, aussi bien les )upercélestes que les $élestes, tant les )upernaturels que les
FRANÇOIS. 4e suis bien du m!me sentiment avec vous, mais comment est appelé un tel %tre :nique duquel toutes choses ont leurs origines G
VREDERY. :n tel %tre :nique est appelé #ieu et n’est pas autre que #ieu.
FRANÇOIS. 9u’est ce donc #ieu, et comment en erez vous la déinition selon votre connaissance G
VREDERY. 0ous me demandez une chose diicile, car de aire la #éinition d’un %tre qui est inini et qui est 3out, cela n’est pas bien possible de aire pour qui que ce soit. 4e vous en e(primerai pourtant mon sentiment selon la petite proportion de mon chéti esprit, qui est tel ' #ieu est une :nité ininie, et un %tre éternel incréé de tous les %tres ' une source de tout bien et de toute puissance, qui a pour sa demeure toutes les choses )upercélestes, )upernaturelles, $élestes, et
FRANÇOIS. 0ous direz ort bien, que #ieu est une :nité +ninie, et un %tre éternel incréé et inini de tous les %tres, et un principe de toute puissance ' vu que les plus nciens des Philosophes, à savoir les 5ébreu(, ont e(primé le mot #ieu par une seule lettre 4H#, qui est à dire ' :ne divine 8ssence, et une ontaine de toute vertu et de toute puissance ' et qu’ils n’ont e(primé aucun autre mot par l’:nité >à mon savoirA que celui*ci, et sans doute l’ont*ils
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ait à cette intention, qu’ils ont voulu e(primer par un tel caractère, que, comme il n’est pas possible de tirer aucune ligne qu’elle ne prenne son origine d’un point, qu’ainsi de m!me, il est impossible qu’aucune créature puisse prendre l’origine de son !tre que de l’:nité de son $réateur.
VREDERY. 0ous n’avez pas mal approondi cette aaire ' 1’ai eu aussi autreois des spéculations sur des choses pareilles à celle* là " il me semble que les nciens ont aussi e(primé la #ivinité par une simple @igure ronde, qui est un $ercle, pour )igniier par*là, que la #ivinité est sans commencement et sans in, comme un cercle n’a ni commencement ni in, et que la #ivinité est l’unique %tre parait, comme le cercle est l’unique @igure la plus paraite de toutes les @igures /éométriques.
FRANÇOIS. 4e crois que c’est ainsi comme vous dites ' et 1e ne doute pas qu’ils ne l’aient ait à cette intention, et qu’ils n’ont pas e(primé le $réateur tout seul par un $aractère, mais qu’ils ont ait de m!me de la plus grande parties des créatures, et qu’ils ont proportionné les caractères à proportion de la perection des créatures.
VREDERY. ssurément ' et que plus est, qu’ils ont m!me ormé les lettres à cette intention, et qu’ils les ont composés des lignes droites et courbées, ain que par composition et par con1onction d’icelles ils pussent ormer des mots, pour pouvoir e(primer des m-stères par*là, et les rendre ainsi maniestes à ceu( qui ont des recherches inatigables des merveilles de #ieu et de sa
FRANÇOIS. 3rès volontiers ' 1’ai désir de vous entendre, et d’avoir aussi occasion par après de produire quelque chose de m!me.
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VREDERY. Prenez donc garde si vous pla2t, ain que vous puissiez comprendre la démonstration que 1e m’en vais vous en aire au compas et à la règle. :A pour une marque ou )ignature des deu( qualités contraires, à cause du nombre de deu( qu’on voit en icelle. La vo-elle pour une devise des 3rois Principes à cause des trois lignes qu’elle contient, qui constituent un 3riangle 8quilatre. 8t les lettres 8 et +, pour une signature des 9uatre ;léments, vu que leur lignes 1ointes régulièrement ont para2tre un 9uadrangle 8quilatre. +l est aussi à noter que le nombre de toutes ces lignes droites de ces vo-elles susdites ont le 1uste nombre de #i(, duquel nombre les nciens ont ait grand cas, et beaucoup d’état comme vous savez.
FRANÇOIS. 0ous aites ort bien de traiter si méthodiquement, et que vous commencez notre 3raité de Philosophie de l’origine des Lettres m!me, ain que nous agissions ainsi ondamentalement des grandes merveilles de #ieu, et que nous tachions de donner une telle instruction avec le compas et la règle au( ignorants tout de m!me comme si votre intention était d’apprendre les enants à écrire.
VREDERY. +l est nécessaire de l’entreprendre de cette a&on là, vu que la vraie Philosophie est bien ort simple, mais qu’on la couvre et l’obscurcit tellement pour le présent, qu’elle n’est presque plus à conna2tre.
FRANÇOIS. 0ous dites la vérité, car la grandissime quantité de #éinitions, de #ivision, d’rgumentation et tant d’autres altercations obstinées causent une si grande conusion, et
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ont tellement éloigner des choses #ivines, qui sont si proches et comme dans le $entre, à une étendue ou circonérence si grande, qu’ils ont para2tre par leurs distinctions subtiles par la délicatesse de leurs langages, que les choses, qui sont véritablement très aciles à comprendre, et si claires à apercevoir, comme la clarté de la lumière du soleil m!me, paraissent si obscures et tellement éloignées de la vérité, que tout est presque couvert d’obscurité et de ténèbres ' 8t >ce qui est ort à plaindreA c’est que la plupart des savants d’à présent se ont à croire, qu’ils ne peuvent aire voir la subtilité de leurs esprits, ni de leur sagesse en rien plus, qu’à la subtilité des disputes et à rendre toutes choses conuses.
VREDERY. $’est ainsi comme vous dites ort bien ' mais pour retourner à notre propos, et pour tacher de aire éloigner les ténèbres de ce centre lumineu( autant qu’il nous sera possible, et ce par le mo-en de la petite étincelle que le bon #ieu a allumé en moi par sa grâce ininie, et pour montrer qu’une créature raisonnable est obligée d’imiter et d’obéir à la volonté et au( commandements de son $réateur, qui a aussi chassé les ténèbres arrière de sa lumière à la circonérence, lorsqu’il à ait la création générale de tout l’:nivers, 1e tacherai de poursuivre ma petite entreprise touchant la démonstration Mathématique des lettres et particulièrement celle des cinq vo-elles. Prenez un $ompas, posez l’un de ses pieds sur le Papier, étendez l’autre pied d’une telle distance que bon il vous semble et décrivez un cercle, ainsi aurez vous la vo-elle H dont vous pourrez voir la @igure de laquelle vous verrez, que toutes les autres lettres prennent leur origineA par le milieu en deu( parties égales, appliquant la règle depuis la circonérence au travers du centre, et vous tirerez le #iamètre qui est votre vo-elle +. 0o-ez la @igure :A. 0o-ez en la @igure
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FRANÇOIS. +l n’est pas besoin non plus de nous arr!ter plus longtemps à la iguration des lettres, 1e vous prie de poursuivre à me révéler les m-stères que vous m’avez promis de me aire conna2tre et comprendre des lettres de ces trois mots ou noms. #8:) M7+ 4;):). 4e suis >comme vous savezA un amateur de toutes sortes de belles sciences et de curiosités louables, c’est pourquoi que 1’aspire d’entendre ce que vous pouvez proérer. 4’ai bien lu les Livres des nciens $abalistes, et 1’ai vu entre autre des $aractères ort étranges et en grande quantité dans les livres de $ornélius grippa, par lesquels il a produit des eets prodigieu( et inou6s, à ce qu’il dit, et qui sont pour moi >1e conesse ma aiblesseA quasi incro-able, mais 1e n’ai 1amais entendu ni lu, qu’il - a quelque vertu cachée dans la signature des lettres, laquelle 1e désire ort d’entendre de vos grâces.
VREDERY. )i vous cro-ez que 1e vous produirai des $aractères et des grimaces comme $ornélius grippa a ait, vous vous trouverez bien trompé, vu que mon intention n’est nullement de mettre en lumière des choses si subtiles et si artiicielles qu’il a ait, mon esprit n’est pas assez subtil et mon cerveau trop phlegmatique pour en concevoir des telles, et encore moins capable pour les aire comprendre et croire au( autres, ce pourquoi 1e les laisse en leur !tre pour ceu( qui sont doué d’un 8sprit plus astral que le mien, et qui ont la oi plus grande que moi " ce n’est pas non plus mon intention de vouloir attribuer quelque vertu au( lettres ou au( $aractères, et de aire à croire que l’une doive !tre plus et l’autre moins estimée à cause de la diérence de leurs lignes ' mais ma simple intention n’est autre que de tacher de aire voir à mon prochain, qu’étant dans une proonde Méditation de notre grand #ieu, de la très )ainte 3rinité, et de l’histoire supernaturelle e la conception, de la passion, de la mort, résurrection et de l’ascension de notre sauveur 4ésus $hrist, 1’ai écrit /éométriquement les trois noms susdits, et qu’a-ant très curieusement e(aminé la signature de leur lettres, 1’ai découvert >mo-ennant les inluences divinesA les choses et les m-stères suivants. u nom de Dieu, nous commencerons par la signature des lettres qui composent le nom de Dieu ' en Latin Deus. Deus en langue /recque est autant à dire que, vo-ant tout, à savoir Deos ' 4’espère que le Dieu tout vo-ant nous era la grâce d’illuminer tellement les 1eu( de notre entendement et de notre corps que nous passerons pas un atome >pour parler ainsiA qui soit compris es lettres de son très saint
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savoir la lettre ), étant appliquée par les deu( bouts, vous trouverez la construction d’un $ercle parait coupé par son #iamètre $, #. 0ous erez sur ce #iamètre, de sa longueur, une intersection 8 de laquelle vous tirerez un cercle @@@. par les deu( bouts du #iamètre , et mettrez sur icelui l’une des lignes de la m!me lettre marquée /. depuis en /. et l’autre ligne de la m!me lettre marquée /5. depuis la lettre / en 5. La quatrième ligne à savoir la basse ligne horizontale de la lettre 8 marquée 5+, depuis 5 en +. La cinquième ligne marquée +L, qui est la perpendiculaire de la m!me lettre, depuis + en L. 8t la si(ième ligne qui est composée des deu( autres lignes de la m!me lettre marquée LMM. #epuis L in . 8t ainsi recevez*vous, par une seule e(tension de votre compas, un 5e(agone parait comprenant très paraitement et très régulièrement toutes les lignes des lettres du mot de notre grand #+8:, sans les augmenter ou diminuer d’un seul point. 0o-ez en la @igure
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sorti hors de son :nité, a créé et crée encore tous les 1ours toutes les créatures, par le mo-en de ses #eu( 9ualités contraires qui sont le )ec et l’5umide, desquelles nous discourrerons, #ieu aidant, plus amplement, lorsque nous tiendrons propos de la $réation des 0égétau(, des nimau( et des Minérau(. Lorsqu’on applique les deu( bouts de la lettre 0 susdite au( deu( bouts du #iamètre ci*dessus e(primé, on verra la igure d’un 3riangle équilatre qui ne représente pas mal un $aractère de la 3rinité, et le nombre 3rois Principes dans tous les mi(tes. 8t pour découvrir sur ce m!me ondement un $aractère des 9uatre ;léments " on pourra commodément appliquer les lignes de la lettre 8 sur le m!me #iamètre du susdit cercle, et ainsi se présentera aussi un 9uadrangle parait, qui e(prime le nombre des 9uatre ;léments, et de cette manière sera ' Le Premier %tre représenté par le $entre et la $irconérence, marqués du
FRANÇOIS. 4e vous entends ort volontiers ' mais 1e vous prie de me aire le plaisir de me donner un peu d’éclaircissement touchant le centre et la circonérence du Macrocosme et du Microcosme, devant que vous avanciez davantage votre discours, car vous savez qu’il - a des opinions bien diérentes touchant cette matière entre les Philosophes " dites en moi votre sentiment si vous pla2t, et puis 1e vous en dirai le mien.
VREDERY. +l est vrai que cela se pourrait ort bien aire par cette occasion, mais puisque notre entretient n’est ici que des lignes, caractères et des lettres, vous m’obligerez de me permettre d’achever ce que 1’ai commencé, et de diérer ce que vous me demandez, 1usqu’à ce que nous entamions le discours de l’écriture de #ieu m!me, qui sont les créatures.
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FRANÇOIS. )i vous le 1ugez ainsi, vous pourrez poursuivre.
VREDERY. La lettre # >à ce qu’il me sembleA ne nous enseigne pas mal un caractère de l’;lément de l’ir, à cause que cette lettre est composée d’un #iamètre et d’un demi cercle ' car comme la rondeur de cette lettre enseigne la perection, la )piritualité et l’activité du @eu, et la ligne droite, l’imperection, la corporalité et la matière sourante et concevante ' ainsi est aussi l’ir un ;lément lequel est principalement composé d’une 8au étendue à la circonérence et imprégnée du @eu. +l me semble que l’;lément de l’8au, ne serait pas mal e(primé par le caractère de la lettre 0, à cause qu’elle est composée d’une telle a&on, qu’elle contient deu( #iamètres, lesquels s’unissent en bas en orme d’un coin, dont les deu( pointes montant en haut démontrent les deu( ;léments supérieurs, comme la pointe d’en bas enseigne l’;lément le plus bas, à savoir la 3erre, desquels elle est composée ' et que plus est, la courbure de cette lettre donne à conna2tre la propriété de la le(ibilité et de la lu(ibilité de l’8au ' et la orme angulaire d’icelle donne à savoir que l’8au con1ointe avec les deu( ;léments supérieurs est un gent sur et dedans la 3erre, comme un coin est un instrument propre pour endre quelque matière dure, soit bois, soient pierres ou autres. La )ignature de la lettre 8 ne se ait pas tant mal aller nos pensées à l’;lément de la 3erre, car, comme trois lignes de trois longueurs diérentes se présentent sur la perpendiculaire d’icelle, que les trois ;léments supérieurs sont aussi de trois qualités diérentes, puisqu’ils sont de trois distances diérentes, et qu’il aut qu’ils assent leurs opérations et imprégnations dans la 3erre par trois degrés diérents, comme nous dirons plus amplement en son lieu. 0o-ez comment les lignes des lettres du mot #8:) donnent à conna2tre plusieurs choses bien remarquables, et qu’elles donnent encore à remarquer, qu’il - a une rotation ou conversion perpétuelle, aussi bien des ;léments, que de tous les composés de la
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du comme nous avons dit ci*devantA ou elle cesse, puisqu’alors la perection de sa @igure est accomplie, et qu’elle est en état de multiplier sa @igure en inini. 3out de m!me comme à ce nombre de
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aisant ici l’augmentation et le changement du mot #8:)A pourrait !tre prise ici pour un $aractère de la 9uintessence ' car comme les deu( bouts de la lettre ), étant 1oints ensemble, ont une igure ronde au milieu du mot 4;):), et comme elle a son origine de la première lettre du mot #8:), ainsi le ils de #ieu est aussi la 7ondeur paraite, ou la quintessence sortie des lancs de #+8: le PR78. $omme les lettres du mot 4;):) redeviennent un m!me mot avec le mot #8:), lorsque le lettre ) est réunie à la lettre +, qui reont un #, ainsi est le @ils de #ieu un m!me #ieu, mais la #eu(ième personne procréée de #ieu le P878. $omme il est écrit ' $elui*ci est mon ils bien aimé, que 1’ai engendré au1ourd’hui. 4e tacherai de vous démontrer, avec la règle et le compas, de quelle a&on cette génération s’est pu aire, et ce, en aisant une description paraite de ces deu( mots susdits. Prenez pour cette in une plume, de l’encre, un compas, une règle et du papier, écrivez, selon la susdite proportion
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des lettres, le mot #8:), et ormez des lignes de ces lettres un he(agone régulier, de cette manière ' 3irez la ligne de la m!me longueur qu’est celle de la lettre #, ou de la lettre + du mot susdit de 48):), de la manière que nous avons dit ci*devant ' divisez cette ligne en deu( parties égales, posez l’un des pieds de votre compas sur le milieu d’icelle, étendez l’autre pied d’icelui 1usqu’au deu( bouts de cette ligne, et écrivez un demi cercle inissant au( deu( bouts susdits, qui ormera la lettre #, ici marquée par la igure de $. $. aites continuer votre demi cercle de la ligne de la lettre ), qui est au milieu du mot 48):), de la m!me a&on ' aites de la longueur de la ligne à chaque coté d’icelle un 3riangle équilatre #. 8crivez de la m!me étendue de votre compas hors de # les cercles 88. $ontinuez de la m!me étendue de transporter le pied dudit compas de a en , qui est ici la ligne du bas de la lettre 8, aussi bien de celle qui est au mot 48):) que celle du mot #8:), mettez de m!me la perpendiculaire de ces m!mes lettre 88 sur //. $omme aussi la longueur des deu( autres travers de ladite lettre 1ointe ensemble sur 55, et les deu( lignes des deu( lettres 00, qui sont comprises au( m!me mots, sur ++ et LL. insi vo-ez*vous que les lignes du mot 48):) sortent d’un m!me centre, d’un m!me 7a-on, d’une m!me circonérence, et d’un m!me #iamètre du mot #8:), et que cette igure démontre par les lignes des lettres dont elle est composée, de quelle a&on qu’on peut aire un enseignement très net et clair, comment il est à comprendre comme #ieu le @ils est sorti de #ieu le Père, comme #ieu le Père et #ieu le @ils ne ont qu’un, au regard de la #ivinité, mais #eu( au respect de leurs personnes. 0o-ez les @igures au euillet suivant. qui dénotent la perectionA touchent la ligne droite d’icelle, >qui signiie l’imperectionA de deu( manières, l’une qu’elle - est comme attachée et arr!tée, et l’autre comme en ressortante " comme le )aint 8sprit de #ieu le Père s’est pénétré dedans la sainte vierge, et qu’il en est ressorti avec la très glorieuse nativité de 4ésus $hrist. +l est aussi remarquable que les lignes droites du mot maria assent douze en nombre, et qu’elles sont 1ustement un nombre d’autant que sont les lignes droites des deu( mots susdits #8:) et 48):) tout ensemble. $es dites douze lignes étant 1ointes en quatre 3riangles équilatres représentent 1ustement les douze cotés des
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quatre plans d’un 3étraèdre comme il est à voir à la @igure selon l’8vangile de )t. 4eanA est devenu chair ' ou bien l’8sprit corps, ou l’incorporel corporel, et a-ant i(é mes spéculations là* dessus, 1’ai trouvé, qu’on le pourrait comprendre aisément, lorsqu’on met les quatre 3riangles susdits par ordre et successivement, comme les lignes des lettres du nom M7+ s’entresuivent, et présupposant que les lignes courbées e(priment la perection >comme nous avons dit ci*devantA ou la spiritualité, on verra ici que les dites lignes courbées de la lettre r étant léchies en rondeur, ormeront un cercle, lequel vient lui*m!me s’appliquer dedans le troisième 3riangle, qui se orme par ordre des lignes desdites lettres, selon le nombre qu’elles s’entresuivent, comme vous les pouvez voir ici en suivant, car en commen&ant par la première ligne de la lettre M, vous trouverez que les trois premières lignes d’icelle donneront le premier 3riangle. 9ue la 9uatrième ligne de la m!me lettre, et les deu( lignes de l’, qui la suivent, donneront le deu(ième 3riangle. 9ue le troisième 3riangle est ormé de la dernière ligne de cette dite lettre, de la ligne droite de la lettre 7, >laquelle ait tourner naturellement ses lignes courbéesA et de la lettre +, laquelle donne l’accomplissement au troisième 3riangle ' d’une telle manière que ces lignes courbées étant tournées en cercle viennent d’elle*m!me s’appliquer dedans ce troisième 3riangle. 8t le quatrième 3riangle se ait des trois lignes de la dernière lettre . 3ellement que les lignes des cinq lettres du nom M7+ donnent, de cette manière, bien clairement à conna2tre ' de quelle a&on la nature divine se devait 1oindre à la nature humaine, et ce au milieu de la matrice de la vierge, comme le milieu de la ligne courbée le démontre /éométriquement sur la lettre du milieu de son nom. 0o-ez les @igures qui est la nourrice générale des mi(tesA et enermée et nourrie d’icelle, 1usqu’à que l’opérateur général de la nature en produise ou un végétable, ou un nimal, ou bien un Minéral en sa perection, selon le cours du temps et selon la période pour cette in ordonnée du créateur, tout de m!me comme la semence supernaturelle et divine de #ieu le Père a transpercée incorporellement et spirituellement la virginité de la vierge, par l’adombragement du )t.
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8sprit, pour produire le ruit de #ieu le Père au bout du terme ordonné et prédestiné pour la perection de sa nativité. 3ouchant la con1onction des lignes des lettres des trois mots sus mentionnés, #8:) 48):) et M7+, considérez, si vous pla2t ' Premièrement le nombre des lignes droites de ces trois mots, lequel est 1ustement de celui du monde de toutes les lettre Latines, à savoir de vingt et quatre " et igurez*vous que c’est aussi par*là que notre grand #ieu nous ait conna2tre, que nous devons sur toutes choses emplo-er les lettres à l’e(pression de la contemplation de notre créateur, et de l’histoire supernaturelle de notre Médiateur et de notre )auveur 4ésus $hrist, puisque c’est par*là que les trésors éternels et incorruptibles des âmes sont uniquement à trouver, et que tous les 8sprits de tous les hommes du monde ne sont pas capables ni suisants de comprendre avec leur esprit, de retenir par leurs mémoires, ni d’e(primer avec leurs langues la cent millième partie de la sapience et de la puissance ine(primable et des bien inépuisables qui - sont compris. )econdement ' que les vingt quatre lignes susdites étant divisées en si( parties, et en a-ant ormé si( carré paraits, sur la igure d’un 5e(agone, vous trouverez une telle s-métrie et une telle correspondance du dit 3riangle avec le 9uadrangle, qu’ils se laissent régulièrement 1oindre et unir ensemble depuis le centre m!me 1usqu’à une étendue de circonérence telle qu’il vous pla2t " de sorte que l’e(tension de l’:nité à la multitude, de ces igures, ne peut !tre aite par aucune voie plus régulière, que par celle*ci, car par cette voie l’unité s’étende ininiment et régulièrement à la circonérence, sans qu’il se commette aucune conusion de igures, ce qu’il n’est pas possible de aire par aucune autre sorte de igures, vu que toutes les autres igures, hormis celles*ci, de quelle a&on qu’on pense de les 1oindre, causent tou1ours une irrégularité et une conusion. 0o-ez en les igures qui suivent ici.
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appliquez les lignes courbées des dits mots, les bouts d’icelles tenant ensemble, à la dite croi(, vous verrez la igure d’un )erpent pendu à la croi(, comme Mo6se avait ordonné au 4ui, dont vous pourrez voir ici la @igure . 8n 9uatrième lieu ' que les si( carrés susdits étants mis d’une a&on qu’un d’iceu( soit au milieu de quatre autres, et que le si(ième soit appliqué dessous le cinquième, comme il est à voir à la @igure , vous trouverez alors une a&on d’une croi( composée de si( carrés réguliers, dont les si( Plans, étant pliés ensemble orment la supericie du corps stétéométrique régulier du $ube, dedans lequel les deu( )) du mot 48):) étants enermés, en sorte que les deu( bouts soient 1oins ensemble en cercle, l’enterrement de notre seigneur 4ésus $hrist pourrait !tre observé. $ar, comme les Philosophes nous assurent, que l’Hr, >qui à naturellement la signature sphériqueA lorsqu’il est 1oint à son sel >auquel la nature a donné la signature cubiqueA et qu’il a été son temps limité enterré dedans le eu inernal des Philosophes, qu’il en sortira glorieusement, et qu’il sera alors une médecine très glorieuse pour ses rères qui sont es ro-aume végétable, nimal et Minéral. insi notre sauveur 4ésus $hrist a transormé et gloriié son corps composé des ;léments par la descension de son )t. 8sprit au( eners, et par le retour d’icelui à son corps, qu’il a pu rendre son corps incorporel selon son bon plaisir divin " en telle sorte, qu’il a pu transormer et qu’il a pu transmuer de m!me, par son )t. 8sprit, tous ceu( qu’il lui pla2t, d’une manière, que cependant leurs vies, et après leur mort, ils ont pu aire des grands miracles, comme il a paru au( pNtres, dont les ossements, après leurs morts, ont m!me pu ressusciter des corps morts, comme le nouveau 3estament nous en donne quantités d’e(emples, et d’histoire. 0ous pourrez regarder les igure ci*dessous qui vous conirmeront ce que nous venons de dire, dont la dernière cubique est celle marquée de la lettre $. 0oilà ce que 1’avais à vous dire des nombres, lignes et $aractères lesquels me sont tombés dans l’esprit lorsque 1’avais arr!té un peu ma méditation à l’histoire de notre )eigneur 4ésus $hrist en regardant les lettres des trois mots #8:) 48):) et M7+. 4e vous supplie, mon très cher, d’e(cuser la simplicité de mon st-le et la chétiveté de mon propos, puisque mon discours n’a été 1usqu’à présent que des nombres, des lignes et des lettres, 1’attends quelque chose de plus beau de votre aveur.
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CHAPITRE II. Que c’est la olonté de Dieu que les Créatures raisonna!les cherchent " conna#tre le Créateur par la connaissance des créatures. Que toutes les créatures proiennent d’un seul Dieu$ comme tous les nom!res de l’Unité. Description de %ermès &rimégiste de la création du 'onde. 'o(se de la création du 'onde. Que Dieu est dit souent d’)tre un *eu. FRANÇOIS.
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e vous ai entendu volontiers et vous remercie de tout mon c=ur de la peine qu’il vous a plu de prendre " ce ne sont pas seulement des lignes et des lettres desquelles vous avez discouru, et lesquelles doivent !tre considérées simplement comme des lignes et des lettres, puisque vous en avez commencé à aire une écriture laquelle démontre le grand 3out, non seulement avec la plume, mais m!me avec le compas et avec la règle ' 0ous ne sauriez non plus arr!ter mieu( vos pensées, ni aiguiser votre esprit qu’à des choses qui tendent à la gloire de #ieu, et qui sont utiles pour la procuration de notre salut éternel " $’est aussi à ces choses là qu’on doit emplo-er très particulièrement beaucoup de peine et de labeur, puisqu’on acquière par*là des trésors qui ne périssent pas, mais qui sont divins et éternels " $’est aussi la volonté du créateur, que les hommes, à qui il a eu la bénignité de donner une âme raisonnable, outre toutes ses autres créatures, apprennent à le conna2tre par la connaissance des créatures, ain que les hommes connaissant bien leur $réateur par la connaissance d’icelles, se rendent de plus en plus capable de l’adorer, de le servir et de le louer ' $ar il est impossible d’estimer grandement une chose qu’on ne conna2t pas, et qu’on ne sait pas ce que c’est, comme la plus part des hommes >hélas CA ne savent pas ce que c’est #ieu ' $’est une chose honteuse de le dire, et il le aut pourtant dire, puisque c’est la vérité " ils sont provenus de #ieu, ils sont en #ieu, ils subsistent par #ieu, ils ne sont rien sans #ieu, et il aut qu’ils retournent à #ieu à la in, puisqu’il est leur commencement et leur in, étant pourtant sans commencement et sans in, et encore ne connaissent*ils pas #ieu ' n’est*il pas grandement à plaindre, que l’ignorance est si grande dans le monde qu’entre des milliers de personnes ils ne s’en trouvent pas quelqueois une qui connaisse bien son #ieu, son $réateur, ou son Premier %tre, et qui sait ce qu’il doit répondre, quand on lui demande ce que c’est que #ieu G $omment telles gens trouveront*ils #ieu puisqu’ils ne le connaissent pas G $omment estimeront, honoreront et loueront*ils #ieu vu qu’ils ne savent ce que c’est que #ieu G $omment peut un lourdeau ou un pa-san aire état de la pierre des Philosophes quand il ne sait pas ce que c’est G
VREDERY. +l en est ainsi comme vous dites, et il en a été de m!me il a quelques milles ans, car il me souvient des paroles du plus ancien des Philosophes, savoir 5ermès 3rimégiste
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desquelles il s’est servi dans son Pimandre, au $hap. E. avec une très grande cordialité au( ignorant, et lesquelles 1e ne puis m Semp!cher de réciter ici. $es paroles sont les suivantes ' T hommes étourdis qui avez bu le vin de l’ignorance lequel vous ne pouvez sourir C Mais le vomissez C 0ers ou vous emportez*vous G )o-ez sobres et vo-ez avec les -eu( du c=ur ' si vous ne le pouvez pas aire tous, vo-ez seulement vous qui le pouvez, car la perversité de l’ignorance surnage toute la terre et ait ab2mer l’âme déplorable dans son corps, ne sourant pas qu’elle aborde les ports du salut.
FRANÇOIS. Mon très cher, ne aisons pas de la sorte, et ne so-ons trouvé parmi une troupe de pourceau( qui aiment la saleté, mais acceptons avec ardeur cette belle admonition de 5ermès, ruminons la bien, imitons la pieusement, et montrons que nous aimons la pureté et que nous l’estimons outre tous les trésors du monde, puisqu’elle orte de la pureté m!me, vu que #ieu n’est que Pureté lui* m!me, et qu’aucune impureté n’est en lui ' le soleil est pur et clair, et les ténèbres ne peuvent avoir aucun lieu en lui, puisqu’il est habité de la lumière de #ieu ' et la Pierre des Philosophes est pure puisqu’elle est composée des ra-ons concentrés du soleil, et c’est pourquoi qu’elle ne soure aucune impureté près d’elle, mais qu’elle transorme tout en pureté " cherchons ceu(*là particulièrement, et tachons d’apprendre à les conna2tre, car le soleil est le Lieutenant du /rand #ieu au ciel, et la Pierre des Philosophes est le Lieutenant de #ieu sur la 3erre, et c’est par connaissance de ceu(*ci que nous pourrons apprendre à monter l’8scalier des )ages, et par icelui 1usqu’à la connaissance de #ieu.
VREDERY. 0ous parlez ort bien ' sed *ic labor *oc opus. $’est*à*dire ' c’est là oB g2t la diiculté.
FRANÇOIS. +l est bien vrai ' mais vous savez aussi le proverbe, qui
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dit ' (mnia Dii vendunt laboribus, et labor improbus omnia vincit. $’est*à*dire ' Les #ieu( vendent toutes choses pour le labeur, et que le labeur inatigable surpasse toutes choses. 0ous avez bien commencé à discourir ' que comme tous les nombres sortent de l’:nité qu’ainsi toutes les créatures proviennent d’un seul #ieu " touchant le premier vous l’avez démontré assez clairement, mais il me semble que le dernier doit !tre étendu un peu plus au large.
VREDERY. 0ous avez raison ' 1’attends cela de votre grâce, et ne doute pas que vous ne donniez à tous les amateurs de #ieu, de la nature de #ieu, et d’eu(*m!mes, une très grande satisaction par votre entretient.
FRANÇOIS. u nom de #ieu ' 1e tacherai de aire mon possible pour e(primer et pour mettre en lumière ce qu’il a plu à notre grand #ieu de communiquer par ses inluences divines à ma chétive personne, qui ne m’estime qu’un petit vers de terre, écoutez dons si vous pla2t.
VREDERY. 4’ai désir de vous entendre.
FRANÇOIS. Mon très cher aimable ami ' il aut que vous sachiez, que devant qu’il - a eu commencement d’aucune chose, qu’il n’- a eu rein autre chose que #ieu tout seul, qui a ait et créé toutes choses de soi, en soi, par soi et avec soi, lequel #ieu n’a pas d’autre propriété, nature, ni autre volonté, que de produire toutes choses paraites, selon sa propre image, qui est la perection m!me ' car #ieu parla >dit Mo6se en la /enèseA et c’était, et #ieu vit que cela était bon. Le grand #ieu, étant tout en tout, et comme enceinte, laissa provenir en public pas son )aint 8sprit la Lumière et les 3énèbres, qui sont le $iel et la 3erre, le pur et l’impur, >pour parler en tel terme, puisqu’au respect de la création il n’- a rien d’impurA étant combiné ensemble " auquel l’8sprit de #ieu a-ant été étendu, comme une âme dedans son corps, il l’a séparé, par sa vertu divine, en des choses hautes et basses, subtiles et grossières, spirituelles et corporelles, naturelles et supernaturelles, célestes et supercélestes ' car le )aint 8sprit de #ieu a ait para2tre tout premier, dans son grand tout, les deu( qualités contraires, savoir le $haud et le @roid, lesquels étaient ennemis ensemble in gradu intenso, mais amis in gradua remisso. $es deu( qualités contraires ont commencé tout aussitNt à travailler ensemble, et ont produit l’humidité et la sécheresse ' #e ces quatre sont provenu les quatre ;léments " le @eu, l’ir, l’8au, et la 3erre ' de ceu(*ci sont sortis les 3rois Principes ' le )oure, le Mercure ou l’8sprit, et le )el " et de tous ces susdits. #u premier %tre " #es #eu( 9ualités contraires. #es 9uatre ;léments " et des 3rois Principes ont tous les mi(tes ou composés leur origine, aussi bien les célestes que les terrestre, aussi bien les purs que les impurs, ou les subtils que les grossiers, comme 1e donnerai l’honneur de vous enseigner ici ensuite et de bon ordre " aisant comme vous, avec 1ustice, mon commencement du Premier %tre, avec intention de tacher de clariier, autant qu’il nous sera possible la
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lumière pour le présent ort couvert d’obscurité, et d’en chasser les ténèbres comme ses ennemis à une circonérence inaccessible à la vérité. 0o-ons, mon très cher, ce qu’5ermès 3rimégiste >qui a vécu environ un siècle et demi devant Mo6se, selon PatriciusA donne à conna2tre du Premier %tre de la nature de #ieu, et combien de désir qu’il a eu d’apprendre à savoir ce que c’était de #ieu et de sa nature, et auquel degré de perection il a été illuminé, lorsqu’il parla avec l’8sprit de #ieu, quand Poemander >qui était l’8sprit de #ieuA lui demanda ce qu’il désirait d’apprendre et de savoir, et qu’il répondit ' 4e désire d’apprendre les %tres du Monde, d’entendre leur nature, et de conna2tre #ieu ' Poemander lui parla alors, en disant ' comprenez*moi dereche dans votre esprit, et 1e vous apprendrai ce que vous désirez d’enquérir. 5ermès lui dit. Lorsqu’il avait dit ceci, il transorma son idée, et le tout me devint manieste dans un moment, et 1e vis une vision ininie. +l devint une lumière, laquelle était ort aimable et ort agréable " peu après il s’en sépara une ténèbre ort triste et areuse et laquelle se inissait à une courbure en orme de cercle, tellement qu’il me sembla que la ténèbre se transorma à une nature humide étant ine(primablement conuse, laquelle aisait sortir d’elle une umée comme de eu, et une résonance triste. +l en sortit par après une vois conuse, laquelle 1e cro-ais !tre la voi( de la Lumière. :ne sainte parole monta en après hors de la lumière sur la nature, et le eu pur s’éleva en haut de la nature humide, et il était léger, subtil, et de grande puissance. L’ir, qui était aussi léger, suivait l’8sprit, et monta de la 3erre et de l’8au 1usqu’au eu, comme s’il était suspendu sur icelui. La 3erre et l’8au demeurèrent m!lée ensemble, en sorte que la 3erre ne pouvait pas !tre vue à cause de l’8au, et elles recevaient la motion de la Parole )pirituelle qui était épandue sur icelle.
POEMANDER Poemander me dit alors ' avez vous bien entendu cette vision, et ce qu’elle signiie G
HERMÈS 4e parlais ' 4’- penserai.
POEMANDER La Lumière, 1e le suis, l’8sprit, votre #ieu, qui est devant la l’8sprit étant Lumière et vie, mâle et emelleA a procréé l’homme son semblable, et l’a animé, lequel cro-ait de comprendre avec son esprit la puissance de celui qui a la place de sa résidence dans le @eu, et c’est pour cela que l’homme est outre tous les animau( devenus d’une composition double, à savoir mortel selon le corps, et immortel à cause de l’homme substantiel. Mais l’homme est devenu de la vie et de la lumière à une âme et un 8sprit ' de la vie à une âme, et de la Lumière à un 8sprit, et il est demeuré dominant ainsi par*dessus tous les membres du Monde sensuel, 1usqu’à la in du but, et générant.
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;coutons encore son sermon sanctiié ' #ieu dit*il, et la #ivinité, et la nature divine, est la gloire de toutes choses. #ieu est le commencement et l’8sprit, et la ou PlanètesA séparaient la nature séminale. 8t alors que le tout était auparavant sans ordre et sans préparation, le léger ut séparé à la hauteur, et le pesant ut établi sur le sable humide ' et le eu entourait tout ceci ' et lorsqu’il était suspendu, il ut porté de l’8sprit. 8t le ciel devenait visible en sept cercles, et les #ieu( paraissaient par les +dées d’étoiles avec tous les signes d’icelles, et les étoiles urent divinisées et comptées avec les #ieu( qui étaient parmi elles, et la circonérence devenait environnée de l’ir, et ut portée par l’8sprit divin d’un cours circulaire. Les #ieu( produisaient de leur propre vertu ce que leur était ordonné ' et ils urent produit des animau( à quatre pieds, des reptiles et des volatiles " toutes les semences ertiles, les herbes, leurs, et l’herbe verte retenaient les semences de la génération elle*m!me. 8t aussi la génération des hommes pour la connaissance des =uvres de #ieu, et pour un témoignage opérant de la
VREDERY. La sainte ;criture, les =uvres de 3rimégiste et de tous les vrais Philosophes sont bien remplies de telles matières que vous proérez ici, mais vous aites pourtant or bien d’en aire quelque récit ain qu’on puisse voir combien que notre Philosophie concorde avec celle des nciens.
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FRANÇOIS. +l est vrai ' car au commencement du vieu( 3estament, Mo6se le Prophète, parlant de la création du Monde au Premier chapitre de la /enèse, en ait aussi mention de cette sorte ' #ieu créa au commencement le $iel et la 3erre. 8t la terre était sans orme et vide ' et les ténèbres étaient sur les ab2mes, et l’8sprit de #ieu était épandu par*dessus les eau(. 8t #ieu dit ' 9u’il - ait lumière ' et la lumière ut. 8t #ieu vit que la lumière était bonne, et #ieu sépara la lumière des ténèbres. 8t #ieu appela la lumière 1our ' et les ténèbres il les appela
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bétail selon son espèce, et tout le reptile de la terre selon son espèce, et #ieu vit que cela était bon. Hutre plus #ieu dit ' @aisons l’homme à notre image et selon notre ressemblance, et qu’ils aient domination sur les poissons de la mer, et sur les oiseau( du $iel, et sur les b!tes et sur toute la terre, et sur tout reptile qui bouge sur la terre. #ieu donc créa l’homme à son image, il les créa à l’image de #ieu, mâle et emelle il les créa. 8t #ieu les bénit et leur dit ' @ructiiez et multipliez et remplissez la terre, et l’assu1ettissez ' et a-ez seigneurie sur les poissons de la mer, et sur les oiseau( du $iel, et sur tous les animau( qui se bougent sur la terre. 8t #ieu dit ' voici 1e vous ai donné toute herbe portant semence qui est sur toute la terre, et tout arbre qui a en soi ruit d’arbre portant semence, ain qui vous soient pour viande. M!me aussi à tous les animau( de la terre, et à tous oiseau( du $iel, et à toute chose mouvante sur la terre, qui a en soi âme vivante, 1’ai donné toute verdure d’herbe pour manger ' et ut ainsi ait. 8t #ieu vit, que tout ce qu’il avait ait, était bon ' lors ut ait du soir et du matin le si(ième 1ours.
bénirez ainsi les enants d’+sraUl, en leur disant ' Le )eigneur te bénie et te regarde. Le )eigneur asse reluire sa ace sur toi et ait merci de toi.
VREDERY. 3out ce que vous rapportez ici, est bien très e(cellent, très plausible et ne doit !tre contredit de personne, puisque ce sont les paroles du )aint 8sprit m!me prononcées par le Prophète et par le Père des Philosophes lesquelles découvrent avec assez de clarté l’obscurité de la création du Monde et des %tres composés ' mais il me semble que la science et le maniement de la Pierre des Philosophes ne donnera pas aussi peu de lumière au( esprits ignorants à la connaissance du créateur et des créatures ' 8t puisque 1e sais ort bien que vous en avez lu quantité d’uteurs qui en ont écrit savamment, qui l’ont aussi possédé assurément, et que vous avez vous*m!me passé beaucoup de temps et pris bien de la peine à la culture de la 3erre des )ages, 1’aurai bien de l’inclinaison de tenir propos avec vous de cet illustre su1et tant relevé et tant cherché.
CHAPITRE III.
+l est digne de remarque, que Poemander, ou l’8sprit de #ieu dit à 5ermès ' 9ui a sa résidence dans le eu.
+i la science de la Pierre des Philosophes est érita!le. ,écit des -uteurs qui ont possédé la science de la Pierre des Philosophes. a érité de la science de la Pierre des Philosophes tirée de la +t. /criture.
FRANÇOIS.
FRANÇOIS.
+l est bien vrai ' mais vous savez aussi ce que #avid dit sur le m!me su1et, en parlant de #ieu ' Qui tabernaculum suum posuit in "ole. $’est à dire ' 9ui a posé son tabernacle dans le )oleil. 8t que le tout puissant est appelé plus souvent dans la )t. 8criture une Lumière et un @eu, qu’aucun autre !tre, et qu’il est aussi bien souvent comparé à iceu(, et ce, sans doute, à cause que la nature de la lumière et du eu est de soi*m!me mouvante, générante et reconsummante " comme Mo6se en ait mention au #eutéronome $hapitre Jème ' Le "eigneur ton Dieu est un 'eu consumant. 8t 8(ode chapitre F. v. I. et F ' 8t l’ange du )eigneur s’apparut à lui en une lamme de eu au milieu d’un buisson, et il regarda, et voici le buisson ardait au eu et le buisson ne se consumait point. Lors Mo6se dit ' 1e me détournerai maintenant et verrai cette grande vision, pourquoi le buisson ne brle point. donc le )eigneur vit qu’il se détournait pour regarder, et #ieu l’appela du milieu du buisson ' etc. 8(ode chapitre DJ. v. IJ ' 8t advint en la veille du matin que le )eigneur étant en la $olonne de eu et nuée, regarda sur le camp des ;g-ptiens, et étonna le dit camp des ;g-ptiens. 8(ode chapitre D. v. DO ' 8t le mont )ina6 était tout en umé, pourtant que le )eigneur descendit de dessus en eu, et la umée d’icelui montait comme la umée d’une ournaise, et toute la montagne tremblait ort. Lévitique chapitre DQ. v. D. et I ' Les enants de aron
ous le savez ' 1’en suis d’accord " aisons en donc un commencement pour autant que le petit talent de notre connaissance le permet, et descendant de la Lumière inaccessible de #ieu le $réateur, tournons*nous vers les créatures, et demeurant pourtant arr!té à l’:nité, entretenons*nous quelque temps de la Pierre des Philosophes, de laquelle on a ait tant de bruit dans le Monde, et laquelle a été de tout temps, et est encore au1ourd’hui tant recherchée des plus grands et des plus savant de toute la 3erre, et vo-ons si nous avons 1uste raison d’oser dire que c’est par la science d’icelle que les nciens )ages ont monté, et que les vrais savants modernes ont apparence d’approcher l’8scalier des )ages. 0o-ons donc premièrement s’il est conorme à la vérité que la Pierre des sages a été au Monde, et si elle - est encore ' et puis en découvrons à l’un l’autre avec probité et avec sincérité nos sentiments et nos e(périences.
VREDERY.
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V
VREDERY. 4e suis pr!t de philosopher avec vous de cette matière tant pure et tant illustre " de vous produire ce que 1’en ai lu et entendu, et puisqu’il - a plusieurs années que 1’ai aussi tenu inatigablement la main à la charrue, 1e vous promets de vous rendre participant avec candeur de mes e(périences, et de vous montrer que 1e pourrais tou1ours vériier mes paroles par des eets ' si vous en aites de m!me, il - aura espérance que notre #ialogue ne sera pas inutile.
FRANÇOIS. 5é bien, 1e ne erai pas moins le devoir d’un homme d’honneur, et désire dé1à de savoir, si vous !tes sur le vrai chemin ou point, et si vous avez consumé et perdu votre
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L’ESCALIER DES SAGES
temps et vos dépend en vain avec tant d’autres " mais devant que d’avancer 1usqu’à là, vo-ons premièrement ce qui est la vérité de la chose, et ce que les vrais Philosophes en disent.
VREDERY. 4’en suis content ' mais so-ons auparavant d’accord lesquels auteurs sont acceptables pour les vrais Philosophes, et lesquels peuvent subsister pour tels, puis vo-ons et considérons, ce qu’ils disent de la Pierre des Philosophes, et inalement de quelle a&on notre =uvre est concordant avec celui des Philosophes.
FRANÇOIS. @ort bien " qu’est ce qu’il vous semble de ' 5ermès 3rimégiste G de Mo6se G de Morienus G de $alid G de Plato G de Pretrus onus @errariensis G de 4ohannes de Padua G de /eber G de 7ais G de 5amel G de 0irgile G d’Hvide G de ernardus $omes 3revisanus G de asilius 0alentinus G de )endivogius G de #. 3omas quinatus G d’rnoldus de 0illa
VREDERY. $essez, 1e vous prie, de aire un plus grand récit d’auteurs, car 1’entends bien que vous en avez lu les bons et les vrais ' 1e les ai aussi lu la plupart et encore bien d’autres par delà, dont le nombre serait ennu-eu( de réciter ici, poursuivez votre propos, s’il vous pla2t.
FRANÇOIS. 4e poursuis, et vous prie d’avoir seulement la patience d’écouter ce que les bons auteurs proèrent unanimement de la vérité de l’!tre de la Pierre des Philosophes, et premièrement, ce qu’en dit ' 5ermès, in "ecundo "eptem $ractatuum ' )achez, mon ils, que toutes les sapiences, qui sont dans le Monde, sont su1ettes à cette notre sapience, car elle est acquérie et inie dans des ;léments admirablement cachés en elles. Le m!me ' Le livre des Philosophes, 1e vous l’ai appelé la cle de tous les biens. Le m!me ' 8t ainsi aurez vous la gloire de la clarté de tout le monde. Morienus ' $elle*ci est la science qui doit !tre le plus recherchée entre les autres puisqu’on peut parvenir par icelle à une autre plus admirable. Le m!me ' L’utilité de cet art est double ' car elle orne l’âme d’une ré1ouissance bien heureuse et délivre le corps de pauvreté et de servitude. Plato ' $elle*ci est une lanterne d’un )age comme une lumière luisante en sa vie ' mais les enants de la nature sont tourmentés dans un lieu ténébreu( et sont privés d’icelle. 5ermès ' +l est vrai, sans menteries certain, et très vrai ' ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, pour considérer les merveilles d’une chose. Morienus ' -ant bien pris garde au( choses que 1e vous ai dit, et bien considéré les témoignages des nciens, vous conna2trez bien à découvert, que nous sommes tous d’accord, et qu’il est tout vrai ce que nous disons. ristoteles, in /0 Et*icorum ' +l semble que les opinions des )ages sont consonantes. $e pourquoi il n’est pas besoin,
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que personne, qui est savant es choses naturelles, vient à céder que l’rt de l’lchimie n’est pas vraie, encore qu’il ne la sache, car il suit d’avoir des témoins tels qu’+socrates, 5ermès et plusieurs autres. Petrus onus @errariensis ' $ette science est plus noble que toutes les sciences spéculatives et pratiquées >e(cepté la loi, dans laquelle le salut de l’âme est étendu par la révélation divineA car presque tous les hommes qui ont dessein d’apprendre quelque chose, en quelles sciences que ce soit, ils les apprennent à cause de l’inclinaison qu’ils ont pour l’or ou pour l’argent, puisque c’est par iceu( qu’on peut acquérir toutes sorte de nécessités. Puisque toutes les choses qui sont donc nobles d’eu(* m!mes, sont plus à désirer et à choisir, que celles qui sont nobles à cause de quelqu’autre, ou par aventure, ce pourquoi, pour autant que cela est, cette science surpasse toutes les autres. Mais cette science, on l’apprend pour l’amour d’elle*m!me, à cause que l’or et l’argent intérieur et non pas l’e(térieur, et l’inquisition de la vérité est en elle. 8t puisqu’elle est un su1et noble, auquel toutes choses obéissent, et qui ournit toutes choses, elle est très noble. Le m!me ' Plusieurs anciens Philosophes airment et apprennent, que cet art est très véritable et une suivante de la nature, et réglante la nature dans sa propre matière, 1usqu’à la in, selon l’intention de la nature, laquelle la nature seule ne pourrait 1amais atteindre. Le m!me ' 3oute l’opération est naturelle à raison de la génération et de la mi(tion, mais au regard de l’administration elle est artiicielle comme il para2t à la cuisson des viandes. )endivogius, in Novo Lumine ' )’il - a quelqu’un qui doute à la vérité de l’rt, il n’a qu’à lire les écrit très abondants des très anciens Philosophes qui sont vériiés par la raison et par l’e(périence ' au(quels il ne aut pas déroger la oi, comme à des personnes qui sont dignes de oi en leur art ' si pourtant quelqu’un ait diiculté de les croire, nous savons qu’il n’- a pas à disputer contre une personne qui nie les principes. Le m!me ' 9u’elle prérogative auraient toutes choses dans le monde plus que les métau( G pourquoi les séclurons nous seuls de la bénédiction universelle du créateur par la dénégation de la semence G ce serait in1ustement, vu que la )ainte ;criture airme, qu’elle est donnée et communiquée, depuis le commencement du Monde, à toutes les choses créées ' )i les métau( ont donc une semence, qui est ce qui sera si ol qui ne croie qu’ils peuvent !tre multipliés dans leurs semences G L’rt de la $himie est vrai dans sa nature, la nature est aussi vraie, mais il se trouve rarement un vrai artiste. Le m!me ' 3oute chose qui est sans semence, au regard de sa composition, est imparaite ' celui qui n’a1oute pas oi à cette vérité indubitable, n’est pas digne de se m!ler de aire inquisition au( secrets de la nature ' car il ne na2t rien dans le monde qui soit privé de semence. La semence des métau( est véritablement et réellement mise dans eu(. 4ohannes de Padua ' Hn ramasse tou1ours telle semence que l’on a semé, et on re&oit le double, puisque d’un seul grain on attend le ruit, et puis de ce ruit il - a d’autres ruits à espérer. $ar moi 4ean de Padoue, 1e 1ure à la dernière heure de ma vie, et veu( mourir là dessus que cet rt tant e(cellent se trouve 1uste et véritable, comme elle est écrit ici sans aucune suppression, mais de mot à mot, de la main à la main.
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#ivus 3homas de quino, in $ractatu de Lapide *ilosop*ico + 4’ai séparé les 9uatre ;léments de quelques corps inérieurs par l’aide de la nature et par artiice, tellement que 1’avais chacun à part, à savoir, l’8au, le @eu et la 3erre ' et 1’ai puriié chacun à part soi autant que 1’ai pu de leurs accidents, et ce par quelque opération secrète " 1’ai 1oint à la in ce que 1’avais dépuré, et il m’est venu une chose admirable, qui ne se laisse sub1uguer à aucun de ces ;léments inérieurs. $ar si elle demeurait tou1ours sur le eu, elle ne se brlerait ni se transmuerait ou changerait 1amais. :n peu de cette Pierre rouge, 1eté sur beaucoup de cuivre, paraisait de l’or très pur. #ieu soit bénit, qui a donné une telle puissance au( hommes, qu’étant imitateur de la nature, il peut changer les espèces naturelles et que la paresseuse nature opère cela de long temps. $ette =uvre est bien vraie et paraite, 1’ai pourtant souert un si grand labeur et tant de puanteur et aussi une si grande incommodité de mon corps, que 1e me résoudrai bien de ne recommencer 1amais cette =uvre, à moins que d’- !tre contraint par la nécessité. 9u’est ce qu’il vous semble, mon très cher, ces témoins ici seront*ils suisant pour conirmer la vérité de la science des Philosophes, ou bien vous en pla2t*il encore d’avantage G 1e pourrai ort bien satisaire à votre désir par le mo-en de l’autorité de plusieurs centaines d’autres auteurs qui ne seront pas moindres que ceu( que 1e viens d’alléguer.
VREDERY. Monsieur, il n’est pas besoin que vous vous donniez cette peine là, et encore que 1e sois assez assuré de la vérité de la chose, sans l’allégation de tant de braves savants, 1e ne trouverais pourtant pas mal à propos de tacher de vériier la science de la Pierre des Philosophes par le mo-en de la )ainte ;criture m!me.
FRANÇOIS. 0ous ne eriez pas mal, si cela se pouvait.
VREDERY. 4e ne sais si vous avez lu dans l’8(ode de Mo6se, au chapitre IO verset FQ ème, ce qui à mon avis, peu ort bien !tre appliqué à la Pierre des Philosophes.
FRANÇOIS. 4’ai bien lu et relu la )ainte 8criture plusieurs ois, mais 1e ne sais si 1’ai 1ustement pris réle(ion sur ce que vous avez dessein de proérer.
VREDERY. 4e vous dirai donc les paroles que notre grand #ieu parla à Mo6se ' 3u mettras au Pectoral de 1ugement :rim et 3hummin lesquels seront sur le c=ur d’aron, quand il viendra devant le )eigneur. Hr à cette heure, vous savez, que :rim est autant à dire que Lumière en @ran&ais, et 3hummin autant que perection. 0ous savez aussi que la Première matière ou le Menstrue des Philosophes >duquel, dedans lequel, par lequel et avec lequel, selon le dire des Philosophes, l’universel doit !tre aitA est une matière luisante, à laquelle les vrais
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Philosophes ont aussi pour cela donné le nom de 1qua glacialis lucida, qui est à dire ' #e l’eau glacée luisante ' et que la dernière matière qui en doit provenir est l’%tre le plus parait de tout le Monde, cela est aussi assez connu à tous les vrais Philosophes ' et lorsque ce :rim est produit par la nature et par l’art 1usqu’à l’!tre de 3hummin, ou 1usqu’à la perection de la 3einture, il me semble que ma soutenue ici n’est pas ort égarée de croire que l’:rim et 3hummin, que le 3out puissant avait ordonné à aron de les porter continuellement sur son c=ur, ont été la Lumière commen&ante et la in perectionnée de la Pierre des Philosophes. 4e crois aussi que vous !tes d’accord avec Moi que Mo6se à possédé la science du grand universel. 0o-ons ce qui en est écrit chez 8zra au deu(ième verset du chapitre huitième, du Livre 3roisième ' 3out ainsi que si tu interroge la terre, elle te dira, qu’elle produit beaucoup de matière terrestre pour aire les pots ' mais pour aire l’or elle ne donne qu’un petit de poudre etc. $’est par*là qu’il est à voir que l’Hr a été ait en ces vieu( temps par un peu de poudre. 8t 1e vous prie quelle poudre peut ce avoir été autre que celle de la Pierre des Philosophes G en Latin appelle ulvis proectionis , et en @ran&ais Poudre de pro1ection. Mon très cher il ne aut pas entendre, qu’il est parlé ici de la poudre de la 3erre vulgaire, mais de celle que la 3erre des métau( produit par la conduite d’un vrai artiste. 9u’est ce que nous en trouvons écrit dans le Livre second des Machabées au Premier chapitre, verset DO et suivants. 0. DO.
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mais elle ut consumée de la lumière qui resplendissait de l’autel. 0. FF. 8t quand cela ut maniesté, il ut rapporté au 7oi de Perse, qu’on avait trouvé de l’8au au lieu ou les )acriicateurs qui avaient été transportés avaient mussé le eu, de laquelle #ieu aidantA plus amplement quand nous traiterons de la Matière de la Pierre ou du Menstrue des Philosophes. 3ouchant la $endre )ainte ' il est aussi très apparent, que cela à été la cendre des Philosophes, puisqu’il se laisse séparer une 3erre ou $endre très ine de la matière des Philosophes très ressemblante à la $endre des bois ou des tourbes pour l’aspect e(térieur, laquelle peut !tre procurée par des circulations itératives de ses ;léments, de laquelle nous parlerons aussi plus au large lorsque nous tiendrons propos des 9uatre ;léments, et spécialement de la 3erre des Philosophes, laquelle peut !tre produite par le Nept*ar ou #ept*ar à une si grande pureté et à une telle perection qu’elle est capable de aire les m!mes merveilles que les cendres de l’autel. L’Hr m!me, qui est le plus pesant de tous les métau(, peut !tre réduit, par cette puriication ou $epthar, à une cendre si ine et si légère qu’il peut m!me nager sur l’eau comme la cendre commune, de la m!me manière que Mo6se a sans doute pulvérisé le veau d’or qu’il a épars sur l’eau comme il est a voir au #eutéronome $hap. . 0. ID oB il est dit ' Puis 1e pris votre péché que vous aviez ait, savoir le veau, et le brlait au eu, et le brisait en le bien bro-ant 1usqu’à ce qu’il ut menu comme poudre et 1etais la poudre d’icelui au leuve qui descend la montagne.
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+l est ici à remarquer, en passant qu’il est dit ' 4e le brlais au eu, et le brisait en le bien bro-ant 1usqu’à qu’il ut menu. Mo6se aura sans doute se servi de la matière des Philosophes pour brler le veau d’or au eu, pour le briser et pour le bro-er " à cause que l’or, comme vous savez, ne se laisse pas brler, briser, ni bro-er menu par d’autre voie que par celle du eu humide de la matière de la Pierre, comme nous dirons ailleurs.
CHAPITRE IV. De la 'atière de la Pierre des anciens +ages. ,écit du a!eur inutile de l’auteur. e sentiment de l’auteur de la matière de la Pierre des Philosophes. FRANÇOIS.
T
out ce que vous avez rapporté de la )ainte ;criture est ort digne de remarque, car cela met le sceau sur notre discours, ceu( qui ne se veulent pas contenter avec tout ce qui est dit ici, ils se pourront contenter de la a&on comme il leur plaira, il nous en importe peu. $ontinuons de poursuivre notre intention, et vo-ons, ce que c’est de la vraie Matière de la Pierre des Philosophes et de quoi elle doit !tre préparée.
VREDERY. 5é bien @ran&ois, qu’est ce qu’il vous en semble G )o-ez ranc et parler ranchement.
FRANÇOIS. 8n vous parlant ranchement ' 1e vous puis dire que 1’en ai lu plusieurs uteurs, et que 1’en ai discouru avec beaucoup de personnes de ma connaissance qui ont aussi travaillé longtemps à la $himie, et ai trouvé, qu’ils ont, aussi bien que moi, travaillé longtemps en vain avec le comte de 3révisan et avec une ininité d’autre tout en sauvage et sans aucuns ondements, et qu’ils ont ait des grands rais et des sottises innombrables es végétau(, nimau( et Minérau(, à cette heure dans un seul, après dans plusieurs ensemble " aussi dans le )oure commun, dans le Mercure commun, dans le sel commun, et dans une ininité d’autres su1ets particuliers. Mais que 1e n’ai à la in trouvé rien de meilleur que le Mercure double, qui est réduit par son père à une 8au laquelle le poisson 7émora rend tou1ours trouble, et dans un état qu’elle est capable de réduire tous les métau( et minérau( à leur première matière, et de là à un !tre meilleur qu’ils n’ont
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été ' lequel double Mercure, sans addition d’aucune chose étrange, de lui*m!me, en lui*m!me, avec et par lui*m!me un sage artiste peut aire passer par la couleur noire à la blanche, et de là à la rouge ' qui sont les trois couleurs capitales, par lesquelles il aut que la matière de la Pierre passe, selon le dire de tous les Philosophes.
VREDERY. 0ous dites là bien des choses en peu de paroles, et si vous - mettiez encore quelques*unes unes auprès, il ne vous erait pas ort diicile de me aire à croire que vous possédez l’universel vous*m!me.
FRANÇOIS.
VREDERY.
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qu’elle ne peu ensuite - aire aucune altération, et encore moins aucun amendement. L’an DK. un certain Liégeois s’est adressé à moi, proposant qu’il pouvait aire transmuer le vi argent en argent très in, et ce en vingt et quatre heures de temps, et que cette gradation du vi argent étant une ois aite, que la m!me eau pouvait aire la m!me gradation plusieurs ois de suite avec un grandissime proit ' il demandait pour cette science une somme de deu( mille écus, mais moi, étant bien désireu( de l’apprendre, 1e souhaitais de lui d’en voir une épreuve, devant que de m’engager avec lui d’aucune chose, il m’octro-a ma demande, et mis dans une bouteille, >qui contenait environ deu( pintes d’humiditéA une once de vi argent dedans une eau qui paraissait claire comme de l’eau de roche, lequel se transorma en vingt et quatre heures de temps au roid en argent très in de coupelle " laquelle opération 1’ai ait deu( ois de suite de mes propres mains, et nonobstant que 1’étais alors encore bien ignorant au( opérations chimiques, 1’avais pourtant la prévo-ance, qu’après avoir vu le Mercure coagulé en cristau( transparents, que 1e les pesais sur une balance, et après avoir aper&u que ces cristau( pesaient bien trois ou quatre ois plus que le mercure avait pesé avant, et qu’après la onte il n’en sortait non plus d’argent que l’argent vi avait pesé, 1’ai pourtant encore pu conna2tre pour alors autant, que la chose n’était pas sincère, sans en avoir pu donner aucune raison ondamentale " ce pourquoi 1e l’ai considéré comme un trompeur, et n’ai pas voulu traiter avec lui ' a-ant pensé par après à cette aaire, 1’ai trouvé que cette eau gradante >comme il disaitA n’a été rien autre chose qu’une solution d’argent in, et que le vi argent en a attiré autant d’argent comme il était environ pesant, lequel est envolé en umée, avec les esprits de l’eau orte qui étaient coagulé avec lui lorsqu’on l’a mis pour le ondre, et ainsi laisse l’argent dans le creuset. Le m!me avait aussi un secret, de priver le cuivre rouge de sa rougeur et de le blanchir, lequel il estimait aussi beaucoup " ce qu’il aisait eectivement en 1etant une poudre blanche sur le cuivre rougi au eu, car le cuivre devenait blanc mais cassant, et le bora( qu’il 1eta dessus en ressortait rougeâtre ' mais puisque 1e remarquai qu’en 1etant de cette poudre sur le cuivre il se garda ort de la umée qu’elle causa, 1e n’ai pas voulu avoir à aire avec lui, 1ugeant dès ce temps que la umée était vénéneuse, comme elle l’est véritablement, puisque cette dite poudre n’a été autre chose que de l’arsenic, comme 1’ai e(périmenté assez par après en des opérations pareilles. près ceci il m’a allu converser quelques années >par ordre de mon patronA un certain vieu( et vénérable lchimiste llemand, qui avait beaucoup labouré et e(périmenté à la $himie, et qui cro-ait aussi de posséder quantité de particuliers et des universels ' mais hélas C 1’ai trouvé qu’il a su ort peu de choses de la science métallique. $ar au commencement de sa conversation il me aisait travailler avec de l’esprit de sel armoniac sur des atomes d’argent, lesquels il allait tenir longtemps en digestion sur un eu de lampe, lequel - devait grader beaucoup d’or, mais, 1’ai e(périmenté que l’esprit de sel armoniac a dissous avec le temps le cuivre, qui avait resté auprès de l’argent, et en avait ait une solution bleue de couleur )aphir oncé, et qu’il avait laissé l’argent sans !tre gradé aucunement. près cette belle opération m’a ait digérer longtemps de
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l’esprit de sel sur des atomes d’argent in, et ce dans des matras d’argent in, pour emp!cher que les verres ne se cassent par le eu de lampe " il n’en est rien venu qu’une chau( d’argent ort usible à cause des esprits de sel qui étaient concentrés, mais il ne s’- est pas trouvé de l’or gradé dedans ' il a décrié cette chau( d’argent !tre un Mercure de Lune, et lui a attribué beaucoup de vertus, aussi bien pour les transmutations particulières que pour les universelles, mais il ne s’est rien trouvé à la réduction que de l’argent in. $elle*ci étant réussie comme auparavant, il m’a ait aire plusieurs ulmens, au(quels il aisait a1outer les métau( en orme de poudre, disant que les âmes des métau( passeraient par le mo-en de ces ulminations, et que d’icelles on pouvait i(er des teintures ' 1e n’ai trouvé par l’e(amen que des chau( des m étau( très ine qui étaient passées. 9ue de l’or tonnant on pouvait tirer l’âme par la m!me méthode, et qu’alors on la devait i(er ' mais vrai comme auparavant. 9ue l’huile de vitriol digérée avec du tartre devrait produire une teinture ' mais vanité. 9ue par le mo-en de l’eau orte cohobée par*dessus des cheveu( d’hommes on pouvait procurer une teinture ' mais N teinture capable d’étreindre la vie des hommes, et de les mettre à mort par la puanteur épouvantable qui en sot C 9ue de l’huile de soure tout seul on pouvait i(er une teinture. 9ue par le mo-en du susdit Mercure de Lune prétendu 1oint au( cendres d’étain et cimenté avec des raclures de cuivre, le cuivre se devait changer en argent contenant beaucoup d’or ' mais l’argent est la plus par évanoui sans laisser aucune apparence de l’or. 4’ai ait de telles opérations par centaines, lesquelles n’étaient qu’imaginaires, ni aucunement ondée sur des moindres ondements de l’art métallique " 1usqu’à, qu’au bout d’environ seize ans, un amis qui avait pitié de moi, et de mes labeurs inatigables, m’a présenté cordialement le vrai Menstrue des Philosophes lequel 1’ai accepté avec 1oie, et avec un grand témoignage de gratitude. Mais devant que 1e cesse à vous aire de mes opérations vaines, il aut que 1e vous sois encore opportun avec la narration d’une opération ou deu( encore, lesquelles paraissaient e(térieurement d’avoir quelque apparence de ondement. :ne bonne eau ro-ale distillée par*dessus de l’ntimoine prend avec elle par l’alambic un )oure très rouge qui devrait !tre une teinture pour les métau(. :ne solution d’or précipitée par une solution d’argent aite par l’eau orte, et le précipité étant dulciié par l’eau commune devrait donner une teinture par la digestion. Le vi argent étant digéré avec de l’or potable >comme il l’appelleA le vi argent se transmue eectivement en or très in >comme il para2tA mais 1e n’ai 1amais gagné mais bien perdu de l’or à des telles opérations ' +l m’est arrivé entre autre, que 1’avais ait une bonne partie de ce dit or potable, lequel 1’avais mis dans une bouteille de porcelaine, sur laquelle 1’avais appliqué un col long d’une iole de verre " - a-ant versé une bonne quantité de vi argent dedans, 1e l’ai appliqué sur le eu libre, ain que >selon les ordres de Monseigneur. le PhilosopheA le vi argent, en montant et descendant souvent, se pu i(er en
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quantité et avec bon proit ' mais lorsque 1’avais ait sublimer le vi argent la première ois au $ol de ma bouteille, il s’- reroidit, et descendant en assez bonne quantité en bas sur l’or potable ondu et rouge du eu, sur lequel il était, ma bouteille de porcelaine se cassa en mille pièces d’étonnement, tellement que 1’ai ainsi perdu ma bouteille de porcelaine avec mon or potable et mon vi argent, non pas sans grand péril de ma vie. L’auteur de cet or potable à ait publier par un livre imprimé, qu’il allait aire la démonstration de cette transmutation du vi argent en or publiquement à msterdam, et l’a ait aussi en la présence de plusieurs personnes de considération et d’étude, qui étaient venu pour ce su1et de 0ienne en utriche, de @ran?urt, de #resde en )a(e, de Leide, de la 5a-e, d’msterdam, et de @rise lesquelles 1e pourrais bien nommer de nom et de surnom, puisque 1’en suis le témoin oculaire, et ai entendu les discours et les disputes que ces Messieurs aisaient ensemble touchant cette transmutation du mercure en Hr, et puis dire en vérité qu’ils ne l’ont tous considéré autrement, que pour une transmutation véritable de vi argent en Hr, et qu’ils l’ont accepté tous pour telle avec grande admiration et applaudissement ' pour ce qu’il me regarde, 1e l’ai aussi considéré longtemps après pour telle, et en ai ait la démonstration depuis à plusieurs personnes de condition, mais pour le présent, 1’en ai un autre sentiment nonobstant que c’est quelque chose de bien rare de voir l’or 1oint au soure par un sel lcali. 4e cesserai ici à vous aire plus long discours de cette matière " 1e vous ai seulement voulu aire conna2tre combien que le monde courre aveuglément à la chimie, combien il - en a qui passent pour des braves Philosophes, et m!me des Proesseurs des :niversités, qui n’ont pas la moindre connaissance de la transmutation des m étau( ' et combien il - en a qui se gâtent de ond en comble eu(*m!mes et quantité d’autres avec eu(. 4e vous dirai à cette heure mon sentiment de quelle matière qu’il me semble que la Pierre des Philosophes doit !tre abriquée, et puis 1e tacherai de vous conirmer mon sentiment par l’autorité de quantité de très e(cellents auteurs. +l est très vrai ce qu’il vous a plu de dire de la matière de la Pierre des Philosophes " 1e sais aussi ort bien, qu’elle a son origine du vi argent, mais la plus grande diiculté que nous aurons, consistera en cela, de quelle a&on il audra préparer ce vi argent pour le rendre propre et capable d’eectuer tout ce qui en est dit et écrit. +l m’est ort bien connu aussi qu’il aut que le Mercure soit lavé plusieurs heures durant de ses saletés et de ses impuretés noires, qu’il soit séché, amalgamé, distillé, sublimé et préparé d’une telle manière qu’il puisse par une vertu aimantine attirer à lui les ra-ons du )oleil et de la Lune, et qu’il les puisse rendre corporels devant qu’il puisse mériter le vrai titre de la matière de la Pierre. 4e tiens donc pour certain et pour un ondement inébranlable, que la matière de la Pierre, ou le menstrue des Philosophes ne peut !tre ait hors le ro-aume minéral, ni particulièrement sans le vi argent, et qu’icelui vi argent est la base seule, sur laquelle tous les ordres des colonnes de toute la
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Philosophes en doive suivre par la seule circulation et conversion de ses 9uatre ;léments propres sans addition d’aucune chose étrangère. 0ous pourrez poursuivre si vous pla2t avec l’allégation des uteurs, et moi 1e demeurerai cheminer avec constance sur l’unique chemin que mon amis m’a enseigné, et sur lequel 1’ai trouvé conorme à la vérité tout ce que les Philosophes ont écrit du maniement de la matière de la Pierre des Philosophes.
CHAPITRE V. Due c’est une seule chose de laquelle la Pierre des +ages se doit *aire$ et éproué par les rais auteurs. Des noms étranges desquels la Pierre des Philosophes est nommée. Con*irmation des auteurs$ que la Pierre des Philosophes est *aite d’une seule matière$ et d’une seule manière et disposition. Que le 'enstrue ou la matière de la Pierre des Philosophes comprend en soi le nom!re par*ait de Dix. FRANÇOIS.
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ort bien ' 1’entends bien autant, que vous n’avez pas été endormi en votre temps non plus, et que vous n’avez pas épargné vos mains moins que moi à les noircir en maniant les charbons " que vous avez aussi pris de la peine assez " et que nous demeurons 1usqu’à présent tout doucement d’accord touchant la matière de laquelle la Pierre des nciens )ages doit !tre préparée ' 3achons à cette heure de vériier avec une grande quantité d’auteurs irréprochables, ce que nous avons soutenu, et éprouvons tout premier que ce ne doit !tre qu’ n "eul !tre lequel contienne*le tout depuis le commencement 1usqu’à la in. 0o-ons ce qu’en dit ' 5ermès 3rimégiste, in $abula "maragdina ' 9uod est superius est sicut id quod est inerius, et quod inerius sicut id quod superius, ad considerandum miracula rei :nius ' et sicut omnes res uerunt e( uno meditatione unius, sic omnes hW res creataW sunt e( una 1ac re adaptatione. etc. $’est à dire ' $e qui est en haut est comme ce qui est en bas, et ce qui est en bas comme ce qui est en haut, pour considérer les merveilles d’une chose, et comme toutes choses ont été d’un par la médiation d’ un, ainsi toutes ces choses sont créées de cette une chose par approbation. etc. Xenior Xadith, in Digressione autoris ad alia ' "op*ismata sapientum dicunt + 2es nostra est ex una re + non opinetur aliquis quod sit ex una re, sed ex diversis qu3 pr3parat3 'act3 sunt unum. $’est à dire ' Les devises provo-ants des )ages disent '
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proximum, et de sua natura est. $’est à dire ' Les auteurs ne varient pas dans la chose, vu qu’elle est tou1ours une, seule et la m!me matière, et tou1ours d’une m!me nature, dans laquelle il n’entre rien qu’il ne soit tiré d’elle, et ce qui lui est le plus proche et de sa nature. @rater @errarius ' Lapis unus est, medicina una in qua totm magisterum consistit, cui non additur res extranca aliqua, neque minuitur nisi quod in pr3paratione super'lua removentur. $’est à dire ' $’est une m!me Pierre, une m!me médecine dans laquelle tout le magistère consiste, à laquelle on n’a1oute aucune chose d’étrange, ni on n’en Nte rien, sinon qu’à la préparation d’icelle on Nte les choses superlues. Le m!me ' 4ateria omnium generabilium et corruptibilium est una, nec deversi'icatur nisi per 'ormas. $’est*à*dire ' La matière de toutes choses qui naissent, et qui sont su1ettes à la corruptibilité, est une, et elle n’est pas diversiiée que par les ormes. Le m!me ailleurs ' Et una res totum est. $’est à dire une chose est le tout. ernhardus ' er #alib 'atis aperte patet in *ac arte non esse nisi duas materias spermaticas unius, et eusdem radicis, substanti3 et essenti3, scilicet 4ercurialis, solius substanci3 viscos3 et sicc3, qu3 nulli rei ungitur in *oc 4undo nisi corporibus. $’est*à*dire ' +l para2t assez à découvert par $alib, qu’il n’- a dans cet art que deu( matières spermatiques d’une m!me racine, à savoir d’une substance et d’une essence Mercurielle, qui est seule substance visqueuse et sèche, laquelle ne se 1oint à aucune chose dans ce monde qu’au( corps. Le m!me ' (pus nostrum ex unica radice, et ex duabus sustantiis 4ercurialibus, crudi, assumptis et ex minera tractis, puris et mundis, igne conunctis amiciti3, ut exigit ipsa materia, assidue coctis, usque dum ex duobus 'iat unum, in quo quidem uno corpus spiritus, et iste corpus 'acta sunt a commixtione. $’est*à*dire '
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laquelle ne peut !tre tirée que d’:n seul 7a-on, qui est beau comme la lueur du soleil. Le m!me ' Puisque tous les métau( deviennent visiblement à !tre transmués par cet artiice en vi argent, il est un signe agréable et évident " que tous les métau( ont été vi argent. Petrus onus ' Exprese patet "olum 1rgentum vivum esse per'ectium *uus operis, 'ine alicuus sulp*uris vel alterius rei commixtione. $’est*à*dire ' +l para2t e(pressément que le seul vi argent est le perectant de cette =uvre, sans la commi(tion d’aucun soure ou d’aucune autre chose. 7asis, in 80. pr3ceptis ' Le Mercure est la racine d’une chose, et c’est lui seul qu’il aut préparer, et il sortira de lui une bonne teinture, une impression orte, et la ortidude. lphidius ' 3oute l’=uvre des )ages et des Philosophes consiste dans le vi argent seul, car ceu( qui parvenaient à la science du vi argent, ne savaient pas, que la perection de tout leur =uvre était dans le vi argent, duquel vi argent ils ignoraient auparavant lea substance. /eber ' )i vous le pouvez paraire par le vi argent seul, vous serez un enqu!teur d’une perection très précieuse. Petrus onus ' Le vi argent seul est la cause matérielle entière, et toute la substance de la Pierre des Philosophes. Le m!me ' +l aut que nous progénions un rgent vi par quelque artiice très secret et divin, de l’rgent vi seul, et ce par le mo-en de l’action d’un )oure e(térieur qui lui est m!lé de la nature. Le m!me ' 3oute la perection consiste dans le vi argent seul. 8n voilà assez de l’:nité de la Matière de la Pierre des Philosophes ' 1e tacherai de vous rendre à cette heure certain que cette unique mati%re doit !tre une 8au Mercurielle. 0oici l’autorité des auteurs qui en sont d’accord avec moi. ernardus en parle ainsi ' 9uand cette nature para2t sous la orme de l’eau, les Philosophes l’ont appelé de l’rgent vi, de l’8au permanente, du Plomb, du crachat de Lune, de l’8tain ' etc. Le m!me ' +l aut savoir que notre eau mercurielle est vive, et un eu ardent, mortiiant et restringeant l’or plus que le eu commun ' et voici pourquoi, tant mieu( qu’il est m!lé, rotté, et bro-é avec lui, tant plus le détruit il, et tant plus devient*il à !tre atténué par cette eau vive ignée. 8( 8pistola 8duardi YellWri, in 1ngli 1n. /9:8 ' 3ous les Philosophes concluent ensemble, que la Pierre n’est autre chose que de l’rgent vi animé ' mais si ce vi argent n’est animé, il n’est pas de leur intention. /eber, in "umma +
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car ou ils demeurent tous, ou ils s’en vont tous ensemble, ain qu’il ne périsse rien de leur poids. rnoldus de 0illa lesquels ne sont autre chose qu’une substance Mercurielle cuiteA dignes selon leur dignité. Morienus Z ros ' disent*ilsA et le Mercure vous suisent en tout notre =uvre, au milieu et à la in, mais il n’en est pas ainsi au commencement ' parce que ce n’est pas notre Mercure, ce qui est très acile à entendre. )endivogius, in #ialogo ' La première matière des métau( est de deu( sortes, mais l’une ne crée pas le métal sans l’autre ' La Première et la principale est l’humidité de l’air m!lée de la chaleur, celle*ci les Philosophes l’ont appelé Mercure, lequel est gouverné des ra-ons du soleil et de la Lune dans la Mer des Philosophes ' la seconde est la chaleur sèche de la 3erre laquelle ils ont appelé soure. Le m!me, au traité Eème ' Les 9uatre ;léments sont dégoutter, à la première opération de la con1oint pourtantA le quel rgent vi à le pouvoir de dissoudre les métau(, de les occire, et de les viviier, laquelle puissance il a re&u du soure aigre de sa propre nature. Le m!me ' Le Mercure vulgaire ne dissout pas l’Hr ni l’rgent, qu’il ne se sépare plus arrière d’eu(, mais notre rgent vi dissout l’Hr et l’rgent, et n’est pas séparé deu( en éternité comme l’eau m!lée avec de l’eau. Le m!me '
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la quintessence laquelle se crée et distille du soure et du Mercure ' il ne montera pas qui n’a pas descendu. 4ohanes de Padoua '
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Lune ' mais qu’ils n’ont attribué aucun métal au Mercure, vu qu’il ne se trouve d’autres métau(, que lesdits, qui sont si( en nombre ' à savoir qui sont parvenus 1usqu’à la coagulation, 1oint la liquéaction et l’e(tension. 8t c’est pourquoi que les Philosophes sont retournés à la propre matière, de laquelle les métau( ont pris leur origine, puisque la matière m!me est leur substance, et ils ont tous dit, que c’était l’rgent vi, qu’ils ont attribué au Mercure ' de sorte qu’étant contraint de la vérité m!me, ils ont mis la matière des métau( du nombre des métau( pour emplir le nombre d’iceu( selon le nombre des Planètes. Le m!me ' )i l’Hr se doit aire des ;léments, il aut nécessairement qu’il passe par des dissolutions ordonnées ' savoir qu’il s’en asse une 8au 0isqueuse enceinte d’une 3erre soureuse très subtile, qui soit de l’rgent vi, mais qu’après cela mo-ennant la mi(tion et l’action du soure e(térieur, il se asse dans icelui >vi argentA de l’Hr, ou quelque autre métal, qui devienne de l’Hr par après. Le m!me ' La première Matière, la proche et la plus proche, et l’univoque de tous les métau( c’est l’rgent vi, non pas comme il est en sa nature, mais comme il est coagulé de son propre agent es minérau( de la terre, à savoir du soure usible, comme du soure m!me, c’est donc la Matière. Le m!me ' $eu( donc qui travaillent en autre chose, qu’en l’argent vi avec le soure, comme la
VREDERY. Mon bien aimé @ran&ois, vous nous aites presque les matines trop longues, en récitant tant d’uteurs qui ont écrit de la Matière de la Pierre des Philosophes.
FRANÇOIS. Mon très cher, il est nécessaire que 1e le asse, à cause que la plupart des gens, des savants aussi bien que des ignorants, n’ont pas seulement de la peine de croire qu’elle soit dans la
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son !tre, et puisque nous n’avons pas d’autre intention que de produire des choses conormes à la vérité et à l’e(périence, c’est donc le ait des gens de bien et d’honneur, de ne se point tacher de menteries mais de vériier leurs paroles par l’autorité des auteurs et savants, et qui sont estimé tels de tous ceu( qui ont de la vertu et de la connaissance.
VREDERY. 0ous avez raison, et vous en avez cité assez pour aire croire à toutes personnes raisonnables, qu’il aut que la Matière de la Pierre soit procurée hors des métau(, dans les métau(, avec les métau(, et par les métau(, et particulièrement par l’rgent vi ' et qu’il aut qu’il soit réduit à un %tre :nique, appelé d’5ésiode, d’Hvide et d’autres $haos ' vous savez aussi qu’elle est nommée de plusieurs noms ' de quelques*uns uns Fontina et 1qua glacialis lucida " par d’autres 1qua viscosa + 4enstrum *ilosop*icum + 1qua unctuosa + 1qua manus non madesaciens + "uperius et 5n'erius + 1;ot* et it Leliensap + Lun3 =ater ou 1rgentum vivum + 1cetum acerrimum + Lac virginis + "apo sapientum + n'er >urt;el + "piritus vit3 , et avec une ininité d’autres noms, mais que les Philosophes n’ont pourtant entendu par*là qu’:ne et m!me matière, et qu’un m!me maniement " tellement que l’rt de l’lchimie n’est pas seulement une au regard de la Matière, mais en toute a&on " en sorte que toutes les choses, qui sont requises en cet art, se réduisent tou1ours à :ne chose, comme à son genre général, lequel ne n’accepte aucune diversité ' 8t une marque certaine se cette :nité et celle*ci, est, que tous les savants en cet art s’entre*entendent tou1ours, encore qu’ils s’entre*parlent d’une manière ort étrange, tout de m!me comme s’ils parlaient d’une m!me langue, et d’un m!me langage qui n’est connu qu’a eu( seuls, ce qu’il ne pourrait !tre si l’art était divers et diversiié en plusieurs, aussi bien touchant la Matière qu’au regard de la manière de l’opération et du maniement ' c’est pourquoi que dit. Lilium ' 3out le magistère se termine, par un chemin, par une chose, par une disposition, par une action, ou par une a&on d’agir. lphidius ' 0ous n’avez besoin qu’une chose, à savoir l’8au, et d’une a&on d’agir, qui est de cuire, et il n’- a qu’un vase, pour aire le lanc et le 7ouge tout ensemble. Morienus ' 8ncore que les )ages changeraient leurs noms et dictons, ils ont pourtant voulu entendre :ne m!me chose, et :ne disposition, et :n chemin, et celui qui aura cherché une autre Pierre pour ce Magistère, il sera comparé à un homme qui tache de monter un escalier sans degrés. [esmudrus ' 3ous les noms sont vrais, ils sont pourtant contreaits à cause qu’ils sont :ne chose, et :ne opinion et :n chemin. 5ercules 7e( )apiens ' $e Magistère procède d’:ne seule première racine, et s Sétend par après en plusieurs choses, et retourne dereche en :n. Morienus ' $ette chose ou cette Matière, aussi bien pour la 3einture lanche que pour la 7ouge, n’est qu’une, et une disposition, et un chemin, et un vase, et un terme et une in, et une manière d’opérer, et toutes choses sont une mais qui est apprise de plusieurs et quasi d’une ininité de manières. Le m!me ' 3outes les couleurs se changent en une
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disposition, mais tant plus que le eu change ses couleurs, tant plus de noms lui donnent*ils.
FRANÇOIS. 3rès abondamment ' et s’il - a quelqu’un qui pourrait souhaiter d’en savoir davantage, il pourra prendre la peine de regarder les auteurs que 1e viens d’alléguer, il trouvera un satisaction entière ' mais il semble qu’une chose doit !tre avertie ici, à savoir ' que nous n’entendons pas simplement ici par la Première Matière la semence astrale, ou la semence spirituelle et incorporelle des métau(, mais le sperme corporel d’iceu(, dedans lequel la semence spirituelle est attirée par la vertu aimantine, et dans lequel il est devenu, par le
VREDERY. 0ous aites bien de donner ici cet avertissement, car notre discours ne tend pas ici à cette Première Matière, de laquelle le /rand #ieu à ait l’eusion de son sein au )oleil du $iel au commencement lorsqu’il a créé la Lumière, de laquelle tous les mi(tes, par le mo-en de l’ir et de l’8au, re&oivent leur naturel végétant et vivant dans la 3erre " mais nous entendons ici une telle Matière, laquelle, quand elle na2t, provient et para2t en orme et a&on d’une 8au épaisse, de la couleur d’un $alcédoine ou d’une nuée chargée de pluie laquelle contient ' Premièrement, la Première Matière des métau(, ou leur semence astrale. )econdement, les #eu( qualité $ontraires, l’5umide et le )ec. 3iercement, les 3rois Principes ' le )oure, le Mercure et le )el. 8t en quatrième lieu, les 9uatre ;léments ' le @eu, l’ir, l’8au et la 3erre, selon le poids de la
CHAPITRE VI. Interprétation des noms étranges que les -nciens +ages ont donné " la Pierre des Philosophes. 0xpérience de l’auteur touchant le ion ert. a raison pourquoi tant de sortes de noms sont donné " la Pierre des Philosophes. FRANÇOIS.
C
Sest ainsi comme vous dites ' mais devant que nous inissions ce chapitre, nous tacherons de parler encore un peu plus clairement de cette Première matière, de nous divertir encore un peu dans l’:nité, et de aire une interprétation, autant succincte que aire se peut, des noms que les auteurs, que vous vous étiez donné la peine d’alléguer, qui ont possédé la Pierre des Philosophes, ont donné à leur Première Matière, ain que vous puissiez 1uger si 1’en discoure avec bon ondement, et ain que tous ceu(, qui sont amateurs de cette science, se
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puissent garder de tous les imposteurs et trompeurs, et qu’ils puissent croire constamment avec nous, qu’il n’peut pas avoir d’autre Matière dans le Monde, de laquelle l’Hr et la Pierre des Philosophes peuvent !tre préparés, que celle dont nous discourons présentement. $ette Matière est appelée $haos de 5ésiode, d’Hvide et d’autres qui les suivent, et ce avec des raisons bien proondes ' car comme on entend par le $haos une matière crue, conuse et liée en une seule matière, de laquelle tous les mi(tes ont eu leur !tre naturel. insi est aussi cette matière au 7ègne minéral un $haos, ou une matière crue, conuse et liée en une seule matière, de laquelle l’Hr et la Pierre des Philosophes ont leur origine, les autres métau( devenants par accident du Plomb, de l’8tain, du @er, du $uivre et de l’rgent, et en cas qu’on pourrait dire qu’une matière palpable peut !tre sans couleur, on pourrait appeler cette matière ou $haos des Philosophes telle, n’a-ant quasi aucune couleur, contenant pourtant en elle caché toutes les couleurs capitales, comme la
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cachés dans la Mer, nonobstant qu’il aille qu’ils soient lavés et clariiés de toutes leurs impuretés par l’ascension et par la descension. 8lle ne mouille pas les mains devant son imprégnation astrale ' elle ne mouille pas les mains lorsqu’elle para2t, par l’opération de la sans application aucune de l’rt ou de la mainA comme une gomme de sandarac, de genièvre, de prune ou de cerise attachée au cNté du verre, comme 1e le garde encore par curiosité chez moi. 8lle ne mouille pas les mains, lorsque l’;lément de l’eau en est séparé pour la plus grande partie, suaviter et mago cum ingenio >comme dit 5ermèsA c’est*à*dire ' doucement et avec grand esprit " et que la matière est devenue pondéreuse et pesante comme du vi argent. 5ermès 3rimégiste l’appelle "uperius et in'erieus , à cause que les semences astrales d’en haut sont con&ues du sperme métallique d’en bas, et qu’ils sont devenus ensemble une matière métallique ertile, dont le père est le )oleil, et la mère la Lune, >selon le dit 5ermèsA ce que 1’entends, de cette a&on ' dont le père est le )oleil ou le @eu astral, et la Mère, les trois ;léments d’en bas, l’ir, l’8au, et la 3erre, qui sont au commencement cachés et invisibles dans le ventre de l’8au. Paracelse lui donne le nom d’zoth et de Lion vert. zoth est à dire une matière puriiante " et qu’est ce qu’il - a qui puriie davantage les métau( que notre Matière G vu qu’elle les ait retourner dans le ventre de leur mère, et qu’elle les aide, premièrement par la Putréaction, de passer par la couleur
VREDERY. )ans vous interrompre à vos interprétations, 1e vous raconterai en peu de paroles ce qui m’en est arrivé touchant ce su1et " 1’avais dessein de préparer la Médecine de deu( a&ons diérentes ' L’une par le Menstrue seul, l’autre par l’addition de quelques métau( et principalement par l’addition de 0énus, de laquelle, ’avais bien a1outé une once toute entière au menstrue ' Le premier est passé par les degrés diérent des couleurs capitales, savoir par la couleur
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couleur rouge, mais qui ne se laisserait pas ondre d’une couleur verte dans l’élément de l’8au, mais il m’a été 1usqu’à présent impossible d’en produire autre chose que 1e viens de dire " ce qui me semble !tre une marque inaillible, que la 0énus, aussi bien que les autres métau(, sont parvenus 1usqu’à une matière d’une seule couleur, laquelle les Philosophes appelle 1urum et 1rgentum nostrum, c’est*à*dire ' notre Hr et notre rgent et de laquelle il ne se peut retirer aucun corps métallique. $ette opération m’a encore découvert une chose assez digne de remarque " qui est, que lorsque 1’avais réduit toute ma verdure 1usqu’à environ la quantité d’une petite cuillère, et que 1’avais mis la matière corporelle ou terrestre auprès de la matière rouge, que cette liqueur verte est tellement concentrée, qu’elle est bien capable de teindre cinq à si( pot d’eau de pluie ou de ontaine, si on la versait dedans.
FRANÇOIS. 0ous avez ort sagement institué cette e(périment, quand m!me il servirait que pour donner de l’assurance à ceu( qui ne peuvent pas croire que les métau( peuvent !tre réduits à leur première matière ' et pour vous conesser na6vement la vérité, 1’ai été aussi bien incrédule que tous les autre ignorants, 1usqu’à tant que 1’ai e(périmenté, qu’il reste bien une couleur verte ort longtemps, mais que 1e n’en ai 1amais pu retirer un corps qu’il s’est laissé redissoudre d’une couleur verte. +l me semble aussi, qu’il para2t par cette opération véritable, ce que )endivogius vient à dire de la destruction des métau( ' Qui ita scit destruere metalla ut per amplius non sint matalla, ille ad maximum pervenit arcanum. $’est*à*dire ' $elui qui sait détruire ainsi les métau( qu’ils ne soient plus des métau(, il est parvenu au plus haut des secrets. 8t Paracelse ' Facilius est metalla construere quam destruere. +l est plus acile de construire les métau( que de les détruire. asile 0alentin appelle notre matière 4ercurii "piritus, à cause qu’il n’- a rien à aire dans notre =uvre sans l’8sprit du Mercure ou du vi argent, puisque c’est lui qui tue et reviviie, et que c’est icelui qui parait l’ouvrage tout entier depuis le commencement 1usqu’à la in, et que sans lui notre art est vain. >8ntendez l’esprit du vi argent des Philosophes et non pas l’esprit du Mercure vulgaire. A 7a-mundus Lullius l’appelle 1qua coelica, et ce avec des raison ort ondamentales " par ce que l’impression, qui est aite dans cette 8au, pour produire un ruit céleste, est descendue du $iel, sans laquelle ce ruit ne pourrait 1amais !tre produit.
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est à dire l’8au de la Lune, ou bien 1rgentum vivum ' à cause que la Lune est prise pour la mère de l’humidité, et que cette matière est un rgent vi, lequel rend les métau(, qui sont morts, participants de la vie. #’autre l’appellent 1cetum acerrium, Lac Virginis, "apo "apientum ' qui est à dire ' le 0inaigre très aigre " le Lait de la 0ierge " le )avon des )ages, et lui donnent une ininité d’autres noms, lesquels sont très aciles à entendre pour ceu( qui entendent l’art, mais les ignorant qui s’arr!tent au( lettres et au( paroles n’- voient goutte. $’est pourquoi Lilium dit ' Nostri Lapidis tot sunt nomina quot res, vel rerum notabilia. $’est*à*dire '
VREDERY. +l en est véritablement ainsi ' et 1’ai de la peine de m’abstenir à vous en réciter une rencontre ou deu( que 1’ai eu entre autre touchant ce propos. Lorsque 1’étais en @rance 1’avais l’honneur d’accompagner plusieurs personnes de condition pour aider à aire un accord très curieu( de violes chez une matrone bien noble qui touchait la asse continue, ou il se trouvait entre autre une grande #ame, à laquelle étant demandé son 1ugement de cette belle harmonie, qui était ort approuvée de tous les circonstants, elle vient à répondre qu’elle aimait mieu( d’entendre une vielle avec une musette au( assemblées des villageois que d’écouter une musique avec tant de patience. :n autre osa soutenir qu’il n’- avait pas plus belle musique au monde à son got que le son d’un tambour. 5élas C il - a tant de cette sorte de gens dans le monde, qu’il ne vaut pas la peine de nous amuser à en citer davantage d’e(emples.
FRANÇOIS. 0ous avez raison, il vaut mieu( que nous poursuivions notre discours en considérant le
VREDERY. @ort bien ' nous inirons donc ce Premier Livre et le Premier #egré de l’8scalier des )ages, et invoquerons l’:nité ;ternelle du plus intérieur de nos âmes avec #i( soupirs appropriés à l’:nité #ivine, en disant ' H :nique #ieu C H :nité )imple C H ;ternité unique C
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H )apience unique C H Principe unique de tous les !tre C H :nique Lumière incréée C H 3oute Puissance :nique C H :nique onté ininie C H :nique $réateur du Monde C H Père :nique de tous les !tre créés C Par votre #ivinité :nique aites nous conna2tre notre humanité C Par votre :nité simple, notre multitude C Par votre ;ternité :nique, notre temporalité et notre corruptibilité. Par votre )apience :nique, notre ignorance et notre stupidité. Par votre Principe :nique de toutes choses, notre nullité et la néantise de toutes les choses créées. Par votre unique Lumière incréée, les ténèbres et les obscurités de toutes choses.
Par votre unique 3oute puissance notre débilité et ragilité. Par votre onté ininie et unique, notre perversité et notre malignité. @aites nous comprendre que vous !tes l’:nique créateur du /rand :nivers et que nous sommes vos créatures viles et ab1ectes. 8t que vous !tes le Père unique de toutes les choses créées, et que nous sommes vos enants pauvres et misérables que vous avez créés et ais pour aire votre volonté divine, pour apprendre à vous conna2tre par la connaissance de vos créatures, pour vous adorer, pour vous louer, pour vous honorer, pour vous remercier, et pour vous servir, ici bas temporellement tant qu’il plaira à votre bonté paternelle de laisser nos âmes alliées à nos esprits et à nos corps, et puis après éternellement, quand ce sera votre volonté divine de les délier d’ensemble, et puis de les réunir, et inalement de les enlever en votre gloire éternelle ' 0euillez nous )eigneur rendre pour cette in capables, ain que nous puissions 1ouir éternellement de votre aspect #ivin C
insi*soit*il.
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LIVRE SECOND DE L’ESCALIER DES SAGES TRAITANT
DU NOMBRE DEU*, DES DEU* +UALITÉS CONTRAIRES EN GÉNÉRAL
ET DES +UALITÉS CONTRAIRES DANS LA MATIÈRE
DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES
LE SECOND ET TROISIÈME DEGRÉS. CHAPITRE I. De la séparation de la umière d’aec les &énè!res. Que le +oleil est l’agent et les &énè!res le patient général. Comment la Première 'atière a pris son Origine de la umière. Que la génération se *ait d’une manière aima!le$ et non pas par des oies contraires. Que la Première 'atière de la Pierre est engendrée *ort doucement. Qu’il *aut que toutes les opérations chimiques se *assent sans iolence. Plusieurs démonstration de cela. FRANÇOIS.
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ous savez, Mon très cher, qu’au commencement de la $réation la lumière est séparée par le )aint 8sprit de #ieu " 9ue ce grand #ieu a concentré toute la lumière, qui était invisiblement étendue dans le $haos, à un seul !tre qui est le $entre de ce grand tout, à savoir le )oleil, et qu’il a depuis chassé les 3énèbres comme ses ennemis à l’entour de lui à la circonérence, et que la Lumière concentrée >savoir le )oleilA est devenu, dès ce temps là, l’gent, et les 3énèbres le Patient général. 9ue la Lumière à re&u la @orme et les 3énèbres la Matière universelle. La Lumière les qualités de la chaleur et de la sécheresse, et les 3énèbres celles de l’humidité et de la roidure. L’une l’oice du Mâle et l’autre de la emelle. $’est de la Lumière, que la Première Matière et les ;léments, qui en sont sortis, ont leur première orme, et qu’ils ont ait un amour et une amitié ort étroite par ensemble par cette
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contrariété, mais par une amitié et par une s-mpathie naturelle, vu que la
VREDERIC. 4e trouve que vos spéculations sont ort bien ondées, car il est certain, que la génération se ait partout par un amour naturel, et par une vertu aimantine, et qui est attirante, et non pas par la moindre haine ou par la moindre contrariété du monde, ce que 1e vous démontrerai très palpablement par notre =uvre de Philosophie, car lorsque 1e viens orir mes trois Principes bien alliés ensemble, à 4upiter, qui est ort étroitement uni avec son ils Mercure, et ce amiablement, dignement, et ingénieusement sur l’autel de 0ulcain, il arrive que 4upiter et son ils Mercure deviennent tellement épris d’amour sur l’orande, et puis l’orande redevient si charmée de ces #ieu(, que les uns et les autres étants devenus d’accord par ensemble attirent les ra-ons très ertiles du soleil et de la lune, d’une telle altération, et d’une telle avidité à eu( qu’en étant imprégnés et rassasiés entièrement, ils deviennent capables de produire des ruits )olaires et Lunaires comme leur père et mère " et c’est ainsi que notre première Matière n’est seulement engendrée amiablement, mais aussi attirée par une manière aimantine, et imprégnée des ra-ons du soleil, qui sont spirituellement sèches et chaudes, et de la Lune, qui sont humides et roides. 3outes nos autres opérations ch-miques se ont aussi de m!me ' car la solution de tous les corps se ait ort doucement dans notre =uvre, et avec grand esprit, sans aucun bruit, ni par violence aucune, aussi bien celle des métau( que de tous les corps selon le dire de 3rimégiste ' "uaviter et magno cum ingenio, sine strepitu.
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La $oagulation, la @ermentation, la )ublimation, la $alcination, la $on1onction, la )éparation, la Putréaction et toutes les autres opérations se ont de m!me, ort doucement par une inclinaison naturelle et aimantine des particules pour l’un l’autre, et non pas par orce, vu que de tout ce qui se ait par orce, on ne peut 1amais assurer qu’aucune multiplication en est à espérer, et les particules ne peuvent !tre dites contraires les unes au( autres, qu’à cause de leurs opérations violentes, lesquelles se découvrent lorsque les qualités diérentes deviennent à !tre concentrée et con1ointes ensemble comme par e(emple ' :n esprit de vin qui est bien subtil ne se laisse aucunement unir à la liqueur des caillou(, ou à l’huile de sel de tartre, ni avec aucun alcali concentré, nonobstant que l’esprit de vin susdit aussi bien que l’huile de sel de tartre soient provenus tous deu( d’une seule liqueur, qui est le vin " encore que cette union se reasse ort acilement par l’addition d’une eau tirante sur aigre, et soit par le vin, soit par le vinaigre, ce qui est un mo-en de réunir les deu( e(trémités, et les raisons pourquoi cela se ait ainsi, sont les suivantes, à savoir, que le sel alcali et l’esprit de vin viennent à s’étendre bien loin tous deu( dans le corps de l’eau ou du phlegme, et ainsi se peut re1oindre cet esprit subtil à ce corps grossier, particulièrement quand on a ra1outé sa proportion de vinaigre à l’eau, lequel soit capable d’altérer le sel de tartre d’autant que la composition redevienne comme le tartre a été dans le vin devant la séparation de son esprit, de son phlegme et de son sel, et que les e(trémités se puissent rembrasser et réunir ensemble comme la nature avait 1oint les principes du vin durant sa croissance, et pendant sa ermentation. Les huiles vous serviront d’un autre e(emple, car les huiles des végétau( se laissent ort diicilement 1oindre au( acidités concentrées, lesquelles s’étendront plutNt comme un éclair dans l’air, qu’elles s’uniront radicalement avec les acides concentrés, mais lorsqu’on dissout ces dites huiles par les lessives des sels alcali, et qu’on étend les acides concentrés dans l’eau de pluie et qu’on les verse alors ensemble, ils s’entre acceptent ort volontiers, et il en redevient une liqueur à peu près telle qu’était celle dans laquelle les huiles étaient étendues dedans les végétau( avant la séparation d’iceu( ' ce qui ne peut !tre ait autrement, puisque les huiles susdites étant un )oure très subtil des végétau(, quand elles sont 1ointes au( esprits très subtils, et concentrés des sels, qui sont deu( grandissimes e(trémités, il se ait un combat si grand, qu’il ne céderait guère au( eets de la poudre à canon. $’est ainsi, mon très cher, que vous pouvez voir, que tout ce qui doit devenir de durée et parait, qu’il aut que cela se asse entre les limites de l’amour, et de la s-mpathie, et nullement par des voies violentes, ni par des tels mo-ens qui soient contraires les uns au( autres, et que lorsqu’on parle des qualités contraires, qu’elles ne peuvent pas véritablement !tre contraires, que lorsqu’elles sont rendues ort subtiles, e(altées ou concentrées, et qu’il ne se trouve des qualités tellement contraires, qu’elles ne puissent !tre unies par des mo-ens propres à cela. Prenez un autre e(emple au )alp!tre. Le )alp!tre est un sel qui est d’une composition ort tempérée, mais lorsqu’on le divise selon l’art, et qu’on en sépare l’esprit et son sel i(e, on trouvera qu’ils se ont e(tr!mement contraires, et que l’esprit du )alp!tre étant subitement
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1oint au sel i(e qu’il se era un combat si grand de ces deu( qu’ils pousseront tout arrière d’eu( d’une très grande violence ' Mais si on les étend doucement dans l’eau, et qu’on les reverse ensemble 1usqu’à tant qu’il ne se asse plus aucune ébullition, après avoir évaporé l’humidité 1usqu’à une pellicule, il se recoagulera à la roidure un salp!tre tout de m!me comme était celui, duquel était ait l’esprit et le sel i(e susdit. L’8sprit d’urine et l’acidité vous donnerons un autre e(emple. )i vous cro-ez 1oindre un esprit d’urine souré à une acidité concentrée, vous verrez un combat si urieu( de ces deu( et qui produira un eet si prodigieu(, qu’il ne cédera en rien à l’éclair ni au tonnerre, ni m!me au( tremblement de terre ' Mais étant gouverné d’un artiste )age ces deu( grandissimes e(trémités peuvent !tre réduites à une humidité et à un sel ort pénétrant et salutaire. $onsidérez l’or tonnant, dont peu de grains ont autant de bruit que plusieurs livres de la poudre à canon. L’Hr tonnant se ait ainsi ' #issolvez de l’Hr, autant qu’il vous pla2t, avec de l’8au 7o-ale, précipitez le par un esprit d’urine, dulciiez bien le précipité avec de l’eau commune, séchez le avec prudence, ain qu’il ne vous arrive malheur en le séchant, puisqu’il se ond, étant sec, comme la cire, et qu’en ondant ainsi, il ait en m!me temps son opération. La raison pourquoi une si petite portion de cet Hr tonnant peut produire un si grand eet, c’est que l’or étant dissout dans l’eau ro-ale, et puis précipité par l’esprit d’urine, prend avec soi, et concentre en son corps autant d’esprit de nitre et autant de l’esprit d’urine qu’il a besoin pour pouvoir produire un si grand eort, car a-ant corporiié ces deu( esprits contraires en soi, il leur laisse aire les grands eets, quand l’or tonnant est mis dans une cuillère, sur un petit charbon de eu, puisqu’il se ond ort acilement, et qu’alors les esprits contraires s’unissant, il aut que l’or les quitte, et qu’ils s’e(posent à leur combat spirituel corporiié, qui est ininiment plus grand que les esprits seuls, ou les corps seuls ne peuvent produire. 0o-ez, mon ami, de quelle a&on il nous semble que les qualités contraires doivent !tre considérées selon notre e(périence, et comment toutes choses prennent leur commencement, et comment elles ont leurs progrès et leur in tou1ours par amour, par tempérance et par s-mpathie et 1amais par orce ni par violence. 0o-ez combien sagement notre grand #ieu a ordonné toutes choses en ce grand tout, comment tout cro2t et leurit oB l’amour gouverne, et comment tout petit, anéantit, et se résout dans ses principes là oB les qualités contraires accroissent et surmontent, comme 1e vous en pourrais réciter une ininité d’e(périences, si 1e ne craignais de vous ennu-er trop par un si long discours, 1’ai pourtant de la peine à m’emp!cher de vous aire récit de quelques e(périences, qui serviront bien à notre propos touchant le traitement que 1’ai donné à mon \u des Philosophes pour autant que le bon #ieu m’en a donné connaissance.
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CHAPITRE II. De l’1u* des Philosophes en comparaison des 1u*s des animaux. De quelle *a2on on doit ménager sa langue et sa plume en traitant du haut secret des -nciens. /nigme Philosophique. 0xplication de la susdite /nigme. FRANÇOIS.
V
otre discours ne m’ennuierait pas, quand il durerait bien plus longtemps, à cause que les choses que vous récitez sont toutes des e(périences qui vous sont passées par les mains, et 1e vous assure qu’aucune histoire de tout le monde ne me pourra !tre plus agréable à entendre que celle que vous nous promettez de l’=u des Philosophes qui ait tant de bruit dans le monde, et de laquelle 1’ai entendu et lu une grande quantité d’auteurs, et particulièrement >vu que nous traitons ici des qualité contraires et de l’amourA quelle concordance elle puisse avoir avec le couvement des \us des oiseau(.
VREDERIC. @ort bien ' 4e vous erai na6vement participant de ce qu’il m’est passé par les mains touchant cette aaire, de quelle a&on l’amour - a opéré 1usqu’à présent, et combien de malheurs me sont survenus, lorsque les qualités contraires ont commencé à dominer par ma négligence " mais devant que de nous avan&ons 1usqu’à là, vous me erez plaisir de me raconter ce que savez du couvement des \us des animau(, ain que nous puissions considérer de quelle a&on l’une manière accorde l’autre.
FRANÇOIS. 3rès volontiers ' mais puisqu’il me souvient d’une histoire, sur le propos des 9ualités contraires in gradu intenso, laquelle est admirable, et rapportée de 4. )truis dans son vo-age des +ndes Hrientale, vous ne prendrez pas de mauvaise par, si vous pla2t, que 1e la raconte auparavant que d’entamer la matière de la génération des nimau(. +l dit que le DF ème de 1uillet de l’an de grâce DED, il s’éleva à )camachi en Perse un Hrage si terrible d’éclair et de tonnerre, que l’air était rempli de tous les cNtés d’un eu bleuâtre, duquel il tombait quelqueois des masses bien grandes dégouttantes comme du soure ondu. 4e vo-ais entre autres >dit*ilA tomber en bas une masse de eu, laquelle descendant 1usqu’à sur la terre, se creva d’une si grande violence, qu’il sembla que le ciel et la terre en tremblèrent. 4’ai >dit*ilA quelqueois entendu décharger les canons des 3urcs sur les château( près des #ardanelles étant chargés de boulets, lesquels donnaient des très grands coups, à cause de leurs grandeurs dont ces canons sont réputés " mais ces coups n’étaient non plus à ce coup sus mentionné qu’un coup de cle, dont les enants se servent en 1ouant, est à raison d’un coup de canon. 4’en ai vu descendre >dit*ilA en dégotant 1usqu’à si(, de la grosseur d’une utaille, qui me causait une ra-eur ine(primable. 4’ai lu plusieurs histoires semblables à celle*là, et qui arrivent bien souvent dans l’rabie stérile, lesquelles rendraient notre discours trop long pour les raconter ici ' 4e veu( seulement dire par cette histoire qu’il semble qu’il
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en arrive de m!me généralement dans les ;léments comme il vous pla2t de dire de vos ;léments particuliers.
VREDERIC. ssurément " car ce ne sont que des esprits ou des vapeurs nitreuses, )oureuses et subtiles, lesquelles étant con&ues d’une matière mince et visqueuse, et concentrées de la lumière du )oleil, deviennent à !tre ort subitement allumé dedans l’air intempéré de chaleur et d’humidité, et c’est ainsi qu’il s’en produit des eets si ero-ables ' Mais ceci en passant. 4e vous supplie de poursuivre à cette heure votre discours de la génération des nimau( qui se ait par le couvement des \us, laquelle prend son commencement d’une manière douce, amiable, et agréable à la nature, ain que 1e puisse tacher de rapporter une m!me a&on de procéder qui se ait dans l’=uvre des Philosophes, et que nous en puissions conirmer la vérité de ce qu’en disent les anciens Philosophes, autant qu’il nous est possible.
FRANÇOIS. 4e suis pr!t à vous obéir ' 3ouchant la génération des nimau(, vous savez que les illustres 5arvé1us, Malpigius, )]ammerdan, Yerchring, Parisanus, @abricius et d’autres savants en ont écrit merveilleusement bien, et que les savants sont la plupart d’accord, que toutes sortes d’nimau( ne sont pas seulement con&us au commencement dans les =us, et qu’ils sont couvés en iceu( 1usqu’à leur maturité paraite, mais que m!me la semence éminine, depuis son commencement matériel, est ormée en rondeur ou d’une igure ovale dedans leurs testicules, devant qu’elle soit pro1etée par l’action vénérienne " et qu’il se trouve au( testicules susdites des \us de diérentes grandeurs, desquels il - en a, qui sont pr!t et propres à recevoir et concevoir la semence masculine, et d’autres qui ne sont pas encore propres à cette conception. 9ue les \us les plus paraits sont attirés de la matrice, durant l’action vénérienne, par les conduits à cette in destinés du /rand rchitecte de l’:nivers et que ces =us étants là touché de la semence masculine, en deviennent ertiles. Pour ce qu’il me regarde, 1e puis dire que 1e suis bien d’accord avec eu( 1usqu’à là, et pour en dire mon sentiment au delà ' 1e ne puis m’emp!cher de dire, qu’il me semble, >1e parle ici de la génération des hommesA que la semence de l’homme étant 1etée assez loin dedans la matrice de la emme, qu’elle - puisse ou toucher les \us de la emme, ou bien que l’esprit de cette semence puisse pénétrer 1usqu’à ces dits \us ' que ces \us en deviennent imprégnés, et quasi entés pour provenir à la motion de la production du ruit humain " car cependant que la motion ou action vénérienne se ait du se(e Masculin et @éminin, il me semble que la matrice de la emme se doit ouvrir par le dou( et agréable attouchement de l’homme, et que l’homme devient à pro1eter son sperme >vulgairement dit la semenceA ému par le chatouillement de la emme, de sorte que tous deu( étants d’un grandissime contentement d’accord, l’un pour donner sa semence et l’autre pour la recevoir, la conception se ait du genre humain, et que la matrice de la emme étant satisaite qu’elle se erme, et après avoir retenu le sperme viril son temps, pour donner son esprit au( =us de la emme, qu’elle requière la corporalité dudit sperme, qui n’a servi que pour véhicule de son esprit, et que dès lors elle se reerme si bien et si
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étroitement, qu’il est impossible de la rouvrir sans qu’il n’arrive un très grand dommage et un emp!chement irréparable à la production paraite de son ruit. insi se ait la con1onction de la semence virile avec celle de la emme par amour et avec grand plaisir, et ainsi s’unissent les principes des nimau(, non pas par les mo-ens violants et rudes, mais par des voies douces et agréables. $’est de la sorte que la @orme et la matière, l’gent et le patient, le chaud et le @roid, le )ec et l’5umide s’unissent naturellement selon leur 1uste poids et mesure. $’est de cette manière que les étincelles des spermes masculins et éminins qui sont con1ointes ensemble dans leur matrice ou terre, parviennent végétante et croissantes mo-ennant la chaleur viviiante de la mère, qui la re&oit de la vive chaleur du soleil, laquelle le soleil emprunte continuellement et inépuisablement de la vertu divine, 1usqu’à tant que les principes visibles en commence à para2tre. La première chose visible de ce grand =uvre de #ieu à la génération, est une eau ort transparente, claire, luisante et quasi sans aucune couleur, dans laquelle on ne peut voir autre chose distinctement non plus que dedans de l’eau de pluie distillée il ne se voit que de l’eau, étant environnée d’une pellicule si tendre au commencement, qu’elle ne peut presque !tre touchée sans qu’elle se crève, et que son humidité n’en coule dehors. La seconde chose visible est une petite macule d’une couleur grise ou blanchâtre, laquelle vient à s’étendre par la vertu plastique, qui est cachée dedans cette eau luisante, comme un esprit dedans son corps " et ce en quelques cercles ronds de la orme comme une prunelle de l’=il d’un homme, un petit point blanchâtre demeurant au milieu pour le centre, lequel vient à s’évanouir en peu de temps, et un petit point noir se montre à sa place, lequel se change en une couleur luisante, laquelle darde d’elle peu à peu quantité de petits ra-ons rouges à la circonérence, et la change aussi avec le temps en un cercle rouge, mais devant que ces ra-ons rouges peuvent !tre découverts de la vue commune, on découvre par le microscope que ce point susdit rouge et luisant est mouvant, remuant et comme travaillant comme le c=ur d’un animal. $e principe visible coloré, ou bien ce centre nimal est la seconde machine de l’esprit animal, laquelle et nageante, croissante et se nourrissante dedans cette première matière ou 8au limpide, et se multipliant dans icelle an qualité et en quantité, 1usqu’à, que son âme végétante a-ant attirée l’âme animale à son temps, il ait re&u tant de nutriment de cette m!me eau limpide, >laquelle s’augmente tou1ours, la créature accroissant à proportion selon qu’elle en à besoinA l’animal imparait soit cru à une telle perection, qu’il devienne à 1ouir de l’air libre, et d’!tre d’une telle vigueur qu’il puisse prendre, attirer à soi, digérer et consommer du lait de sa mère et d’autre nourriture convenable à sa nature 1usqu’au temps de sa grandeur paraite, et d’une telle vigueur, puissance et capacité, qu’il puisse engendrer ensuite d’autres ses semblables, et s’enrichir ainsi ininiment de postérité. 0oilà, mon très cher, en peu de paroles avec combien de subtilité, tendresse, et amiabilité que la génération des animau( se ait, combien qu’elle est admirable, et qu’il ne s’- rencontre aucune contrariété.
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VREDERIC. $’est assez parlé de la génération des animau(, ceu( qui en voudront savoir davantage ils n’ont qu’à prendre la peine d’en lire les auteurs susdits ' pour moi, 1’en ai aussi lu in 1ctis *ilosop*icis "ocietatis 2egiae 1nglicanae, in ?art*olimo, in 4iscelleneis 4edico *7sicis 1cademiae Naturae curiosorum
FRANÇOIS. +l est vrai que ces Messieurs découvrent plusieurs choses qui sont très belles, très relevées, très utiles, et qui ont été inconnues 1usqu’à présent, et que tous les amateurs des arts, des sciences et de la vérité leurs en sont redevables, mais ils ont ort peu mention du haut secret des anciens )ages, c’est aussi sans doute qu’ils ont leurs raisons pour cela, puisque les vrais Philosophes donnent des advertances ort sérieuses qu’on doit ménager si bien sa langue, et sa plume, qu’on ne vienne 1amais à proaner une aaire d’une telle importance et se charger ainsi par* là et de l’ire de #ieu, et de leur indignation.
VREDERIC. 0ous parlez ort bien ' 1’en ai lu les advertances des Philosophes, et suis aussi bien persuadé de quel horrible péché que celui se charge qui découvre ce haut secret des )ages à un indigne, mais parce que les vrais Philosophes recommandent avec beaucoup d’instances, que les amateurs de la science doivent sérieusement et constamment lire et relire leurs écrits, et qu’ils trouveront à la in la vérité de leurs paroles, il me semble, >sous votre correctionA qu’une personne, cro-ant d’!tre arrivé sur le vrai chemin, >après une très grande atigue d’avoir lu quantité d’auteurs, d’avoir mis soi*m!me la main à la charrue, et après avoir ait grandes dépensesA ne era pas mal, comme ils ont ait de m!me, de aire conna2tre secrètement et à couvert à ceu( qui se connaissent à cette science, en quelle matière il semble qu’on doit emplo-er sa peine et son labeur, et quelles mauvaises rencontres qu’on - a eu, et d’avertir ainsi tous les gens de bien et d’honneur avec des raisons ondamentales et par des e(périences dommageables et douloureuses, qu’il n’- a rien de bon à attendre des 7o-aumes végétable et nimal, mais que tout est espérer du 7o-aume Minéral et particulièrement des métau(, comme on en a dé1à bien vu des choses qui sont entièrement conormes au( écrits des nciens )ages, lesquels il est raisonnable que l’âme croie puisque les -eu( les ont vus et que les mains les ont touchés. 4e vous prie aussi de croire, que mon intention n’est nullement de vouloir aire à croire, que mon intention n’est nullement de vouloir aire à croire, comme si 1e possédais cette haute science, point du tout, car 1e conesse rondement de n’en !tre pas le possesseur, et d’!tre indigne d’un si grand trésor. $e n’est pas non plus la moindre de mes pensées de tacher d’attirer l’un ou l’autre pour tenir correspondance avec lui, ou pour présenter mon secret pour ci ou pour &a, comme ont les charlatans et les trompeurs, bien loin de là, puisque 1’estime ma liberté trop précieuse, et que cette =uvre veut !tre gouvernée avec une très grande prudence
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et longanimité, vu qu’il suit le cours de la
FRANÇOIS. 4’écoute, et désire de vous que vous a-ez la bonté de me le communiquer d’une manière le plus simple qu’il se puisse aire.
VREDERIC. 4e le erai " mais il aut que vous sachiez, que les vrais Philosophes, et ceu( à qui on se peut ier le plus, ont tous écrits orts simplement, et que les entendus l’entendent comme les savants au( lettres savent l’. . $. mais que les ignorants en 1ugent à proportion de leurs connaissances, et qu’ils n’- voient ordinairement goutte, encore qu’ils soient bien doctes au( autres sciences, vu qu’ils ne comprennent pas les termes Philosophiques, ni les allégories des anciens Philosophes " vous m’entendez pourtant ort bien. 4’ai préparé un bain pour une 0ierge si belle et si blanche, que le grand #ieu 4upiter m!me en était amoureu(, et nonobstant qu’elle ne cédait en blancheur ni en beauté à la #éesse #iane m!me, 1’ai pourtant lavé son corps si bien, en le lattant et caressant ort longtemps, qu’il a encore quitté tant de noirceur, que le bain en est devenu si sale et si impur, qu’il m’a allu changer le bain plus de vingt ois, devant que 1’ai pu obtenir son corps si net, que le bain en pouvait demeurer pur et clair, parce que la saleté, qui se lavait chaque ois de son corps, rendait l’eau si trouble, comme si l’on - avait m!lé de la boue permis. $ette vierge étant lavée en plus net, 1e l’ai mis sur un lit d’honneur, et l’ai ait accoupler par le pr!tre à un 1eune homme très beau et blanc comme neige " $es deu( personnages, nonobstant qu’ils étaient ort proche parent ensemble, se sont tellement amourachés de l’un l’autre, qu’ils se sont incontinent unis si étroitement ensemble, comme si s’avaient été le #ieu Mars et la #éesse 0énus m!me, de sorte qu’après l’invocation du #ieu pollon et de la #éesse #iane, ils ont été bénits d’une semence très désirable et très admirable. $ette semence a été quittée et
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1ointe par si grand eu d’amour, que la mère n’était pas capable de l’enermer dans sa matrice, pour la conserver et la nourrir 1usqu’au terme prédestiné ' il était aussi prédit à ces deu( 1eunes amoureu( par un devin, qu’ils ne quitteraient qu’une ois leur semence " que toutes les orces de tous deu(, pour la génération, passeraient toutes ensemble d’un seul coup dans cette semence " que la mère ne serait pas capable de nourrir ce ruit, et qu’il devrait !tre nourri et élevé d’une manière ort étrange, non pas par l’artiice ni par l’aide de la mère, parce qu’elle était sa propre mère, non plus par celui du père, parce qu’elle était son propre père, ni par l’aide d’aucun autre, que par celui d’un sage artiste et d’un naturaliste très e(périmenté, puisque cette semence contiendrait en elle les vertus du soleil et de la Lune, de l’5omme et de la @emme, de l’5umide et de )ec, du $haud et du @roid, de la @orme et de la Matière, du $iel et de la 3erre, de la Lumière et des 3énèbres, de la génération et de la $orruption, de la vie et de la Mort, du soure, du Mercure et du )el " et que cette m!me semence deviendrait à !tre e(altée et élevée 1usqu’à la perection d’un ruit céleste " que pour cette in ses parents seraient ort en peine pour trouver un tel artiste et nourrisseur, et qu’ils en trouveraient à la in un par la très )age conduite de 4upiter, auquel ils le donneraient entre les mains, qu’ils le lui recommanderaient au plus haut degré, et le eraient baptiser du nom de 5ermaphrodite. 8ntendez*vous bien ce que 1e vous viens de dire par llégorie, ou bien vous pla2t il que 1e vous en donne plus d’éclaircissement.
FRANÇOIS. Pour moi 1’entends ort bien tout ce qu’il vous pla2t de proérer, mais il me semble qu’il est bien obscur pour beaucoup de personnes, ce pourquoi il ne serait pas mauvais, à mon avis, que vous élucidassiez les mots obscurs un peu d’avantage, puisque ceu( qui ne sont pas e(pert dedans cet art n’- pourront rien comprendre aussi bien, et qu’à ceu( qui s’- entendent, on le leurs souhaite de tout c=ur.
VREDERIC. 4’en suis content, et le dirai donc encore plus clairement. 0ous entendez, si vous pla2t, par la vierge si belle et blanche que ce sont les métau( Mercuriels, desquels on lave la noirceur dans le bain. Par le lit d’honneur vous prendrez l’écusson abrique de 0ulcain, et que les plus grands honneurs, sont souvent acquis par des actions martiales. Par le 1eune homme blanc comme neige vous entendez l’esprit Mercuriel Métallique. Le Pr!tre signiie le père de ce 1eune homme et cette vierge qui sont rère et s=ur. L’invocation du #ieu pollon et de la #éesse #iane ' vous donnera à conna2tre l’attraction aimantine des ra-ons du )oleil et de la Lune. La semence est le Menstrue des Philosophes, qui est nommé d’une ininité de noms par les Philosophes, comme nous avons dit ci*devant. Le reste, me semble, qu’il est assez clair pour les entendus, et pour les ignorants il en est dé1à dit trop.
FRANÇOIS. $ertainement ' mais de quelle a&on erez vous venir cette =uvre en comparaison à la génération des animau( G
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VREDERIC. @ort bien, mon ami ' $e qui est dit 1usqu’à présent, n’est proér proéréé que de la compos compositi ition on ou con1o con1onct nction ion de la semence masculine avec la éminine ' 9u’est ce qu’il vous en semble G
FRANÇOIS. +l me semble que c’est tout de m!me.
VREDERIC. $e qu’il qu’il vous vous pla2t pla2t de rappor rapporter ter de cette cette eau qui est luisante luisante ou limpide limpide devant devant qu’on qu’on - puisse puisse apercevo apercevoir ir aucune autre chose visible ' nous l’appelons le Menstrue des Philosophes, lequel est d’un aspect et d’une couleur si semb sembla labl blee à la votr votree comm commee une une eau eau de plui pluiee est est semblable à l’autre, et dans celui*ci est aussi caché et étendu l’enant des Philosophes tout entier en vertu. 9uand vous parlez d’une macule grise blanchâtre, vous entendez que notre matière devient aussi au commencement de la Putréaction d’une m!me couleur, laquelle se change peu à peu, par la chaleur d’une poule couvante, en une couleur noire, comme il vous a plu de dire de votre macule grisâtre qui se change de la m!me manière en une couleur noire. 0ous dites que la noirceur se change tout doucement en rougeur et qu’ils s’étendent peu à peu quantité des ra-ons rouges de ce centre rouge à la circonérence et que la dite circonérence devient rouge aussi, cela arrive de la m!me manière en notre matière quand on la traite suaviter , c’est* à*dire ort doucement, car toute la noirceur devient alors rouge. 8t comme le )ang de l’animal s’augmente de plus en plus, 1usqu’à que son corps vienne à couvrir ombrer et environner son centre et ses ra-ons rouges, en a&on d’une substance blanchâtre, tellement que la rougeur ne peut !tre plus vue, mais qu’il ne paraisse plue rien qu’un corps blanc et diaphane à l’entour ' ainsi veoid ou de m!me à la génération de l’enant des Philosophes, car la première couleur rouge devient à s’évanouir tout doucement, et à !tre environnée d’un corps diaphane et blanc comme du lait, qui est si semblable au lait des animau(, qu’il est quasi quasi imposs impossibl iblee de l’en l’en distin distingue guer, r, laquel laquelle le conti contient ent cachée en elle tout aussi bien la couleur rouge, que le corps corps diapha diaphane ne blanc blanc de l’anim l’animal al ' selon selon le dire dire des Philosophes ' "ub 1lbedine latet 2ubedo. 3ouchant la nourriture de laquelle les animau( 1ouissent ensuite, lorsqu’ils sont émancipés des =us ou du ventre de leur mère, comme ont le lait et les autres nutriments, qui se changent, par la circulation et par la séparation, en ch-le, et delà en sang, pour aire cro2tre et agrandir le corps de l’animal en qualité et en quantité " il s’en ait de m!me en l’=uvre des Philosophes, qui est aussi nourri de son propre lait, qui s’augmente tou1ours par la circulation et par par la sépa sépara rati tion on des des ses ses prop propre ress ;lém ;lémen ents ts sans sans additi addition on d’auc d’aucune une chose chose étrang étrangère ère " et ce m!me m!me lait lait change bientNt après en ch-le et le ch-le en sang, qui est une couleur ou teinture rouge par laquelle l’enant des Philosophes se peut augmenter aussi en qualité et en quantité.
FRANÇOIS. 8st*il possible G mais il aut que 1e le croie puisque votre narration est ondée sur vos propres e(périences. Mais mon très cher ami, 1e vous supplie de ne pas oublier de
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nous dire, ce de quoi il vous a plu de aire mention autr autre eoi ois, s, à savo savoir ir des des mauv mauvai aise sess et malh malheu eure reus uses es rencontres, qui vous sont arrivées, lorsque vous avez cru de aire avancer votre =uvre avec trop d’impatience, et que vous avez pensé de pousser vos opérations avec trop de violence, sans les gouverner bien doucement et par longanimité, quelles ont été les causes de vos malheurs, et de quelle a&on vous avez redressé vos autes quand vous avez trop irrité les qualités contraires les unes contre les autr autres es,, soit soit par par votr votree négl néglig igen ence ce,, soit soit par par votr votree imprudence.
CHAPITRE III. Du régime de l’1ure des Philosophes. Des Des expériences nuisantes pour s’aoir trop h3té. Que la couleur rouge de la matière des Philosophes est cachée sous la !lanche$ comme la couleur rouge sang sous la !lanche du ch4le. Qu’on ne peut pas *acilement *aillir en l’1ure des Philosophes. a cause pourquoi le ase ient quelque*ois " rompre. e mo4en d’emp)cher que le ase ne se casse. Qu’on ne doit entreprendre rien " la ch4mie sans qu’on sache auparaant ce qu’il en doit arrier. VREDERIC.
J
e ne manquerai pas à vous les raconter. Les vrai vraiss Phil Philos osop ophe hess >aus >aussi si bien bien 5erm 5ermès ès 3rim 3rimég égis iste te que que tous tous les les autr autres esAA dise disent nt unani unanime memen ment, t, qu’il qu’il aut aut nécess nécessair aireme ement nt donn donner er au comm commen ence ceme ment nt une une peti petite te chaleu chaleurr à l’=uvr l’=uvree des Philos Philosoph ophes, es, car le dit 5ermès 5ermès commande bien e(près dans sa 3able d’8meraude ou )maragdine, qu’il aut séparer la terre arrière du eu, le subtil du gros, doucement et avec grand esprit par ces paroles ' "eparabis $erram ab 5gne, "ubtile a spisso, suaviter et magno cum ingenio. $’est à dire ' 0ous séparerez la 3erre du @eu, le subtil arrière du grossier, et ce doucement et avec grand esprit. #’autres disent ' qu’il aut donner au commencement à la matière un eu de poule couvante. #’autres l’appellent un ouvrage de Patience. #’autres disent ' (mnis sestinatio a Diabolo est. 8t ainsi des autres. Pour ce qui me regarde. 4’ai e(périmenté la m!me chose, par une grandissime perte de peine et de labeur, car lorsque 1’avais e(posé mon sperme Philosophique Philosophique quelque temps à la putréaction, cro-ant de procéder, >selon le dire de tous tous les Philosop Philosophes hes,, A et de produ produire ire la matiè matière, re, 1usqu’à la couleur laquelle paraissait comme un limon, ou comme un savon noirA noirA 1usqu’ 1usqu’àà la coule couleur ur blanch blanchee comm commee lait lait ' laquel laquelle le a-ant obtenu par la grâce de #ieu, 1’ai repris l’assurance d’e(c d’e(cite iterr trop trop le moteu moteurr intéri intérieur eur de la matièr matièree par
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l’e(térieur, et ainsi perdu ort malheureusement pour la seconde ois toute ma peine, tout mon labeur, toute ma matière et tout mon temps. Pour la troisième ois, 1e suis devenu encore plus sage, et ai gouverné le eu d’une telle manière, que 1’ai eu le bonheur de repasser par la couleur par l’aide de la sous correctionA !tre autre chose que du ch-le, qui n’a pas été encore produit à la perection du sang par la circulation et ermentation qui est requise pour une telle perection. $’est ainsi, que 1e dis, que 1’ai e(périmenté tout de m!me dans notre =uvre " que notre lancheur se transmue avec le temp temps, s, mo-e mo-enn nnan antt la circ circul ulat atio ionn ou rota rotati tion on et ermentation continuelle, en 7ougeur, et que la lancheur est couverte de la 7ougeur, comme nous avons dit que le ch-l ch-lee est est cach cachéé dans dans le sang sang à l’as l’aspe pect ct e(té e(téri rieu eur, r, et laquelle " s’en laisse séparer sous une couverte blanche, 1usqu’à qu’elle soit tout à ait changée et transormée en 7ougeur, comme nous venons de dire du ch-le et du sang, sang, et alors alors notre notre matièr matièree lanch lanchee parvie parvient nt à une Matièr Matièree ou huile huile pondér pondéreus eusee et métall métalliqu iquee laquel laquelle le contient bien les métau( en elle, mais étant produite à sa plus haute perection il ne s’en peut séparer des métau( ' mais hélas C a-ant ainsi tiré une partie de ce sang de notre Pélican, et cro-ant de poursuivre et de conduire mon ouvrage bien sagement, il est arrivé pour la troisième ois, que mon vase est rompu et que tout mon sang imparait que 1’avais assemblé avec beaucoup de peine, est perdu et évan évanou oui. i.
FRANÇOIS. ssurément ' mais aussi heureu( que vous avez ainsi pu retourner sur le vrai chemin ' 1e vous prie, ne savez*vous pas la raison pourquoi vos vases sont rompus si souvent G
VREDERIC. Pour Pour retr retrou ouve verr le vrai vrai chem chemin in il n’n’- a pas pas si gran grande de diiculté parce qu’en procédant à notre manière on a la
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de aire tirer tou1ours du sang de mon Pélican, lequel 1’espère qu’il ne périra pas acilement, mais qu’il donnera de la nourriture abondamment à ses petits 1usqu’au temps de leur croissance en âge parait. 0ous 0ous désire désirezz de savoir savoir de quelle quelle a&on a&on que que les vases vases puissent !tre gardés contre les malheurs d’!tre cassés G La principale principale cause, pourquoi pourquoi le vase, vase, qui enerme notre matière, matière, se rompe rompe quelque quelqueois, ois, procède procède principale principalement ment delà, que la chaleur e(terne n’est pas bien gouvernée à son temps, vu que les ;léments qui sont compris dans notre matière matière ont leurs leurs opérations opérations in gradu intenso et remisso à proportion du gouvernement du eu e(térieur, car il est très nécessaire >comme nous avons dé1à touché ci*devantA qu’au qu’au commence commencement ment,, quand quand notre notre matière matière para2t para2t en orme de sperme, qu’on ne lui donne qu’un eu très lent et une chaleur ort petite et douce, ain qu’il soit gouverné comme un vin, ou autre breuvage, quel on donne une telle chaleur pour aider à sa ermentation " ou bien une chaleur telle par laquelle les esprits végétants des semences des végétau( peuvent !tre émus et entretenus en végétation et en croissance. 0ous pouvez penser, si un vin ou quelque autre breuvage semblable, ne era crever la tonne qui le contient, en cas qu’il soit trop irrité par une chaleur trop âpre, encore que les douves seraient d’une épaisseur bien grande, au moins qu’on ne lui donne quelque ouverture, pour donner de l’air à la urie de son mouvement " et puisque le naturel des breuvages, étant orcé de la sorte par la chaleur, changera en bre en une liqueur âcre sure et dissolvante, comme est le vinaigre, il est certain que la nature ne l’a pu produi produire re à la perec perectio tionn d’un d’un vin ou d’un d’un breuva breuvage ge agréable à l’homme comme s’en était son dessein " car les esprits des breuvages, qui sont les soutiens principau( d’iceu(, viennent à s’envoler par une telle ermentation intem intempér pérée, ée, laissa laissant nt un phlegm phlegmee insipi insipide de et un tartr tartree limoneu( en arrière " dont il semble qu’on ne peut pas bonnem bonnement ent donne donnerr d’autr d’autres es raison raisons, s, sinon, sinon, que l’on l’on a donné de l’emp!chement à la nature, pour paraire le sage régi régime me de son son dess dessei ein, n, et que que l’on l’on l’a l’a déto détour urné né par par impatience et par ignorance de sa bonne intention, quoi était était telle, telle, qu’elle qu’elle cro-ait cro-ait de con1oindr con1oindree les arNmes du )oure, du Mercure et du )el, et de les unir par un tel lien d’amour et d’amitié par ensemble, que cette liqueur aurait re&u un corps si bien proportionné et enrichi d’esprit, par une ermentation due et naturelle, qu’était requise pour un vin vin ou breu breuva vage ge par parai ait, t, au lieu lieu que que les les susd susdit itss princi principes pes devien deviennen nentt à !tre !tre séparé séparés, s, changé changéss et rendu rendu inhabi inhabiles les par une erme ermenta ntatio tionn énorme énorme >comme >comme nous nous avon avonss ditA ditA pour pour ne pouv pouvoi oirr plus plus 1ama 1amais is !tre !tre réun réunis is ensemble, selon le dessein de la mère
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que vous n’aurez 1amais la rencontre de l’heureu( aspect des trois couleurs capitales ' $ar vous n’apercevrez 1amais le $orbeau qui >qui commen&aient à ermenter ort paisiblement dans mon $hao $haos, s, et - air airee leur leur opér opérat atio ionn selo selonn le cour courss de la natureA, se sont élevés in gradu intenso >comme /eans chez HvideA les uns contre les autres avec tant de véhémence et de violence, que mon \u des Philosophes, en crevant, m’a reproché mes sottises selon mes mérites. 9uand mon vase est sauté pour la seconde ois, la aute en était telle " que la Lumière étant séparée des 3énèbres et les ;léments supérieurs des +nérieurs, et que les ;léments les plus pondéreu( s’a-ant précipités en bas, ma terre métallique >laquelle n’était plus du métalA est tellement allumée et émue de son eu intérieur par ma conduite imprudente de mon eu e(térieur, qu’elle a e(cité, par une comm commot otio ionn impé impétu tueu euse se,, un trem trembl blem emen entt et un mouvement si ort et si grand, que mon vase 5ermétique est sauté en air et en pièce comme s’il avait été rappé d’un coup de tonnerre. Pour ce qui est du troisième malheur qui m’est arrivé, 1e vous puis dire qu’il est aussi provenu d’un trop grand zèle pour aire hâter la
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plus qu’elle n’a pu " Mais si vous tachez de l’entretenir avec avec espr esprit it au lit lit d’am d’amou our, r, et de la gouv gouver erne nerr tout tout doucem doucement ent par pruden prudence ce et par amitié amitié,, vous vous pouvez pouvez croire avec moi qu’il ne vous arrivera pas ce malheur, que votre vase ne rompra 1amais, et que vous pourrez, si vous voul voulez ez,, cuir cuiree et par parai aire re votr votree mati matièr ère, e, depu depuis is le commencement 1usqu’à la in, dans un seul vase, selon le dire des Philosophes.
FRANÇOIS. 4e vous remercie de tout mon c=ur de la communication communication sincère de vos e(périences, et de vos advertances tant cordi cordiale aless " Le prover proverbe be dit ' qu’il qu’il aut aut appren apprendre dre avec avec honte ou avec dommage, vous en avez ait de m!me, et 1’entends bien que vous n’avez épargné ni peine ni labeur, et 1e n’aurai pas beaucoup de peine de croire que vous vous vous entend entendez ez passab passablem lement ent bien bien à la condu conduite ite et au gouvernement du grand =uvre des Philosophes.
VREDERIC. 0ous savez bien aussi, que les #ieu( vendent tout pour du labeur inatigable, mais bien heureu( sont ceu( qui n’entreprennent rien qu’ils ne sachent auparavant ce qu’il en doit arriver, et qui savent préparer toute la matière de l’universel, d’une telle manière, qu’ils soient assurés qu’ils viendront à voir tout ce que nous avons dit ci*devant " que la dite matière ne leurs cote qu’une pistole, et qui le pourront entretenir un an tout entier avec charretée de bonn bonnes es tour tourbe bess ou de char charbo bons ns sans sans aucu aucune ne autr autree dépense " mais très malheureu( et misérable sont ceu(, qui travaillent en sauvage, qui ne savent ce qu’ils ont, et qui prennent des nimau( et des végétau( pour n’en aire de l’or ou de l’argent seulement, mais aussi m!me des teintures pour en teindre les métau( en or et en argent. $eci en passant.
CHAPITRE IV. Des opérations des Deux qualités contraires contraires selon les auteurs. De la di**érence entre les rais Philosophes et les communs. FRANÇOIS.
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ous avons assez parlé des tromperies, des méchancetés des ignorants et des trom trompe peur urs, s, celu celuii qui qui en voud voudra ra savo savoir ir dava davant ntag agee il n’a n’a qu’e qu’enn lire lire le $omt $omtee 3révisan, 3révisan, )endivogi )endivogius us et d’autres d’autres "
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nombres. +l n’est pas composé des nombres, mais il est coordonné de l’unité seule d’un et d’un. Hn l’appelle le nombre de la charité et d’un amour réciproque, des noces et de société, comme il est dit au seigneur. +ls seront deu( en une chair. ?inarius dicitur dicitur numerus numerus connubii connubii Le m!me dit autre part ' ?inarius et sexux, sexux, Duo enim enim sunt sunt sexus sexus 4ascul 4asculinu inuss et 'oemin 'oemininu inus. s. $’est*à*dire ' Le selon 8usebiusA ' nitatem Deum esse dicebat et bonum intellectum + Dualitatem vero Daemonem ac malum, in quo est est materi materiali aliss multit multitudo udo 6 quia quia *7t*ag *7t*agori orici ci dicunt dicunt + ?inari ?inarium um non esse esse numeru numerum, m, sed con'us con'usion ionem em quanda quandam m unitat unitatum. um. $’est*à*dire ' P-thagore disait que l’unité était #ieu et un bon intellect ' que le nombre de #eu( était le démon et le mal, dans lequel est la multitude matérielle ' parce parce que les imi imita tateu teurs rs de P-tha P-thagor goree disent disent,, que que le nombre de #eu( n’est pas un nombre, mais une conusion d’unités. plumbo et 1;o 1;ot* t* *ilos *ilosop* op*oru orum m ' )eni )enior or Xadi Xadith th,, in De plumbo lumbu lumbum m est calidus calidus et siccus siccus,, Foemin Foeminaa autem autem *umida *umida et 'rigida + quae cum commixta suerint am commixtum est calidum cum 'rigido et *umidum cum sicco, et *oc non est dubium dubium intelligen intelligenti. ti. $’est*à*dire ' Le Plomb est le nom du Mâle et zoth le nom de la @emelle ' Le Mâle est chaud et sec ' la emelle humide et roide. Lesquels étant m!lés ensemble, le chaud est m!lé avec le roid, et l’humide avec le sec, et cela ne donne pas de doute à celui qui a de l’entendement. #ommis isce ce 1qua 1quam m et 5gne 5gnem m et erun eruntt Duo Duo ' 4osephus in #omm #ommisce 1crem et $erram et erunt quator. Deinde 'ac Quator unum et pervenisti ad id quod vis. Et tunct sit corpus non corpus corpus,, et debile debile super super ignem ignem non debile debile,, et appre*e appre*endi ndisti sti sapien sapientia tiam. m. $’est*à*dire ' M!lez l’8au avec le eu et ce seront #eu(. M!lez l’ir avec la terre et ce seront quatre. @aites après cela les quatre un, et vous serez parvenu à ce que vous désirez. 8t le corps se ait alors qu’il n’est pas corps, et ce qui est aible sur le eu, qu’il n’est plus aible, et vous avez appris la sapience. 4ohannes el-e in 1ngulus ' Quicquid veritatis constat in arte 1lc*7miae, est ungere *umidum sicco 6 per *umidum intelligatis spiritum liquidum ab omni 'orditie purgatum, et per siccum, corpus per'ectum purum et calcinatum. $’est*à*dire ' 3out ce qu’il - a de vérité en l’art de l’lchimie, c’est de 1oindre l’humide au sec " vous pouvez entendre par l’humide un esprit liquide purgé de tous immondices, et par corps, un corps parait pur et calciné.
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Le m!me m!me ' $emperantia Elementorum nunquam contingere valet adsque conunctione corporis et spiritus + quoniam per eorum eorum conunction conunctionem em suppletur suppletur de'ectus de'ectus Elementor Elementorum um tam ex parte corporis quam spiritus + et sic corpus e''icitur spirituale, et spiriitus corporalis et videbis conversionem Elementorum. $’est* $’est*à*d à*dire ire ' La tempér tempéranc ancee des ;lémen ;léments ts ne se peut peut 1amais aire sans la con1onction con1onction du corps avec l’8sprit, puisque les déauts des ;léments deviennent accomplis par leur con1onction, aussi bien du coté de leur corps que de l’esprit, et ainsi le corps se rend spirituel, et l’esprit corporel et vous vo-ez la conversion des ;léments. Elemen enta ta inte interm rmed edia iant ntia ia sunt sunt caus causaa Le m!me ' Elem transm transmuta utatio tionis nis unius unius Elemen Elementi ti in aliud. aliud. $’est*à*dire ' Les ;léments mo-ennant sont la cause de la transmutation de l’un ;lément en l’autre. Le m!me ' num quodque Elementorum intermediat aliud, et nullum Elementum potest in naturam alterius converti quod est suum suum cont contra rari rium um,, nisi nisi priu priuss conv conver erta tatu turr in Elem Elemen entu tum m interm intermedi edians ans ipsum ipsum et suum suum contra contrariu rium. m. $’est*à*dire ' :n chacun ;lément entremo-enne l’autre, et nul ;lément ne peut !tre converti en la nature d’un autre qui lui est contraire, à moins qu’il ne soit converti auparavant en un ;lément entremo-ennant icelui et son contraire. Le m!me m!me ' numquodque Elementum *abet in se qualitates quator, duas activas et duas passivas + Ergo unumquodque Elementum *abet per sua qualitates activas agere in suum contrarium 6 vi delicet, si Elementum suerit 'rigidum et siccum, siccum, scilicet $erre, tunc *abet agere in *umidum et caldum scilicet in 1ere 1erem m 6 et econ econtr traa per per suas suas qual qualit itat ates es passi passiva vass *abe *abett partisuum contrarium in ipsum agere, scilicet illud quod est calidum et *umidum quod agat in illud quod est 'rigidum et siccum, siccum, et sic circularit circulariter er debet debet intelligi intelligi de caeteris caeteris Elementis. Elementis. $’est*à*dire ' :n chacun ;lément a en soi quatre qualités, deu( actives et deu( passives ' :n chacun ;lément donc à de quoi agir, par ses qualités qualités actives, actives, en son contraire contraire ' à savoir, si un ;lément est roid et sec, comme la 3erre, il a alors à agir dans l’;lément humide et chaud, à savoir l’ir " et au contraire, il a à partir par ses qualités passives que son contraire agisse en lui, entendez, que celui qui est chaud et humide agisse en celui qui est roid et sec " ainsi le doit on entendre des autres ;léments circulairement. circulairement. ernhardus ernhardus $omes 3revisanus 3revisanus ' "ubectum, inquit, *uus admi admira rand ndae ae scie scient ntia iaee est est "ol "ol et Luna Luna,, 'eu 'eu poti potius us 4as 4as et Foemina 6 4as #alidus est et siccus, Foemina vero 'rigida et *umi *umida da.. $’est*à*dire ' Le su1et, dit*il, de cette admirable science est le )oleil et la Lune, ou bien plutNt le Mâle et la @emelle " Le Mâle est chaud et sec, et la emelle roide et humide. Le m!me ' #orpus recipit impressionem a spiritu sicut 4ateria a Forma, et spiritus a corpore, quoriam 'acte sunt et creata a Deo ut agant et patiantur invicem. 4ateria quidem 'llueret ininite, si Forma 'luxionem non tardaret et et 'ilteret, quapropter, cum corpus sit Forma in'ormans, in'ormat et retinet spiritumut ita deinceps non 'luat amplius. $’est*à*dire ' Le corps re&oit l’impression de l’esprit comme la Matière la re&oit de la @orme, et l’esprit du corps, puisqu’ils sont ait et créés de #ieu, ain qu’ils agissent et pâtissent ensemble. La Matière coulerait sans celle*ci la @orme ne tardait sa lu(ion, et qu’elle ne l’arr!tait ' ce pourquoi puisque le corps est la @orme inormante, il inorme et retient l’esprit qu’il ne coule plus ainsi par après. Le m!me m!me ' 4ateria patitur, et Forma agit, assimilans sibi 4ateriam, et *ac ratione 4ateria naturaliter appetit Formam, uti mulier appetit maritum et res vilis c*aram, impura puram 6
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L’ESCALIER DES SAGES
sic etiam 4ercurium appetit "ulp*ur, ut imper'ectum persiciens, sic quoque corpus appetit spiritum quo possit as suam per'ectionem tandem pervenire. $’est*à*dire ' La Matière pâtit, et la @orme agit, rendant la pareille à elle, et de cette a&on la Matière désire naturellement la @orme, comme la emme désire le mari, et la chose vile la précieuse, l’impure la pure " ainsi aspire aussi le soure après le Mercure, comme la chose imparaite après la paraite " de m!me le corps l’esprit, par lequel il puisse à la in parvenir à sa perection. $es autorités des auteurs allégués ne suisent elles pas bientNt pour conirmer ma soutenue et vos e(périences " ou bien vous semble il que 1’en dois citer encore quelques* uns uns, vu que vous savez qu’il ne nous est pas diicile d’en rapporter une très grande quantité d’autre qui ne seront pas moins d’accord avec nous que ceu(*là.
VREDERIC. +l n’en est pas besoin, puisqu’il m’est assez connu que tous les vrais Philosophes concordent paraitement avec vos sentiments et avec mes démonstrations.
FRANÇOIS. 0ous parlez si souvent des vrais Philosophes, 1e vous supplie de me dire quelle distinction que vous aites entre des Philosophes communs et les vrais Philosophes G
VREDERIC. Mon très cher ami, 1’appelle des Philosophes communs ceu( qui ont beaucoup de paroles et peu d’eets, qui savent beaucoup discourir de la circonérence, mais qui ne savent pas ce que c’est ni ou est le $entre, et lesquels >comme dit un certain Philosophe dans un #ialogueA ont appris #ontentiose rixari, pro et contra Aut auntB pertinaciter argumentari. $’est*à*dire ' hargotter et tenir des disputes contentieuses et des argumentations obstinées pour et contre >comme on ditA.
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)ur quoi un autre demande ' Quae c*imera bestia est *aec C $’est*à*dire ' 9u’elle b!te chimérique est celle*là G $e sont des telles gens qui ne regardent après des bons ondements ni ont état des bons auteurs, mais qui mettent leurs desseins en eet, non seulement suivant leurs antaisies mal ondées, mais qui ont m!me leur proession de séduire et de tromper lâchement tous ceu( qui sont bien désireu( d’apprendre des vérités mais qui sont des innocents par ignorance, comme ils vous ont ait et moi aussi, avec quantité d’autres comme il est à voir es livres des auteurs que nous avons allégués ci*devant. Les vrais Philosophes, au contraire, sont des gens qui sont craignant #ieu, sincères, aimant la probité et la vérité, qui n’écrivent ni disent rien que ce qu’il est conorme à la vérité et ce qu’il leurs est aussi acile à démontrer qu’à le dire. +l est bien vrai qu’ils parlent bien couvertement et qu’ils écrivent de m!me pour ceu( qui ne les entendent pas, et qui sont ignorants de la vraie Philosophie, et particulièrement quand ils traitent de la Pierre des Philosophes, mais tout est découvert et clair comme le 1our pour ceu( qui sont des entendus de cette science, et m!me toute les a&ons de parler énigmatiques, toutes sortes d’emblèmes, caractères, et ce qui peut !tre davantage d’autres termes et chose obscures au commun et au( ignorants, elles sont tellement connues et si communes entre les vrais Philosophes comme l’, , $, l’est parmi ceu( qui ont bien appris l’Hrthographe ' mais c’est assez discouru des #eu( $ontraires.
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L’ESCALIER DES SAGES
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L’ESCALIER DES SAGES
LIVRE TROISIÈME DE L’ESCALIER DES SAGES TRAITANT
DU NOMBRE +UATRE, DES +UATRE ÉLÉMENTS, ET DES +UATRE ÉLÉMENTS +UI SONT DANS LA MATIÈRE
DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES.
CHAPITRE I. Ce que le nom!re Quatre comprend. Pourquoi le 5om!re de Quatre est pré*éré au nom!re de &rois. Que les Quatre /léments ne peuent )tre troués chacun " part. De la séparation de la umière des &énè!res dedans l’1ure des Philosophes. Démonstration par l’1ure des Philosophes que les /léments ne peuent )tre " part. Ce que c’est que l’étincelle opérante dedans la matière de la Pierre des Philosophes. Qu’il *aut que l’artiste procède de m)me aec l’1ure des Philosophes comme la 5ature procède dedans le grand 'onde. FRANÇOIS.
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ous avons traité amiablement de l’:nité et du nombre #eu(, lesquels étant assemblés ont le nombre de 3rois ' si nous a1outons le nombre de 9uatre à celui*là par la règle d’addition nous trouverons le nombre de sept tout de m!me comme d’un centre et de )i( demi* diamètres, d’une m!me étendue du pied du compas, il se orme une igure /éométrique 5e(agonale, composée de sept points, comme nous en avons ait autreois mention plus amplement et avec plus de circonstances, ce qui serait ennu-eu( de répéter, vu que notre intention est de traiter ici particulièrement du nombre 9uatre, duquel 1’entamerai, si vous pla2t notre discours lequel 1e tacherai de onder comme les autres sur la 3héorie, vous pourrez aussi continuer votre entretien, que vous vous étiez donné la peine de commencer sur les ondements démonstratis et les vériier par des e(périences comme vous avez ait auparavant.
VREDERIC. 4e le veu( bien ' vous n’avez qu’à commencer.
FRANÇOIS. $eu( qui suivent la doctrine de P-thagore préèrent le
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étants assemblés par l’addition, il s’en ait le nombre parait de #i(, comme nous avons dit ailleurs et comme nous avons alors démontré par l’addition de ces quatre nombres. Le
VREDERIC. Mais devant que d’entamer la matière des ;léments " il me semble, sous votre meilleur avis, que vous eriez pas mal d’apporter ici auparavant les raisons pourquoi vous venez à préérer le
FRANÇOIS. 4e vous réponds ' 9u’il a plu à #ieu tout puissant de tenir lui*m!me cet ordre à la création du monde ' car après le
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L’ESCALIER DES SAGES
notoirement dans la /enèse m!me que le
sert pour l’=uvre de la génération des ;léments tels qu’ils sont impalpables et incompréhensibles pour les sens, à cause de leur subtilité et incorporalité, 1usqu’à tant qu’ils soient assemblés et con1oints à une matière, ou corps épais.
VREDERIC.
VREDERIC.
+l en est de m!me dedans notre =uvre des Philosophes, comme 1e vous le démontrerai ensuite.
$’est ainsi qu’il en va aussi avec notre =uvre des Philosophes ' mais il aut que 1e vous dis en passant, que les ;léments, desquels la
FRANÇOIS.
$ar les choses en haut et en bas sont bien aites et créées d’une m!me @orme et d’une m!me Matière, mais au regard de leur lieu, de leurs commi(tion et leur perection elles sont ort diérentes. Monsieur 4. d’8spagnet parle ort agréablement et intelligiblement de la Première Matière de la Pierre des Philosophes en comparaison de cette très ancienne et première masse, de laquelle toutes choses sont sorties, lorsqu’il dit ' 1ntiquae illius massae con'usae 'eu 4ateriae rimae specimen aliquod nobis Nature reliquit in 1qua sicca manus non madesaciente, quae ex $errae vomicis aut etiam lacubus scaturiens, multiplici rerum semine praegnans e''luit, totat, calore etiam levissimo, volatilis 6 ex qua cum suo masculo copulata qui intrinseca Elementa eruete et ingeniose separare, ac iterum conungere noverit, pretiosissimum Naturae et artis arcanum, imo coe lestis essentiae compendium adeptum se actet. $’est*à*dire ' La
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FRANÇOIS. 4’en suis d’accord avec vous, et, ce qui est digne d’admiration, c’est que tous les composés se laissent pourtant réduire en des ;léments sensibles, c’est que Lucretius e(prime ort bien quand il dit ' Ex insensiblibus omnia consitunt rincipiis. $’est*à*dire ' 3outes choses sont aites des Principes insensibles. 3ous les mi(tes ou composés semblent bien e(térieurement d’!tre composés seulement de deu( ;léments à savoir de l’;lément de l’8au et de la 3erre, mais les deu( autres ;léments sont cachés sous ceu(*ci en vertu et en puissance, vu que l’ir étant invisible à notre regard, est en quelque a&on compté entre les !tre spirituels " et le @eu de la
VREDERIC. 4e viens de vous dire qu’il en va de m!me en notre \uvre des Philosophes, comme il vous pla2t de nous en aire part par votre 3héorie, et si vous en désirez d’entendre réciter les e(périences 1e vous les raconterai.
FRANÇOIS. @ort 0olontiers.
VREDERIC. -ez donc un peu de patience pour m’écouter. Puisque vous avez conirmé par des raisons assez solides que le entendez la
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;léments, laissant le @eu $entral à la 3erre et la Lumière à l’8au et à l’ir de la Matière. insi se sépare le entendez les 9uatre ;lémentsA de notre $haos, et ainsi se produit le à savoir les 3rois Principes, le )oure, le Mercure et le )elA par cette opération ou séparation " et ainsi sont engendré les seconds ;léments des Premiers ;léments " lesquels se laissent e(alter et paraire par l’art en des Principes plus subtils et meilleurs, 1usqu’à qu’un rtiste en asse na2tre un !tre d’une durée et d’une perection éternelle, par sa sage conduite, et qui soit résistant au( ;léments sans !tre su1et à aucun changement. $e qu’il vous a plu de dire devant les ;léments, et particulièrement que les dis ;léments ne peuvent pas !tre trouvés chacun à part et sans aucune commi(tion " que les ;léments communs devraient plutNt !tre appelés des matrices ou des réceptacles des premiers ;léments, et que la ce que la )age mère
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qualité. )i l’;lément de l’8au n’était, de quelle a&on le végétable pourrait*il 1eter et étendre sa racine dans la 3erre et par quelle voie pourrait l’ir conduire le @eu, qui est la nourriture principale de son âme végétante, pour son entretien G ne serait*il pas incontinent réduit en ses Principes G 8t si la 3erre venait à aillir, sur quoi est ce que le végétable se reposerait G )i vous m’ob1ectez qu’il - a bien des végétau( qui croissent sur l’8au et dedans l’8au, qui s’- multiplient, et qui ne touchent en aucune a&on à la 3erre G 4e vous donnerai pour réponse, que 1e connais bien ces végétau( aussi, mais qu’il est à considérer sur quoi que l’eau reposerait elle*m!me G $’est ainsi, et tout de m!me avec notre végétable des Philosophes " car en cas que l’rtiste ne gouvernait les 9uatre ;léments, qui sont dedans notre =uvre, de la m!me manière, que ait la sage mère la
FRANÇOIS. 0otre intention est bonne ' 1’en suis bien contant " vous vous reposerez un peu, si vous pla2t, en attendant que 1e asse le commencement de ce discours, et que 1’entame cette agissante matière.
VREDERIC. 4e vous obéirai.
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L’ESCALIER DES SAGES LE +UATRIÈME DEGRÉ DE L’ÉLÉMENT DU FEU
ET DU FEU DES PHILOSOPHES CHAPITRE I. Que les Prophètes et les Philosophes ont comparé Dieu souent " un 6eu$ et qu’ils l’ont dit m)me d’)tre un 6eu. Qu’il n’4 a pas d’autre /lément du 6eu que celui du +oleil Que tous les principes de la génération proiennent du +oleil. e soleil est le premier opérateur dedans le 'onde. es générations sont de di**érentes qualités " proportion que le +oleil est proche ou éloigné. 0xemples de cela au ,o4aume égéta!le. -u ro4aume -nimal. 0t au ,o4aume 'inéral. Quand l’homme re2oit l’3me raisonna!le. Pourquoi Dieu a ordonné le lieu de sa demeure principalement dans le 6eu. FRANÇOIS.
L
e @eu est le plus haut, le plus e(cellent et le plus digne des 9uatre ;léments, et pour cette raison Mo6se le Prophète, 3rimégiste, Les Prophètes, les pNtres, les 8vangélistes, et une ininité d’hommes )ages n’ont pas seulement comparé #ieu m!me à un eu, mais l’ont aussi dit !tre un eu, vu que ce grand #ieu tout puissant s’est maniesté souvent en orme de eu, comme nous avons commencé à dire ci*devant, et comme nous tacherons de vériier encore davantage ici par des passages de la sainte 8criture. $ar au $hapitre D ème, verset DKème du Livre Jème de Mo6se, appelé
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Ps. DQJ. v. I ' +l s’accoutre de lumière comme d’un v!tement, et étend les cieu( comme une courtine. 4esa6e c. FF. v. DJ ' Lequel de nous pourra habiter avec le eu dévorant G $h. Q. v. ' 3u n’auras plus le soleil pour lumière du 1our, mais le )eigneur te sera pour lumière éternelle, et ton #ieu pour ta magniicence. 8zéchiel $h. FJ. v. I ' La 3erre resplendissait de sa gloire. 8sdras L. J $h. I v. FK ' )o-ez préparés au( salaires du ro-aume ' car la lumière éternelle luira sur vous à perpétuité. $h. O. v. IF ' #uquel le regard sèche les ab2mes, et l’indignation ait abaisser les montagnes. 4. )-rach. $h. IF. v. IK ' +l ne conna2t point que les -eu( du )eigneur sont di( mille ois plus clairs que le )oleil. )aint 4ean $h. +. v. J ' 8n la parole était la vie, et la vie était la lumière des hommes. $h. DI. v. J ' 4e suis la lumière qui suis venu au monde ain que quiconque croit en moi ne demeure point en 3énèbres. ctes des pNtres. $h. I. v. F ' 8t leur apparurent langues départies comme de eu, et se posèrent sur chacun d’eu(. $h. I. v. DF ' 4e vis, H 7o-, en chemin à midi une lumière du $iel plus grande que la splendeur du soleil reluire à l’entour de moi, etc. )aint Paul à 3imothée 8p. +. c. . v. D ' Le )eigneur des )eigneurs qui a seul immortalité et habite lumière inaccessible, lequel nul des hommes n’a vu, et ne peut voir. u( 5ébreu(. $h. DI. v. I ' ussi notre #ieu est un @eu consumant. L’8sprit de )t 4ean $h. +. v. K ' qui était le vrai eu de la natureA était créée le premier 1our. Lorsque le grand #ieu avait séparé la lumière des 3énèbres au commencement de la $réation du Monde, et que de la Lumière il avait ormé le soleil, il lui a donné alors aussi la chaleur viviiante, ain qu’il pourrait communiquer et rendre tous les autres corps de l’univers
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participants de l’esprit igné de la bénévolence de sa chaleur, car c’est de la chaleur du soleil que proluent généralement tous les Principes de vie et de génération. Monsieur d’8spagnet parle ort ingénieusement du soleil, in sua *7sica restitua , quand il dit ' "ol creatoris universi est oculus, quo sensibiles suas creatura sensibiliter intuetur, quo blandientes amoris sui radios in eas essundit quo se conspicuum illis ex*ibet, vix enim insensibilem autorem natura sensibilis agnovisset + propterea corpus tam nobile gloria sua indutum sibi nobisque singere vouit, cuus radii Divinitati proximi sunt spiritus et vita. 1b illo universali Naturae principio calor omnis insitus tam in Elementa quam mixta destuit, qui ignis nomem meruit 6 ubicunque enim calor spontaneus, motus naturalis, aut vit *ospitatur, ibi suum ignem, tanquam eorum principium, et primium Elementorum motorem Natura occultavit, a quo Elementa etiam sensibilia, 'eu 4undi nostri ronvinciae Elementantur, et velut animantur 6 arctius tamen terrae utero constrictus, propter eus densitatem et 'rigiditatem, in *aeret. $’est*à*dire ' Le soleil est l’=il du $réateur de l’univers, par lequel il regarde sensiblement ses créatures sensibles, par lequel il verse les ra-ons lattants de son amour sur elle ' par lequel il se rend manieste à icelle " car la
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desquelles les animau( mangent ici sans en recevoir aucun dommage. 9ue les arbres parviennent en ce pa-s épaisses de plusieurs brassées, lesquelles étant crees ici 1usqu’à leur plus grande perection ne sont guère plus grosses que d’une brassée. 3ouchant le 7ègne nimale ' en regardant les hommes aussi bien que toutes sortes d’autres animau(, on verra qu’ils sont beaucoup plus robustes et pourvus de bien plus d’esprit que ne sont ceu( de ces Pa-s ici. 3rouverait* on bien ici des hommes qui pourraient prendre l’un l’autre d’une main par un bras ou par une 1ambe pour lui aire ainsi le tour de la t!te ou le 1eter contre un arbre ou contre une paroi comme il - en a dans les pa-s de rasil à qui cela est acile de aire G si chaque personne ne pouvait soulever deu( cent livres, le poids de IQQ. hommes porteraient vingt et huit millions à raison de EQQ. tt. la livre d’orA. 9uelle prodigieuse quantité d’or les 8spagnols ont re&u lorsqu’ils ont occupé les Pa-s de Pérou cela n’est presque pas e(primable, et ne peut !tre dit en peut de paroles, mais nous épargnerons telles et d’autres histoires rares du m!me calibre pour un autre temps, lorsque nous parlerons des trois 7o-aumes en particulier ' 4e vous prie mon très cher, de considérer à l’encontre de ce que 1e viens de dire combien peu d’or, et d’autres métau(, de l’argent, et des pierreries que la chaleur du soleil vient à opérer et à produire dedans le terroir des Pa-s as, et s’il vaut bien la peine de s’en ressouvenir. 0ous pouvez voir en tout ce que nous avons rapporté ici de quelle a&on et combien inégalement ce puissant dominateur et recteur du Monde, le )oleil, vient à aire eusion de ses vertus et de ses dons à proportion de sa présence ou de son absence, et ce selon les ordonnances qu’il en re&oit de son créateur.
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+l semble que 0irgile a été aussi de notre sentiment, quand il dit ' 5nde *ominum pecudumque genus, vitaeque volantum, Et quae marmoreosert monstra sub aquore ontus, 5gneus est illis vigor et coelestis origo "eminibus. $’est*à*dire ' $’est de là qu’est le règne des hommes et des brutes, et que sont les vies des oiseau( ' 8n les monstres de la mer ont une vigueur ignée ou de eu. 8t les semences ont une origine céleste. )endivogius parlant de l’;lément de @eu ' 5gnis, inquit, est Elementum purissimum, et omnium dignissimum, plenum ad*aerentis unctuosae corrosivitatis, penetrans, digerens, corrodens, maxime ad*aerns, extra visible, intus vero invisible, 'ixissimum + Est clidum et siccum et temperatur $erra. Eus omnium purissima substancia et essentia cum $*rono Divinae 4aestatis in creatione primum elevata est + ex minus purissima eus substantia 1ngeli creati sunt. 5mpura et unctuosa in centro $errae ad continuandum motus operationem, a summo creatore sapientissimo relicta et inclusa est, quam nos ge*ennam vocamus. $’est*à*dire ' Le @eu est l’;lément le plus pur et le plus digne de tous, il est plein d’un corrosi gras, il est pénétrant, e(térieurement visible, mais intérieurement invisible, très i(e " il est chaud et sec, et se laisse tempérer par la 3erre. 3oute sa plus pure substance et essence s’est élevée à la création avec le 3rNne de la Ma1esté #ivine. Les nges sont créés de sa substance moins pure. L’impure et l’onctueuse ou grasse est laissée et enermée du très haut et très sage créateur dedans le centre de la 3erre, pour continuer l’opération de la motion, laquelle nous appelons la géhenne ou l’8ner. $’est dans le @eu que les raisons vitales, et l’intellect sont comprises, lesquelles l’homme re&oit de son créateur avec la première inusion de la vie étant dans l’état végétant, et c’est alors que l’homme est doué de #ieu d’une âme raisonnable, et c’est pour mors qu’il est appelé l’image de #ieu. $e n’est pas aussi sans grandissimes raisons, que notre #ieu tout puissant à mis le siège de sa #ivine Ma1esté dedans le @eu " car c’est pour cela qu’il ne peut sourir aucune chose impure, composée, ni tachée " ucun homme ne peut m!me regarder ni approcher ce grand #ieu vu que le eu le très subtil et le très pur, qui environne sa très )ainte Ma1esté #ivine, doit !tre présumée et crue tellement concentré, qu’il est impossible et tout à ait contraire à sa nature de sourir aucune chose composée auprès de lui, sans le résoudre dans un moment en ses principes.
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CHAPITRE II. Que les 6eux d’en !as ont leur origine des 6eux d’en %aut. Ce que c’est que du *eu et comment le *eu ient mani*este. es sortes de *eux qui se trouent dedans les -nimaux$ dedans les égétaux$ et dedans les 'inéraux. VREDERIC.
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ous avez, à ce me semble, assez solidement et assez bien discouru de l’;lément du @eu, et particulièrement de son origine " de la lumière " du )oleil, et de ses inluences dedans les composés, et de ses opérations en iceu( ' vous étiez m!me monté avec votre esprit 1usqu’au eu glorieu( qui environne le 3rNne du $réateur " mais vous avez parlé ort peu des eu( matériels, terrestres, centrales, )oureu(, Minérales et Mercuriels.
FRANÇOIS. +l est vrai, mais 1e les ai réservé pour vous, ain que vous les résolviez par la cle de vos e(périences.
VREDERIC. @ort bien ' 1e m’en vais donc l’entreprendre selon la petite capacité de mon esprit, et tacherai d’en aire mon commencement de la circonérence de la 3erre, pour le inir au centre d’icelle, puisque notre =uvre des Philosophes doit !tre principalement produite en perection par le @eu central de la 3erre, nonobstant que toutes sortes de @eu(, aussi bien ceu( d’en haut que ceu( d’en bas aient une grandissime s-mpathie ensemble, et que les eu( d’en bas aient leur origine de ceu( d’en haut. 0ous avez bien touché quelque chose du @eu qui est caché dedans les nimau( pour autant qu’il est descendu du @eu ou de la Lumière du )oleil " qu’il les rend participants de la Lumière et de la vie, et m!me d’une telle manière qu’ils ont en leur pouvoir de le multiplier en inini par le mo-en de la transplantation et de la génération. Mais quelles sortes de eu( il - a encore dedans les nimau( outre celui*là, vous n’en avez encore ait aucune mention " et puisqu’il s’- en trouve plus d’une sorte, par la voie de notre natomie ch-mique, qui sont utiles et nécessaires à savoir au( amateurs de sciences naturelles, il ne sera pas mal à propos de vous les communiquer ici par mes e(périences. +l aut que vous sachiez ' Premièrement, qu’on, appelle toutes sortes de matière brlantes, du @eu, lorsqu’elles sont allumées par quelque eu brlant, comme du eu commun qui sert à la cuisson des viandes, ou d’un eu causé par une émotion subite, ou par une contrition des bois durs, ou par la con1onction des deu( matériau( contraires et concentrés en vertu. $ar les superluités de sans vous perdre le respectA les e(créments étant séchés, aussi bien que les sept parties capitales d’iceu(, comme sont, le $=ur, le $erveau, le @oie, le Poumon, les dis*1eA bien séchés, se changent tout aussi bien en eu et en cendres que les bois secs ou autres matières brlantes ' 8t les raisons, pourquoi cela se ait ainsi, ne sont autres " sinon,
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que nous pouvons tirer, par notre art ch-mique, de toutes sortes des corps animau(, un soure très parait, et qui est tout à ait égal à celui duquel on se sert pour en aire des allumettes, comme 1e vous erai para2tre par mes e(périences ici ensuite. )econdement ' +l se trouve une 8spèce de @eu humide dedans les animau(, lequel est ermentant, digérant et séparant les viandes et nutriments en matières pures et impures, paraisant les pures en ch-le, le ch-le en sang, et le sang 1usqu’à une nourriture et un entretient général des sept parties capitales susdites des nimau(, et 1usqu’à la production non seulement du sperme, mais aussi m!me 1usqu’à un soutient et réconciliation des esprits vitau(, et séparant les impures par les émonctoires et particulièrement par la sueur, par l’urine et par la selle. 3iercement ' +l se tire un eu des corps des nimau( lequel est ort semblable à celui de l’esprit de vin lequel se prépare de la a&on suivante. Prenez les corps de quelques animau(, séparez en les superluités de nature et les e(créments, hachez les bien menus, cuisez les si longtemps avec de l’eau commune que votre matière soit devenue insipide, et que l’eau en ai tiré toute la substance " aites rara2chir cette liqueur 1usqu’au point qu’elle soit propre pour la aire ermenter selon l’art, laissez la bien travailler, et tirez en alors l’esprit par l’alambic, et vous en recevrez un esprit qui ne sera pas seulement buvable, mais qui se laissera allumer aussi de la m!me a&on que l’esprit de vin. 8n 9uatrième lieu ' Hn peut tirer un @eu humide des corps des nimau(, et particulièrement, de leurs cheveu(, ongles, cornes, et de leur urine, lequel est capable de produire des beau( eets en médecine par la vertu de sa grandissime spiritualité, et plus particulièrement encore, quand on l’a mis à ermenter selon l’art, lorsqu’il s’en ait un esprit tellement subtil, qu’il ne pénètre pas seulement intérieurement le corps tout entier comme un éclair, mais qu’il est aussi capable d’amener avec lui et de conduire les soures des végétau( dedans les corps des animau(, et de les guérir de leurs mau( quasi en un moment de temps, c’est de quoi nous nous entretiendrons une autreois plus amplement. 8n $inquième lieu. +l se trouve un eu dedans les animau(, lequel nous pouvons véritablement appeler le vrai réceptacle de l’humide radical, puisque c’est icelui qui arr!te et lie l’humide radical en son sein, et que c’est icelui qui est le principal lien de tout le corps composé qui lie les ;léments ensemble, et encore que les ;léments viennent à !tre séparés, et qu’ils sont dé1à séparés, ce eu demeure persistant éternellement, et résiste m!me si vigoureusement contre le eu matériel tout dévorant et tout détruisant, qu’il ne peut pas seulement dissoudre les cendres des corps des animau( brlés, et les paraire à un corps diaphane pareil à celui du verre ou d’un $ristal, mais qui est m!me capable d’arr!ter leur soure volatil, et de i(er et l’élever à une matière blanche, claire, transparente et résistante au eu comme un $ristal.
FRANÇOIS. 0ous parlez des choses presque si rares et si admirables comme on en récite du Poisson 8chiné ou 7émora, lequel, à ce qu’on dit, peut arr!ter en un moment un navire en pleine voile, et la rendre, quasi au m!me instant immobile.
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VREDERIC. +l s’en aut guère " et quand 1e vous dirai, que l’on peut rendre l’esprit brlant, qui est tiré du suc des corps des animau(, >comme nous venons de direA non seulement corporel mais aussi résistant au eu, et ce par le mo-en d’un eu qui se trouve dans les m!me corps des animau(, vous aiguiserez bien les oreilles encore d’une autre a&on, et n’en croirez peut !tre non plus rien que du susdit poisson 7émora, nonobstant qu’il soit aisable et assez souvent passé par nos mains, comme nous dirons ailleurs plus au long quand nous entamerons notre discours des sels. 8n )i(ième lieu ' 1’ai trouvé encore une espèce de @eu dans les corps des animau(, qui attaque et dissout pour la plupart les corps des végétau(, nimau( et Minérau( en chemin humide aussi bien, qu’en chemin sec, puisque ce eu est de la nature du )alp!tre et qu’il peur aire toutes les opérations qu’on attribue au )alp!tre. 8n )eptième lieu ' 1e puis dire que les corps des nimau( sont encore doué d’un autre eu, qui est de la nature du sel de la mer. 0oilà les sortes de eu qui se trouvent dedans les corps des nimau(, et qui en peuvent !tre tirés eectivement. 0o-ons un peu à cette heure de quelles sortes de @eu( que les 0égétau( sont imprégnés. Les 0égétau( sont doués de deu( sortes de @eu( diérents, outre cette étincelle de leurs vertus et de leurs qualités qu’ils ont re&us par l’inusion première du soleil ou de la lumière. L’un en étant volatile et l’autre i(e. Le volatile est de trois sortes, à savoir " un esprit ardent, une huile, et un esprit ou sel volatile. Le eu i(e est de deu( sortes ' un cide et un lcali.
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tous les métau( et minérau( se laissent dissoudre par un tel eu humide et vaporeu(, ce que ne se pourrait aire, s’il n’- avait un tel eu pareil caché dedans les sels i(es et volatils des métau( et des minérau(, car chaque chose aime son semblable, et se délectent par ensemble ' c’est pourquoi que les atomes ou les particules de ces au( humides ou esprits salins savent si bien pénétrer et entrer dedans les pores des métau( et des minérau(, qu’ils viennent aussitNt attaquer les sels, qui sont 1oints et unis avec leur )oure et leur Mercure per minima, et qu’il les ont ondre ort volontiers avec eu(, et en leur propre nature, à cause que la plus grande partie des corps des métau( est un sel i(e coagulé, et qu’ils possèdent aussi ort diéremment peu ou beaucoup de sel i(e ou volatil, à proportion de leurs qualités diérentes. +l est à remarquer ici, que ce eu humide qui se trouve au 7o-aume Minéral, est de deu( sortes. L’une sorte étant de la nature du )oure, l’autre de celle du Mercure. Les métau( que nous 1ugeons !tre plus de la
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CHAPITRE III. Ce que c’est que le *eu Central de la &erre. Que le *eu des Philosophes est sem!la!le au *eu central. Di**érence entre le *eu commun et le *eu des Philosophes. Con*irmation des Philosophes du 6eu humide. Que l’aspect des trois couleurs capitales doit su**ire pour la con*irmation de la érité de la Pierre des Philosophes.
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e @eu $entral de la 3erre n’est autre chose qu’un eu humide de la nature du soure et du Mercure tout deu(, et aimant pour cela aussi bien les mi(tes soureu( que les Mercuriels au 7o-aumes végétable qu’nimal et Minéral " et nous pouvons dire, que notre eu humide, duquel nos nous servons dans notre =uvre des Philosophes est un eu de la m!me nature, car comme le eu $entral de la 3erre vient à partager et à donner indiéremment par l’aide du soleil, à tous les végétau( soureu( et Mercuriels, et de m!me à tous les nimau( et Minérau(, leur commencement, leur accroissement leur perection leur déclinaison, leur changement et leur séparation en leurs Principes " ainsi ait notre eu des Philosophes tout de la m!me manière, puisqu’il opère indiéremment dans le 7o-aume Métallique, dissolvant, coagulant, séparant et re1oignant tous les métau( )oureu( et Mercuriels, les produisant, par la putréaction à une autre matière qui n’est plus usible, laquelle ne peut !tre réduite en aucun corps métallique non plus, >selon le dire des PhilosophesA qu’à la seule perection des corps métalliques de l’Hr.
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non-mus, in De rincipiis Naturae et artis #*7micae ' 2adix auri aliud non est quam *umorosa et inguis vaporeitas collecta ex duabus naturis, 1rgento vivo et "ulp*ure. $’est*à* dire ' La racine de l’Hr n’est autre chose qu’une vapeur humide et grasse, assemblée des deu( natures, de l’rgent vi et du )oure. )endivogius, in $ractatu de "ulp*ure ' "ulp*ur et 4ercurius sunt minera 1rgenti vivi Aconuncta tamenB quod 1rgentum vivum *abet posse metalla solvere, occidere et vivi'icare, quam potestatem accepit a sulp*ure acetoso suae propiae naturae. $’est*à*dire ' Le soure et le vi rgent sont la mine de l’rgent vi >pourtant 1oint ensembleA lequel vi argent a le pouvoir de dissoudre, de tuer et de reviviier les métau(, lequel pouvoir il a re&u du soure de sa propre nature. )enior Xadith ' 1qua *ilosop*orum est caput operis eorum, et clavis, et vita corporis de'uncti eorum, quae est terra eorum benedicta sitiens. Et sicut 1er est calidus et *umidus, similater 1qua eorum est calida et *umida, et est ignis Lapidis, et est ignis circumdans, et *umiditas 1quae eorum est 1qua. $’est*à* dire ' L’eau des Philosophes est le che de leur =uvre, et la cle, et la vie de leur corps déunt, qui est leur terre bénite, qui a soi. 8t comme l’ir est chaud et humide, ainsi est aussi leur 8au chaude et humide, et est le eu de la Pierre, et est le eu entourant, et l’humidité de leur 8au est de l’8au. 5ermès ' 5gnis quem tibi monstravimus est 1qua. $’est*à* dire ' Le @eu que nous vous avons monté est de l’8au. )enior Xadith ' arvenit in *anc aquam praeparatione prima virtus supérior et in'erior. $’est*à*dire ' La vertu supérieure et +nérieure est parvenue dans cette 8au par la première préparation. Le m!me ' Nominavit -ermes 1quam *ilosop*orum 1lbam 1urum, ideo quod anima tingens latet in 1qua illorum 1lba, cum dominetur ei spiritus calore suo et albedine. $’est*à*dire ' 5ermès a appelé cette 8au blanche des Philosophes de l’Hr " à cause que l’âme qui teint est cachée dedans leur 8au blanche, lorsque l’esprit domine sur elle par sa chaleur et par sa blancheur.
Le m!me ' $inctura est tota 1qua tingens. 3oute la teinture est une 8au teignante. ernhardus ' "cias quod 1qua nostra 4ercuralis sit via, et ignis adurens, morti'icans et restringens aurum plus quam ignis communis + Et proptera, quanto melius cum eo miscetur, 'ricatur et teritur, tanto plus ipsum destruit, et aqua viva ignea plus attenuatur. $’est*à*dire ' )achez que notre 8au Mercurielle est vive, et un eu brlant, mortiiant et restringeant l’or plus que le eu commun " 8t pour cette raison, tant mieu( qu’il est m!lé, rotté et bro-é avec lui, tant plus le détruit*il, et quand plus est*il rendu menu par cette 8au vive ignée. 7osinus ' #erum *abeas, quod nulla tinctura sit unquam, nisi per 1quam sulp*uris mundam. $’est*à*dire ' 0ous pouvez !tre assuré qu’il ne se ait 1amais aucune teinture que par une 8au pure de soure. Petrus onus ' 1qua "ulp*uris est 1rgentum vivum de sulp*ure composito extractum, est 1qua viva, et *oc est quod proprie dicitur, Lac Virginis, 1qua sincea, coelestis et gloriosa. L’8au de soure est de l’rgent vi e(trait du soure composé, et est une 8au vive, et c’est cela ce qui est proprement dit le lait virginal, l’8au sincère, céleste et glorieuse.
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FRANÇOIS. Mon bien aimé C 4e sais ort bien que le @eu est un ;lément qui doit !tre considéré dans l’=uvre des Philosophes de tous les vrais Philosophes pour un eu humide participant de la nature du soure et du Mercure. $e pourquoi il me semble, >sous votre meilleur avisA qu’il n’est pas nécessaire que vous vous donniez la peine d’alléguer un plus grand nombre d’auteurs pour vériier et pour établir davantage par*là votre sentiment, mais selon mon 1ugement, qu’il doit suire ce que vous venez à démontrer par vos e(périences ' savoir, que les trois couleurs capitales viennent par ordre par le mo-en de notre eu humide qui est notre matière, et que les métau( peuvent !tre conduis par icelui en un état tel, qu’ils ne peuvent plus !tre réduits en des métau(. 0ous savez aussi ce que )endivogius assure de la destruction des métau( quand il en parle en ces termes ' Qui ita metalla scit destruere ut per amplius non sint metalla, is ad maximum pervenit arcanum. $’est*à*dire ' $elui qui sait tellement détruire les métau(, qu’ils ne soient plus des métau(, il est parvenu au plus grand arcane. 8t Paracelse ' Facilius est metalla construere quam destruere. $’est*à*dire ' +l est plus acile de construire les métau(, que de les détruire.
VREDERIC. +l est vrai, vous avez vu tous ces auteurs et bien d’autre avec vous ' rompons donc ce propos et avan&ons à l’;lément de l’ir, ou bien vous semble*t*il que nous étendrons encore un peu davantage notre discours sur cette matière G
CHAPITRE IV. Des *eux souterrains et des montagnes em!rasées par toute la terre. Dans l’-sie. Dans l’-*rique et dans l’-mérique. Que le *eu central est tout autre que celui des montagnes em!rasées. FRANÇOIS.
C
omme il vous plaira ' il est bien vrai que notre intention est bien d’!tre court et simple en notre discours, et nous savons bien aussi tous deu(, qu’il n’est pas besoin de se servir de beaucoup de circonstances pour ceu( qui ont la connaissance de l’art, puisqu’ils les hissent, et les uient " il me semble pourtant, qu’il ne serait pas désagréable au lecteur curieu(, si nous étendions notre entretien encore quelques peu du eu souterrain, et des autres lieu( et des montagnes qui 1ettent du eu.
VREDERIC. 0ous touchez bien cette matière, et 1e ne trouve non plus mal à propos que nous e(primions un peu nos sentiments de quelle a&on les eu( souterrains comme celui du mont 8tna, du 0ésuve, du mont 5écla et des autres montagnes peuvent brler si longtemps et si continuellement ' d’oB provient un tel embrasement ' de quelle a&on il s’éteint et se rallume " comme aussi de quelle a&on il peut arriver qu’il en survienne à la 3erre et au( 0égétau(, nimau( et Minérau( des si grands accidents, altérations et maladies ' 8t autre tout cela, d’approondir si ceu(*là sont bien ondés qui soutiennent que le @eu souterrain, et celui qui s’allume dedans les montagnes et dedans les conduits de
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la 3erre, à savoir s’il est aussi d’une propriété corrompante et consumante comme celui de la lamme.
FRANÇOIS.
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largeur de mille pas, quelqueois de deu( mille, et quelqueois de trois et quatre mille pas, et cela quelqueois de la longueur de di( huit mille pas, de sorte qu’on ne se peut étonner assez d’oB une si prodigieuse quantité de matière ondue peut !tre provenue. +l n’est moins digne d’admiration que les pierres de la grandeur d’une maison toute entière, et rouge comme des charbons sont quelqueois 1etés du proond de la montagne de l’étendue de plusieurs lieues. $omme aussi ' que la mer est par des places bouillante par le mouvement du eu souterrain comme un pot ou comme un chaudron qui est sur le eu et ce de l’étendue quelqueois de plusieurs lieues, et qu’elle est aussi par places élevée de la hauteur de quelques piques. $es mouvements admirables ne sont pas seulement propres et communs au mont 8tna, mais les monts 0ésuve et )tongilus en )icile sont de la m!me nature, lesquels sont 1ugé de plusieurs, que nonobstant qu’ils soient bien éloignés les uns des autres, qu’ils communiquent pourtant la matière brlante ensemble par les conduits souterrains, vu que une grande partie de l’+talie n’est qu’une combinaison de soure et de sel. 4e ne doute pas que toutes les autres montagnes brlantes dans l’8urope, dans l’sie, dans l’rique et dans l’mérique ne soient composées par la cause de cette chaleurA toutes sortes de leurs et de ruits. $ette eau coule par ces 1ardins dans un havre qui n’est pas loin de là, qui ne gèle 1amais à cause de sa chaleur " ce pourquoi il arrive qu’il se trouve là une si grande quantité d’oiseau( et de poissons que les habitants s’en peuvent nourrir aisément. Hn trouve par places au( ^les de @inlande, de
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de la glace " et que la mer est par places tou1ours ouverte, sans !tre gelée, ou qu’elle est au m!me temps, A peu d’espace de ces lieu(, tou1ours gelée, et la glace épaisse quelqueois 1usqu’à septante ou quatre vingt brassées. D- /’A01. +l - a une 2le en Perse, appelée Hemusium, dont toute la terre est presque remplie de @eu souterrain ' 8t il se trouve dans la Perse m!me partout tant de puits et des concavités de soure qu’elles ont bien souvent avoir peur à ceu( qui vo-agent de nuit. 8n Mède, près de la ville capitale )ua, sorte le eu d’une telle urie hors de la terre avec un bruit si horrible comme s’il sortait par quinze cheminées. 8t en 3artarie, du coté de la Muscovie, sont les ouvertures brlantes ort communes. #ans les 7o-aumes d’+ndoustan, de Mogor, de 3ibet et dans le grand 7o-aume de la $hine les eu( souterrains et les montagnes brlantes sont ort communes ' +l - a m!me dans le pa-s de $hine des campagnes toutes entières desquelles le eu sort d’une naturelle manière, que les habitants de ces pa-s mettent leurs pots sur ces petits puits ou cavités de eu pour cuire leurs viandes dessus. #ans la 4aponie il - a une montagne qui vomit de 1our et de nuit une telle umée et un si grand eu, qu’elle ne peut pas !tre vue seulement de ceu( de la ameuse ville de @irando qui en est de la distance de soi(ante et di( miles, mais qu’elle donne de la lumière et qu’elle éclaire toute l’2le comme un lambeau. Les 2les des Philippines et tout l’rchipel de )t. Lazare sont si plein de eu souterrain qu’il se découvre en quantité au( cavités et es proondeurs des plates campagnes. #ans l’+le de 4ava il - a une montagne de laquelle l’embrasement a été des longues années tranquilles, mais s’est réveillé l’an DKO, par une décharge de soure brlant si violente qu’il - a eu di( mille hommes de circun voisins qui en ont été tués. )ur l’+le de 3imor il - a eu une montagne, appelée Picus, d’une telle hauteur qu’on pouvait voir la lamme sur la mer à plus de trois cent lieues à de là. $ette montagne à été attaqué l’an DF d’un tremblement de terre si rude qu’elle a été enoncées avec l’2le tout ensemble dans la mer, comme si la mer l’avait engloutie. La montagne /onnapi sur l’une des 2les de andana s’est rallumée d’une telle urie, après avoir brlé di( sept ans de temps, qu’elle a 1eté une si prodigieuse quantité de grosses pierres, des cendres, des pierres ponces et des pierres soureuses, qu’il semblait que toute la mer en était couverte, et qu’elle en brlait et que tous les poissons et autres animau(, qui étaient à l’environs, en sont péris. )ur l’2le de 3ernate, qui est une des +les des Molucques, il - a une Montagne qui perce les nues, dons la partie supérieure brle tou1ours. u( 2les de Maurice, et particulièrement des spélonques de la Montagne 3hola, il se 1ette tant de cendres et si grandes pierres qu’elles ne cèdent en rien au( plus grands arbres, et que l’ouverture para2t comme la gueule de l’8ner. E- A0451. Hn a découvert huit montagnes brlantes principales en rique, outre quantité de spélonques et des cavités soureuses. +l s’en trouve en bassia ' une dans la Lib-e '
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deu( en Monopata ' et quatre dans les pa-s de ngola, de $ongo et de /uinée. La mer tlantique à sous elle une si grande quantité de eu souterrain, qu’ils en sortent encore au1ourd’hui par places des eu( et des grandissimes lammes hors de l’eau, desquels $olombus et 0esputius ont e(périmenté les cruautés. Les ^les 3erzère ne sont presque pas habitables à cause de la véhémence de la grande quantité de eu souterrain. )ur les ^les de $anaries, il - a la montagne renommée de Picus, qui est d’une hauteur surprenante et 1etant tou1ours un eu terrible. Hn compte au 7o-aume de $hili quinze montagnes brlantes, desquelles il - en a quelques*unes unes qui ont causé à ce 7o-aume tant de malheurs l’an DJK, qu’il - a eu tant de villes bouleversées et englouties, que le temps ne nous permet pas d’en aire ici le récit de cette histoire. +l se trouve au 7o-aume de Pérou )i( montagnes embrasées outre une quantité de spélonques brlantes, et ces montagnes sont d’une hauteur e(cessive. L’A670451. Hn a aper&u cinq montagnes brlantes dans l’mérique septentrionale qui se trouvent partie dans la nouvelle 8spagne, et partie dans la $aliornie et autres lieu(.
VREDERIC. +l n’est pas besoin que vous vous donniez la peine de aire ici un grand récit d’une quantité de montagnes embrasées, vu que 1’ai lu aussi bien que vous, ce qu’en ont écrit @ranciscus 7icardi ' ndreas Perez ' lphonsus d’Hvale ' P. 3ursselinus ' Masse1us ' Martinus Martinius ' <. Xerretus ' Hlaus ' Yircherus ' ou qui veulent passer pour telsA veulent soutenir, cela n’est pas concordant avec les opérations du eu des Philosophes, non plus qu’il serait requis des serpents de cuivre avec des alambics dessus pour emp!cher l’8au de mer à monter avec son sel, quand on la veut dulciier par la distillation, comme un certain auteur moderne qui a écrit quantité de beau( volumes prend l’assurance d’enseigner. comme nous avons dit assezA sont des eu( humides et qui ont amender les métau( et les minérau(, au lieu que les susdits ne ont que détruire et corrompre toute chose.
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CHAPITRE V. Comment le *eu peut )tre allumé aux lieux souterrains. Comment les em!rasements souterrains peuent durer si longtemps. Comment les trem!lements de terre et autres altérations se *ont.
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ue le eu humide central de la 3erre peut allumer le soure commun et tous les composés brlables, cela doit !tre entendu et accepté avec un grain de sel >comme on ditA parce qu’il peut !tre, que les matériau(, qui sont aciles a !tre allumé, n’acceptent 1amais le eu central " et qu’il peut arriver aussi, que le eu central les allume ort acilement, comme nous avons dit ci*devant assez amplement " mais il est temps d’observer et de démontrer ici, comment, d’oB et de quelle manière les embrasements susdits se ont dedans les conduits des montagnes et de la 3erre, ce qu’il me semble qu’il arrive ordinairement de cette manière. La matière dedans les conduits de la 3erre qui re&oit acilement le eu, comme le soure commun, est très aisément allumé par l’éclair et par l’attouchement des pierres qui viennent à tomber les unes sur les autres et causer de la lamme comme il est à voir au( pierres de usil, et autres pierres dures quand on les rappe les unes contre les autres, n’- a-ant pas aucune matière dans le monde qui embrasse plus volontiers la lamme que le soure commun, comme il est connu à tout le monde " mais de quelle a&on que l’éclair se orme dans l’air par le moteur général de toute chose, nous en avons donné ci* devant de l’éclaircissement assez. +l me semble qu’il n’est pas besoin de Philosopher beaucoup en ce lieu, de quelle a&on que l’éclair allume le soure avec beaucoup de acilité, vu qu’il est m!me assez connu au( )oldats, qui se voulant assurer de la décharge de leurs usils, a1outent un tant soit peu de soure à la poudre. +l ne para2t aussi >hélasA que trop dans le monde, combien que les magasins à poudre sont poursuivis d’éclair, et combien de dommages et de malheurs que le soure vient à cause partout à cause de sa grandissime susceptibilité du eu, comme les e(périences annuelles nous en pourraient suppéditer une très grande quantité d’histoires. 4e vous prie quelle merveille serait ce, qu’au( pa-s chauds, comme dans l’+talie et dans d’autres pa-s innombrables, oB le soure possède non seulement des montagnes, mais des pa-s, des Provinces et des 7o-aumes tout entier, et oB les animau( ne se peuvent presque pas tenir un moment de 1our au soleil " que le soure, dis*1e, soit allumé là par l’éclair, et que l’éclair soit en ces lieu( là cause des embrasements et des eu( souterrains, vu qu’en llemagne, en ngleterre, au( Pa-s as et au( autres pa-s humides l’éclair n’allume pas seulement la poudre à canon, mais aussi le oin, la paille et le bois comme on en entend des e(emples tous les 1ours. 4e soutiens que le eu est d’ordinaire allumé au( lieu( mentionnés de la manière que 1e viens de dire, encore qu’il - ait plusieurs voie par lesquelles le soure peut !tre enlammé " et ce qui conirme encore ma soutenue, c’est que le moteur est ordinairement ort grand en ces pa-s soureu(, et que le soure - est ort sec et susceptible, vu que l’humidité n’- est pas abondante mais rare " L’8au m!me nous servira d’e(emple " car vous savez qu’une
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grande étendue d’8au, comme une mer ou autre, re&oit ort volontiers un air humide pour l’attirer et pour concevoir son humidité et son aquosité " ainsi ait le eu très subtil du soleil et de l’éclair de m!me, en s’étendant avec avidité dedans l’oléaginosité du soure, qui est ort éloigné de leur propre nature.
FRANÇOIS. 4e puis ort bien comprendre de quelle a&on le eu doit !tre con&u des montagnes et des pa-s souterrains soureu(, mais 1’entendrai volontiers votre opinion de la continuation et de la longue durée de ces embrasements.
VREDERIC. @ort bien ' 1e vous le erai comprendre. 4e m’étonne que vous me aites une demande si simple, car 1e veu( croire, que vous avez quelque ois allumé du soure, de la poi(, du )arrasin, de l’arcanson, de la cire, de l’huile ou d’autre matière susceptible du eu " et que vous avez vu que la matière ne donne de la lamme que pour autant que l’air puisse toucher la supericie d’icelle, et que cette matière ne se consomme tout d’un coup, comme ait la poudre à canon mais ainsi peu à peu, et si longtemps que le vaisseau ournit de la matière ' $omme par e(emple ' Prenez un creuset empli de soure ' une écuelle pleine d’esprit de vin ou de quelque autre matière qui con&oit acilement la lamme ' allumer la matière par une allumette ou par quelque autre eu par en haut, et vous verrez que votre matière ne brlera pas tout d’un coup, mais peu à peu et si longtemps que la matière durera, et qu’il n’- aura que le dessus de la matière qui donnera de la lamme 1usqu’à que tout soit consumé, et qu’il ne reste plus rien dedans le creuset ou dedans l’écuelle, ce qui aut qu’il continue à brler et à donner de la lamme à proportion de la quantité de la matière que vous aurez ourni, 1usqu’à que votre outil soit tout à ait déchargé de la nourriture de la lamme, laquelle cessera quand son entretien viendra à manquer. $’est tout de m!me, des concavités de la 3erre, qui sont remplies et bouchées par le soure commun, et par d’autres matières bitumineuses, qui sont sublimées ou crues en ces conduits ou creu( souterrain ' $ar comme un pot ou un creuset de la hauteur de plusieurs pouces, étant empli de soure, est capable d’entretenir la lamme le temps de quelques heures " tout ainsi quelque conduit ou creu( dans la 3erre rempli de soure étant allumé, ne peut seulement continuer à brler le temps d’un 1our, d’une semaine, d’un mois, d’un an, mais plusieurs années et m!me plusieurs siècles. L’avez*vous compris G
FRANÇOIS. 4e l’ai ort bien compris. 0ous avez assez bien parlé et ait comprendre, comment que la matière brlante peut concevoir le eu et combien longtemps elle peut continuer à brler au( montagnes et au( lieus souterrains qui sont rempli de soures ou de matière soureuse, et ce en grand aussi bien qu’en petit, à moins que les cendres, pierres ou quelque autre obstacle vienne à priver le eu de l’âme de l’air, et ainsi l’étouer " mais puisque vous avez entendu par les histoires que 1e me suis donné l’honneur de vous réciter ci*devant, qu’il arrive des altérations épouvantables par le eu souterrain, aussi bien sur la 3erre que dedans les eau(, et que m!me les animau(, qui
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sont là environ, en viennent quelqueois à !tre étouer et périr misérablement, et que des villes et des Provinces toutes entières sont bouleversées et comme englouties par les tremblements de terre ' 1e vous supplie de me donner un peu plus d’éclaircissement de ces merveilleu( eets.
VREDERIC. $es choses vous ont*elles étonner G 4e vous prie qu’elles ne vous semblent étranges, quand vous vous mettrez dans la pensée, quelles altérations ne peuvent !tre causées, s’il arrive que le soure est brlé et consumé du eu souterrain, dessous la supericie de la terre, ou de quelque montagne, de l’étendue de huit ou di( lieues ou plus, et que cette terre, comme votée, vienne à !tre précipitée, avec des arbres, des maisons, des lacs, des rivières et des animau( dessus, dedans un eu de soure de l’étendue peut !tre de m!me de plusieurs lieues, et qu’ainsi la roidure se 1oigne si subitement à la chaleur et l’humidité à la sécheresse " pensez, dis*1e, si ces rencontres tant ero-ables ne doivent causer des merveilleu( eets et des altérations épouvantables G )ongez un peu, 1e vous prie, qu’il aut nécessairement, qu’une si grande quantité de eu, recevant si subitement une si prodigieuse multitude d’eau et d’autre matière roide, qu’il se asse un combat plus horrible qu’on ne se saurait imaginer. 9u’il ne vous semble non plus étrange quand vous entendez qu’il arrive quelqueois, que des conduits souterrains remplis de sel commun, ou de )alp!tre, ou de vitriol, ou d’alun, ou d’autres sels, viennent à tomber dedans les goures brlants, et que par la con1onction d’iceu( il se ait un étonnement des eorts si étranges, comme les histoires en parlent " car vous savez que quelques livres de la poudre à canon peuvent aire un grandissime dégât, à cause de la con1onction du soure et du salp!tre, qui ont proprement cette poudre ' combien de plus grandes destructions ne seraient donc une précipitation de plusieurs centaines de mille de livres de soure brlant dans une grandissime quantité de salp!tre ondu, ou de quelques million de livres de salp!tre dans une spélonque de soure ondu, et si une telle con1onction de soure et de salp!tre n’est pas capable de aire quasi crever toute la terre G
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9uand vous vo-ez qu’il arrive que les animau( de la terre et dedans la mer viennent à !tre étoués, et à périr là ou ces mouvements épouvantables se ont par celui du eu souterrain, quelle merveille est ce G vu qu’il arrive souvent, qu’il - a des minérau( d’ntimoine, d’arsenic, d’Hrpiment, de Mercure, de $inabre et d’autres m!lés parmi les matériau( qui viennent à !tre plongé dedans les susdits soures brlants, et par ainsi se sublimer et s’étendre comme des esprits au travers des eau(, au travers de la 3erre, et dedans l’ir, ou ils tuent toutes choses vivantes qu’ils rencontrent. @aites étendre vos pensées un peu davantage sur cette matière, si vous pla2t, et vous cesserez bientNt à admirer les histoires prodigieuses qui ont mention de tant d’eets miraculeu( qui sont causé par les eu( souterrains, car vous avez manié les charbons aussi bien que moi, et entendant paraitement bien les opérations ch-miques, les merveilleu( eets de la nature dedans le grand monde ne vous peuvent pas sembler étranges, encore que vous assiez semblant, avec le commun, qu’ils vous sont incompréhensibles.
FRANÇOIS. 4e veu( croire avec vous, que vous et moi sommes à peu près également savant au( sciences naturelles, et que nos discours ne servent que pour donner des instructions au( ignorants ' il me semble pourtant, qu’il s’en aut encore beaucoup que nous n’a-ons traité assez clairement de quelle a&on que le eu central ait ses opérations dedans et dessus la terre.
VREDERIC. +l est vrai ' mais il me semble >sous votre meilleur avisA que cela viendra mieu( à propos quand nous traiterons plus particulièrement des 3rois 7o-aumes de la
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L’ESCALIER DES SAGES LE CIN+UIÈME DEGRÉ DE L’ÉLÉMENT DE L’AIR
ET DE L’AIR DES PHILOSOPHES CHAPITRE I. Des qualités de l’-ir. Que le +t. 0sprit de Dieu est épandu dans la lumière et dans l’air. Que l’-ir est la matrice de la lumière. Des degrés di**érants de l’-ir. Que la ie de toutes choses est dans l’-ir. Que l’-ir est un conducteur du 6eu. Que le ent est un -ir agité. Que les opérations de la poudre " canon se *ont par le mo4en de l’-ir. Que l’-ir *ait émouoir les /léments in*érieurs. Que l’-ir cause les changements " tous les 7tres. Que l’-ir est continuellement allumé de la lumière. Que l’-ir est diisé en trois sortes d’-ir. FRANÇOIS.
C
e n’est pas sans grandissime raison que le prophète Mo6se ait bien e(pressément mention au commencement de son Premier chapitre de /enèse par ces paroles ' Et lesprit de Dieu était épandu pardessus les eaux. Lorsque nous avons traité de l’;lément du @eu, nous avons dit, que #ieu le tout puissant a mis son tabernacle dedans la lumière ou dedans le soleil " nous avons aussi démontré comment que la divine Ma1esté engendre, comment il compose et comment il entretient toutes choses dans le monde par le mo-en de sa lumière ' etc. comme sur une charretteA au( lieu( ou le créateur et directeur de l’univers les a ordonnés. $’est l’ir dedans lequel proviennent et se ont les 8sprits vitau( des animau(, et entendez de sa plus pure substance qui est le plus près approchante de la lumière " et puisque la lumière est le Moteur général de tout, elle vient communiquer sa vertu mouvante à sa plus proche parente et voisine, qui est l’ir le plus pur, et la darder comme du centreA la circonérence, pour transporter ses vertus, par des degrés diérents, comme une servante idèle, au( végétau(, nimau(, et Minérau( créés et à créer.
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L’ir a plusieurs degrés diérents de pureté, car tant plus près qu’il est du soleil tant plus subtil et tant plus pénétrant qu’il est, mais tant plus qu’il en est éloigné, tant plus qu’il est grossier, à cause que le soleil ne soure rien de grossier à l’entour de lui, vu qu’il pousse toutes choses composées naturellement arrière de lui à la circonérence. 3oute la plus pure substance de l’ir se tient dans sa propre sphère, et le plus près de l’;lément de la Lumière, ou du )oleil ' mais l’ir le plus grossier est celui qui se trouve le plus près et dedans mes ;léments de l’8au et de la 3erre. L’ir est le conducteur de la vie et contient la vie en lui, aussi bien celle des autres ;léments, que des trois 7o-aumes des %tres composés, du végétable, nimale et Minéral ' car rien ne pourrait subsister, cro2tre, ni se multiplier dans le monde, s’il n’- avait pas une vertu aimantine dans l’air pour attirer à soi ce nutriment universel, pénétrant, altérant et multipliant, comme il est à voir à l’attraction de l’eau qu’il ait, et à la respiration itérative des animau(, qui n’attirent pas seulement l’air à eu( pour rara2chir le c=ur >selon l’opinion vulgaireA mais principalement pour 1ouir de la nourriture et l’entretien de la vie, de laquelle la sage mère ou l’irA l’a porté dans son ventre. 0ous savez que le vent n’est autre chose qu’un air agité, comme il est à voir à la respiration des animau(, qui peuvent souler du vent par le mo-en de l’air, et au( usils au vents au(quels on peut attirer l’air par une pompe et l’- comprimer si étroitement, qu’en le relâchant, il cause un vent et un soule si ort, qu’il peut pousser une balle de plomb d’une telle urie comme si elle était quasi chassée et 1etée par la violence de la poudre à canon. $’est l’ir aussi qui ait aire des opérations si violentes à
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la poudre à canon, parce qu’il est concentré dedans le salp!tre qui est le principal opérateur de ladite poudre, lequel étant allumé subitement par le soure commun et par celui du charbon, ait étendre son air humide concentré d’une très grande véhémence en sa sphère et produit des eets tant violents, comme il est connu. appelé le $iel des PhilosophesA auquel les trois autres ;léments, et toutes les autres choses créées, et m!me les étoiles, ont leur demeure, et leur lieu de repos, est comme un tamis de la
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presque de toutes les sortes des qualités et de changements. L’ir est divisé de quelques*uns de trois sortes de a&on diérentes, qui sont l’ir d’en bas, l’ir du milieu et l’ir en 5aut. +ls prennent pour l’ir le plus bas les nues, et celui qui est dessous icelles entre les nues et la 3erre, auquel les temp!tes, la gr!le, la neige et la pluie sont ormées, et oB l’éclair et le tonnerre sont vu et entendu à la partie la plus haute. +ls statuent pour l’ir du milieu celui qui est au*dessus des nues, auquel la nature de l’8au ne peut monter à cause de sa pesanteur " mais auquel les vapeurs et les halaisons spirituelles, qui se causent par les grandes chaleurs ou par les embrasements parviennent, vu qu’elles sont déchargées de la pesanteur des vapeurs aqueuses, et c’est pour ces raisons, que 1e crois qu’elles peuvent !tre là allumées ou par leurs propres ou par d’autres mouvements étrangers. +l est à présumer que la région de l’ir du milieu est souvent imprégné abondamment, et rempli d’une graisse humide, chaude et spirituelle, mais point aqueuse, comme sont quelques*uns nutriments du eu. 4e 1uge qu’il aut qu’il - aie en cette région une très grande tranquillité et une grandissime tempérance, à cause que les vapeurs pesantes, aqueuses, et corporelles ne peuvent monter 1usqu’à là, et que cet ir, par conséquence, n’peut !tre comprimé par les vapeurs susdites, comme elles compriment l’ir d’en bas. L’ir le plus haut est 1ugé d’!tre un ir très pur, qui n’est inecté ni chargé des vapeurs aqueuses, ni d’e(halaisons soureuses, mais tout à ait pur à cause qu’il est si proche du $iel qu’il dière ort peu, et qu’il change selon ma cro-ance peu à peu m!me en Lumière.
VREDERIC. Mon très cher ami, vous avez tenu en peu de paroles un discours bien aérien, à ma antaisie, et qui allume mon esprit pour retoucher l’air par ma langue, ain que vous puissiez pareillement entendre par votre intellect, sur les t-mpans de vos oreilles, un petit récit de ce combien nécessaire qu’est l’;lément de l’ir à notre =uvre des Philosophes, et quelles opérations il - ait ' de quelle a&on il - est attiré par une vertu aimantine ' quels eets il ait au régime du eu e(térieur ' et comment il peut !tre rendu visible, corporel, palpable et résistant au eu.
CHAPITRE II. Com!ien l’-ir est nécessaire pour l’1ure des Philosophes. 0t pour toutes les opérations ch4miques. Que l’-ir est la cause de la couleur 5oire. De la 8lanche. 0t de la ,ouge. 0xpérience de la *ixation de l’-ir inisi!le et impalpa!le.
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ouchant la nécessité de l’ir pour l’=uvre des Philosophes ' 1e puis donner des assurances que notre sperme Mercuriel peut tout aussi peu !tre préparé sans l’ir, que le sperme nimal, et les semences des végétau( " vu que c’est l’ir qui donne l’haleine à notre homme et emme métallique, ain qu’ils puissent aire émission de leur sperme dans la con1onction vénérienne. $’est l’air qui ait 1oindre les spermes par ensemble, et qui les ait couler en menstrue.
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$’est l’ir qui ait putréier la semence métallique dans son menstrue. $’est l’ir qui donne la vertu opérante en 1uste proportion au eu matériel du bois, des tourbes et des charbons pour entretenir l’=u des Philosophes dans une chaleur requise à son couvement. $’est l’ir qui soule et qui porte les ra-ons du soleil à notre aimant Mercuriel, lesquels donnent l’âme, l’esprit et la croissance au ruit des Philosophes, qui l’entretiennent en vie, et qui le ont cro2tre et leurir 1usqu’à sa perection entière. La moindre opération ch-mique ne peut !tre paraite sans l’aide de l’ir. $omment erez*vous couler les sels sans addition d’aucune matière humide si l’air vous manque G et au contraire, comment en erez*vous évaporer l’humidité, aute de l’air G $omment erez*vous les solutions, coagulations, sublimations, cohobation, ermentations, putréactions, et d’autres opérations ch-miques nécessaires pour l’=uvre des Philosophes, et particulièrement dans un seul verre, avec une seule matière sans addition d’aucune chose étrangère, si l’air, qui est un médiateur entre le eu et l’eau, ne représentait ici la principale personne à la comédie de la
FRANÇOIS. ssurément ' car 1e les ai vu aussi bien que vous.
VREDERIC. Mais si cette matière demeure dans un tel état, qu’elle ne vienne pas à attirer les ra-ons du soleil et de la Lune, par le mo-en de l’air, pourriez*vous bien aire para2tre les susdites couleurs capitales successivement par aucune autre voie du monde, premièrement la
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secondement la lanche, et inalement la très belle et très e(cellente couleur 7ouge G
FRANÇOIS.
VREDERIC. +l aut que vous cro-ez que vous conessiez donc avec moi, que ces couleurs et ces autres métamorphoses dedans notre matière sont produites visibles, et rendues corporelles par le mo-en de l’ir imprégné des ra-ons du soleil.
FRANÇOIS. 4e conesse ort volontiers avec vous " et souhaiterais avec une passion e(tr!me d’entendre si quelqu’un pourrait aire voir les trois couleurs capitales, dans une m!me matière, et dans un m!me verre, par aucune autre voie, que par celle que nous venons de dire.
VREDERIC. $ela ne se peut ' ce pourquoi émerveillez*vous avec moi des grandissimes merveilles de #ieu, et ne so-ez pas ingrat au )eigneur, qu’il vous a envo-é et qu’il vous a rendu palpable ces trois visions capitales par sa lumière céleste et par son ir divin. 0o-ez quel ;lément admirable qu’est l’ir, et combien ma pratique concorde avec votre 3héorie G
FRANÇOIS. +l en est ainsi comme vous dites, et les eets de nos paroles n’accorderaient avec nos noms de bapt!me s’il en était autrement, $ar nous serions en une contention continuelle ensemble, selon la manière d’au1ourd’hui, ce qui serait tout à ait contre notre inclination au lieu que nous n’aimons rien plus qu’une conversation paisible et respectueuse, et qu’un entretien ondé sur des vérités.
VREDERIC. +l en doit aller ainsi entre tous les bons chrétiens qui sont doués d’une probité sincère, à qui l’ir doit aussi servir particulièrement pour e(écuter la volonté de leur créateur, non seulement avec les machines de leurs corps, mais ils doivent outre cela chercher à pénétrer au travers de l’ir très subtil et )pirituel avec leurs âmes raisonnables pour tacher de montrer et d’approcher la Lumière éternelle et incréée, et de se rendre participants des grâces divines de leur #ieu et de leur )eigneur. $eci soit assez discouru de l’ir, cessons de parler davantage des ;léments spirituels et descendant au( ;léments matériels et corporels vo-ons ensuite de quelle a&on que l’;lément de l’8au se laissera manier dedans la chambre de l’natomie de la
FRANÇOIS. @ort bien ' $ommencez au nom de #ieu.
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L’ESCALIER DES SAGES LE SI*IÈME DEGRÉ DE L’ÉLÉMENT DE L’EAU
ET DE L’EAU DES PHILOSOPHES CHAPITRE I. Que l’0au est un réceptacle des deux /léments supérieurs. Des qualités de l’0au. Que l’0au est le sperme du 'onde. Pourquoi les sels attirent l’humidité. Com!ien nécessaire qu’est l’0au auprès des sels. -près du sel commun. -uprès du +alp)tre et itriol. -uprès du sou*re. Que la mer est le centre de l’0au. Grandes puissances de l’0au. FRANÇOIS.
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ous avons ait mention de l’ir, qu’il est le réceptacle de la vertu mouvante et opérante du soleil et de ses ra-ons viviiants, nous dirons et démontrerons présentement ici que l’;lément de l’8au a une vertu et une aculté attirante pour attirer et pour recevoir les deu( ;léments actis, l’ir et la Lumière, laquelle est prise, de la plupart, pour le @eu, comme nous avons dit. La propriété et la qualité principale de l’8au c’est !tre humide, ce qui para2t assez par*là, qu’elle rend humide presque tout ce qu’elle touche, étant d’une nature mo-enne entre l’ir et la 3erre, et entre le subtil et le grossier. L’8au est participante de l’humidité et de la roidure et plus particulièrement de l’humidité, de laquelle elle est la base et la racine, à cause qu’elle mouille naturellement par son humidité coulante, et les composés humides sont dits humides à proportion qu’ils contiennent peu ou beaucoup d’8au en eu(. L’8au peut !tre dite, à bon droit, un Mercure ou un 8sprit des autres ;léments parce qu’elle accepte quelqueois la nature d’un esprit et parois celle d’un corps " car lorsqu’elle a pris la orme d’un esprit, elle ne prend pas seulement avec elle les vertus et la nature de tout ce qui est dedans, dessus et à l’entoure de la 3erre, mais étant monté en haut elle re&oit aussi les vertus des ;léments supérieurs, lesquels viennent premièrement à !tre changées en nuages, et puis étant métamorphosées en pluie, elles viennent à tomber sur la terre, et s’assembler là, par des révolutions itératives, en un menstrue corporel de toute la
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8lle accepte très volontiers toutes sortes de qualités de quelle odeur ou de quel got qu’elles soient. $’est l’8au que les dons et les vertus spirituelles sont communiquées tout premier " c’est là oB qu’elles vont loger, et oB elles commencent à aire para2tre leurs premières opérations. Les sels attirent naturellement l’eau à cause que les sels ont été une humidité auparavant qu’ils ont pu devenir des sels. L’8au est aussi très nécessairement requise auprès des sels, vu que les sels ne pourraient procurer sans elle les eets qu’ils doivent auprès des végétau(, nimau( et Minérau(. $ar ni le sucre, ni le miel, ne pourraient préserver les ruits contre la corruption, s’ils ne pouvaient !tre dissous par l’8au. Le sel commun ou de mer ne pourrait pas garder les viandes, les poissons et d’autres de putréaction, ni leur donner un got agréable et salutaire, s’il n’était dissout et traité avec de l’eau auparavant. Pareillement les métau( et les minérau( ne pourraient pas !tre servis commodément du salp!tre, du vitriol, de l’lun, du sel rmoniac, du sel commun et d’autres, s’ils n’étaient réduits en des humidités par lesquelles l’anatomiste de la
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+l est impossible à la
CHAPITRE II. Que la 5ature produit tous les mixtes par une humidité isqueuse. Comme les -nimaux. es égétaux. 0t les 'étaux. Com!ien nécessairement que l’0au est requise pour les égétaux. 0t pour les -nimaux. Que l’0au est le principal opérateur dans l’1ure des Philosophes.
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a comme nous avons ditA ain que de réduire leurs semences à une matière limoneuse, mais principalement pour les aire ermenter et végéter, car il est impossible à la nature d’émouvoir l’esprit végétable et de le aire agir, si elle ne leur amène par le mo-en de l’8au le sel de la terre, qui donne la principale nourriture à tous les végétau(, et qu’elle ne le asse ermenter avec elles par une circulation itérative dedans les ibres et canau( d’iceu( ' 9u’elle ne le asse changer en suc, en moelle, en paille, en bois en écorce, en tiges, en euilles, en leurs, en ruits, en graines " et qu’elle ne se asse prendre et coaguler en herbes, arbres, ruits et en semences paraites selon la qualité et selon la perection qui est requise pour un chacun en particulier. L’8au n’est pas moins requise pour les nimau( " et ce non seulement ain que de pouvoir conserver la semence ou l’esprit nimal qui est dans le sperme pour en aire la
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transusion dedans la matrice ' mais aussi principalement pour en arroser l’utère, ain que l’esprit subtil animal étant con&u et enermé, puisse commencer à s’- mouvoir, à s’- augmenter, et à - devenir opérati 1usqu’à la perection de son ruit " l’8au n’est pas moins en après nécessaire, vu que ni la viande, ni le breuvage, ni aucune nourriture, ni le ch-le, ni le sang, ni la l-mphe, ni le c=ur, ni le cerveau, ni le oie, ni les poumons, ni la rate, ni les veines, ni les ners, ni les os, ni les muscles, ni les ligaments, ni la peau, ni les cheveu(, ni les ongles, ni l’urine, ni la sueur, ni les e(créments, ni généralement aucun autre corps composé puisse !tre ou subsister en son !tre sans icelle, comme il est très évident dans l’e(amen des corps composés quand nous en aisons la section par l’anatomie ch-mique, et comme il est connu assez à tout les entendus. $ombien l’8au est besoin au 7o-aume Minéral, 1e le déerrerai à votre sentiment et en entendrais volontiers vos e(périences.
VREDERIC. 4e vous conterai ort bien ' mais pour vous dire mon avis en peu de paroles, il me semble qu’il n’est pas besoin de traiter si amplement de l’;lément de l’8au comme il nous en supéditerait bien de la matière, par ce qu’au lieu, oB nous ormerons notre discours en particulier des 3rois 7o-aumes, l’8au nous viendra aussi ort bien à point pour aire couler l’encre sur le papier, vu que tant plus que nous nous étendons du centre à la circonérence pour écrire des choses naturelles tant plus de matière que nous sera ournie pour aire remouvoir la plume, mais puisque notre intention est d’!tre succinct et que mon dessein est principalement d’agir par des démonstrations, 1e ne dirai ici, que l’8au n’est pas seulement le principale matière de l’=uvre des Philosophes, mais qu’elle - est aussi l’opératrice principale, aussi bien au commencement, qu’eu milieu et qu’à la in, puisqu’il aut que notre 5ermaphrodite soit au commencement lavé longtemps avec elle ' qu’il soit tellement puriié par elle qu’il soit rendu propre et capable de recevoir la semence de l’ir et de la Lumière, de la nourrir et de la déendre 1usqu’à la maturité paraite de son ruit. 9uand notre matière est produite de la
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perection d’un sang rouge " tout aussi peu est*il possible à la nature et à l’rtiste, d’aider le lait virginal blanc sans 8au, à le aire changer en le sang rouge de #ragon ' et la Pierre des Philosophes m!me étant produite 1usqu’à sa plus haute perection se doit ondre comme la cire sur un petit eu, et couler comme une eau i(e, sans donner aucune vapeur. L’8au >en un motA est l’;lément, dans lequel, par lequel et avec lequel et avec lequel il aut que la plupart des opérations ch-miques soient aites, car il aut que les solutions, les coagulations, les ermentations, les putréactions, les distillations, les cohobation et d’autres semblables soient procurées par l’aide de l’8au " et comme vous avez démontré les qualités de l’eau et combien elle
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est nécessaire dedans le cours de la
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L’ESCALIER DES SAGES LE SEPTIÈME DEGRÉ DE L’ÉLÉMENT DE LA TERRE
ET DE LA TERRE DES PHILOSOPHES CHAPITRE I. Des qualités de la &erre. Pourquoi la &erre est *roide. Pourquoi la &erre est poreuse. Que la &erre re2oit les trois autres /léments. Que la &erre a été au commencement unie " l’0au$ éproué par la Genèse de 'o(se. Que la &erre a été imprégnée dès le commencement. Comment il est " croire que la &erre sera métamorphosée quand le monde périra. FRANÇOIS.
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a 3erre est le plus pesant, le plus grossier et le plus )olide des 9uatre ;léments. La qualité principale de la 3erre est d’!tre roide et sèche, mais plus roide que sèche, vu que la sécheresse provient plutNt par accident que naturellement, à cause qu’à la création de la 3erre l’8au a été, selon l’aspect e(térieur, le corps le principal et le premier visible de laquelle la 3erre a été séparée. 9ue la 3erre possède entre ses qualités la @roidure pour la principale, cela provient de ce qu’elle contient le plus de la [
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1oignant aussitNt auprèsA 8t l’esprit de #ieu était épandu par*dessus les 8au(. 8t au verset ' 9ue les eau( qui sont sous le $iel soient assemblées en un lieu et que le sec apparaisse. 8t au verset DQ ' 8t #ieu appela le sec 3erre ' il appela aussi l’assemblée des 8au( Mers. 8t au vers. DD ' 8t #ieu dit, que la 3erre produise verdure, herbe procréante semence, et arbre ructiiant, aisant ruit selon son espèce, lequel avait sa semence en soi m!me selon son espèce. 8t au vers. IJ ' Hutre #ieu dit ' que la 3erre produise créature vivante selon son espèce, bétail et reptile et animau( de la 3erre selon leur espèce. 8t au vers. I ' 8t #ieu dit aisons l’homme à notre image, etc. u $hap. I. vers. J, K, , et E ème ' 3elles sont les générations du $iel et de la 3erre quand ils urent créés au 1our que le )eigneur #ieu it la 3erre et le $iel. 8t tout 1etton du champ, devant qu’il ut dans la 3erre, et tout herbage du champ devant qu’il germât ' car le )eigneur #ieu n’avait point ait pleuvoir sur la 3erre, et n’- avait homme pour labourer la 3erre ' mais une vapeur montait de la 3erre. 8t le )eigneur #ieu avait ormé l’homme de la poudre de la 3erre, et soula en la ace d’icelui respiration de vie, et l’homme ut ait en âme vivante, etc. +l est assez à conna2tre par ces paroles que cette 3erre roide, dure, opaque, obscure, inusible, spongieuse et poreuse a été unie, au commencement de la création, à l’8au, et qu’elle a été une m!me matière avec elle, devant qu’elles ont été séparées d’ensemble " que la séparation de la 3erre d’avec l’8au n’a été aite que le troisième 1our, que l’8sprit de #ieu était épandu, dès le commencement, sur les 8au( " et que les eau(, >dedans lesquelles la 3erre était radicalement unieA ont été tellement imprégnées de cet 8sprit et de sa Lumière tant pénétrante, que les 8au( ont été assemblées en un lieu, selon l’ordonnance de #ieu et que le sec est paru au 1our, lequel il a appelé terre, laquelle a-ant ait sécher de son humidité par la vertu opérante de la Lumière, elle a retenue près d’elle les semences spirituelles des végétau( et des Minérau(, et a été douée d’une ertilité si grande, qu’elle a été devenue enceinte comme la vierge imprégnée du )t. 8sprit ' de sorte qu’elle a été depuis, qu’elle est encore, et qu’elle sera, >s’il est la volonté du )eigneurA tant que le Monde durera, capable non seulement de se multiplier ou augmenter en grandeur par les semences, mais d’en entretenir m!me aussi les nimau(, >qu’il a créé le cinq et si(ième 1our, A et de les nourrir " le grand #ieu a-ant créé et entretenu la machine du monde depuis son commencement d’une telle tempérance et en un tel équilibre des ;léments, auquel il le conserve encore pour le 1ourd’hui de m!me, en telle
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sorte, que l’un ne surmonte l’autre en vertu, vu qu’autrement la 5ermoniene aurait pu subsister, ni ne pourrait subsister encore au1ourd’hui, car la rotation des ;léments paraite ne se pourrait aire, laquelle venant à manquer, il est à présumer que le )eigneur augmentera le @eu ;lémentaire dessus et dedans la 3erre, qu’il la era sécher de son humidité d’une telle orte que la 3erre ne deviendra pas seulement calcinée, mais qu’elle sera métamorphosée en un !tre meilleur, et qu’ainsi en sera produit un Monde nouveau d’une
CHAPITRE II. Que la &erre n’est autre chose qu’un sou*re *ixe. Comment que la cendre des montagnes em!rasées n’est autre chose que du sou*re *ixe. Comment que la cendre des montagnes sou*reuses deient &erre. Que la &erre n’a pas été *ixe au commencement de la création. Démonstration ch4mique sur ce su9et du sou*re commun.
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a 3erre étant considérée étroitement, n’est autre chose qu’un soure i(e et irréducible, qui ne peu seulement !tre ait et tiré par notre art ch-mique de tous les composés du monde, comme vous savez, mais aussi du soure vulgaire, des esprits végétau(, et des huiles des animau(. La 3erre la plus i(e et la plus irréducible dedans et dessus la 3erre se trouve au( environ les lieu( oB sont les montagnes et les lieu( souterrains de soure, lesquelles étant allumées 1ettent et vomissent une très grande quantité de cendres à l’entour d’elles, lesquelles ne sont rien autre chose que du soure i(e ou de la terre, comme nous avons dit ' il aut pourtant aire distinction entre ledit soure i(e et les cendres soureuses minérales et métalliques, et aussi celles qui sont devenues pierreuses et vitreuses, comme sont celles qui sont changées de nature, soit par les sels, soit par la con1onction susdite de l’eau et du eu, qui - sont souvent des étrangers métamorphosés à proportion que l’un ou l’autre vient à prédominer " car ces cendres, ou soure i(e susdits >encore qu’elles soient de leur nature et sans l’addition d’autres choses, irréductibles, inutiles, ni propres à aucune choseA peut, mo-ennant la rotation des ;léments supérieurs, peu à peu !tre réduit à la nature d’une terre commune, et changé d’une telle manière qu’elle peut devenir une mère et une nourrice propre pour concevoir la semence des végétau( et des Minérau( pour les alimenter 1usqu’au degré de leur perection, et que plus est, pour en aire vivre et entretenir les nimau(, et d’e(écuter en tout la volonté du $réateur de m!me que ait la 3erre générale, ce qui est très acile à conna2tre à tous les e(perts de la
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comme 1’en attends ici les démonstrations de vos grâces.
e(périences
et
les
VREDERIC. 4e ne reuserai pas à donner satisaction à vos désirs, et de vous délivrer de la peine que vous pourriez prendre à la poursuite de ce discours, étant assez persuadé que vous l’auriez pu continuer aussi bien que moi. 0ous portez ort bien à propos les paroles du Prophète Mo6se au /enèse +. $hap. I ème verset ' 8t la terre était sans orme et vide, et les ténèbres étaient sur les ab2mes, et l’8sprit de #ieu était épandu par*dessus les eau(, etc. +l est à soutenir que la 3erre n’a pas encore été i(e au commencement de la création de l’;lément de la 3erre, à cause qu’elle était encore unie à l’8au, et qu’elle n’en était pas encore séparée par la i(ation, ce qui est assez à conna2tre par ces paroles ' La 3erre était vide ' car il allait bien qu’elle ut vide si longtemps qu’elle n’était encore séparée des autres ;léments, et c’est pour cette raison que ces paroles suivent aussitNt ' 8t les ténèbres étaient sur les ab2mes. +l est à soutenir qu’on doit entendre par les 3énèbres sur les ab2mes, qu’il allait que la putréaction et la couleur
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irréductible, qu’il ne pourra !tre réduit tout seul es sans addition d’autres choses, par le eu en aucun autre corps qu’il a, à savoir en un soure ou terre i(e, hormis qu’elle peut !tre préparée par les sels d’une telle manière, qu’elle peut devenir capable et propre de produire des végétau( et des minérau( aussi bons et tout aussi propres à nourrir et à entretenir les nimau( que la 3erre générale peut aire. $e serait bien assez démontré par ceci que la 3erre commune n’a été qu’un soure vulgaire avant la i(ation et la séparation d’icelle d’avec l’8au, et que les semences de tous les végétau( et des minérau( - peuvent !tre semés, nourries et produites à leur perection ' mais pour vous montrer, qu’un soure i(e ou terre peut !tre tiré et ait de tous les végétau(, nimau( et Minérau(, vous pourrez prendre la peine de considérer les e(périences qui suivent.
CHAPITRE III. Que la &erre ne contri!ue rien aux égétaux qu’un sel humide. Des expériences comment on peut *aire proenir un sou*re *ixe des égétaux. Qu’il 4 a un sou*re caché dedans les égétaux qui est de la m)me nature de celui du sou*re ulgaire. 0xpériences comment on peut *aire produire un sou*re *ixe des corps des -nimaux. 0t aussi des 'inéraux.
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l est connu à peu de personnes, qui ont recherches des secrets de la qui proviennent des semences, ou par les opération des ;léments supérieurs, A qu’une proportion du d’un sel nitreu( et de l’humidité, et qu’il se trouve pourtant une grande quantité de soure i(e ou de terre, >vulgairement appelée des cendresA lorsqu’on les a brlé. $ette terre >mon très cherA ne peut avoir été autre chose, comme vous savez, qu’un soure commun, qui s’est i(é, durant son brlement, en une terre ou soure i(e, ou cendre " et ce par le mo-en du sel ou de l’acidité qui a été auprès ' 8t pour vous montrer, qu’il ne peut !tre aucune terre dedans les végétau(, vous n’avez qu’à prendre quelque végétable, le laver, le piler ou haché bien in, le mettre dans de l’eau orte, ou dedans quelqu’autre corrosi, et le digérer quelque temps avec elle, et vous e(périmenterez que le dit végétable tout entier se dissoudra d’une telle manière qu’il n’en demeurera non plus que vous pourrez mettre dans l’=il, mais que le tout sera changé en une eau ou humidité transparente, ce qui ait voir qu’il n’- a eu aucune terre ou cendre dedans le végétable, vu qu’il est assez connu que l’eau orte et les autre corrosi n’ont aucune prise à la terre, soure i(e, ou cendres et qu’ils les laissent sans les attaquer aucunement. 0oilà une seconde séparation de la terre qui se ait des quatre ;léments généralement combinés ensemble. 4e vous en donnerai une troisième d’une autre manière. Prenez du sel commun, dont on se sert pour saler les viandes et à la cuisine, parties F, et de l’huile de soure ou de vitriol I parties, aites dissoudre votre sel avec de l’eau commune, a1outez - l’huile susdite, distillez en l’humidité, prenez le sel qui est demeuré au ond du vase, pulvérisez* le, m!lez*- environs la quatrième partie de charbon de bois en orme de poudre ine, selon l’aspect et non pas selon le poidsA aites bien ondre cette matière ensemble
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dans un creuset au ourneau à ondre, laquelle étant bien ondue vous lui donnerez du charbon pulvérisé de temps en temps avec une cuillère de er, 1usqu’à que vous vo-ez que la matière se tienne en repos dedans le creuset, car c’est alors que le loup aamé est rassasié, cette matière étant bien ondue versez*la dans un mortier ou dans quelqu’autre vaisselle de cuivre chauée, laissez*la reroidir, pillez*la en poudre ine, dissolvez avec de l’eau commune ce qui peut !tre dissout, iltrez l’humidité salée, laquelle passera d’une couleur rougeâtre, aites évaporer l’humidité à la consistance du sel par une cornue, et aites cimenter votre rémanent tout doucement environ le temps de cinq à si( 1ours, cassez votre cornue, pillez la matière bien ine et dulciiez*la avec de l’eau commune, et vous trouverez une poudre noirâtre, laquelle n’est rien autre chose que le soure qui a été dedans le charbon, car lorsque vous rougirez votre cornue par des degrés de chaleur, le soure volatile se sublimera au col d’icelle, tout semblable à celui qu’on tire des mines de soure, aussi bien en couleur qu’en toutes sortes d’autres qualités, et celui qui est devenu i(e, il demeurera au ond du verre, comme une terre, laquelle ne peut !tre reondue par aucun eu, à moins qu’on lui a1oute des sels, qui la ont réduire en verre comme il se ait de la terre et du sable. )i vous désirez une e(périence au 7o-aume nimal, à savoir de quelle a&on il s’en peut tirer un soure volatile et i(e, semblables à ceu( que nous venons de dire G Prenez un morceau du c=ur, une partie du cerveau, du oie, du poumon, de la chair, des ossements, ou de quelque partie du corps animal qu’il vous plaira, mettez* la dans une cornue, aites*en évaporer l’humidité par les degrés du eu, donnez à la in du eu tant que la cornue rougisse, et que la matière rémanente devienne en charbon noir, Ntez*en le charbon, pilez*le, et traitez*le de la m!me manière, comme nous avons dit ci*devant amplement des végétau(, et vous produirez de cet animal un tel soure vulgaire volatil aussi bien, que i(e et irréductible, comme nous en avons tiré des végétau(. $’est de la m!me manière que vous pouvez procéder avec les minérau(, et particulièrement avec l’ntimoine qui vous donnera aussi deu( sortes de soure, l’un volatil, et l’autre i(e, mais il sera nécessaire, que les lèches et les lances, pour tirer et pour tuer ce grion, soient ortiiée et aiguisées un peu d’avantage. 3ouchant les métau(, mon très cher, ils veulent !tre traités encore d’une autre manière, vu que leur soure est beaucoup plus i(e, qu’il n’est dedans les mi(tes des deu( 7o-aumes précédants, et qu’il - est lié si ortement, que ceu( qui se voudront m!ler de le délivrer de la prison des métau(, qu’il audra qu’ils implorent le secours du plus grand #ieu, de 4upiter et de son ils Mercure, parce que sans l’aide d’iceu( et sans leur assistance ils n’auront 1amais la moindre espérance du monde de 1ouir de l’aspect de la toison d’or, ni de la )alamandre résistant au eu à 1amais.
FRANÇOIS. 0ous avez bien assez clairement démontré par vos propos précédant de quelle a&on qu’on peut produire du soure commun et un soure i(e ou terre, du soure des végétau( et des nimau(, mais il me semble >sous votre correctionA que vous avez encore dit trop peu, de quelle a&on que le soure peut !tre tiré des métau(, et qu’il sera nécessaire
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que nous nous entretenions un peu davantage de cette matière.
VREDERIC. +l est bien vrai ce que vous dites, et il est bien aisé d’en discourir, mais il est bien diicile à le démontrer ' a-ez seulement un peu de patience, et 1e prendrai la peine et le labeur sur moi, pour vous enseigner assez clairement, comment que le soure i(e se sépare des métau(.
CHAPITRE IV. Comment on sépare le sou*re *ixe des corps des métaux. 0xpression du trem!lement de terre par le maniement de l’1ure des Philosophes. Que le 'ercure des Philosophes est la cle* des corps tant solides des 'étaux.
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renez de l’argent, du cuivre, de l’étain, du er, du plomb, qui soit ort limé bien in, ou du vi argent, une once ' mettez*le auprès du Menstrue des Philosophes, autant que savez qu’il est besoin ' aites passer le tout ensemble par la couleur que 1e sacheA que le soure i(e ou la terrestréité peut !tre découvert et produit hors des corps métalliques solides oB il est très étroitement enermé.
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$ar lorsque vous dissolvez les métau(, avec l’8au orte, avec de l’eau 7o-ale, avec de l’esprit de sel, avec de l’esprit de soure, avec de l’esprit de vitriol ou par quelque autre corrosi, les métau( ne laisseront suivre ni séparer d’eu( aucun soure, ni aucune terrestréité, mais on les pourra tou1ours aire réduire en des métau( tels qu’ils ont été quand on les - a mis. Paracelse, >aisant mention de la destruction des métau(A ' Facilius est construere metalla quam destruere. $’est*à*dire ' +l est plus acile de construire les métau( que de les détruire. $ar il est impossible de détruire les métau( et de les réduire à leurs principes, >à leurs )el, )oure et MercureA par aucune autre voie que par le Mercure des Philosophes, qui est l’unique cle qui peut délivrer le soure i(e des corps métalliques au(quels il est enermé et encha2né très étroitement " c’est lui qui possède le )oure, le Mercure et le )el des Philosophes en 1uste poids et mesure, mais non pas le )oure, le Mercure et le )el commun. $’est lui qui rend véritable la devise des Philosophes qui dit ' Natura gaudet 6 Nature naturam vincit 6 Natura naturam retinet. $’est*à*dire ' La à mon avisA que par des conversions et transormations itératives des ;léments, qu’il provienne de cette matière des Philosophes, ce que 3rimégiste promet avec tant d’assurance dans sa 3able d’8meraude, par ces paroles ' ortavit illud ventus in ventre suo. Nutrix eus est terra. Virtus eus integra est si vera suerit in terram. "eparabis terram ab igne, subtile a spisso suaviter et magno cum igenio. 1scendit a terra in coelum, iterumque descendit in terram, et recipit vim superiorum et in'eriorum. "ic *abebis gloriam totius mundi. 5deo a te sugiet omnis obscuritas. -oec est totius 'ortitudinis 'ortitudo 'orti quiq vincet omnem rem subtilem omnemque solidam penetrabit. "ic 4undus creatus est, etc.
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L’ESCALIER DES SAGES LIVRE +UATRIÈME TRAITANT
DU NOMBRE TROIS, DES TROIS PRINCIPES 8 DU SOUFRE, DU MERCURE ET DU SEL.
ET DU SOUFRE, DU MERCURE ET DU SEL DE LA MATIÈRE DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES.
CHAPITRE I. Du nom!re de &rois. Que les opérations de la 5ature dépendent de la olonté de Dieu. De la naissance du sou*re$ du 'ercure$ et du sel. FRANÇOIS.
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on très cher ami, nous avons dit ci*devant, que toutes les opérations des choses, desquelles il se aut admirer, descendent de l’unité par le nombre de #eu( au nombre de 3rois, mais non pas plutNt, qu’elles ne viennent à se relever ensemble en simplicité par le nombre de quatre.
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L’ESCALIER DES SAGES LE HUITIÈME DEGRÉ DU SOUFRE
ET DU SOUFRE DES PHILOSOPHES CHAPITRE I. e +ou*re considéré de deux *a2ons. De la matrice du sou*re. Du +ou*re des 'étéores. Du +ou*re des égétaux. Du +ou*re des -nimaux. Du +ou*re *usi!le et olatil des -nimaux. Du +ou*re *ixe des -nimaux. VREDERIC.
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e )oure n’est pas un des moindre des 3rois Principes, vu qu’il est estimé des ancien )ages pour le principal des 3rois, comme étant la principale partie m!me de la Pierre des Philosophes. Le )oure, >à mon avisA doit !tre considéré de deu( manière " premièrement comme mouvant et générant, et puis, comme étant progénéré. Le soure mouvant et progénérant est la Lumière ou bien le )oleil, lequel ait concevoir et produire en perection toutes sortes de )oures, par le mo-en des autres ;léments, dedans leurs matrices, soit dans l’air, soit dans l’eau, dans la terre, dedans les 0égétau(, nimau( et Minérau( " de sorte que le soure se trouve abondamment dedans les trois 7o-aumes, vu qu’il est possible à l’art d’en aire provenir aussi bien du )oure spirituel que du corporel, de la m!me manière que la sage mère
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leurs graisses, huiles et en une matière qui est acile à ondre et à brler, qu’on appelle )oure commun. 3ouchant le )oure corporel i(e et incombustible ' ce sont les particules lesquelles deviennent i(es par les opérations des sels à l’occasion que les végétau( viennent à !tre putréiés et brlés, lequel demeure au ond ou dedans le iltre quand on en a dissout le )el. Les )oures spirituels que nous trouvons dedans les nimau( sont les suivant. Les )oures les plus spirituels et les plus volatiles, qu’il - a dedans les nimau(, ce sont les âmes d’iceu(, lesquelles sont les moteurs et les opérateurs des animau( à proportion de la bonté et de l’e(cellence qu’ils possèdent ' et comme elles ont re&ues leur commencement, leur accroissement, et leur perection du moteur général, qui est le soleil, et comme l’âme est gardée dedans le corps des animau(, et entretenue là comme dans un réservoir " elle reprend aussi le lieu de son reuge >quand elle vient à quitter la demeure qui est son corpsA à la lumière de laquelle elle à eu son origine ' L’âme raisonnable de l’homme m!me est obligée d’approcher ou de s’éloigner de la Lumière de la ace de #ieu à proportion des grâces qu’elle aura re&ue de son créateur, et à proportion de ses comportements en cette vie. Le soure usible et volatil, que nous trouvons par la séparation anatomique ch-mique des corps des nimau(, est l’huile, la graisse, et les autres matières qui re&oivent acilement le eu, comme il est à voir à l’opération de la ce qu’on appelle vulgairement la mort naturelleA et que une étrange ermentation est e(citée dedans l’humidité des corps des animau( leur vie encore durante, et que ces humidités incitées par les ;léments supérieurs deviennent à se putréier et ainsi à !tre réduites en les m!mes ;léments desquels les corps étaient composés ' car c’est de cette manière que le soure vient à se i(er par la longue digestion qui se ait pendant la séparation des ;léments des corps, et que la matière terrestre devient à s’en séparer comme une t!te morte.
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L’ESCALIER DES SAGES
CHAPITRE II. Des 0xpériences pour *aire proenir du +ou*re *ixe des corps des -nimaux. Du +ou*re des 'inéraux et des 'étaux. Que les minéraux ont moins et les métaux plus de sou*re *ixe.
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e )oure corporel et incombustible des corps des nimau( vient à para2tre de deu( sortes de manières ' et ce par l’rt ch-mique. L’une se ait par une voie humide, et l’autre par la voie sèche. $elle qui se ait par la voie humide, se ait ou par la digestion avec l’eau commune seule " ou avec de l’eau par l’addition des sels " ou par des humidités acides et ortes. 9uand on digère longtemps la plus grande partie des nimau(, avec de l’eau commune, et particulièrement les parties les plus solubles, il arrive que les humidités visqueuses et salées, qui résident dedans la chair, dedans les ners, dedans les veines, et autre part, viennent peu à peu à se dissoudre, et à s’unir avec l’eau, de sorte que cette eau ne devient seulement de cette a&on capable de rendre la chair, les ners et autres tendres, mais qu’elle devient aussi un menstrue qui est propre de produire leur composition à une séparation, et de i(er avec le temps leur soure soluble et volatile en un soure i(e et incombustible. 9uand on vient à dissoudre du )el dedans l’eau commune, et qu’on digère les parties susdites des nimau( avec un tel menstrue, comme nous venons de dire de l’eau commune, vous verrez que cette séparation et i(ation du )oure se era beaucoup plutNt, à cause que le menstrue est rendu plus ort et plus puissant pour e(écuter ce qu’on lui demande. 8t quand on se sert des esprits acides et corrosis au lieu desdits menstrues, vous trouverez que vous erez autant d’eet avec eu( et que vous i(erez plus de )oure soluble et volatile des animau( en peu de 1ours que ne pourriez aire par les susdits en plusieurs mois. )i vous désirez pourtant de rendre tout le )oure, qui est dedans les corps des animau(, corporel, palpable et incombustible " il audra dissoudre l’animal tout entier dans un menstrue qui est capable de cet eet, le digérer son temps avec lui, en tirer alors peu à peu l’humidité, et cimenter le rémanent tout doucement, 1usqu’à que tout le )oure de l’animal soit devenu irréductible, et qu’après que vous en aurez dissout le )el, qu’il puisse résister au plus grand eu que vous lui puissiez donner " et que m!me vous ne puissiez aire du verre par l’addition des sels i(es " voilà la meilleur méthode de i(er le )oure volatil, et de le rendre incombustible par la voie sèche. près avoir tenu propos du )oure des végétau( et des nimau(, nous parlerons à cette heure du )oure des Minérau(. Les Minérau( et les métau( ont aussi bien du )oure volatile et i(e que les végétau( et les nimau( " quelques* uns ont moins de )oure volatile et plus de i(e, et d’autres plus de volatile et moins de i(e. Les minérau(, qui sont sur le chemin de parvenir 1usqu’à la perection des métau(, >non seulement à celle des moindres, mais m!me des plus paraits, comme à celle de l’argent et de l’orA contiennent plus de soure volatile que de soure i(e, mais les métau( ont plus de soure i(e que de volatil.
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Les minérau( ni les métau( ne se laissent pas dissoudre par l’eau commune, pour ainsi aire para2tre et rendre libre le soure qu’ils contiennent, >comme nous en avons ait mention en discourant de la i(ation du soure des végétau( et des nimau(A vu que l’eau commune n’a point d’ingrès dedans les minérau(, et encore moins dedans les métau(, ce pourquoi leur soure volatil ne peut !tre produit par l’eau à un !tre meilleur, à un soure i(e, ou à un meilleur minéral ou métal " et encore qu’ils ont leur )el aussi bien que les deu( autres 7o-aumes, et qu’ils ne peuvent !tre dissous sans le mo-en des sels, ces sels des minérau( et des métau( sont pourtant d’une nature plus erme et plus solide, à cause que les soures d’iceu(, >qui sont la partie principale des minérau( et des métau(A les embrassent si ort, que les sels viennent à !tre changé avec eu(, que le sel vient aussi bien représenter une des principales personnes au ro-aume minéral, qui ne sont le soure et le Mercure, c’est pourquoi qu’il est requis un potentat plus puissant que l’eau commune pour assaillir ce 7o-aume.
CHAPITRE III. a cle* de toute la 5ature. Que le menstrue des Philosophes dissout tous les métaux sans !ruit$ comme l’eau *ait la glace : Que le menstrue des Philosophes *ait le sou*re des minéraux et des métaux *ixe et olatil.
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es )els dissous peuvent aire quelque peu davantage auprès des minérau(, mais ort peu de chose auprès des métau(. Les esprits des )els ont bien plus de pouvoir, mais ne peuvent à beaucoup près eectuer auprès les minérau( ce qu’ils peuvent auprès des végétau( et les nimau(. +l aut ici la cle de toute la
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L’ESCALIER DES SAGES
qu’au respect du régime de l’eau mercurielle, pur - aire baigner les métau( et les minérau(, pour les - aire laver et purger de leurs immondices, pour - aire i(er les soures volatiles, et aire voler les i(es, et pour - aire i(er le vi argent vulgaire m!me et de la m!me pesanteur qu’on l’- met " en sorte qu’il soit impossible de le réduire en vi argent coulant, par aucune voie que ce soit, mais
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qu’il demeure irréductible comme une matière la plus incombustible du monde, ce que vous savez aussi bien que moi, ce pourquoi nous cesserons de discourir davantage du soure en ce lieu, n’en réservant que le soure de notre esprit pour aire étinceler le propos du Mercure et pour voir quel entretien il supéditera à notre discours.
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L’ESCALIER DES SAGES
L’ESCALIER DES SAGES LE NEUVIÈME DEGRÉ DU MERCURE
ET DU MERCURE DES PHILOSOPHES CHAPITRE I. Que le 'ercure est le réceptacle du +ou*re spirituel en général. Que le 'ercure est un mo4en de 9oindre le +ou*re aec le +el. Du 'ercure spirituel. Du 'ercure corporel. Dedans les égétaux. Dedans les -nimaux. FRANÇOIS.
L
e Mercure ou l’esprit est celui à qui appartient le rang après le )oure entre les trois Principes, qui ont leur origine des 9uatre ;léments, vu que le Mercure est engendré et produit par l’opération du )oure spirituel, et ce par le mo-en de la Lumière, de l’ir et de l’8au ' et comme l’oice du mâle appartient au )oure, ainsi appartient aussi l’oice de la emelle, au cours de la
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l’ir, par lequel et avec lequel il vient descendre, >comme par des degrésA du haut de la Lumière ou du )oleil 1usqu’à la circonérence des Planètes et de leurs satellites, >ou gardes qui les ont éclipserA et des autres corps innombrables, connus et inconnus, visibles et invisibles, vulgairement appelé des étoiles, et m!me 1usqu’à la circonérence de la 3erre " il - vient pénétrer l’air le plus grossier par sa orme spirituelle, se m!ler avec lui, comprimer l’;lément de l’8au avec lui à l’entour et dedans la 3erre, et imprimer comme avec un soulement la vie au( ;léments d’en bas, qui sont comme à demi morts et aspirants pour prendre l’haleine, devenir ainsi peu à peu corporel avec lui et par lui, et mériter à la in par les degrés le titre de Mercure qui est volatile, qui est i(e, qui est 5ermaphrodite, igné, aérien, aqueu(, 3errestre, 0égétable, nimal, Minéral et Métallique. Le Mercure corporel à principalement le lieu de sa résidence dedans l’humidité et se montre pour la plupart en orme humide dedans les végétau(, dedans les nimau( et dedans les Minérau(, mais plus humide au( 0égétau( et au( nimau( qu’au( Minérau(, encore que les minérau( ne peuvent !tre produits sans un mercure humide comme nous dirons plus amplement quand nous nous entretiendrons de la génération des minérau(. Le Mercure corporel dedans les végétau( contient leur soure et leur )el volatiles, comme nous les découvrons ort agréablement par l’anatomie ch-mique des plantes, dont la séparation se peut aire aussi bien de leurs racines, que des écorces, de la moelle, que du bois, des euilles, des leurs, des ruits et des semences " et ce d’une manière, que le soure et le sel volatiles se trouvent combinés ensemble en une substance humide, et aussi le sel et le soure i(e à part soi, à avoir, que les huiles et les sels volatiles des végétau( soient unis radicalement à leur humidité, et que leur sel i(e avec le soure i(e >ou la terreA en soient séparés. Le Mercure qui est dedans les nimau( contient bien aussi leur soures et leurs sels volatils, mais d’une toute autre manière, vu que leurs soures les plus subtils, qui sont leurs âmes, ne peuvent !tre arr!tés ni prises par aucune voie imaginable quand on ait la séparation d’iceu( d’avec leurs soures et leurs sels i(es, mais qu’elles retournent incontinent, après cette séparation de leur corps, à la périphérie " au lieu que les âmes des végétau( peuvent !tre arr!tées et rendues corporelles, comme nous avons dit.
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des animau( quand ils sont encore en vie, lesquelles ont leurs assiettes principalement dans le Mercure du cerveau, et des ners, comme il para2t par les eets prompt de l’obéissance des membres pour e(écuter la volonté de l’âme. Le Mercure comprend en soi les sens des animau(, comme l’+ntellect, la 0olonté, la Mémoire, la 0ue, l’Hu6e, l’Hdorat, le /ot, et le )entiment. Lorsque les âmes des animau( sont séparées de leurs corps, le Mercure de ces animau( contient alors en soi les sels et les soures de leur corps concreus qui sont volatiles, comme le soure et le sel volatil du cerveau, du c=ur, du oie, du poumon, des ners, du sang, de la l-mphe, de la bile, des cheveu(, de la peau, des ongles, de la chair, des ossements, de la graisse, de l’urine et des e(créments " et le sel i(e avec le soure i(e s’en sépare comme une t!te morte, soit par une putréaction naturelle " soit par l’art en aidant la
CHAPITRE II. Du 'ercure dedans les 'inéraux et dans les métaux. Que la proportion du 'ercure est la cause de la dureté et de la *usi!ilité des minéraux et des métaux. Que le 'ercure est *ixe et résistant au *eu dedans l’argent et dans l’Or. Que le i* argent ulgaire peut )tre *ixé par le 'ercure des Philosophes si pesant comme un met dedans. Que le 'ercure des Philosophes est la chose la plus admira!le de tout le monde.
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ouchant le Mercure des Minérau( et des Métau(. Le Mercure qui est dedans les Minérau( et dedans les Métau( se trouve la plupart corporel, mais d’une i(ité ort diérente. La présence du Mercure est la principale cause de la usibilité des Minérau( et des Métau( ' et son absence cause la dureté d’iceu(, comme il est à voir, entre les minérau(, à l’antimoine, au( marcassites, au zinc et autres ' et entre les métau(, au )aturne, au 4upiter et au Mercure vulgaire " es quels le Mercure est abondamment, - causant une usibilité ort grande, ou on trouve au contraire par son absence une très grande dureté à l’arsenic, à l’orpiment, à la pierre calaminaire, à l’aimant et autres " et entre les métau( principalement le er. Le Mercure des Minérau( et des Métau( est de ort diérente nature, car il est au( uns et au( autres moins volatil ou i(e.
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Le Mercure du zinobre ou du vermillon, celui de l’ntimoine, de l’arsenic, de l’Hrpiment, des marcassites et d’autres minérau( est ort volatil ' comme aussi celui des métau( et particulièrement le Mercure du Plomb, de l’8tain, et de vi argent ' mais il est beaucoup plus i(e dans le @er, dans le $uivre, et dans l’rgent " et dans l’Hr le plus résistant au( in1ures du eu de tous les métau( " mais vous savez que celui, qui sait paraitement bien préparer le Mercure vulgaire, qu’il peut acilement rendre tous les Mercures des minérau( et des métau( incombustibles et d’une durée éternelle.
VREDERIC. +l en est ainsi comme vous dites ' Les Mercures des minérau( et des métau( ne peuvent pas seulement !tre convertis de la sorte, mais aussi le Mercure vulgaire, qui est bien naturellement courant et volatil, mais il peut !tre privé par notre art de sa nature coulante et volante, et rendu au contraire i(e, incombustible et tout à ait résistant au( in1ures des ;léments. Le Mercure est le su1et le plus admirable de toute la
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L’ESCALIER DES SAGES LE DI*IÈME DEGRÉ DU SEL
ET DU SEL DES PHILOSOPHES CHAPITRE I. Que le +el est la cle* du Palais ,o4al. Qu’il 4 a plusieurs sortes de sels. Que le +el commun est le premier +el de la 5ature et que d’icelui tous les autres sels proiennent. Comme le +alp)tre. e itriol. ’-lun. e &artre. e +ucre. es +els qui sont dedans les ;égétaux$ -nimaux et 'inéraux. FRANÇOIS.
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e )el est la cle laquelle représente la troisième personne entre les seconds ;léments, ou bien entre les trois Principes ' et il est celui qui donne une entrée libre au Palais 7o-al qui est pourvu de toutes sortes de choses précieuses. Le )el, encore qu’il a sa première origine de la teinture universelle de la Lumière ou du soleil, aussi bien que les deu( autres principes, il provient pourtant en !tre par la compression de l’ir et de l’8au ' il vient descendre dans l’ir en orme spirituelle, et se rendre corporel dedans l’8au, laquelle transporte et imbibe le sel dans la terre spongieuse comme un conducteur ou porteur idèle, ain que les trois ches d’=uvre de la nature de #ieu, les 0égétau(, les nimau( et les Minérau( puissent parvenir par son mo-en 1usqu’à leur perection prédestinée. étant généralement prisA toutes sortes de sels qui sont solubles, et qui donnent quelque got sur la langue, duquel l’intellect donne par après son 1ugement, savoir, s’il est salé, ou sur, ou dou(, ou amère, ou de quel got il est, salé, sure, dou(, amère, ou composé d’iceu(. )ous le mot de sel salé est compris le sel que l’on tire de l’eau de mer, soit par le mo-en de la chaleur du soleil, soit qu’il se coagule par l’évaporation de l’humidité superlue, qui se ait dessus le eu, et qu’il soit puriié par des solutions et des coagulations itératives d’une telle manière qu’il devienne propre et utile pour en saler les viandes, les poissons et d’autres animau( qui servent de nourriture pour les hommes, dont l’usage est presque connu à tous les hommes de la terre. $e sel ici se trouve peu ou beaucoup dans l’eau de mer à proportion que le soleil darde les ra-ons de sa lumière ort ou aiblement dedans la mer comme nous avons dit autreois. Le )el de montagne est aussi compté entre les sels salés, puisqu’il est du m!me naturel d’icelui " ce sel se tire par des gros morceau( comme des pierres hors des montagnes, lequel on ait piler menu, et puriier par l’eau commune de sa matière graveleuse et terrestre pour la laisser coaguler en sel clair et blanc.
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$e m!me sel se trouve aussi en plusieurs places, comme lacs, es rivières, dans les eau( souterraines, dans des puits et dans des ontaines, et se laisse puriier de la m!me manière que nous venons de dire pour le rendre utile à l’usage. +l - a aussi quantité de végétau( qui croissent dedans et au bord de la mer qui contiennent beaucoup de ce susdit sel. $e m!me sel est le premier duquel la
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Le sel de mer est encore changé d’une autre sorte en )alp!tre, et ce en peu d’heures de temps. #issolvez du sel de mer dedans une cornue, a1outez*- la portion deu( d’un esprit de nitre, tirez en toute l’humidité par la distillation, et le rémanent qui restera dedans la cornue sera tout changé en )alp!tre, et era toutes les m!me opérations que le )alp!tre, duquel l’esprit a été tiré, aurait pu aire " par oB on peut voir clairement que le )alp!tre a son origine du sel commun de mer, comme 1e vous en pourrais bien donner encore une quantité de démonstrations autres que les susdites, lesquelles prendraient trop de temps pour en aire le détail en ce lieu. $e n’est pas seulement le salp!tre qui a son origine du sel commun, mais le vitriol en a aussi sa source, lequel a-ant plusieurs espèces diérentes, n’est autre chose qu’un minéral ou un métal qui est dissout par une eau ou par un esprit de sel comme il est évident par sa signature " car le vitriol étant dissout avec de l’eau commune et puis évaporée 1usqu’à une cuticule, il se orme des corpuscules carrés en orme de p-ramides la pointe en bas, qui se précipitent au ond du vase, quand on poursuit l’e(altation de l’humidité de la solution du vitriol " un signe très évident que la signature du vitriol vient à descendre de la signature du $arré, et du corps cubique, qui est la vraie signature du sel de mer puriié, et que le vitriol n’acceptera sans doute la signature cubique après qu’il sera déchargé de sa vertu minérale. L’e(périence nous enseigne que le vitriol à sa source du sel commun de mer, vu que le sel commun étant dissout avec de l’eau commune, dissout peu à peu le cuivre, le er ou autre métal ou minéral calciné ou mis en poudre, quand on les digère quelque temps avec cette solution " et lorsque la solution est aite, et l’humidité évaporée, il se coagule un sel, qui n’est rien autre chose qu’un vitriol d’une telle nature qu’à été le minéral ou le minéral que le sel aura dissout. Le vitriol se ait encore plus aisément par le mo-en des esprits acides et corrosis, que par la solution des sels comme nous dirons à son lieu. L’alun peut aussi !tre dit, à bon droit, avoir son origine du sel commun, et pourra !tre compté aussi entre les espèces de vitriol, vu qu’il est aussi doué d’une qualité astringente minérale. Le tartre à de m!me sa source du sel commun, à cause qu’il est provenu d’une eau minérale qui a séparé le tartre du suc de la vigne, premièrement par la circulation qu’il se ait dedans le vin, vu que le )alp!tre a été premier du sel commun, qui a été changé par la rotation des ;léments supérieurs en la nature du )alp!tre, qui est un sel qui est agréable au( végétau( et qui les ait augmenter en qualité et en quantité. Le sucre, le miel et tous les autres sels dou( ont aussi leur commencement généralement du sel de mer, vu que l’acrimonie d’icelui se change premièrement, par la circulation de l’eau de pluie, et de la rosée >qui sont imprégnées de la teinture universelle du soleilA en )alp!tre, et que cette humidité nitreuse se transorme puis après, par la circulation qu’elle ait avec le suc des cannes de sucre et d’autres végétau(, par des degrés, 1usqu’à une telle matière douce laquelle se laisse puriier par l’art, et coaguler en sucre parait. Pareillement aut*il entendre que tous les sels, qui se
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trouvent dedans les végétau(, dedans les animau( et dedans les minérau( ont leur origine du sel commun de la mer, lequel >comme nous avons ditA vient à se métamorphoser, >par des degrés de circulations que la
CHAPITRE II. Que tous les acides ou corrosi*s peuent )tre changés en des alcalis par le sou*re. 0xpérience que les -cides dissolent le +ou*re. Dissolution du sou*re noire par un corrosi*. Des autres expériences.
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u tartre il se tire aussi un esprit acide très subtil, mais son sel se change par cette opération en un sel tout à ait contraire à son esprit à cause que d’un sel acide il devient un sel alcali ou i(e, vu que le )oure végétable, qui est dedans le tartre, vient à tuer son acrimonie, et que le soure devient à !tre i(é. +l est à remarquer ici en passant, que tous les acides ou corrosis peuvent !tre changés en alcali, et que tous les alcalis peuvent !tre changés en acides au mo-en du )oure " et que tous les alcalis peuvent !tre changés en acides par le mo-en des acides, comme nous montrerons ici ensuite.
VREDERIC. 4e soutien bien la m!me chose avec vous, mais vous savez pourtant que le sentiment des naturalistes vulgaires à été ordinairement tel, que les alcalis ou les sels i(es ne se trouvaient nulle part que dedans les cendres des végétau( brlés, lesquels s’en tirent par de l’eau commune pour en obtenir les sels i(es après l’évaporation de l’humidité ' Mais l’e(périence nous à apprise au*delà de cette soutenue, que les sels i(es se ont par les acides et des acides m!me, et que les acides peuvent !tre préparés, qu’ils sont capables de dissoudre le soure plus acilement, et en bien plus grande quantité que ne peuvent aire les sels alcalis, et que les alcalis ne sont préparés par d’autres voies que par le mo-en des acides et du soure, comme 1e vous erai comprendre très paraitement par l’e(périence suivante. Prenez du soure vulgaire en poudre ine, ou des leurs de soure tt. D. m!lez ce soure avec un sel, qui est ait et composé d’un esprit de vitriol très subtil et du sel commun dissout avec de l’eau de pluie, dont vous aurez tiré l’humidité par la cornue, pilez le sel qui demeure au
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L’ESCALIER DES SAGES
ond de votre verre dans un mortier de verre, ou bien bro-ez le sur une pierre de porph-re avec le soure susdit, en sorte et si bien que vous ne puissiez distinguer le soure d’avec le sel, mais que la matière paraisse d’une seule couleur ' mettez de cette matière dans un bon creuset autant qu’il soit environ à demi plein, mettez*le dans un ourneau à ondre, couvrez votre creuset d’un couvercle, donnez peu à peu du eu, aites ondre votre matière, et prenez garde qu’elle ne bouille, laissez*la ondre son temps, puis versez en la matière dans un bassin de cuivre échaué, et laissez reroidir le creuset, et vous verrez qu’il sera au ond couvert d’une matière brune comme du verre ' mettez la matière, que vous avez versé dedans le bassin de cuivre, dans un mortier de cuivre chaué, pillez*la menue et mettez dans un verre, versez de l’eau de pluie dessus ain qu’elle en puisse dissoudre le sel sur un bain de sable, iltrez en la solution, et votre solution ne passera pas au travers du papier d’une couleur d’eau commune, comme était la solution de votre sel devant la con1onction avec le soure " elle ne sera non plus d’une couleur rouge, telle qu’est la couleur du soure dissout pas une lessive de sel i(e, mais elle sera noire comme de l’encre à écrire selon l’aspect e(térieur " vous trouverez dans votre papier une matière noire comme du charbon pulvérisé, laquelle vous dulciierez tant que l’eau passe comme l’avez versé dessus, et sans got, et vous verrez alors que cette matière sera en toutes choses pareille à une poudre de charbon de bois, aussi bien au regard de sa couleur qu’au respect de toutes ses autres qualités, et elle n’est aussi en eet rien autre chose qu’une poudre de charbon m!lée de quelques cendres, vu que la matière du charbon de bois n’est aussi rien autre chose qu’une matière composée d’un soure volatil commun m!lé d’un peu de soure i(e vulgairement appelé des cendres ou de la terre, sans !tre séparé de l’un l’autre, et l’humidité noire qui est passée au travers le papier n’est autre chose qu’une lessive comme une huile de tartre, qui est imprégnée de soure que ce sel corrosi à dissout dans la onte par le eu. Pour vériier encore davantage ce que nous venons de dore, vous pourrez plus particulièrement prendre garde à ces quatre choses. Premièrement ' la matière qui demeure dedans le creuset. )econdement ' la matière qui est versée hors du creuset. 3iercement ' la matière qui est passée au travers le papier. 8t en quatrième lieu ' la matière qui est resté dedans le papier. 3ouchant la Première " savoir la matière qui est restée dedans le creuset, et qu’elle est une matière comme un verre rougeâtre il para2t par*là que les esprits acides, qui ont été concentré dedans notre sel susmentionné, n’ont pas attaqué seulement le soure commun, qu’ils l’ont dissout en a-ant été ondu avec lui, qu’ils n’ont pas agi seulement sur le soure, mais que le soure a aussi agi de m!me sur les esprits acides, et que le soure a eu tant de pouvoir sur les acidités qu’il leur a allu s’arr!ter auprès le soure " et que les esprits acides ont autant triomphé du soure qu’il lui a allu se laisser i(er par ces esprits dedans ce combat " de sorte qu’il s’est ait une matière i(e et incombustible de ces deu( volatiles, qui étaient le soure et l’acidité concentrée. Pour ce qui est du deu(ième point ' à savoir la réle(ion
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qu’on doit prendre à la matière quand elle est versée hors du creuset ' il est à remarquer que cette matière attire l’air humide à soi avec avidité, >quand elle est reroidieA plus qu’aucun )el de tartre ou aucun sel alcali ne peut aire, et que la matière est noire de couleur, brlante sur la langue, d’une odeur et d’un got comme un =u pourri, ou comme une lessive de la poudre à canon. 3ouchant la 3roisième ' +l est à observer que la matière qui est passée au travers du papier est premièrement noire de couleur, et puis secondement d’un got comme est le soure dissout par un alcali. Pour ce qui est de la couleur, en cas que cette solution avait été blanche quand elle est passée au travers du papier, le soure n’aurait assurément été attaqué du sel, mais puisqu’elle a été noire de rougeur comme de la poi(, c’est un signe très assuré et inaillible que l’acide a donné un coup, mortel au soure, et qu’il a englouti son sang pour e(alter son corps à !tre vitriié et incombustible. Pour ce qui regarde son got ' il est tel que nous avons dé1à dit " à savoir brlant sur la langue, et quasi en tout semblable au( solutions qui se ont par les sels alcali ou i(es qui sont connu. 3ouchant la 9uatrième réle(ion ' +l est à remarquer que la matière qui est demeurée dedans le papier, n’est autre chose qu’une matière comme de la composition du charbon, laquelle étant anatomisée n’est rien que du soure commun volatile m!lé d’un peu de cendres ou de soure i(e ou terre, laquelle est i(ée par l’acidité durant la usion et la dissolution du soure avec le sel corrosi, cependant le peu de temps qu’ils ont souert ensemble au eu, car toute la matière du soure n’a pas pu !tre i(ée en si peu de temps par le sel, ce qui aurait été ait en cas que la con1onction de ce soure avec ce sel corrosi avait durée et continuée longtemps dedans le eu. La a&on de préparer le sel i(e des cendres de bois vous pourra servir d’une autre e(périence. Le sel de tartre d’une autre. Le sel #ieu aidantA plus particulièrement, quand nous instituerons notre propos de la génération et de la corruption des 0égétau(, des nimau( et des Minérau( " qu’il suise ici que nous avons palpablement démontré, que le soure et le sel commun de mer viennent à causer les sels alcalis ou i(es, nonobstant que le soure commun et le sel de mer soient tous deu( volatils et corrosis.
FRANÇOIS. 0ous l’avez démontré clair comme le 1our, et ces e(périences ne serviront pas mal contre ceu(, qui soutiennent que la 3erre a été de toute éternité comme nous entreprendrons de réuter plus au long en son lieu ' ceu( qui ne peuvent ou ne veulent pas croire ce que nous venons de dire, ils se pourront donner la peine d’en prendre les épreuves comme nous avons ait, et comme nous les pouvons encore démontrer à tout moment ' mais avan&ons notre propos, et e(aminons un peu si vous pla2t de quelle a&on que les sels doivent !tre considérés les volatils aussi bien que les sels i(es.
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L’ESCALIER DES SAGES
CHAPITRE III. Que les sels sont naturellement olatils. 0t qu’ils deiennent *ixes par accident. Que les sels sont tout " *ait *ixes dans l’or et l’argent. Qu’on peut *aire une !elle comparaison de l’1ure des Philosophes " la création du monde. 0t aussi au grand m4stère de <ésus Christ. VREDERIC.
J
e vous le dirai ' Les sels sont volatils ou i(es à proportion qu’ils sont rendus volatils ou i(es, soit par la
VREDERIC. +l est bien vrai ce qu’il vous pla2t de dire, 1’ai eu pour alors mes pensées sur la )ignature des lettres de ces trois mots, et cette spéculation n’a été ondée que sur des démonstrations /éométriques d’un point et des lignes " mais ce que 1e vous dirai à cette heure sera rapporté par les démonstrations )téréométriques et par des corps palpables. #ieu aidantA à peu près ce qu’il aut au 3raité des composés, ce que c’est des commencements et de l’e(altation ou gloriication des Microcosmes ou des mi(tes, mais nous tacherons de inir ce 3raité par une comparaison que nous erons de ce grand =uvre des Philosophes à l’histoire sanctiiante de notre sauveur, et de ermer ainsi le nombre de di( et la porte de la Première partie de l’8scalier des )ages par la cle du )el.
CHAPITRE IV Que les Prophètes ont pu prédire l’histoire de <ésus Christ par la connaissance de l’1ure des Philosophes. a Conception. a Passion. a cruci*ixion. a mort. a ,ésurrection et l’-scension. FRANÇOIS.
L
es Prophètes et d’autres élus de #ieu, n’auraient*ils pas bien pu savoir et prédire les grands m-stères de l’histoire de notre )eigneur par la connaissance qu’ils ont eu du m-stère de l’=uvre des Philosophes G
VREDERIC.
FRANÇOIS. 0ous prononcez là quelques paroles qui ont descendre mon âme en des pensées bien proondes, et qui me ont r!ver, comment on ne pourrait pas aire seulement une ort belle comparaison de notre =uvre des Philosophes à la création du grand Monde, mais aussi m!me à l’accroissement d’icelui, à son entretien, à sa in >communément cru et appelé anéantissementA et à sa résurrection ou gloriication ' et que plus est, qu’il s’en pourrait aire une ort belle comparaison au commencement ou transormation des Microcosmes à des !tres meilleurs et glorieu(.
VREDERIC. Hn ne pourrait pas seulement aire les comparaisons que vous dites, mais on pourrait m!me approcher assez plausiblement, par le traitement de l’=uvre des Philosophes, à la comparaison d’icelui avec le m-stère supernaturel de l’histoire de notre )eigneur 4ésus $hrist, à sa conception et nativité d’une vierge, à sa passion, à sa crucii(ion, à sa mort, à sa résurrection de la mort, et à sa gloriication ou ascension au ciel.
FRANÇOIS. 0ous en avez dé1à ait mention au commencement BARENT COENDERS VAN HELPEN
de ce 3raité quand vous avez tenu propos de ces trois paroles Deus @esus et 4aria .
ssurément l’ont*ils pu savoir pour une grande partie ' car, outre les inluences qu’ils en ont eu du )aint 8sprit, ils ont pu conna2tre par ce m-stère sa conception par une vierge pure, sa passion, sa crucii(ion, sa mort, sa résurrection et sa gloriication, comme 1e vous enseignerai ici par ordre. 0ous savez que les Prophètes et tous ceu( qui ont possédé le secret des anciens sages ont pu conna2tre et comprendre la conception par la connaissance de ce grand m-stère, vu qu’ils ont vu que l’imprégnation de leur pure vierge, qui est la matière immaculée des Philosophes, attirait les ra-ons spirituels et invisibles du soleil d’une plus grande avidité qu’aucune personne du monde du se(e éminin pouvait !tre désireuse de concevoir la semence virile ' et devant que cette conception se pouvait aire commodément, ils ont aussi bien su qu’il allait que leur aimant ut puriié auparavant au plus haut degré, et qu’elle était inhabile de concevoir et de produire le ruit parait des Philosophes en cas qu’elle ne ut très bien lavée de toute impureté et saleté noire, et que cette matière ne ut e(altée et sublimée à une matière luisante et blanche. $omme il en va avec la conception ou l’imprégnation de l’enant pure des Philosophes, il en a été de m!me avec la
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conception du ils de #ieu dedans la matrice de la )ainte vierge Marie " car comme la matrice de la Pierre des anciens )ages est puriiée de ses impuretés, devant qu’elle a pu !tre propre et capable d’attirer et de concevoir la semence astrale et spirituelle du soleil ' ainsi la )ainte vierge s’est elle rendue auparavant propre et digne par son humilité, par sa contrition, par une puriication de ses péchés, et par ses prières ardentes à son créateur, pour entendre cette nnonciation de l’ange, qu’elle attirerait, par une vertu aimantine, du )aint 8sprit la semence spirituelle de #ieu le Père, et qu’elle la concevrait comme il en est écrit ' "piritus Domini superveniet in te et virtus altissimi adumbrabit tibi. $’est*à*dire ' Le )t. 8sprit surviendra en vous, et la vertu du 3rès haut vous couvrira de son ombre. Hr les possesseurs du grand secret des Philosophes on bien su aussi, que la semence Philosophale qui est tirée de la teinture générale du soleil par le mo-en de l’air, doit demeurer et rester son temps dans sa matrice, pour se pouvoir incorporer peu à peu avec la nature minérale et métallique, et qu’ils ont bien pu 1uger par*là comment il a allu que la semence divine )pirituelle devait demeurer dedans la matrice de la vierge, ain que la
FRANÇOIS. Mais cette conception susdite de la semence spirituelle du soleil et la conception spirituelle de la semence de #ieu, n’auraient elles pas pu arriver d’une manière plus acile et plus naturelle, vu que tous les autres composés aussi bien que les métau( ont leur origine du soleil G et puisque tous les hommes sont créés de #ieu " pourquoi ne pourrait aussi bien naturellement l’enant Philosophal !tre produit par les métau( comme le sont les métau( G et le sauveur aussi bien du genre humain que les hommes G
VREDERIC. 4e vous donnerai des raisons là*dessus qui sont bien solides ' Premièrement ' pour ce qui regarde la 3einture des Philosophes. )avoir, 9ue la 3einture des Philosophes pourrait !tre produite des métau( par l’opération de la
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l’application des choses naturelles et compatibles à sa nature, 1usqu’à un si haut degré de perection, qu’il puisse pénétrer tous les corps composés comme un esprit, et transormer les métau( en sa propre nature et perection. Mais devant que cet or puisse parvenir et monter 1usqu’à un tel degré de perection, il aut croire que cela ne se peut, sans des grandes rencontres et diicultés ' $ar il aut qu’il soure in onto, c’est*à*dire dans la mort. +l aut qu’il soit cruciié. +l aut qu’il meure. +l aut qu’il soit enterré. +l aut qu’il descende au( eners. 9u’il soit à ressusciter de la mort à la vie, ain étant gloriié et après sa résurrection, il ait la puissance de modiier ses rères, >les métau( imparaitsA de leurs tâches et immondices, et de les transormer avec lui 1usqu’à la perection des !tre éternellement durables. 4e viens de dire, il aut que l’or vienne à sourir in onto ' qui est à dire devant la mer, entendez la mer des philosophes qui est aite ou des esprits des sels " c’est*à* dire, qu’il aut ou qu’ils soient ou la soit attaqué de tous cotés des esprits soureu( ou et mercuriels imparaits et puants et vénéneu(, et qu’ils sont les plus grandes an(iétés des eners. +l aut qu’il soit cruciié ' 8ntendez que lorsque le sel de la mer est produit à une telle perection, que ces esprits coaguler viennent à représenter un corps )téréométriques cubique, qu’il aut que l’or soit alors cruciié, ou bien cloué à la croi(. , couronné d’une couronne d’épines " qu’il aut qu’ils soient arrosés avec du sel et du vinaigre. 9u’il aut qu’il soit percé d’une lance, que sang et eau coulent de son coté ' ce que vous pourrez entendre de cette a&on ' Le cruciiement de l’or se ait par la con1onction d’icelui avec les esprits des sels coagulés, >lesquels viennent à ormer une igure cubique comme nous avons dit. A Hr vous savez que 1e vous ai démontré ci*devant par les lignes de ces trois mots Deus @ésus et 4aria que lorsqu’on les 1oint ensembles en si( carrés il s’en ait si( planes, que si( planes sont une croi(, lesquelles, étant pliés ensemble, viennent à ormer un corps cubique, selon l’aspect e(térieur, n’étant composé que des lignes et des igures planes ' mais l’or vient ici à !tre tellement incorporé réellement avec le sel, qu’il vient bien véritablement à !tre cruciié par lui, vu qu’il ne vient pas seulement l’environner et le couronner d’aiguille et d’épines de la longueur d’un doigt, et plus, mais aussi qu’il le vient blesser en telle sorte, qu’il sorte du sang et de l’eau, par les blessures 1’entends du phlegme et une liqueur rouge, qui est une solution radicale de l’or. +l aut aussi que l’or meure ' c’est*à*dire, que l’or se onde dedans le menstrue des Philosophes, comme la glace se ond dans l’eau commune, et qu’il s’unisse tellement avec lui, qu’ils ne paraissent plus 1amais de l’or corporel. +l aut que l’or soit enterré ' c’est*à*dire, qu’il soit enterré dedans la terre métallique des Philosophes, et tellement qu’il ne soit pas à distinguer de la terre Philosophale, ce qui arrive ' Premièrement ' par la Putréaction dans laquelle l’or re&oit la couleur noire et véritablement morte de la terre avec elle.
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Puis par la solution ' dans laquelle l’Hr vient à para2tre avec la terre métallique d’une couleur blanche comme du lait, et tout de m!me comme du lait caillé. 8t qu’après cela l’or devienne la terre des Philosophes, par la coagulation, d’une couleur rouge, comme une cendre rouge ' mais il ne suit pas que ce Médiateur, qui doit aider les métau( imparaits à parvenir 1usqu’à la perection de l’or m!me, vienne à pâtir de la manière, à !tre cruciié, à mourir, et à !tre enterré. +l aut aussi qu’il descende au( eners " 8ntendez ' qu’il aut que le soure et le Mercure combustibles et volatils, qui sont a1outés à l’or pour le tourmenter et pour le vaincre, qu’il aut, dis*1e, qu’ils soient réduits par le sel spirituel des Philosophes, à un !tre incombustible avec l’or, en sorte qu’a-ant quitté ensemble leur nature volatile, combustible et corruptible, ils viennent à recevoir un corps glorieu(, éternel et tout pénétrant, par oB la résurrection glorieuse et triomphante est assez à comprendre. @inalement ' Les possesseurs de ce dit haut m-stère ont aussi pu prévoir par*là, qu’il allait, que l’scension glorieuse du )eigneur se it ' et ce par l’e(altation et par la multiplication ininie qui se ait de la qualité et de la perection de la Pierre des Philosophes ' comme aussi de la métamorphose des corps corruptibles en des corps incorruptibles, que se ait la pro1ection de leur teinture ou de la poudre de pro1ection sur les métau( imparaits lesquels étant préparés et rendus dignes pour la réception de la teinture, viennent à !tre transmués en un moment, ou en Hr, ou en teinture approchante l’universelle en vertu.
CHAPITRE V. Que la 5ature ne peut pas passer les limites que le Créateur lui a donné. Que Dieu a donné aussi !ien des limites " l’homme qu’a l’or. Quel doit )tre le 'édiateur entre Dieu et l’homme. De la *ragilité de l’homme qui est créé pour exécuter la olonté de son créateur.
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ous avez donc entendu, mon très cher, de quelle a&on que notre grand #ieu a donné des bornes à la
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été tellement blessé de la corruptibilité, qu’il lui a allu se rendre su1et au( changements des ;léments, et se laisser réduire en un état si misérable, qu’il a allu obéir avec toute sa postérité à la solution et à la séparation de son corps en les ;léments changeant, comme ses successeurs seront su1et tant que le Monde durera. $es hommes misérables qui se sont tellement éloigné de la connaissance du bien d’avec le mal, et qui sont tellement abâtardis, qu’ils ne se connaissent presque plus eu(* m!mes, qui ne savent presque ce que c’est que #ieu(, ou #iable, n’- ce que c’est du $iel ou de l’8ner, s’il - aura après cette vie un bonheur ou un malheur éternel ' ces hommes qui ne savent quelqueois par devant pourquoi ils sont vivants par derrière, et dont ceu( sont estimés bien des savants qui savent réduire es composés en leurs Principes et s’acquérir par*là quelque connaissance de la #ivinité, car il aut qu’ils cherchent le reste de leur science hors les livres, et qu’ils croient ce que les autres ont cru et écrit devant eu(, ce qui leur est encore bien diicile à comprendre, de sorte que tout ce que l’homme le plus savant, le plus sage et le plus parait peut aire, consiste en cela, qu’il puisse apprendre à conna2tre #ieu son $réateur, et soi*m!me, qui est sa créature, et qu’il vienne à se rendre en quelque a&on digne et participant des grâces de 4ésus $hrist '$omment dis*1e un tel homme pourrait*il aider d’autres personnes à parvenir à la béatitude éternelle, oB il ne se peut aider soi*m!me. dam >translatéA est à dire autant que 3erre rouge. )i les descendant d’dam ont hérité tous cette macule terrestre de leur premier père, et si aut qu’ils la retiennent tant que le monde dure " par quel homme pourra !tre eacé une telle macule, et changé en une nature glorieuse et céleste G il est impossible à l’homme à le aire et la semence corruptible de l’homme ne le peut ' mais il aut que ce soit un homme sans macule qui est engendré de #ieu m!me, et il aut qu’un tel soit le médiateur pour réconcilier l’homme avec #ieu ' car il aut nécessairement, qu’un homme, qui a #ieu m!me pour son père, et une vierge pure pour sa mère, soit participant aussi bien de la nature divine que de l’humaine, et une telle nature double est propre et suisante pour pouvoir partir sous Ponce Pilate >comme l’Hr in ontoA ain que le genre humain puisse voir et conna2tre, qu’il aut que les hommes sourent semblablement, et qu’il aut qu’ils tachent à suivre son e(emple en tout, car il aut que le ro-aume des cieu( ou la béatitude éternelle soure violence, et que se soient les violents qui l’occupent " à savoir les violents en pénitence " en humilité, en bénignité, et en prières " et il est si éloigné que l’homme peut approcher de #ieu sans sourances et sans bonnes =uvres, comme il est impossible, qu’un soure volatil et lambant puisse !tre transormé en une terre i(e et incombustible sans les sels, ou sans les esprits corporels d’iceu( ' car si quelqu’un pouvait avoir espoir de parvenir à la béatitude éternelle sans sourances et sans bonnes =uvres, il serait de nécessité nécessitante qu’il ut sans péchés, mais puisqu’il n’- a né homme au monde sans péché, il ne peut arriver auprès de la #ivine Ma1esté, qu’il ne se puriie par ses pâtissements, par des mortiications de ses péchés, par des pénitences, par des prières ardentes et par des bonnes =uvres, et qu’il ne se prépare pour devenir participant de la teinture de 4ésus $hrist par l’aide de sa grâce et de sa miséricorde " et ce à proportion qu’il vienne à obéir à la doctrine, et à suivre l’e(emple de la vie et de la passion de notre sauveur et seigneur.
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4ésus $hrist, ne dit*il pas lui*m!me à ses disciples allant à 8ma_s après la résurrection '
CHAPITRE VI. Di**érence entre la ertu teignante de <ésus Christ et celle de la Pierre des Philosophes. Con*ession de l’anéantissement de l’homme et admonition pour la ertu. +ouhait de l’-uteur. FRANÇOIS.
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out est ort bien, mon ami, et il me semble que vous seriez bien capable de ournir une assez bonne matière pour la conirmation du bâtiment de notre religion et de notre oi $hrétienne ' mais il me semble aussi >sous votre correctionA que le discours, que vous avez ait de la teinture du )auveur et notre )eigneur 4ésus $hrist, est un peu trop matériel, vu que vous le comparez à la teinture corporelle des Philosophes, laquelle il aut, à mon avis qu’elle cesse avec sa vertu transmuante, encore qu’elle soit e(altée ou rehaussée en sa qualité et quantité d’autant qu’elle le puisse !tre, et que les grâces et les vertus transormantes de 4ésus $hrist sont à cette heure et seront au 4our du 4ugement ininie et sans cesse.
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VREDERIC. 0ous admonétez ort bien ' car les grâces et les vertus transmuantes de 4ésus $hrist sont et seront tou1ours d’une telle nature et d’une propriété telle, qu’il est et qu’il sera en toute éternité le m!me $hrist gloriié sans !tre su1et au moindre changement du monde ' et comme le soleil ait continuellement étendre à l’entour de lui ses vertus et ses qualités luisantes, échauantes, et générantes sans se diminuer aucunement en sa grandeur " tout de m!me est ce à entendre de la vertu proluante du )auveur des hommes, qui rend participant des ces grâces tous ceu( qui ont de leur âme un aimant qui puisse attirer à soi ses vertus béatiiantes, sans lesquelles en diminuent aucunement ' et la vertu et la propriété de 4ésus $hrist sera telle au 1our du 1ugement, qu’il 1ugera et gloriiera les vivants et les morts à proportion de la pureté de leurs tabernacles, sans que par une délu(ion telle ses vertus se viennent aucunement à diminuer, ni à changer ' vous dites ort bien que c’est tout autre chose avec la qualité transmuante de la teinture des Philosophes, laquelle vient à se diminuer et à inir quand toute sa vertu transormante est étendue dedans les métau( par la pro1ection. +l aut aussi que vous sachiez, si vous pla2t, que c’est tout autre chose de la vertu et des opérations du $réateur de tout, que de celles des créatures, lesquelles peuvent !tre e(primées avec la plume et avec la langue, au lieu que la cent millième partie des autres ne peut !tre comprise des esprits de toutes les créatures vivantes de la 3erre encore qu’elles ussent toutes assemblées et ondues ensemble.
FRANÇOIS. $e pourquoi considérant notre chétivité, humilions*nous comme des vers de terre, apprenons par les di( degrés de cet 8scalier des )ages à conna2tre notre #ieu, notre )auveur et nous*m!mes, étudions*nous à aire la volonté de #ieu et à obéir à ses commandements, et tâchons de ortiier et d’aiguiser l’aimant de notre intellect et de nos âmes par des prières si ardentes, que nous ne so-ons pas seulement attiré et sublimé par les puissantes vertus du )aint 8sprit, mais que nous so-ons m!me tout entièrement transormé et gloriié par lui et en lui. $’est là, mon très cher, le désir zélé de mon âme, lequel soit ouvert et conduit avec le double nombre de di(, et avec le di(ième degré de sapience des nciens )ages à savoir avec la cle su )el, 1usqu’au pied du 3rNne de la #ivine Ma1esté, et ce m!me souhait soit reermé par la cle de l’:nité de #ieu ' de qui, en qui, par qui et à qui sont toutes choses.
VREDERIC. +l semble, à vous entendre, que vous !tes d’intention de inir dé1à ce 3raité et de ermer la porte à notre discours avec la cle du sel qui représente le di(ième degré de notre 8scalier ' il nous commencera seulement à para2tre l’aspect de la terre de promesse des 3rois 7o-aumes, selon l’intention de notre pèlerinage, et que nous ne erions que commencer à éveiller et à aiguiser nos esprits et nos autres sens en les aisant occuper à l’aspect et à, l’e(amen des composés, vu que les trois 7o-aumes de la
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