Sommaire Grammaire A. Le mot : 1. 2. 3. 4.
La nature des mots Les déterminants Les pronoms : possess possessif, if, démonstr démonstratif, atif, interroga interrogatif, tif, exclamatif Reconnaîtree la nature d’un groupe de mots Reconnaîtr
B. La phrase : 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13.
La fonction sujet et attribut du sujet La phrase : simple, complex complexee et non verbale Le présentatif présentatif,, l’emphase, la phrase impersonnelle Les compléments circons circonstanciels tanciels Les compléments essentiels du verbe Les fonctions de l’adjectif qualificatif Les fonctions par rapport au nom Les propositions subordonnées Les types et les formes de phrases
C. Le texte : 14. 15. 16. 17. 18.
6
La ponctuation Les paroles rapportées Sujet et prédicat L’énonciation Les reprises nominales et pronominales
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
A. Le mot
GRAMMAIRE
1. La nature des mots I. DÉFINITION
La nature grammaticale d’un mot correspond à ce qu’il est par « nature », c’est-à-dire la catégorie grammaticale à laquelle il appartient et qui ne change pas : nom, pronom, verbe, adjectif, déterminant, … C’est un peu comme son identité identité..
Attention ! Il ne faut pas la confondre avec la fonction du mot qui mot qui est son rôle dans la phrase ( sujet, COD, attribut du sujet… ).
Exemple :
Les
déterminant
mots
sont
nom
verbe
vivants. adjectif qualificatif
La nature grammaticale d’un mot est indiquée dans le dictionnaire par une abréviation. Exemple : nom : n.m. (= nom masculin)
II. MOTS VARIABLES ET MOTS INVARIABLES Certains mots peuvent changer de forme selon leur genre (masculin, genre (masculin, féminin) ou leur nombre (singulier,, pluriel) : ce sont les mots variables. (singulier variables. D’autres mots, appelés mots invariables, ne changent pas de forme, forme, car ils n’ont ni genre ni nombre.
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 7
A. Le mot
GRAMMAIRE
1. La nature des mots I. DÉFINITION
La nature grammaticale d’un mot correspond à ce qu’il est par « nature », c’est-à-dire la catégorie grammaticale à laquelle il appartient et qui ne change pas : nom, pronom, verbe, adjectif, déterminant, … C’est un peu comme son identité identité..
Attention ! Il ne faut pas la confondre avec la fonction du mot qui mot qui est son rôle dans la phrase ( sujet, COD, attribut du sujet… ).
Exemple :
Les
déterminant
mots
sont
nom
verbe
vivants. adjectif qualificatif
La nature grammaticale d’un mot est indiquée dans le dictionnaire par une abréviation. Exemple : nom : n.m. (= nom masculin)
II. MOTS VARIABLES ET MOTS INVARIABLES Certains mots peuvent changer de forme selon leur genre (masculin, genre (masculin, féminin) ou leur nombre (singulier,, pluriel) : ce sont les mots variables. (singulier variables. D’autres mots, appelés mots invariables, ne changent pas de forme, forme, car ils n’ont ni genre ni nombre.
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 7
GRAMMAIRE
A. Le mot
III. LES DIFFÉRENTES NATURES DE MOTS A Les mots variables
Natures grammaticales Les noms
Exemples Gabriel observe sa sœur. sœur.
Les déterminants
Le garçon observe sa sœur.
Les adjectifs qualificatifs
Le garçon observe sa grande sœur.
Les pronoms
Il l’observe.
Les verbes
Le garçon observe sa sœur. sœur. Elle est belle.
Définitions Ils désignent des choses, des personnes et ce qui est invisible. Ils accompagnent le nom, indiquent son genre et son nombre. Ils qualifient, précisent le nom avec lequel ils s’accordent. Ils remplacent les noms pour éviter des répétitions. Seuls mots à se conjuguer, ils expriment des actions ou des états.
B Les mots invariables
Natures grammaticales
Définitions
Il lit peu et lentement. Aussitôt, il se fâche.
Ils indiquent la quantité (peu, beaucoup, assez …), la manière (lentement…), le temps (aujourd’hui, bientôt…), le lieu (ici, ailleurs, dessous … ), la négation (ne… pas…).
Les prépositions
Il prépare sa valise pour partir en voyage. Sans votre aide, cela aurait été impossible.
Elles sont toujours suivies d’un groupe nominal ou d’un verbe à l’infinitif et elles introduisent un complément.
Les interjections
Ouf, nous sommes enfin arrivés ! Hélas, la location est minuscule !
Elles expriment une émotion ou un sentiment (soulagement, dégoût, joie, étonnement, admiration…).
Les conjonctions de coordination
Gabriel et Louise aiment se promener ensemble.
Elles relient des mots, des groupes de mots ou des propositions : mais, ou, et, donc, or, ni, car .
Les conjonctions de subordination
Je révise parce que que je ne veux pas échouer à mon examen.
Elles introduisent des propositions subordonnées.
Les adverbes
8
Exemples
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
A. Le mot
La nature des mots
Les mots variables
-
Ils changent de forme selon leur genre et leur nombre. Ce sont : -
les déterminants les noms les adjectifs qualificatifs les verbes les pronoms Les mots invariables
-
Ils ne changent pas de forme, car ils n’ont ni genre ni nombre. Ce sont : -
les adverbes les prépositions les conjonctions -
de coordination de subordination les interjections
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 9
GRAMMAIRE
A. Le mot
2. Les déterminants I. DÉFINITION Les déterminants sont des mots utilisés pour accompagner les noms. Le déterminant et le nom forment un groupe nominal. nominal. Les déterminants sont toujours placés avant le nom, mais un déterminant peut être séparé du nom par un adjectif qualificatif. Exemple: « Oh ! j’ai cru voir / Glisser sur une fleur une longue limace ! » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Exemple: « Edmond Rostand)
Le déterminant s’accorde s’accorde en en genre et en nombre avec le nom qu’il accompagne. Exemple : « Non, ce serait trop laid, / Si le long de ce nez une larme coulait ! » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)
La classe grammaticale des déterminants est elle-même divisée en plusieurs catégories : les (définis, indéfinis, partitifs) et les déterminants (possessifs, démonstratifs, interrogatifs articles (définis, articles déterminants (possessifs, et exclamatifs, numéraux cardinaux, indéfinis)
II. LES ARTICLES A L’article indéfini
On l’emploie l’emploie si la chose désignée par le nom n’est pas encore connue, ou pour désigner n’importe quel élément au sein d’un ensemble. Exemple : « Une pêche/ Qui sourirait avec une fraise ! » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)
Article indéfini
Masculin
Féminin
Singulier
un
une
Pluriel
des
B L’article défini
On l’emploie si la chose désignée par le nom est connue, parce qu’on l’a déjà évoquée dans le texte, ou parce qu’il est unique : Exemple: « Vois-tu bien, / Les larmes, il n’est rien de plus sublime, rien. » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand ) 10
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
A. Le mot
Article défini
Masculin
Féminin
Singulier
le / l’
la / l’
Pluriel
les
L’article défini existe aussi à la forme contractée, c’est-à dire que l’article se mêle à une préposition pour former un nouveau mot. • à + le = au
• de + le = du
• à + les = aux
• de + les = des
Exemple : « Il est cadet aux gardes. » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand) C L’article partitif
On l’emploie devant des noms renvoyant à des choses que l’on ne peut pas compter. On peut remplacer l’article partitif par « un peu de ». Il n’existe pas au pluriel. Exemple : « La vapeur du tabac vous sort-elle du nez/ Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)
Article partitif
Masculin
Féminin
Singulier
du
de la
Pluriel
Ø
III. LES DÉTERMINANTS A Le déterminant possessif
On l’emploie pour indiquer l’appartenance. Son orthographe varie selon la personne du possesseur et selon le genre et le nombre du nom. Exemple : « Votre place, aujourd’hui, là, voyons, entre nous, / Vous a coûté combien ? » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand) CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 11
GRAMMAIRE
A. Le mot
Un possesseur
Plusieurs possesseurs
Nom au masculin singulier
Mon, ton, son
Notre, votre, leur
Nom au féminin singulier
Ma, ta, sa
Notre, votre, leur
Nom au pluriel
Mes, tes, ses
Nos, vos, leurs
B Le déterminant démonstratif
On l’emploie pour désigner quelque chose que l’on perçoit autour de soi, ou pour reprendre un nom déjà évoqué. Exemple : « Bon ! je vais sur la scène, en guise de buffet, / Découper cette mortadelle d’Italie ! » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)
Déterminant démonstratif
Masculin
Féminin
Singulier
cet / ce
cette
Pluriel
ces
C Le déterminant interrogatif et exclamatif
C’est le déterminant qu’on emploie dans la phrase exclamative et interrogative. Exemple : « Les beaux rubans ! Quelle couleur, Comte de Guiche ? » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)
Singulier
Pluriel
Masculin
Quel
Quels
Féminin
Quelle
Quelles
D Le déterminant numéral cardinal
Il permet de compter avec précision, d’indiquer la quantité. Exemple : « Une chanson qu’il fit blessa quelqu’un de grand, / Et cent hommes - j’en suis - ce soir sont postés !… » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)
Attention, les déterminants « vingt » et « cent » prennent un -s s’ils sont multipliés, sans être suivi d’un autre nombre. On écrira donc « deux cents hommes », mais « deux cent cinq hommes ».
12
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
A. Le mot
E Le déterminant indéfini
Il exprime une quantité imprécise. Exemple : « À ce prix-là, monsieur, je t’autorise / À venir chaque jour empêcher la Clorise ! » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)
Indiquant une quantité 0 ou 1
Indiquant une quantité variable
Indiquant la totalité
Nul, pas un, aucun, chaque
Quelques, certains, plusieurs, divers…
Tout, toute, tous
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 13
GRAMMAIRE
A. Le mot
3. Les pronoms Un pronom est un mot qui remplace un nom.
I. LES PRONOMS PERSONNELS Exemple : J’apprécie les romans d’aventure. Et vous ?
Un pronom personnel a la marque d’une personne. Il varie selon la personne, le nombre, le genre et la fonction. Singulier 1re 2e personne personne
Sujet
Je, j’
Tu
COD
Me, m’
Te, t’
COI
Me, m’, moi
Te, t’, toi
Pluriel 3 personne e
masculin
féminin
Il
Elle
1re 2e personne personne
féminin
Vous
Ils
Elles
Le, l’, se, s’ La, l’, se, s’
Nous
Vous
Les, se, s’
Les, se, s’
Lui, se, s’, soi
Nous
Vous
Leur, eux, Leur, elles, se, s’, soi se, s’, soi.
Lui, se, s’, soi
Ceux de la 2e personne, désignent le récepteur. Les pronoms personnels de la 3 e personne représentent un nom ou un groupe nominal du texte : ils évitent les répétitions.
CNED
masculin Nous
Les pronoms de la 1 re personne désignent celui qui parle : l’émetteur
14
3e personne
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
A. Le mot
II. LES PRONOMS DÉMONSTRATIFS Exemple : Cette fleur avait germé un jour au milieu des autres fleurs. Celle-ci [= cette fleur] avait vite intrigué le Petit Prince.
Genre
Singulier
Pluriel
Masculin
Celui, celui-ci, celui-là
Ceux, ceux-ci, ceux-là
Féminin
Celle, celle-ci, celle-là
Celles, celles-ci, celles-là.
Neutre
Ce, c’, ceci, cela, ça
Les pronoms démonstratifs remplacent souvent un groupe nominal précédé d’un déterminant démonstratif. Les adverbes -ci et -là permettent de situer les éléments dans l’espace et le temps. -ci marque quelque chose de proche (« Ces temps-ci… »), -là un élément lointain (« En ce temps-là… »).
III. LES PRONOMS POSSESSIFS Exemple : Sa fleur est orgueilleuse, la mienne [= ma fleur] est trop modeste.
Ils varient en fonction du possesseur, (en personne et en nombre) mais aussi du possédé (en genre et en nombre). Possesseur Élément possédé 1re Pers. Sing. 2e Pers. Sing. 3e Pers. Sing. 1re Pers. Plu. 2e Pers. Plu. 3e Pers. Plu. Masc. Sing.
Le mien
Le tien
Le sien
Le nôtre
Le vôtre
Le leur
Fém. Sing.
La mienne
La tienne
La sienne
La nôtre
La vôtre
La leur
Masc. Plu.
Les miens
Les tiens
Les siens
Les nôtres
Les vôtres
Les leurs
Les miennes Les tiennes Les siennes Les nôtres
Les vôtres
Les leurs
Fém. Plu.
IV. LES PRONOMS INTERROGATIFS Exemple : J'ai le choix entre lire L’Oeil du Loup ou Le Petit Prince. Lequel des deux me conseillez-vous ?
Il s’agit des pronoms utilisés pour poser des questions, on les emploie dans les phrases interrogatives. Formes simples
Formes composées
Sujet
Qui
COD, attribut, CC.
Qui, que, quoi, où
Lequel, lesquels, laquelle, lesquelles
Après une préposition
À qui, à quoi, de qui, de quoi
Auquel, duquel, à laquelle, de laquelle, auxquels, auxquelles, desquels
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 15
GRAMMAIRE
A. Le mot
4. Identifier la nature d’un groupe de mots I. RECONNAÎTRE UN GROUPE DE MOTS DANS LA PHRASE : MÉTHODE
Pour savoir quelle est la nature, ou classe grammaticale, d’un groupe de mots, il faut identifier son noyau. Le noyau est le mot le plus important de ce groupe, on ne peut pas le supprimer car il est indispensable au sens. On ne peut pas non plus séparer les éléments du groupe de mots. Exemple : Le cheval blanc de Gandalf // Groupe nominal
//
galope comme le vent.
Groupe verbal.
On peut voir dans l’exemple que le groupe verbal contient lui-même un groupe nominal. On parle dans ce cas de groupes enchâssés.
II. LES PRINCIPAUX GROUPES DE MOTS A Le groupe nominal
Le noyau du groupe nominal (GN) est un nom commun ou un nom propre. Le GN peut être minimal, c’est-à-dire composé d’un nom seul ou d’un déterminant et d’un nom. Exemple : Le magicien se dresse devant la foule.
Le GN enrichi, est un groupe nominal accompagné de ses expansions (complément du nom, épithète…). On peut supprimer ces expansions : si on perd des détails, la phrase garde cependant un sens. Exemple : Le vieux magicien blanc se dresse devant la foule. // Le magicien se dresse devant la foule.
Si un GN est introduit par une préposition (à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous…) , on peut parler de groupe nominal prépositionnel. Exemple: Le vieux magicien blanc se dresse devant la foule.
16
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
A. Le mot
B Le groupe pronominal
Le noyau du groupe pronominal est un pronom.
Exemple: Celui qui transportera l’Anneau jusqu’au Mordor sauvera la Terre du Milieu. C Le groupe verbal
Le noyau du groupe verbal est un verbe, conjugué ou à l’infinitif : Dans le cas d’un verbe à l’infinitif, on parle de groupe verbal à l’infinitif. Exemple : Protéger ses sujets est la mission du roi.
Mais si le groupe verbal a pour noyau un verbe conjugué, on utilise le terme de « proposition ». Exemple : Les elfes, qui sont des êtres immortels, se battent aux côtés des hommes. D Le groupe adjectival
Le noyau du groupe adjectival est un adjectif qualificatif ou un participe. Exemple : Sam est digne de confiance.
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 17
GRAMMAIRE
A. Le mot
noyau : nom propre ou nom commun Groupe nominal
GN minimal GN enrichi dexpansions GN prépositionnel, introduit par une préposition personnel
Groupe pronominal
noyau : pronom
Nature d’un groupe de mots
démonstratif possessif indéfini
noyau : verbe Groupe verbal
GV infinitif proposition : le verbe est conjugué
Groupe adjectival
18
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
noyau : adjectif ou participe
GRAMMAIRE
B. La phrase 5. La fonction sujet et attribut du sujet
Le sujet est une fonction (à ne pas confondre avec la « nature » !), c’est-à-dire un rôle occupé par un mot ou un groupe de mots dans la phrase.
I. À QUOI SERT LE SUJET ET COMMENT LE RECONNAÎTRE ? C’est un élément essentiel. Il commande l’accord du verbe en personne et en nombre. Exemple : Les deux amies d’Emma arrivent demain.
À la voix active, il indique qui fait l’action exprimée par le verbe d’action ou qui est dans l’état indiqué par le verbe d’état. Exemple : Les enfants jouent dans la cour de l’école.
À la voix passive, il indique qui subit l’action exprimée par le verbe. Exemple : Il a été puni à cause de sa bêtise.
Pour le trouver, on pose la question qui fait… ? ou qu’est-ce qui fait… ?. Exemple : Vous lisez la leçon pour la comprendre. (Qui lit ? Vous.)
II. LA PLACE DU SUJET DANS LA PHRASE En général, il se trouve avant le verbe. Dans certains cas, il peut se trouver après le verbe. On dit alors qu’il est inversé. C’est le cas : • dans beaucoup de phrases interrogatives : À quelle heure commence le spectacle ? • après certains adverbes (ainsi ; peut-être, etc.) : Peut-être faudra-t-il arriver plus tôt. • dans une proposition incise qui indique quel personnage parle dans un dialogue : « Emmanuel va acheter les places en avance », dit Justine.
III. LA NATURE DU SUJET Le sujet peut être : • un groupe nominal ou un nom : Ces enfants sont au collège. • un pronom : Ils lisent consciencieusement leur synthèse. • un verbe à l’infinitif : Écouter est le meilleur moyen pour comprendre la leçon.
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 19
GRAMMAIRE
B. La phrase
Fonction “Sujet”
À quoi sert le sujet ? Il commande I’accord du verbe en genre et en nombre. À la voix active, il indique qui fait l’action exprimée par le verbe. À la voix passive, il indique qui subit I’action exprimée par le verbe. Il répond à la question : “Qui fait ?”.
La place du sujet : le plus souvent AVANT le verbe parfois APRÉS le verbe dans une phrase interrogative derrière certains adverbes dans une proposition incise qui indique quel personnage parle dans un dialogue
Natures du sujet : un GN ou un nom un pronom un verbe à l’infinitif
IV. LA FONCTION � ATTRIBUT DU SUJET �
Un attribut du sujet est un adjectif qualificatif, un participe passé ou un GN que l’on ne peut pas supprimer dans la phrase car il suit un verbe d’état, appelé aussi verbe attributif. Exemples : Elle est heureuse. On ne peut pas supprimer «heureuse». Ces enfants paraissent fatigués . On ne peut pas supprimer «fatigués».
L’attribut du sujet s’accorde en genre et en nombre avec le sujet auquel il se rapporte. Exemple : Les amies sont heureuses d’être ensemble. /// Les amies (sujet) = heureuses. 20
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
B. La phrase
Les verbes attributifs sont des verbes qui « fabriquent » des attributs du sujet.
Être, paraître, sembler, demeurer, rester, avoir l’air de, passer pour … sont des verbes attributifs.
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 21
GRAMMAIRE
B. La phrase
6. La phrase : simple, complexe et non verbale I. QU’EST�CE QU’UNE PHRASE ?
La phrase est un ensemble de mots qui a un sens. Elle commence toujours par une majuscule, et se termine par un signe de ponctuation fort (point, point d’exclamation, point d’interrogation).
Le noyau d’une phrase verbale est un verbe conjugué. Au contraire, une phrase non-verbale n’a pas pour noyau un verbe, mais une autre catégorie grammaticale, comme un nom ou un adverbe. Exemples : « Une troisième pelletée de terre tomba. » → Phrase verbale « Puis une quatrième. » → Phrase non-verbale (Victor Hugo, les Misérables)
II. LA PHRASE NON�VERBALE La phrase non-verbale s’organise autour d’un mot différent d’un verbe conjugué. Son noyau peut être : - un adverbe.
Exemple : Dehors !
- un nom.
Exemple : Drame à Montfermeil.
- un verbe à l’infinitif.
Exemple : Partir ?
- un adjectif qualificatif.
Exemple : Blanche de peur.
Attention ! Il se peut qu’un verbe conjugué apparaisse dans une phrase non-verbale, mais uniquement si il fait partie d’une expansion nominale.
22
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
B. La phrase
III. LA PHRASE VERBALE Une phrase verbale a pour noyau au moins un verbe conjugué, qui a souvent un sujet et des compléments. La partie de phrase organisée autour du verbe conjugué se nomme la proposition. A La phrase simple
Une phrase simple ne comporte qu’une seule proposition. Cette proposition est appelée indépendante. Exemple : « Il était difficile de rencontrer un passant d’un aspect plus misérable. » (Victor Hugo, les Misérables) B La phrase complexe
Une phrase complexe contient plusieurs verbes conjugués, donc plusieurs propositions. Donc, pour différencier une phrase simple et la phrase complexe, il faut compter le nombre de verbes conjugués : si on trouve plus de deux verbes conjugués, la phrase est complexe. Il existe plusieurs façons d’organiser les propositions de la phrase complexe. 1. La juxtaposition Plusieurs propositions peuvent être juxtaposées par une marque de ponctuation faible (virgule, point-virgule, deux-points). Pour éviter les lourdeurs d’expression, le sujet des verbes peut être sous-entendu. Exemple : « Là, dans la place, j’allais me coucher sur une pierre , une bonne femme m’a montré votre maison. » Proposition 1 Proposition 2 (Victor Hugo, les Misérables)
2. La coordination Plusieurs propositions peuvent être coordonnées par une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car ) ou par un adverbe de liaison (cependant, en effet, ainsi, aussi, puis … ). Exemple : « Une salive rougeâtre lui souillait le coin des lèvres , et elle avait un trou noir dans la bouche. » Proposition 1 Proposition 2 (Victor Hugo, les Misérables)
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 23
GRAMMAIRE
B. La phrase
3. La subordination Une phrase complexe peut se composer d’une proposition principale et d’une (ou plusieurs) proposition(s) subordonnée(s).
Les deux propositions peuvent être reliées par une conjonction de subordination (que, bien que, alors que, avant que, quoique… ), un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel, auquel… ), un pronom interrogatif (qui, à qui, quoi, que, auquel ) … Exemple : « Un jour ils lui écrivirent, que sa petite Cosette était toute nue par le froid qu’il faisait, qu ’ elle avait Proposition principale Proposition subordonnée 1 besoin d’une jupe de laine, et qu ’il fallait au moins que la mère envoyât dix francs pour cela. » Proposition subordonnée 2 Proposition subordonnée 3 (Victor Hugo, les Misérables)
24
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
B. La phrase
La Phrase
Phrase non verbale : le noyau de la phrase est un adverbe un nom un adjectif qualificatif un verbe à I’infinitif Phrase verbale : le noyau est un verbe conjugué. Un seul verbe conjugué = une seule proposition = phrase simple Les propositions sont indépendantes Plusieurs verbes conjugués = phrase complexe Les propositions sont juxtaposées, réliées par un signe de ponctuation. Les propositions sont coordonnées, réliées par une conjonction de coordination ou un adverbe de liaison. Les propositions sont subordonnées, réliées par un pronom relatif, une conjonciton de subordination, un adverbe ou un pronom interrogatif, ou une locution conjonctive.
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 25
GRAMMAIRE
B. La phrase
7. Le présentatif, l’emphase, la phrase impersonnelle I. LA FORME EMPHATIQUE L’emphase est la façon de mettre en valeur certains mots, ou encore d’exagérer leur importance dans la phrase. Une phrase peut être emphatique grâce à : 1. l’intonation : C’est vraiment un livre extra-or-di-naire ! 2. la reprise d’un pronom personnel sujet par un pronom personnel équivalent (moi, toi, lui, nous, vous, eux, elles), placé entre virgules : Moi , j’adore ce roman. Eux , ils préfèrent celui-là. 3. le détachement de mots ou de groupes de mots : • détachement d’un groupe, mis en valeur par des virgules. Exemple : Dans mon lit, tranquillement, je lis mon roman préféré.
• détachement d’un groupe, repris par un pronom. Exemple : Il est formidable, ce roman. Mon livre préféré, je l’ai toujours avec moi.
4. l’utilisation de présentatifs : • c’est / ce sont… qui ou que -> C’est le roman que je préfère. • voici / voilà…. qui ou que -> Voici mon roman préféré. • il y a … qui -> Il y a beaucoup de romans qui ont une place de choix dans ma bibliothèque. • quant à … + pronom de reprise -> Quant à moi, je préfère ce roman. • Quel(le)(s)… que, dans la phrase exclamative -> Quel dommage que tu n’aies pas lu ce roman !
26
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
B. La phrase
mettre en valeur des mots ou des groupes de mots.
Elle permet de : exagérer des mots ou des groupes de mots. par l’intonation
L’emphase
en reprenant un pronom personnel sujet
Comment ?
en détachant un groupe à l’aide d’une virgule en détachant un groupe repris par un pronom en utilisant des présentatifs
II. LA FORME IMPERSONNELLE Les verbes à la forme impersonnelle ne s’emploient qu’à la 3e personne du singulier : ils ont pour sujets les pronoms il, ce (c), qui ne reprennent aucun nom ou groupe nominal précédemment cité. La forme impersonnelle n’a ni impératif ni participe présent. Exemple : Il pleut : il faut vite trouver un endroit où nous abriter ! (Qui est « il » ? Personne !)
1. Les différents verbes à la forme impersonnelle a. Les verbes météorologiques, toujours à la forme impersonnelle : il gèle, il grêle, il neige… b. Des verbes exprimant un événement : il advient, il arrive… c. Des verbes exprimant une idée d’obligation, de possibilité : il faut, il se peut que… d. Il existe aussi de nombreuses tournures impersonnelles utilisant le verbe être suivi d’un adjectif qualificatif : il est bon, certain, évident, facile, nécessaire, normal… 2. La construction des verbes impersonnels Les verbes à la forme impersonnelle peuvent être suivis : a. d’un groupe nominal : Il m’ est arrivé une aventure étrange. b. d’un verbe à l’infinitif : Il m’arrive de faire des rêves prémonitoires. c. d’une proposition subordonnée conjonctive : Il arrive que je fasse des rêves étranges. On nomme sujet grammatical le pronom il et sujet réel le groupe nominal, le verbe à l’infinitif ou la proposition qui suit le verbe à la forme impersonnelle. Il m’est arrivé une étrange aventure. sujet grammatical
sujet réel
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 27
GRAMMAIRE
B. La phrase
8. Les compléments circonstanciels I. LE RÔLE DES COMPLÉMENTS CIRCONSTANCIELS Ils précisent les circonstances de l’action ou l’état évoqué par le verbe, mais ils ne complètent pas seulement le verbe, ils sont le complément de l’ensemble de la phrase. Ce sont des compléments facultatifs de la phrase, contrairement aux compléments essentiels. On peut donc les supprimer, les déplacer, ou les additionner.
Mais, attention ! Il arrive cependant que des compléments exprimant une circonstance ne puissent être ni déplacés, ni supprimés ! Il s’agit alors de compléments essentiels.
II. LA CLASSE GRAMMATICALE DES C.C. Les principales natures d’un complément circonstanciel sont : • un GN introduit ou non par une préposition • un pronom • un adverbe • un verbe à l’infinitif • un verbe ou une subordonnée au participe • une subordonnée conjonctive
III. QU’EXPRIME UN COMPLÉMENT CIRCONSTANCIEL ? A Le lieu
Il répond à la question « où ? » et permet ainsi de situer les faits dans l’espace : que ce soit pour se situer dans l’espace, indiquer un déplacement, une direction. adverbe
[Ailleurs,] la vie est plus douce.
Nature du CC de Lieu GN, nom commun ou propre
28
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
Les hirondelles passent [au-dessus de nos têtes].
GRAMMAIRE
B. La phrase
B Le temps
Le CC de temps exprime la durée, la répétition ou la date. Il permet de répondre à la question « quand ? ». adverbe
[Aujourd'hui], il neige.
GN, nom commun ou propre
Nature du CC de Temps
préposition + infinitif
Elle apprend ses leons [chaque jour].
Il éteint la lumière [avant de partir].
proposition subordonnée conjonctive
L'enfant s'endort [dès que sa mère lui lit un conte].
proposition subordonnée participiale
[Les vacances arrivant], la famille prépare ses valises.
C La cause
Le CC de cause apprend pour quelle raison un événement s’est produit, il donne une explication. GN, nom commun ou propre préposition + infinitif
Nature du CC de cause
Il boîte [à cause d'un accident].
[A force d'insister], il a obtenu ce qu'il voulait.
proposition subordonnée conjonctive
Il a été puni [parce qu’il a trop bavardé].
proposition subordonnée participiale
[Son accident étant grave], il a fallu I'hospitaliser.
gérondif
[En insistant], il a obtenu ce qu'il voulait.
D L’ accompagnement
Ce complément indique avec qui (ou sans qui) se produit l’action. GN, nom commun ou propre
Nature du CC d'Accompagnement. pronom
Je viendrai ce soir [avec Joël].
Nous sommes repartis [sans elle].
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 29
GRAMMAIRE
B. La phrase
E Le moyen
Il désigne l’objet, l’instrument concret utilisé pour faire l’action. Nature du CC de Moyen
GN, nom commun ou propre
Il te contacte [avec le téléphone].
F Le but
Le CC de but permet d’expliquer dans quelle intention l’action est accomplie, ce qu’on veut obtenir. GN, nom commun ou propre
Nature du CC de But
préposition + infinitif
Il s'entraine [pour le cross du collège].
Il révise [pour réussir son contrôle.]
proposition subordonnée conjonctive
Elle lui écrit [pour qu'il ne I'oublie pas].
G La manière
La manière indique comment on fait l’action, la façon dont on s’y prend. adverbe
Nature du CC de Manière
[Courageusement], ils s'aventurent dans la forêt.
GN, nom commun ou propre gérondif
Elle s'adresse à lui [avec indifférence].
Il court [en trébuchant].
H La conséquence
Le CC de conséquence exprime les résultats de l’action. GN, nom commun ou propre
Nature du CC de Conséquence
préposition + infinitif
Il a dévoré des gâteaux [jusqu’à l’écoeurement].
Elle a beaucoup révisé [pour réussir son contrôle].
proposition subordonnée conjonctive
30
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
Ils ont beaucoup insisté [pour que je vienne].
GRAMMAIRE
B. La phrase
I L’opposition / la concession
Elle traduit un fait qui s’oppose à un autre. GN, nom commun ou propre
Nature du CC d'Opposition
[En dépit de mes avertissements], il n'en a fait qu'à sa tête.
proposition subordonnée conjonctive gérondif
[Même si je I'ai averti], il n'en a fait qu'à sa tête.
[Tout en étant têtu], il a fini par m'écouter !
J La condition / l’hypothèse La condition est ce qui permet de réaliser l’action. GN, nom commun ou propre
Nature du CC de condition
préposition + infinitif
[En cas de retard], merci de prévenir la direction.
Tu résussiras [à condition de réviser].
proposition subordonnée conjonctive gérondif
[Si tu révises], tu réussiras.
[En révisant], tu réussiras.
K La comparaison
Le CC de comparaison met en relation deux éléments pour en établir les ressemblances ou les différences. adverbe
Il est aussi serviable qu’[autrefois].
GN, nom commun ou propre
Nature du CC de Comparaison
Elle est plus serviable que [sa soeur].
Proposition subordonnée conjonctive
pronom
Je le retrouve [tel qu’il a toujours été].
Pierre est plus habile que [toi].
adjectif qualificatif
Elle est plus ironique que [bienveillante].
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 31
GRAMMAIRE
B. La phrase
9. Les compléments essentiels du verbe I. COMPLÉMENTS ESSENTIELS ET NON ESSENTIELS DU VERBE Dans une phrase un verbe peut avoir : • des compléments essentiels : Ils sont indispensables au sens de la phrase. On ne peut pas les supprimer ni les déplacer. Ce sont en général les compléments d’objet. Exemple : Jean Valjean vole la pièce de Petit-Gervais.
• des compléments non essentiels : ils ne sont pas indispensables pour le sens. On peut les supprimer ou les déplacer. Ce sont en général les compléments circonstanciels. Exemple: Jean Valjean rencontre Cosette dans la forêt.
Attention ! Certains compléments circonstanciels sont des compléments essentiels. Exemples : Cosette va au puits. / Ce livre coûte 2 euros. // Cosette va. / Ce livre coûte.
II. LA CONSTRUCTION DES VERBES Un verbe qui n’est pas suivi d’un complément d’objet s’appelle un verbe intransitif sauf s’il s’agit d’un verbe d’état qui est suivi d’un attribut du sujet : on parle alors de verbe attributif (d’état). Exemple : Jean Valjean qui sort du bagne est épuisé.
Un verbe suivi d’un complément d’objet s’appelle un verbe transitif. On parle de verbe transitif direct s’il est suivi d’un C.O.D. Exemple : Il rencontre Cosette. On parle de verbe transitif indirect s’il est suivi d’un C.O.I. Exemple : Il lui parle.
III. LE C.O.D (COMPLÉMENT D’OBJET DIRECT) Il est relié directement au verbe. Exemple : Victor Hugo a écrit Les Misérables.
Il peut être remplacé par les pronoms le, la, les, l’. Exemple : Victor Hugo l’a écrit en 1862. 32
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
B. La phrase
Il ne faut pas le confondre avec l’attribut du sujet après un verbe d’état. Il devient le sujet de la voix passive, quand la transformation passive est possible. Exemple : Ce roman a été écrit par Victor Hugo en 1862.
Nature du C.O.D. : Il peut être : • un GN : Jean Valjean a volé des chandeliers en argent. • un pronom : Que dites-vous ? Il n’a rien volé ! • un verbe ou un GV à l’infinitif : Valjean souhaitait se reposer.
IV. LE C.O.I (COMPLÉMENT D’OBJET INDIRECT) Il est construit indirectement à l’aide d’une préposition. Exemple : Jean Valjean a renoncé à son projet. / La peur s’empare des Parisiens.
On ne peut pas mettre la phrase à la voix passive. Le C.O.I. peut être remplacé par certains pronoms personnels (lui, leur, en, y) qui ne laissent pas toujours transparaître la préposition. Exemple : Elle y pense sans arrêt. Nature du C.O.I. : Il peut être : • un GN : Marius parle tendrement à Cosette. • un pronom : À qui parlait-il ? • un verbe ou un GV à l’infinitif : Marius pense à se marier avec elle .
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 33
GRAMMAIRE
B. La phrase
V. LE COS (COMPLÉMENT D’OBJET SECOND) Lorsque le verbe est construit avec deux compléments d’objet, le second s’appelle complément d’objet second.
Attention ! C.O.S ne veut pas dire qu’il occupe la deuxième place dans la phrase mais qu’il apporte une seconde information dans la phrase. Le C.O.S peut être avant le C.O.D ou le C.O.I. Exemple : Il a offert à Cosette son amour. / Il a offert son amour à Cosette.
Il est construit indirectement, à l’aide d’une préposition. Nature du C.O.S. : Il peut être : • un GN : Jean Valjean a caché son identité à tous. • un pronom : Il n’a confié son secret à personne. • un verbe ou un groupe verbal à l’infinitif : Javert est persuadé de le reconnaître.
34
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
B. La phrase
10. Les fonctions de l’adjectif qualificatif I. QU’EST�CE QU’UN ADJECTIF QUALIFICATIF ? L’adjectif qualificatif permet d’apporter une précision sur un nom. Il indique par exemple un défaut, une qualité, une taille, une couleur… Exemple : un homme prudent ; cet homme semble prudent.
Il s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie. Exemple : un garçon courageux / des filles courageuses
D’autres catégories de mots peuvent s’employer comme des adjectifs qualificatifs mais n’en sont pas. C’est surtout le cas des participes passés. Exemple : une leçon apprise (appris est le participe passé du verbe apprendre).
II. LES FONCTIONS DE L’ADJECTIF QUALIFICATIF A La fonction épithète
L’adjectif peut qualifier directement un nom ; il est alors placé devant ou derrière le nom. La fonction de l’adjectif est alors épithète du nom. L’adjectif qualificatif épithète appartient au groupe nominal. Exemple : « Mais elle ouvrit tout à coup ses deux yeux […] : l'arbre bleu était dans sa chambre ! » (L’Enchanteur, Barjavel)
On peut le supprimer de la phrase. Certains adjectifs changent de sens selon qu’on les place avant ou après le nom. Exemple : un grand homme / un homme grand.
On dira qu’une épithète est détachée quand elle est séparée du nom par un signe de ponctuation faible. Dans le cas contraire, on parle d’épithète liée. Exemple : Malheureux, Lancelot tourna les talons.
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 35
GRAMMAIRE
B. La phrase
B La fonction attribut
1. Attribut du sujet L’adjectif peut qualifier indirectement un nom par l’intermédiaire d’un verbe attributif, dont les verbes d’état être, sembler, paraître, devenir, rester, demeurer, passer pour, avoir l’air. La fonction de l’adjectif est alors attribut du sujet (de ce verbe). Exemple : « Il était jeune et beau » (L’Enchanteur, Barjavel)
On ne peut pas supprimer l’attribut de la phrase, sinon elle n’a plus de sens. Exemple : Il semblait tranquille. La phrase « Il semblait. » n’a pas de sens !
L’attribut du sujet s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe attributif. Exemple : « Les oiseaux devinrent transparents comme des vitraux envolés » (L’Enchanteur, Barjavel)
2. Attribut du COD L’adjectif peut être utilisé comme attribut du COD, c’est-à-dire qu’il exprime une caractéristique du COD. L’attribut du COD fait partie du groupe verbal, on ne peut donc pas le supprimer de la phrase. Les verbes attributifs exprimant une appellation (élire, nommer, appeler…), un jugement (croire, estimer, trouver, penser…), une transformation (rendre, faire…), permettent de construire un attribut du COD. Exemple : « Il avait l’œil vif, malicieux » (L’Enchanteur, Barjavel)
L’adjectif qualificatif attribut du COD s’accorde en genre et en nombre avec le COD. Exemple : Viviane trouve cette quête dangereuse.
36
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
B. La phrase
Adjectif qualificatif : fonctions Épithète liée relié directement au nom qu'il qualifie.
détachée séparé du nom qu'il qualifie par un signe de ponctuation.
Attribut du sujet relié au sujet par un verbe attributif ou un verbe d’état.
du COD exprime une caracéristique du COD grâce à un verbe attributif de jugement, de transformation, de choix.
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 37
GRAMMAIRE
B. La phrase
11. Les fonctions par rapport au nom On nomme expansions du nom les mots ou groupes de mots qui complètent le nom ou le groupe nominal et qui ont les fonctions suivantes : Fonctions
Épithète
Classes grammaticales adjectif qualificatif
une grande aventure
participe passé employé comme adjectif
une aventure bien racontée
adjectif verbal
une aventure étonnante
Rôle
Fonction “Épithète”
Exemples
qualifie un nom
Comment la reconnaître ?
peut être supprimée peut se trouver avant ou après le nom
participe passé utilisé comme adjectif
Natures
adjectif verbal adjectif qualificatif
adjectif qualificatif participe passé employé comme adjectif adjectif verbal Apposition nom ou groupe nominal verbe ou groupe verbal à l’infinitif proposition subordonnée relative
38
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
une aventure, épique, extraordinaire Cette aventure, bien racontée, est appréciée de tous. L’aventure, particulièrement étonnante, est appréciée. Cette aventure, récit intemporel, l’a marqué. Cette aventure a un pouvoir : nous faire rêver . Cette aventure, qu’il a lue, l’a marqué énormément.
GRAMMAIRE
B. La phrase
Rôle
précise un nom peut être supprimée
Comment la reconnaître ? est séparée du nom par une virgule adjectif qualificatif
Fonction “Apposition”
participe passé utilisé comme adjectif adjectif verbal Natures nom ou groupe nominal verbe ou groupe verbal à I’infinitif proposition subordonnée relative
une aventure d’Ulysse
nom ou groupe nominal Complément du nom verbe ou groupe verbal à l’infinitif
une aventure à raconter . un livre de lui .
pronom Rôle
complète un nom en le précisant peut être supprimé
Fonction “Complément du nom”
Comment le reconnaître ?
est introduit par une préposition se trouve directement après le nom
nom ou groupe nominal
Natures
verbe ou groupe verbal à l’infinitif pronom
Complément de l’antécédent
- Ce récit que nous avons lu est l’aventure d’un héros qui est extraordinaire.
Proposition subordonnée relative Rôle
complète le nom placé devant peut être supprimé
Fonction “Complément de l’antécédent”
est introduit par un pronom relatif Comment le reconnaître ? se trouve directement après le nom contient un verbe conjugué Nature
proposition subordonnée relative
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 39
GRAMMAIRE
B. La phrase
12. Les propositions subordonnées I. LES DIFFÉRENTES PROPOSITIONS Les propositions subordonnées peuvent compléter : • un nom • un verbe • une phrase. La nature grammaticale d’une subordonnée dépend de ce qu’elle complète, et de la présence ou de l’absence d’un mot introducteur. Elle peut être relative, conjonctive, interrogative indirecte, infinitive ou participiale.
II. LES PROPOSITIONS RELATIVES
Les propositions relatives sont des expansions du nom, ou du pronom, introduites par un pronom relatif simple (qui, que, quoi, dont, où ) ou composé (lequel, laquelle, auquel, duquel … ). Elle suit toujours le nom qu’elle complète, qu’on appelle alors l’antécédent. Le pronom relatif prend le genre et le nombre de l’antécédent qu’il remplace dans la proposition subordonnée, dans laquelle il a une fonction. Exemple : Le chat, qui est imprudent, traverse la route. (« Qui » est le sujet du verbe « est » et remplace « le chat »).
Généralement, la fonction d’une proposition relative est complément de l’antécédent. Exemple : Je lis un livre qui me fait beaucoup rire.
Mais il arrive qu’une proposition relative soit un attribut du sujet ou du COD. Exemple: Il a la main qui tremble.
Si une proposition relative n’a pas d’antécédent, alors elle occupe la même fonction qu’un GN, par exemple sujet. Exemple : Qui dort dîne. (« Qui dort » est le sujet du verbe « dîne »)
40
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
B. La phrase
III. LES PROPOSITIONS COMPLÉTIVES A Les propositions subordonnées conjonctives complétives
Les propositions subordonnées conjonctives sont introduites par la conjonction de subordination « que ». Elles complètent un verbe, ce sont des éléments essentiels de la phrase, on ne peut donc ni les supprimer, ni les déplacer. Le plus souvent, elles remplissent les mêmes fonctions que les groupes nominaux : • COD du verbe principal. Exemple : On dirait que tu vas t’évanouir ! • COI. Exemple : Nous nous attendons à ce qu'il neige demain • Sujet. Exemple : Que tu m’appelles aujourd’hui me fait très plaisir. • Attribut du sujet. Exemple : L’idée est que nous dînions tous ensemble ce soir. Attention à l’emploi des modes dans les subordonnées CO : Mode du verbe de la proposition subordonnée Indicatif
Subjonctif
Dans la proposition principale
Exemples
Verbe de déclaration, de parole : dire, annoncer …
Il dit que cette chanson est sa préférée.
Verbe d’opinion : penser…
Je pense que tu as raison.
Verbe de sentiment : s’étonner, se réjouir…
Je m’étonne qu’il te plaise
Verbe exprimant une volonté, un souhait, une obligation : falloir, vouloir, souhaiter … Verbe exprimant un doute : douter, être possible … La proposition principale est à la forme négative. La proposition principale est de type interrogatif.
Je veux que tu lises ce roman. Je doute que ce livre lui plaise.
La subordonnée est le sujet de la principale.
CNED
Je n’espère plus qu’il le lise. Imagines-tu qu’il le lise? Qu’il le lise est invraisemblable.
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 41
GRAMMAIRE
B. La phrase
B
Les propositions subordonnées interrogatives indirectes.
On trouve ces propositions dans des paroles rapportées indirectement, et elles correspondent à une phrase qui serait de type interrogatif au discours direct. C’est pourquoi on les trouve après des verbes comme demander, se demander, ne pas savoir, ignorer, s’interroger… Exemple : Il lui demanda : « Pourquoi refuses-tu de me parler? » → Il lui demanda pourquoi elle refusait de lui parler. (PS interrogative indirecte)
Attention ! Contrairement aux paroles rapportées directement, les propositions subordonnées interrogatives indirectes ne se terminent pas par un point d’interrogation, et on n’inverse pas le sujet. Les interrogatives indirectes sont introduites par un pronom interrogatif (qui, quoi, lequel… ) ou un adverbe interrogatif (où, quand, comment, combien, pourquoi… ) et occupent la fonction COD du verbe de la proposition principale. Exemple : Elle ignorait s’il était rentré tôt. C Les propositions subordonnées infinitives
Une subordonnée infinitive n’est pas introduite par un mot subordonnant, et son verbe est au mode infinitif. Elle est COD du verbe de la proposition principale, et le sujet de la proposition infinitive est différent de celui de la principale. Exemple : J’entends Lise chanter.
42
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
B. La phrase
IV. LES PROPOSITIONS CIRCONSTANCIELLES A Les propositions subordonnées conjonctives circonstancielles
Les propositions subordonnées conjonctives circonstancielles ont toutes les caractéristiques des compléments circonstanciels : on peut les déplacer, les supprimer. Exemple : Je suis ravie quand nous allons au cinéma en famille.
Attention à l’utilisation des modes dans la subordonnée circonstancielle. Mode du verbe de la proposition subordonnée
Valeur de la subordonnée Antériorité
Indicatif
La situation Simultanéité est réalisée. Cause Condition Postériorité
Subjonctif
La situation But est réalisable. Opposition Concession
Exemples Il est parti après qu’il a terminé ses devoirs. Il parlait à sa voisine alors qu’il rangeait ses affaires. Puisque tu as fini, tu peux partir. Si tu as fini, tu peux partir. Avant qu’elle ne parte, elle range sa trousse. Elle appelle sa mère afin qu’elle puisse l’aider. Je réussirai sans que tu ne m’assistes ! Bien qu’elle soit sévère, elle est juste.
B Les propositions subordonnées participiales
Une subordonnée participiale n’est pas introduite par un mot subordonnant, et son verbe est au participe présent ou passé. Sa fonction est complément circonstanciel, et son sujet est un groupe nominal. Exemple : Cédric partant pour l'école dans le froid, sa mère lui rappela de mettre son bonnet.
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 43
GRAMMAIRE
B. La phrase
Proposition principale + Propositions introduites par un mot subordonnant proposition subordonnée relative introduite par un pronom relatif complète un nom fonction : complément de l’antécédent proposition subordonnée conjonctive complétive introduite par une conjonction de subordination complète le verbe de la principale fonctions : COD. COI proposition subordonnée conjonctive circonstancielle introduite par une conjonction de subordination complète la phrase fonction : complément circonstanciel proposition subordonnée interrogative indirecte introduite par un mot in terrogatif complète le verbe de la principale fonction : COD
Propositions sans mot subordonnant proposition subordonnée infinitive complète la phrase fonction : COD proposition subordonnée participiale complète le verbe de la principale fonction : complément circonstanciel
44
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
B. La phrase
13. Les types et les formes de phrases
I. LES TYPES DE PHRASES Il existe 4 types de phrases qui ont un rôle différent : • Phrase déclarative : elle donne une information et s’achève par un point. Exemple : Je n’aime pas ces légumes.
• Phrase interrogative : elle sert à poser une question et s’achève par un point d’interrogation. Exemple : Veux-tu dîner avec moi ?
Il existe deux sortes d’interrogatives : une phrase interrogative totale peut avoir comme réponse oui ou non car elle porte sur l’ensemble la phrase. Exemple :Veux-tu manger des tomates ? à totale (réponse attendue : « oui » ou « non »)
Au contraire, une interrogative partielle ne porte que sur une partie de la phrase, elle demande des informations complémentaires, elle commence donc par un mot interrogatif. Exemple : Que veux-tu manger ce soir ? à partielle.
• Phrase exclamative : S’achevant par un « ! », elle exprime un vif sentiment (joie, tristesse, colère…). Exemple : Quelle journée magnifique !
• Phrase injonctive : Elle exprime un ordre, un conseil, une défense ou un souhait et ne se termine pas forcément par un « ! » ou un point. Elle comporte un verbe à l’impératif ou au subjonctif précédé de « que ». On peut également utiliser un verbe à l’infinitif. Exemple : Allez voir ce film dès que possible. (verbe à l’impératif) Exemple : Il faut que vous alliez voir ce film dès que possible. (verbe au subjonctif) Exemple : Aller voir ce film est indispensable ! (verbe à l’infinitif)
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 45
GRAMMAIRE
B. La phrase
II. LES FORMES DE PHRASE 1. Formes affirmative et négative Une phrase affirmative apporte une affirmation. Exemple : La leçon est facile.
Pour mettre une phrase à la forme négative, on utilise une négation : on emploie « ne » + « pas, guère, plus, jamais, point… » Exemple : La leçon n’est pas facile. / Je ne vais jamais à la mer !
2. Formes neutre et emphatique La forme neutre se construit sur le modèle « sujet + verbe + complément ». La forme emphatique consiste à mettre en relief un mot ou une expression. • Par détachement d’un groupe de mots : Pour vos notes, soyez félicités. • Par détachement d’un mot et reprise de celui-ci par un pronom : Moi, je veux aller à mer. • Par l’emploi d’un présentatif (il y a ; c’est….qui ; voilà…que ; etc.) : C’est moi qui ai frappé à la porte.
donne une information.
La phrase déclarative
se termine par [.]. exprime un sentiment vif.
La phrase exclamative
se termine par [!].
La phrase interrogative permet de poser une question.
Les types de phrase
se termine par [?]. peut être totale. peut être partielle.
la réponse est “oui” ou “non”. la réponse porte sur une partie de la question.
ne se termine pas forcément par [!]. permet de donner un ordre.
La phrase injonctive
permet de donner un conseil. permet de formuler un souhait. permet de formuler une défense.
46
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
C. Le texte
14. La ponctuation Les signes de ponctuation sont indispensables au sens et à la structure d’un texte. ?
;
!
()
.
-
…
«
I. LA PONCTUATION FORTE On trouve la ponctuation forte en début et en fin de phrase. 1. On n’oublie pas au début de phrase la majuscule. On ne met pas de majuscule après une virgule, ou après deux points, sauf en cas de nom propre. Exemple : « Donnez-moi votre pouls. Allons donc, que l’on batte comme il faut. » (Le Malade imaginaire, Molière) 2. Le point est à la fin d’une phrase déclarative. Exemple : « Ce sont tous des ignorants, c’est du poumon que vous êtes malade . » (Le Malade imaginaire, Molière) 3. Le point d’interrogation clôt une phrase interrogative. Exemple : « M’empêcherez-vous de maudire les avaricieux ? » (L’ Avare, Molière) 4. Le point d’exclamation est à la fin d’une phrase exclamative, et parfois à la fin d’une phrase injonctive. Il exprime l’émotion de celui qui parle. Exemple : « Va-t-en à tous les diables ! » (L’ Avare, Molière) 5. Les points de suspension marquent l’interruption, l’hésitation de celui qui parle, ou encore le fait de passer la fin de la phrase sous silence. On trouve aussi ces points de suspension à la fin d’une énumération. Dans ce cas, on ne le fait pas précédé de la mention « etc ». Exemple : « Je vous réponds qu’il est tellement contrit de vous avoir mis en colère … » (Le Médecin Volant, Molière)
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 47
GRAMMAIRE
C. Le texte
II. LA PONCTUATION À L’INTÉRIEUR DE LA PHRASE 6. Le point-virgule sépare des propositions. Exemple : « Ces grands hauts-de-chausses sont propres à devenir les receleurs des choses qu’on d érobe ; et je voudrais qu’on en eût fait pendre quelqu’un. » (L’Avare, Molière) 7. Les deux points annoncent une énumération, une explication ou introduisent des paroles rapportées directement. Exemple : « On dit un proverbe, d'ordinaire : après la mort, le médecin ; mais vous verrez que si je m'en mêle, on dira : après le médecin, gare la mort ! » (Le Médecin Volant, Molière)
8. La virgule sépare les mots dans une énumération, permet de juxtaposer des propositions, de mettre des noms en apposition. Exemple : « Croit-il , le traître , que mille cinq cents livres se trouvent dans le pas d’un cheval ? » (Les Fourberies de Scapin, Molière) 9. Les parenthèses permettent de donner un exemple, une explication, mais qui n’est pas indispensable. Exemple : « Ne voilà pas de mes mouchards, qui prennent garde à ce qu’on fait ? ( Bas, à part). Je tremble qu’il n’ait soupçonné quelque chose de mon argent. ( Haut). » (L’Avare, Molière) 10. Les guillemets et les tirets sont les signes de la ponctuation du dialogue. On ouvre le discours direct avec l’ouverture des guillemets, puis on met un tiret à chaque prise de parole d’un personnage. Exemple : « J’ai mérité, dit-il, ce juste châtiment : / Profitez-en, ingrats. » (Le Cerf et la Vigne, Jean de la Fontaine)
48
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
C. Le texte
15. Les paroles rapportées
I. LES PAROLES RAPPORTÉES DIRECTEMENT
Tu peux lire la fiche 43.
Le discours direct rapporte directement les paroles ou les pensées, telles qu’elles ont été émises , sous la forme d’un dialogue ou d’un monologue. Il est ancré dans la situation d’énonciation. Dans le discours direct, le narrateur donne la parole au personnage. Il permet de créer un effet de réel.
Demain, nous irons à la piscine ensemble.
On est en vacances !
Gabriel s’exclama : « On est en vacances ! » Emma déclara : « Demain, nous irons à la piscine ensemble. »
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 49
GRAMMAIRE
C. Le texte
II. LES PAROLES RAPPORTÉES INDIRECTEMENT Le discours indirect rapporte indirectement les paroles ou les pensées, dans des propositions subordonnées, sans que le narrateur n’interrompe son récit. Il est coupé de la situation d’énonciation. Dans le discours indirect, le narrateur ne donne pas la parole au personnage et continue sa narration. Il transpose les paroles des personnages.
Gabriel s’exclama qu’ils étaient en vacances. Emma déclara que le lendemain, ils iraient à la piscine ensemble.
III. LES PAROLES RAPPORTÉES INDIRECTEMENT LIBREMENT Le discours indirect libre rapporte les paroles comme le discours indirect, en adaptant les pronoms et les temps pour insérer les paroles rapportées dans le récit. Cependant, il ne possède ni verbe de parole ni mot subordonnant et il garde la ponctuation du discours direct. Le discours indirect libre permet au narrateur de ne pas interrompre pas son récit et donne l’impression d’entendre les pensées des personnages . Gabriel s’exclama qu’ils étaient en vacances. Emma déclara que le lendemain, ils iraient à la piscine ensemble. Est-ce que Léon venait avec eux ? Il ne savait pas nager !
50
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
C. Le texte
Est-ce que je viens avec eux ? Je ne sais pas nager !
IV. LE DISCOURS NARRATIVISÉ (= LE RÉCIT DE PAROLES) Le discours narrativisé, ou récit de paroles, résume ce qui a été dit sans chercher à restituer les paroles prononcées. Il ne se repère pas par des indices grammaticaux mais par la présence du vocabulaire de la parole .
Le lendemain, ne voyant pas Léon à la piscine, Gabriel et Emma lui téléphonèrent pour qu’il vienne les rejoindre.
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 51
GRAMMAIRE
C. Le texte
16. Sujet et prédicat I. DÉFINITION Le prédicat d’une phrase est le groupe auquel appartient le verbe principal de la phrase. De ce fait, ce prédicat n’est ni le sujet de ce verbe, ni un complément facultatif. Verbe et prédicat sont inséparables.
II. NATURES GRAMMATICALES DU PRÉDICAT • Verbe + complément circonstanciel essentiel. Exemple : Rodrigue va se battre contre les Maures. • Verbe + complément d’objet direct. Exemple : Chimène aime Rodrigue. • Verbe + complément d’objet indirect ou second. Exemple : L’Infante se confie à sa suivante. • Verbe + attribut du sujet. Exemple : Rodrigue est le fils de Don Diègue. • Verbe + COD + attribut du COD. Exemple : Le Comte considère Don Diègue comme un homme vieillissant.
52
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
C. Le texte
III. LE CAS PARTICULIER DE LA TRANSFORMATION PASSIVE
Le fait de transformer une phrase à la voix active en phrase à la voix passive implique un changement de prédicat. Dans la phrase à la voix active « Rodrigue défend l'honneur de son père », le sujet est « Rodrigue » et le prédicat est « défend l'honneur de son père ». Mais transformée en phrase à la voix passive, « L'honneur de son père est défendu par Rodrigue », le sujet est « L'honneur de son père » et le prédicat est devenu « est défendu par Rodrigue ».
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 53
GRAMMAIRE
C. Le texte
17. L’énonciation Lorsqu’on s’adresse à quelqu’un (à l’oral comme à l’écrit), on accomplit un acte appelé énonciation. Le résultat de cet acte est un énoncé. Pour connaître la situation d’énonciation, on pose les questions suivantes :
Qui parle (le locuteur) ? À qui (le destinataire) ? Où (le lieu) ? Quand (la date) ?
I. L’ÉNONCÉ ANCRÉ DANS LA SITUATION D’ÉNONCIATION Il ne peut être totalement compris que si on connaît la situation d’énonciation. On le reconnaît à : • La présence de l’émetteur (emploi de la 1re personne) ; • La présence éventuelle du récepteur (emploi de la 2e personne) ; • L’emploi des déictiques : indices de temps et de lieu qui situent par rapport au lieu et au moment de l’énonciation (ici, demain, hier, maintenant, là bas…) ; • L’emploi des temps verbaux suivants : présent – passé composé – futur simple – (imparfait). Exemple : Dès demain , je serai de retour ici et je viendrai te voir. Maintenant , il faut que je parte.
→ On trouve ce type d’énonciation dans les dialogues, le théâtre, les lettres, les exposés...
II. L’ÉNONCÉ COUPÉ DE LA SITUATION D’ÉNONCIATION Pour le comprendre, on n’a pas besoin d’avoir de précisions sur la situation d’énonciation. On le reconnaît à : • L’absence de l’émetteur et du récepteur (emploi de la 3e personne) ; • L’emploi d’indices de temps et de lieu qui ne situent pas par rapport au lieu et au moment de l’énonciation (la veille, ce jour-là, à cet endroit…) ; • L’emploi des temps verbaux suivants : imparfait – passé simple – plus-que-parfait- passé antérieur. Exemple : La veille, il revint chez lui et à cet endroit, il ne vit qu’une maison qui était en ruines.
→ C’est le type d’énonciation employé dans les récits (sauf dans le dialogue).
54
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret
GRAMMAIRE
C. Le texte
L’énonciation
Enoncé ancré Présence de l’émetteur du récepteur Indices de temps et de lieux ici demain hier aujourd’hui
Dialogues, lettres, pièces de théâtre, exposés, journaux télévisés...
... Temps verbaux présent passé composé futur simple imparfait
Enoncé coupé Absence de l’émetteur du récepteur Indices de temps et de lieux à cet endroit le lendemain ce jour-là
Récits (sauf le dialogue)
... Temps verbaux passé simple imparfait passé antérieur plus-que-parfait conditionnel
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret 55
GRAMMAIRE
C. Le texte
18. Les reprises nominales et pronominales On appelle reprise anaphorique un mot ou un groupe de mots qui remplace un élément déjà évoqué dans un texte. Utiliser une reprise permet d’éviter les répétitions, de donner des informations supplémentaires, d’émettre une opinion.
I. LES REPRISES NOMINALES On peut reprendre un nom ou un groupe nominal en le remplaçant par un autre nom ou un autre groupe nominal. Dans ce cas, on parle de reprise nominale. Pour faire une reprise nominale, on peut : - reprendre un groupe nominal en gardant le même nom avec un déterminant différent. Exemple : Elle a acheté un livre hier. Ce livre s’intitule Jane Eyre. - reprendre le même nom en changeant l’adjectif épithète. Exemple : Ce roman anglais date du XIX e siècle. Ce roman passionnant est une histoire d’amour. - utiliser un synonyme. Exemple : Roxane aime cet auteur, c’est son écrivain préféré. - utiliser un nom propre. Exemple : La jeune gouvernante vit dans un manoir mystérieux, mais Jane n’éprouve aucune peur. - utiliser un terme générique, c’est-à-dire un mot qui a un terme plus général. Exemple : Elle rencontre Pilot, le chien de la maison. L’animal est de haute taille. - utiliser un terme spécifique, c’est-à-dire un mot qui a un sens plus précis. Exemple : Thornfield est une demeure impressionnante. Le manoir est désert la majeure partie du temps. - utiliser une périphrase, groupe de mots qui désigne sans nommer directement. Exemple : Charlotte Brontë fait partie d’une famille d’artistes. En effet, l’auteur de Jane Eyre est la sœur d’Emily et Anne Brontë.
56
CNED
LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret