438 Duras Un Barrage Contre Le Pacifique

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André Durand présente

‘’Un barrage contre le Pacifique’’  (1950) roman de Marguerite DURAS

(360 pages)

pour lequel on trouve un résumé puis successivement l’examen de : l’intérêt de l’action (page 2) l’intérêt littéraire (page 4) l’intérêt documentaire (page 6) l’intérêt psycologique (page !0) l’intérêt pilosopique (page !") la destinée de l’#uvre (page !") Bonne lecture 

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$ésumé  % la &in des années vingt' dans une région du ud de l’ndocine appelée *la plaine de Ram+' une institutrice &ran,aise vit avec ses deux en&ants' -osep' qui a vingt ans' et u.anne' qui est une /elle adolescente' dans une concession au /ord du aci&ique dans l’acat de laquelle elle avait investi toutes ses économies' mais qui lui avait été vendue par de malonnêtes agents du cadastre de 1am qui ne lui avaient pas dit que le terrain était inondé par l’eau salée  caque grande marée et que toute culture y était impossi/le' tandis que le /ungalo'  moitié acevé et sans /alustrade' était attaqué par les vers 5lle sétait alors lancée dans une lutte vaine contre le cadastre' puis avait tenté' avec l’aide de paysans de la région et' en particulier' de son &id7le * caporal +' un 8alais' de construire des /arrages contre la mer 8ais * en juillet, la mer était montée comme d'habitude à l'assaut de la  plaine. Les barrages n'étaient pas assez puissants. Ils avaient été rongés par les crabes nains des rizières. En une nuit, ils s'eondrèrent + 9r passe par la piste' qui est l’unique attraction de cette morne plaine' 8 -o' un eune omme rice mais laid' vêtu dun costume de tussor' qui conduit une splendide voiture et qui tom/e amoureux de u.anne -osep le uge ainsi : *!erde "uelle bagnole... #our le reste, c'est un singe + ;ependant' la m7re sem/le prête  donner sa &ille  cet omme' non sans rétri/ution 8ais il a /eau lui rendre visite tous les ours' &aire preuve de /eaucoup de délicates attentions' il no/tient delle que la possi/ilité de la voir nue alors quelle se lave tel' passe le plus clair de son temps au cinéma ’intéresse alors  elle un autre omme ?gé' @arner' représentant d’une usine de &ilatures de ;alcutta qui' depuis dix ans cerce  * se marier avec une $ran%aise, très jeune et vierge si   possible+' mais qui est découragé par tant d’immoralité' la m7re essayant de lui vendre le diamant ;ependant' -osep en o/tient vingt mille &rancs de
 Bnalyse (la pagination indiquée est celle de l’édition dans DEolioF) ntérêt de l’action
''(n barrage contre le #acii"ue''   peut être quali&ié de roman épique du &ait quon y trouve ces caractéristiques de lépopée que sont : I le grossissement des événements et des personnages (celui de la m7re en particulier dont il est dit quelle est *un monstre dévastateur + Jpage !K3L' *un monstre au charme puissant + Jpages !K3I!K4L' ses en&ants craignant de *se laisser dévorer à leur tour par elle+ Jpage !K4L) N I le grand r>le donné aux &orces de la nature (le aci&ique touours  lassaut de la c>te) 5t 8arguerite Ouras a donné  son roman la puissance des grandes istoires tragiques de la littérature 5n e&&et' il se déroule touours avec une grande intensité' sans /avure ni temps mort l est animé de /out en /out d’une vivacité qui emporte une succession de sc7nes tragiques ou cocasses par&aitement montées l est presque constamment soumis  une extravagante &olie &amiliale'  un climat de violente exaspération' sousItendu qu’il est par lo/stination de cette m7re monstrueuse' le désir de ses deux en&ants de s’en aller ne pouvant toute&ois se réaliser que lorsqu’elle est morte l rec7le une grande &orce patétique par le drame de la m7re mais surtout celui de u.anne car on sent que l’argent qui manque pourrait venir de la vente de son pucelage  8 -o ou  @arner tel * pendant "uel"ues jours+' avant de disparaCtre et de passer *huit jours+ en compagnie de
distinguer s’il renvoie au trio ou  elle seule
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I utilisait une langue plus recercée : * en accepter laléatoire+ (page !4") I *lappareil immaculé de sa beauté+ (page !KK) I *h6tel bien amé+ (page !PQ) N I inventait même un mot : * ;uant à !. &o, du moment "uil avait donné le phonographe, il ine-istait  dautant3 (page QQ) N I s’en tenait' la plupart du temps'  des prases concises et maniait l’ellipse N I maCtrisait les nom/reux dialogues N I o&&rait' dans ce roman visuel par excellence' des ta/leaux impressionnistes : * la ville séclaira pour  devenir alors un chaos de suraces brillantes et sombres JL le chaos cha"ue ois se déaisait autour  de lauto et se reormait derrière elle+ (page 22") N * se permettait un certain umour' ainsi avec cette maxime :  70n croit couver un petit aigle et il vous sort de dessous le bureau un serin+ (page 64) N I montrait aussi un lyrisme anxieux' se mani&estant par une yper/ole : * an>9losée jus"uà l2me+ (page !6!) N un oxymoron : *une désespérée de lespoir m1me3 (page !42) N de &rémissantes accumulations pour évoquer les prestiges du cinéma (*tant de ilms, tant de gens saimer, tant de départs, tant denlacements, tant dembrassements déinitis, tant de solutions, tant de  prédestinations, tant de délaissements cruels, certes, mais inévitables, atals+ Jpage 203L) ou les lieux de mis7re  travers le monde (page 330) N des envolées comme celle qui cél7/re l’e&&et de la /ague : *"uel regain de "uelle concupiscence jus"ue*là insoup%onnnée+ (page !36) ou la pierre même qui 7commen%ait son chemin, délivrée, éconde désormais. Et depuis "ue les mains ensanglantées dun noir lavait e-traite du lit pierreu- dune de ces rivières de cauchemar du atanga, elle sélan%ait, enin délivrée, hors des mains concupiscentes et inhumaines de ses ge6liers3 (page !40) N des comparaisons : *barrages écroulés comme un ch2teau de cartes+ (page 30) I le ponogrape dont *le pa"uet reposait toujours, énorme, vierge autant "uune bombe pas encore éclatée+ (page K2) I 8 -o qui peut *ouvrir dans leur monde prisonnier la brèche sonore, libératrice dun phonographe neu + (pages 6QI6K) I la m7re *complètement en allée dans le lait du sommeil + (page !42) I *les bagnards, ces grands criminels 5découverts/ par les ?lancs à linstar des champignons + (page 244) I *&oseph it  un bond comme sil venait de recevoir une décharge de balles dans le corps+ (page 300) I les en&ants *entendaient leur jeunesse rapper à leurs tempes comme un oiseau enermé+ (page K6) sont euxI mêmes vus comme des oiseaux' d’oA la prase qui conclut le roman : * !ais les enants étaient partis en m1me temps "ue le soleil. 0n entendait leurs dou- piaillements sortir des cases + (page 36") N de /rillants portraits : le p7re @art' qui * cuvait son pernod dans une immobilité bouddhi"ue+' *véritable barri"ue dabsinthe+ qui se dépla,ait *avec une lenteur de monstre marin sorti de son élément + (page 40) N de vérita/les mytes : * la peur de la lumière, comme si elle allait nous aire cesser de-ister, ou rendre tout impossible JL )était comme un étau+ (page 262) N I exprimait le sarcasme dans sa condamnation du colonialisme' du * grand vampirisme colonial  + (page 2")' par des raccourcis' tout un eu d’adecti&s' d’adver/es et d’images
dorthographe, jaurais prééré "uils meurent + Jpage 34KL) en arrive  s’exprimer comme eux' disant  -ean Bgosti que *les agents de am, on pourait toujours les descendre+ (page 3"0)  Bvec ce troisi7me roman' 8arguerite Ouras s’a&&irmait donc comme une grande écrivaine ntérêt documentaire 8arguerite Ouras consacra surtout son attention au terri/le trio de ses personnages 8ais la mati7re auto/iograpique ne l’empêca pas de &ixer dé' dans ce roman colonial qui &ustigeait les turpitudes de certains administrateurs &ran,ais en ndocine' ce qui devint sa grande pro/lématique : la dénonciation de l’inustice sociale' de la morale /ourgeoise <’action se déroule en un pays et  une époque qui ne peuvent manquer de ouer leur r>le dans ce drame 5t ce n’est pas le ta/leau du pays' que la romanci7re /rossa avec un certain réalisme exotique' qui peut atténuer la tension qui anime le livre ;e pays était la colonie &ran,aise dndocine' la péninsule appartenant  lempire colonial &ran,ais : le ;i 8in réclama lémancipation progressive de lndocine 8ais'  part les communistes et de rares intellectuels' comme Vide et 8alraux' les Eran,ais' s’ils &urent &ascinés par les expositions coloniales' re&us7rent les arguments anticoloniaux' considérant que la Erance ne pouvait être grande qu’en possédant un empire 8arguerite Ouras écrivit D(n barrage contre le #acii"ueF alors que se déroulait la guerre d’ndocine qui opposait les Eran,ais et les nationalistes indocinois et que les intellectuels ayant adéré au parti communiste commen,aient  douter du /ienI&ondé de cet engagement 5lle s’est inspirée directement des lieux de son en&ance indocinoise mais en trans&ormant' en simpli&iant ou en e&&a,ant les noms propres ilomètres+ (page 23K) <avenue oA u.anne rencontre -osep conduisant la *?. F + (page !P0) pourrait être la rue ;atinat

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toyer des cadavres d’animaux noyés 8ais 7la or1t3, surtout' lieu  la &ois terrestre' aérien et aquatique' voire édénique' o&&re, 7par  contraste une ra=cheur si intense "uon cro9ait entrer dans leau, une clairière est une sorte de goure dune sombre verdure entouré de utaies épaisses et hautes+ (page 33K)
ses comptes (page 2QP) 5t ce travail incessant est nécessaire parce que sa &emme * enantait sans arr1t et toujours des oeuvres des seuls miliciens3 (page 246) N il est vrai que' * lors"uelle était plus  jeune, elle avait ait la putain dans toute la plaine pour "uel"ues sous+ (page 244) Bussi' la m7re  peine morte' étaitIil parti : *il ne pouvait pas perdre un seul jour pour trouver du travail + (page 36!) i l’exotisme prête  la dénonciation de la mis7re des ;am/odgiens des couleurs de pouillerie pittoresque' le drame des 9ccidentaux n’est pas moindre 5st pro&ond aussi le maleur de la m7re' cette institutrice qui' petite &onctionnaire' a voulu accéder  une autre classe sociale en s’astreignant  des années d’économies pour aceter une concession' mais qui &ut victime des agents cadastraux de 1am N victime du monde colonial : de ses leurres' de ses imposteurs' de ses corrompus 5t 8arguerite Ouras dresse un ta/leau satirique de la colonie &ran,aise d’ndocine  la &in des années vingt' de la condition des petits @lancs' ta/leau qui &ait songer  celui que ;éline tra,a dans l’épisode a&ricain de D8o9age au bout de la nuit F ;i 8in se soit dé re/ellé contre la puissance colonisatrice
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 Bussi la &amille estIelle en proie  la pauvreté' et il est /ien souvent dans le roman' et d7s l’incipit' question d’argent : de l’argent qu’on n’a pas' des dettes et des ennuis &inanciers inouYs de la m7re qui a avec l’argent un rapport patétique' de l’argent qu’on attend du casseur ou de te de la valeur' et la m7re voit * une relation obscure entre ce déaut au nom si évocateur et la personne de !. &o + (pages !QQI!QK)' qui accentue son c>té &antastique (* )était une chose dune réalité à part, le diamant JL une cle "ui  ouvrait lavenir et scellait déinitivement le passé+ (page !26) I elle est *triste parce "ue le diamant  "uelle avait caché serait le seul de sa vie et "ue la source en était tarie + (page !60) l devient comme une &atalité dont on ne peut se dégager : * )était la déveine+ (page 202) I *Ha va recommencer, il va alloir tout recommencer + (page 242) <’argent leur o&&re soudain des * promesses vertigineuses+ (page !02) N ils entrevoient *les régions abuleuses de la ortune+ (page !02) I *)était  la première ois "ue la mère avait eu entre les mains une chose dune valeur de vingt mille rancs JL et elle était devenue saoule+ (page !3") 5t' plus loin' *la liasse de billets de mille rancs. out cet  argent dont elle navait plus lusage, dans ses mains inertes, imbéciles+ (page 3"") 5t' en dépit de leur pauvreté' ces pauvres colons de ;ocincine voient tout de même le monde contemporain a/outir sur leur rivage tempétueux' &ascinés que sont les en&ants par les automo/iles (leur vieille * )itroJn ?. F  + par rapport  la * !orris Léon ?ollée + de 8 -o)' par le ponogrape' et surtout par le cinéma qui &ait' pour -osep et u.anne' l’o/et d’une passion
il donne *lespoir de vivre en vitesse la lente révolution de ladolescence+ (pages !22I!23) u.anne' surtout' y est sensi/le' car *la seule humanité "uelle osait aronter était celle, mirobolante, rassurante, des écrans+ (page 20!) et' *à orce de voir tant de ilms, tant de gens saimer, tant de départs, tant denlacements, tant dembrassements déinitis, tant de solutions, tant de  prédestinations, tant de délaissements cruels, certes, mais inévitables, atals, ce "ue Auzanne aurait  voulu cétait "uitter la mère+ (page 203) Oe retour au /ungalo' il ne lui restait plus que * le vieil  album 5oll9:ood*)inéma/ + oA elle trouvait la poto d’une vedette' $aquel 8eller' canteuse et actrice espagnole (!KKKI!P62)' et *lors"uelle pensait à la emme "ui avait emmené &oseph, elle lui  imaginait le visage de Ra"uel !eller + (page 333)
scandaleuse ranchise+ (page P6) : *8ous 1tes proondément immorau-3, et le trio de lui rétorquer : 70n est comme %a+ (page !"4). *out riche "uil était3' il ne paraCt  7à c6té deu-, "uun petit  innocent + (page !"3)' *devenait ainsi un personnage dun ridicule pres"ue irrésistible+ (page !!4) *Il  en était de sa sourance comme de son auto, elle était plus encombrante et plus laide "ue dhabitude+ (page !"2) @arner' *un des plus gros représentants dune usine de ilatures de )alcutta+ (page 2!3)' qui cerce  se marier *avec une $ran%aise, très jeune et vierge si possible, "uil navait jamais réussi à trouver + (page 20")' /ien qu’il sace' lui aussi voué  une quête &atale' que * les $ran%aises cest la meilleure et la pire des choses+ (page 2!0)' est plus vite découragé' * tous ses mo9ens coupés par tant  dimmoralité+ (page 2!P)  Butre &antoce dont passe la silouette' le mari de la &emme que séduit -osep a cependant plus de relie& : *Il se outait de tout, delle, de moi, de tout et il buvait avec un plaisir ormidable + (page 266)
 pas le droit, pour "uils puissent, eu-, le aire un jour + (page 2K2) I *la sainteté de sa mère aisait  rémir + (page 20P) N d’autre part' elle peut se trouver dans un *état dhilarité vulgaire et  assouvissante+ (page P2)' se mettre  *gueuler + (page P2)' et' gardant *des o9ers mal éteints de  jeunesse+ (K!)' elle est'  l’arrivée du ponogrape' elle est * clouée par le plaisir "uasi divin et  clandestin de celui "ui voit lévénement par lui suscité se produire et provo"uer létonnement + (Q4) 5lle peut montrer une onnêteté scrupuleuse : d7s qu’elle re,ut de l’argent' * elle courut à la ban"ue  pa9er une partie de ses dettes+ (page 23!) I *&e leur ai tout pa9é, tout. 8ous avez raison, je suis une imbécile, une vieille cinglée+ (page 240) Oevenue plus réaliste' elle proclame : * Il n9 a "ue la richesse pour aire le bonheur + (page 4") ourtant' elle ne manque pas de générosité et d’altruisme 5lle s’occupa d’un en&ant de la plaine' * lui  retirant de la gorge des vers+ (page !2!) *Lespoir de sa vie+ avait été *la participation des pa9sans à le-ploitation des cin" cents hectares prochainement cultivables+ (page "") 8ais elle se désagr7ge tout au long du roman parce qu’elle est * très atiguée parce "uelle avait eu beaucoup de malheurs et "uelle était vieille et "uelle navait plus lhabitude de rire + (page 6!)' * par  "uel"ue c6té "uon la prenne maintenant on latteignait toujours dans des régions plus vives et  douloureuses+ (page 3"!) *rès vieille et e-ténuée+ (page 344)' elle est convaincue d’être poursuivie par *la déveine+' *sa déveine habituelle+ (page 230) : * @ voir cette auto et à lentendre en  parler, il n9 avait pas de doute possible. )était encore la déveine+ (page 20Q) I *la mère avec les enants non plus elle navait pas eu de chance + (page !!P) I *bien pire "ue pour le cheval, pire "ue tout, pire "ue les barrages, "ue !. &o, "ue la déveine + (page !2!) 5lle pleure 7comme jamais encore elle navait pleuré, comme si elle découvrait enin et, pour de vrai, la douleur + (page 30") *Elle donnait limpression de s1tre enin résignée à toutes ses déaites "ui se tenaient en un réseau ine-tricable et elles dépendaient si étroitement les unes des autres "uon ne pouvait toucher à aucune delles sans entra=ner toutes les autres et la désespérer + (page 3"2) *Elle lottait comme une épave+ (page 3!0) urtout' elle l?ce prise' elle perd l’élan vital qui lui permettait d’a&&ronter le monde : * +u ond je ne suis ni pour ni contre. )est %a "ui est curieu- + (page 2!Q) I *0n peut tout vendre et sen aller + (page 24!) I *&e peu- plus rien pour personne+ (page 3"!) I *)ruciiée, elle regardait  saccomplir le départ irrémédiable de !. &o+ (page !"4) I *Aon idée i-e était de marier Auzanne au  plus vite, pour se retouver seule et enin libre de mourir + (page !K2) I *Lors"ue "uel"uun avait  tellement envie de mourir on ne devait pas len emp1cher + (page 2K!) % sa mort' * ses mains posées lune sur lautre étaient devenues des objets areusement inutiles, "ui clamaient linanité de lardeur  "uelle avait mise à vivre+ (360) our ses en&ants' qui associent leurs eux' leurs révoltes' leurs désirs' qui * entendaient leur jeunesse rapper à leurs tempes comme un oiseau enermé+ (page K6)' *il allait avant tout se libérer de la mère "ui ne pouvait pas comprendre "ue, dans la vie, on pouvait gagner sa liberté, sa dignité, avec  des armes diérentes de celles "uon avait crues bonnes+ (page !K3) ls sont décidés  touours &aire *le contraire de ce "uelle avait ait + (page 2K4)'  quitter la plaine et  se &aire une place dans le monde des rices -osep' qui a vingt ans' est * un peu ou et capable de aire des choses ine-plicables + (page 342)' reconnaissant luiImême : *&étais un homme cruel + (page 2Q") et mena,ant : *Les autres, on les écrasera sur les routes, partout oM on les verra on les écrasera+ (page !64) 5xcessi& comme sa m7re qu’il aimait comme *il naimerait jamais aucune emme+' il la soutient dans sa lutte contre le cadastre' conserve religieusement la lettre qu’elle avait adressée aux agents de 1am (page 26P)
si &orte que' s’il en était arrivé  se dégoMter tellement de vivre' s’il * avait eu envie den inir +' c’était parce qu’il se croyait l?ce de ne pas le &aire 5n&in' il incite les paysans cam/odgiens  la révolte : *Ai vous le aites, aites*le bien JL Ai vous 1tes mille à lavoir ait ensemble ils ne pourront rien contre vous+ (pages 362' 363) l s’émancipe de sa m7re' partant de toutes les écoles oA elle l’a mis' &aisant des &ugues' résistant un /eau our aux coups qu’elle voulait continuer  lui donner ;yniquement' il attend des &emmes sa li/ération : *Gepuis trois ans il attendait "uune emme à la détermination silencieuse vienne lenlever  à la mère+ (page 302) I *)est le désir "ui ma ait me outre des sentiments, m1me du sentiment  "uon a pour sa mère+ (page 2Q") l a *couché avec toutes les emmes blanches de Ram en 2ge de coucher, avec toutes les plus belles indigènes de la plaine de Ram à am + (page Q!)' *avec la emme du douanier pendant des mois+ (page 60) Oans la grande ville' oA il *est allé chercher une emme au cinéma + (page 2"Q)' il &it la rencontre décisive de
empire, oM règneraient ses seins, sa taille, ses jambes + (page 22Q) 8ais elle n’attend pas l’Bmour' ni la découverte du plaisir N sem/le n’éprouver aucun désir pour les ommes' se contentant d’accepter  avec curiosité celui qu’ils lui mani&estent et apprenant  se connaCtre par le regard qu’ils portent sur  elle : elle n’est pas la petite &ille sensuelle révélée par D Lamant F u/issant *limbécillité de l2ge+ (page !K3)' elle accepte avec une grande passivité (* inerte, emmurée, elle se laissait aire+ Jpage Q3L) sa condition de proie destinée  quelque mari ou même  tous' cette prostitution que sa m7re lui impose : * )est ainsi "uau moment oM elle allait ouvrir et se donner à voir au monde, le monde la prostitua+ (page Q3) i elle a &ailli y écapper en o&&rant li/rement sa nudité au regard de 8 -o (comme  son &r7re' illusoirement  @arner dans le dancingI piscine' en&in  Bgosti)' elle y succom/e d’une certaine &a,on puisqu’il lui promet un ponogrape en écange du dévoilement de son corps et que ce ponogrape est destiné  -osep' trans&ormé ainsi en souteneur 5lle en a conscience puisqu’elle se révolte en le traitant d’* ordure+ N mais elle récidive et demande une auto pour -osep X’envisageItIelle pas de s’installer ce. ;armen' son initiatrice' qui tient un /ordel oA' parmi *les putains+' elle accueille *les grandes aventureuses, les plus bourlingueuses de toutes+ N qui avait dé *dépucelé &oseph dans un noble élan+ (page !Q4) N qu’*obsédait son besoin dhommes nouveau- "ui la aisait régulièrement pla"uer tout et sortir + (page !PK)' pour qui *il était indispensable "ue Auzanne sache "uitter la mère+ (page 200)' qui *la coia, lhabilla, lui donna de largent, lui conseilla de se promener dans la ville+ (page !K4)' d’aller au cinéma (*du bras dun inconnu lui était venue une sorte de chaleur consolante delle ne savait "uelle tristesse+)
religieusement les paroles comme le chant m1me de la virilité et de la vérité + (page 2K")' qui approuve son attitude (*&oseph lui disait "uelle nétait pas méchante mais dure et orgueilleuse + Jpage !06L)' qui la dissuade de s’unir  aucun de ses soupirants (* aut pas "ue ce soit avec lui, cest  un salaud + Jpage !4"L) *La seule douceur de la vie cétait lui, &oseph+ *Elle se souvenait   paraitement de cette minute oM elle sut "uelle ne rencontrerait peut*1tre jamais un homme "ui lui   plairait autant + (page 3!!) 5lle est eureuse de découvrir qu’elle lui ressem/le' ce que leur m7re avait dé per,u 5lle n’agit qu’en &onction de lui : c’est pour lui qu’elle o/tient un ponogrape de 8 -o et qu’elle demande même une voiture ;’est pr7s de lui qu’elle cerce re&uge' dans son désarroi en ville et apr7s l’apr7sImidi passé dans la &orêt avec -ean Bgosti dont elle constate qu’il lui ressem/le' tous deux étant casseurs et amateurs de &emmes t' des en&ants qui sont voués  la mort' qui meurent de &aim et de maladie' souligne l’a/surdité de la condition umaine Oestinée de l’oeuvre 8arguerite Ouras donna le roman  sa m7re' qui s’en&erma toute la nuit pour le lire' tandis qu’elle attendit le verdict avec anxiété au re.IdeIcaussée *=u aurais dM attendre ma mort [+ urla 8me Oonnadieu *#our elle, jaccusais sa déaite. &e la dénon%ais+ commenta la romanci7re  la de pr7s ;e &ut aul ;olin qui l’o/tint pour ] Les jeu-  sauvages   (qui se souvient de aul ;olin et des ] &eu- sauvages S) 8arguerite Ouras attri/ua son

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écec au &ait qu’elle était une &emme' de surcroCt une communiste révolutionnaire qui avait écrit un roman d’une capacité su/versive dérangeante ;e roman &ondateur de son oeuvre est aussi son vérita/le ce&Id’oeuvre' et elle a révélé' dans D )'est  toutF (!PP6)' qu’il était son *livre prééré absolument + : */Le barrage/, jai une tendresse. #arce "ue ce nest pas de la littérature. )était trop près de moi. &e ne pouvais pas mentir sur ma mère. &e  pouvais mentir sur mon ami, pas sur mon petit rère + a m7re l’accusa d’avoir menti' d’avoir trai' d’avoir eté en p?ture au monde des &ragments de sa vie'  elle
André Durand EaitesImoi part de vos impressions' de vos questions' de vos suggestions [ Contactez-moi

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