CHAPiTRE
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La crossance économque est-elle compatble avec la préservaton de l’envronnement ? �
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Erratum des spécimens envoyés envoyés
• Une première partie distingue la croissance du
– p. 142, doc. 11 : la question 29 est remplacée par la suivante : « Peut-on comparer comparer l’intensité en ressources naturelles des États-Unis et de la Norvège. Si non, pourquoi pourquoi ? » ; – p. 144, doc. 15 : la question 40 est remplacée par la suivante suiva nte : « Que peut-on peut -on déduire dédu ire de la comparaison entre entre la Chine et les États-Unis sur l’intensité carbone dans ces deux pays, sachant que la population de la Chine est de 1,34 milliard d’habitants et celle des États-Unis de 309 millions (en 2011) ? ».
développement et du bien-être. La première souspartie montre en quoi la croissance économique ne peut en eet pas être assimilée au développement et au bien-être. Elle provoque des externalités, qui parois menacent la santé des populations ou le développement humain. Un premier graphique type nuage de points permet de réféchir à l’existence d’une corrélation entre le PIB/hab. et l’espérance de vie. La deuxième sous partie identie et dénit les diérents types de capital qui abriquent conjointement le bien-être d’une population. • La deuxième partie développe les limites écologiques qui bornent la croissance économique. La première sous-partie développe l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables et la surexploitation des ressources naturelles renouvelables. Un deuxième graphique type nuage de points aide par exemple à réféchir à la corrélation entre le PIB/hab. PIB/hab. et l’empreinte écologique. La deuxième sous-partie développe les contraintes climatiques qui pèsent sur la croissance économique. Le troisième graphique en nuage de points de ce chapitre questionne par exemple la corrélation entre le PIB/hab. et les émissions de CO2. • La troisième partie enn présente les deux grandes réponses apportées par la science économique à la question de la soutenabilité de la croissance. La première sous-partie dénit et illustre l’approche des partisans d’une aible soutenabilité. Ils parient sur le progrès des techniques de production et admettent la substitution entre les diérents types de capital qui participent au bien-être de la population. La seconde sous-partie présente l’approche des partisans d’une orte soutenabilité, qui reusent la substitution de capital humain ou technique au capital naturel. Les
Bt péaie et strtre hapitre ◗
• Le titre de ce chapitre reprend l’intitulé de la question 3.1 de la partie « Science économique » du programme. Cette ormulation sous-entend l’existence d’une contradiction entre la hausse continue des richesses créées et le développement durable, déni à partir de ses trois dimensions : économique, sociale et environnementale. Ce chapitre commence donc par donner des exemples d’externalités négatives, négatives, qui posent la question de la soutenabilité de la croissance économique et tendent à conrmer son incompatibilité avec le développement et le bien-être de l’humanité. Il se termine en réféchissant aux moyens de réconcilier l’une avec les autres. Les documents choisis, majoritairement actuels, permettent de parcourir l’ensemble des questionnements énoncés dans les indications complémentaires et qui se résument à la problématique suivante : comment maintenir une croissance économique, nécessaire au bienêtre des générations actuelles mais porteuse de ortes externalités négatives, tout en préservant les possibilités de bien-être des générations utures ? Le chapitre est organisé en trois parties. © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
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contenus d’une croissance soutenable dièrent selon l’approche de la soutenabilité et les hypothèses qui sous-tendent chaque modèle. • Le TD 1 complète la première partie de ce chapitre en montrant pourquoi le PIB ne peut être considéré comme un indicateur de la soutenabilité de la croissance. Les diérents scénarios de sortie du nucléaire, traités dans le TD2, appuient la troisième partie, en réféchissant aux contraintes qui pèsent sur la transormation du mix énergétique, indispensable à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. ◗
lies ae ’atres hapitres
La première partie de ce chapitre est liée au chapitre 1 de ce manuel. Celui-ci traite des limites du PIB comme mesure de l’activité économique ou de l’évolution du niveau de vie (pp. 18 à 21), alors que la première partie de ce chapitre évoque les conséquences de la croissance économique sur le bien-être d’une population et que le TD1 se concentre sur les limites du PIB comme indicateur de la soutenabilité de la croissance. Ce chapitre est également relié au chapitre 7. L’analyse des limites écologiques de la croissance traitée ici ne dit rien sur les déaillances du marché et les instruments à la disposition des pouvoirs publics pour limiter les risques climatiques, traités dans le chapitre suivant. ◗
Répses ax estis
ouvERTuRE dE cHAPITRE �
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inondations survenues en Thaïlande à l’automne
2011, Bangkok est la ville victime des changements climatiques liés à la hausse des températures à la surace de la Terre. Grenoble, enn, 84
• Document 1
Comment cette étude mesure-t-elle la richesse d’une ville ? L’étude présentée ici additionne de manière pondérée les scores obtenus par 140 villes sur 30 critères diérents, eux-mêmes regroupés en cinq dimensions. La mesure du bien-être est donc bien appréhendée comme une production à capitaux multiples. Dans le chapitre santé, par exemple, la cabinet mesure à la ois la disponibilité et la qualité des inrastructures médicales privées et publiques. La réquence des crimes, la menace réelle ou ressentie d’actes de terrorisme ou de confits militaires sont quelques-uns des critères qui mesurent le niveau de sécurité de la ville. L’évaluation des critères qualitatis est réalisée par les consultants du cabinet spécialisés sur chaque pays et par des correspondants du cabinet sur place. Le résultat de 2011 classe trois villes canadiennes, Vancouver, Toronto et Calgary, parmi les cinq villes mondiales où il est le plus agréable de vivre et quatre villes australiennes parmi les dix premières. Le classement détaillé peut être acheté par les entreprises transnationales qui versent ainsi des primes de risques aux salariés candidats à l’expatriation dans une ville mal classée. • Document 2
Chacune des villes sélectionnées dans cette double page est entendue comme un symbole partiel de l’un des questionnements de ce chapitre, la mesure du bien-être, les limites écologiques de la croissance économique et la recherche d’un modèle de croissance économique plus durable. Selon les critères choisis par le cabinet de recherche et de conseil britannique The Economist Intelligence Unit pour mesurer le bien-être d’une population, Melbourne est la ville du monde où les habitants vivent le mieux. Menacée par les
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voudrait être la ville durable. Malgré les dicultés rencontrées au sein du premier écoquartier rançais, elle tente de réconcilier le mode de vie moderne avec la nécessité de préserver les ressources du bien-être pour les utures générations.
Quelles sont les causes des inondations en Thaïlande ? Les inondations d’octobre 2011 en Thaïlande ont été provoquées par une mousson de orte ampleur. Les précipitations ont accru le niveau de la rivière Chao Phraya qui traverse la ville de Bangkok, tout près du centre d’aaire ou du palais royal. Cette invasion des eaux a en réalité une double cause. La première est liée à la hausse de la température à la surace de la Terre, qui, en Thaïlande, provoque une hausse des précipitations. Les millions d’habitants qui vivent dans les plaines de la rivière Chao Phraya sont ainsi considérés comme des victimes potentielles des changements climatiques. La deuxième cause est liée au développement économique du pays. Ainsi, à © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
partir de 1950, Bangkok, autreois surnommée la Venise de l’Orient, a comblé ses canaux pour bâtir des gratte-ciels, étendre la surace de la ville et avoriser la circulation automobile. À partir de 1970, des zones industrielles ont été construites en zone inondable, sur les rives de la rivière Chao
Phraya. La construction progressive de toutes ces inrastructures empêche aujourd’hui l’évacuation naturelle des eaux de pluies. Quelles en sont les conséquences sur la croissance économique du pays ? En envahissant les zones industrielles et agricoles, les inondations ont inévitablement des conséquences sur la production de richesses et la croissance économique. Ainsi, le quart de la récolte de riz aurait été détruit dans le pays, pre mier exportateur mondial de riz. Plus de mille entreprises dans sept zones industrielles ont dû stopper la production et 700 000 ouvriers ont dû interrompre leur travail. travail. Les inondations ont donc eu des conséquences économiques internes, mais ont aussi perturbé un moment les fux internationaux d’échanges de marchandises, notamment dans la branche inormatique. • Document 3
Recherchez la déinition d’un écoquartier sur le site Internet du ministère de l’Environnement. Selon le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, « l’écoquartier est une opération d’aménagement urbain durable exemplaire ». La construction de nouveaux quartiers soumis à un cahier des charges respectant les objectis de développement durable a été défni en France par le Grenelle Grene lle de l’environnement. En octobre 2008, le gouvernement lançait le premier appel à projets. Celui du réaménagement de l’ancienne caserne militaire de Bonne, située en plein coeur de la ville de Grenoble, a débuté bien avant cette date. Les premiers logements ont été livrés en 2007 et en 2009 la ZAC de Bonne a obtenu le grand prix national écoquartier délivré par le ministère. Le L e cahier des charges d’un écoquartier ache des objectis environnementaux : limiter les émissions de gaz à effet de serre en améliorant l’ecacité énergétique des bâtiments ou réduire l’empreinte écologique du quartier en améliorant la gestion des déchets par exemple. Mais il contient aussi des objectis économiques et sociaux : promouvoir la mixité © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
sociale des logements ou avoriser le « vivre ensemble » en construisant sur la même zone à la ois des logements, des équipements culturels ou sportis, des écoles ou des commerces. Expliquez le titre du document à l’aide de la légende. Les bâtiments construits dans cet écoquartier n’ont pas permis de respecter les normes de consommation énergétique initialement xées, soit par exemple 42,5 kWh/m2 /an pour le chauage. Les économies d’énergie et la réduction des d es émissions de gaz à effet de serre liées à l’habitat
n’ont donc pas été aussi ortes que prévues.
1. Crossance économque, développement et ben-être �
MANUEL, PAGES 138-141
A. lA cRoISSAncE nE SE conFond PAS AvEc lE BIEn-êTRE ou lE dÉvEloPPEmEnT
• Question 1
1. Montrez, à l’aide des données de ce graphique, qu’il existe une corrélation entre le PIB/hab. et l’espérance de vie. Ce graphique montre que l’espérance de vie progresse avec le PIB/hab. En Inde, en 2009, l’espérance de vie à la naissance est de 65,4 ans et le PIB par habitant de 2 993 dollars constants de 2005, convertis en dollars internationaux à partir des parités de pouvoir d’achat. En France, la même année, l’espérance de vie est de 81,5 ans et le PIB/hab. de 29 578 dollars 2005 et PPA. La orme de la corrélation entre le PIB/hab. et l’espérance de vie est de type logarithmique. L’ecacité de la croissance des richesses créées dans un pays sur l’amélioration du niveau de santé de la population est très orte au début, puis de plus en plus aible. Ce ralentissement semble, selon l’échelle de ce graphique, commencer approximativement à partir d’un seuil de PIB/hab. de 12 500 dollars en 2009. 2. Comparez la situation du Costa Rica à celle du Royaume-Uni. Alors que le PIB/hab. au Royaume-Uni (32 147 dollars 2005 PP P PA) est plus de trois tro is plus élevé que celui du Costa Rica (10 085 dollars 2005 PPA), l’espérance de vie dans les deux pays est la même (80,2 ans au Royaume-Uni contre 79,3 ans au Costa Rica). 85
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3. Que peut-on en déduire sur le lien entre le PIB/habitant et l’espérance de vie ? La croissance du niveau de vie d’un pays s’accompagne dans un premier temps d’une amélioration de la santé publique et donc de la croissance de l’espérance de vie. Les richesses créées peuvent être redistribuées en partie vers le fnancement de dépenses publiques consacrées aux inrastructures médicales. Mais la comparaison du Costa Rica et du Royaume-Uni montre qu’un niveau de vie élevé ne sut pas à garantir une espérance de vie élevée. La croissance économique aecte la santé de la population. Elle s’accompagne d’externalités négatives, telles que la pollution de l’air ou des eaux issue de la hausse des déchets ou de la circulation automobile dans les villes. Les États sont alors contraints d’engager des dépenses médicales de réparation, qui expliquent la disparition progressive de la corrélation entre le PIB/hab. et l’espérance de vie. Par ailleurs la relation entre la croissance économique et l’espérance de vie est cumulative. En 2009, une étude conduite par les économistes Philippe Aghion, Peter Howitt et Fabrice Murtin,
a montré qu’un niveau élevé d’espérance de vie a des eets avorables sur le rythme de croissance du PIB. Un individu qui prévoit de vivre plus longtemps sera par exemple incité à prolonger ses études ou à s’engager dans des ormations proessionnelles. Ces investissements en capital humain engendrent des gains de productivité et avorisent la croissance économique. • Document 2
4. Décrivez l’externalité évoquée dans cet article. Le recyclage de déchets électroniques a produit des conséquences indirectes et non voulues : la pollution des sols et des eaux aux métaux lourds. Celle-ci entraîne la hausse du nombre de personnes atteintes de cancers et rend impropres à la consommation les huîtres aux abords de la rivière des Perles. Ces conséquences aectent le niveau de santé de la population locale, réduisent les possibilités de production des ostréiculteurs. Or, elles ne sont pas prises en compte par les mécanismes du marché : le coût social du recyclage des déchets électroniques, dicilement mesurable, n’est pas inclus dans le coût privé, c’est-à-dire le coût de production des entreprises de recyclage. Elles ne donnent lieu à aucune •
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compensation nancière pour les victimes et ne rentrent pas dans le calcul économique du producteur. ducteur. Il s’agit d’externalités négatives. 5. Quel lien entre la croissance économique et la santé d’une population ce texte illustre-t-il ? Les externalités négatives créées par le recyclage des déchets électroniques en Chine illustrent les dangers de la croissance économique sur la santé d’une population et son espérance de vie. Elles montrent la nécessité pour les États d’engager des dépenses publiques de réparation des dégâts de la croissance économique. Celle-ci ne se conond donc pas orcément avec le bien-être d’une population. • Document 3
6. Quel est le lien entre la croissance économique et l’émission de gaz à eet de serre ? Lorsque la production de richesses est ondamentalement associée à la consommation d’énergie et au triptyque pétrole, charbon et gaz, la croissance
économique ne peut que provoquer la croissance des émissions de gaz à effet de serre. Cette hausse
se situe au-delà de la concentration de ces gaz, vapeur d’eau, CO2 et méthane, naturellement produits par la planète et indispensables à la vie sur Terre, car ils permettent de maintenir la température moyenne au niveau du sol à 15°C. 7. Pour quelle raison l’auteur évoque-t-il des changements plutôt qu’un changement climatique ? Selon l’économiste américain Thomas Schelling, prix Nobel d’économie en 2005, l’eet de serre ne conduit pas au réchauement global de la planète, mais augmente la température moyenne à la surace de la Terre. Cette hausse moyenne joue un rôle de ressort, qui produit des eets diérents selon les climats des régions : augmentation de la réquence des épisodes de ortes précipitations dans les zones de moyennes et hautes
latitudes de l’hémisphère nord, augmentation de la réquence et de l’intensité des sécheresses dans certaines zones d’Asie et d’Afrique, températures anormalement élevées de l’eau dans la partie est de l’océan Pacique. Ainsi, au-delà de 3 000 mètres d’altitude, si les chutes de neige se transorment trop vite en pluie, ou si la onte des neiges commence trop tôt dans la saison, le niveau des précipitations va augmenter, inonder ou irriguer inutilement les cultures. La onte des © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
glaciers himalayens menace à terme l’accès à l’eau et la sécurité alimentaire du Bhoutan, du Bangladesh, ou du Népal. La trop orte hausse des émissions de GES d’origine anthropique ne provoquera donc pas un changement uniorme du climat, mais bien des changements climatiques. • Document 4
8. Quels sont les eets de la hausse de la température moyenne de la Terre sur le niveau de vie des populations les plus touchées ? Aux Maldives, la hausse de la température moyenne de la Terre a entraîné la hausse du niveau de la mer et l’érosion des côtes. L’eau salée s’inltre dans les réserves d’eau douce et rend par exemple plus problématique l’irrigation des cultures. La hausse de la température de l’eau éloigne les poissons, complique leur capture et détériore les techniques traditionnelles de pèche. Les changements climatiques menacent donc la sécurité alimentaire de la population, son accès à l’eau potable et le niveau de sa production agricole. 9. Pourquoi le changement climatique a-t-il un eet sur le niveau d’éducation et de santé de la population ? Les dépenses engagées par l’État pour aire ace aux conséquences des changements climatiques, déplacements des populations d’une île à l’autre en onction de la montée du niveau de la mer, désalinisation de l’eau douce, sont autant de dépenses qu’il ne peut engager dans le nancement d’écoles ou d’inrastructures médicales. Les changements climatiques menacent donc bien le développement humain d’un pays. La production agricole, l’accès à l’eau, les migrations de populations vivant dans les zones inondables par
la montée du niveau de la mer et la destruction d’écosystèmes sont les grands problèmes identiés par le PNUD dans son rapport 2007-2008 qui
pays les plus ortement émetteurs de CO 2, avec 41 % des émissions mondiales en 2008. 11. D’après le document, quels seraient les premiers pays exposés à des migrations climatiques ? Les pays les plus ortement exposés aux déplacements de populations liés à la montée du niveau de la mer sont les pays émergents ou en développement. Ainsi, Ainsi, d’après l’OCDE, 21 % de la population mondiale exposée aux risques de submersion et aux tempêtes en 2070 vit en Chine, 19 % en Inde et 12 % au Bengladesh. 12. À partir des documents 4 et 5, justifez l’idée l’i dée selon laquelle la croissance des pays développés menace le développement de certains pays. La comparaison de ces deux répartitions, celle des émetteurs de CO 2 et celle des victimes des changements climatiques, révèle une nouvelle orme d’inégalité entre les pays. La croissance économique des pays développés, en provoquant de ortes externalités négatives, menace le développement notamment humain des pays les moins riches. Ces derniers sont les pays qui achent le bilan carbone le moins élevé, alors qu’ils supportent la part la plus importante des conséquences d’une gestion à court terme de la contrainte environnementale. Les pays riches auraient donc accumulé une dette écologique à l’égard des pays les plus pauvres. Mais ce constat doit être afné. Si la Chine est menacée par les migrations climatiques, elles est aussi responsable de 22,3 % des émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie en 2008 d’après l’AIE. La croissance économique dans les pays émergents et la mondialisation des échanges rendent plus difcile l’identifcation des responsabilités et encore plus inévitable la nécessité d’une politique internationale de réduction des émissions de GES.
menacent le développement humain.
B. lES RESSouRcES du BIEn-êTRE
• Document 5
• Document 6
10. Quels sont les premiers pays responsables des émissions de gaz à eet de serre ? Selon l’Agence internationale de l’Énergie, les pays développés émettent 42 % des émissions mondiales de CO2 dues à la combustion d’énergie en 2008. L’Arique du Sud, le Brésil, la Chine, l’Inde, le Mexique et la Russie sont les pays comptabilisés parmi les pays émergents. Avec Avec le Moyen-Orient, ils sont le deuxième groupe de
13. En attribuant le même coefcient à chaque indicateur, indicateur, calculez l’indice du bien-être pour la France et pour le Canada.
© Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
Dans ce cas, l’indice l’ind ice « Vivre Vivre mieux » correspond corres pond
à la moyenne arithmétique des scores. La France obtient alors la note de 6,8/10 et le Canada 8,1/10. Ces chires sont consultables sur le site de l’OCDE : http://www.oecdbetterlieindex.org/ r/ . Depuis la publication de ce manuel, l’orga87
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nisation a d’ailleurs opéré plusieurs modications : les scores ont été réactualisés et plusieurs indicateurs ont été renommés. Cette mesure du bien-être, selon l’OCDE et le site Internet, est remobilisée dans le TD3 Web indiqué p. 151, intitulé « Construire graphiquement la corrélation entre le niveau de vie et le bien-être d’une population ». Modifcations Modifcations des indicateurs indicateurs par l’OCDE : Lien social à liens sociaux ; Gouvernance à engagement civique ; Bien-être subjecti à satisaction ; Équilibre vie amiliale/vie proessionnelle à équilibre trava tr avail-vie. il-vie. 14. Illustrez une contradiction entre la croissance du PIB et l’un des indicateurs du bien-être. L’exemple du doc. 2 p. 138 montre que l’activité industrielle produit des externalités négatives menaçant la santé des populations. La hausse du PIB/hab. ne permet plus au delà d’un certain seuil une amélioration sensible de l’espérance de vie. La croissance du PIB se heurte donc à au moins deux des indicateurs de l’OCDE : l’environnement, mesuré à partir de la qualité de l’eau et de la pollution de l’air, et la santé, mesurée à partir de l’espérance de vie et d’un questionnaire demandant aux personnes interrogées d’évaluer leur niveau de santé général. Enn, le paradoxe d’Easterlin, mis en évidence en 1974, montre que la hausse du PIB ne se traduit pas nécessairement par une hausse du niveau de bien-être ressenti par les individus. La corrélation entre le PIB/hab. et le bien-être subjecti est en réalité de type logarithmique : l’augmentation de la richesse d’un pays s’accompagne d’un accroissement de plus en plus aible de la satisaction de sa population. Au-delà d’un certain niveau de PIB/hab. il n’y a même plus de corrélation. L’explication L’explication de ce résultat est e st délicate, dans la mesure où les normes sociales et les attentes d’une population changent avec la croissance du niveau de vie. Mais il se conrme l’idée que la croissance du PIB ne sut pas à garantir une perception élevée du bien-être acquis. 15. Comparez la situation de la France et celle du Canada. L’indice « Vivre mieux » est plus élevé de 1,3 point sur 10 au Canada qu’en France. La meilleure perormance du Canada se retrouve essentiellement sur quatre indicateurs : le logement, l’emploi, l’éducation et le bien-être subjecti. Les •
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nouveaux scores donnés par l’OCDE depuis la publication du manuel ne contredisent pas cette comparaison. • Document 7
16. Montrez que la production de règles et de relations sociales avorise la cohésion sociale. À l’échelle d’une équipe de bowling, la participation régulière à ce jeu implique par exemple l’apprentissage et l’intériorisation de règles de jeu spécifques. Il y a partage d’un socle commun de règles sociales. La compétition entre équipes produit une interdépendance et une solidarité entre les membres d’une même équipe, consolide des liens sociaux de type communautaire. Au total, la « petite société » créée sur les terrains de bowling repose bien sur une orte cohésion sociale. À l’échelle macrosociale, le partage d’une conscience commune, l’existence d’interdépendances entre les membres d’un groupe et leur adhésion à des buts communs sont les trois mécanismes qui, selon Durkheim, bâtissent l’unité d’un ensemble social, et conduisent donc à l’intégration d’une société. La production de règles communes et de relations re lations sociales avorise donc par dénition la cohésion sociale. 17. Quelles externalités positives le capital social peut-il engendrer selon R. Putnam ? Le capital social est déni par Bourdieu comme l’ensemble des relations d’un individu, ses réseaux sociaux, appréhendé comme une ressource pour optimiser sa position proessionnelle, son patrimoine ou son pouvoir. Il rattache cette ressource à un individu. Putnam la conçoit plutôt au niveau macrosocial. Proche de la notion de lien social, le capital social est porteur de cohésion sociale. Il devient une ressource collective pouvant bénéfcier également aux individus qui n’ont pas de relations sociales denses. Les rencontres réquentes entre les membres d’une même équipe de bowling engendrent des externalités positives essentielles à l’unité de la société. Elles sont le prétexte à des discussions sur l’actualité du moment, à des échanges d’idées sur des questions d’intérêts communs. Elles restaurent ce que Tocqueville Tocqueville appelle « l’intérêt pour la chose publique » et rappellent à tous le lien politique qui les unit. L’institution « compétition de bowling » ; en produisant du capital social, devient un moyen de renorcer le lien collecti, et par conséquent de avoriser la cohésion sociale. © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
• Document 8
18. Quels étaient, selon les auteurs de ce document, les véritables enjeux de la construction européenne ? Il s’agissait d’abord et avant tout d’institutionnaliser la coopération entre des États souverains, qui n’avaient pas encore cicatrisé les blessures de la Seconde Guerre mondiale. L’intégration économique masquait un projet d’abord et avant tout politique, capable de sauvegarder la paix et de garantir la reconstruction. 19. Expliquez pourquoi la paix est un bien public européen. La paix européenne est un « bien collecti ». Elle est « non rivale », puisque sa « consommation » par un individu n’empêche pas un autre d’en bénécier aussi. Elle est « non excluable », puisqu’il est impossible d’interdire quiconque d’en proter. Elle est aussi un bien public européen, puisque sa sauvegarde n’intéresse pas seulement les citoyens d’un État membre mais l’ensemble des populations européennes, leurs partenaires et les générations utures. 20. Montrez que ce texte illustre un lien entre le capital institutionnel et le bien-être d’une population. La coopération politique entre les États membres de l’Union européenne produit des biens publics européens ou mondiaux tels que la paix, la protection de la planète, avec par exemple l’ouverture en 2005 du marché européen des droits à polluer, ou la promotion d’une économie de la connaissance, avec la stratégie de Lisbonne adoptée en 2000. La recomposition des institutions européennes, la redénition de leurs compétences, ou, autrement dit, le renorcement du capital institutionnel européen, peut donc servir le bien-être des populations. Loin de ragiliser l’Union européenne, la crise de la zone euro pourrait contraindre les États membres à plus de coopération et redonner au projet européen le sens politique voulu par ses ondateurs. • Document 9
21. Quelle est la nouvelle dimension du bienêtre présentée dans ce texte ? Le bien-être doit être durable. La satisaction actuelle du bien-être de la population ne doit pas empêcher la satisaction de ce bien-être pour les utures générations. © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
22. De quoi dépend la satisaction de cette nouvelle dimension ? La soutenabilité du bien-être dépend de la quantité de capitaux, notamment physique, humain ou naturel, transmis aux générations de demain. L’épuisement des réserves de ressources non renouvelables, telles que le pétrole, peut priver les générations utures d’un acteur de production aujourd’hui essentiel. Les auteurs du rapport de la Commission Stiglitz ont donc souhaité élargir
la liste des actis à transmettre aux ressources de type social et institutionnel. La abrication de bien-être devient un système de production à capitaux multiples et multidimensionnels. Seule la sauvegarde de l’ensemble de ces ressources permettra de abriquer un développement durable. 23. Comment le capital institutionnel peut-il avoriser le capital humain ? Le capital institutionnel est constitué de l’ensemble des institutions sociales, économiques, juridiques ou culturelles culturelles produites produites par une société à un moment donné et qui régulent les comportements individuels ou collectis. Ainsi, les règles juridiques encadrant la ormation proessionnelle acilitent l’accès des individus à l’inormation sur leurs droits et leurs devoirs dans le domaine. La suppression ou la diminution des coûts de recherche d’inormation encouragent leur inscription dans un processus de ormation continue. Or, l’accumulation de connaissances et de compétences, ormations initiale et proessionnelle, conduit à l’accumulation de capital humain. De même, le droit à la protection sociale inscrit depuis 1946 dans le préambule de la Constitution rançaise, ou la création de la CMU en 2000, construisent l’accès de tous aux soins. Le capital institutionnel constitue donc une ressource collective mobilisable pour avoriser l’accumulation de capital humain. 24. Montrez que comme le capital physique, les capitaux naturel, humain ou social sont aussi soumis à l’accumulation, la rentabilité et la dépréciation. La sauvegarde des abeilles permet de préserver la pollinisation des plantes, qui rentrent notamment dans l’alimentation humaine. Le capital naturel correspond donc bien à un stock de ressources accumulables et mobilisables dans la production d’autres ressources. Les relations sociales d’un individu engendrent d’autres relations sociales. 89
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Elles constituent bien un stock de ressources accumulables. Elles sont par exemple mobilisables dans l’accès à un emploi, comme l’a montré M. Granovetter avec ses travaux sur la orce des liens aibles. Au sens macrosocial, le capital social est aussi une ressource collective qui renorce la cohésion sociale (doc. 7 p. 140). Le capital social peut donc bien répondre à une logique de rentabilité. Le capital humain s’accroît avec la hausse des dépenses consacrées à l’éducation et à la santé. Or, plus l’espérance de vie d’une population augmente, plus les individus sont prêts à investir dans des études longues ou des processus de ormation continue, et plus le capital humain s’accumule (doc. 1 p. 138). Comme pour les biens de production, ces trois types de capital sont enfn soumis à la dépréciation : obsolescence des connaissances ou des compétences, moindre ecacité des relations sociales dans l’obtention d’emplois créés dans de nouveaux secteurs, ou épuisement des stocks de poissons dans une zone
de pêche surexploitée. • Pour argumenter
La seule croissance économique ne se conond pas avec le bien-être ou le développement pour deux raisons. I. Elle ne sut pas à garantir le bien-être d’une population, qui mobilise des stocks de capitaux multidimensionnels et pas toujours quantifables. En plus des capitaux physique ou naturel, les capitaux humain, social ou institutionnel constituent des ressources collectives capables de avoriser le bien-être d’une population (doc. 7, 8 et 9). II. Elle peut parois menacer la réalisation du bien-être par les externalités négatives qu’elle engendre. L’activité industrielle non contrôlée peut mettre en danger les populations locales (doc. 2), illustrant l’une des raisons qui explique la corrélation de type logarithmique entre l’espérance de vie d’une population et le PIB/hab. (doc. 1). De plus, les émissions anthropiques de gaz à effet de serre provoquent des dérèglements
climatiques non encore évaluables, qui menacent les progrès du développement humain dans les pays en développement (doc. 3, 4 et 5).
2. Le verrou écologque de la crossance �
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A. cRoISSAncE ÉconomIquE ET conSommATIon dE cAPITAl nATuREl
• Document 10
25. Expliquez la contradiction évoquée dans le texte. Une croissance économique qui dépend encore aujourd’hui pour 99 %, selon l’auteur, de la combustion de pétrole, gaz et charbon, ne peut être il limitée lorsque ces ressources non renouvelables et la hausse des émissions des gaz à effet de serre
sont, elles, limitées. 26. Quelle est la double contrainte qui empêche une croissance économique innie ? La première contrainte qui repose sur la croissance économique est l’épuisement programmé des réserves de pétrole, puis de gaz. Le pétrole se rarée et la communauté mondiale se rapproche du pic à partir duquel son exploitation va commencer à décroître et le coût de production commencer à augmenter. L’épuisement des gisements conventionnels oblige déjà les producteurs à se tourner vers le pétrole non conventionnel, plus coûteux. La quantité de pétrole produite n’est donc ni indéniment croissante, croissante, ni même indéniment constante. La deuxième contrainte est la menace climatique. Les émissions de gaz à
eet de serre continuent de croître avec la hausse du PIB mondial, malgré l’amélioration de l’ecacité énergétique, c’est-à-dire la baisse dans certains pays de la quantité d’énergie nécessaire pour produire un euro de PIB. L’auteur, ingénieur consultant sur les changements climatiques, pose la question de l’interérence entre ces deux contraintes : rien ne permet de prédire si le pic correspondant au maximum des réserves de pétrole sera atteint avant la quantité maximale de GES que la planète sera capable de supporter avant avant le chaos climatique. • Document 11
27. Illustrez, à l’aide des données de ce graphique, l’idée selon laquelle il existe une corrélation entre la croissance économique et l’empreinte écologique. Il existe une assez forte corrélation linéaire entre
le PIB/hab., exprimé en PPA, et l’empreinte écologique, exprimée en hectares globaux/hab. •
90
© Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
Les chires exacts sont donnés dans le tableau ci dessous.
Le PIB/hab. en Irlande en 2007 est 1,3 ois plus élevé que celui de la France et son empreinte écologique par habitant est aussi 1,3 ois plus élevée. 200 7
Inde
France
Irlande
États-Unis
Norvège
PIB/hab. en $ 2005 PPA
2 68 6
30 651
41 136
43 662
48 800
Empreinte écologique en hectares globaux/hab.
0,9
5
6,3
8
5,6
28. Expliquez le lien entre la croissance économique et l’empreinte écologique. Cette corrélation correspond également à un lien de cause à eet. La croissance du niveau de vie d’une population s’accompagne de la modifcation de son mode de vie : hausse de la consommation de viande ou de poissons, hausse de la quantité de déchets, hausse des suraces utilisées à la construction d’inrastructures scolaires, médicales ou culturelles. La croissance de la population, rendue possible par la croissance des richesses créée,s augmente aussi la part des suraces nécessaires à l’habitat. La croissance du niveau de vie de la population avorise donc aussi la hausse de son empreinte écologique. Touteois, au-delà d’un certain niveau de croissance économique, l’intensité en ressources naturelles de la production diminue. Des ressources nancières sont dégagées pour développer des techniques de production moins coûteuses en capital naturel. Ainsi, l’empreinte écologique de la France, bien qu’insoutenable à long terme, n’a pas augmenté depuis 2000, malgré la hausse de son PIB par habitant. 29. Peut-on comparer l’intensité en ressources naturelles des États-Unis et de la Norvège. Si non, pourquoi ? Le graphique montre que si les États-Unis ont un PIB/hab. en 2007 légèrement inérieur à celui de la Norvège, (inérieur de 5 138 dollars par hab. selon les chires exacts reproduits dans le tableau cidessous), ils disposent d’une empreinte écologique par habitant plus élevée que celle de la Norvège (1,4 ois). Si l’on décide de mesurer approximativement l’intensité en ressources naturelles du PIB en divisant l’empreinte écologique totale d’un pays, tel que calculé par le Global Footprint Network, par le montant de son PIB, on peut déduire graphiquement que les États-Unis disposent d’une intensité en ressources naturelles renouvelables plus élevée que la Norvège. © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
De plus, l’empreinte écologique d’un pays ne dit
rien des ressources naturelles renouvelables ponctionnées par la population lorsque sa consommation et la production intérieure reposent pour une grande part sur des importations. Ce graphique ne permet donc qu’imparaitement de comparer les intensités en ressources naturelles entre les pays. • Document 12
30. Pour quelle raison, selon ce texte, t exte, la croissance économique ne peut-elle être innie ? La croissance économique actuelle prélève une trop grande quantité de ressources naturelles renouvelables par rapport à ce que la planète est capable de ournir. Les dernières données publiées par le Global Footprint Network dans son édition 2011 annoncent pour l’année 2008 une biocapacité totale de 12 milliards d’hag, soit en moyenne 1,8 hag par personne, pour une empreinte écologique totale de 18,2 milliards d’hag, soit en moyenne 2,7 hag par personne. Il audrait donc 1,52 planète pour répondre aux besoins de l’humanité en ressources naturelles renouvelables. L’actualisation de la méthode de calcul de l’empreinte écologique au ur et à mesure des progrès de la recherche a même conduit l’association à avancer de 1980 à 1970 la date à partir de laquelle l’empreinte écologique mondiale a dépassé la biocapacité de la planète. 31. Illustrez l’idée selon laquelle les êtres humains contribuent de manière inégale à l’épuisement du capital naturel de la planète. Les pays les plus développés ont un niveau de vie et un mode de vie qui prélèvent une quantité plus importante de ressources renouvelables que les pays les moins riches. En 2008, les pays aux revenus les plus élevés ont une empreinte écologique moyenne de 5,6 hag par personne pour une biocapacité moyenne de 2,5 hag par personne. Ils sont contraints d’emprunter du capital naturel 91
•
aux autres pays du monde pour satisaire leurs besoins. Les pays aux revenus les moins élevés ont en revanche une biocapcité moyenne équivalente à leur empreinte écologique moyenne, soit 1,1 hag par personne. Les pays les plus développés accumulent une dette écologique vis-à-vis des pays les moins développés. • Document 13
32. Quel est le acteur de production mentionné dans ce texte ? La biodiversité, contraction de « diversité biologique », désigne dans ce texte la variété et la diversité du monde vivant. Le acteur de production sous-entendu ici est donc une orme particulière du capital naturel : la variété des espèces animales et végétales ournie par la planète. Si 36 % des espèces évaluées par l’Union internationale pour la conservation de la nature en 2009 sont en danger, c’est une partie du capital naturel qui risque d’être détruit à jamais, dilapidant ainsi le stock de ressources disponibles pour les utures générations. 33. 33. Pour quelle raison la biodiversité n’est-elle pas échangeable sur un marché ? Ces espèces vivantes ournissent dans la majeure partie des cas des services gratuits, qui sont par conséquent impossibles à inclure dans un mécanisme de marché. Les coccinelles, par exemple, se nourrissent de pucerons ou de cochenilles. Le service qu’elles rendent bénéfcie notamment aux agriculteurs. Il est à la ois non excluable et non rival. 34. Quels sont les services gratuits ournis par les orêts, les abeilles ou les plantes ? Les orêts captent le CO2, les abeilles pollinisent les plantes, les plantes nourrissent la terre et empêchent l’érosion des sols. 35. Quel est le lien entre l’agriculture et la déorestation ? La déorestation se poursuit dans les orêts du Sud-Est asiatique, détruites pour cultiver des palmiers à huile. L’huile de palme est l’huile végétale la plus utilisée au monde. Elle rentre dans la abrication de cosmétiques, de biocarburants et de nombreux produits alimentaires, barres chocolatées, pain de mie ou chips. Alimentée par la orte demande d’huile de palme sur le marché mondial, la destruction des orêts tropicales indonésiennes est aujourd’hui l’une des plus importantes du monde. Elles abritent pourtant 10 à 15 % de l’ensemble des espèces animales et •
92
végétales de la planète. Elles sont par exemple le lieu de vie des orangs-outans sauvages qui pourraient, avec la poursuite de cette déorestation, disparaître d’ici deux décennies. B. cRoISSAncE ÉconomIquE ET cHAngEmEnTS clImATIquES
• Document 14
36. Quelle est la part du charbon dans la hausse de la consommation mondiale d’énergie entre 2000 et 2010 ? Entre 2000 et 2010, l’utilisation de charbon a permis de satisaire 46 % de la hausse de la consommation mondiale d’énergie : [1200/(1200+1410)] × 100 = 46 %. 37. Que peut-on en déduire sur la quantité de CO2 émise sur cette période ? La production d’énergie par combustion de charbon, de pétrole ou de gaz naturel est fortement émettrice de C02. Or, le charbon occupe encore aujourd’hui la première place dans le « mix énergétique » mondial. Et les trois combustibles ossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) ont fourni [(1200+610+405)/2610] x 100 = 84,9 % de la hausse de la consommation mondiale d’énergie entre 2000 et 2010. Ce chire signie que l’intensité carbone de la production d’énergie dans le monde est encore très élevée. La hausse de la consommation mondiale d’énergie s’accompagne donc bien également d’une hausse de la quantité de CO2 rejetée dans l’atmosphère. 38. Quelles sont les causes de la croissance de la consommation mondiale d’énergie ? La croissance de la consommation mondiale d’énergie est liée à la croissance de la population mondiale, à la croissance du niveau de vie dans les pays développés ou au développement industriel des pays émergents. Ainsi, la Chine consomme à elle seule presque la moitié de la demande mondiale de charbon. Limiter la hausse des émissions de CO 2 suppose donc à la ois d’améliorer l’intensité énergétique des activités industrielles (consommer moins d’énergie par euro produit) et l’intensité carbone de la production d’énergie (consommer par exemple moins de combustibles ossiles pour réduire la quantité de CO2 émise par euro d’énergie produit). • Document 15
39. Montrez, à l’aide des données de ce graphique, qu’il existe une corrélation entre la © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
croissance économique et la quantité de CO 2 émise. Il existe une corrélation linéaire entre le PIB/ hab. et la quantité de CO 2 émise par habitant, qui s’aaiblit à partir d’un certain seuil de PIB/hab. La Banque mondiale mesure ici le dioxyde de carbone d’origine humaine provenant de l’utilisation de combustibles fossiles, du torchage de gaz
et de la production de ciment. Plus le PIB/hab. est élevé, plus la quantité de CO2 émise ramenée au nombre d’habitants est élevée. L’Inde L’Inde dispose en 2008 d’un PIB par habitant de 2 781 dollars constants de 2005 convertis en dollars internationaux sur la base des taux PPA et rejette 1,5 tonne de CO2 par habitant. La Hongrie dispose en 2008 d’un PIB/hab. de 18 004 $ 2005 PPA et d’une empreinte carbone de 5,5 tonnes de CO 2 par habitant. 40. Que peut-on déduire de la comparaison entre la Chine et les États-Unis sur l’intensité carbone dans ces deux pays, sachant que la population de la Chine est de 1,34 milliard d’habitants et celle des États-Unis de 309 millions (en 2011) ? L’empreinte carbone totale en Chine est bien plus élevée que celle des États-Unis. Mais ramenée à un grand nombre d’habitants, la Chine dispose à l’inverse d’une empreinte carbone par habitant plus aible que celle des États-Unis. Ceci explique sa position sur le graphique. Dans
la mesure où les deux pays disposent de situations très diérentes sur la droite de régression, une simple lecture graphique ne permet pas de comparer acilement l’intensité carbone de ces deux pays. Il aut passer par les données exactes. Les calculs réalisés dans le tableau ci-dessous montrent que chaque dollar de PIB produit en Chine émet en moyenne 2,3 ois plus de grammes de CO2 qu’aux États-Unis (910,4g CO2 /$ contre 399,9). 2008
Chine
États-Unis
Population en millions d’habitants
1 34 0
30 9
5,2
17,3
PIB/hab. en $ 2005 PPA
5 7 12
43 261
Intensité carbone en grammes CO2 /$
910,4
399,9
Tonnes de CO2 /hab.
© Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
• Document 16
41. Rédigez une phrase présentant l’inormation apportée par les donnés entourées en rouge. En 2004, la combustion de pétrole, gaz et charbon a provoqué en France le rejet de 413 millions de tonnes de CO2. La Fédération de Russie a produit 34,9 % de cette énergie. La production des biens et services consommés en France a rejeté 586 millions de tonnes de CO2 issues de la combustion d’énergie liée à leur abrication. La Fédération de Russie a ourni 26,8 % des combustibles nécessaires à cette abrication. 42. Dans quels pays est émis le CO 2 lié à la consommation d’énergie en France ? Le CO2 lié à la combustion de pétrole, de gaz et de charbon en France a été rejeté dans l’atmosphère hexagonal et les exportations d’hydrocarbures de la Russie vers la France sont responsables de 34,9 % de ces émissions. Du CO2 a également été émis là où les ressources ont été extraites : dans la Fédération de Russie, au Moyen Orient et en Norvège (graphique 1). 43. Dans quels pays est émis le CO 2 lié à la consommation de biens et de services ? La consommation de biens et de services en France a engendré la combustion d’énergie dans les pays qui ont produit ces biens et ces services, s ervices, provoquant au total dans tous ces pays le rejet de 586 millions de tonnes de CO2. Du CO2 a donc été émis en France pour les produits consommés et abriqués dans le pays, soit 324 millions de tonnes de CO2 en 2004 (= 586 x 0,553). Mais du CO2 a également été rejeté en Chine, en Allemagne ou aux États-Unis pour les biens et services importés en France (graphique 2). La consommation de biens et les services a enn provoqué des émissions de CO 2 dans les pays qui ont extrait les combustibles qui ont servi à abriquer ces biens et services. 44. Que peut-on déduire de ces diagrammes sur la réduction des émissions de CO2 liées à la croissance économique ? Ce document montre que la réponse à la question « combien un Français émet-il de CO 2 ? » n’est pas simple. Avec Avec la croissance croissanc e des échanges échange s internationaux, ou par exemple exemple le développement développement du commerce intrarme, les émissions de CO 2 rattachées à un pays doivent inclure les émissions liées à ses importations et à ses exportations. Les combustibles consommés sur un territoire ont été 93
•
extraits ailleurs. Les biens consommés par les résidents ont été abriqués dans et à l’extérieur du pays à partir de combustibles eux-mêmes produits dans d’autres pays. Évaluer la quantité de CO2 émise par un pays signie retracer la chaîne des émissions de CO 2, associée à la production et à la consommation nationales. Les exportations de gaz, pétrole ou charbon de la Fédération de Russie sont ainsi responsables de 26,8 % des émissions de CO 2 liées à la consommation de biens et services en France, le Moyen-Orient 11,9 % et la Norvège 9,2 % (graphique 3). La réduction des émissions de CO2 doit donc être mondiale et reposer sur une institution supranationale, capable d’imposer à tous les pays une amélioration conjointe de leur ecience énergétique. • Document 17
45. Quelles sont les menaces qui pèsent sur l’humanité ? Le permarost ou pergélisol désigne la partie du sol situé sous la surace de la Terre et qui ne dégèle pas pendant au moins deux années consécutives, certains restant gelés en permanence. La onte de cette couche gelée, qui a commencé notamment en Sibérie occidentale, pourrait libérer le méthane piégé à l’intérieur. Or, selon le GIEC (calculs de son rapport 2007), le pouvoir de réchauffement glob global al de ce gaz à effet de serre
est 25 plus élevé que celui du CO 2. La onte du pergélisol pourrait donc enclencher un processus cumulati qui augmenterait la température moyenne à la surace de le Terre non pas de 2°C, mais peut être de 15°C. La deuxième menace vient de la calotte occidentale de l’Antarctique. En se détachant sous l’eet de la hausse de la température de l’eau, elle pourrait entraîner une hausse du niveau de la mer bien au-dessus des prévisions actuelles. 46. En quoi ces menaces accentuent-elles les contraintes sur la croissance économique ? Ces deux menaces cumulées réduisent la quantité d’émissions de CO2 supportable pour la planète, c’est-à-dire le plaond au-dessus duquel la hausse de la température à la surace de la Terre provoquerait le dégel du pergélisol ou le détachement de la calotte glaciaire. Elles raccourcissent le délai au-delà duquel la croissance de la production mondiale fortement émettrice de gaz à effet
de serre deviendra absolument insoutenable et •
94
conduira au chaos climatique. Elles accroissent enn les incertitudes quant à l’ampleur du réchauement planétaire. • Pour argumenter
La deuxième partie de ce chapitre permet d’identier trois reins à la croissance économique. I. La production mondiale prélève une part trop élevée de ressources naturelles renouvelables. Sa croissance est donc limitée par la biocapacité de la Terre Terre (doc. 11 à 13). II. La production mondiale est encore trop énergétivore. Sa croissance est limitée par l’épuisement du stock de ressources non renouvelables (doc. 10 et 14). III. La production mondiale émet trop de gaz à eet de serre. Sa croissance est limitée par le risque climatique (doc. 14 à 17). Enin la mise en évidence d’un eet rebond accentue les contraintes écologiques qui pèsent sur la croissance économique. L’amélioration L’amélioration de l’ecience énergétique, la réduction de l’intensité en ressources naturelles ou de l’intensité carbone ne susent pas à compenser la hausse du PIB mondial (question de cours).
3. Fare cohabter crossance économque et développement durable �
MANUEL, PAGES 146-149
A. cRoISSAncE ÉconomIquE ET FAIBlE SouTEnABIlITÉ
• Document 18
47. Quelle externalité négative de la croissance économique la conception néoclassique du développement durable admet-elle ? L’approche néoclassique du développement durable repose sur une conception aible de la soutenabilité, dans la mesure où elle ne considère pas la préservation des ressources naturelles comme prioritaire. Elle admet par exemple l’épuisement des stocks de poissons sauvages, c’est-à-dire la destruction de capital naturel. Comme n’importe quel capital circulant, il est détruit lorsqu’il est incorporé dans le processus de production. 48. Quelles sont les hypothèses d’un tel développement durable ? L’approche néoclassique du développement durable admet la substitution entre les diérentes © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
ormes de capital qui participent à la production de bien-être. Ainsi, le stock de ressources naturelles non renouvelables ou renouvelables transmis aux générations utures peut diminuer, si cette baisse est compensée par la hausse des autres types de capital. La raréaction d’une ressource, l’énergie ossile, et la hausse relative de son prix, incitent à inventer de nouvelles ressources, énergies renouvelables, qui remplacent celle qui s’épuise. Le coût de la recherche de nouvelles nouvelles techniques de production est absorbé par la hausse des prix. L’exploitation de gisements de pétrole de plus en plus diciles d’accès devient possible ace à la hausse des prix du brut sur le marché mondial. La solidarité entre les générations est respectée, car le stock global de capital transmis continue de croître. Seule sa composition change. Le capital naturel détruit est remplacé par du capital articiel (créé par l’homme), technique ou humain. 49. Montrez que la phrase soulignée illustre la substitution du capital humain et du capital articiel au capital naturel. La phrase soulignée propose de remplacer du capital naturel par du capital articiel, c’est-àdire créé par l’homme, les poissons d’élevage, produits industriels, qui se substituent aux poissons sauvages. Elle propose aussi de surmonter des contraintes naturelles, l’emplacement d’un feuve, par des connaissances scientiques ou capital humain. Selon l’économiste, auteur de ce document, l’approche néoclassique parie sur le progrès technique pour surmonter le verrou écologique de la croissance. • Document 19
50. Quelle est la part de l’aquaculture dans la production totale de poissons ? dans la consommation humaine de poissons par personne et par an ? En 2010, l’aquaculture ournit 38,9 % [(57,7/147) x100] de la production totale de poissons. Mais les poissons d’élevage représentent 92,2 % de la consommation annuelle par an et par personne de poissons. 51. À partir de la réponse précédente, montrez que ce document illustre la substitution du capital articiel ou producti au capital naturel. Dans l’assiette des consommateurs, le poisson d’élevage, d’élevage, produit de manière industrielle dans © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
des ermes telles que les ermes de saumon en Norvège, remplace le poisson sauvage capturé en pleine mer. 52. Quelle est la limite écologique rencontrée par la croissance de l’aquaculture ? Les poissons mangent des poissons. La croissance de l’aquaculture est limitée par l’alimentation des poissons d’élevage : ils se nourrissent d’anchois, de sardines ou de maquereaux. Or, ces petits poissons pélagiques, qui vivent dans les eaux proches de la surace ou entre la surace et le ond, constituent également l’alimentation principale des grands poissons des mers et sont déjà surexploités pour l’alimentation humaine. • Document 20
53. Dans quels secteurs d’activité les algues vertes peuvent-elles devenir un acteur de production ? Les algues sont un acteur de production dans l’agroalimentaire, l’emballage ou les carburants. La consommation d’algues sous orme de légume absorbe 75 % de la production de macroalgues en Asie. Ces dernières sont aussi utilisées dans la production d’emballages biodégradables ou transormées en géliants codés E400 à E407. Elles sont alors incorporées dans les tranches de jambon reconstitué, dans les fans au chocolat, dans les pâtes dentirices ou dans les pansements. Enn, les microalgues pourraient être utilisées à la abrication des biocarburants de troisième génération. 54. Quelles sont les externalités négatives et positives de la culture d’algues ? Les « algocarburants » permettront de desserrer une contrainte alimentaire en rendant à l’alimentation humaine les terres utilisées aujourd’hui pour les biocarburants de première et deuxième génération (à partir d’huile végétale ou de blé). La culture de ces végétaux, capables d’absorber une grande quantité de CO 2, représente aussi un moyen de lutter contre le risque climatique. Mais leur généralisation peut avoir des conséquences environnementales environnementales encore mal évaluées, mais qui s’observent déjà en Chine : inv invasion asion non contrôlable, transormation des paysages du littoral. 55. Montrez que le développement de l’algoculture illustre l’approche aible de la soutenabilité. L’incorporation des algues dans les processus de production illustre l’idée selon laquelle le pro95
•
grès technique permet de résoudre le verrou écologique qui pèse sur la croissance économique. Dans le stock de capital global transmis aux générations utures, les biocarburants abriqués à partir d’algues microscopiques auront remplacé le carburant traditionnel. B. cRoISSAncE REnouvElÉE ET FoRTE SouTEnABIlITÉ
• Document 21
56. Montrez que la réduction des émissions de GES par personne est soumise à un eet rebond. Diminuer l’empreinte carbone de 10 tonnes équivalent CO2 par personne en 2010 à 2,2 tonnes d’ici 2050 devrait permettre de limiter la hausse de la température planétaire en dessous de +2°C d’ici 2100. Mais l’amélioration de l’ecience énergétique se heurte à un eet rebond. La croissance de la production, rendue nécessaire par la croissance de la population mondiale, la hausse de son niveau de vie moyen et par le développement industriel des pays émergents, provoque une hausse des émissions de GES qui masque la baisse des émissions obtenue grâce à une production plus sobre en énergie. Pour lutter contre le risque climatique, le nombre de kWh nécessaires
pour abriquer un produit et le nombre de tonnes de CO2 émises par kWh d’énergie produite devraient tout deux être divisés par trois d’ici 2050. Or ils n’ont diminué respectivement respectivement que de 30 % et 10 % entre 1970 et 2005. 57. Que pouvez-vous en déduire sur les moyens d’atteindre l’objecti d’une hausse des températures limitée à 2°C ? L’existence d’un eet rebond exige la mise en place de stratégies mondiales beaucoup plus radicales que par le passé : accélérer la sobriété énergétique de la production et de la consommation mondiale et transormer proondément le mix énergétique, en remplaçant les énergies carbones ondées sur les hydrocarbures par des énergies par exemple renouvelables non émettrices de CO2.
de cette richesse nationale a provoqué la aillite de l’État, la déculturation de la population et la dégradation de son état de santé. Ces externalités sont l’héritage laissé par les générations passées aux générations actuelles, qui doivent aujourd’hui en assumer le coût social. Non évaluables au moment de la production de ces eets externes, les dépenses de réparation engagées aujourd’hui étaient aussi monétairement invisibles et donc non prises en compte dans les coûts d’exploitation du phosphate. 59. Expliquez la phrase soulignée. Loin de satisaire l’intérêt général, la recherche de l’intérêt particulier a conduit au chaos. L’enrichissement à court terme recherché par les générations précédentes dans les années 1960 a provoqué provoqué l’appauvrissement général de la population de l’île aujourd’hui : l’épuisement des richesses, une perte de valeurs proche du «génocide culturel» et la diminution de l’espérance de vie. 60. Quels sont les deux types de rationalité qui entrent ici en confit ? La rationalité individuelle à court terme est devenue une irrationalité collective sur le long terme. L’exemple de Nauru illustre l’idée selon laquelle le bien-être des générations utures a été sacrié au prot du bien-être des générations actuelles. 61. En quoi l’île de Nauru illustre-t-elle la dimension transgénérationnelle de la nécessité de sauvegarde du capital naturel ? Le capital naturel est un bien public mondial : sa sauvegarde traverse le temps et les rontières. r ontières. L’épuisement des réserves de phosphate par les générations précédentes ont privé les générations actuelles de ressources essentielles à la abrication de leur bien-être. De plus, la gestion durable
des dépenses publiques peut aussi être considérée comme un bien public national : la gestion irresponsable du budget de l’État de Nauru dans les années 1970 et 1980 a privé les générations actuelles de toute marge de manœuvre et appauvri la plus petite république du monde hier la plus riche.
• Document 22
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58. Qui supporte les coûts externes de l’épuisement des réserves de phosphate ? Pour quelle raison ces coûts externes étaient-ils invisibles ? L’exploitation des gisements de phosphate a abîmé les sols et le paysage. La mauvaise gestion
62. Quelle est la substitution de capitaux admise par la conception néoclassique du développement durable, mais reusée ici ? Selon le modèle de orte soutenabilité, sou tenabilité, la destruction de ressources naturelles est jugée insuppor-
•
96
© Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
table car irréversible. Les capitaux qui constituent les ressources du bien-être sont donc complémentaires, il est impossible ou irresponsable de remplacer le capital naturel par du capital articiel ou du capital humain encore à inventer. Le seul développement durable est celui qui ne ponctionne pas plus de ressources renouvelables que ce que la Terre est capable de reconstituer, qui ne produit pas plus de déchets que ce que la Terre est capable d’absorber ou les hommes capables de recycler et qui, enfn, prévoit le remplacement des ressources non renouvelables avant qu’elles ne s’épuisent dénitivement. dénitivement. 63. Quelle est, selon cet auteur, l’erreur commise par la théorie néoclassique ? Pour la théorie néoclassique, le capital naturel est un acteur de production comme un autre. Pourtant, alors que le processus de production dans une économie concurrente régulée par les mécanismes de marché prévoit les conditions de renouvellement des biens de production à chaque cycle, rien n’est dit sur l’amortissement du capital naturel. Si les ressources naturelles sont un bien de production, alors les agents économiques doivent prévoir les conditions de leur renouvellement. Par ailleurs, selon l’économiste auteur de ce document, l’irréparable a déjà été commis. L’humanité s’est déjà engagée sans qu’elle sache exactement depuis quand dans une « aventure climatique ». Une deuxième erreur néoclassique est donc de croire qu’une croissance verte est encore possible, c’est-à-dire une croissance croiss ance quantitative qui parie sur le progrès des techniques pour corriger les externalités environnementales négatives qu’elle provoque. 64. Illustrez, à l’aide de l’un des exemples donnés dans ce chapitre, le passage souligné. La trop forte croissance des émissions de gaz à eet de serre provoque déjà la onte des glaciers himalayens, ou du pergélisol en Sibérie occidentale. Il s’agit bien là d’une destruction nette de capital naturel aux conséquences non encore évaluables sur l’équilibre de la planète. • Document 24
65. Quelle est la contradiction entre le système capitaliste et la croissance telle que l’auteur la dénit ? La logique capitaliste est ondée sur une croissance quantitative des richesses produites, ali© Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
mentée en continu par la création de nouveaux besoins et régulée par les mécanismes du marché. Or, cette croissance productiviste ne dit rien sur les lois de la nature, la qualité de la vie et le bien-être d’une population. Une nouvelle orme de croissance plus qualitative intègrerait les trois dimensions du développement durable. Elle ne peut être défnie qu’en dehors de cette logique capitaliste et elle a besoin de la puissance publique pour orienter cette transormation radicale du paradigme de croissance. La promotion d’une agriculture biologique et de proximité ou d’une économie de onctionnalité sont quelques exemples de ces nouvelles ormes de croissance encore à dénir. dénir. Dans une économie de fonctionnalité par
exemple, les consommateurs ne s’approprient pas les biens mais les partagent : Autolib à Paris ou Velo’v à Lyon. Dans ce cas, les entreprises ne produisent plus de biens mais vendent des services. L’accroissement des « richesses » et des emplois serait alors contenu dans l’amélioration de la qualité des services ournis. 66. Quelles sont les deux dimensions de la soutenabilté sous-entendues dans la phrase soulignée ? Le développement durable est un triptyque : la croissance économique doit pouvoir p ouvoir satisaire les besoins ondamentaux de la vie humaine sans entraver la cohésion sociale ou entraîner l’humanité dans « l’aventure climatique ». Il doit réconcilier la croissance des richesses avec les hommes et la planète. 67. En quoi la proposition de l’auteur appartient-elle à la conception orte de la soutenabilité ? La défnition d’une nouvelle orme de croissance en dehors de la logique productiviste et consumériste considère les « lois de la nature » comme prioritaires à la seule hausse de la quantité de biens et services ournis aux populations. • Pour argumenter
Les partisans d’une orte soutenabilité reprochent à l’approche néoclassique de ne pas considérer la sauvegarde des biens environnementaux comme prioritaire. I. La destruction de capital naturel est irréversible (doc. 22). II. La substitution de capital articiel au capital naturel n’est pas orcément viable (doc. 19 et 20). 97
•
III. La trop forte émission de gaz à effet de serre provoquera des changements climatiques non précisément évaluables mais tout autant irréversibles (doc. 21 et 17).
Traax iriés : la rissae éie atee ’est pas steabe ◗
�
MANUEL, PAGES 150-151
Td 1 : lE PIB n’EST PAS un IndIcATEuR dE SouTEnABIlITÉ dE lA cRoISSAncE
• Document 1
1. Quels sont les deux premiers postes de dépenses en 2009 ? Les dépenses de gestion des déchets et des eaux usées constituent la majeure partie de la dépense de protection de l’environnement, soit environ 60,1 % du montant total des dépenses qui, selon les mêmes sources, s’élève en 2009 à 44,9 milliards d’euros. 2. Quel est le poste de dépenses qui a le plus augmenté entre 2000 et 2009 ? Entre 2000 et 2009, les dépenses de protection de l’air ont augmenté en moyenne d’un peu plus de 9 % par an et leur montant a doublé en 2009 par rapport à 2000. 3. Reliez ces dépenses à la croissance du PIB. La croissance de la production de richesses accroît par exemple la consommation d’énergie nucléaire et donc les dépenses de traitement des déchets radioactis, qui ont augmenté en moyenne de 2 % par an entre 2000 et 2009. 4. Que masque la croissance du PIB sur l’évolution des richesses créées ? La croissance du PIB provoque des externalités négatives, qui obligent les États à engager des dépenses de réparation des dégâts ou « dépenses déensives » : organisation du tri sélecti des déchets, protection des sols et des eaux souterraines ou de la biodiversité. Ces dépenses augmentent la quantité de richesses créées, alors qu’elles sont engagées pour corriger les atteintes au bien-être de la population, l’épuisement des ressources ou la dégradation des actis naturels. • Document 2
5. Pour quelle raison la catastrophe de Fukushima va-t-elle augmenter le PIB japonais ? •
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À long terme, le PIB japonais va augmenter, en raison notamment des dépenses engagées pour la reconstruction des zones sinistrées et des dé penses de santé publique à mobiliser liées à la probable hausse de la prévalence des cancers au sein de la population. 6. Pourquoi, selon les auteurs, le PIB japonais pouvait être artifciellement plus élevé avant Fukushima ? Le PIB enregistre les richesses créées sur une année, sans que soient prélevées sur ce montant des provisions pour risques associés aux modalités de cette production de richesses. Le PIB japonais a pu augmenter en raison de l’indépendance énergétique du pays et de sa dépendance au nucléaire. Mais les risques associés, notamment au traitement des combustibles combustibles usagés, particulièrement visibles aujourd’hui au Japon, n’ont pas été déduits du calcul de la croissance économique du pays. 7. Quelles sont, d’après ce texte, les dimensions de la soutenabilité que la seule croissance du PIB ne permet pas d’appréhender d’ appréhender ? La catastrophe de Fukushima a détruit un grand nombre d’actis et donc diminué parois de manière irréversible le stock de capitaux transmis aux générations utures. Le PIB ne dit rien sur la valeur de ces destructions et donc sur la diminution du bien-être pour les générations utures. Il ne dit rien non plus sur la dimension humaine et sociale de la soutenabilité. La catastrophe a aussi plongé la population dans l’incertitude et l’angoisse ace aux conséquences réelles à long terme de cet « accident » nucléaire. Or, cette nouvelle menace risque de peser longtemps sur l’indicateur du bien-être subjecti, en privant les générations utures d’un acti immatériel de taille : la conance en l’avenir. • Document 3
8. Illustrez la première phrase à l’aide du document 1. En France, entre 2000 et 2009, les dépenses de protection de l’environnement ont augmenté en moyenne de 4,8 % chaque année. 9. Quel est l’obstacle qui empêche le PIB de mesurer la soutenabilité environnementale environnementale ? Ce qui est transéré vers l’avenir doit nécessairement s’exprimer en termes de stocks. Or, le PIB mesure des fux, la quantité de richesses créées © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
sur une année. La comptabilisation de ce fux ne dit rien sur les dommages environnementaux qui accompagnent parois la croissance du PIB. Sans remédiation, ces externalités négatives diminuent le stock de capital transmis aux utures générations, seul témoin de la soutenabilité de la croissance. • Document 4
10. Pour quelle raison, d’après les exemples d’indicateurs proposés, est-il impossible de résumer l’évaluation de la soutenabilité à un seul chire ? Synthétiser tous ces indicateurs en un seul chire suppose de convertir toutes les données en une unité commune, qu’elle soit monétaire ou non. L’agrégation de ces éléments hétérogènes est possible lorsque les capitaux physique et humain ou certaines des ressources naturelles ont l’objet d’échanges marchands, et ont donc une valeur monétaire. Mais beaucoup d’actis naturels, comme ici l’abondance des oiseaux communs, rendent des services gratuits et n’ont donc pas de prix du marché. Td 2 : ABAndonnER lE nuclÉAIRE EST-Il PoSSIBlE ?
• Document 1
1. Calculez la baisse de la demande d’énergie prévue en 2050 liées aux économies d’énergie, puis celle liée à la plus grande efcacité énergétique. Sans transormation ondamentale de la production et de la consommation nationales, la demande énergétique rançaise devrait atteindre approximativement 3 200 Twh en 2050. Le scénario négaWatt négaWatt propose de réduire cette demande
à 1 000 Twh, soit une baisse de 2 200 Twh. La baisse obtenue grâce aux économies d’énergie ou sobriété représenterait, selon le graphique, environ 600 Twh, soit 27 % du total des réductions. Celle obtenue grâce à l’amélioration de l’ecacité énergétique s’élèverait à 1 600 Twh soit 73 % du total. 2. Donnez des exemples d’action qui permettraient de remplir l’objecti de sobriété déni par négaWatt. L’extinction complète de tous les appareils électriques non utilisés, le covoiturage ou la location d’un véhicule électrique pour les déplacements dans les grandes villes sont des exemples d’habitudes de consommation qui permettraient de © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
participer à la baisse de la demande énergétique. La densication urbaine, et donc la réduction des déplacements de la population, répondent au même objecti de sobriété. Par ailleurs, la défnition d’une norme plaonnant la quantité d’électricité nécessaire au chauage des habitats permet d’améliorer la perormance énergétique énergétique des bâtiments. Elle répond à l’objecti d’ecacité de la consommation. En France, le Grenelle de l’environnement, loi 2009, a par exemple xé à 50 kWh/m2 /an la consommation d’énergie maximale de tous les bâtiments neus construits à partir de 2012. 3. Selon l’approche néoclassique, quel serait le moti d’abandon du nucléaire ? Quel serait-il selon la conception orte de la soutenabilité ? L’approche néoclassique réaliserait un calcul économique en comparant le coût de démantèlement des centrales nucléaires à leur coût d’entretien et à celui du traitement des déchets. Les partisans d’une orte soutenabilité reuseraient un tel calcul au nom de l’irréversibilité des dégâts environnementaux provoqués par un éventuel accident nucléaire et l’impossibilité de chirer les risques réels associés au nucléaire. • Document 2
4. Quelle est la part des énergies renouvelables dans la production mondiale d’énergie prévue en 2035 dans le scénario « Nouvelles politiques » ? Les capacités de production actuelles, celles de 2010, seront encore capables de ournir 3 000 gigawatts d’ici 2035. Mais la production totale d’énergie nécessaire à la satisaction des besoins mondiaux en 2035 doit atteindre 9 000 gigawatts. Les 6 000 gigawatts manquants correspondent aux capacités de production supplémentaires que les pays ont à dégager. Sur ces 6 000 gigawatts, le développement des énergies renouvelables en ournirait 3 000, soit la moitié des besoins de l’humanité en matière d’énergie en 2035. 5. Quelles seraient, selon l’Agence internationale de l’énergie, les risques associés à une telle baisse ? à une baisse du recours au nucléaire nucléaire ? Si l’abandon du nucléaire n’est pas compensé par la hausse des énergies renouvelables, le risque est grand de aire appel à nouveau aux énergies ossiles traditionnelles. Or, la hausse de la demande mondiale de pétrole ou de gaz se heurte à trois limites déjà identifées dans la deuxième partie de 99
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ce chapitre : l’épuisement des réserves, la hausse du prix de cette énergie liée à sa raréaction et le risque climatique. 6. Sur quelles contraintes repose par conséquent l’abandon du nucléaire ? Outre la aisabilité technique et nancière d’une sortie du nucléaire, celle-ci ne peut être obtenue qu’à deux conditions : le ort développement des énergies renouvelables non carbonées et la baisse de la consommation d’énergie. ◗
Sjets Ba �
MANUEL, PAGES 155-157
dISSERTATIon
La problématique de ce sujet renvoie à la question posée à la n de la deuxième partie de ce chapitre : quels sont les reins qui empêchent une croissance illimitée de la création de richesses ? Mais la réponse à ce sujet peut inclure quelquesuns des questionnements traités dans la première partie du chapitre, en considérant le mot limite comme synonyme d’inconvénient. d’inconvénient. Lecture des documents Doc. 1 : Il ournit trois grandes inormations. Le premier paragraphe apporte des données actuelles sur le lien entre la croissance économique et les émissions de gaz à effet de serre. Le deuxième paragraphe rappelle les dangers de la déorestation encore à l’œuvre, notamment en Indonésie. Le troisième paragraphe liste quelques-unes des nombreuses conséquences des changements climatiques. Les migrations de population permettent d’évoquer les menaces de la croissance économique sur le développement humain. Doc. 2 : Les richesses des abysses (métaux rares et poissons d’eau proonde) sont un bien commun. Elles sont rivales, car la consommation par les générations actuelles modife la possibilité de consommation pour les générations utures, mais non exclusives, car elles sont accessibles à tous. Ce document permet d’identier les externalités négatives de la pêche industrielle : épuisement des stocks de poissons de surace et menace sur la biodiversité des océans liée aux gaspillages (10 espèces sur 70 capturées sont commercialisées). Il permet aussi d’identier une limite écologique de la croissance économique : la surexploitation •
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de ce capital naturel (la capture de poissons en eaux proondes a été multipliée par 5,4 entre 1975 et 2005) empêche d’assurer les conditions de son renouvellement. Doc. 3 : Entre 1950 et 2000, les émissions mondiales de CO2 ont été multipliées par 4. Sur les 40 milliards de tonnes de CO2 rejetées en 2000, environ 14 milliards et 11 milliards sont liés à la combustion respectivement de charbon et de pétrole. Doc. 4 : La mortalité des abeilles, liée à l’utilisation de pesticides, transorme ce « capital naturel » essentiel à la survie de l’humanité en bien rival. Elle illustre une limite écologique de la croissance et son caractère insoutenable. Le plan proposé reprend les deux interprétations de l’énoncé. I. La croissance économique provoque des externalités négatives qui menacent le bien-être actuel et à venir de la population. A. La croissance économique menace le développement humain des pays les plus pauvres B. La croissance économique est incompatible avec le bien-être des générations actuelles C. La croissance économique est incompatible avec le bien-être des générations utures II. La croissance économique se heurte à des limites écologiques A. La croissance est limitée par la biocapacité de la Terre (ressources renouvelables) B. La croissance est limitée par l’épuisement du stock de ressources non renouvelables C. La croissance est limitée par le risque climatique ÉPREuvE comPoSÉE
• Partie 1 : mobilisation de connaissances connaissances qesti 1
Le bien commun est un bien non exclusi et rival. La dénition complète est donnée pages 139 et 152 du manuel. Les exemples qui répondent à cette question sont détaillés dans le doc. 2 p. 138, dans la réponse à la question 35 p. 143 (doc. 13), dans le doc. 19 p. 146, dans le doc. 22 p. 148 et les do. 2 et 4 de la dissertation proposée p. 155. qesti 2
La dénition des diérents types de capital qui construisent conjointement le bien-être d’une © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
population est donnée dans la question de cours p. 141 et dans l’essentiel pp. 152 et 153. L’accumulation correspond au processus permanent d’accroissement du capital. L’introduction de machines dans le processus de production accroît la productivité de l’entreprise, augmente ses prots et donc sa capacité d’autonancer de nouveaux investissements. La sauvegarde des abeilles, acti naturel, permet la pollinisation des plantes et garantit la biodiversité végétale. Le capital naturel produit du capital naturel. M. Granovetter a montré, à l’issue de ses travaux sur la orce des liens aibles, que les relations sociales peuvent engendrer d’autres relations sociales. Plus l’espérance de vie d’une population augmente (hausse du capital humain), plus les individus sont prêts à investir dans des études longues ou des processus de ormation continue. La jurisprudence enn, constituée de l’ensemble des décisions prises par les juges dans les diérentes cours, montre comment la mise en œuvre de règles juridiques peut aussi conduire à la dénition de nouvelles règles écrites. • Partie 2 : Étude d’un document
Ce document, réalisé par le think tank britannique New Economic Econ omic Foundatio ound ationn, est un graphique en nuage de points, qui cherche non seulement à identier une éventuelle corrélation entre l’empreinte écologique et le bonheur subjecti, mais aussi l’évolution de ce lien sur trois années : 1990, 2000 et 2005. En Chine, en 1990, la population estimait à environ 50 ans le « nombre d’années de vie heureuses » pour une empreinte écologique de 1,2 hag par habitant. La baisse de l’espérance de vie heureuse en 2005 en dessous de 50 ans s’est accompagnée d’une hausse de l’empreinte écologique de 1,2 à un peu plus de 2 hag/hab. De même, aux États-Unis, le maintien d’une espérance de vie heureuse autour de 60 ans entre 1990 et 2005 s’est aussi accompagnée d’une hausse de l’empreinte écologique de 8,5 à 9,5 hag/hab. Un bonheur subjecti élevé exige dans ce pays une orte consommation de capital naturel renouvelable. En revanche, en Europe de l’Ouest et en Amérique Latine, la hausse de l’espérance de vie heureuse entre 1990 et 2005 s’est accompagnée de la baisse de l’empreinte écologique par habitant. Au total, les grandes diérences de situations observées entre les pays montrent qu’il n’existe © Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison
pas de corrélation déterminante entre l’espérance de vie heureuse et la quantité de capital naturel consommée par habitant. Le lien de cause à eet qui pourrait relier ces deux indicateurs est masqué ou empêché par les contradictions qui peuvent exister entre la hausse des richesses d’un pays et le bien-être ressenti par sa population. Le contenu en ressources renouvelables de la croissance économique dans chaque pays explique la hausse de l’empreinte écologique sans que la hausse du niveau de vie obtenue ne suse à justier just ier la hausse haus se du bonheur bonh eur subjecti subj ecti. . Et la croissance économique peut s’accompagner de dégâts environnementaux ou sociaux qui expliquent que la hausse de l’empreinte écologique soit associée à la diminution de l’espérance de vie heureuse. • Partie 3 : Raisonnement s’appuyant s’appuyant sur un ssier etaire
La problématique de ce sujet renvoie au TD1 et partiellement à la question posée à la n de la première partie de ce chapitre : quelles sont les raisons qui expliquent que la seule hausse du PIB ne se cononde pas avec la satisaction du bienêtre d’une population ? Lecture des documents Doc. 1 : Le texte de D. Meda liste dans le premier paragraphe quelques-unes des richesses qui ne sont pas comptabilisées dans le PIB et qui permettront d’expliquer les écarts constatés dans le doc. 2 entre le PIB/hab. et l’indice de bien-être de l’OCDE. Le deuxième paragraphe évoque l’idée
selon laquelle le PIB ne mesure pas la dimension sociale de la soutenabilité de la croissance. Doc. 2 : Ce graphique en nuage de points relie le PIB/hab. à l’indice « Vivre mieux » déni par l’OCDE et décrit dans le doc. 6 p. 140. Il montre une certaine corrélation entre le niveau de vie du pays et l’indice de bien-être. Plus le premier est élevé, plus le second se rapproche de 9. Touteois, les écarts par rapport à la droite de régression contredisent cette corrélation. Pour un même niveau de vie (proche (pr oche de 25 000 $ PP P PA/ hab.) la Nouvelle-Zélande ache un score de 8 sur 10, alors que l’Italie n’obtient que 6. Ou le même indice, proche de 6, est obtenu au Japon et en République Tchèque, alors que le PIB/hab. japonais est supérieur supérieur d’environ d’environ 7 000 $ PP PPA/hab A/hab.. Doc. 3 : Ce schéma rappelle les dates et les lieux 101
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des grands accidents industriels. Ils pourront illustrer les externalités négatives de l’activité économique qui diminuent le bien-être d’une population, mais augmentent le PIB en raison des dépenses de réparation engagées. Le plan, organisé en deux parties, distingue le PIB de la hausse du PIB. I. Le PIB est un indicateur partiel de la richesse d’une nation A. Le PIB ne mesure pas les externalités négatives de l’activité industrielle B. Le PIB/hab. est un indicateur partiel du bienêtre de la population
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C. Le PIB ne dit rien de la soutenabilité de la croissance II. La satisaction du bien-être ne se résume pas à la seule hausse du PIB. Elle est un système de production à capitaux multiples 1. Le capital social est une ressource collective qui avorise la cohésion sociale 2. Le capital institutionnel est également une ressource collective qui produit de la cohésion sociale 3. Le capital institutionnel peut avoriser la coopération internationale dans la gestion du risque climatique
© Nathan, 2012 – SES Term., Term., coll. C.-D. Échaudemaison